Drame/Biopic/Comédie/La réalisation est dynamique, l'histoire bien menée, les trois acteurs principaux sont extras
Réalisé par Craig Gillespie
Avec Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan, Paul Walter Hauser, Julianne Nicholson, Mckenna Grace, Caitlin Carver, Bojana Novakovic...
Long-métrage Américain
Titre original : I, Tonya
Durée: 02h00mn
Année de production: 2017
Distributeur: Mars Films
Date de sortie sur les écrans américains : 19 janvier 2018
Date de sortie sur nos écrans : 21 février 2018
Résumé : En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d'avoir planifié et mis à exécution l'agression…
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : avec MOI, TONYA, le réalisateur Craig Gillepsie aborde la vie de la patineuse artistique Tonya Harding sous l'angle comique. Cela fonctionne parfaitement, pourtant les thématiques dramatiques sont nombreuses dans ce biopic. C'est justement l'utilisation de la légèreté qui rend ce film agréable. Il aborde beaucoup de sujets en allant droit au but et en les traitant efficacement. Le réalisateur prend le parti de raconter cette histoire en s'alignant sur la personnalité obstinée, mais aussi un brin je m'en foutiste de Tonya. C'est donc avec rigueur, un dynamisme surprenant et en se moquant un peu de tout le monde qu'il nous donne son point de vue sur le scandale qui avait secoué le milieu du patinage artistique dans les années 90.
Mais finalement, cette affaire passe au second plan, car les personnages du film en font, en fait, tout l'intérêt. Les trois rôles principaux sont extras. Margot Robbie interprète une Tonya Harding plus vraie que nature, à tous les âges, et terriblement attachante.
Allison Janney sait parfaitement mettre l'accent sur la méchanceté teintée de souffrance dans son interprétation de LaVona Harding, la mère de Tonya.
Sebastian Stan est très convaincant dans le rôle de Jeff Gillooly, un type un peu paumé et pas franchement malin dont la vie est liée à celle de Tonya. Ils sont drôles et leurs personnalités apportent un vrai plus au film.
MOI, TONYA revisite une époque, explique le fonctionnement de la compétition dans le sport, et nous permet de profiter du talent de ses acteurs dans des rôles aux traits de caractères peu flatteurs qu'ils rendent touchants. Très sympa !
Mais finalement, cette affaire passe au second plan, car les personnages du film en font, en fait, tout l'intérêt. Les trois rôles principaux sont extras. Margot Robbie interprète une Tonya Harding plus vraie que nature, à tous les âges, et terriblement attachante.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
ENTRETIEN AVEC CRAIG GILLESPIE
QU’EST-CE QUI, AU DÉPART, VOUS A
INTÉRESSÉ DANS CE PROJET ?
Quand on m’a envoyé le scénario, je
savais déjà que Margot Robbie avait donné son accord. La
perspective de voir Margot Robbie camper Tonya Harding m’a
immédiatement séduit. Après avoir lu le script de Steven Rogers,
j’ai été totalement convaincu. Il y avait là une maîtrise
absolue de la narration, un parfait équilibre entre humour et
émotion et une construction dramaturgique foncièrement originale
qui m’a effrayé et enthousiasmé à la fois. J’étais totalement
emballé. La tonalité d’ensemble était particulière mais j’ai
trouvé qu’elle correspondait très bien à Margot. Les numéros
d’équilibriste que je l’ai vue faire, entre humour, force et
fragilité, me semblaient exprimer à la perfection la personnalité
de Tonya.
À PARTIR DU MOMENT OÙ VOUS AVEZ PRIS
LES COMMANDES DU FILM, COMMENT CELUI-CI A-T-IL ÉVOLUÉ TOUT AU LONG
DU TOURNAGE ?
Le scénario était déjà très
abouti. Pour moi, la priorité consistait à bien cerner la mentalité
de Tonya et à être fidèle au script. Il y a à la fois de
l’arrogance et du courage chez Tonya. Elle possède un tempérament
et une énergie que j’avais envie de restituer dans le film. Pour y
parvenir, je devais multiplier les mouvements d’appareil,
privilégier un montage très «cut» et adopter une musique
contribuant à installer les moments de chaos et d’euphorie qu’elle
traversait à l’époque.
QU’EST-CE QUE VOUS SAVIEZ SUR TONYA
HARDING AVANT DE VOUS ATTELER À CE PROJET, ET APRÈS L’AVOIR PORTÉ
À L’ÉCRAN ?
Je connaissais très bien cette
affaire. Je travaillais dans la publicité à l’époque et j’avais
d’ailleurs tourné une pub pour la soupe Campbell’s avec Nancy
Kerrigan trois mois avant le déclenchement de l’affaire ! Et
pourtant, je n’en connaissais pas tous les détails. Je m’étais
dit que Tonya et Jeff Gillooly devaient être mouillés. Découvrir
le milieu dont Tonya était issue et sa détermination absolue à
participer à deux Olympiades malgré le chaos qu’elle traversait à
l’époque m’a fait voir son parcours d’un œil radicalement
neuf.
QUE SOUHAITEZ-VOUS QUE LE PUBLIC GARDE
COMME IMAGE DE TONYA HARDING APRÈS AVOIR VU LE FILM ?
Elle était toujours présentée comme
la méchante par les médias alors que son parcours est beaucoup plus
complexe et tragique que ça. Sans vouloir minimiser ce qui est
arrivé à Nancy Kerrigan – qui a été une chose épouvantable –,
j’avais le sentiment que l’histoire de Tonya était beaucoup plus
complexe et méritait d’être racontée. Je voulais la rendre
humaine et, si possible, susciter de l’empathie à son égard.
AVEZ-VOUS RENCONTRÉ TONYA HARDING ?
Avec Margot, on a eu l’occasion de la
rencontrer. Elle était très confiante et sincère. C’était
extrêmement précieux de pouvoir rencontrer la personne qui se cache
derrière ce patronyme très célèbre – et de voir à quel point
elle a tourné la page et surmonté ces événements terribles.
COMMENT S’EST DÉROULÉ LE CASTING ?
J’ai eu la grande chance que Margot
Robbie et Allison Janney aient déjà donné leur accord quand je me
suis embarqué dans l’aventure. Je n’aurais pas pu rêver plus
beau casting ! Dans le rôle de Shawn Eckhart, Paul Walter
Hauser m’a époustouflé. Il était incroyablement drôle tout en
étant constamment sincère et naturel. C’est exactement ce que je
recherchais. Le rôle de Jeff Gillooly était le plus difficile à
mes yeux, parce que la relation entre Tonya et Jeff est explosive. Il
me fallait quelqu’un qui puisse passer facilement de l’humour à
la violence, tout en restant attachant. On a rencontré pas mal
d’acteurs et ils avaient beaucoup de mal à trouver le ton juste.
Et puis, Sebastian Stan a passé une audition et ça a été une
révélation. L’alchimie entre Margot et lui était incontestable.
Ils ont tous les deux su conserver l’humanité de leurs
personnages, tout en faisant preuve d’humour quand c’était
nécessaire.
COMMENT AVEZ-VOUS ABORDÉ LES SCÈNES
DE PATINAGE DANS LE FILM ? A-T-IL ÉTÉ DIFFICILE DE DÉNICHER
QUELQU’UN CAPABLE DE REPRODUIRE LES FIGURES DE TONYA HARDING ?
Très en amont du projet, j’ai
rencontré notre chorégraphe patinage, Sarah Kawahara, pour évoquer
ce que Margot serait capable de faire par elle-même et les figures
pour lesquelles on aurait besoin de doublures. Margot s’est
entraînée pendant quatre mois et s’en est remarquablement sortie,
même si, bien entendu, il nous a fallu des doublures pour les scènes
des Jeux Olympiques. Sarah nous a immédiatement expliqué qu’on ne
trouverait personne capable d’accomplir le triple axel : il
n’y avait que six femmes qui avaient réussi cet exploit dans toute
l’histoire du patinage. À l’heure actuelle, il y a deux
patineuses qui participeront l’an prochain aux JO et qui ne peuvent
pas prendre le risque de se blesser. J’ai été stupéfait en
apprenant à quel point c’était difficile, que Tonya y était
parvenue il y a 25 ans et que si peu de patineuses avaient renouvelé
l’exploit depuis. On a fini par recourir aux effets visuels !
ENTRETIEN AVEC MARGOT ROBBIE
(COMÉDIENNE ET PRODUCTRICE), TOM ACKERLEY (PRODUCTEUR), BRYAN
UNKELESS (PRODUCTEUR), STEVEN ROGERS (PRODUCTEUR ET SCÉNARISTE)
QUEL EST LE SUJET DE MOI, TONYA ?
Margot Robbie Le carton, au début du
film, le résume bien : c’est un film «inspiré d’entretiens
avec Tonya Harding et Jeff Gillooly, dénués d’ironie, violemment
contradictoires et totalement sincères». Cet avertissement permet
de comprendre la construction du film : il n’a pas une structure
classique dans la mesure où il s’appuie sur ces entretiens,
parfaitement contradictoires, avec Tonya et Jeff. C’est en partant
de là que Steven a écrit le scénario : en bâtissant la narration
à partir de ces entretiens captivants.
COMMENT LE PROJET EST-IL NÉ ET A-T-IL
ABOUTI À UN SCÉNARIO ?
Steven Rogers Il existe un formidable
documentaire, diffusé dans le cadre de la série 30 FOR 30, qu’a
réalisé Nanette Burstein sur Tonya Harding. Il se trouve que je
l’ai vu avec ma nièce qui n’avait jamais entendu parler de Tonya
Harding. Il y avait des aspects présents dans le documentaire, qui
étaient à peine abordés, et qui m’intéressaient par rapport au
parcours de Tonya. Pour l’essentiel, il s’agissait du fait que
les médias et le grand public déforment les faits pour mieux
contrôler les reportages et les articles que nous lisons ou dont
nous entendons parler. Du coup, je suis allé sur le site Internet de
Tonya Harding et j’ai découvert que les droits d’adaptation de
son histoire étaient libres. Je me suis dit, «peu importe où tout
ça me mènera, mais j’ai envie d’y aller». J’ai pris un avion
pour Portland, et j’ai interviewé Tonya et ensuite j’ai
interviewé Jeff Gillooly. Leurs témoignages étaient furieusement
contradictoires… J’ai compris que cette approche devait être la
mienne : il fallait que je présente les différents points de vue
sur cette affaire et que je laisse le spectateur se faire sa propre
opinion.
À QUOI LE TITRE MOI, TONYA FAIT-IL
RÉFÉRENCE ?
Steven Rogers À trois choses. D’abord,
j’avais envie de faire un clin d’œil au célèbre livre «Moi,
Claude» de Robert Graves. Ensuite, il faisait directement allusion à
la prestation de serment de Tonya : «Moi, Tonya, je jure de dire la
vérité…» Enfin, il y avait dans cette formulation quelque chose
qui me plaisait car, quand on est interviewé, on a tendance à se
montrer sous son meilleur jour – et c’est ce que font la plupart
des personnages en racontant leur histoire.
POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI DE CONFIER LA
RÉALISATION À CRAIG GILLESPIE ? COMMENT AVEZ-VOUS TRAVAILLÉ AVEC
LUI POUR EXPRIMER VOTRE REGARD SUR L’AFFAIRE ?
Bryan Unkeless Nous aimons tous le
travail de Craig. Nous avons eu la grande chance de pouvoir
rencontrer pas mal de réalisateurs talentueux. C’est ce qui nous a
permis de faire un choix mûrement réfléchi, après avoir entendu
bon nombre de points de vue sur le scénario. Craig s’est vraiment
démarqué des autres parce qu’il a parfaitement cerné la tonalité
du projet, ce qui était essentiel pour ce film. En lisant le
scénario de Steven, on peut être épouvanté par la violence des
personnages à un moment donné, puis triste à un autre, et même se
mettre à éclater de rire. Si Craig n’avait pas été aussi nuancé
dans son approche, la tonalité aurait été totalement faussée.
Craig réussit brillamment à faire en sorte que les émotions se
répondent entre elles, tout en donnant le sentiment d’être
investi dans le récit. Sur le plan dramaturgique, Craig a été le
seul à nous faire remarquer que Tonya était vraiment jeune à
l’époque des faits – elle avait une petite vingtaine d’années.
Vous imaginez ce que ça peut faire quand le monde entier vous tombe
dessus à cet âge ? Dans la scène où Tonya, à Lillehammer, se
plaint d’un problème de patin, tout son entourage la trouve
ridicule. Mais de son point de vue à elle, c’était affreux et
terriblement éprouvant. On est vraiment en empathie avec Tonya à ce
moment-là. Craig a réussi à susciter de la compassion pour elle
chez le spectateur. Et il a fait de même avec tous nos personnages…
Il n’en a pas fait des caricatures, mais des êtres humains. On
s’est fié à son expérience pour que ce film soit réaliste.
OÙ LE FILM A-T-IL ÉTÉ TOURNÉ ?
Margot Robbie À Atlanta. Tonya vivait
à Portland et on y a évidemment fait des repérages, mais Atlanta
s’est avéré le mieux adapté à nos besoins. Sur un plan
pratique, on y a trouvé tout ce qu’on recherchait et comme le
secteur du cinéma est en plein essor là-bas, on a pu réunir une
formidable équipe.
Bryan Unkeless Les infrastructures à
Atlanta sont extraordinaires. Au départ, on était un peu inquiets
car on souhaitait tourner dans le nord-ouest des États-Unis et on se
demandait si on arriverait à faire en sorte qu’Atlanta ressemble à
Portland. Par chance, on a déniché des sites formidables – la
ville est équipée de patinoires incroyables – et, pour couronner
le tout, les techniciens y sont très compétents et la ville
soutient vraiment l’industrie cinématographique. On est très
reconnaissants envers la Géorgie.
COMMENT LE CASTING S’EST-IL PASSÉ ?
Tom Ackerley On a eu la chance
qu’Allison Janney nous ait donné son accord pour jouer LaVona,
d’autant que Steven a écrit le rôle spécialement pour elle.
Personne n’aurait pu mieux jouer le rôle qu’elle… elle est
phénoménale. On a fait passer beaucoup d’auditions pour le rôle
de Jeff Gillooly. C’était le personnage qui nous a donné le plus
de fil à retordre en matière de casting. Sebastian Stan était
tellement imprévisible… chacune de ses décisions était
surprenante et je crois que c’est l’un des plus grands talents
pour un comédien. Il a campé Jeff en l’humanisant. Sebastian a
apporté une sensibilité et une sincérité à son interprétation
qui nous ont semblé essentielles.
Steven Rogers Il a très bien compris
la tonalité du film. Tout comme Paul Walter Hauser qui joue Shawn
Eckhardt, le garde du corps. Aucun des deux n’était dans la
caricature : ils étaient d’une sincérité totale dans leurs
scènes communes. Sebastian et Paul ont vraiment su exprimer dans
leur jeu l’origine de ces deux types et la manière dont ils se
sont retrouvés impliqués dans cette situation surréaliste.
Margot Robbie Julianne Nicholson, en
interprétant Diane Rawlison, la coach de Tonya, a livré une
prestation exceptionnelle – elle incarne le point de vue de ceux
qui observent ce qui se passe. Combien de fois nous arrive-t-il
d’être témoin d’un incident plus ou moins grave et de ne pas
savoir si c’est notre rôle d’intervenir ? Diane était dans une
situation délicate – ou en tout cas la Diane que nous représentons
dans le film. Elle campe une sorte de figure maternelle pour Tonya,
mais Tonya n’est pas sa fille. Il nous fallait une actrice hors du
commun pour réussir à faire ce que Julianne a fait dans le film.
Bryan Unkeless C’était un tournage
difficile. Tous ceux qui ont participé à un film indépendant vous
le diront : c’est un vrai cassetête. En ce qui concerne ce projet,
nous avions très peu de temps pour tourner beaucoup de scènes, et
un budget très serré. Il fallait que l’ensemble des comédiens et
des techniciens soient prêts à s’investir corps et âme pour que
le film existe. Et c’est ce qu’ils ont fait. Les comé- diens ont
non seulement été épatants, mais ils sont allés largement au-delà
de ce que font la plupart des acteurs. Et il en va de même pour les
techniciens. C’est le genre de film qu’on n’aurait jamais pu
mener à bien sans un tel investissement et une telle passion.
QUELS SONT LES OBSTACLES LES PLUS
IMPORTANTS QUE VOUS AYEZ RENCONTRÉS ?
Tom Ackerley La construction même du
film dont le scénario comporte 256 scènes, quatre compétitions de
patinage et deux éditions des Jeux Olympiques. Quant au tournage,
son envergure était un obstacle à part entière. En voyant les
scènes de patinage, on a le sentiment qu’il s’agit de séquences
d’action ! De même, le dispositif que nous avons mis en place pour
les scènes de patinage est proche d’un film d’action puisque
nous avons eu recours à des cascades et à des effets visuels. Sans
oublier que toutes ces scènes d’acrobaties ont dû être tournées
sur la glace ! C’était un dispositif particulièrement complexe.
Par ailleurs, le film se déroule sur une longue période, étant
donné qu’il évoque le parcours de Tonya de l’âge de 4 à 44
ans, si bien que les effets maquillage, les costumes et les prothèses
destinés à vieillir les comédiens ont ajouté à la difficulté du
tournage. Y parvenir dans le cadre d’une production indépendante,
avec de vraies contraintes budgétaires, était un sacré défi.
ÉTANT DONNÉ QUE MOI, TONYA S’INSPIRE
D’UNE HISTOIRE VRAIE, COMMENT AVEZ-VOUS MÊLÉ RÉALITÉ ET FICTION
?
Steven Rogers Le scénario s’appuyait
sur les entretiens avec Tonya et Jeff. Leurs témoignages étaient
incroyablement différents… Je savais que je tenais un film. Ce qui
est intéressant, c’est que Jeff n’a jamais confié à quiconque
son point de vue sur les événements. Il s’est exprimé dans les
émissions «Hard Copy» et «A Current Affair», mais il n’a
jamais donné son point de vue personnel sur les événements. Je ne
sais pas pourquoi il s’est confié à moi, mais je suis ravi qu’il
l’ait fait. En dehors des interviews, nous avons aussi mené
énormément de recherches et retrouvé des échanges, mot pour mot,
entre Shawn, le garde du corps, et Diane. Ce n’est pas facile de
s’emparer de la vie de quelqu’un et de la réduire à deux heures
de temps, mais on n’a pas ménagé nos efforts pour trouver le bon
équilibre entre les faits réels et la fiction propre au cinéma.
Tom Ackerley D’un pur point de vue
logistique, c’est exaltant de construire un film à partir d’une
histoire vraie. Notre chef-costumière et notre équipe de coiffeurs
et maquilleurs ont formidablement su reproduire tous les styles qu’on
a découverts dans les images d’archives. C’était un vrai défi,
mais cela a formidablement contribué à tourner ce film avec la plus
grande véracité possible. Je trouve que nos chefs de poste ont
vraiment réussi à représenter ces personnes réelles dans notre
film.
EN QUOI VOS RECHERCHES SUR TONYA
HARDING ONT-ELLES NOURRI LE FILM ?
Margot Robbie Il existe beaucoup
d’images d’archives formidables de Tonya sur Internet. Et pas
seulement sur sa condamnation : on a retrouvé un documentaire sur
l’époque où elle avait 15 ans, et puis il existe évidemment
l’émission 30 FOR 30 sur son parcours. De mon point de vue de
comédienne, ces archives étaient extrêmement précieuses pour
m’imprégner de l’accent et des mimiques de Tonya. J’ai
visionné ces images, encore et encore. Certaines expressions se
retrouvent d’ailleurs dans les dialogues du film, même s’ils ne
figuraient pas dans le scénario. Du coup, on entend dans le film des
tas de petites choses que Tonya a pu dire ici ou là. Nos recherches
nous ont aussi servi pour le tournage des scènes de patinage
artistique puisqu’on a pu reproduire les figures de Tonya avec la
plus grande précision. Je me suis rendu sur YouTube presque à
chaque instant du tournage.
Bryan Unkeless C’était assez
impressionnant… Margot s’est vraiment plongée dans toutes ces
images d’archives qu’elle a dénichées sur YouTube. D’ailleurs,
elle a réussi à retrouver la séquence de Lillehammer où on entend
mot pour mot ce que la coach disait à Tonya avant que celle-ci
n’aille sur la glace. La gestuelle, les émotions, l’intensité
du moment… elle a tout restitué avec précision.
Margot Robbie Je me souviens que
Julianne me disait : «Qu’est-ce que Diane conseillerait à Tonya
de faire juste avant son épreuve olympique ?» Et dans la plupart
des images d’archives, on n’entend pas vraiment ce que raconte
Diane, mais je me suis souvenue d’une émission qui signalait qu’un
site d’infos avait obtenu l’enregistrement audio. Du coup, on a
pu savoir exactement ce que Diane avait dit à Tonya juste avant de
se lancer sur la patinoire. Il y a eu pas mal de cas comme celui-ci
où on a pu reproduire les dialogues mot pour mot, et en respectant
fidèlement la chronologie. D’autre part, il existe énormément
d’images de Tonya sur Internet qui ont nourri la mise en scène de
Craig et l’ont inspiré pour le style visuel du film.
Bryan Unkeless Craig a souvent utilisé
des images emblématiques de l’affaire, puis les a mises en scène
d’un point de vue différent. Il a insufflé beaucoup d’énergie
dans la narration : on a le sentiment d’être constamment en
mouvement. On est habitué à voir le patinage artistique filmé avec
un objectif grand angle, mais Craig a choisi d’être au plus près
des patineuses et de faire ressentir l’énergie qui s’en dégage.
Par moments, on a presque l’impression que les patins de Tonya vont
heurter la caméra. C’est donc un point de vue passionnant sur un
spectacle qu’on pense avoir vu cent fois.
Tom Ackerley Je ne pense pas qu’on
ait jamais filmé le patinage sur glace de cette façon. Craig a
vraiment souhaité qu’on soit sur la glace avec Tonya et c’était
un incroyable défi à part entière. On ne peut pas transporter tout
le matériel de tournage, très encombrant, sur la glace. Du coup, on
a eu beaucoup de chance que Dana Morris, notre cadreuse, sache faire
du patin et ait une telle complicité avec Margot.
QU’EST-CE QUE TONYA HARDING A PENSÉ
DU FILM ?
On ne savait vraiment pas à quoi
s’attendre quand on a organisé une projection pour Tonya. Cela
doit être étrange de se voir dans une fiction sur grand écran.
Mais on a tous été extrêmement heureux qu’elle soit aussi
emballée par le film. Elle a même été émue aux larmes et c’était
formidable pour elle de voir toutes ses figures de patinage
reproduites avec une telle attention aux moindres détails. Elle a
été particulièrement sensible au jeu des acteurs et elle a trouvé
que Margot a vraiment su exprimer ce qu’elle traversait dans cette
période de sa vie. Et les scènes drôles l’ont également fait
beaucoup rire !
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