Back to the future
Fantastique/Romance/Sympathique mais inégal
Réalisé par Richard LaGravenese
Avec Alden Ehrenreich, Alice Englert, Jeremy Irons, Viola Davis, Emmy Rossum, Thomas Mann, Emma Thompson, Eileen Atkins, Margo Martindale...
Long-métrage Américain
Durée: 01h58mn
Distributeur: SND
Année de production: 2013
Titre original: Beautiful Creatures
Date de sortie sur les écrans U.S.: 14 février 2013
Date de sortie sur nos écrans: 27 février 2013
Résumé: Ethan Wate, un jeune lycéen, mène une existence ennuyeuse dans une petite ville du sud des Etats-Unis. Mais des phénomènes inexplicables se produisent, coïncidant avec l’arrivée d’une nouvelle élève : Léna Duchannes.
Malgré la suspicion et l’antipathie du reste de la ville envers Léna, Ethan est intrigué par cette mystérieuse jeune fille et se rapproche d’elle.
Il découvre que Lena est une enchanteresse, un être doué de pouvoirs surnaturels et dont la famille cache un terrible secret.
Malgré l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, ils vont devoir faire face à une grande épreuve : comme tous ceux de sa famille, Lena saura à ses seize ans si elle est vouée aux forces bénéfiques de la lumière, ou à la puissance maléfique des ténèbres…
Bande annonce (VOSTFR)
Reportage
Sublimes Créatures - Featurette : Les enchanteurs VOSTFR
Ce que j'en ai pensé: SUBLIMES CRÉATURES est l'adaptation du premier tome (16 Lunes) d’une saga d’amour fantastique de Kami Garcia et Margaret Stohl. Je n'ai pas lu le livre et je suis allée voir le film en quête d'un divertissement sympathique pour me changer les idées... et c'est ce que j'ai obtenu. Rien de renversant, mais rien non plus de très décevant.
Je m'attendais à mieux au niveau des effets spéciaux et surtout de la magie. Il n'y en a finalement pas tant que ça sur la durée du film et elle ne sert pas toujours très bien le propos. Il y a des longueurs sur des sujets qui ne méritent pas forcément autant d'explication, alors qu'il y a en d'autres qui auraient gagner à être plus approfondis. Les adolescentes de l'école, où vont les deux héros, sont hyper caricaturales.
Par contre, j'ai bien aimé la façon dont est décrit l'esprit de la petite ville du sud des Etats-Unis et la manière dont les gens gèrent l'hypocrisie et l'inconnu. Les décors naturels de la Louisiane sont magnifiques et ils offrent un bel écrin à cette thématique surnaturelle.
Les costumes sont originaux et très beaux.
L'acteur qui joue Ethan Wate, interprété par Alden Ehrenreich, a un charme qui fonctionne tout de suite. Il joue bien l'adolescent moyen qui s'entête à s’enferrer dans une histoire qui le dépasse. L'actrice qui joue Lena Duchannes, interprétée par Alice Englert, est trop effacée. Elle n'est pas toujours très crédible dans ses transformations liées à ses pouvoirs surnaturels.
Jeremy Irons, qui interprète Macon Ravenwood, et Emma Thomson, qui interprète Mme Lincoln/Sarafine, cabotinent pour notre plaisir et cela fonctionne très bien.
La réalisation est inégale. Il y a des scènes qui ne sont pas convaincantes (et il est dommage que cela concerne principalement les scènes avec effets spéciaux) et d'autres qui sont réussies (la découverte de la maison de Macon Ravenwood est un bon exemple).
Mais dans l'ensemble, le film se tient, la narration est cohérente, les acteurs assurent le spectacle. SUBLIMES CRÉATURES est plutôt dans la moyenne haute des films pour adolescent(e)s. Il leur plaira sûrement, mais il est plus sage et longuet que ne l'était 'Dangereuse Alliance' (1996) à son époque par exemple. J'espère juste que le prochain opus sera plus efficace.
Je m'attendais à mieux au niveau des effets spéciaux et surtout de la magie. Il n'y en a finalement pas tant que ça sur la durée du film et elle ne sert pas toujours très bien le propos. Il y a des longueurs sur des sujets qui ne méritent pas forcément autant d'explication, alors qu'il y a en d'autres qui auraient gagner à être plus approfondis. Les adolescentes de l'école, où vont les deux héros, sont hyper caricaturales.
Par contre, j'ai bien aimé la façon dont est décrit l'esprit de la petite ville du sud des Etats-Unis et la manière dont les gens gèrent l'hypocrisie et l'inconnu. Les décors naturels de la Louisiane sont magnifiques et ils offrent un bel écrin à cette thématique surnaturelle.
Les costumes sont originaux et très beaux.
Jeremy Irons, qui interprète Macon Ravenwood, et Emma Thomson, qui interprète Mme Lincoln/Sarafine, cabotinent pour notre plaisir et cela fonctionne très bien.
La réalisation est inégale. Il y a des scènes qui ne sont pas convaincantes (et il est dommage que cela concerne principalement les scènes avec effets spéciaux) et d'autres qui sont réussies (la découverte de la maison de Macon Ravenwood est un bon exemple).
Mais dans l'ensemble, le film se tient, la narration est cohérente, les acteurs assurent le spectacle. SUBLIMES CRÉATURES est plutôt dans la moyenne haute des films pour adolescent(e)s. Il leur plaira sûrement, mais il est plus sage et longuet que ne l'était 'Dangereuse Alliance' (1996) à son époque par exemple. J'espère juste que le prochain opus sera plus efficace.
NOTES DE PRODUCTION
(Attention, elles contiennent des spoilers. A ne lire qu'après avoir vu le film)
Au premier abord, Gatlin, en
Caroline du Sud, a l’air d’une petite bourgade bien tranquille où il ne se
passe jamais rien. En réalité, des forces étranges et surnaturelles vont surgir
du passé et bouleverser cette communauté, bien au-delà de tout ce à quoi ses
habitants pourraient s'attendre.
"16 lunes” est le premier
opus de la série "La saga des lunes" écrite par Kami Garcia et
Margaret Stohl et a figuré sur la liste des bestsellers du New York Times avant
de s'imposer dans le monde entier. La saga raconte l'histoire d'Ethan, un jeune
lycéen qui cherche à quitter sa petite ville et sa vie étriquée, et de Lena,
une Enchanteresse aux pouvoirs magiques. Elle désire rompre la tradition
familiale qu’elle vit comme une malédiction et qui veut qu’à ses 16 ans elle
réponde à l’Appel, et qu’elle soit vouée aux forces bénéfiques de la Lumière ou
à celles des Ténèbres.
Si cette intrigue est
universelle, c'est non seulement parce qu'elle soulève l’éternelle question de
savoir si l’amour est capable de vaincre les obstacles dressés entre deux âmes
maudites, mais aussi celle du libre arbitre de chacun - autrement dit, un être
peut-il choisir son propre destin ?
C’est justement ce qui a séduit
l’auteur Richard LaGravenese (qui a déjà été nommé à l'Oscar) et lui a donné
envie d’adapter le roman, et même d’en réaliser le film. Il raconte : "Je
suis fasciné par les mythes, et l’univers surnaturel niché au sein de cette
petite ville est d'une grande richesse. J’ai été encore plus intrigué par le
thème qui constitue la véritable trame du livre : l’histoire de cette
initiation est tellement bien racontée par Kami et Margaret qu’elle en est
vraisemblable. Il y est question d’une jeune fille en passe d’être liée à son
destin et qui doit découvrir sa véritable identité ; c’est aussi ce qui se
produit pour le jeune homme qui décide de la protéger. C’est une idée fabuleuse
qui parle à tout le monde, et ça m’a plu, parce que nous devons tous, à un
moment donné, nous affirmer en tant qu’individus, quels que soient nos origines
ou notre héritage".
Le producteur Erwin Stoff
ajoute : "Ce film parle de l’expérience absolument universelle du
passage à l’âge adulte : quand on est encore jeune, on peut tous choisir son
destin au lieu d’accepter les choix qui ont été faits à notre place, on est
tous libres et on a le droit de choisir son destin et sa trajectoire".
Le film est produit par Alcon
Entertainment. Le producteur Andrew A. Kosove explique que "le film est
un parfait mélange d'histoire d'amour et de fantastique. C’était un vrai plaisir
de travailler avec Richard LaGravenese."
"C’est une histoire à
la Roméo et Juliette, mais racontée d’un point de vue inédit", souligne la productrice Molly Mickler Smith. "J’ai
adoré découvrir ce monde d’Enchanteurs vu par les yeux d’un jeune mortel, et
plus particulièrement par Ethan. Parce que c’est un fait, nous sommes des
mortels, et on peut donc s’identifier à lui et comprendre son sentiment de peur
mêlé d’admiration et de respect quand il tombe amoureux d’elle".
Alden Ehrenreich, qui tient le
rôle d’Ethan Wate, était particulièrement intéressé par cette façon d’aborder
l’histoire. "Ethan pense qu’il peut faire ce qu’il veut de sa vie et
qu’il peut conquérir cette nouvelle élève, qui clairement n’est pas une fille
de son monde", dit-il. "Je crois que les spectateurs vont
vraiment s'amuser en le suivant dans ses aventures et en partageant ses
émotions face à l’inconnu".
La personnalité de Lena est en
complet décalage avec les habitants qui mènent une vie sans surprise et c’est
ce qui frappe Ethan. Alice Englert, qui joue la jeune Enchanteresse, raconte : "J’ai
surtout été attirée par ce film en y découvrant les batailles fantastiques et
impressionnantes que se livrent le Bien et le Mal, le tout vécu et raconté par
quelqu’un de bien humain".
Ce ballet fascinant entre le
monde des Enchanteurs et celui des Mortels n’est pas qu'un passage de la
Lumière aux Ténèbres, mais aussi un jeu entre le passé et le présent. Et cette
aventure complexe aura des conséquences sur l'avenir.
"L’idée de juxtaposer
le temps présent et l’histoire des générations d’Enchanteurs ayant vécu dans
cette ville-même du Sud des États-Unis m’a littéralement emballé. Je trouve que
Richard a fait un travail remarquable pour restituer un monde familier et
pourtant surnaturel", note le producteur David Valdes.
"Richard a eu une façon
bien à lui de transposer le livre, en mêlant harmonieusement la magie noire à
l’humour", ajoute le producteur
Broderick Johnson. "C’était fascinant. Et quelle chance d’avoir des
auteurs enthousiastes qui ont soutenu son point de vue sur l'histoire !"
La co-auteur Margaret Stohl le
confirme : "Dès le tout début, Richard et les producteurs ont su voir
les personnages tels que nous les avions imaginés et recréer l’univers que nous
avions inventé. Nous étions rassurées de constater que nous étions tous sur la
même longueur d’onde, ce qui était primordial".
"Le scénario de Richard
m’a épatée", confie Kami Garcia,
l'autre coauteur des ouvrages. "C’était bouleversant de le voir prêter
tant d’attention à un monde qui n’existait au final que sur le papier et dans
l’imagination des lecteurs. Il y a travaillé avec minutie".
"Au départ, Margaret et
Kami m’ont affirmé que tout leur conviendrait tant que nous respections
l’esprit et l'identité du livre",
raconte LaGravenese. "Les contraintes de temps liées au film nous ont
bien sûr obligés à nous concentrer sur certains éléments et personnages et à en
écarter d'autres. Du coup, j’ai été heureux de les entendre dire que nous
avions su transposer ce qu’elles avaient en tête, à savoir, pour l'essentiel,
une histoire d’amour".
MORTELS ET ENCHANTEURS
Depuis l’arrivée de Lena
Duchannes à Gatlin, de mystérieux phénomènes se produisent. Ce n’est pas une
coïncidence si Ethan Wate fait depuis quelque temps des cauchemars dans
lesquels une fille étrange lui apparaît dans un orage et lui demande de l’aide.
Même si le lien qui semble les unir reste obscur, une chose est sûre : dès
qu’ils se rencontrent, Ethan et Lena sont attirés l’un par l’autre. Leur
attirance est si forte qu’elle déclenche une tout autre tempête : les
puissances de la Lumière et des Ténèbres se déchaînent et voient leur équilibre
fragile rompu, après une trêve tacite qui aura régné pendant plusieurs
décennies dans cette bourgade du Sud.
Richard LaGravenese, ici auteur
et réalisateur, n’a pas ménagé ses efforts pour trouver les acteurs capables
d'interpréter les jeunes amants au coeur de la tempête. Il a reçu plus d’un
millier de candidats pendant les auditions et a fini par dénicher Alden Ehrenreich
et Alice Englert, deux acteurs relativement inconnus qu'il a jugés parfaits
pour ces rôles. "Alden et Alice ont quelque chose de très
spécial", confie-t-il. "En plus d’être très intelligents, ils
ont une sagesse d'un autre temps. Peu leur importe l’apparence ou le statut.
Grâce à leur talent, ils ont su 'créer' leurs personnages avec une fougue et
une passion dignes d'acteurs plus expérimentés".
Stoff partage cet avis : "Nous
n’avions pas l’intention de choisir des acteurs inconnus, mais ils sont tout simplement
parfaits pour ces rôles, c’est comme ça, et nous avons vraiment de la chance de
les avoir trouvés".
Alden Ehrenreich tient un
rôle-clé en incarnant Ethan Wate, jeune homme qui a perdu sa mère et se
retrouve avec des responsabilités d’adulte avant l’heure. Il désire aussi fuir
Gatlin et son existence morne. Ehrenreich explique : "Quand on lit un
script, on espère que l'on pourra s'identifier un peu à l’histoire et arriver à
la visualiser. Et c’est ce qui s’est passé. Au bout de seulement quelques pages,
j'ai été complètement happé par le personnage et son point de vue très clair
sur les événements. Presque tous les lycéens se satisfont de leur vie sociale
routinière et provinciale, sauf Ethan qui rêve de quelque chose de plus
ambitieux. J’admire vraiment son optimisme sincère et intact : après tout ce
qu’il a vécu, il reste plein d’humour et d'énergie".
"Alden est
authentique", souligne
LaGravenese. "Il sait se servir de son intelligence et de son talent,
ça se voit à l’écran dans sa façon de jouer. C’est un bosseur, il aime ce qu’il
fait. Il pose les bonnes questions, et c’est ce que j’apprécie le plus chez un
acteur, parce que cela enrichit le scénario. C'est dans ce sens qu'Alice et lui
sont de vrais partenaires, de vrais collaborateurs. Alden est aussi doué que
beaucoup d’acteurs confirmés avec lesquels j’ai déjà travaillé".
Le réalisateur et la jeune star
se sont aussi liés hors caméra : ces deux fous Ŕ auto-proclamés Ŕ de cinéma
n’ont pas passé un jour du tournage sans rivaliser d’anecdotes ou de
références, transformant le plateau en un gigantesque quizz du 7ème art.
Mais Ethan n’est pas le seul à
porter sur ses épaules un fardeau trop lourd pour lui. Lena, elle, veut
justement mener une vie normale, être une ado normale, tout ce qu’elle n’est
pas. Margery Simkin, la directrice de casting, a réussi à convaincre
LaGravenese de se rendre à Londres pour auditionner Alice Englert, une jeune
actrice née en Australie et qui n’est autre que la fille de Jane Campion, la
célèbre scénariste et réalisatrice oscarisée.
“Quand nous nous sommes
rencontrés, j’étais totalement intimidé par cette jeune fille de 17 ans à la
tête froide et qui était parfaitement sûre d'elle-même, de ses valeurs et de ce
qu’elle aimait", avoue
LaGravenese. "Elle possède une qualité unique : elle incarne
parfaitement Lena et lui insuffle de la force, de la dureté, et elle la dote
d’un humour piquant, d’esprit, tout en la rendant dangereuse. C’est un talent à
l’état pur qui fonctionne foncièrement à l’instinct. Une très belle personne
!"
Quand les producteurs ont réuni
Alice et Alden dans la même pièce, cela a été une évidence : l'alchimie se
produisait. "De temps en temps, vous réussissez à provoquer un petit
éclair lors d’une expérience. Et bien là, nous avons obtenu deux beaux éclairs
!", remarque Valdes. Cette alchimie fait partie intégrante de
l’histoire de ces deux jeunes gens qui s’accrochent l’un à l’autre alors qu’ils
se retrouvent pris au milieu d’une véritable guerre surnaturelle.
"Les Enchanteurs
grandissent avec l’idée qu’ils doivent tout simplement accepter le destin qui
leur a été assigné. Mais l’humanité d’Ethan met Lena en émoi, et c’est ce qui a
piqué mon intérêt : la puissance de cette humanité et la question de savoir si
elle peut choisir sa propre destinée", poursuit Alice Englert.
Lena ne peut ni ignorer, ni
maîtriser ses pouvoirs qui vont croissant. En tant qu'Enchanteresse Élue, liée
à la Nature et aux éléments, Lena sait commander au vent, au feu, à l’eau et à
l’air. Cela rend d’autant plus difficile la vie d’une adolescente chahutée par
ses hormones qui, au lieu de claquer les portes de colère, provoque la pluie…
ou pire.
La force de caractère de Lena
est mise à l’épreuve par ses nouveaux camarades de classe qui prennent plaisir
à tourmenter "la nouvelle", dont la réputation de la famille l’a
précédée. Ils ne la connaissent peut-être pas, mais le fait qu’elle soit une
descendante de la famille Duchannes liée au domaine de Greenbriar à la
splendeur passée et au tristement célèbre clan Ravenwood suffit à en faire une
cible facile pour tous. Sauf pour Ethan.
"À la minute où ils se
rencontrent, c’est l’étincelle", confirme Ehrenreich. "Ethan
n’a jamais rencontré quelqu’un comme elle. C’est ce qui leur déplaît à tous,
mais c’est justement ce qui l’attire chez elle".
Alors qu’il cherche à
impressionner la jeune étrangère, Lena reste "réservée et sur ses
gardes pour des raisons qu’il ne connaît pas et, pense-t-elle, qu’il ne pourra
jamais comprendre", explique Englert. "Mais l’enthousiasme
effronté d’Ethan la prend complètement par surprise. Elle aimerait pouvoir
baisser la garde mais elle a peur pour lui".
"Tous les trois nous
avons particulièrement travaillé sur les rapports qui se forgent entre Lena et
Ethan pour en faire une relation adulte", note le réalisateur. "Ils n’ont pas des étoiles plein les
yeux. Au contraire, ils doivent faire face aux jalousies, à la frustration, et
à la colère, parce que, parfois, il faut se battre aux côtés de ceux qu’on
aime, et en leur nom". "Lena refuse de s'incliner devant les
mondanités du Sud", poursuit le cinéaste. "Elle met Ethan au
défi de l’approcher. Elle n’est pas le genre de fille qui a besoin d'être
sauvée. Bien au contraire, c'est elle qui affirme toujours davantage de force
et de puissance et c’est plutôt elle qui le sauve".
Elle va effectivement devoir
sauver Ethan des griffes de sa famille à elle. Et ce n’est pas une mince
affaire !
Lena est peut-être nouvelle à
Gatlin, mais la ville a été fondée par les Ravenwood, et son oncle Macon
possède toujours une grande partie des terres sur lesquelles est construite la
ville. Pourtant, au fil du temps, le fait que Macon vive en ermite a fini par
inspirer aux habitants des histoires et des théories terrifiantes.
Jeremy Irons, qui interprète
Macon, décrit son personnage comme "une énigme. Il a du style, de
l’esprit et un voile de mystère l’entoure. J’ai trouvé ça intéressant à jouer.
En en discutant avec Richard, je me suis dit que ce serait amusant d’aller à la
Nouvelle-Orléans et de participer à cette histoire".
Le plus drôle, c’est que les
auteurs avaient l'acteur anglais en tête pour le personnage de Macon et elles
avaient même une photo de lui sur leurs ordinateurs pendant qu’elles écrivaient
le livre.
LaGravenese raconte : "Jeremy
insuffle au personnage de Macon un élément auquel je n’avais pas pensé : son
Macon est très humain. Il n’est pas sans frustration ni vulnérabilité. Dans le
livre, c'est un genre de Noel Coward sophistiqué, mais il est plus complexe
qu’il n’y paraît. Et Jeremy a exploité tous ces aspects du personnage. Nous
nous sommes beaucoup amusés à explorer ses pouvoirs".
Même si Macon a connu l'Appel
des Ténèbres dans sa jeunesse, il a essayé de réprimer sa vraie nature pour le
bien de Lena. Et il n’hésitera pas à recourir à tous les pouvoirs, qu'ils
relèvent de la Lumière ou des Ténèbres, pour la protéger. "À l’approche
du seizième anniversaire de Lena, Macon tente encore de la soustraire à la
moindre influence qui l’amènerait à appartenir aux Ténèbres. Et il a des
raisons de croire que l’une de ces influences est son amour pour un
Mortel", observe Irons.
Amma, incarnée par Viola Davis,
est l’une des rares personnes à comprendre les réserves de Macon à l’égard de
leur relation. Amma a été la meilleure amie de la mère d’Ethan et a promis de
veiller sur lui à la mort de sa mère. Même si elle n’est pas une Enchanteresse,
Amma est une Prophétesse et a de quoi craindre une union entre ces deux jeunes
gens.
LaGravenese n’avait qu’une
personne en tête, Viola Davis, pour camper Amma, la bibliothécaire de la ville
qui a ses propres connections mystérieuses avec le monde des esprits. Elle a
été la première à être approchée pour le film : "Dans le livre, Amma et
la bibliothécaire sont deux personnages différents. J’ai voulu les amalgamer
pour en faire un rôle plus intéressant et ambigu, de quoi plaire à une grande
actrice comme Viola Davis, qui était mon premier et unique choix. Je l’ai vue
sur scène dans 'Fences' avec Denzel Washington il y a quelques années, et aussi
dans DOUTE et LA COULEUR DES SENTIMENTS bien sûr. Je la trouve renversante.
Alors, depuis, j’ai toujours voulu travailler avec elle. C’est une actrice
formidable capable d’une force, d’une violence et d’une compassion
incroyables" !, dit-il encore.
“Amma est la matriarche de
la série et elle a eu une sacrée vie que l’on découvre petit à petit tout au
long du film. Quelle chance que Viola nous ait donné son accord !", ajoute Mickler Smith.
Pour se préparer au rôle, Viola
Davis a fait des recherches sur l’histoire des Noirs-Américains pendant la guerre
de Sécession, et elle est remontée jusqu'à leurs origines au Nigeria. Tous les
acteurs ont aussi travaillé leur accent de Sud avec le répétiteur Rick Lipton.
"Amma est surprenante
parce qu’elle n’est pas ce qu’elle semble être", explique l'actrice.
"Quand Ethan commence à tomber amoureux de Lena, Amma comprend que
quiconque croise le chemin de la jeune fille peut en mourir, et son rôle de
protectrice n’en devient que plus important. Elle apparaît peu à peu dans toute
sa complexité et l’on découvre pourquoi elle est la gardienne de tous ces
secrets, et quel lien elle entretient avec le passé".
L'histoire de la famille
Duchannes fait état d’une malédiction liée à l’Appel, et il s’avère qu’Amma et
Macon en savent bien plus sur l’origine de cette malédiction qu’ils ne le
laissent penser. Mais cette histoire ne demande qu’à être révélée et commence à
se dessiner quand Ethan déterre un médaillon qui date de la période de la
guerre de Sécession près des ruines de Greenbriar, dans la plantation Duchannes
détruite dans un incendie que les habitants du coin appellent “la guerre de
l’Agression du Nord". Il suffit que lui et Lena le touchent pour que le
passé ressurgisse, et avec lui, des secrets de famille enfouis depuis
longtemps.
Comme LaGravenese l'explique :"Le
médaillon ouvre une porte sur le passé et l’origine de la malédiction de la
famille de Lena".
"La relation de Lena et
Ethan se voit ramenée dans le contexte plus vaste du passé, ouvrant ainsi un
vaste champ des possibles pour l'avenir", ajoute Alice Englert. Le passé ressurgit comme un
spectre chaque fois que Lena et Ethan touchent le médaillon en même temps.
C'est ainsi que ce qui s’est réellement passé au cours de la bataille de Honey
Hill et dans les ruines de Greenbriar à la fin du XIXème siècle est révélé par bribes.
"Ces visions sont
perturbantes et violentes, mais elles leur montrent les risques qu’ils
encourent, Lena à tomber amoureuse d’un Mortel et Ethan à être avec une
Enchanteresse", poursuit Ehrenreich.
Macon et Amma ne sont pas les
seuls à avoir des secrets ou à vouloir séparer Lena et Ethan. Mme Lincoln, qui
répand nombres d'histoires inquiétantes sur Macon, veut que Lena quitte l’école
et la ville. Emma Thompson campe le rôle de ce "crieur" public, qui
est aussi la mère du meilleur ami d’Ethan, Link. Aux antipodes de ce
personnage, Emma Thompson joue aussi le rôle de Sarafine, une Enchanteresse
vouée aux Ténèbres qui fait tout pour réveiller les forces maléfiques en
sommeil à Gatlin. LaGravenese l'avoue : "Je suis amoureux d’Emma
Thompson depuis des années. Elle est fabuleuse. J’aurais fait n’importe quoi
pour pouvoir travailler avec elle".
La comédienne remarque : "C’est
fantastique de se voir confier un rôle dans lequel vous pouvez détruire le
monde d’un seul geste. Mais pouvoir en plus jouer deux personnages hauts en
couleurs dans un même film m’a fait dire 'Oui, merci, quelle idée merveilleuse
!'"
Dire de Mme Lincoln que c’est
une fervente croyante est un euphémisme. Elle a déjà poussé son mari à boire
jusqu’à en mourir, et son fils n’est pas loin de subir le même sort. À
l’opposé, la dangereuse et destructrice Sarafine ne suit aucune règle. En
comparant ces deux rôles contraires, Emma Thompson souligne : "Sarafine
considère les Mortels comme des êtres inférieurs qui ont semé la zizanie. Elle
est à la fois pleine d’humour et malveillante. Ce qui est assez ironique, c’est
que c'est avec elle que l’on passerait volontiers du temps, tandis que Mme
Lincoln déborde d’une rage féroce pour tout ce qui n’est pas de son monde ; son
corps, même son accent, sont tendus par cette rage. Sous des dehors guillerets,
elle cache une âme rongée qui meurt à petits feux".
"Quel spectacle
d’observer Emma donner vie à ces deux personnages complètement à l’opposé,
parfois dans la même scène. Tout ça seulement en bougeant son corps
différemment et en modulant sa voix. Elle possède un sacré talent quand on voit
sa façon de s'exprimer, entre humour et noirceur. Elle est tout simplement
géniale et hilarante", se souvient Lagravenese.
Mais ce qui va surtout aider
Sarafine à faire bouger les choses, c'est l'anniversaire imminent de Lena. Cet
événement marquant décidera du destin de Lena : elle subira l'Appel de la
Lumière ou des Ténèbres, comme tous les Enchanteurs avant elle… Sarafine mise
sur les Ténèbres, parce que la malédiction voue toutes les femmes de la famille
aux Ténèbres depuis des générations.
Une Enchanteresse vouée aux
Ténèbres s’invite à la fête : il s’agit de Ridley, une Sirène qui peut faire
faire ce qu’elle veut aux autres. LaGravenese a choisi Emmy Rossum pour ce
rôle. "Emmy est comme un pur-sang, c’est une actrice à la fois
intrépide, talentueuse et pleine de ressources. La nature même du personnage de
Ridley – elle incarne des styles différents et on peut saisir ses intentions sans
qu'elle ait besoin de s'exprimer – pourrait facilement être intimidante. Mais
Emmy peut passer de la cruauté à la bienveillance, être drôle ou flippante, ou
encore vulnérable", dit-il épaté.
Depuis ses 16 ans, époque où
elle a subi l'Appel des Ténèbres, Ridley parcourt le monde, faisant ce qu’elle
veut. "Elle est si mauvaise que même les Enchanteurs l’ont
rejetée", dit Rossum en riant. "Elle trouve les Mortels
profondément ennuyeux et elle s’amuse à être délicieusement mauvaise. Rien ne
lui plaît davantage que de manipuler les gens pour arriver à ses fins. Ça a été
un vrai bonheur d’explorer ce personnage. Est-elle foncièrement mauvaise ?
Possède-t-elle une once de bonté ? Quand est-elle authentique et quand se
joue-t-elle des gens ?"
Tout comme Sarafine, Ridley
cherche à causer des problèmes. Elle commence par s’en prendre au meilleur ami
d’Ethan, Link, qui lui aussi ne rêve que de fuir Gatlin… jusqu’à ce que Ridley
l’attire dans ses filets.
LaGravenese a choisi Thomas
Mann pour l’interpréter : "Il un sens inné de l’humour et il improvise
comme personne. Il devient tout naturellement son personnage. On ne peut pas
demander mieux. C’est un jeune homme extrêmement doué", remarque-t-il.
Même si Ethan fait partie de l’équipe universitaire et compte parmi les garçons
les plus appréciés, et que Link est plutôt un marginal, ils ont tous les deux
subi la perte d’un proche. Link est le compagnon de route d’Ethan dans son
aventure aux côtés de cette fille extraordinaire. "Ils sont les
meilleurs amis du monde depuis tout petits, ils ont traversé beaucoup de choses
ensemble, et ils partagent une même façon de penser. Ça a été un vrai plaisir
d’interpréter ce personnage, parce qu’avec son grand sens de l’humour il allège
l’atmosphère, contrebalançant certains des aspects les plus sombres de
l’histoire. Et jouer le fils d’Emma Thompson est vraiment génial",
explique Mann.
Kosove reconnaît, "Nous
avons eu énormément de chance avec nos acteurs. Réunir Jeremy, Viola et Emma à
de quoi laisser rêveur. Ça en dit long sur la qualité du texte et du travail de
Richard. Sans oublier que les plus jeunes acteurs sont eux aussi
formidables".
Parmi les plus jeunes
comédiens, Zoey Deutch tient le rôle d’Emily Asher, l’ex-petite amie d’Ethan,
également la fille la plus courtisée de l’école, et Tiffany Boone incarne
Savannah Snow, qui aide Emily à tourmenter Lena.
Chez les Enchanteurs, citons
encore Eileen Atkins dans le rôle de la grand-mère de Lena, Gramma, Margo
Martindale qui joue tante Del et Kyle Gallner qui interprète Larkin, le cousin
de Lena.
Pruitt Taylor Vince interprète
M. Lee, le professeur dont la vie ne tourne qu'autour des reconstitutions
historiques annuelles de la bataille de Honey Hill. Mais il est pris de court
quand la reconstitution de cet événement de la guerre de Sécession devient
beaucoup trop réelle, confrontant le passé au présent. Rachel Brosnahan et Sam
Gilroy apparaissent sous les traits d'un couple d'amants de l’époque dont le
destin est lié à celui de Lena et Ethan.
L’espace et le temps vont aussi
jouer un rôle très important dans la bataille que s'apprêtent à se livrer
Mortels et Enchanteurs.
PASSÉ ET PRÉSENT
SUBLIMES CRÉATURES a été tourné
en décors naturels en Louisiane, et tout particulièrement à la Nouvelle-Orléans
et dans ses environs. Une ancienne usine désaffectée, située de l'autre côté du
pont permettant de rejoindre la ville, a été aménagée en plateaux comportant la
plupart des décors, hormis la chambre de Lena, construite à Bâton-Rouge.
LaGravenese a collaboré avec le
directeur de la photographie Philippe Rousselot, le chef-costumier Jeffrey
Kurland et le chef-décorateur Richard Sherman. Ensemble, ils ont cherché à
créer un univers réaliste mais empreint de surnaturel.
Dès le départ, LaGravenese a
abordé le projet un peu différemment de ses autres adaptations. "Après
avoir lu le livre, j'ai décidé de partir explorer des lieux possibles, avant
même de commencer à écrire, ce que je n'avais encore jamais fait'',
explique-t-il. "Je suis allé en Caroline du Sud et j'ai pris des photos
dans une petite ville près de Charleston, McClellanville. Puis, je me suis mis
à écrire. Pour moi, qui ai grandi à Brooklyn, c'était comme me retrouver dans
un pays étranger, l'endroit m'a fasciné".
Comme on lui a demandé de
trouver des lieux qui n'avaient pas encore été utilisés au cinéma, il s'est mis
à explorer des "endroits qui semblaient cachés du monde".
Covington, en Louisiane, a
ainsi été utilisé pour camper la ville de Gatlin.
La ville abrite aussi l'église
dans laquelle Mrs Lincoln et Macon s'affrontent pour la première fois. Bien que
la commune soit pittoresque, Sherman cherchait quelque chose de moins
bucolique, trouvant finalement son bonheur dans des bâtiments détruits, en tôle
ondulée, parmi les décombres.
Sherman a aussi réussi à
trouver des décors naturels qui soient faciles d'accès pour les scènes
principales, comme Ravenwood Manor, où Ethan rencontre pour la première fois
l'impressionnant oncle de Lena, Macon. Ils ont aussi découvert un bâtiment
rectangulaire datant d'avant la guerre de Sécession, auquel ils ont ajouté de
la végétation, à Morganza, à deux heure et demie de route de La
Nouvelle-Orléans. Mais pour les décors intérieurs, ce fut un peu plus
compliqué. Au départ, Sherman et son équipe ont eu l'idée de s'inspirer d'une
véritable plantation, mais LaGravenese envisageait quelque chose d'un peu plus
original : "Je voulais créer un effet de surprise, et j'ai donc dit :
'Qu'est-ce qu'un Enchanteur qui a fait le tour du monde et qui s'ennuie
pourrait bien inventer ?' Richard est parti de là et est revenu avec un décor
fantastique, vraiment extraordinaire."
"Macon vit dans son
propre univers, littéralement",
explique Sherman. " La maison évolue en fonction de l'humeur dans
laquelle il se trouve. Par ailleurs, il n'y a aucune cohérence entre les pièces
de la maison, elles sont toutes différentes. Je me suis dit que ce serait
fabuleux de trouver cette maison tout en angles, un peu effrayante et à
l'abandon, et de rentrer dans cette pièce circulaire avec cet escalier délirant
y débouchant en plein milieu".
L'escalier imposant et la
loggia qui le surplombe ont été construits avec une poutre en porte-à-faux et
des contrepoids. Des ingénieurs ont été sollicités pour s'assurer de la
sécurité, car la structure ne devait pas seulement avoir l'air grandiose, elle
devait aussi pouvoir supporter le poids des acteurs, de l'équipe et du
matériel. Un chemin lumineux a été conçu tout autour de la pièce afin de donner
l'illusion que les murs scintillaient au-dessus des sols gris.
La quasi-absence de mobilier
faisait aussi partie du plan. Les éléments présents ont été conçus par le
célèbre créateur de mode Rick Owens, un ami de Sherman connu notamment pour sa
ligne de mobilier en Europe. "En fait, ce qu'il fait se vend plutôt
comme de l'art", explique Sherman. "Je lui ai dit que j'avais
besoin de pièces assez inhabituelles et il les a fait expédier depuis
Paris".
La maison change de couleur de
la même façon qu'elle réagit aux préférences de Macon en changeant de forme : "Elle
reflète la vie intérieure de Lena et quand elle est en colère, elle devient
plus menaçante", précise LaGravenese.
"Ce que j'aime le plus
dans cette histoire, c'est que les lieux sont des personnages à part
entière", explique Alice Englert.
"Surtout Ravenwood Manor, dont le style est parfaitement absurde et qui
change de forme en fonction de l'humeur de ses occupants".
Pour souligner l'humeur noire
de Lena lorsqu'elle approche de l'Appel, l'équipe de Sherman a tout enlevé de
la maison et peint l'intérieur entièrement en noir, sauf les cadres des
fenêtres et l'escalier. "C'est très théâtral, et tout ce qu'on voit, ce
sont les fenêtres, un escalier, une cheminée. Il n'y a rien d'autre : c'est
comme si on entrait dans un trou noir", précise Sherman. Le défi
concernant la salle à manger attenante a consisté à construire un espace qui
pouvait réellement bouger et tressauter, afin de permettre de tourner une scène
capitale dans laquelle Lena et Ridley se mettent à faire une démonstration de
leurs pouvoirs d'Enchanteresses. La pièce entière a été construite sur un
plateau articulé de forme circulaire, de sorte qu'elle puisse trembler et
tourner. La table pouvait aussi tourner et le sol sous la table reposait sur un
plateau séparé, ce qui le faisait tourner dans la direction opposée. "Sur
une échelle de 1 à 10, les acteurs tournent à une vitesse de 8 dans cette
scène", affirme LaGravenese en riant.
"Je voulais, autant que
possible, éviter le recours au fond vert'", poursuit le réalisateur. "Nous avons tourné
en extérieurs, car je voulais que les acteurs aient accès à un univers aussi
réaliste que possible. Richard et son équipe ont fait un travail
extraordinaire, en donnant aux comédiens de vraies cibles mobiles avec
lesquelles jouer".
Alice Ehrenreich se souvient
que "C'était comme être coincé dans un dîner de famille vraiment très
bizarre, sauf quand la bagarre commence, car là, ça devient vite incontrôlable.
On s'est beaucoup amusé".
Au départ, LaGravenese ne
voulait pas réunir l'ensemble des comédiens dans cette scène. Cependant, Jeremy
Irons pensait que ce serait bien plus dynamique si les Enchanteurs les plus
âgés étaient impliqués, et donc tout le monde a participé à cette scène. "J'ai
dû prendre des cachets contre la nausée tous les jours rien qu'à les
regarder", dit le réalisateur en plaisantant.
Cette scène a nécessité trois
jours de tournage et le réalisateur admet que cela a été une des séquences les
plus difficiles. Rousselot a filmé cette bataille cosmique en utilisant quatre
caméras. "Philippe crée des images superbes", explique
LaGravenese. "Il possède l'art de la narration, il est très inventif
dans sa manière de bouger la caméra et on se retrouve immergé dans une
atmosphère extraordinaire – c'est un pro".
Bien que sa famille désire leur
séparation, Ethan et Lena escaladent le mur séparant Ravenwood et Greenbrier
pour se rencontrer. Pour filmer cette scène, l'équipe de Sherman a dû
réellement construire un mur qui a été utilisé sur le plateau de Ravenwood
avant d'être déménagé sur celui de Greenbrier, à Fulsom, en Louisiane.
La scène de la guerre de
Sécession, elle, a mobilisé trois semaines de tournage et a été réalisée avec
quatre caméras, près de 400 figurants, et un bon nombre de munitions pour les
batailles en arrière-plan. David Valdes a trouvé des gens sur place et les a engagés
: "Ils prennent ce travail de reconstitution historique très au sérieux
: ils ont des batailles qui demandent six mois de préparation",
explique-t-il.
Mais avant de pouvoir tourner
la bataille de Honey Hill (la colline du miel), il leur fallait trouver une…
colline ! Comme l'explique le cinéaste : "Il se trouve que la Louisiane
est totalement plate. Et à quelques semaines du tournage, je n'avais toujours
pas de colline. Notre formidable régisseur d'extérieurs Ed Lipscomb a fini par
trouver l'endroit idéal". Il s'agit en fait d'une petite vallée avec
un arbre solitaire à St. Francisville, à environ deux heures de route de la
Nouvelle-Orléans. Toutes les représentations de Honey Hill, appartenant au
passé et au présent, ont été tournées là.
Par ailleurs, l'un des lieux
les plus importants pour réunir passé et présent, mortels et Enchanteurs, est
la bibliothèque des Enchanteurs. Elle abrite toutes les archives et les secrets
de l'univers des Enchanteurs, et son existence sous la bibliothèque de Gatlin
est inconnue de la plupart des Mortels. Ce décor a encore une fois été le fruit
des inventions de Sherman et de son équipe.
"La bibliothèque des
Enchanteurs devait pouvoir incarner tous les savoirs de toutes les
civilisations, car ses souterrains couvrent la superficie du monde", explique LaGravenese.
Sherman a mené des recherches
minutieuses avec la directrice artistique Lorin Fleming et le chef ensemblier
Troy Sizemore. "Nous avons feuilleté livre après livre, regardé des
milliers d'images et de tableaux, comparé des styles d'architectures, depuis le
Ier siècle de notre ère jusqu'à nos jours… Le résultat, ce
sont ces pièces qui se fondent les unes dans les autres", rappelle Sherman.
L'équipe a intégré des branches
noueuses et de faux hiéroglyphes sur les murs, ainsi que des visages et des
serpents qui réagissent à toute présence de Mortel.
Le film a aussi été tourné dans
d'autres lieux de la Nouvelle-Orléans, à l'image de maisons près du Garden District
qui ont servi pour les demeures de Mme Lincoln et d'Ethan et le Prytania Movie
Theatre, où Ethan et Lena se retrouvent pour leur premier rendez-vous.
La gamme de couleurs utilisée
est très vaste. Selon Sherman, "Nous étions dans plein d'endroits différents,
et donc c'est un peu comme un civet : une palette d'orange, de brun, d'ocre, de
blanc et de vert, et on p passe d'une couleur à une autre en fonction de
l'humeur et de l'époque à laquelle on se trouve".
CORSETS ET SORTILÈGES
Tout comme les décorateurs, le
chef costumier Jeffrey Kurland a dû relever un sacré défi : créer non seulement
différents costumes pour les séquences qui se déroulent dans le passé et dans
le présent, mais aussi réaliser des tenues différentes pour les Mortels et les
Enchanteurs pour ces mêmes époques.
"C'était compliqué de
faire se confronter les deux univers afin de restituer ce monde baroque des
Enchanteurs, tout en le combinant avec la réalité. Sans oublier que le passé et
le présent s'en mêlent", explique
Kurland.
"Jeffrey, Matthew
Ferguson, le décorateur de plateau, et moi avons travaillé en étroite
collaboration : on discutait de ce que les acteurs allaient porter, et dans
quelle pièce… Donc, quand on voit Macon sous le porche dans son peignoir
étrange avec ses lunettes de soleil, ça fonctionne et on perçoit tout de suite
l'excentricité du personnage",
déclare encore Sherman.
Le chef-costumier a gardé le
thème de la Lumière et des Ténèbres en tête pour tous les personnages : "On
a montré, dans une certaine mesure, ce clivage grâce à la couleur et à ses
nuances, mais plus encore grâce aux silhouettes, au jeu des ombres et aux
angles que grâce à la couleur elle-même. Il y a beaucoup d'ombres et de
contours : cela reste subtil mais cela aide à caractériser les personnages",
explique-t-il.
Kurland a fait réaliser environ
80 costumes, dont la garde-robe entière de Jeremy Irons. Macon lutte pour faire
partie à la fois de la Lumière et des Ténèbres, et cela a été "une
dichotomie intéressante à explorer", souligne encore le costumier. "Les
Ténèbres sont toujours là et finissent par s'infiltrer. Macon peut porter ce
qu'il veut, et c'est une liberté que j'ai appréciée. On voit des références aux
années 1920 et 1930 et ainsi de suite, car il est sur Terre depuis très
longtemps".
Il a également trouvé
intéressant de pouvoir explorer les tenues de Ridley qui sont aussi
imprévisibles que son caractère : "Ridley est une fashionista",
note-t-il. Comme LaGravenese voulait que la magie soit aussi vue comme quelque
chose d'amusant, Kurland a incorporé une référence à un style mythique pour
chacun des ensembles de Ridley, dont celui de Rita Hayworth dans GILDA et de
Marilyn Monroe dans LA RIVIÈRE SANS RETOUR.
"Jeffrey est brillant,
et nous sommes amis depuis qu'il a travaillé sur mon premier projet en tant que
réalisateur sur D'UNE VIE À L'AUTRE et aussi parce que nous sommes tous deux
des fous de cinéma", explique
LaGravenese. Le costume favori de Rossum est une robe longue fendue en dentelle
qu'elle porte lorsqu'elle fait son entrée fracassante à Gatlin. Elle porte
aussi une robe en dentelle noire avec corset et col montant pour le Bal des
Enchanteurs.
Kurland a encore conçu une robe
d'époque pour Emma Thompson, qui décrit l'ensemble porté par son personnage,
Sarafine, lorsqu'elle apparaît au bal, comme "une gigantesque robe à
crinoline avec des jupons rouges en ruché, et un haut violet foncé et noir qui
lui remonte la poitrine".
Tranchant avec cette apparence,
Emma Thompson dit du personnage de Mme Lincoln : "Elle est la
championne de la robe de chambre informe, et porte des ensembles et des
twin-sets terribles… Rien que sa lingerie, c'est toute une histoire : un
soutien-gorge pointu, une gaine et une culotte de nylon… c'est l'enfer du nylon
! Elle porte toujours un crucifix et a une coiffure très travaillée, comme un
casque. C'est dramatique !"
L'actrice porte également un
immense chapeau lors d'une réunion en ville. "Je me suis beaucoup
amusée avec Jeffrey", dit-elle. "Il a eu l'opportunité de me
faire porter les vêtements les plus affreux qu'il ait jamais conçus !"
Quant à la robe de Lena, la
création de Kurland comportait des éléments montrant à la fois la formalité
requise pour un événement avec les Enchanteurs mais aussi sa véritable
personnalité. "J'ai pensé que des couches de tulle, de gaze de soie et
de résille donneraient un effet aérien et vaporeux qui fonctionnerait bien dans
le mouvement", reprend Kurkand. "Le corps de la robe a besoin
de structure, mais j'ai dessiné le haut un peu lâche, pour donner le même effet
qu'une chemise ouverte un peu trop grande, en me disant que ça serait plus son
style. La qualité de la soie utilisée et les nombreuses coutures aident à
obtenir l'élégance désirée".
Bien que le costumier ait créé
de nombreux modèles originaux, il y a des descriptions spécifiques dans le
livre qu'il a pris soin de transposer à l'écran, comme le collier de Lena.
C'est lui [Kurland] qui l'a dessiné : " Il est fait de plein de petites
pièces provenant des endroits où elle est allée, et est composé entre autres
d'une petite babiole, d'une breloque, d'un morceau de poupée mais aussi d'une
capsule de bouteille".
Comme le remarque Alice
Englert, "Travailler avec Jeffrey a été formidable car j'ai pu
commencer à comprendre Lena et sa façon de s'habiller. Explorer ces détails a
été vraiment amusant".
"C'est un style tout à
fait personnel. Il ne pouvait ressembler à celui des filles qui se moquent
d'elle, mais il ne pouvait être trop voyant et extravagant, et c'était donc une
nuance intéressante avec laquelle j'ai aimé travailler", ajoute Kurland.
Un élément de ce style unique
est le tatouage chiffré qui change au fur et à mesure que Lena approche de
l'Appel.
Amma a, elle aussi, un tatouage
très spécial qui renvoie à ses racines africaines, et à une pratique de
scarification qui évoque identité tribale et rite de passage. "Il y a
une certaine spiritualité et élégance en elle", explique Kurland. "
Sa garde-robe est faite sur-mesure, mais elle est très avant-gardiste, bariolée
et colorée. Elle est unique".
Tandis que Lena fait face à
l'Appel, elle se rend, avec tous les Enchanteurs, à un bal qui célèbre sa
transformation. Au même moment, les Mortels célèbrent la reconstitution de la
bataille de Honey Hill, qui s'est déroulée durant la guerre de Sécession. Ces
deux scènes ont nécessité un grand nombre de costumes.
"Il y a tout d'abord la
vraie bataille de 1864, puis la reconstitution. Il y a une différence entre la
vision que les gens de 2012 ont des événements de 1864 et ce qui s'est vraiment
passé", précise encore Kurland.
La scène du Bal des Enchanteurs
a demandé plusieurs jours de tournage dans le décor extérieur de Ravenwood. Le
réalisateur a discuté de cette scène, qui est au départ le moment de l'Appel
dans le livre, avec Rousselot et décidé que pour le film, une abondance
d'Enchanteurs aux atours les plus excentriques les uns que les autres serait
spectaculaire.
LaGravenese se souvient avoir
dit à son chef costumier qu'il souhaitait "un mélange entre 'Ascot
Gavotte' [cette séquence à Ascot aux costumes noirs et blancs incroyables
dans MY FAIR LADY] et Alexander McQueen. Jeffrey a créé 25 costumes parmi
les plus originaux alors qu'il n'a eu que très peu de temps, puisque l'idée
m'est venue au dernier moment pendant les préparatifs. Il est extraordinaire",
ajoute-t-il.
Pour ce film dans lequel la
magie transforme tout, d'une plantation à une bibliothèque, et mêle le passé au
présent, les auteurs du film ont embauché un responsable des effets spéciaux en
la personne de Matt Kutcher et de son équipe, ainsi qu'un responsable des
effets visuels, Joe Harkins, afin de permettre à la magie des effets spéciaux
et visuels de se déployer…
"C'était exaltant
d'utiliser les effets visuels afin de pouvoir passer d'une atmosphère vaporeuse
et éthérée à certains moments, à une ambiance beaucoup plus réaliste et
palpable à d'autres. Je pense qu'incorporer des effets visuels pour accentuer
la réalité est très utile pour la narration car on permet au public de faire
travailler son imagination et de participer à la narration", explique le réalisateur.
En outre, les membres de
l'équipe ont aussi élaboré des éclairs, de la pluie, de la neige et un
tremblement de terre pour faire vivre tout au long du film ce thème des
conditions climatiques surnaturelles, en parallèle avec la vie de Lena. Avec un
étonnant sens de l'à-propos, la réalité a rejoint la fiction quand une tornade
a été localisée à proximité et que le tournage a dû être interrompu.
La tempête, métaphorique
cette fois, qui se déroule entre les Enchanteurs et les Mortels à Gatlin, et
qui prend au piège les deux amoureux, semble être teintée de ferveur mystique.
Mais les apparences peuvent être trompeuses.
Grâce à leurs pouvoirs
surnaturels, les Enchanteurs peuvent être à l'origine de phénomènes proprement
extraordinaires, tandis que les Mortels sont soumis aux forces de la nature,
incapables de plier les éléments à leur volonté. Mais même si les Mortels ne
peuvent susciter la pluie, provoquer un tremblement de terre ou décider du lieu
où vont frapper les éclairs, ils possèdent quelque chose d'extrêmement précieux
que les Enchanteurs ne comprennent pas : l'humanité. Et cette caractéristique
essentielle, et innée, leur donne suffisamment de puissance pour relever
n'importe quel défi.
C'est à
Richard LaGravenese que revient le mot de la fin : "Malgré tous leurs
défauts, leurs peurs, leurs erreurs et leurs faiblesses, les Mortels ont aussi
des superpouvoirs : la foi, le libre-arbitre, la compassion, le sacrifice, et
enfin l'amour. En parlant d'êtres surnaturels, nous espérons aussi qu'il s'agit
d'une histoire sur la féerie de notre propre humanité, à même de transformer
des êtres ordinaires en d'extraordinaires et sublimes créatures".
La
musique s'accorde bien avec le thème. Voici la liste des chansons qu'on
peut entendre pendant le film:
“SUBTERRANEAN HOMESICK BLUES”
Écrit et interprété par Bob
Dylan
Avec l'aimable autorisation de
Columbia Records
En accord avec Sony Music
Licensing
“Thème de ILS N'ONT QUE VINGT
ANS"
Écrit par Max Steiner
Interprété par Percy Faith
Avec l'aimable autorisation de
Columbia Records
En accord avec Sony Music Licensing
“NEVER TOO LATE”
Écrit par Dhani Harrison
Interprété par thenewno2
Avec l'aimable autorisation de
Hot Records Limited
“MAKE IT HOME”
Écrit par Dhani Harrison et Jonathan Sadoff
Interprété par thenewno2
Avec l'aimable autorisation de
Hot Records Limited
“NEEDLE AND THREAD”
Écrit et interprété par Alice Englert
“RUN TO ME”
Écrit par Dhani Harrison
Interprété par thenewno2
Avec
l'aimable autorisation de Hot Records Limited
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