Action/Aventure/Fantastique/Pari réussi, cette super-héroïne fait une entrée remarquable dans l'univers cinématographique DC
Réalisé par Patty Jenkins
Avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright, Danny Huston, David Thewlis, Elena Anaya, Lucy Davis, Ewen Bremner, Saïd Taghmaoui...
Long-métrage Américain
Durée: 02h21mn
Année de production: 2017
Distributeur: Warner Bros. France
Date de sortie sur les écrans américains : 2 juin 2017
Date de sortie sur nos écrans : 7 juin 2017
Résumé : C'était avant qu'elle ne devienne Wonder Woman, à l'époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s'écrase sur l'île paradisiaque où elle vit, à l'abri des fracas du monde. Lorsqu'il lui raconte qu'une guerre terrible fait rage à l'autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu'elle doit enrayer la menace. En s'alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : dans BATMAN V SUPERMAN : L'AUBE DE LA JUSTICE (voir mon avis ici), le personnage de Diana Prince, alias Wonder Woman, avait déjà attiré mon attention par la qualité de la prestation de l'actrice Gal Gadot.
La réalisatrice Patty Jenkins avait la difficile tâche de créer un long-métrage sur ce personnage nous permettant de comprendre ses origines et son cheminement, tout en lui octroyant une place légitime dans l'univers DC. Pari réussi.
WONDER WOMAN est un divertissement spectaculaire et équilibré. La réalisatrice sait aussi bien mettre en scène de belles scènes d'action, agrémentées de ralentis, que des moments plus intimistes. Elle garde une cohérence dans les ambiances et les atmosphères, ce qui n'est pourtant pas évident lorsqu'on passe d'un monde imaginaire à la réalité de la Seconde Guerre mondiale. Le ton est cohérent et le développement de l'histoire est fluide.
La trame scénaristique est classique, mais le scénario est assez malin, car il permet à la grande et à la petite histoire de s'entrelacer pour nous entraîner à la fois dans une aventure historique et une quête personnelle. Ainsi, Wonder Woman s'affranchit de liens affectifs et d'une sécurité confortable pour aller découvrir un monde désordonné et violent, afin de devenir adulte, de faire les compromis que cela implique et de prendre ses propres décisions en fonction de son expérience. Il y a une naïveté rafraîchissante attachée à ce personnage et la réalisatrice fait un excellent travail pour que ce trait de caractère reste agréable et ne devienne jamais mièvre.
Les acteurs de ce film font un très bon travail. Petits ou grands rôles, ils ont tous leur moment et savent en tirer parti.
Gal Gadot est superbe dans le rôle de Diana Prince/Wonder Woman. Elle confirme les premières impressions. Elle a le charisme, l'élégance et l'intelligence qu'il fallait à cette super-héroïne pour la rendre à la fois courageuse, touchante et intéressante. Elle est très juste sur les émotions et le côté décalé de ce personnage. Son implication physique dans les scènes de combat est impressionnante et crédible.
À ses côtés, Chris Pine interprète le capitaine Steve Trevor. Cet acteur sait jouer merveilleusement le charme et l'humour. Il navigue parfaitement entre la fascination et le doute dans sa relation avec Diana.
Le duo Diana/Steve est attachant et offre une bonne dynamique dans le déroulement de l'intrigue.
WONDER WOMAN trouve définitivement sa place dans la logique cinématographique des super-héros DC. Soigné (depuis la composition musicale de Rupert Gregson-Williams jusqu'aux décors et costumes des différents lieux et époques) et réellement divertissant, il donne envie de retrouver Diana dans les futurs longs-métrages de cet univers. Cette super-héroïne n'a pas fini de faire parler d'elle !
La réalisatrice Patty Jenkins avait la difficile tâche de créer un long-métrage sur ce personnage nous permettant de comprendre ses origines et son cheminement, tout en lui octroyant une place légitime dans l'univers DC. Pari réussi.
WONDER WOMAN est un divertissement spectaculaire et équilibré. La réalisatrice sait aussi bien mettre en scène de belles scènes d'action, agrémentées de ralentis, que des moments plus intimistes. Elle garde une cohérence dans les ambiances et les atmosphères, ce qui n'est pourtant pas évident lorsqu'on passe d'un monde imaginaire à la réalité de la Seconde Guerre mondiale. Le ton est cohérent et le développement de l'histoire est fluide.
La trame scénaristique est classique, mais le scénario est assez malin, car il permet à la grande et à la petite histoire de s'entrelacer pour nous entraîner à la fois dans une aventure historique et une quête personnelle. Ainsi, Wonder Woman s'affranchit de liens affectifs et d'une sécurité confortable pour aller découvrir un monde désordonné et violent, afin de devenir adulte, de faire les compromis que cela implique et de prendre ses propres décisions en fonction de son expérience. Il y a une naïveté rafraîchissante attachée à ce personnage et la réalisatrice fait un excellent travail pour que ce trait de caractère reste agréable et ne devienne jamais mièvre.
Les acteurs de ce film font un très bon travail. Petits ou grands rôles, ils ont tous leur moment et savent en tirer parti.
Gal Gadot est superbe dans le rôle de Diana Prince/Wonder Woman. Elle confirme les premières impressions. Elle a le charisme, l'élégance et l'intelligence qu'il fallait à cette super-héroïne pour la rendre à la fois courageuse, touchante et intéressante. Elle est très juste sur les émotions et le côté décalé de ce personnage. Son implication physique dans les scènes de combat est impressionnante et crédible.
À ses côtés, Chris Pine interprète le capitaine Steve Trevor. Cet acteur sait jouer merveilleusement le charme et l'humour. Il navigue parfaitement entre la fascination et le doute dans sa relation avec Diana.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
DEESSE · GUERRIERE · LEGENDE
La force, la grâce, la sagesse et la
fascination. Autant des qualités intrinsèques à Wonder Woman, une
des plus grandes super héroïnes de tous les temps mondialement
connue. A la fois archétype intemporel des DC comics et symbole
mondial de la force et de l’égalité depuis plus de 75 ans,
quelles sont ses origines et pourquoi l’état de l’humanité
est-il si important à ses yeux ? L’histoire hors du commun de
cette héroïne commence par celle de Diana, le seul et unique enfant
sur Themyscira, une ile secrète offerte à son peuple par Zeus.
Originaire du monde des Amazones, Diana se prépare au combat depuis
son enfance. Mais pour devenir une vraie guerrière, il faudra
s’armer de ses convictions et un arsenal exceptionnel afin de mener
son combat sur le champ de bataille le plus éprouvant du monde. «
C’est incontestablement le moment idéal pour amener Wonder Woman
aux spectateurs », explique Patty Jenkins, la réalisatrice.
« Non
seulement ses fans l’attendent depuis longtemps mais je pense qu’en
dehors de ce cercle, le public au sens large est prêt pour un Wonder
Woman. Les super héros font partie de la vie de beaucoup de gens ont
fantasmé en se demandant ‘Et si moi aussi j’étais puissant ? Et
si je pouvais vivre une épopée grisante et faire des choses
héroïques ?’. Personnellement, je l’ai fait aussi: j’avais
sept ans quand j’ai lu Superman et ça a chamboulé mon univers
parce que j’avais l’impression d’être Superman. Le personnage
avait parfaitement saisi ce en quoi je croyais, et crois toujours,
c’est-à-dire qu’il y a une part en chaque être humain qui le
pousse à améliorer le monde. » Et ensuite il y a eu Wonder Woman :
« J’ai regardé la série télévisée et Wonder Woman était tout
ce qu’une jeune fille rêve de devenir : forte, gentille, élégante,
efficace et tout aussi farouche qu’un garçon. C’est une vraie
teigne mais en même temps elle représente l’amour, le pardon et
la bienveillance dans un monde si compliqué. Faire un film sur un
super héros qui incarne de telles valeurs est un honneur pour moi, »
ajoute Patty Jenkins.
Le scénariste Allan Heinberg qui a
signé une bande dessinée Wonder Woman pour DC comics en 2006 et
2007, était ravi de faire partie du film. Il explique que « Wonder
Woman a été mon super héros préféré depuis la maternelle
lorsque je regardais Super Friends à la télé le samedi matin.
Faire partie de l’aventure qui la porte à l’écran et travailler
avec des gens aussi créatifs que Patty Jenkins et Geoff Johns a été
l’accomplissement d’un rêve pour moi. » Gal Gadot qui incarne
l’héroïne, explique ce qui l’a attirée au personnage : « Elle
est multiple et toutes ses facettes cohabitent merveilleusement. Et
comme c’est la première fois que l’on raconte l’histoire de
cette icone, Patty et moi avons beaucoup parlé, » ajoute-t-elle. «
Dans la bande dessinée c’est une grande guerrière mais elle peut
aussi être vulnérable, sensible, confiante et perturbée… tout à
la fois. Et elle cache jamais son intelligence ou ses sentiments.»
Bien que la bande dessinée de Wonder Woman créée par William
Moulton Marston soit sortie en pleine deuxième guerre mondiale, le
film se déroule en 1918. Le producteur Charles Roven explique
pourquoi ils ont choisi la fin de la première guerre mondiale: «Il
était très intéressant d’établir une juxtaposition entre ce
personnage féminin imposant, issue d’une tribu de femmes
puissantes et indépendantes, et les premières suffragettes de cette
époque.»
« Deuxièmement, » ajoute Roven, « d’un point de vue
visuel, les subtilités du début du XXème siècle transmettent
l’horreur de la guerre moderne. C’était la première guerre qui
ne se menait pas dans un combat rapproché mais plutôt de loin, avec
une certaine distance. Auparavant, même tirer sur quelqu’un devait
se faire de près et il fallait donc affronter le regard de son
adversaire. Tandis que pendant la première guerre mondiale, on
pouvait bombarder un endroit sans même voir son ennemie ou toute
autre chose que l’on détruisait. Tuer devenait plus facile. Nous
voulions que cette dynamique de machine de guerre soit toute neuve
pour que notre personnage s’y confronte. Jusque-là, Wonder Woman
combattait des guerrières qui méritaient le respect et l’admiration
et tout à coup, elle fait partie d’une guerre où les héros
n’existent pas parce qu’il est impossible d’être un héros si
on ne sait pas contre qui on se bat. »
Chose que Wonder Woman a du
mal à comprendre. Le producteur Zack Snyder raconte qu’il y a une
pureté en Wonder Woman qu’il adore. « Elle n’a pas vécu une
cassure, elle ne cherche pas à se venger d’un tort et elle n’est
pas motivée par quelque chose de sombre. Elle a eu une enfance
idyllique et on lui a appris que la vie a de la valeur. Elle devient
une héroïne uniquement parce qu’elle veut faire ce qui est juste,
et ça c’est vraiment cool. Je pense que Patty Jenkins et Gal Gadot
ont trouvé le moyen d’exprimer cela dans le film. » La
productrice Deborah Snyder trouve que Patty Jenkins avait cette
vision pour le film et, plus encore, elle vouait une passion unique
au personnage de Wonder Woman. « Patty était excitée pendant tout
le tournage, » se rappelle Snyder.
« Elle admirait le personnage et
se sentait investie d’une mission. Avec toute l’équipe, elle
voulait porter Wonder Woman à l’écran le plus sincèrement
possible. Il s’agit d’un personnage qui nous a précédés et qui
durera bien après nous. Elle lutte pour la liberté et la justice et
croit en l’amour – ce qui la rend extrêmement percutante. »
Avant l’accident d’avion du Capitaine Steve Trevoir qui l’amène
sur l’ile de Themyscira, Diana n’avait jamais vu d’homme.
Richard Suckle, producteur, explique que Diana a sauvé la vie de
Steve Trevor et celui-ci l’initie au monde des hommes en lui
ouvrant les yeux sur le monde extérieur. « C’est un superbe
couple dans les règles de l’art et j’adore leur façon d’être
dans le film. Il y a une alchimie entre eux et le film parle de ça,
en plus de l’aventure et de l’action. Il n’y a pas de
demoiselle (ou damoiseau) en détresse mais ils ont besoin l’un de
l’autre, ils apprennent l’un de l’autre, et ils sont égaux. »
« Dès leur rencontre, il y a une étincelle entre eux, » rajoute
Patty Jenkins.
« Le déploiement de leur histoire d’amour est
captivant et unique, surtout dans ce genre de film et à l’époque
où nous situons l’action. » Chris Pine joue le rôle du Capitaine
Steve Trevor et il a apprécié la parité présente entre les deux
personnages et ce que Diana apporte à son personnage. « J’avais
l’impression de faire partie de quelque chose d’unique allant
bien au-delà d’un simple film de super héros : utiliser ce moyen
d’expression et ce type de narration audacieux pour raconter
l’histoire d’une femme puissante dans un monde d’hommes et de
violence. Elle montre à mon personnage, un espion qui côtoie le mal
de près et baigne dans un univers toxique de moralité douteuse,
qu’il y a toujours de la place pour l’idéalisme et le désir de
bien se comporter envers son prochain. C’est un film très à
propos aujourd’hui avec une vraie résonance dans notre monde. »
« Chaque super héros a ses forces et
ses faiblesses, » affirme Patty Jenkins. « Mais le plus génial
chez Wonder Woman est sa gentillesse et son amour envers les autres.
Toutefois, rien de cela ne diminue à sa puissance, au contraire, ça
l’augmente ! »
« Je dois défendre le monde puisque personne d’autre ne le fait ! » —Diana de Themyscira
« Lorsque l’on découvre Diana,
c’est une petite fille très courageuse et très vive mais aussi un
peu polissonne, » décrit la comédienne Gal Gadot. « Elle admire
les guerrières amazones qui l’entourent et veut devenir soldat
comme elles. Malheureusement, sa mère, la reine Hippolyte est très
protectrice et ne la laisse pas s’entrainer. Néanmoins, Diana a
une fougue en elle et il est évident qu’elle n’en fera qu’à
sa tête, qu’elle obtiendra ce qu’elle veut, par tous les moyens.
» La jeune révélation Lilly Aspell joue Diana à l’âge de huit
ans, Emily Carey à douze ans et ensuite Gal Gadot prend le relais. «
Les deux filles ont fait un super travail pour incarner la jeune
Diana, » explique Gal Gadot. « Elles ont permis au spectateur de
comprendre la détermination qu’elle a en elle dès son très jeune
âge, essentiel pour comprendre la femme qu’elle deviendra. »
Mais
selon Patty Jenkins, c’est Gal Gadot qui correspond véritablement
à l’image tant attendue de Wonder Woman, à l’intérieur comme à
l’extérieur. « Gal est vraiment la personne la plus gentille, la
plus belle, la plus dévouée que vous pouvez rencontrer. Son seul et
unique but était de rendre justice au personnage et totalement
incarner Diana. » Et ça n’a pas toujours été facile car la
météo était fraiche, les entrainements et les scènes d’action
nombreux, et Gal Gadot figurait dans presque chaque scène. «Quand
le tournage se corsait, nous nous tournions vers Gal, » dit Patty
Jenkins. « Elle a une force intérieure et un mental d’acier qui
lui permettent de tout traverser avec le sourire. Elle est étonnante.
» Gal Gadot remercie la réalisatrice de l’avoir aidé à garder
le moral au beau fixe. « J’ai vraiment eu de la chance d’avoir
été sous la direction de Patty Jenkins, » précise-t-elle.
« Elle
est drôle, chaleureuse, pétillante et talentueuse. Sa vision et sa
passion sont totalement en harmonie avec les miennes. Je me souviens
de la première fois que nous avons discuté du film, de la vie, de
nos familles… il y avait tant de ressemblances entre nous. C’est
tellement appréciable de travailler avec quelqu’un avec qui on
s’entend artistiquement. Et si parfois nous étions en désaccord,
nous en discutions et modifions nos points de vue dans l’intérêt
de la scène. Je lui suis reconnaissante pour son aide et pour son
amitié. » Diana sait instinctivement que sa place est parmi les
guerrières et n’a pas l’intention d’en démordre, prouvant
ainsi qu’elle est bien la fille de sa mère puisque Hippolyte n’est
pas devenue reine par héritage mais par bravoure. Connie Nielsen
joue le rôle de la reine des Amazones et affirme qu’Hippolyte est
vraiment très courageuse.
« La justice et la vérité guident son
système de valeur et elle élève sa fille selon ces mêmes
préceptes,» explique la comédienne. Il y a une vérité,
néanmoins, qu’Hippolyte rechigne à reconnaitre : Diana est
destinée à devenir une grande guerrière. Elle ne veut pas que
Diana se batte parce qu’elle sait ce que représente la guerre et
n’en veut pas pour sa fille. Toutefois, Diana veut être comme sa
mère et comme sa tante, la Générale Antiope, la plus grande
guerrière amazone. Pour compliquer les choses davantage, Antiope
remet ouvertement en question la décision de sa sœur et entraine sa
nièce en cachette. Robin Wright joue le rôle de cette Amazone prête
à défier la reine. « Ses motivations sont pures et pratiques, »
défend Robin Wright. « Elle veut adhérer aux règles établies par
sa sœur et faire ce que commande sa reine, mais elle est aussi
réaliste et son sixième sens lui indique que la guerre approche,
donc elle veut que Diana soit totalement prête. » Même si
Hippolyte éprouve un amour maternel sincère, il y a quelque chose
d’hypocrite à vouloir faire taire sa sœur. Robin Wright explique
qu’Hippolyte sait que le silence équivaut l’oppression. «
Antiope trouve que sa protection est compréhensible mais aveuglante.
Et Antiope, contrairement à sa sœur, reconnait et respecte la
puissance en Diana. »
Connie Nielsen défend son personnage
en expliquant que les Amazones ont connu beaucoup de mort et de
douleur à cause de la guerre. Hippolyte n’a pas oublié qu’en
dépit des services rendus au monde, les Amazones ont été trahies
parce que les hommes les craignaient. Elle s’inquiète pour la
sécurité de toute sa tribu, pas uniquement sa fille, car elle sait
que les hommes ne viennent jamais seuls mais en nombre. » Gal Gadot
a rapidement noué des liens avec sa famille d’Amazones. « Nous
avions une façon très fluide de rentrer dans nos personnages et
nous nous sommes très rapidement senties à l’aise, »
explique-t-elle. « Connie et Robin partagent un certain nombre de
qualités avec les femmes qu’elles incarnent – Connie est très
instruite, confiante et charismatique comme Hippolyte, et Robin est
très vive, facile à vivre et proche des enfants parce qu’elle est
enfant dans l’âme. Et bien entendu, Antiope est le mentor de
Diana. » En effet, Antiope entraine secrètement sa nièce jusqu’au
moment où elle se fait prendre en flagrant délit. Furieuse,
Hippolyte la confronte et Antiope justifie ses actes. Elle évoque
même le nom de celui qu’Hippolyte redoute plus que tous: Arès.
Antiope est convaincue que le dieu de la guerre reviendra bientôt et
Hippolyte, à court d’arguments, cède. « Peut-on rêver d’un
meilleur méchant ? » demande Deborah Snyder, une des productrices.
« Il est mythique et complexe, nous le connaissons tous, il effraie
toute personne qui connait les dieux grecques. » Mais ce n’est pas
Arès qui perturbera la sérénité des Amazones. Cette intrusion
vient plutôt du pilote américain, Capitaine Steve Trevor, l’homme
dont le destin est d’emmener Diana loin de son ile, et de l’œil
protecteur de sa mère. L’acteur Chris Pine décrit son personnage
comme étant l’homme classique du début du XXème siècle. « Il
est espiègle et rugueux, ne se prend pas trop au sérieux, est
pragmatique sans être moralisateur, romantique sans être mielleux.
Il est très motivé par sa mission et souhaite rendre justice à
ceux qu’il défend, mais n’est pas obligé de plaire à tous.
C’est un original. »
Steve Trevor se rend compte qu’il a
atterri sur une ile de guerrières fortes et il les respecte, même
s’il reste un peu perplexe. Contre son gré et grâce au Lasso de
Hestia (lasso qui contraint à dire la vérité), il dévoile son
état d’espion et décrit en détail sa mission devant le Conseil
des Amazones. Une fois qu’elle apprend que la guerre ravage le
monde extérieur, Diana est convaincue que ça ne peut qu’être
l’œuvre d’Arès. Elle insiste pour que les Amazones s’engagent
contre ce fléau.
« Mais quand Diana, idéaliste, se rend compte que
sa mère ne veut absolument pas s’impliquer, elle est étonnée et
choquée, » explique Gal Gadot. Diana a grandi avec l’histoire
d’Arès et sait comment ce dieu de la guerre a corrompu les hommes.
Elle sait aussi qu’il incombe aux Amazones de le détruire, lui et
tout ce qu’il représente. Ainsi, leur mission est d’apporter la
paix et l’amour à l’humanité. Parce que les Amazones,
expliquera-t-elle à Steve Trevor, sont la passerelle pour davantage
de compréhension entre les hommes. « La reine Hippolyte a déjà
fait se parcours, » raconte Patty Jenkins. « L’histoire lui a
appris qu’il se peut que l’humanité ne vaille pas la peine
d’être sauvée, et ne vaut certainement pas la mort. Mais Diana
est encore jeune, elle a cette droiture qu’a la jeunesse, persuadée
que leurs convictions sont plus pures et plus profondes que celles de
leurs parents. »
« En plus, » rajoute Gal Gadot, « Diana a envie
d’aider, d’accomplir la destinée des Amazones de façon plus
proactive. L’arrivée sur l’île de Steve Trevor joue un rôle de
catalyseur. Elle ne peut pas rester en dehors tandis des milliers de
vies innocentes sont sacrifiées. » Elle partira. Elle doit partir.
Elle peut faire la différence, elle en est certaine. Un optimisme si
candide est totalement nouveau pour Steve : « La guerre lui a ôté
cette innocence, » précise Chris Pine. « C’est un réaliste
désabusé qui connait la bassesse morale des humains et leur besoin
de tuer bêtement, impitoyablement. Et voici cette femme avec sa foi
merveilleuse en l’avenir de l’humanité. Il ne comprend pas. »
Autre producteur Zack Snyder explique
que ce point de vue critique sur Diana a son importance dans
l’histoire : « Nous devons voir Wonder Woman à travers les yeux
du spectateur,» dit-il. « Dans un sens, Steve Trevor représente le
statu quo et doit être transformé par sa rencontre avec Diana, tout
comme nous espérons que le spectateur le sera lui aussi. Il doit
commencer à voir le monde à travers le regard de Diana. » « Diana
apporte à Steve, cet homme qui a vu le pire dans le monde, l’idée
qu’il reste encore de la place pour de l’idéalisme, » ajoute
Chris Pine. « Quelle que soit la laideur de notre univers, quelle
que soit la désolation que nous rencontrons, il y a toujours la
possibilité d’être juste envers les autres et de protéger
l’humanité. C’est ce à quoi nous devons nous accrocher et c’est
ce qu’elle représente. » Steve a également un effet sur Diana.
Gal Gadot remarque que son personnage désire découvrir qui est
Steve, et encore plus, connaître le monde dont il vient. «
Lorsqu’elle arrive à Londres, elle est totalement hors de son
élément et quelque peu dépassée par tout ce qu’elle découvre.
Je pense qu’elle s’attendait à quelque chose de plus semblable à
Themyscira. Elle dépend beaucoup sur Steve pour apprendre à
naviguer dans ces nouvelles eaux. »
Gal trouve aussi qu’il y a un
parallèle entre la trame de l’histoire et son périple personnel.
« Je me sentais très à l’aise travaillant avec Chris, » se
souvient-elle affectueusement. « C’était positif pour moi parce
que c’était mon premier rôle, tandis que lui a beaucoup
d’expérience en tant que comédien. Steve Trevor me guidait dans
Londres mais Chris Pine m’a guidée à travers cette nouvelle
expérience. C’est vraiment un premier rôle masculin dans tous les
sens du terme; il est talentueux, intelligent et extrêmement drôle.
Les gens ne savent pas à quel point il est drôle ! Nous avons raté
tellement de prises car il me faisait rire. » Chris a également
trouvé la collaboration avec Gal positive et il admire beaucoup sa
maitrise. « Gal nous a époustouflés. Physiquement elle est
parfaite pour le rôle, et en plus je n’ai jamais rencontré
quelqu’un de plus travailleur qu’elle. C’est une très grande
actrice et je suis très content d’avoir travaillé avec elle. »
Quant à l’autre « meneuse » du film, la réalisatrice Patty
Jenkins, Chris Pine la trouve franchement incroyable.
« Lorsque nous
nous sommes rencontrés la première fois, elle s’est mise en face
de moi et a joué toute l’histoire pendant deux heures, » se
souvient le comédien. « Elle était tellement précise, elle
parlait tellement bien et avec tellement d’emphase que j’aurais
accepté le projet rien que pour elle. » Une fois à Londres, Diana
et Steve se rendent vite compte que Diana détonne. En dépit de sa
grande cape, cette beauté sculpturale, légèrement vêtue ne passe
pas inaperçue. Heureusement, Steve a recours à sa très fiable et
très compétente secrétaire, Etta Candy. Elle aidera Diana à se
déguiser en femme ordinaire.
« Etta Candy est un super personnage
présent à travers toute l’histoire de Wonder Woman. Son
personnage évolue et prend différentes dimensions, en fonction de
la relation entre elle et Diana, » explique Patty Jenkins. « Elles
deviennent même meilleures amies. Mais c’est en tant que
secrétaire dynamique qu’elle servait mieux le film. Parce qu’elle
représente à la fois une personne fiable dans un monde incertain,
et renvoie à la femme ‘moderne’… de 1918. » Lucy Davis joue
le rôle de ce petit bout de femme qui, contrainte par les codes de
la société de cette époque, ne peut lutter qu’en se servant de
ses principes. La comédienne se souvient qu’après une première
discussion avec Patty Jenkins, elle a fait des recherches et
découvert que le personnage faisait écho en elle. « Au premier
abord, Etta est très différente de Diana. Physiquement bien
entendu, mais aussi parce qu’elle est issue d’un monde totalement
différent. Diana a été élevée par des femmes, dans un univers
basé sur l’égalité, tandis qu’Etta vit dans un monde
appartenant aux hommes. »
En dépit des restrictions imposées aux
femmes à cette époque, Lucy Davis a apprécié ce retour en arrière
car elle a toujours aimé les cours d’histoire, et la première
guerre mondiale en particulier. « Lorsque j’ai appris que l’action
du film se déroulait à cette époque, j’étais ravie, »
raconte-t-elle. « Tout à coup nous étions en tournage dans
Londres, avec des calèches et les premières voitures et des gens en
costumes d’époque partout. C’était fabuleux, je ne voyais plus
rien de l’époque d’aujourd’hui. Magique ! » Lucy Davis évoque
la scène où elle amène Diana faire un shopping, et se rappelle que
la fin de la séquence prend un ton grave étant donné que l’épée
de Diana est confiée à Etta.
« Nous avions beaucoup rit ce jour-là
et j’avais toutes les peines du monde à me concentrer et garder
mon sérieux. » Pourtant cette scène est importante car cette épée,
appelée Godkiller, est la clé pour que Diana accomplisse la
prophétie des Amazones : utiliser Godkiller pour tuer Arès. C’est
pourquoi Steve Trevor doit aider Diana à atteindre le front où la
guerre fait rage, chose qu’il fera mais sans l’autorisation du
Ministère de la guerre. Tout au moins, sans autorisation officielle.
En effet, Sir Patrick le supérieur hiérarchique de Steve Trevor,
fait partie de ceux qui participent aux négociations pour un
cessez-le-feu qui mettrait fin à la guerre. Sir Patrick, joué par
David Thewlis, comédien britannique de renom, est absolument opposé
à ce que ce travail soit mis en péril.
« Sir Patrick est
entièrement focalisé sur la signature d’une armistice, » raconte
David Thewlis. Pour préparer le rôle, le comédien s’est inspiré
de figures historiques et surtout de Sir Arthur Balfour. « Patty et
moi avons parlé de Balfour, homme politique travailliste qui avait
l’allure que nous cherchions. J’ai aussi étudié Clement Attlee,
Premier Ministre après la deuxième guerre mondiale. » La première
rencontre entre Diana et Sir Patrick se passe de la façon suivante :
sans y être conviée, Diana se glisse derrière Steve et entre dans
une pièce où des hommes négocient l’éventuel accord de paix.
«
Elle est attirée par mon personnage car à son avis, c’est le seul
à tenir un discours sensé, » explique David Thewlis. « Et Sir
Patrick la perçoit comme étant ardemment ralliée à sa cause, et
donc utile. » De ce fait, Sir Patrick propose de soutenir leur
mission clandestine : Steve agira sur le terrain et Etta le secondera
depuis le bureau afin de ne pas éveiller les soupçons. Grâce aux
fonds obtenus, Steve ira en Belgique à la recherche de deux ennemis
dangereux, le Général Ludendorff et son chimiste préféré, Dr
Isabel Maru. Mais avant, Steve a besoin de renforts et il sait où
les trouver. Il amène Diana dans un pub malfamé et retrouve deux
vieilles connaissances : Sameer le polyglotte, ancien soldat marocain
devenu agent clandestin, et Charlie, sniper redoutable, renvoyé de
l’armée qui passe son temps à se battre dans les bars. Diana est
perplexe car à ses yeux Sameer n’est qu’un arnaqueur et Charlie
tue de loin – ce qui est extrêmement déshonorant selon le code
des Amazones. Elle ne comprend pas que Steve puisse faire confiance à
de telles personnes, et se demande s’ils ont un bon fond. On sait
que la guerre crée de drôles de tandems mais dans ce cas, on
pourrait même parler de drôles d’alliés.
« Dans un monde
parfait Sameer aurait été comédien ou artiste,” explique Saïd
Taghmaoui qui le porte à l’écran. « Il ne voulait pas devenir
soldat et aborde son service militaire comme si c’était un rôle.
Il est rapide, il invente des histoires et il maitrise plusieurs
langues - tout cela est extrêmement utile à l’équipe. »
L’utilité de Charlie est possiblement moindre puisque lorsqu’on
fait appel à ses services, sa confiance flanche et ses mains
tremblent. Ewen Bremner joue Charlie et nous explique pourquoi il a
été renvoyé de l’armée : inapte au combat, il souffre de ce que
l’on identifie aujourd’hui comme le stress post-traumatique.
«
Inversement à la vantardise et au culot de Sameer, Charlie
s’effondrera sur le champ de bataille à un moment critique. » Au
fond de la campagne belge, dans la nuit noire, Diana rencontre le
dernier membre douteux de l’équipe : c’est un énorme amérindien
que l’on appelle tout simplement ‘Le Chef’. Totalement neutre
dans ce conflit, il agit comme un homme d’affaires indépendant qui
profite du marché noir. La guerre produit parfois une liberté
étrange pour certaines personnes et Le Chef trouve sa niche en
transportant des marchandises de part et d’autre des frontières.
Le comédien amérindien Eugene Brave Rock incarne ce personnage
placide, indifféremment dans un camp ou dans l’autre, mais
farouchement attaché à son indépendance : il n’y a que lui qui
décide. « C’est l’homme de la situation et il est libre ici,
tandis qu’en Amérique il ne le serait pas, » relate Eugene Brave
Rock. Le personnage est basé sur ces hommes qui ont choisi de
combattre à l’étranger pendant la première guerre mondiale.
Patty Jenkins raconte son étonnement quand elle a appris que des
Amérindiens se portaient volontaires pour l’armée. Ayant tout
perdu suite à l’injustice des EtatsUnis, ils fuyaient l’horreur.
Le Chef comprend certaines facettes de Diana que d’autres ne voient
même pas. « Les autres voient une belle femme mais Le Chef comprend
ce qu’elle est intérieurement parce qu’il perçoit son âme, »
ajoute Eugene Brave Rock. Dr Isabel Maru (joué par Elena Anaya) est
un autre personnage qui a vécu des horreurs mais qui se rallie aux
forces du mal. C’est une scientifique brillante payée par les
allemands pour développer des armes chimiques de destruction
massive. “Dr Maru déteste les faibles et déteste être faible, »
décrit Elena Anaya. « Elle adore son travail, mélange de science
et de guerre, au point de le trouver divertissant. Elle pourrait
travailler jour et nuit, entièrement concentrée sur ces formules
qui détruiront l’humanité. Si son visage est défiguré, son âme
l’est encore plus : elle n’a aucune empathie et son esprit est
sombre et malade. Ainsi, Lundendorff et elle se complètent bien. »
Ce formidable méchant, le démoniaque Général Ludendorff, est joué
par Danny Huston qui campe un personnage au cœur sombre. « Sa soif
de vaincre est dogmatique, infaillible, acharnée et ardente, »
explique-t-il.
« Il manque de compassion pour l’individu et n’a
aucun scrupule à sacrifier les masses pour arriver à ses fins.
C’est donc une force malfaisante effroyable qu’il faut affronter.
» Toujours droit dans son uniforme couvert de médailles, Ludendorff
“représente notre fascination pour tout ce qui est décoration et
apparat, » ajoute Danny Huston. « Son attitude, son attachement à
l’empire… si l’on regarde les allemands de la première guerre
mondiale, on voit qu’ils portent le rouge et le doré de la Rome
impériale. Tous ces éléments font historiquement partie de notre
culture commune et nous ne pouvons pas les ignorer, même
aujourd’hui. C’est ce qui rendait ce personnage si fascinant.”
Lorsque Ludendorff aborde Diana, il prétend vouloir fêter la
victoire (en dépit d’un accord imminent) : « La guerre est un
dieu qui réclame des sacrifices humain. En échange, la guerre donne
un sens à la vie des hommes et l’occasion de s’améliorer en
dépassant sa petite condition morale. » Ces paroles provoquent un vif émoi
chez Diana : elle sait qu’elle doit l’arrêter autrement la
guerre ne finira jamais.
“Tu l’entrainera plus durement que toute autre Amazone. Cinq fois plus. Dix fois plus. Jusqu’à ce qu’elle te dépasse !” —Reine Hippolyte
Pour combattre le Dieu de la guerre, il
fallait que Gal Gadot ressemble à une guerrière amazone. « C’est
la première fois qu’elle participe à une bataille, » avoue Gal.
« Auparavant, elle ne faisait que s’entrainer au combat.
Maintenant, elle doit se défendre, et défendre les autres. »
Sachant que l’apparence physique était primordiale pour la
crédibilité du personnage, Gal Gadot s’est totalement investi
lors des entrainements. « J’ai eu cinq mois d’entrainement avant
le tournage pour apprendre à monter à cheval, pratiquer des arts
martiaux et faire d’autres activités physiques, » décrit la
comédienne. « J’ai travaillé avec des gens superbes qui m’ont
inspirée et que j’admire comme Ruda Vrba, mon coach, et Dan
Naprous le dresseur de chevaux. C’était épuisant mais au final
j’étais en forme et prête. » La transformation physique de plus
ou moins 35 femmes, les deux premiers rôles et d’autres rôles
secondaires étaient la responsabilité de plusieurs entraineurs dont
Ruda Vrba et Mark Twight.
« La transformation physique d’un
personne pour un rôle est une exigence plutôt conséquente, »
précise ce dernier. « Nous avions toutes sortes de femmes avec
toutes sortes de pratiques physiques comme la danse, la gym, la
natation, les arts martiaux et l’athlétisme. En regardant
certaines bouger, nous nous sommes dits ‘waouh, ça c’est une
sportive’. » Gal Gadot s’est entrainée à fond (musculation,
cardio et nutrition adaptée) avec d’autres membres du casting, des
cascadeurs et des athlètes jouant des Amazones : la comédienne
norvégienne Lisa Loven Kongsli (Menalippe); l’ougandaise Florence
Kasumba (la sénatrice Acantha); Ann Ogbomo (Philippus); la
championne de boxe Ann J. Wolfe (Artémis); l’experte en Wushu
Samantha Jo (Eubée); la championne de CrossFit Brooke Ence
(Penthiselea); la Pen athlète Jenny Pacey; et le champion
d’athlétisme Moe Sasegbon. Même Lilly Aspell, âgée de huit ans
et déjà championne d’équitation, a suivi un programme de
préparation physique pour son rôle de Diana enfant. Il y avait
aussi beaucoup de préparation au combat avec des armes et des
chorégraphies pour les scènes de bataille compliquées, mises au
point par Damon Caro, le cascadeur-en-chef. Les femmes ont pratiqué
le tir à l’arc, l’escrime, l’équitation et les arts martiaux.
C’était à la fois individuel et collectif.
« Il s’agissait
d’un cheminement unique à chaque femme dont les étapes étaient
partagées,” explique Mark Twight. «Toute épreuve peut être
surmontée quand on a but commun. J’ai remarqué plus d’émotion
chez les femmes que chez un groupe de gars en concurrence. Ils sont
plus brutaux et dans un esprit de vaincre, même si je ne veux pas
dire que nous sommes moins développés émotionnellement. Nous ne le
montrons pas, c’est tout. Mais les femmes partagent davantage,
elles ont un esprit ‘nous sommes dans le même bateau’. »
« Il
y avait des épreuves par équipe mais elles ne les abordaient pas
dans un esprit type ‘nous allons gagner et ça veut dire que nous
sommes supérieurs’. C’était plutôt ‘nous nous rendons plus
forte en nous dépassant les unes et les autres’. » Et les
résultats étaient significatifs. Selon Connie Nielsen, « c’était
incroyable de galoper sur la plage avec des femmes que l’on
soutient, respecte et aime. Vous ne pouvez pas imaginer la
camaraderie étonnante qui régnait sur ce film. Nous étions comme
larrons en foire. »
Au moment du tournage, Connie Nielsen a aussi
découvert une nouvelle assurance en elle : « Lors des scènes de
combat, nous portions des armures très lourdes et il faut faire
confiance à sa force physique pour que le corps fasse ce qu’il
doit faire. C’était incroyablement enrichissant. » Le producteur
Charles Roven se souvient de la première fois qu’il a assisté à
la procession équestre des Amazones: « Une cavalerie d’Amazones
par excellence et je peux vous dire que les armures brillaient. Elles
méritaient toutes leur titre de guerrière. »
“Bienvenue à Londres.” –Steve
“Mais c’est horrible!” –Diana
“Ce n’est pas pour tout le monde.” –Steve
Pour porter Wonder Woman au grand écran
de façon grandiose, Patty Jenkins s’est entourée d’une équipe
qui pouvait l’aider à créer l’ambiance et le look du film. Il y
avait le directeur de photographie Matthew Jensen, la chef
décoratrice Aline Bonetto, la créatrice de costumes Lindy Hemming,
le monteur Martin Walsh et le directeur des effets spéciaux Bill
Westenhofer. « Le plus important pour la réalisation est
d’articuler sa vision, et ensuite de trouver les bons partenaires,
» explique Patty Jenkins. « Après, il faut que ces partenaires
aient leurs mot à dire et apportent aussi des choses auxquelles je
n’ai pas pensées. Matthew est un grand créateur, une légende en
devenir ; Aline a une créativité et une attention au détail qui
m’époustoufle ; Lindy a un merveilleux don pour définir un
personnage en l’habillant ; le monteur Martin est un conteur
élégant et fluide ; et Bill est un magicien des effets spéciaux. »
L’équipe a adhéré au défi de créer le premier monde des supers
héros DC. En tête de liste des choses à faire se trouvait l’île
paradisiaque de Themyscira où vivent les Amazones. Les origines de
l’île se trouvent dans la mythologie grecque mais Patty Jenkins
trouvait l’architecture gréco-romaine traditionnelle trop
masculine et peut être trop commune. Lorsque la bande dessinée est
sortie, les gens voyageaient moins et donc la Grèce et Rome
paraissaient complètement exotiques. « Je voulais que notre
Themyscira émerveille : un lieu fantastique mais qui semble réel
néanmoins… ni primitif, ni futuriste non plus,» précise Patty
Jenkins.
Le résultat donne des bâtiments en pierre avec des lignes
plus courbes, presque rondes. Il y a un fleuve et des cascades
rappelant les jardins de Babylone. C’est vert, tranquille mais
imposant néanmoins, et domine le paysage et la mer. Comme à l’image
des Amazones, l’ile est imposante mais chaleureuse, un véritable
oasis d’espoir. A la fois ancienne et exotique, Themyscira devait
aussi satisfaire certaines fonctions : il fallait une plage
suffisamment large pour y tourner une scène de bataille avec les
Allemands ; il fallait qu’il fasse suffisamment chaud pour tourner
en costumes courts et légers ; il fallait une falaise ; et avant
tout, il fallait que le lieu soit aussi beau que nos rêves de
paradis.
La difficulté pour Aline Bonetto était de trouver un tel
endroit. « Qu’est-ce que Themyscira ?» se demanda-t-elle. « Un
lieu avec une belle vue et un paysage côtier, mais plus préservé
qu’un lieu de vacances. Il doit être sauvage, rocailleux, vert…
Malheureusement, toutes les belles plages au pied de grandes falaises
disparaissent avec la marée et donc restent inaccessibles pendant
toute une partie de la journée. De plus, le tournage se passait en
mars et les températures restent fraiches en Europe à cette
période. » Avec de tels défis à relever, la chef décoratrice et
le régisseur général Charles Somers ont étudié pas moins de 47
choix dans différents pays, avant de trouver ce qu’ils cherchaient
: la côte amalfitaine en Italie. "Le temps en Italie est
magnifique, la mer est bleu-vert, il n’y a pas trop de marée et
pas trop de vagues. L’équipe des effets visuels a rajouté
quelques falaises en postproduction et tout était parfait, »
raconte Aline Bonetto. Mais, tout comme Diana, les créateurs ont dû
abandonner leur palette de bleu-ciel et vertbouteille pour créer les
gris et marrons du Londres industriel de la première guerre
mondiale.
Selon le producteur Richard Suckle, « Le film est un
carnet de voyage dans la mesure où l’on passe d’un paradis en
Grèce antique à Londres au début du XXème siècle et une société
motivée par l’invention, l’entreprise et le business, à la
Belgique dévastée par la guerre. Et nous voyons tout à travers le
regard de Diana, nous le découvrons avec elle. » Lorsque Diana et
Steve arrivent à Londres, Steve va directement au grand magasin
Selfridges pour trouver une tenue plus… appropriée… pour Diana.
L’équipe n’a pas obtenu l’autorisation de filmer dans le
magasin, trop fréquenté. « A la place, nous avons tourné les
extérieurs à Victoria House du même architecte, » précise Aline
Bonetto. La Australia House a servi pour les intérieurs, après
quelques modifications pour restituer l’ambiance du magasin en
1918. « Dès que je l’ai vu, j’ai su que nous tenions notre
décor, » explique Aline Bonetto. « C’est un bâtiment magnifique
mais pas trop décoré, très beau et sobre. C’était sans aucun
doute notre Selfridges. »
Le deuxième décor important de
Londres était la gare de Paddington : ayant été modernisée lors
des derniers jeux olympiques, la gare même était difficilement
exploitable. Pour autant, les gares provinciales où se trouvaient
les wagons vintage ne correspondaient pas plus. Finalement, le choix
s’est arrêté sur la gare de King’s Cross, construite en 1852
mais récemment restaurée. De plus, King’s Cross a un toit en
verre comme celle de Paddington qui éviterait du travail en
postproduction. Toutefois, tout était encore à faire car fermer
deux quais pendant deux jours dans une des gares les plus fréquentées
de Londres est un sacré défi. Le transport des wagons vintage était
un autre obstacle à surmonter, car la Bluebell Railway Trust se
trouve à Sheffield Park dans le East Sussex, à presque 65
kilomètres de Londres. C’était la première fois en 50 ans que la
Bluebell donne l’autorisation pour faire passer leurs wagons sur le
réseau principal ferroviaire. On retrouve d’autres wagons Bluebell
dans les scènes de l’aérodrome belge et dans l’usine du Dr Maru
(tournées dans l’obsolète Royal Air Field Heyford d’Oxfordshire).
Cette fois, une authentique locomotive datant de la première guerre
mondiale a été mise en service : entre 1914 et 1925, 200 furent
construites à Paris, et il en reste uniquement 2 aujourd’hui.
L’usine du Dr Maru se trouvait dans l’Empire ottoman. Le décor
contenait presque 4000 petites étagères avec des bombes et lors du
tournage, l’équipe a organisé une tombola où il fallait deviner
le nombre de bombes sur les étagères. Malheureusement, pour
décerner un gagnant, il a bien fallu que quelqu’un compte le tout.
D’autres décors britanniques ont été utilisés pour le tournage
: les studios Warner Bros. à Leavesden; la ferme Luton Hoo utilisée
pour le Veld et l’installation militaire de l’Empire Ottoman; le
fort Tilbury pour les extérieurs de l’installation militaire; la
foret Bourne dans le Surrey pour la foret en Belgique; le château
Arundel dans le West Sussex pour les extérieurs du château belge
réquisitionné par le haut commandement allemand ; l’école
artistique de Central Martin à King’s Cross pour les intérieurs
du haut commandement ; Hatfield House’s Long Gallery pour
l’importante scène de gala; et One Great George Street à Londres
pour le Ministère de la guerre.
Patty Jenkins avoue qu’étant donné
l’ambiance générale et le look du film, elle était plutôt
inquiète quant à l’époque historique. « Les productions sont
tellement au point pour reproduire cette période historique que le
public a de grandes exigences. » La réalisatrice se demandait ce
qui pourrait différencier les décors de son film et ceux des
autres. Elle a trouvé la réponse dans les œuvres de John Singer
Sargent, peintre de l’époque. « Il avait un sens des couleurs et
de l’éclairage très fort et tout à fait conforme qui plairait
aux sensibilités modernes. Ses œuvres nous ont beaucoup aidés. »
Le directeur de la photographie, Matthew Jensen, confirme qu’il
n’était pas facile de placer Wonder Woman dans l’époque. « Un
film qui se déroule à cette époque à une expression visuelle très
précise, qu’il s’agisse des costumes, des décors ou des
éclairages. Mais le public d’un film à super-héros a des
attentes plus modernes. Alors, comment s’adresser aux deux ? Voilà
notre défi : coller à l’époque tout en la dépassant. Patty
répétait inlassablement qu’il ne s’agissait pas d’un film
d’époque mais d’un film moderne qui a lieu en 1918. » C’est
pourquoi l’équipe a décidé d’éviter les couleurs saturées,
habituellement utilisées pour évoquer la nostalgie, et on fait des
choix plus intenses et modernes. Matthew Jensen a remarqué que John
Singer Sargent avait une approche très moderne à la lumière dans
ses portraits.
« Il utilisait une douce lumière frontale en trois
quarts qui tombe rapidement dans l’obscurité derrière le
personnage. Ça a influencé l’éclairage que j’ai utilisé pour
les visages, nous n’avons pas utilisé beaucoup de contre-jours et
nous avons essentiellement travaillé avec une seule source de
lumière. Une fois notre lumière principale établie, nous avons
expérimenté avec de la couleur dans les ombres et des choses comme
ça. » « Nous avons aussi rapproché les objectifs grands angles
des personnages, ouvrant l’espace autour d’eux, » explique le
directeur de la photo. D’autres techniques et équipements modernes
étaient utilisés comme de hautes prises de vues qui descendent en
contre-plongées et tournent vers le haut, ou des caméras qui
suivent Wonder Woman tandis qu’elle virevolte. « De ce point de
vue, nous n’étions pas cantonnés à une interprétation classique
d’un film d’époque, » conclut le directeur de la photographie.
L’équipe de prises de vues a
bénéficié du Hydrascope Telescopic Crane (grue télescopique haute
de 22 mètres) : elle est unique en son genre au Royaume Uni et il en
existe que 5 dans le monde entier. La grue pèse 7,300 kilos et monte
à 25 mètres lorsque totalement déployée. Elle a une mise à
l’horizontal automatique et peut être activée par une seule
personne et un joystick. La base passe par une porte double
classique, le tout résiste à l’eau et peut être utilisé sous
toute condition météorologique. Le parti pris artistique était de
tourner sur pellicule : Matthew Jensen affirme que « le numérique
est très apprécié mais il n’en n’était pas question pour
nous. Patty aime beaucoup la pellicule, moi aussi. Elle a un poids et
une densité qui n’est pas la même. L’un n’est pas supérieur
à l’autre, c’est juste qu’il en découle des choses
différentes, un autre ressenti. » Et pour du véritable vintage, la
photo «rétro» de Wonder Woman, Steve Trevor et leur équipe au
Veld, le photographe Stephen Berkman a eu recours au collodion
humide, un procédé mis au point au Royaume Uni en 1851.
“Pose l’épée s’il te plait.” –Steve
“Elle ne va pas avec l’ensemble.” –Etta
Gal Gadot/Wonder Woman avait déjà
fait une apparition dans Batman v Superman : l’aube de la justice
et portait une armure dessinée par Michael Wilkinson. De ce fait, il
était impératif de garder les éléments principaux de cette armure
comme la cuirasse, le corset et la jupe. La créatrice de costumes
Lindy Hemming a donc peu modifié. Elle a augmenté les rouges, bleus
et dorés mais moins que dans la version bande dessinée. De plus,
pour faciliter les cascades, Lindy a changé la matière et la
construction du vêtement pour qu’il soit plus léger, plus fluide
et plus confortable pour les scènes d’action. D’autres
ajustements comme une légère doublure en fourrure ont été conçus
pour tenir compte de la météo anglaise hivernale, peu propice au
costume traditionnel de la guerrière amazone. Lindy Hemming a rendu
le costume plus chaud, du moins la partie qui couvre Gal Gadot. Et la
créatrice a aussi créé la belle cape noire en laine d’agneau et
mohair que Diana porte lors de son voyage.
« Je pense que je n’avais pas
anticipé que nous allions tourner un Wonder Woman en Angleterre en
plein hiver, » avoue Gal Gadot en riant. « Nous avions plusieurs
décors et Wonder Woman est toujours légèrement vêtue. Je me suis
dit ‘OK, il fait froid’ mais j’étais tellement déterminée,
tellement concentrée sur le récit que je ne pouvais tout simplement
pas ressentir le froid. Tout au moins pas avant la fin de la journée.
» La conception des gants, des jambières, de la tiare et des
bracelets restent inchangés sauf la matière pour correspondre à
son armure. Le lasso de Hestia a été réutilisé, mais le bouclier
et l’épée ont été modifiés. Le chef accessoiriste Terry Wood
explique que ce fut une décision importante prise par la décoratrice
Anna Lynch Robinson parce que l’épée et le bouclier font partie
intégrante de l’histoire. « Nous n’avions pas le droit à
l’erreur parce qu’ils font partie des éléments qui restent en
mémoire. »
Elevé au grade de ‘Godkiller’ (tueur de dieu), ce
cadeau de Zeus aux Amazones, l’épée de Wonder Woman doit avoir un
look d’un autre monde tout en étant utilisable par un guerrier
humain. La lame était en aluminium couvert de vinyle imprimé et
ensuite trempé dans un bain d’acide et gravé pour lui donner une
patine ancienne. La poignée a été façonnée à la main et moulée
dans de la résine de fibre de verre mélangée à de la poudre de
bronze et de cuivre. Craig Narramore, le modéliste en chef trouve
que le résultat « est une surface qui peut être polie comme tout
métal et sur laquelle on peut mettre du vert-de-gris parce qu’elle
vieillit de la même façon. En plus, c’est un peu plus léger et
nous pouvons créer toutes les épées nous-mêmes plutôt que de les
envoyer en fonderie. »
Il y a eu plusieurs versions de Godkiller
pour les besoins du film : « Des modèles courts, des longs, des
‘slim’, ou uniquement la poignée, » raconte le chef
accessoiriste Terry Wood. « Il y avait des lames et des demi lames
et pareil pour le bouclier. Nous avions des boucliers mous, d’autres
en caoutchouc, d’autres très légers en mousse. Tout dépendait de
la scène et de ce que Patty Jenkins trouvait visuellement juste. »
Le bouclier restait d’un style grec
ancien et géométrique, tel que dessiné par Michael Wilkinson dans
la version originale. Les motifs évoquent l’architecture et le
design du palais à Themyscira. Mais il y avait aussi deux boucliers
pour les effets spéciaux lors des combats de Wonder Woman contre les
allemands: un pour les plans de face et l’autre pour ceux de dos.
Les deux étaient en fibres Kevlar, garnis d’un mécanisme qui
vibre et d’un autre qui lance jusqu’à 48 étincelles. Les effets
spéciaux imitaient les projectiles détournés lorsqu’elle essuie
beaucoup de tirs.
« Nous les contrôlions à distance, » explique
Mark Holt, responsable des effets spéciaux. « Chaque étincelle
était déclenchée individuellement et nous pouvions émettre soit
une séquence d’étincelles (lorsqu’elle est sous une pluie de
tirs), soit une pulsation d’étincelles (pour des tirs plus
sporadiques). » Lindy Hemming, la créatrice de costumes, devait
relever un autre défi : rendre les habitantes de Themyscira forte
mais féminines, et surtout merveilleuses.
« Nous voulions qu’elles
soient visiblement d’un monde antique et très belles mais aussi
libre, physiques et fortes, » se rappelle Lindy. « Et pas
surfaites. Ce sont des femmes ayant une vie simple et belle qui ne
manquent de rien. Je voulais qu’elles aient un look très
décontracté et en harmonie avec leur environnement. » « Ce sont
des gens pratiques, » rajoute Patty Jenkins. « Si elles portent une
cape, c’est pour avoir chaud. La cape ne pouvait donc pas être
trop décorative mais rester belle. »
L’équipe s’est demandée
comment elle ferait pour choisir un vêtement étonnant, puissant
mais pas trop masculin pour évoquer une telle civilisation. Il
fallait aussi intégrer le costume de Wonder Woman qui existait dans
Batman v Superman afin d’assurer une continuité. Lindy Hemming
explique qu’elle a choisi de travailler à l’envers et partir du
principe qu’à un moment, Diana porterait la première armure
Wonder Woman. « Je savais que nous devions créer un monde qui
correspondrait à ce premier costume donc j’ai travaillé avec
Aline pour s’assurer que les armures de Themyscira correspondent. »
Le parti pris adopté était de montrer
l’isolement de Themyscira à travers les vêtements et les armures
des Amazones, comme s’ils « avaient été confectionnés à
l’époque où elles fondèrent la colonie,» explique Lindy
Hemming. « Ces femmes vivent seules sur cette ile depuis des
milliers d’années, de quelles technologies disposaient-elles pour
fabriquer des vêtements et une armure ? »
Lindy et son équipe ont
donc choisi des tissus naturels comme le lin ou la soie, le cuir et
des métaux comme l’or, l’argent, le cuivre et des alliages. Tout
a été confectionné main en utilisant des méthodes artisanales
traditionnelles. Par exemple, les casques des Amazones était en
aluminium et cuivre et sculptés par un armurier. L’armure
corporelle a été faite par deux artistes spécialisés en finitions
de cuir ou de faux métaux. Le cuir est cuit à la vapeur et ensuite
moulé sur des mannequins grandeur-nature fabriqués à partir de
scan des comédiens. Cependant, bien que ce procédé assure une
coupe très précise, les comédiennes connaissaient des changements
corporels suite aux entrainements intensifs nécessaires pour les
rôles.
« Nous avons dû faire beaucoup d’ajustements pour tenir
compte des musculatures qui se développaient, » se souvient Lindy
Hemming. «C’était intéressant de voir comment les différents
corps se développaient selon les morphologies. Sur le même champ de
bataille, il y avait des femmes très musclés et d’autres plus
filiformes et c’était merveilleux de voir que tous ces corps
étaient tous différents mais tous très puissants. »
Pour
faciliter les scènes de combat, les armures devaient posséder de la
flexibilité. Les lacets des corsets en cuir ont été élastifiés
pour permettre la respiration et pour que les différents morceaux
puissent s’articuler ou se rabattre, surtout lorsque les femmes
s’assoient, montent à cheval ou combattent. Et les bretelles
étaient astucieusement maintenues par des aimants décorés en
rivets pour que le métal ne frotte pas trop la peau. Et pour ajouter
de la souplesse. » Une fois les conceptions validées, il fallait
penser à la confection en masse. « La conception n’était que le
début, » explique Lindy Hemming.
« Il fallait ensuite prendre en
compte l’action et le nombre de personnes qui porterait chaque
costume. Il y avait toujours un modèle parfait que nous appelions le
‘héro’, à partir duquel il fallait créer des copies pour les
cascadeurs - mais avec des matières plus souples comme du caoutchouc
ou de l’uréthane. Il fallait aussi faire des modèles qui
résistaient au feu ou à l’eau et bien entendu, tous devaient être
à l’identique. Chaque trace de peinture, chaque pli du tissu
devait être le même pour qu’au montage on ne puisse pas
distinguer un comédien d’un cascadeur. »
Pour les hommes dans le
film, Lindy avait un autre genre de défi : il fallait des
garde-robes distinctes pour chaque personnage (Steve Trevor, Charlie,
Sammy, Le Chef…). Tous leurs vêtements ont été confectionnés
sur mesure avec des tissus de chez Abraham Moon & Sons Ltd., ou
Fox Brothers and Co qui produit des lainages anglais artisanaux. Les
kilts de Charlie ont été faits en Ecosse. Il y a toutefois un
ensemble dans la garde-robe de Diana qui n’est par typiquement
amazonien. A son arrivée à Londres, lors du shopping chez
Selfridges avec Etta, Diana est perplexe devant le code vestimentaire
édouardien. Pour finir, les deux femmes se mettent d’accord sur
une tenue militaire anglaise (qui constituait le premier effort
national à la confection d’un uniforme pour les femmes de
l’armée). D’un point de vue pratique et symbolique, c’est un
camouflage parfait pour Diana, même si elle ne passe toujours pas
inaperçue. Steve Trevor rajoute une paire de lunettes pour parfaire
le déguisement. Plus tard dans l’histoire, Lindy Hemming aura
l’occasion de l’habiller dans une très élégante robe bleue en
soie. « Il y avait beaucoup de costumes à créer pour la partie qui
se passe en 1918, du champs de bataille à la salle de bal, » résume
Lindy Hemming.
“Tu te trompes sur elles. Elles sont tout ce que tu dis…. mais beaucoup plus encore » —Wonder Woman
Après le tournage, Patty Jenkins a
travaillé étroitement avec le monteur Martin Walsh. « Martin et
moi étions tellement complices qu’il pouvait presque lire dans mes
pensées. Il a compris quelle histoire nous voulions raconter et
savait faire en sorte que chaque moment soit lyrique – d’un point
de vue narratif, visuel et musical. Patty Jenkins a fait appel au
compositeur Rupert Gregson-Williams pour transmettre en musique les
qualités de Wonder Woman, au gré de ses apparitions dans le film. «
Patty et moi avons travaillé ensemble pour trouver les thèmes
musicaux du film, » raconte-t-il.
« Elle a une très bonne oreille
et m’a aiguillé très en amont sur des couleurs musicales en
affinité avec les personnages. Wonder Woman est une histoire qui
raconte les origines de Diana: on la rencontre avant même qu’elle
comprenne ses pouvoirs et donc son thème devait refléter son
innocence et sa naïveté. Durant le film, elle se transforme de
jeune fille en femme qui trace son chemin. » Le compositeur a
utilisé de nombreux instruments dans sa partition comme par exemple
“un mélange d’orchestre, percussions du monde et voix pour
Themyscira, et au fur et à mesure que Diana grandissait, j’ai
utilisé un violoncelle électrique et davantage de couleurs
électroniques, » raconte Rupert Gregson-Williams. « A la fin du
film, nous avions un orchestre, un chœur entier, des percussion et
une palette électronique pour exprimer toute la gamme de ses
émotions. » D’après Patty Jenkins, la composition n’était pas
simple mais “Rupert Gregson-Williams était à la hauteur. Il a
relevé le défi et crée un monde de thèmes et de textures qui
coulent de façon naturelle de l’histoire et du personnage. »
Une
icône féministe pour certains, un exemple d’amour, de sagesse et
de justice pour d’autres et une guerrière intrépide qui combat
aux cotés des hommes… Wonder Woman et tout cela et beaucoup plus
encore. Lorsque nous la découvrons, son expérience, ou plutôt son
manque d’expérience, résultent en une soif de découverte et une
passion pour aider les autres. Diana est extrêmement compatissante
et capable de voir le monde avec un esprit de découverte. Elle œuvre
pour le bien parce qu’elle y croit dur comme fer. “Diana est
différente des autres super héros premièrement parce que c’est
une femme, mais principalement parce que son sens de la justice la
rend unique, » explique Gal Gadot.
« Elle veut débarrasser le
monde du mal en luttant contre les méchants et surtout, elle veut
inciter les humains à donner le meilleur d’eux-mêmes. Et elle
accomplit cela à travers l’amour, l’espoir et la grâce. »
Patty Jenkins est d’accord et rajoute: “Si seulement nous
pouvions tous voir le monde à travers les yeux de Diana. Elle voit
le côté obscur du monde mais sait aussi que l’humanité a un
grand potentiel et une grande beauté. Elle a la puissance d’une
déesse, un cœur débordant de compassion et nous voulions lui créer
une histoire riche, pleine et divertissante à laquelle tout le monde
peut s’identifier. C’est une belle aventure et j’espère que
les fans, anciens et nouveaux, l’adoreront ! »
#WonderWoman
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