mardi 4 septembre 2018

GALVESTON



Policier/Drame/Un film bouleversant d'une noirceur intense, sans concessions

Réalisé par Mélanie Laurent
D'après le roman de Nic Pizzolatto, le créateur de TRUE DETECTIVE
Avec Ben Foster, Elle Fanning, Lili Reinhart, Beau Bridges, Maria Valverde...

Long-métrage Américain
Durée : 01h31mn
Année de production : 2018
Distributeur : The Jokers Films

Date de sortie sur les écrans américains : 19 octobre 2018
Date de sortie sur nos écrans : 10 octobre 2018


Résumé : 1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…

Bande annonce (VOSTFR)



Ce que j'en ai penséle premier long-métrage américain de Mélanie Laurent est maîtrisé, d'une noirceur étouffante et dur émotionnellement. Elle met en scène deux âmes perdues dans une Amérique sans pitié sociale et sans avenir pour ceux qui sont hors des clous. Le scénario de Jim Hammett se base sur le roman éponyme de Nic Pizzolatto. 

La réalisatrice nous conte cette aventure dont la brutalité vient nous écraser le cœur. Elle met en scène la violence avec une efficacité qui nous donne la sensation de la vivre de l'intérieur. Les rares moments de grâce sont magnifiques, car suspendus à un fil tragiquement vaporeux. Les cigarettes et leurs effets nocifs sont le point de départ de cette histoire et elles sont fumées les unes après les autres par les protagonistes comme autant de rage inexprimée et de morceaux de futur qui partent en volute à chaque inspiration. Les personnages au centre de la tourmente sont a priori terriblement mal associés et pourtant leur rencontre va créer une fusion salvatrice, sorte de baume, de bouée de sauvetage pour ses âmes abîmées par les sales coups de la vie. Du road trip au thriller en passant par l'amour platonique, Mélanie Laurent garde une grande cohérence de ton et apporte un soin particulier aux ambiances pour bien retranscrire l'Amérique de la fin des années 80 dans ces aspects les plus sombres, mais aussi dans sa solidarité qui tisse un lien important entre les gens. 



Les deux acteurs principaux sont essentiels. Ben Foster interprète Roy, un criminel qui n'a plus rien à perdre. L'acteur est touchant dans sa façon de construire son personnage imparfait, avec sa rudesse qui se craquelle alors qu'il s'attache à Rocky et son passé criminel qui le suit comme une ombre. 



Elle Fanning interprète Rocky, une jeune fille qui n'a pas eu beaucoup de choix pour mener sa barque et qui, elle aussi, doit affronter un passé qui la hante. L'actrice apporte une sensibilité infantile et une fragilité intense contre-balancée par une grande détermination qui collent parfaitement au rôle. 



GALVESTON est sans concessions. Il s'inscrit dans la veine d'un cinéma américain indépendant puissant et âpre. On est loin du conte de fées et c'est tant mieux. Il ne faut pas hésiter à découvrir sur un grand écran cette montagne russe émotionnelle qui vous secouera intérieurement.

Copyritght photos @ The Joker Films

GALVESTON EN AVANT-PREMIÈRE
AU 44ÈME FESTIVAL DU FILM AMÉRICAIN DE DEAUVILLE


GALVESTON a été projeté en avant-première au 44ème Festival du Film Américain de Deauville le samedi 1er septembre à 20h30. Le midi, j'ai eu la chance de pouvoir assister à la conférence de presse de ce film en présence de la réalisatrice Mélanie Laurent et de l'actrice Elle fanning. Elles étaient toutes les deux drôles, passionnantes et enthousiastes.





Mélanie Laurent, la réalisatrice de GALVESTON
Elle Fanning, l'actrice principale du film GALVESTON
Lors de la soirée pendant laquelle GALVESTON a été projeté, Mélanie Laurent et Elle Fanning ont foulé le tapis rouge pour rejoindre la salle du C.I.D. de Deauville.










Elle Fanning a reçu la récompense 'Nouvel Hollywood' (Hollywood Rising Star Award en anglais) décernée aux jeunes acteurs/actrices qui se distinguent par leurs choix et leur carrière. Le touchant discours pour la remise de ce prix a été prononcé par la scénariste et réalisatrice Rebecca Zlotowski.


Elle Fanning est par la suite venue remercier le Festival pour cette récompense et pour la projection du film Galveston. Elle a été rejointe sur scène par la réalisatrice Mélanie Laurent.


Copyright photos et vidéos @ Epixod Le Blog

NOTES DE PRODUCTION
(À ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

MÉLANIE LAURENT - ENTRETIEN

Mélanie, comment vous retrouvez-vous sur un production indépendante américaine avec le producteur de Take Shelter ?

On m’a envoyé le scénario puis j’ai discuté avec Tyler Davidson, le producteur. On a échangé sur le script, il m’a posé des questions sur la vision que j’avais du film et de ce qu’il pourrait être ... Je crois qu’il avait envie de travailler avec une réalisatrice européenne et je rêvais de réaliser un film americain. Donc…

Lorsque l’on connaît aussi bien le métier de comédienne que vous et que l’on se retrouve à diriger des comédiens aussi renommés que Elle Fanning et Ben Foster, comment approche-t-on le travail des acteurs ? 

De la même manière qu’avec n’importe quel acteur. Avec amour, respect... En essayant de créer un vrai lien, un vrai plaisir à travailler ensemble ... Je trouve que j’ai beaucoup de chance. Je tombe toujours sur des acteurs qui ont une belle âme, de belles personnes... Quand les acteurs se sentent en confiance et qu’ils sont heureux de venir travailler chaque jour, ils ont une générosité sans limite. Et c’est toujours un cadeau de filmer certains moments de grâce, quand ils vous les offrent ...

Vous avez travaillé avec Arnaud Potier, votre directeur de la photographie habituel. Mais quelle a été votre approche esthétique ?

La lumière du Texas, la fin des années 80, les décors, les acteurs, les situations... Tout prêtait à se réinventer. Mais on a travaillé de la même façon que sur les autres films. Des heures à puiser dans les photos qui nous inspirent, à créer des moodboards, à imaginer les plans de chaque séquence avec des maquettes et des petites figurines. On était tellement heureux quand on arrivait sur le plateau et que la lumière du jour se levait sur un vieux motel crasseux et beau à la fois ... La grande nouveauté c’était les séquences de violence, de poursuites, de meurtres… Je voulais les aborder comme des ballets. On a pas mal dansé sur ce film…

Galveston puise sa source dans l’âge d’or du roman noir : des personnages désemparés, sans réel passé (si ce n’est plutôt sombre), avec peu d’avenir… Le film est d’une grande humilité vis-à-vis d’eux, et toujours sur un fil... Pourquoi ce parti-pris ? 

Pour ne jamais tomber dans le pathos. Pour être proche d’eux, sans les juger. En s’attachant à eux, en voulant qu’ils s’en sortent. En y croyant pour et avec eux. Le scénario était un peu bavard, parfois misogyne. On a beaucoup enlevé de texte, on a rajouté des silences et on les a laissé respirer parfois ...

Comment s’est déroulée la post-production ? Notamment le montage et l’approche musicale.

Sans doute la partie la moins agréable ! Peu de réalisateurs ont le final cut là-bas. Pour un réalisateur européen, c’est le plus dur… J’ai souvent pensé que j’allais perdre mon film. Mais je pense au final avoir pu aller au bout de mes idées et faire le film que je voulais. Marc Chouarain a composé la musique en 5 jours. On a travaillé dans l’urgence et peut-être que, finalement, cette urgence a servi au film. Et au final, tout s’est bien passé.

Seriez-vous prête à tenter à nouveau l’expérience ?

Oui. J’ai même hâte ...

Source & copyright des notes de production @ The Joker Films

  
#Galveston


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