Science fiction/Action/Une vraie réussite, un film très enthousiasmant
Réalisé par Steven Spielberg
Avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, T.J. Miller, Simon Pegg, Mark Rylance, Hannah John-Kamen, Ralph Ineson, Susan Lynch, Lena Waithe, Letitia Wright, Mckenna Grace...
Long-métrage Américain
Durée: 02h20mn
Année de production: 2018
Distributeur: Warner Bros. France
Date de sortie sur les écrans américains : 29 mars 2018
Date de sortie sur nos écrans : 28 mars 2018
Résumé : 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…
Bande annonce 1 (VOSTFR)
Bande annonce 2 (VOSTFR)
Featurette Steven Spielberg (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : adaptation du roman de science-fiction écrit par Ernest Cline, READY PLAYER ONE est une réussite tout simplement parce que le film nous entraîne exactement là où son réalisateur le veut. Steven Spielberg est un conteur hors pair et il a trouvé dans cette histoire tous les éléments narratifs qui font partie de son univers de prédilection. Le résultat est hautement divertissant et vraiment maîtrisé.
Le nombre de références à la culture pop des années 80 est impressionnant. Il faudrait un livre pour toutes les citer et probablement toutes les expliquer. Ne pas avoir quelques-unes de ces références n'est pas gênant, par contre il faut tout de même en avoir pas mal au risque de se sentir un peu exclu. En effet, elles sont intégrées au scénario pour faire partie de l'histoire et ne pas les reconnaître signifie à la fois ne pas profiter du clin d’œil et ne pas forcément comprendre en quoi la référence en question impacte le cadre de l'histoire. Cela dit elles font, pour la plupart, tout de même partie d'une culture générale extrêmement étendue et il est quasiment improbable de n'en avoir aucune.
Steven Spielberg nous entraîne dans une incroyable aventure bi-dimensionnelle. L'une se situe dans un monde futuriste réel et l'autre dans un programme de réalité virtuelle extrêmement bien mis en scène appelé l'OASIS. Et avec brio, il établit les règles des deux mondes afin que tout soit clair et fluide lorsqu'il les imbrique et fait résonner les effets de l'un sur l'autre. Visuellement impeccable, les effets spéciaux ne sont pas juste un plus. Ils constituent une partie intégrante de ce que cette histoire raconte et offre des cadres inventifs et originaux aux rebondissements qui la ponctuent.
Tous les acteurs sont supers. Ils gardent une cohérence par rapport à leurs personnages, dans les deux dimensions, en tenant compte de leur évolution et de leurs expériences.
Tye Sheridan est touchant et attachant dans le rôle de Wade / Parzival. Il sait mettre en avant la timidité ainsi que la fragilité de Wade dans la vraie vie et faire ressortir son côté toujours timide, mais cool dans le monde virtuel.
Olivia Cooke est convaincante et crédible dans le rôle de Samantha / Art3mis, une jeune femme décidée à mener la lutte contre Goliath.
Ben Mendelsohn est excellent celui de Sorrento. Il sait impeccablement jouer les patrons suffisants et manipulateurs à souhait.
Mark Rylance personnifie un geek à l'ancienne plus vrai que nature. Il interprète le génial et décalé Halliday / Anorak.
Simon Pegg nous transmet en peu de scènes la personnalité sympathique de son personnage Ogden Morrow.
Ce long-métrage a un cadre, une vision, une morale. Il peut être vu comme un simple divertissement, comme un conte sur le passage à l'âge adulte, comme un regard sur la jeunesse et son envie de changer les choses... Il est multiple et pourtant, il parle à tout le monde. C'est là le cœur de la magie du cinéma de Steven Spielberg. Cela faisait longtemps que j'attendais de la voir réapparaître dans ses films et je dois dire que je ne suis pas déçue. Je ne peux que vous conseiller de découvrir READY PLAYER ONE sur grand écran pour retrouver, le temps d'une projection, l'enthousiasme de vos yeux d'enfants.
Le nombre de références à la culture pop des années 80 est impressionnant. Il faudrait un livre pour toutes les citer et probablement toutes les expliquer. Ne pas avoir quelques-unes de ces références n'est pas gênant, par contre il faut tout de même en avoir pas mal au risque de se sentir un peu exclu. En effet, elles sont intégrées au scénario pour faire partie de l'histoire et ne pas les reconnaître signifie à la fois ne pas profiter du clin d’œil et ne pas forcément comprendre en quoi la référence en question impacte le cadre de l'histoire. Cela dit elles font, pour la plupart, tout de même partie d'une culture générale extrêmement étendue et il est quasiment improbable de n'en avoir aucune.
Steven Spielberg nous entraîne dans une incroyable aventure bi-dimensionnelle. L'une se situe dans un monde futuriste réel et l'autre dans un programme de réalité virtuelle extrêmement bien mis en scène appelé l'OASIS. Et avec brio, il établit les règles des deux mondes afin que tout soit clair et fluide lorsqu'il les imbrique et fait résonner les effets de l'un sur l'autre. Visuellement impeccable, les effets spéciaux ne sont pas juste un plus. Ils constituent une partie intégrante de ce que cette histoire raconte et offre des cadres inventifs et originaux aux rebondissements qui la ponctuent.
Tye Sheridan est touchant et attachant dans le rôle de Wade / Parzival. Il sait mettre en avant la timidité ainsi que la fragilité de Wade dans la vraie vie et faire ressortir son côté toujours timide, mais cool dans le monde virtuel.
Olivia Cooke est convaincante et crédible dans le rôle de Samantha / Art3mis, une jeune femme décidée à mener la lutte contre Goliath.
Ben Mendelsohn est excellent celui de Sorrento. Il sait impeccablement jouer les patrons suffisants et manipulateurs à souhait.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
On vient dans l'OASIS pour tout ce qu'on peut y faire.Mais on y reste pour tout ce qu'on peut être.
DU LIVRE À L’ÉCRAN
Il y a un peu plus de trente ans, la
perspective de se connecter à un ordinateur et de se créer un
profil — plus ou moins authentique — avant d’entrer en contact
en temps réel avec des gens aux quatre coins de la planète semblait
quasi inconcevable. Mais imaginez que dans 30 ans on puisse se
connecter à un ordinateur, devenir son propre avatar — plus ou
moins authentique — et nouer des relations avec des gens dans un
univers virtuel sans limites ? Les possibilités seraient infinies…
mais les risques aussi.
Voilà le postulat de "Player
One", bestseller d’Ernest Cline qui a inspiré l’un des
réalisateurs les plus renommés et les plus brillants de tous les
temps : Steven Spielberg. "C’est une épopée grandiose et
tentaculaire qui nous fait faire des allers-retours entre deux mondes
radicalement différents", explique-t-il. "Ernest Cline est pour
moi un visionnaire : il a imaginé un avenir qui n’est pas loin de
celui qui nous attend étant donné les évolutions de la réalité
virtuelle".
Pour l’auteur, Steven Spielberg est
l'une de ses plus grandes sources d’inspiration de son premier
roman. "Il est difficile d'évaluer l’influence considérable de
l’œuvre de Steven Spielberg sur ma vie et mes centres d'intérêt,
mais je n’aurais pas pu écrire 'Player One' si je n’avais pas vu
tous ses films quand j'étais gamin. Comme pour tous ceux qui se sont
passionnés pour le cinéma dès l’enfance dans les années 1970 et
80, son œuvre coule dans mes veines. Ses films ont fini par inspirer
de nombreux aspects de l'intrigue et de mon style de narration, et on
en trouve des indices évidents tout au long du livre".
L’intrigue de "Player One"
se situe en 2045, à une époque où les êtres humains ont la
possibilité d’évoluer dans un monde virtuel numérique baptisé
OASIS : ils peuvent aller partout où ils le souhaitent, faire tout
ce qu'ils veulent, et devenir la personne – ou la créature – de
leur choix. Dans une société frappée par le chômage, la pauvreté,
la surpopulation et un profond sentiment de désespoir, "c’est le
moment parfait pour s'évader dans un monde virtuel où l’on peut
mener une existence extraordinaire par l’intermédiaire de son
avatar", raconte Steven Spielberg. "Il suffit d’un peu
d’imagination pour plonger jusqu'aux confins de l’OASIS. Mais en
fuyant la réalité, on se coupe aussi d’une certaine façon de
tout véritable contact humain. L’histoire est donc divertissante,
mais elle tient aussi un peu de la satire sociale".
La productrice Kristie Macosko Krieger,
qui travaille aux côtés de Steven Spielberg depuis plus de vingt
ans, renchérit : "Ce qui fait la spécificité du film, c’est
qu’en plus de l’action, il met l’accent sur des sujets
captivants qui sont à la fois actuels et intemporels. C’est une
histoire de passage à l’âge adulte qui met en avant l’amitié,
la découverte des premiers émois amoureux, ainsi que l’acceptation
de soi-même et des autres. C’est une fresque de sciencefiction qui
évoque profondément l'univers de Steven Spielberg".
Ernest Cline révèle qu’il a puisé
son inspiration pour le livre dans certains monuments de sa jeunesse.
"L’idée de départ m’est venue d’un jeu Atari qui s’appelle
Adventure, premier jeu vidéo dans lequel on trouve un 'Easter egg'
(ou clin d’œil). Son concepteur, Warren Robinett, a glissé son
nom dans une salle secrète du jeu. C’était la première fois que
je découvrais dans un monde virtuel quelque chose qui avait été
dissimulé par son créateur. C’est une expérience grisante qui
m’a beaucoup marqué. J’étais aussi grand amateur des œuvres de
Roald Dahl, en particulier des livres qui mettent en scène Willy
Wonka, et un jour une idée m’a traversé l’esprit : et si Willy
Wonka avait été concepteur de jeux vidéo et non pas chocolatier ?
Je me suis mis à imaginer toutes les énigmes et tous les mystères
que le milliardaire excentrique aurait pu semer derrière lui afin de
se trouver un successeur digne de ce nom, et je me suis dit que je
tenais quelque chose".
Le milliardaire excentrique d’Ernest
Cline a pris le nom de James Halliday, cofondateur ermite de l’OASIS,
et personnage solitaire, incarné par Mark Rylance. "Le monde
entier vit à l’intérieur de son rêve, le rêve à partir duquel
il a bâti tout un univers", poursuit Steven Spielberg. "Mais
comme il n'a pas d’héritier à sa mort, il conçoit un concours
qu'il détaille dans son testament : le premier qui remportera les
trois épreuves, obtenant ainsi trois clés, et qui trouvera ainsi
l’Œuf caché dans l’OASIS, héritera de toute sa fortune".
Au cours de sa vie, James Halliday
permettait aux gens de fuir la réalité. À sa mort, il leur donne
de l’espoir pour l’avenir, en imaginant un jeu à l’intérieur
du jeu, avec à la clé sa fortune colossale et le contrôle total de
l’OASIS. Steven Spielberg remarque : "Comme on peut s'en douter,
tout le monde tente alors de mettre la main sur l’Œuf de James
Halliday, y compris notre jeune héros involontaire, Wade Watts".
L’existence de Wade se trouverait
totalement transformée s’il remportait le concours, et le jeune
homme consacre alors le plus clair de son temps à tenter de
déchiffrer les indices pour être, comme l’indique sa devise, "le
premier à trouver la clé, le premier à trouver l’Œuf".
Pourtant, cette quête s’avère être bien plus qu’une chasse au
trésor, et lui et ses amis, qui se donnent le nom de "Top Cinq",
finissent par découvrir que l’enjeu ne se limite pas à l’argent.
Tye Sheridan, qui campe Wade Watts,
raconte que "La multinationale Innovative Online Industries, ou
IOI, tente de prendre le contrôle de l’OASIS. Nos cinq
personnages, qu’on appelle des 'chassoeufs', raccourci de
'chasseurs d’œufs', sont loin d’être les favoris mais on prend
leur parti parce qu’ils se lancent dans la chasse pour de bonnes
raisons. S’ils veulent remporter le concours, c’est pour sauver
l’OASIS".
Le retentissement médiatique provoqué
par le livre a précédé sa parution en août 2011. Le résultat ne
répondait pas seulement aux attentes des lecteurs mais les
surpassait de loin. Ce roman au succès prodigieux, caracolant en
tête des ventes selon le New York Times, a été publié dans plus
de cinquante pays : bien avant sa sortie, il était déjà question
d’une adaptation au cinéma.
Le producteur Donald De Line se
souvient : "J’ai lu le livre plus d’un an avant sa parution et
l’ai trouvé fantastique. Je pense que c’est une histoire qui
parle à énormément de gens pour des raisons différentes. Chacun y
trouve quelque chose qui lui ressemble. Pas besoin d’être fan de
jeux vidéo : on peut s’intéresser à la dimension humaine et à
l’itinéraire de Wade Watts qui devient le héros de l’histoire.
Sans parler de cette incroyable aventure et des références à la
pop culture".
La quasi totalité de ces références
évoquent l’atmosphère d’une époque bien spécifique à
laquelle Ernest Cline est très attaché : les années 1980. Il
s'explique : "James Halliday a conçu son jeu à partir de ses
goûts, et ça m’a beaucoup enthousiasmé parce que je me suis dit
que ses passions pouvaient refléter les miennes. Les années 1980
ont été les plus marquantes de ma vie parce qu’elles
correspondent à mon adolescence. C’est à cette époque que j’ai
reçu ma première console de jeux vidéo et mon premier ordinateur.
On était à l’aube d’Internet".
"Je me suis demandé si le livre
n’allait plaire qu’aux gens de ma génération nostalgiques des
années 1980", poursuit-il. "Mais ça n’a pas été le cas,
parce qu’il parle aussi de notre mode de vie actuel. La plupart
d’entre nous avons deux identités : une dans la vie réelle, et
une sur le web, sur les réseaux sociaux. Et un peu comme les avatars
dans le livre, on peut modeler cette identité virtuelle de façon à
ce qu’elle corresponde à l'image qu'on veut donner de soi".
Le producteur Dan Farah, collègue de
longue date d’Ernest Cline et première personne à qui il a confié
son manuscrit, ajoute : "J’ai eu la chance qu’Ernie me permette
de lire les premières épreuves de son livre. Dès le début, j’ai
vu que le roman était particulièrement actuel d’un point de vue
culturel. Et avec le temps qui passe, il semble que nous soyons de
plus en plus déconnectés de la réalité et de tout lien social :
on envoie des messages, on poste des statuts, on reste en contact et
on se tient au courant de la vie de ses amis grâce aux réseaux
sociaux. 'Player One' dépeint une société qui pourrait ressembler
à la nôtre si l’on garde ce cap. C’est de la fiction, mais ça
n’est pas complètement irréaliste pour autant : on y montre ce à
quoi pourrait ressembler notre monde dans un avenir proche".
Le scénariste Zak Penn confie
qu’étonnamment, il avait déjà fait la connaissance d’Ernest
Cline à l’occasion d’un autre projet lié aux jeux vidéo. Il
raconte : "Je travaillais sur un documentaire sur le déclin
d’Atari et l’une des personnes que l’on m’a chargé
d’interviewer n’était autre qu’Ernest Cline. On s’est donc
rencontrés et on est devenus amis avant même que je commence à
écrire le scénario".
Ernest Cline renchérit : "Lorsque
Zak s’est engagé dans le projet, il a écrit le premier jet d’un
scénario qui saisissait parfaitement l’esprit du roman tout en
accentuant la dimension visuelle. Il a d’ailleurs eu la gentillesse
de me consulter au sujet de tous les changements qu’il a effectués.
C’est son texte qui a attiré l’attention de Steven Spielberg et
l’a convaincu de lire mon roman. Ça a été une aventure
incroyable. Je lui suis très reconnaissant du rôle crucial qu’il
a joué dans l’adaptation de 'Player One' au cinéma".
Une fois cette première version
achevée, il s'agissait de trouver un réalisateur qui puisse prendre
les rênes du projet. Donald De Line note : "Nous savions qu’il
nous fallait quelqu’un qui sache raconter une histoire avec talent,
aussi bien sur le plan visuel que narratif. Il fallait également que
ce metteur en scène maîtrise parfaitement les dernières
technologies. Évidemment, Steven Spielberg répondait à tous les
critères, et c’est le réalisateur avec qui on rêve tous de
travailler, mais quelle était la probabilité qu’il accepte ? Mais
comme on peut toujours rêver," sourit-il, "j’ai proposé qu’on
lui envoie le scénario. Il l’a lu immédiatement et l’a adoré".
Steven Spielberg confirme : "On m'a
envoyé à la fois le livre et le scénario, que j’ai lu en
premier. L’idée de la juxtaposition des deux mondes m’a
complètement fasciné. Puis, j’ai lu le livre et il m’a vraiment
donné le tournis en raison de sa profondeur et de sa complexité.
C’était à la fois ésotérique, inquiétant, accessible… Je
n’ai pas lâché le livre !"
Dan Farah et Ernest Cline confient tous
deux que travailler avec Steven Spielberg, c’était "bien plus
qu’un rêve devenu réalité". Dan Farah poursuit : "quand on
se retrouve sur le plateau avec Steven, on ne peut pas s’empêcher
d’être déjà nostalgique, parce qu’on sait qu’on va se
rappeler ce moment toute sa vie et vouloir se le remémorer".
Ernest Cline ajoute : "Encore
maintenant, toute cette aventure me paraît totalement irréelle. Je
n’en reviens toujours pas".
C’est un sentiment que partagent les
acteurs. Lena Waithe, qui joue le rôle de Aech, la meilleure amie de
Wade, confirme : "Steven Spielberg a réinventé le cinéma pour ma
génération et changé notre culture. Je crois que si on mettait
tous ses films dans une capsule témoin, à eux seuls ils
permettraient de donner une idée de la manière dont notre monde a
évolué. C’était donc extraordinaire pour nous tous de faire
partie de son héritage".
Les auteurs du film ont pris soin de
respecter le livre, ainsi que ses nombreux fans, en l’adaptant.
Mais comme Steven Spielberg le rappelle : "Une adaptation
cinématographique d'un livre modifie nécessairement certains
éléments de départ. Il me semble que l’on a réussi à
sélectionner les éléments qui nous ont permis de raconter une
histoire absolument fantastique".
"Il a fallu réunir certains éléments
et en déplacer d’autres dans le film, mais l’essentiel de
l’histoire d'origine est intact", affirme Ernest Cline. "Lorsque
les fans du livre me posent la question, je leur réponds de ne pas
s’inquiéter, et leur assure avoir fait totalement confiance à
Steven Spielberg dès l’instant où il a pris officiellement les
commandes du projet".
Certaines des modifications concernent
d’ailleurs le réalisateur lui-même. Il explique : "Le roman
faisait souvent référence à mes films en tant que producteur et
réalisateur emblématique des années 1980. Mais je n’avais pas
envie que le film soit un miroir brandi devant la personne que
j'étais à l’époque. On a laissé un ou deux clins d’œil, mais
on trouve surtout l’empreinte culturelle laissée par d’autres
cinéastes, artistes, créateurs de mode, et musiciens de l’époque".
Bien que l’histoire se déroule à
Columbus dans l’Ohio, READY PLAYER ONE a été tourné en
Angleterre, et notamment dans les studios Warner de Leavesden. La
production a accompli des prouesses en matière d’innovations
techniques : Steven Spielberg a collaboré avec les plus grands noms
des effets visuels, et tout particulièrement ILM et Digital Domain,
pour réussir à plonger les spectateurs dans l’univers fantastique
de l’OASIS. Afin d’accentuer le contraste flagrant entre l’OASIS
et le monde réel, bien plus aride, Steven Spielberg a filmé les
scènes du quotidien en 35 mm, tandis que les séquences qui se
passent dans le monde virtuel ont été tournées en numérique.
"L’effet de superposition qu’il a
fallu produire pour l’OASIS reste le dispositif le plus complexe
que j’aie jamais mis en place", estime le cinéaste. "Il a
fallu utiliser à la fois la motion capture, la prise de vue réelle,
et l’animation par ordinateur… C’était vraiment comme si on
réalisait quatre films en un".
Steven Spielberg a même eu recours aux
outils actuels de réalité virtuelle afin de diriger les scènes
situées dans le monde virtuel de l’OASIS. Macosko Krieger raconte
: "Grâce à un casque de réalité virtuelle, il a pu entrer dans
les décors numériques, en avoir une vue à 360° et décider des
angles de prise de vue, de la façon de tourner chaque scène.
C’était une première pour nous, et ça a ouvert de nombreuses
perspectives nouvelles pour Steven. Mais ça a été un processus
difficile, si bien que je suis vraiment contente que ce soit lui qui
s’en soit chargé".
Malgré ces avancées technologiques,
Steven Spielberg souligne que : "Je ne mets jamais un film au
service de la technologie, mais toujours la technologie au service du
film. Elle permet de réaliser ce genre de films, mais il faut
réussir à la faire complètement disparaître pour qu’on ne se
concentre que sur l’histoire et les personnages".
EN CHIFFRES
1 film de science-fiction et
d'aventure, doublé d'une formidable histoire d'amitié et d'un récit
initiatique plein d'optimisme, mené tambour battant avec le sens du
spectaculaire, la générosité et l'imagination débridée de Steven
Spielberg.
1 er film se déroulant dans un univers
virtuel signé par le cinéaste visionnaire dont les films ont affolé
le box-office, redéfini la culture populaire, remporté des Oscars
et inspiré plusieurs générations d'artistes… y compris l'auteur
et coscénariste de READY PLAYER ONE, Ernest Cline.
1 er roman d'Ernest Cline, envisageant
un futur ancré dans la culture pop des années 80. Paru en 2011,
"Player One" est devenu un phénomène planétaire, publié
dans 58 pays et traduit dans 37 langues. Selon Cline, la
transposition de son roman à l'écran par un cinéaste mythique est,
selon ses termes, "bien plus qu'un rêve qui se concrétise. Ce
n'est même pas un rêve que je me serais permis de faire".
2 comme 2 tournages consécutifs : le
premier sur le plateau virtuel des studios Leavesden de Warner qui a
repoussé les limites des technologies de tournage numérique ; le
second, en prises de vue réelles, dans des décors en dur et des
sites naturels du Royaume-Uni. Par la suite, les images de ces deux
tournages ont été harmonieusement montées par Spielberg et son
équipe pour embarquer le spectateur dans un périple délirant à
travers l'univers de READY PLAYER ONE.
2 comme 2 univers en rivalité : un
monde urbain post-apocalyptique et chaotique, ravagé par la crise
économique et environnementale ; et un univers virtuel et utopique
ultra-stylisé, qui semble sans limite, où les hommes du monde
entier, en 2045, se rendent pour fuir leur quotidien.
2 comme 2 versions des mêmes
personnages campés par de jeunes comédiens – l'un est un être
humain de chair et de sang, l'autre un avatar numérique – qui font
équipe dans les deux mondes pour former le "Top Cinq",
bande de héros malgré eux :
Tye Sheridan dans le rôle de Wade
Watts, garçon timide et solitaire dont l'avatar Parzival réunit
toutes les qualités qu'il aimerait avoir ;
Olivia Cooke dans le rôle de Samantha,
alias Art3mis, figure mythique de l'OASIS, aussi intrépide en tant
que créature qu'en tant que joueuse ;
Lena Waithe dans le rôle d'Aech,
meilleur ami de Parzival : mi-homme, mi-machine, il est aussi dur à
cuire dans la vraie vie, sauf qu'il n'a pas le même sexe …puisqu'il
s'agit d'Helen;
Win Morisaki dans le rôle du timide
Toshiro, alias Daito, puissant et redoutable guerrier samouraï dans
l'OASIS;
Philip Zhao dans le rôle de Sho,
maître chinois des arts martiaux qui, dans le monde réel, est un
gamin sarcastique de 11 ans du nom de Zhou.
2 comme 2 studios d'effets visuels qui
ont créé les 2 univers du film. Les petits génies d'Industrial
Light & Magic, encadrés par les superviseurs effets visuels
Roger Guyett et Grady Cofer et le superviseur animation David Shirk,
ont su donner un aspect ultra-réaliste aux avatars et aux décors de
l'OASIS. Quant à l'équipe de Digital Domain, pilotée par le
superviseur effets visuels Matthew Butler, elle a injecté des
éléments de décrépitude urbaine et de technologies futuristes
dans le monde réel et, d'autre part, a supervisé le tournage
virtuel.
2 comme 2 associés au sein de
Gregarious Games – le brillant et excentrique James Halliday (Mark
Rylance) et son meilleur ami Ogden Morrow (Simon Pegg – dont
l'invention révolutionnaire a bouleversé le monde en 2025 : un
univers de réalité virtuelle en 3D et haute-définition,
totalement connecté et réunissant d'innombrables joueurs, baptisé
l'OASIS. On y accède gratuitement et seule l'imagination est requise
pour y jouer.
2 ème entreprise la plus importante au
monde : IOI – unique fournisseur du dispositif tactile nécessaire
pour traverser l'OASIS – dont le patron Nolan Sorrento (Ben
Mendelsohn) est déterminé à prendre le contrôle de la plus grande
entreprise au monde, Gregarious Games, et à transformer l'OASIS,
librement accessible à tous, en une société formidablement
lucrative.
3 comme 3 clés (en cuivre, en jade et
en cristal), qu'on obtient à la fin d'un parcours en trois manches
quasi infranchissable, destinées à déverrouiller un œuf de Pâques
dissimulé au cœur de l'OASIS par Halliday avant sa mort. Dans son
testament numérique, l'inventeur a mis au défi tous les joueurs de
l'OASIS de retrouver les clés – et ce jeu à l'intérieur du jeu
fascine le monde entier, d'autant plus que le vainqueur est censé
remporter 500 milliards de dollars et le contrôle absolu de l'OASIS.
3 ème collaboration entre Spielberg et
Mark Rylance, après LE B.G.G. – LE BON GROS GÉANT et LE PONT DES
ESPIONS. Cette fois, Rylance campe l'inventeur visionnaire des jeux
James Halliday, personnage qui, selon le réalisateur, est "proche
de moi et cher à mon cœur".
3 ème tournage le plus difficile
jamais entrepris par Spielberg (d'après son propre témoignage)
après LES DENTS DE LA MER et IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN, et ce
pour les mêmes raisons : à chaque fois, le cinéaste a tenté de
mettre au point une expérience cinématographique tangible et
réaliste pour le spectateur. C'est ainsi que celui-ci a le sentiment
de se retrouver au milieu des requins, au large d'Amity, sous les
feux nourris des soldats sur la plage d'Omaha Beach ou encore
propulsé à travers un monde féerique – et numérique – qui
brouille la frontière entre réalité et univers virtuel.
4 comme 4 décors tentaculaires conçus
par le chef-décorateur Adam Stockhausen et construits en studio et
sur d'immenses plateaux à Leavesden, à l'instar de la maison de
Wade Watts dans les "Piles", empilage de mobil-homes
délabrés aussi haut qu'un gratte-ciel, ou encore du bureau élégant
de Sorrento au sein du QG de IOI, du trône haptique, de la Salle de
commandement de Sixer où Sorrento déploie sa horde d'avatars Sixers
– surnommés ainsi en raison de leur numéro de série composé de
six chiffres, démarrant tous par 6 – , et du centre de Fidélité
d'IOI où les plus indigents, retenus prisonniers du monde virtuel,
triment pour effacer leur dette.
5 comme le nombre d'années qu'il aura
fallu attendre pour que Parzival devienne le premier – et le seul –
joueur à inscrire son nom au tableau de l'OASIS en franchissant la
ligne d'arrivée d'une course si redoutable que personne n'y a jamais
survécu. Il devient célèbre du jour au lendemain dans l'OASIS et
une cible à abattre dans le monde réel.
5 comme 5 drones déployés par la chef
de la sécurité d'IOI, F'Nale Zandor (Hannah John-Kamen), pour
bombarder le mobil-home des Piles de Columbus où vit Wade avec sa
tante Alice (Susan Lynch) et son petit copain (Ralph Ineson) et rayer
définitivement le plus grand rival de Sorrento du tableau.
5 ème collaboration de Spielberg avec
le compositeur Alan Silvestri en tant que producteur, mais la
première comme réalisateur. Fan du musicien depuis les années 80,
le cinéaste a engagé Silvestri pour accompagner la narration de
READY PLAYER ONE à travers une partition qu'il qualifie de
"résolument et follement originale" et une série "de
clins d'œil musicaux" fondus dans l'ensemble, à l'instar des
premières notes de la propre bande-originale de Silvestri composée
pour RETOUR VERS LE FUTUR, une de ses premières compositions pour
Robert Zemeckis, ami et fidèle collaborateur de Spielberg.
6 ème adaptation d'un livre de
science-fiction, après "La guerre des mondes" de H.G.
Wells, "Jurassic Park" et "Le monde perdu" de
Michael Crichton, "Supertoys (Intelligence artificielle et
autres histoires du futur)" de Brian Aldiss, "Rapport
minoritaire" de Philip K. Dick et … le propre scénario et
roman signés Steven Spielberg, tirés de son chef d'œuvre
RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE (1977).
6 comme 6 tours du quartier des Piles
de Columbus, construites à partir de 60 véritables mobilhomes
hissés sur le plateau de Leavesden, puis empilés les uns après les
autres sur une colonne constituée de poutres métalliques : cette
construction est le fruit de la collaboration entre le département
artistique de Stockhausen, piloté par le directeur artistique Stuart
Rose, et les équipes effets spéciaux et cascades. Une fois que le
réalisateur, ses comédiens et ses techniciens ont achevé le
tournage des séquences des Piles sur le gigantesque plateau – si
imposant qu'il était visible depuis l'autoroute M25 voisin –, les
artistes de Digital Domain l'ont décuplé en postproduction pour
obtenir le paysage urbain désolé qu'on découvre dans le film.
9 comme 9 références du roman
d'Ernest Cline à des films emblématiques des années 80, produits
ou réalisés par Spielberg (dont deux sont cités nommément), même
s'ils ne sont pas tous cités dans le film. Comme l'a expliqué le
réalisateur au public nombreux du Comic-Con l'an dernier : "Il
a fallu que j'élimine pas mal de mes propres œuvres". À trois
exceptions notables : "Rexy", le tyrannosaure de JURASSIC
PARK, la DeLorean de RETOUR VERS LE FUTUR qui transporte Parzival à
travers l'OASIS, et Parzival lui-même, antihéros typiquement
spielbergien.
9 comme 9 véhicules emblématiques –
parmi les nombreux autres bolides – qui foncent à tombeau ouvert à
travers un New York ultra-stylisé : Parzival pilotant la DeLorean
customisée, Art3mis chevauchant la moto de Kaneda, tout droit sortie
d'AKIRA, et Aech au volant de l'énorme camion Bigfoot lancés dans
une course des plus périlleuses aux côtés de l'Interceptor de MAD
MAX, la Mach 5 de SPEED RACER, la Plymouth Fury Christine de 1959, la
fourgonnette de L'AGENCE TOUS RISQUES, la voiture de F1 de POLE
POSITION et la Batmobile version 1966.
13 comme le nombre de semaines de
tournage de READY PLAYER ONE : comédiens et techniciens ont tourné
les scènes de l'OASIS sur les plateaux de Leavesden avant de filmer
les séquences du monde réel en décors naturels à Birmingham, à
Londres et à Sun Park, dans le Surrey.
14 mois après la fin du tournage de
READY PLAYER ONE, Tye Sheridan a enfin découvert la version
finalisée de Parzival aux côtés de son partenaire Simon Pegg,
offrant ainsi un aperçu du film aux fans brésiliens venus assister
au Comic Con de Sao Paolo.
18ème film de Spielberg dont la photo
est assurée par Janusz Kaminski qui avait entamé sa collaboration
avec le cinéaste avec LA LISTE DE SCHINDLER (1993), oscarisé. Dans
READY PLAYER ONE, Kaminski a éclairé le monde réel de manière
crue et réaliste, tandis qu'il a collaboré avec ILM pour donner à
l'OASIS un style plus lumineux et sophistiqué.
19 ans après sa première, et
inoubliable, apparition dans le film éponyme de Brad Bird, le Géant
de fer fait son retour au cinéma pour participer à une bataille
finale homérique aux côtés du Top Cinq dans READY PLAYER ONE.
28 charges d'explosifs, et un système
d'arrosage sécurisé, piloté par le superviseur effets spéciaux
Neil Corbould et son équipe pour détruire – réellement – le
décor gigantesque des Piles en l'espace de cinq secondes. L'équipe
n'avait pas droit à l'erreur et devait réussir le plan du premier
coup.
29ème film de Spielberg monté par le
grand chef-monteur Michael Kahn (assisté de la monteuse Sarah
Broshar, qui avait monté LES AVENTURES DE TINTIN). Leur
collaboration a démarré avec RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE et a
valu à Kahn trois Oscars (pour LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE, LA
LISTE DE SCHINDLER et IL FAUT SAUVER LE SOLDAY RYAN) sur sept
nominations.
30 ans de collaboration entre Spielberg
et Industrial Light & Magic, studio d'effets spéciaux légendaire
créé par George Lucas en 1975. Cette collaboration a commencé avec
LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE en 1981 et s'est poursuivie jusqu'à
READY PLAYER ONE.
56-K comme le numéro de son repaire
dans les Piles où Wade peut dormir quelques heures avant de
replonger dans l'OASIS en se cachant dans une décharge voisine (qui
abrite sa fourgonnette). Il est alors connecté avec le meilleur
matériel haptique qu'il puisse récupérer.
80% des références à la pop-culture
présentes dans le scénario se retrouvent dans le film. C'est ainsi
que King Kong croise le Joker, Mobile Suit Gundam, Gandalf, Chucky,
Freddy Krueger, Lara Croft, Duke Nukem, Spartan John-117, les
autruches guerrières de Joust, Dizzy Wallin de "Gears of War",
Chun-Li, Blanka, Sagot et Ryu de "Street Fighter". Un
véritable exploit accompli par le superviseur Deidre Backs. 80
véhicules, spécialement aménagés et construits sur le décor de
la Salle de Guerre des Sixers par Corbould et son équipe effets
spéciaux, en association avec Stuart Heath. Ces véhicules étaient
manœuvrés par des cascadeurs suivant trois axes de déplacement (en
arrière, en avant et latéralement) pour camper les Sixers,
autrement dit cette armada de joueurs engagée par Sorrento qui sont
sans cesse "ressuscités" dans l'OASIS, sous forme
d'avatars, à la recherche des trois clés.
100K : montant de la récompense
décernée au vainqueur de la première manche qui a trouvé la clé
de cuivre. Cette récompense est versée en pièces de l'OASIS qui
permettent à Parzival d'acheter ses accessoires rêvés, qu'il
s'agisse d'un Zemeckis Cube (qui permet de remonter le temps par
tranche de cinq secondes) ou d'une combinaison IOI X1 qui sert de
seconde peau dans l'OASIS.
1979 comme l'année où le
programmateur Warren Rbinett a dissimulé son nom dans le jeu
"Adventure" d'Atari. Cet emplacement est tellement secret
que seuls les joueurs les plus chevronnés peuvent le découvrir :
c'est ainsi que la tradition des œufs de Pâques – trace numérique
laissée par les auteurs de jeux pour les joueurs – est née.
2027 année de naissance de Wade Watts
(le 12 août pour être précis). Alors qu'il est au départ un
garçon mal dans sa peau, qui n'a pour refuge que l'OASIS, il devient
le leader d'une lutte pour sauver la planète au terme d'un périple
aux côtés du Top Cinq.
2040 année de la mort de James
Halliday (le 7 janvier pour être précis). Après sa disparition, il
a souhaité léguer son royaume virtuel à celui ou celle qui saurait
s'en montrer digne.
29 mars 2018 Date à laquelle le futur
numérique et le passé analogique se rencontrent dans READY PLAYER
ONE, distribué dans le monde entier par Warner Bros. Pictures et,
dans certains pays, par Village Roadshow Pictures.
LE CASTING
Le Top Cinq À première vue, Wade
Watts ne correspond pas vraiment à l’image qu’on se fait d’un
héros. Steven Spielberg note : "Tous les films que j’ai produits
ou réalisés dans les années 1980 ont pour héros des outsiders, et
Wade correspond bien à ce qualificatif. C’est un jeune homme
intelligent mais quelque peu marginal et très mal dans sa peau : ses
parents sont morts et il vit avec sa tante et son petit ami du moment
à Columbus dans l’Ohio, dans un quartier de mobile-homes empilés
les uns sur les autres, et complètement délabrés, qu’on appelle
'les Piles'. Sa seule fierté personnelle est sa quête de l’Œuf
de James Halliday dans l’OASIS".
Tye Sheridan affirme que : "Wade
idolâtre James Halliday et consacre un temps considérable à se
renseigner sur les moindres détails de sa vie, à la recherche d’un
indice qui l’aiderait dans sa quête de l’Œuf".
Wade est le seul Chasssœuf que l’on
présente d’abord sous sa véritable identité. Une fois dans
l’OASIS, il disparaît derrière son avatar, Parzival, en référence
au chevalier qui a découvert le Saint Graal. Tye Sheridan décrit
son double rôle : "Wade et Parzival sont deux personnes très
différentes.
Parzival est tout ce que Wade n’est
pas. Wade, c’est ce jeune nerveux, timide et renfermé, alors que
Parzival est sûr de lui, courageux, ingénieux et très adroit".
Parzival est aussi plus sociable.
D’ailleurs, ajoute Steven Spielberg,
"Ses seuls amis se trouvent dans l’OASIS. Il ne les a jamais
rencontrés dans la vie réelle, mais ça lui va très bien. Il n’y
a que ce monde virtuel qui lui importe".
Le meilleur ami de Parzival, et aussi
le plus baraqué, est l’imposant Aech que Lena Waithe qualifie de
"moitié humain et moitié machine. Il est très musclé, mais il
est aussi très cool, très sympa. Aech est célèbre dans l’OASIS
parce que c’est un mécanicien hors pair capable de construire ou
de réparer absolument n’importe quoi. C’est l’alter ego que
mon personnage s’est créé, mais en même temps, elle sait qu’elle
cache la vérité à son meilleur ami".
En utilisant des pronoms féminins,
Lena Waithe trahit le secret de son personnage. Steven Spielberg
raconte : "Aech est en fait Helen, une jeune femme noire qui a
choisi, pour des raisons qui lui appartiennent, un avatar du sexe
opposé".
"Je pense que c’est parce qu’Helen
ne veut pas qu’on la juge ou qu’on parte du principe qu’elle
est moins compétente parce que c’est une femme, ce que je
comprends très bien", explique Lena Waithe. "Il y a des choses
qui semblent évidentes pour un homme, notamment son talent pour la
mécanique. C’est un rôle aux multiples facettes qui m’a
beaucoup plu. J’aime beaucoup le fait qu’on fasse référence au
personnage à la fois avec des pronoms masculins et féminins : c’est
très progressiste et ça illustre bien nos problématiques
actuelles. C’est à chacun de déterminer le pronom qui lui
convient".
"Lena est une véritable force de la
nature et sa prestation est hors du commun", reprend Steven
Spielberg. "Elle a fait d’Helen l’un des personnages les plus
attachants, à la fois forte, cool et drôle".
Malgré l'amitié qui le lie à Aech,
Parzival est très clair : quand il s’agit de jouer, il ne forme
pas d’alliance, et préfère agir en cavalier seul. Mais ses
habitudes sont bouleversées dès lors qu’il se retrouve face à
Art3mis, car elle le pousse à ouvrir son cœur et son esprit comme
il ne l’aurait jamais imaginé. À l’image de son prénom qui
rend hommage à la déesse grecque de la chasse, Art3mis est une
sorte de légende au sein des Chassœufs, en raison de son style de
jeu particulièrement coriace.
“Art3mis est une fille forte,
intrépide et très combative, ce qui lui donne un air un peu
sauvage”, explique Olivia Cooke, qui campe Art3mis et son alter ego
dans le monde réel, Samantha. “Mais elle ne joue pas pour les
mêmes raisons que les autres Chassœufs. D’expérience, elle sait
que le pire est à craindre si IOI prend le contrôle de l’OASIS,
si bien qu'elle veut gagner dans l’intérêt de la collectivité”.
Contrairement à certains humains et
leurs avatars, “Samantha et Art3mis sont la même personne, à
l'exception de quelques différences physiques, notamment une qui
donne des complexes à Samantha”, détaille Olivia Cooke. “Mais
sur le plan de la personnalité, des objectifs et des valeurs,
Samantha tâche de conserver la même exigence morale”. La première
manche de la compétition imaginée par Halliday consiste en une
course effrénée où tous les coups sont permis, en plein cœur d’un
New York virtuel : personne n’a jamais remporté cette course, et
tous ceux qui s’y essaient “pètent les plombs” et y laissent
leur chemise…
Au début de la course, Parzival est
stupéfait de découvrir la célèbre Art3mis prendre place à ses
côtés – elle, sur sa moto Kaneda tout droit sortie d’“Akira”,
et lui, au volant de sa DeLorean inspirée de RETOUR VERS LE FUTUR.
Olivia Cooke remarque : “Parzival est fan d’Art3mis, mais il
l’observe de loin, et quant à elle, elle le remarque à peine,
jusqu’à ce qu’il fasse ses preuves pendant la course. Et c’est
comme ça que débute leur histoire d’amour orageuse. Au départ,
elle doute de ses intentions et pense qu’il ne veut gagner le jeu
que par intérêt personnel. Mais elle comprend ensuite qu’il se
soucie aussi du collectif et préserver la vision originelle de
Halliday pour l’OASIS, ce qui la surprend beaucoup. Malgré tout,
Art3mis a les yeux rivés sur la victoire… Jusqu’à ce que
Parzival remporte la première manche, et que la situation se corse
avec IOI. C’est à ce moment-là que la vraie Samantha intervient :
elle sait qu’elle doit absolument rencontrer Wade”.
Cependant, Wade n’a aucune idée de
ce qui l’attend lorsque Samantha l’accueille d’un surprenant
“Bienvenue dans la rébellion, Wade”.
Comme le note Spielberg, “L’un des
aspects les plus fascinants de cette histoire, c’est ce qui se
passe quand ces personnages –qui ne se connaissent qu’en tant
qu’avatars –se rencontrent en tant qu’êtres humains. Quand ils
font connaissance dans le monde réel, ils ont des prises de
conscience vraiment intéressantes”.
Sheridan ajoute : “J’adore le fait
que READY PLAYER ONE délivre un message aussi important : accepter
qui l’on est. Tous les héros de notre film sont radicalement
différents les uns des autres. Votre âge, votre couleur de peau,
votre sexe ou même votre apparence physique ne devraient avoir
aucune importance”.
Olivia Cooke a été engagée avant
Sheridan : c’est l’alchimie qu’il est parvenu à nouer avec
elle qui lui a assuré le rôle. Macosko Krieger se souvient : “On
était déjà sûrs à 99% que Tye serait notre Wade, mais on avait
besoin de voir ce que ça donnerait au cours d'une lecture avec
Olivia. Ils ont commencé à jouer ensemble, et il a suffi d’une
seconde pour qu’on sache qu’on tenait notre Wade et notre
Samantha”.
Quand, après cinq longues années, le
nom de Parzival apparaît seul en tête du classement de la
compétition, il devient très rapidement une célébrité… mais
également une cible. À la tête d’IOI, le très puissant Nolan
Sorrento considère Wade comme une menace. Autant dire qu'à ses
yeux, le jeu est désormais une question de vie ou de mort.
Comme l’explique Spielberg, “Sorrento
refuse qu’un petit opportuniste s’empare de la fortune de
Halliday : il la veut pour lui tout seul, et est prêt à tout pour
empêcher Wade d’y arrive. Et quand je dis tout, je veux dire :
n’importe quoi. Du coup, Wade doit constituer une équipe pour
gagner les deux manches suivantes, avant que l’armée de joueurs
d’IOI, les Sixers, n’y parvienne”.
Le Top Cinq est né : l’équipe se
compose de Wade/Parzival, Samantha/Art3mis, Helen/Aech et, pour
finir, de Daito et Sho.
Win Morisaki interprète Daito, un
redoutable guerrier samouraï japonais, dont l’habileté avec une
épée n’est surpassée que par sa maîtrise des arts martiaux. Il
est l’avatar d’un jeune homme très zen du nom de Toshiro.
Morisaki se rappelle : “J’ai passé une audition au Japon, puis
je suis venu à Los Angeles pour rencontrer Steven. Quand on m’a
dit que j’avais décroché le rôle, je n’y croyais pas ! C’est
ma toute première production internationale, et c’est vraiment
incroyable”.
Encore inconnu jusqu’alors, Philip
Zhao incarne Sho, un guerrier ninja très brave, dont le vrai nom est
Zhou, et dont l’âge surprend ses amis. Le tout jeune acteur a été
choisi parmi des centaines d’autres jeunes aspirants au cours d’une
audition ouverte, pour laquelle son père avait envoyé une vidéo de
lui en pleine action. Zhao explique : “Sho est un garçon de 11 ans
qui a un grand sens de la répartie, et qui déteste qu’on le juge
en fonction de son âge. Daito est son modèle, et il essaie d’agir
comme un adulte, puisqu’il dissimule sa véritable identité”.
Grâce à son courage et à sa maturité hors du commun, Zhou gagne
le respect de ses camarades.
“J’adore travailler avec de jeunes
acteurs, si bien qu'auditionner Tye, Olivia, Lena, Win et Philip a
été un vrai régal”, raconte Spielberg. “Ils étaient capables
de s’emparer de leurs personnages et d’aller plus loin que ce qui
est écrit dans le scénario, et c’est ça que je recherche”.
Le Créateur
L’OASIS, de même que la compétition
en trois manches qui permet d’en hériter, a été conçue par le
génial et excentrique James Halliday. Comme il a fourni à
l'humanité une échappatoire à une vie dépourvue d’espoir,
Halliday est vénéré, surtout par les Chassœufs. Ces derniers se
font une fierté de connaître les moindres détails de la vie de
James Halliday, même les plus insignifiants. Et pourtant, dans un
geste très ironique, le multimilliardaire réputé très secret
offre après sa mort un accès illimité aux moindres péripéties de
sa vie, détaillée méticuleusement dans des carnets intimes : il y
fait le récit de chaque événement, de chaque prédiction, de tous
ses triomphes et tous ses regrets. Et, enfouis sous la masse de
souvenirs, sont censés se trouver les indices nécessaires pour
gagner le jeu.
“C’est plutôt sympa de jouer un
personnage un rien insaisissable”, raconte Mark Rylance, qui
incarne Halliday et Anorak, son avatar à l’allure de sorcier, qui
préside le déroulement du jeu. S'il a un rôle moteur dans
l'intrigue, et si sa présence se fait sentir tout au long du film,
“on ne voit que très rarement Halliday, ce qui nous a permis de
maintenir des questionnements et un certain mystère autour de lui”,
ajoute l’acteur.
Avec READY PLAYER ONE, c'est la
troisième fois que Rylance tourne sous la direction de Spielberg,
qui remarque : “Mark a incarné James Halliday d’une très belle
façon, en le dotant d’un soupçon de vulnérabilité et d’une
extrême timidité. Il a créé un personnage qui ressemble beaucoup
à l’idée que je m’en faisais, et qui m’est très cher”.
Rylance raconte qu’il a volontiers
saisi l’opportunité de travailler à nouveau avec le réalisateur.
“On peut vraiment tenter des choses nouvelles et prendre un peu
plus de risques quand on travaille plusieurs fois avec la même
personne. Mais le plus drôle, quand on tourne avec Steven, c’est
quand quelque chose d’inattendu se produit – par exemple, quand
une scène prend une direction surprenante ou se développe de façon
spontanée. Il adore ça et encourage ce genre de situation
inattendue, et c’est d'autant plus remarquable de sa part qu’il
devait gérer une toute nouvelle technologie sur ce film”.
Si l’OASIS est le fruit de
l’imagination de Halliday, c’est avec son meilleur ami, Ogden
Morrow, également associé au sein de leur entreprise Gregarious
Games, qu’il a conçu et développé le jeu. Comme l’explique De
Line, “Halliday et Morrow sont deux hommes très intelligents et
deux amis très proches. Halliday adorait les ordinateurs, mais il
n’avait aucune compétence relationnelle avec les humains – et
c’est intéressant, parce qu’on retrouve ce côté- là chez Wade
Watts. Mais Morrow est très différent de Halliday”.
Simon Pegg, qui interprète Ogden
Morrow, remarque : “Halliday est l'homme qui a créé et imaginé
l’OASIS, mais Ogden Morrow est celui qui lui a permis de
concrétiser ce projet, et qui l’a offert au grand public. Leur
amitié a duré de longues années, avant que les choses ne se
compliquent. C’était génial de jouer un personnage comme
celui-ci”.
Aux débuts de Gregarious Games, quand
l’OASIS n’en était encore qu’à ses balbutiements, Halliday et
Morrow avaient embauché un stagiaire trop zélé, dont la seule
responsabilité consistait à servir le café. Son nom ? Nolan
Sorrento.
IOI
Nolan Sorrento a bien changé depuis
ses débuts timides au sein de Gregarious Games. Ben Mendelsohn, qui
incarne ce personnage, relate son histoire : “Au début de sa
carrière, Nolan apparaît un peu comme un loser. Mais il parvient à
se hisser à la tête de la deuxième entreprise la plus puissante au
monde, Innovative Online Industries. Ce sont eux qui contrôlent tous
les outils informatiques et le matériel nécessaire pour jouer dans
l’OASIS. En d’autres termes : ‘vous voulez une visière, une
combinaison tactile, des gants ou n’importe quoi d’autre ? Très
bien. Venez me voir alors’”.
Cependant, malgré l’immense fortune
qu’il a amassée et le pouvoir qu’il exerce, Sorrento, en bon
personnage machiavélique, ne se satisfait pas de cette deuxième
position. S’il parvenait à s’emparer de l’OASIS, plus rien ne
pourrait l’arrêter. Il est donc prêt à tout pour gagner le
concours organisé par Halliday, sans pour autant se salir lui-même
les mains. “Sorrento a énormément de ressources, si bien qu'il
peut s'offrir les petits joueurs par milliers et les envoyer dans
l’OASIS pour qu’ils lui trouvent les trois clés”, explique
Mendelsohn.
Tous les sbires de Sorrento s’appellent
les Sixers, puisqu’on ne connaît pas leurs noms, mais seulement
leurs numéros. Pour permettre aux Sixers d’acquérir des
informations, il possède également un département d’Oologie, qui
rassemble de jeunes hommes et femmes brillants passant leur temps à
tenter de décoder les secrets de Halliday.
Mais les vrais Chassœufs ne s’achètent
pas, à l’instar du Top Cinq. Cline développe : “Wade et les
autres Chassœufs savent que si le conglomérat prend le contrôle de
l’OASIS, la nature même de cet endroit va se transformer : elle
deviendra une source de profit financier qui privera les joueurs de
leur liberté, et cette idée leur est tout bonnement insupportable.
Et Nolan, qui est une espèce de robot ne pensant qu’à son
entreprise, représente tout ce qu’ils redoutent. Pour lui, tout
n’est question que d’argent et de pouvoir. Il se fiche
complètement de l’attachement des gens à l’OASIS et de ce
qu’elle est censée incarner”.
Avant même d'engager Mendelsohn,
Spielberg était déjà fan de l’acteur, comme il en témoigne
lui-même : “La première fois que j’ai vu Ben, c’était dans
la série BLOODLINE, dont je suis devenu complètement fan. Je me
suis dit à ce moment-là, ‘Je ne sais pas encore quand, ni pour
quel projet, mais je veux absolument travailler avec ce mec !’ Ben
est un acteur très éclectique, qui a un très grand registre de
jeu. Il peut tout faire et tout jouer”.
Et cette admiration s’avère mutuelle
: “Si on connaît un peu l’œuvre de Steven, et qu’on fait
ensuite l’expérience de tourner avec lui, on se rend vite compte
qu’il a un sens vraiment inné, viscéral du cinéma : le rythme
d’un film, les moments de puissance émotionnelle, les temps forts
d’une histoire…”, remarque Mendelsohn. “Au jeu du meilleur
réalisateur, c’est vraiment lui qui règne en maître. Personne
d’autre ne possède un don pareil. Personne”.
Bien qu’il fasse trimer
d’arrache-pied ses Sixers et ses Oologistes, Sorrento ne veut
surtout pas risquer que Wade ressorte victorieux du tournoi. Il a
ainsi fait appel à deux hommes de main qui remplissent chacun une
mission bien particulière. Le tueur à gages i-R0k, dont la voix est
assurée par T.J. Miller, scrute les moindres faits et gestes de
Parzival dans l’OASIS. Et comme pour confirmer la férocité de ce
personnage, tout son corps est recouvert d’une armure, excepté son
torse, sur lequel est tatouée une inquiétante tête de mort pourvue
de crocs démesurés. Pendant ce temps, le chef du département de
sécurité de IOI, F’Nale Zandor, se lance sur les traces de Wade
Watts dans le monde réel.
Hannah John-Kamen, qui incarne F’Nale,
raconte : “C’est une femme qui a une mission à accomplir. Elle
se consacre exclusivement à la capture de Wade, et est prête à
employer tous les moyens nécessaires. F’Nale n’est pas un
personnage du livre, si bien que je n’avais cette première source
d’informations pour m’aider à préparer le rôle. Mais quand
Steven m’a décrit le personnage, il m'a dit : ‘C’est pas le
genre de fille que tu voudrais présenter à ta mère’… et j’ai
tout de suite compris de quel genre de fille il s’agissait”,
sourit l’actrice.
F’Nale et i-R0k sont les deux seuls
personnages qu’on ne voit évoluer que dans une seule sphère. Tous
les autres personnages font des allées et venues entre leur vraie
identité et leur avatar. Et pour les acteurs et le réalisateur,
comme pour l’équipe dédiée aux effets visuels, ce parti-pris
présentait un certain nombre de difficultés.
LA MOTION CAPTURE
Grâce à la magie de la motion capture
et de l’animation par ordinateur, les acteurs n’ont pas seulement
interprété leurs personnages du monde réel : ils ont également pu
donner vie à leurs avatars. Tout ce processus de création a
nécessité un travail en très étroite collaboration entre
Spielberg, ses acteurs, le chef décorateur Adam Stockhausen, la chef
costumière Kasia Walicka Maimone, et les deux studios d’effets
visuels, Industrial Light & Magic (ILM) et Digital Domain.
Accompagnés de Roger Guyett et Grady
Cofer, superviseurs des effets visuels chez ILM, du superviseur de
l’animation David Shirk, du concepteur en chef du décor virtuel
Alex Jaeger, et de beaucoup d’autres, Stockhausen et Kasia Walicka
Maimone ont travaillé main dans la main avec Spielberg. Il
s'agissait de développer chaque aspect de ces personnages virtuels,
de leur allure et de leur démarche jusqu’aux différentes textures
numériques utilisées pour le grain de peau, en passant par les
coupes de cheveux et les costumes.
Comme l’explique Cofer, “Le
processus de création des avatars a été très laborieux. ILM s’est
engagé dans le projet très en amont, et a collaboré avec Adam et
Kasia pour leur permettre de concevoir les prototypes à mesure que
l'élaboration des personnages évoluait. On devait constamment
garder à l’esprit que ces avatars étaient virtuels, mais animés
par des acteurs en chair et en os”.
Et Guyett confirme, en remarquant :
“Pour Steven comme pour nous, il était très important d’arriver
à faire ressortir les personnalités bien distinctes dont les
acteurs affublaient leurs personnages. Et plus on a appris à les
connaître, et plus on s’est familiarisés avec leur travail, plus
cela a eu un impact sur notre conception des avatars”.
“Art3mis était un personnage
vraiment très intéressant à créer”, raconte Shirk, “parce
qu’elle a d’énormes yeux, qui attirent immédiatement
l’attention dès qu’on la regarde. Ça lui donne presque l'allure
d'un lutin. En revanche, ça a été beaucoup plus difficile de
cerner Parzival, parce qu’il possède beaucoup de facettes très
différentes les unes des autres. Il devait un peu apparaître comme
un Monsieur-tout-le-monde, auquel on peut rapidement s’identifier ;
il fallait qu’il soit le héros, mais qu’il ait encore l’air
d’un enfant ; il fallait qu’il soit séduisant, mais pas trop non
plus… Ç’a été très long de concevoir un avatar qui
corresponde au rôle et dont tout le monde était satisfait !”
Mais c’est sans doute Aech qui a
représenté le plus grand décalage entre un humain et son alter ego
virtuel. “Adam Stockhausen nous a fait des propositions vraiment
intéressantes pour ce personnage”, relate Cofer. “Aech est
mécanicien, et son corps est donc en partie constitué d’éléments
hydrauliques : c’est ce qui a constitué le point de départ pour
la conception de ce personnage. Si on y regarde de près, sa peau est
aussi épaisse que celle d’un rhinocéros, et les traits de son
visage rappellent un peu une raie Manta. Ce sont les choix qu’a
effectués Helen pour se représenter au sein de l’OASIS, et c’est
ce qui fait d’elle un personnage vraiment à part”.
Sous la houlette du producteur et
responsable des images virtuelles Gary Roberts, Digital Domain s'est
vu confier l'ensemble des prises de vue réalisées en motion capture
ainsi que celles obtenues via des caméras fixées sur la tête des
acteurs. Ces séquences ont été filmées sur des plateaux quasiment
vides : cet emplacement, surnommé le volume, était un espace
vierge, pourvu de repères au sol et d'éléments de décor et
d’accessoires les plus rudimentaires qui soient. Tout le reste,
depuis les avatars jusqu’à l’intégralité de leur
environnement, a été créé par la suite par l’équipe d’ILM.
Les jeunes acteurs qui incarnent le Top
Cinq, tous novices dans le domaine de la performance capture,
reconnaissent que cette expérience a été éprouvante mais
également enrichissante.
"C’est un bon test pour un
acteur car on est obligé de vivre complètement dans son
imagination", souligne Olivia Cooke. "On ne peut pas se
reposer sur quoi que ce soit de tangible pour s'approprier son rôle
ou son environnement car on n’a rien à quoi se raccrocher. Mais ce
qui est formidable, c’est que comme c'était un dispositif
radicalement nouveau, et très surprenant pour nous tous, ça nous a
immédiatement rapprochés. On était tous dans le même bateau".
"Ce n’est qu’en pratiquant la
motion capture qu’on peut apprendre à bien le faire", ajoute
Lena Waithe. "Ça prend un moment pour se sentir à l’aise et
être efficace, mais on peut dire que c’est vraiment amusant. On
enfile ces combinaisons intégrales qui comportent plein de petites
marques, ainsi qu’un casque avec une caméra fixée sur notre
visage. C’est un peu impressionnant au début, mais le plus sympa,
c’est que j'avais l'impression d'être capable de tout faire. La
motion capture procure une vraie sensation de liberté et j’ai
vraiment adoré ça".
Les acteurs ont été particulièrement
reconnaissants envers Spielberg de les avoir guidés : "Steven a
toujours été très clair avec nous sur ses intentions et il se
sentait très impliqué. Ça nous a été très utile d'être tous
sur la même longueur d’ondes et de savoir ce qu’il voulait
précisément. Toute ce tournage a été extraordinaire, et j’ai
énormément appris", confie Tye Sheridan.
Même s’il avait déjà pratiqué la
motion capture sur LES AVENTURES DE TINTIN : LE SECRET DELA LICORNE
et LE BGG : LE BON GROS GÉANT, le réalisateur pénétrait en
territoire inconnu pour ce film : il a ainsi utilisé les toutes
dernières technologies de réalité virtuelle pour réaliser son
film dans un environnement alternatif. En portant un casque de
réalité virtuelle, il pouvait embrasser d’un seul regard tout un
décor numérique, se représenter les acteurs comme leurs avatars et
planifier ses prises de vue.
"Le moindre plan dans l’OASIS
est virtuel, et on m’a donc créé un avatar à moi aussi, afin de
me permettre de me déplacer dans l’espace et de voir le décor.
Une fois que j’ai réussi à envisager chaque séquence, j’ai
demandé aux acteurs d'enfiler leurs lunettes de VR afin qu’ils
puissent appréhender leur environnement tel qu’il allait être.
Sinon, on joue dans une grande pièce blanche avec un ensemble de
caméras numériques braquées sur soi. C’est perturbant pour les
acteurs et le réalisateur d’arriver sur un plateau quasiment vide
et de devoir imaginer ce qui est censé s'y trouver. Avec les
lunettes, on n’a pas à imaginer : tout ce qu’on avait à faire,
c'était de se souvenir de ce à quoi ressemblait l'espace de motion
capture", développe Spielberg.
Le réalisateur s’est également
servi d’un support de caméra de VR créé spécialement pour lui
par le superviseur motion capture Clint Spillers, qui avait déjà
travaillé avec Spielberg sur ses précédents films utilisant cette
technologie. Après avoir pris en compte ce que le cinéaste avait
apprécié ou pas sur ces tournages, Spiller a consulté l’ingénieur
en robotique Jim Kundig chez Digital Domain pour concevoir un support
de caméra portatif, plus léger et plus ergonomique, muni de son
propre petit écran afin de pouvoir suivre ce qui se passe en temps
réel. "Steven pouvait rapidement basculer entre différentes
focales à l’aide d’un bouton. C’est vraiment le meilleur
support caméra jamais conçu", reconnaît Spillers en souriant.
Quand le réalisateur était satisfait
de la prestation des comédiens, il se rendait alors dans la tente de
visionnage où, tout en regardant la prise sur plusieurs écrans, il
pouvait alors recadrer ses plans et effectuer tout le travail de
balayage des caméras qui, sur un tournage classique, aurait
nécessité de multiples prises de vue.
Toutes les prises effectuées avec la
motion capture et les caméras fixées sur les acteurs ont été
confiées à ILM pour réaliser le travail d’animation et les
finitions de chaque personnage. C’est le système de reconnaissance
faciale d’ILM, qui a par ailleurs été récompensé par un Oscar,
qui a été utilisé pour reproduire le moindre détail de jeu des
acteurs. "Malgré les effets extraordinaires que notre
technologie apporte au film, tout ça ne fonctionnerait pas du tout
sans Steven et sa capacité à rendre ses personnages attachants. On
tenait donc à maintenir l’intégrité des prestations originales
des acteurs. Notre but n’a jamais été de recréer ce que les
acteurs faisaient, mais au contraire de transmettre l’essence même
de leur interprétation à leurs avatars", explique Cofer.
Pour peupler l’OASIS, notamment pour
la séquence emblématique de la bataille, point culminant du film,
ILM a conçu un système de "foule" dernier-cri avec lequel
les techniciens ont pu générer des milliers de personnages
numériques.
UN MONDE OÙ L’IMAGINATION N’A PAS
DE LIMITES
ILM a également été chargé de la
réalisation de l’univers de l’OASIS dans son intégralité, tel
qu’il a été conçu par Adam Stockhausen. "Le plus difficile
concernant la réalisation de l’OASIS, c’est qu’on est parti de
rien. Tout, absolument tout, est le fruit de l'imagination : comment
créer un espace approprié pour l’histoire et les personnages, et
qui soit crédible même s’il n’est pas entièrement inspiré de
la réalité?", confie-t-il.
"On a voulu que ce soit
reconnaissable et dans cette optique, on a basculé petit à petit
vers une approche réaliste. Du coup, les décors y sont plus proches
de la réalité que ce qu’on avait prévu au départ", ajoute
Roger Guyett.
L’éclairage a été l’élément
indispensable pour obtenir cet effet : "Le plus important pour
Steven, c’était qu’on éclaire l’OASIS comme si c’était un
décor réel. On s’est donc mis dans la peau d'un directeur de la
photographie et étudié le travail fantastique que Steven a fait
avec Janusz Kaminski au cours de leurs années de collaboration. On a
vraiment essayé de reproduire des effets de lumière de qualité
cinématographique qui pouvaient souligner l’action ou l’émotion",
détaille Grady Cofer.
"Janusz est venu nous voir
plusieurs fois et a cautionné notre approche et on en est très
fiers. Mais plus que tout, c’est Steven qui a joué le rôle moteur
dans notre travail : il est très sensible à l’éclairage, aux
contrastex et à la couleur… c’était à prévoir car c’est
vraiment un très grand cinéaste", précise Guyett.
La première manche de la compétition
de Halliday, récompensée par le contrôle total de l’OASIS, est
une course à tombeau ouvert dans un New York virtuel : celle-ci est
jalonnée d'un nombre insensé de dangers, dont certains sont
inspirés par la culture pop, qui surgissent à tout bout de champ.
Cette séquence a représenté un redoutable défi aux décorateurs
et aux équipes d'effets spéciaux : "C’est New York et en
même temps ça ne l’est pas", remarque Stockhausen. "Certains
sites sont proches les uns des autres alors qu'ils ne devraient pas
l’être : le Manhattan Bridge relie Liberty Island à Manhattan et
semble s’enrouler en colimaçon comme un manège de fête foraine.
Les rues bougent, se transforment et l’ensemble donne une vision
d’une ville qui fait un peu penser à un flipper géant".
"La séquence de la course a été
vraiment difficile", explique David Shirk. "C'était lié à
la complexité des plans, à l'importance des effets, au montage.
Tourner des plans aussi rapides et exaltants, mais qu’on puisse
tout de même suivre à l’écran, a demandé un effort hors normes.
Je pense que le seul inconvénient, c’est que dans cette scène,
l’action est si rapide que le public n’aura pas l’opportunité
d'admirer tous les détails de certains véhicules".
Quand la moto d’Art3mis est détruite
dans la course, Parzival la conduit au garage d’Aech pour qu’elle
puisse la faire réparer. Les fans les plus attentifs remarqueront
que l’atelier contient un florilège de clins d’œil à un
certain nombre d’engins et vaisseaux emblématiques des films de
science-fiction les plus célèbres. On y aperçoit même la
silhouette du Géant de fer, tout droit issu du célèbre film
éponyme.
Pour leur premier rendez-vous, Parzival
et Art3mis se retrouvent au Distracted Globe, une boîte de nuit
extraordinaire de l’OASIS où la piste de danse permet d'échapper
aux lois de la gravité. Afin que leurs personnages puissent s'élever
dans les airs, Sheridan et Olivia Cooke ont été attachés à des
harnais mais ont néanmoins été doublés par des danseurs
professionnels et même par un trapéziste pour les sauts et les
tours les plus acrobatiques.
Pour cette même scène, Kasia Walicka
Maimone a choisi de faire porter à Art3mis une robe rouge, dont la
texture "suggère une créature aquatique", précise-t-elle.
"Quand on la voit pour la première fois, elle arbore cette
tenue moulante de pilote de course mais pour la boîte de nuit, elle
est plus féminine. On a créé une esthétique originale pour ses
costumes, influencée par la scène punk-rock des années 1980 et la
mode actuelle. Quand on a les bons ingrédients, de nouvelles
créations émergent et c’est comme ça que le style d’Art3mis a
été mis au point".
Pour ceux qui préfèrent les défis
périlleux aux boîtes de nuit, il existe Planet Doom, que
Stockhausen dépeint comme "une arène de combat, où
s'affrontent les joueurs, une foire d’empoigne ouverte 24h/24
proposant d'innombrables types de batailles différentes". C’est
là que les joueurs les plus extrêmes peuvent se faire de l’argent
et collectionner récompenses et avantages qui leur procurent des
pouvoirs.
On trouve également dans l’OASIS la
collection complète des carnets de Halliday qui sont la principale
source de référence tant pour les chassœufs que pour les
oologistes d’IOI. Ils ont été catalogués dans une sorte de
bibliothèque ultramoderne dont l’esthétique a été calquée sur
la bibliothèque du film BREAKFAST CLUB.
La collection est dirigée par un
conservateur assez imposant, inspiré du défunt acteur Arthur
Treacher, dont le nom symbolise le parfait majordome anglais. Les
carnets allient des extraits des mondes réel et virtuel et, à la
demande de Halliday, des moments de la vie de l’inventeur sont
rediffusés en direct sur des écrans en trois dimensions au sein de
cet univers numérique.
LE MONDE RÉEL
Les producteurs ont utilisé
différentes techniques pour souligner la dichotomie entre les
merveilles du monde virtuel et l’abrupte réalité. Quand l’action
se déplace de l’OASIS au monde réel, Spielberg passe alors du
filmage en numérique au 35 mm, travaillant en étroite collaboration
avec le directeur de la photographie Janusz Kaminski.
"Steven et Janusz voulaient donner
au monde réel plus de texture et de relief : on peut voir la
différence entre ce qui a été tourné en pellicule et l’OASIS
qui est filmée de manière bien plus lisse. Le travail de Janusz a
contribué de manière décisive à déterminer l’atmosphère du
monde réel", souligne Kristie Macosko Krieger.
Parallèlement, Stockhausen s’est
servi de la couleur – ou plutôt du manque de couleur – pour
accentuer encore ce contraste. "L’OASIS est une expérience
visuelle intense avec une palette chromatique très riche, tandis que
le monde réel est désaturé et quasiment dénué de couleurs vives.
Tout ceci vient directement du livre".
Les graffiti sont l’une des rares
exceptions, et ils remplissent "plusieurs rôles", comme
l’explique Stockhausen. "Nos personnages se partagent entre
deux univers. On sent que les graffiti servent à montrer ce que les
gens veulent exprimer d’eux-mêmes : c’est comme s’ils
amenaient un peu de l’OASIS dans le vrai monde, et ils signent
d’ailleurs du nom de leur avatar. C’est une façon subtile de
faire vivre leurs avatars dans le monde réel. Le graffiti est
également une forme de protestation contre IOI et un symbole de la
résistance", dit-il encore.
READY PLAYER ONE démarre dans les
Piles, parc de mobil-homes empilés les uns sur les autres que Wade
Watts n’arrive pas à considérer comme son refuge. Stockhausen
explique que l’origine du nom est évidente : "Les mobil-homes
ont littéralement été empilés comme une construction tout droit
issue du jeu de la tour infernale. C’est un environnement urbain
très densément peuplé, sauf qu'on y trouve des mobil-homes au lieu
d’appartements".
L’équipe de Stockhausen a construit
une partie des Piles sur le plateau extérieur des studios Leavesden.
"Tout d’abord, on s’est procuré environ 60 mobil-homes ou
caravanes, telles qu’on les nomme en Angleterre. J’ai travaillé
avec Stuart Rose, notre directeur artistique senior, pour trouver
comment on allait pouvoir les empiler, en utilisant de grandes pièces
de métal pour soutenir l’ensemble et les ajouter les uns après
les autres. C’était comme jouer avec un jeu de construction",
se souvient-il en souriant.
"Le défi, en construisant le
décor des Piles, c’est qu’il ne fallait surtout pas que ça
ressemble à un ensemble bien organisé qui ait pu être conçu par
un architecte. L’idée, c’était que la structure avait commencé
au sol et s'était développée à partir de là, selon les besoins,
d’une façon complètement anarchique. Le plus difficile a été de
faire en sorte que ces structures soient complètement sécurisées
tout en leur donnant l’air vraiment fragiles et sur le point de
s’effondrer", détaille-t-il.
À l’écran, les Piles s’étendent
à perte de vue alors qu’une partie seulement du décor a été
construite en dur. Sous la direction du Matthew Butler, l’équipe
de créateurs numériques a réalisé l’extension à l’infini de
ces habitations uniques en leur genre.
L’explosion dévastatrice qui détruit
les Piles a été minutieusement calibrée par l’équipe des effets
spéciaux et son responsable Neil Corbould, qui devaient réussir du
premier coup. "On a placé 28 charges explosives qui devaient
chacune détonner à cinq secondes d’intervalle, provoquer de
gigantesques flammes et énormément de débris", raconte
Corbould. "Puis, tout s’effondre. On a fait beaucoup de tests
pour la sécurité et mis en place un système de gicleurs pour
pouvoir tout arroser quand ça explose". Digital Domain a
ensuite pris le relais et a retravaillé numériquement l’explosion
et la manière dont la structure s’effondre.
En bordure de la zone des Piles s'élève
une grosse tour de carcasses de voitures, installation qui a eu lieu
sur le site de Leavesden. "On a rassemblé tout un tas de
vieilles voitures et on les a empilées jusqu'à ce que ça nous
plaise", se souvient Stockhausen, "avant de s'assurer que
ce ne serait pas dangereux. On a installé un cadre en acier pour
étayer la structure et pour que les voitures ne s'affaissent pas sur
elles-mêmes, ou, plus important, sur quelqu'un. Il fallait que ce
soit en apparence instable sans réellement l'être".
Et au beau milieu de cette pile de
carcasses, Wade a réussi à aménager une vieille fourgonnette et à
en faire sa planque où il conserve tout ce qu'il possède. "Il
a déshabillé l'intérieur d'un gros fourgon qu'il a décoré au fil
du temps d’articles faisant référence à ses héros, James
Halliday et Ogden Morrow", explique Spielberg.
En ce qui concerne la garde-robe de
Wade, "comme il n'a pas beaucoup de moyens, on a vraiment veillé
à ne pas le rendre élégant de quelque manière que ce soit",
commente Kasia Walicka-Maimone. "Il porte des tee-shirts avec
des motifs qu'il aurait très bien pu se confectionner lui-même.
L'imprimé des carreaux renvoie à son obsession pour la compétition
d'Halliday, et ses vêtements sont aussi un clin d’œil aux années
1980".
James Halliday préfère lui aussi
porter des tee-shirts qui rappellent la culture des années 1980,
comme le groupe Rush et les jeux vidéo de l’époque. Il arbore
aussi une veste bleue qui est "d'un style suffisamment classique
pour suggérer qu'elle puisse encore exister d'ici une trentaine
d’années", souligne Kasia Walicka-Maimone. "Mark
[Rylance] voit son personnage comme un type un peu obsessionnel, si
bien qu'on a repris les mêmes types de vêtements dont on a imaginé
toute une palette. Il est extrêmement riche mais il ne possède
sûrement que quelques fringues dans son placard", dit-elle en
riant.
Selon la chef costumière, tandis que
les costumes s'inspirent des années 1980, ils ne les copient pas
directement. "On sait que chaque génération crée ses propres
modes. Le look des années 1980 était vraiment original mais à
chaque fois qu'il revient à la mode, il se réinvente. Cette
esthétique eighties telle qu’elle est décrite dans le roman est
vraiment importante mais néanmoins il s’agit de la version que
cette génération se figure de cette époque-là. On a donc fait pas
mal de recherches avant d'allier le style des années 1980 à ce que,
à mes yeux, la mode pourrait être dans 30 ans pour créer notre
propre style".
Elle s'en est servi pour habiller le
reste du Top Cinq dans le monde réel, tout en veillant à refléter
leurs goûts personnels. "Pour Samantha, on voulait que ses
vêtements soient totalement aux antipodes de ceux d'Art3mis",
poursuit-elle. "On l'a donc affublée d'un sweatshirt trop grand
par-dessus son tee-shirt branché de Joy Division et son jean
déchiré. La veste de Zhou est un clin d’œil à BREAKFAST CLUB et
les écussons sur celle d'Helen font référence à la musique, aux
films, aux séries télé et à la culture pop en général. Toshiro
fait exception à la règle. Son costume évoque l'approche futuriste
d'une tenue de sport et de ce qui est à la mode en ce moment au
Japon".
L'allure de l'équipement high-tech
nécessaire pour pénétrer l'OASIS et s'y déplacer est née de
"l'imagination de tous ceux qui ont participé à son
développement, notamment le chef habilleur Dan Grace, le consultant
en tenues spéciales Pierre Bohanna et la chercheuse Susan Gilboe. Ça
a été fascinant d'imaginer à quoi pourraient bien ressembler les
équipements tactiles dans 30 ans. Il existe déjà des procédés
tactiles, si bien qu'on est partis de là. Le reste n'est qu'un coup
de poker !"
Le plus fou a consisté à élaborer la
combinaison de luxe intégrale X1, tenue ajustée présentée comme
"une seconde peau [pour entrer] dans l'OASIS". "On
avait tout simplement besoin d'un matériau qui n'existe pas",
confirme Kasia Walicka-Maimone. "Il a donc fallu que notre
équipe de choc joue les super ingénieurs pour trouver la solution.
On a d'abord joué avec l'idée d'une combinaison transparente, puis
on a ajouté en dessous un motif quadrillé du corps tel qu'un
ordinateur le restitue. Et tous les dispositifs haptiques
fonctionnent sur cette épaisseur. Steven Spielberg a suggéré que
cette sous-couche soit constituée de pixels qui seraient en contact
direct avec la peau. Les pixels abritaient donc les connexions
haptiques, recouvertes d'une combinaison transparente. Tout cela a
permis de créer la combinaison intégrale de Wade. Celle de Sorrento
a été inspirée par l'esthétique des produits de luxe".
"Le style de tous les costumes",
ajoute-t-elle, "a été mis au point après de longues
discussions sur différentes hypothèses concernant l'avenir,
elles-mêmes nourries par l'étude du livre et d'intenses recherches
sur la mode et les récentes innovations technologiques et
scientifiques".
Il ne faut pas oublier que Sorrento est
également à la tête de la société IOI qui vend les combinaisons
et tous les appareils haptiques. Leurs bureaux s'élèvent au-dessus
des bâtiments de Columbus, qui tranchent brutalement avec les Piles
délabrées à l'horizon.
Construits dans les studios Leavesden,
les intérieurs d'IOI comprennent le Centre de Fidélité, la salle
de commandement des Sixers et le bureau imposant de Nolan Sorrento.
Au centre de cette pièce se trouve son gigantesque trône haptique
en forme de demi-globe pourvu d'une myriade de boutons de contrôle à
sa portée. À partir de ce fauteuil, il peut faire bien plus que
pénétrer dans l'OASIS : il peut amener l'OASIS à lui, pour ainsi
dire.
Dans une scène-clé où les univers
réel et virtuel se rapprochent, Sorrento invite Parzival à le
rencontrer avant de le télé-transporter instantanément dans son
bureau sous la forme d'un hologramme. "L'avatar de Wade apparaît
dans le monde réel. Il fallait respecter le style du personnage tel
qu'il a été conçu par ILM tout en lui donnant une allure
holographique", explique Matthew Butler. "On a tous vu des
hologrammes et on s'attend à quelque chose de précis. En temps que
spécialiste des effets visuels, on veut s'en écarter mais on tient
aussi à ce que le public sache de quoi il s'agit. Ça a été
difficile d'inventer quelque chose d'inédit mais je suis heureux du
résultat".
Le réalisateur est du même avis.
"Digital Domain a accompli l'un des plus grands tours de force
avec les effets du film", confirme Spielberg. "Leur travail
sur l'hologramme est merveilleux et leurs prouesses ne s'arrêtent
pas là".
Le décor du bureau de Sorrento était
sur pilotis et était équipé d'un mur entièrement en verre qui
surplombe la gigantesque salle de commandement et son groupe de
Sixers en uniforme. Ces derniers sont tous arrimés à un portique
individuel et se relaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour
essayer de remporter les épreuves et atteindre l'Œuf – non qu'ils
en bénéficient le moins du monde.
Les portiques des Sixers ont été
imaginés par Corbould. "Il y a eu beaucoup de travail pour les
élaborer et les construire", dit-il. "Une fois que le
modèle initial a fait l'unanimité, il a simplement fallu en obtenir
80".
Et cette tâche a incombé à Digital
Domain. "La salle de commandement n'existait pas dans sa
totalité mais elle est censée être énorme", admet Butler.
"Pour lui donner l'ampleur nécessaire, on en a créé une
version entièrement synthétisée, mais ça ne sert à rien d’avoir
une pièce sans personne dedans, il fallait la remplir. C'est l'une
des occasions où on a dû recourir à la motion capture pour le
monde réel et non pour l'OASIS".
Digital Domain a piloté tous les
autres effets visuels pour les scènes du monde réel, notamment
celles des drones et les plans rapprochés de Wade au moment où il
glisse dans l'OASIS.
Dans les entrailles du QG de IOI, on
découvre le Centre de Fidélité, constitué d'innombrables rangées
de petites cellules métalliques. C'est là que, vêtus d'une
combinaison IOI, sont retenus prisonniers tous ceux qui doivent
rembourser leur dette en effectuant de petits boulots ingrats dans
l'OASIS. "Cet endroit est comme une prison pernicieuse",
commente Zak Penn. "La supercherie réside dans le fait que le
dispositif d'emprisonnement, la connexion et tout le reste sont à la
charge du prisonnier. Il n'y a pas moyen de payer sa dette. Une fois
emprisonné, la plupart du temps, c'est à perpétuité".
Outre les studios Leavesden, le
tournage s'est déroulé à Birmingham, en Angleterre. Le bâtiment
emblématique de l'ancienne fabrique de thé Typhoo a été utilisé
par Stockhausen et son équipe pour servir de repaire aux membres de
la rébellion. Le quartier des bijoutiers de la ville a servi de
décor pour la mémorable course poursuite, où Sorrento et F'Nale
sont au volant de véhicules blindés d'IOI, et le Top Cinq dans le
camion postal customisé d'Helen. Comme Wade dans sa cachette, elle a
l'arrière du véhicule d'équipement tactile… sauf que son camion
à elle peut rouler !
D'autres lieux ont servi au tournage,
comme l'atrium du collège et lycée de Holland Park à l'ouest de
Londres, aménagé en Département d'Oologie d'IOI, et Sun Park, dans
le Surrey, est devenu le QG de Gregarious Games. Les extérieurs de
l'IOI ont été filmés à Londres.
SE DÉCONNECTER
Quand le tournage de READY PLAYER ONE
s'est achevé, le long travail de postproduction a débuté. Tandis
que les équipes d'ILM et de Digital Domain s'attelaient à mettre la
dernière touche aux effets visuels complexes afin de satisfaire les
attentes de Spielberg, le réalisateur a monté le film aux côtés
de son chef monteur de longue date, Michael Kahn, et de la chef
monteuse Sarah Broshar.
L'ultime touche artistique du film
n'est autre que la musique composée par Alan Silvestri. READY PLAYER
ONE marque la cinquième collaboration du compositeur avec Spielberg
en tant que producteur, notamment pour la trilogie-culte de RETOUR
VERS LE FUTUR. Cependant, c'est la première fois qu'ils travaillent
ensemble sur un film réalisé par Spielberg.
Alors que John Williams composait la
partition de PENTAGON PAPERS, le réalisateur raconte : "Je me
souviens m'être dit, 'De tous les compositeurs, qui aurait une
affinité pour les années 1980 et possèderait l'univers musical
nécessaire à la création d’une trame narrative musicale
originale de bout en bout' ? Et en dehors Johnny, je ne voyais
qu'Alan pour y parvenir. J'ai de la chance qu'il ait eu juste assez
de disponibilité dans son emploi du temps pour travailler sur notre
film. Et la musique qu'il a composée est fantastique !"
"Je n'avais jamais travaillé avec
Steven en tant que réalisateur", convient Silvestri. "Dès
notre toute première conversation, il m'a sollicité pour participer
à la création du film et s'est montré très ouvert au travail
d'équipe, ce qui est merveilleux. Steven adore la musique et est
parfaitement conscient de son impact, et des émotions qu'elle peut
susciter ou pas".
"Il y a des clins d’œil
musicaux tout au long du film", révèle Spielberg, "mais
la musique d'Alan est totalement inédite et grisante. Elle réunit
plusieurs thèmes qui évoquent à la fois l'intrigue et les
personnages. C'est l’union magique de la musique et du film. Sa
partition est imprégnée de cette sorte d'adrénaline percutante qui
donne son souffle à READY PLAYER ONE".
"Je voulais qu'avec ce film, on
vive ce genre d'aventure. Je tenais à créer une expérience dont
l'impact laisse le public à bout de souffle, et qu’on puisse se
dire en voyant READY PLAYER ONE, que ça décoiffe !", conclut
le réalisateur.
Copyright des textes des notes de production @ Warner Bros. France
#ReadyPlayerOne
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