Thriller/Policier/Un film intéressant à découvrir, avec un sujet bien traité, malgré des longueurs et une réalisation pas toujours confortable pour les spectateurs
Réalisé par Ben Safdie & Joshua Safdie
Avec Robert Pattinson, Ben Safdie, Jennifer Jason Leigh, Buddy Duress, Taliah Webster, Barkhad Abdi, Rose Gregorio, Cliff Moylan...
Long-métrage Américain/Luxembourgeois
Durée : 01h40mn
Année de production : 2017
Distributeur : Ad Vitam
Interdit aux moins de 12 ans
Date de sortie sur nos écrans : 13 septembre 2017
Résumé : Un braquage qui tourne mal… Connie réussit à s'enfuir mais son frère Nick est arrêté.
Alors que Connie tente de réunir la caution pour libérer son frère, une autre option s'offre à lui : le faire évader. Commence alors dans les bas-fonds de New York, une longue nuit sous adrénaline.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : j'ai découvert GOOD TIME lors de sa projection en avant-première pendant le 43ème Festival du Film Américain de Deauville. Les réalisateurs, Ben & Joshua Safdie, étaient présents, ainsi que l'acteur principal, Robert Pattinson, qui recevait un hommage ce soir-là (voir mon post à ce sujet ici).
Les frères Safdie ont répondu à une interview sur le tapis rouge du Centre International de Deauville...
Avec GOOD TIME, Ben & Joshua Safdie, les réalisateurs, explorent la relation de deux frères, mal équipés pour faire face à la vie. L'un est lent mentalement et vit dans un cadre inadapté, l'autre est débrouillard, mais inconscient, toujours prêt à se mettre dans des situations complexes et dangereuses, entraînant son frère avec lui. Même si je trouve qu'il y a de la force dans leur propos et qu'il le traite avec franchise (la misère sociale peut être choquante), le fait que les réalisateurs utilisent beaucoup de gros plans n'est pas confortable pour le regard des spectateurs, ni pour suivre l'histoire. De plus, le scénario tire en longueur dans la deuxième partie du film. Malgré cela, on comprend que la dépendance de la relation des deux frères n'est pas celle qu'on croit et que le refus d'accepter l'évidence ne peut pas rester une réalité éternellement. Sur ce type de film au genre véritablement indépendant, la sensibilité du spectateur joue pour beaucoup dans son adhésion au style et au rythme utilisés par les réalisateurs.
En tout cas, Ben Safdie est très touchant de le rôle de Nick Nikas. Il exprime vraiment la tristesse et l'incompréhension face un monde brutal et sans ancrage.
Robert Pattinson est vraiment convaincant dans le rôle de Connie Nikas. On le sent doux, manipulateur et effrayé. Il interprète une personnalité à la violence sous-jacente. On ne sait jamais trop comment son personnage va réagir. Seul son but compte.
GOOD TIME n'a pas mis tout le monde d'accord lors de sa projection à Deauville. C'est un film qui ne laisse en tout cas pas indifférent. Les interprètes sont tout à fait à la hauteur, et même si la réalisation est un peu abrupte, il reste intéressant à découvrir.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
GOOD TIME...
Pour leur cinquième
long-métrage, les deux frères Josh et Ben Safdie (MAD LOVE IN NEW
YORK, LENNY AND THE KIDS) s’aventurent à nouveau dans les
quartiers mal famés de leur New York natal. C’est là que se
déroule l’histoire de deux frères pris dans la tourmente, à
peine quelques heures après une tentative de braquage avortée dans
le Queens. Dans la lignée de leur série de films de gangsters
initiée en 2008 par THE PLEASURE OF BEING ROBBED, les frères Safdie
enrichissent leur galerie d’attachants voyous new-yorkais, de
marginaux, de sociopathes, de toxicos, de délinquants, de bons à
rien et de ratés- tout en soulignant l’improbable liberté que
procure le tumulte d’une existence à la dure, qui ne se vit que
dans l’instant. En dirigeant pour la première fois des acteurs
réputés, comme Robert Pattinson, Jennifer Jason Leigh ou Barkhad
Abdi, les réalisateurs donnent une puissance inédite à leur mise
en scène.
LES OPÉRAS DE LA RUE
Les frères Safdie ont
consolidé leur approche instinctive de la mise en scène avec MAD
LOVE IN NEW YORK (2015). Il s’agit d’une adaptation
particulièrement éprouvante des mémoires éponymes d’Arielle
Holmes, ancienne junkie devenue actrice, où elle relate sa vie de
sans-abri et sa toxicomanie. MAD LOVE se déroule dans des lieux
particulièrement sinistres de la ville, souvent filmés
clandestinement. Les deux frères cinéastes y dirigent des amateurs
et de parfaits inconnus, comme l’associé d’Arielle Holmes et son
partenaire à l’écran, Buddy Duress, que l’on retrouve dans GOOD
TIME. En faisant de nouveau équipe avec le chef-opérateur Sean
Price Williams (IRIS, LISTEN UP PHILIP), les frères Safdie font
émerger une forme de sensualité de ce tissu urbain, qu’ils
appellent “l’opéra de la rue”, et qui surgit des lieux et des
habitants qui peuplent leur New York natal. Une urgence poétique
jaillit des épreuves qui marquent chaque jour, chaque heure, voire
chaque minute de la vie de ces New-yorkais marginaux. À travers les
images urbaines de Williams, GOOD TIME évoque les trajectoires
respectives de Connie et Nick au cours d’une nuit dans les
bas-fonds new-yorkais. Infatigable, Connie tente désespérément de
les arracher à l’existence sordide et mortifère qu’ils mènent
sous la garde d’une grand-mère d’origine grecque, incapable de
parler un mot d’anglais. Désireux de faire découvrir à son
frère, handicapé mental, des situations de la vie “normale”,
Connie entraine Nick dans le braquage d’une banque qui se déroule
dès les premières minutes du film. Le visage dissimulé par des
masques en caoutchouc, ils tentent de s’enfuir avec 20 000 dollars
en liquide, mais un incident imprévu fait capoter tous leurs plans.
GOOD TIME devient alors le récit effréné de leurs efforts pour
échapper au système. En s’attachant à un environnement urbain
bien plus vaste qu’auparavant et en approfondissant la psychologie
des personnages, dont chaque geste est révélateur, GOOD TIME
accélère le tempo désespéré de MAD LOVE IN NEW YORK, portrait
d’un groupe de junkies en quête de leur prochaine dose. “Nous
sommes obsédés par les personnages qui vivent dans le moment
présent”, explique Josh. “Notre ennemi, c’est le temps, c’est
toujours le temps. Et le présent existe hors du temps. Nos
personnages ne savent jamais à l’avance ce qui va se passer le
lendemain, ou même dans l’heure qui vient. Ce sont des gens qu’on
oublie, qu’on ne voit même pas, à tel point qu’ils se fondent
dans le décor en une fraction de seconde-et c’est ce qui les rend
beaux et fascinants”. Comme la plupart de leurs films, le cinquième
long-métrage des frères Safdie s’est développé très
naturellement, s’incarnant sous divers registres à mesure qu’il
prenait forme. “Avec GOOD TIME, notre obsession pour les marginaux
s’est orientée vers ces Américains oubliés, différents, dont le
sentiment du moment présent est lié à l’intrigue et l’histoire”,
remarque Josh. “Plus on se focalisait sur des éléments comme le
danger, l’urgence, et la nécessité d’un objectif clair, plus le
film se transformait en néo-thriller à sensation“.
TRAJECTOIRES DE STARS
GOOD TIME est porté par
la prestation très réaliste de Robert Pattinson, et offre à
l’acteur son rôle le plus complexe à ce jour. C’est en voyant
une photo promotionnelle de MAD LOVE IN NEW YORK, dans laquelle
Arielle Holmes est nimbée de la lumière d’un néon rose, que
Pattinson a découvert l’esthétique des frères Safdie. Subjugué,
l’acteur a contacté les deux réalisateurs, qui se trouvaient
alors au festival South by Southwest à Austin pour la présentation
du film début 2015. “Rob m’a dit au téléphone, ‘peu importe
le prochain projet que vous allez monter, je veux en être !”,
explique Josh. “Il nous a dit qu’il nous suivrait où qu’on
l’emmène”. Quelques mois plus tard, après avoir vu MAD LOVE IN
NEW YORK ainsi que leurs autres films, Pattinson a rencontré les
frères Safdie dans un hôtel de Los Angeles pour évoquer leur
nouveau projet. Les deux frères avaient commencé à développer
l’idée d’un thriller situé dans le Diamond Disrict, UNCUT GEMS,
sur lequel ils travaillaient depuis longtemps - et dont le tournage
est prévu pour 2018, avec Martin Scorsese au poste de producteur
exécutif. Mais Pattinson ne s’intégrait pas dans l’univers
particulier d’UNCUT GEMS : les deux réalisateurs se sont donc mis
à imaginer un projet centré autour de Pattinson, qu’ils ont
co-écrit avec leur fidèle collaborateur Ronald Bronstein. Pattinson
a ensuite tourné THE LOST CITY OF Z sous la direction de James Gray,
tout en continuant, depuis la jungle colombienne, d’échanger par
SMS avec les frères Safdie sur l’évolution de Connie Nikas.
Parallèlement, Josh et Bronstein ont développé le scénario de
GOOD TIME. “Connie, c’est ce petit délinquant de bas étage que
l’on peut croiser au détour d’un épisode de COPS”, explique
Josh. “C’est le genre de personnage sur lequel on aimerait que la
camera s’attarde”. Benny ajoute : “En fin de compte, ce ne sont
jamais les flics qui nous intéressent quand on regarde cette série
!”. Les deux frères, tout comme Bronstein (lui-même New-yorkais
de longue date, et auteur-réalisateur de FROWNLAND, racontant
l’histoire d’un représentant de commerce à New York), se sont
également inspirés des faits divers des tabloïds, comme ceux
qu’ils dévoraient dans le New York Daily News - des histoires
peuplées de petits délinquants médiocres, pétris de rêves
ambitieux, mais incapables de réaliser correctement leurs forfaits :
“Nous avons toujours été fascinés par ce ventre mou de notre
société qui pourrit sur place”, détaille Josh. “L’histoire
s’est transformée en étude de l’amoralité. Les meilleurs
romans de gare sont immoraux - ils sont dangereux parce qu’il n’y
a aucune morale pour structurer l’ensemble”. Mais grâce à
l’interprétation de Robert Pattinson, Connie Nikas s’avère
beaucoup plus riche que l’antihéros nihiliste et rebelle des
romans de gare traditionnels. Il gagne en complexité, et trouve même
une forme de rédemption ou de transcendance à travers sa descente
aux enfers, inspirés par les antihéros du cinéma des années 1970.
Josh reprend : “Ça nous paraît vraiment primordial d’aimer
sincèrement nos personnages. À nos yeux, ils sont toujours des
héros. Ils refusent d’accepter la vie telle qu’elle est, et ils
essaient tant bien que mal de laisser une trace. Au premier abord,
Rob est un homme charmant et très aimable… Mais il est également
pétri de contradictions. Il sait incarner avec fougue un marginal
désespérément en quête de rapport aux autres. Quand on écrit un
rôle spécialement pour quelqu’un, il faut absolument y ajouter
une part de cette personne. Je crois que l’identité profonde de
Rob fait écho à la vulnérabilité de Connie, et je trouve ça
vraiment touchant”.
L’ÉLABORATION DE
L’HISTOIRE
Une fois Pattinson
confirmé dans le rôle principal, Josh et Ronald Bronstein ont
élaboré le parcours biographique très détaillé de Connie Nikas,
afin de construire ensuite le personnage. “Rob vient de la banlieue
londonienne, et il a donc dû intégrer très rapidement le chaos et
la violence du Queens - c’est lui qui a fait le boulot le plus dur
dans le film”, admet Josh. “Buddy pouvait s’inspirer de son
enfance à Astoria, mais Rob n’avait pas ces repères, si bien
qu’on a passé des mois à travailler le personnage de Connie avant
d’écrire le scénario”. Au cours de cette étape, Connie est
devenu un délinquant peu ingénieux, marqué par son passé trouble
et immoral, et une adolescence agitée qui s’est soldée par une
courte peine de prison. Josh et Benny Safdie et Ronald Bronstein ont
également étoffé la relation centrale de l’histoire entre Connie
et son frère Nick, à travers plusieurs biographies très fournies
qu’ils ont transmises à Pattinson. “Après que Connie est envoyé
en prison, les deux frères sont séparés. Comme la plupart des
détenus, Connie commence à réfléchir au moment où sa vie a
dérapé”, explique Josh. “Son seul but dans la vie à sa sortie
de prison, c’est de se rattraper auprès de son frère, de trouver
un moyen d’assurer leur liberté et de les sauver d’un monde sans
espoir, où les attendent des questionnaires bureaucratiques, des
petits boulots mal payés, et d’autres écueils”. Bien que 98% de
ce travail préparatoire n’apparaisse pas à l’écran dans GOOD
TIME, cette attention au développement de l’intrigue a beaucoup
aidé Pattinson dans son interprétation de Connie. “J’ai adoré
les biographies que m’envoyaient Josh et Ronnie”, déclare
Pattinson. “Ce n’était pas de vagues anecdotes sur Connie et son
séjour en prison, bien au contraire : ils m’ont fourni des raisons
très précises à son incarcération, des détails sur le temps
qu’il y a passé et le moment où il en est sorti, et sur ce qu’il
ressentait en sachant qu’il volait les voitures de la concession de
son oncle”. Safdie et Bronstein ont aussi étudié l’histoire de
vrais malfrats, connus pour leurs braquages originaux - y compris
celle d’un criminel blanc qui, revêtu d’un masque en caoutchouc
aux traits afro-américains, a commis plusieurs braquages. “Il a
sans doute commis 22 vols avant d’être arrêté”, raconte
Safdie. “Ça n’avait rien à voir avec le racisme, mais plutôt
avec l’ingéniosité d’un voleur. Il s’agissait tout simplement
d’avoir le déguisement le plus convaincant possible pour ne pas
être reconnu coupable”.
UN FRÈRE, PLUSIEURS
CASQUETTES
Une fois le scénario
finalisé, le lien fraternel entre les deux protagonistes est devenu
le fil conducteur du film, jusque dans les choix de casting. Le
scénario analyse l’affection profonde que Connie et Nick éprouvent
l’un envers l’autre, et tente de montrer jusqu’où Connie est
prêt à aller pour protéger son frère à un moment critique et
sauver leur peau quand tout s’effondre. “Je comprends vraiment ce
besoin irrépressible de rester aux côtés de son frère jusqu’au
bout”, reconnaît Benny. “C’est quelque chose qu’on nous a
martelé toute notre enfance, qui a été pas mal marquée par les
drames et les disputes. Le seul élément réellement stable dans nos
vies respectives, c’était le lien qui nous unissait.” Benny
avait déjà construit un personnage souffrant d’une déficience
mentale pour un projet qui a finalement été abandonné : il a donc
décidé de jouer lui-même le rôle de Nick. “Une fois que j’ai
compris que ce serait moi qui jouerais le rôle, ça a tout de suite
enclenché la phase de création”, commente Benny. “Pendant des
semaines, Rob et moi nous sommes glissés dans la peau de Connie et
Nick et nous nous sommes envoyés des lettres, dans lesquelles on se
racontait nos vies, en jouant vraiment le personnage. On a noué une
vraie relation dans laquelle on a puisé de l’inspiration. Grâce à
ce dispositif, Rob a imaginé un passé très riche pour Connie et
j’ai été à même de mieux comprendre le fonctionnement de Nick.
Nick peut se trouver dans n’importe quelle situation - à partir du
moment où il est seul et où personne ne l’embête, il est
content. Il est aussi capable de se défendre, mais quand il se
retrouve en prison, il n’a aucune idée de ses propres limites. Il
ne comprend pas que ses actions ont des conséquences, ni ce que
celles-ci impliquent”.
DANS L’INSTANT
Tout au long du tournage
de GOOD TIME, Pattinson s’est tenu sur le qui-vive, s’obligeant à
agir dans l’instant et adoptant ainsi la manière de Connie Nikas
de mener sa vie. Inspiré par l’énergie permanente des frères
Safdie, Pattinson s’est avéré intrépide face à la camera, prêt
à toute éventualité au cours de ce tournage frénétique. “En un
rien de temps, Ils étaient capables d’écrire l’un des meilleurs
dialogues de toute ma carrière”, se souvient Pattinson. “Ils
inventaient quelques répliques en cinq minutes, qu’ils appelaient
un ‘dialogue brouillon’ et il fallait que je me l’approprie.
Mais à chaque fois, je finissais par jouer ce qu’ils avaient
écrit, tellement c’était juste”.
UNE ATMOSPHÈRE URBAINE
TRÈS PARTICULIÈRE
GOOD TIME se déroule
dans le Queens et ses environs, où Josh et Benny ont passé une
grande partie de leur enfance. Ce borough new-yorkais devient un
personnage à part entière, comme les habitants qui y vivent. Comme
dans leurs autres films, les réalisateurs ont essayé de
retranscrire l’atmosphère si particulière de leur quartier natal.
“Le Queens qu’on connaît et qu’on adore ressemble un peu à
cette communauté de personnages (en rapport à leurs origines
ethniques les plus diverses). On voulait saisir l’énergie de ce
quartier, un peu à la manière de SATURDAY NIGHT FEVER”. Connie
Nikas, qui rêve de s’en sortir pour enfin quitter le Queens,
devient une sorte de Tony Manero vu par les frères Safdie. “Je
connais Connie, c’est comme si je l’avais déjà rencontré”,
explique Josh. “Il y a pas mal de types comme ça, assez
débrouillards, qui connaissent Manhattan comme leur poche, mais qui
n’y vivront jamais”. Non content d’être un quartier métissé,
le Queens est également le lieu de naissance de plusieurs
personnalités comme Simon & Garfunkel, les Ramones ou encore
Donald Trump. C’est un borough où vivent plusieurs communautés,
séparément les unes des autres. “Le Queens a l’air
communautaire et en même temps, c’est un quartier incroyablement
métissé, avec plein de lieux inattendus et une iconographie très
particulière qu’on aime bien mettre en lumière dans nos films”,
explique Josh. Les réalisateurs ont également voulu évoquer à
l’écran cette psychologie des marginaux qu’on ne retrouve que
dans le Queens. “Les gens sont très fiers de dire qu’ils
viennent du Queens, mais en même temps ils ressentent un certain
désir d’en partir, et de réussir leur vie à Manhattan puisque
c’est le cœur de New York”, analyse Josh. “Beaucoup de gens
n’arrivent jamais à atteindre ce centre névralgique - d’où le
surnom de ‘borough tragique’. Le Queens a toujours été envisagé
comme un lieu de répit par rapport à la ville, un endroit où l’on
peut être soi-même. Mais ça n’a jamais été un endroit cool”.
“THE PURE AND THE
DAMNED”
Pour la musique de GOOD
TIME, les réalisateurs se sont tournés vers le musicien
expérimental et compositeur de musiques de film Daniel Lopatin (THE
BLING RING, PARTISAN), qui enregistre sous le pseudonyme d’Oneohtrix
Point Never pour le label WARP Records. Les frères Safdie voulaient
que la bande-originale de GOOD TIME soit moderne, électro, et
teintée d’influences diverses, parmi lesquelles le rock progressif
du britannique Steve Hillage, les synthétiseurs analogiques du
compositeur japonais Isao Tomita, aujourd’hui décédé (et qui a
contribué à la partition de MAD LOVE IN NEW YORK), et le groupe
Tangerine Dream, dont la musique du CONVOI DE LA PEUR de William
Friedkin, est l’une des partitions préférées des deux frères
depuis leur adolescence. Lopatin et les frères Safdie se sont
notamment retrouvés autour de leur passion commune pour la
bande-originale de HEAT de Michael Mann. À travers la musique, les
réalisateurs voulaient également restituer l’énergie palpable de
personnages comme Connie et Ray. “L’un des sentiments qui ressort
le plus de ce film, c’est la folie”, détaille Josh. “On
voulait que la bande-originale véhicule des émotions fortes et
surtout pas qu’elle tombe dans une espèce de musique aseptisée et
sans saveur. La partition de Daniel a toujours eu beaucoup de
présence”. Lopatin avait déjà composé des bandes originales de
films sous son vrai nom à plusieurs reprises, mais les frères
Safdie ont demandé spécialement à enregistrer un score signé
Oneohtrix Point Never, que WARP pourra commercialiser sous forme
d’album à la sortie du film. Accompagné de Josh, Lopatin a passé
neuf semaines à composer les 45 minutes de musique qui ponctuent et
font vivre les images de GOOD TIME. “Il est vraiment devenu l’âme
de ce film”, déclare Josh. “Chaque motif visuel possède son
propre thème musical, jusqu’au sweatshirt à capuche orange que
Connie porte dans une scène. La bande-originale est devenue un autre
personnage à part entière”. Lopatin a également enregistré un
morceau avec Iggy Pop, qui a écrit les paroles en s’inspirant
directement d’images du film. Leur collaboration a donné lieu à
“The Pure and the Damned”, que l’on entend dans la scène
finale du film. “Iggy voit Connie comme le damné et Nick, comme le
pur”, explique Josh. “Il voulait insister sur l’idée que le
‘pur’ agit par amour, tout comme le ‘damné’. Le morceau
souligne l’idée que Connie agit pour de bonnes raisons, au moment
où GOOD TIME s’achève sur une note implacable.
#GoodTime
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