Action/Thriller/Comédie/Un huis clos décalé, déjanté et assumé, très cool
Réalisé par Ben Wheatley
Avec Brie Larson, Cillian Murphy, Armie Hammer, Sharlto Copley, Sam Riley, Jack Reynor, Babou Ceesay, Michael Smiley, Noah Taylor...
Long-métrage Français/Britannique
Durée : 01h30mn
Année de production : 2016
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Interdit aux moins de 12 ans
Date de sortie sur les écrans britanniques : 31 mars 2017
Date de sortie sur nos écrans : 14 juin 2017
Résumé : Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… pour s’en sortir, il va falloir être malin et résistant.
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait - Un conn*** international (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : Free Fire est le premier long-métrage du réalisateur Ben Weathley que j'apprécie vraiment. Son Free Fire est un film de genre dans l’esprit Tarantino, mais évidemment, à la sauce Weathley. En ressort un huis clos à la sauce délicieusement seventies, décalé et assumé totalement. Ben Weathley garde une cohérence du début à la fin que ce soit au niveau des personnages, des dialogues, de l'atmosphère ou de la mise en scène. C'est barré, tordu et assez drôle. Il y a une bonne dynamique dans ses plans. On suit la trajectoire des balles pour passer d’un camp à l’autre. Sa réalisation est très précise.
L’intrigue est épaisse comme le fil d’un bâton de dynamite, mais le scénario est malin et trouve toujours des raisons pour remettre en route les échanges de coup de feu et relancer le bastringue. Douilles et andouilles se mélangent joyeusement dans cette rencontre de bras cassés avec lesquels on sent dès les premières secondes que les événements vont déraper, méchamment. C’est cruel, sanglant et assez jouissif dans l’ensemble.
Les protagonistes sont si bêtes qu’ils réussissent à être attachants, aidés par le talent des acteurs. Il faut dire aussi que les dialogues sont particulièrement savoureux et mettent en avant le fait qu’en réalité, ces gars sont plutôt à l’aise dans cette configuration foireuse. Les personnalités varient et lorsque deux ou trois d’entre eux ont un demi-cerveau fonctionnel, on se pâme tant ils relèvent le niveau intellectuel de la troupe.
Justine est la seule femme dans cette rencontre. Elle est interprétée par Brie Larson qui est excellente pour jouer la manipulatrice avec délicatesse et discrétion. Justine n’est jamais en reste face à des machos sans cervelles.
Cillian Murphy interprète Chris, le plus posé. Ce rôle lui va très bien. Chris sait ce qu’il veut, mais vouloir n’est pas pouvoir.
Armie Hammer est super dans le rôle d’Ord. Il est cool, beau gosse et en joue bien volontiers. Son charisme impose son personnage physiquement. Il se trouve qu’Ord est aussi le plus compétent du groupe.
Sharlto Copley s’éclate en Vernon. C’est le personnage le plus original et le plus ancré dans les seventies.
Sam Riley dans le rôle de Stevo et Jack Reynor dans le rôle d’Harry sont deux merveilleux idiots revanchards.
Babou Ceesay interprète Martin, une force de la nature qui voudrait que tout se passe bien, mais qui connaît Vernon et sa grande bouche.
Free Fire est un feu d'artifice. C’est un délire parfaitement calibré qui n’est pas tendre avec ses personnages, ce qui fait marrer le spectateur. L’exercice du huis clos trouve ici un nouveau souffle grâce à la réalisation inventive de Ben Wheatley ainsi qu’aux dialogues et situations décalés. N’hésitez pas à aller découvrir cette embrouille au cinéma !
L’intrigue est épaisse comme le fil d’un bâton de dynamite, mais le scénario est malin et trouve toujours des raisons pour remettre en route les échanges de coup de feu et relancer le bastringue. Douilles et andouilles se mélangent joyeusement dans cette rencontre de bras cassés avec lesquels on sent dès les premières secondes que les événements vont déraper, méchamment. C’est cruel, sanglant et assez jouissif dans l’ensemble.
Les protagonistes sont si bêtes qu’ils réussissent à être attachants, aidés par le talent des acteurs. Il faut dire aussi que les dialogues sont particulièrement savoureux et mettent en avant le fait qu’en réalité, ces gars sont plutôt à l’aise dans cette configuration foireuse. Les personnalités varient et lorsque deux ou trois d’entre eux ont un demi-cerveau fonctionnel, on se pâme tant ils relèvent le niveau intellectuel de la troupe.
Justine est la seule femme dans cette rencontre. Elle est interprétée par Brie Larson qui est excellente pour jouer la manipulatrice avec délicatesse et discrétion. Justine n’est jamais en reste face à des machos sans cervelles.
NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
LE FEU AUX POUDRES
FREE FIRE est né de l’amour que porte le réalisateur, scénariste et monteur Ben Wheatley au cinéma d’action depuis toujours. Le cinéaste britannique à qui l’on doit DOWN TERRACE, KILL LIST, TOURISTES, ENGLISH REVOLUTION et HIGH-RISE, confie : « Pour moi, le cinéma d’action, c’est le cinéma à l’état pur. En faisant FREE FIRE, je voulais quelque chose de dynamique, de cinétique, qui joue à fond sur tout ce que j’aime dans un film, en particulier le montage. C’est assez évident, je crois, dans KILL LIST et dans les épisodes de « Doctor Who » que j’ai réalisés. J’ai grandi en admirant les films de Sam Peckinpah et je me souviens d’avoir été frappé en particulier par le montage de LA HORDE SAUVAGE, APPORTEZ-MOI LA TÊTE D’ALFREDO GARCIA et PAT GARRETT ET BILLY LE KID. C’était tout simplement incroyable. »
Ce n’est pas seulement l’influence de ces classiques qui a insufflé au cinéaste le concept de FREE FIRE, mais aussi le gouffre qu’il percevait entre les témoignages de gens ayant réellement participé à des affrontements armés et la façon dont ceuxci sont dépeints dans les films. Ben Wheatley raconte : « J’ai lu énormément de récits de fusillades. En particulier celle restée célèbre dans les annales du FBI qui avait impliqué des agents et des pilleurs de banque à Miami en 1986. Les rapports relataient ce qui s’était passé au coup par coup – c’est le cas de le dire –, qui avait tiré quelle balle, sur qui et quand, les blessures… Ce qui ressortait, c’était l’impression de chaos et d’horreur. Ces types étaient surentraînés et il semblait que personne n’était arrivé à tirer droit... C’est complètement fou de lire ça et ce témoignage m’a hanté pendant longtemps, au point que j’ai eu envie d’en faire un film. Quand vous étudiez les transcriptions des témoignages et les rapports balistiques, vous comprenez qu’on ne meurt pas forcément tout de suite quand on a été touché ailleurs que dans les organes vitaux. « Un autre point important, c’est que dans le cadre d’échanges de coups de feu, la plupart des tireurs ne sont pas très bien entraînés. Je me suis intéressé à ce que cela donne dans la réalité – tout en restant bien sûr dans un cadre divertissant. »
Pour FREE FIRE, Ben Wheatley revient sous la bannière Rook Films, après s’en être écarté provisoirement pour réaliser son adaptation plébiscitée par la critique de HIGH-RISE d’après le roman de J.G. Ballard I.G.H. – il a travaillé sur ce film avec le producteur Jeremy Thomas et y dirigeait Tom Hiddleston, Jeremy Irons et Sienna Miller. Le cinéaste retrouve donc Andrew Starke, qui avait produit tous ses précédents films. FREE FIRE représente le projet le plus ambitieux de Rook Films à ce jour et vient s’ajouter à une longue liste de films outre ceux de Ben Wheatley, aussi uniques et intéressants que THE DUKE OF BURGUNDY de Peter Strickland, AAAAAAAA ! de Steve Oram et dernièrement, THE GREASY STRANGLER de Jim Hosking.
LES TIREURS
Le casting est un élément clé du film. Ben Wheatley déclare : « Plusieurs facteurs sont entrés en jeu dans le choix des acteurs. Tout d’abord, je voulais travailler avec Cillian Murphy. Nous nous étions rencontrés pour discuter de ce que nous pourrions faire ensemble et j’ai essayé de développer un rôle qui soit un bon personnage pour lui. J’ai donc écrit le rôle spécialement à son intention. » Cillian Murphy a été le premier à rejoindre le projet, et une fois cette pièce maîtresse en place, le casting s’est déroulé rapidement. Chaque nouvel acteur nourrissait le scénario, qui évoluait pour coller au mieux au profil de son interprète et capitaliser sur les qualités propres à chaque comédien et comédienne.
Ben Wheatley explique : « Le personnage de Michael Smiley, Frank, a lui aussi été écrit précisément pour lui, et je ne crois pas qu’on aurait pu prendre un autre acteur pour ce rôle. J’avais déjà dirigé Michael dans DOWN TERRACE, KILL LIST et ENGLISH REVOLUTION. » « Pour les autres acteurs, poursuit-il, nous avons procédé à un casting en bonne et due forme. Amy Jump et moi avions beaucoup aimé LONE RANGER, NAISSANCE D’UN HÉROS et nous avons contacté Armie Hammer, qui a dit oui. C’était génial ! Nous avons réécrit le rôle au fur et à mesure du tournage, pour le modeler à l’image d’Armie. » « J’ai toujours admiré ce que faisait Sharlto Copley, il est arrivé tard sur le film mais là encore, nous avons modifié le rôle pour lui, et on en a fait un SudAfricain. »
« Nous avons eu un entretien avec Sam Riley via Skype, c’est un acteur brillant, je le vois comme un jeune John Hurt. » « Quant à Brie Larson, elle vient compléter un casting brillant, c’est un énorme atout pour nous et pour le film. Je l’ai rencontrée, c’est quelqu’un de formidable ; je connaissais certains de ses films et je la trouvais excellente. On avait entendu parler de ROOM à l’époque, on n’en entendait que du bien, mais on ignorait encore à quel point le film était bon et combien Brie était époustouflante. D’ailleurs, elle a remporté l’Oscar ! »
Avec un tel casting, FREE FIRE est en mesure d’explorer des thèmes plus profonds que ne le laisserait supposer le cadre d’un « film de fusillade ». Ben Wheatley explique : « On se fait tous une certaine idée de soi-même, mais on a rarement l’occasion de la mettre à l’épreuve. On peut se croire un vrai héros avant que les difficultés ne vous révèlent comme un lâche de première catégorie ! Ou on peut se considérer comme quelqu’un de gentil alors qu’en réalité, tout le monde vous trouve méchant. Je trouve passionnant d’observer ces personnages dont toute l’existence est concentrée, condensée et réduite à de tout petits actes très simples. « Vais-je arriver à ramper jusque là-bas ? Puis-je monter ces escaliers et arriver en haut vivant ? Arriverai-je à atteindre le téléphone ? » C’est ce qui a guidé ma démarche : de micro décisions qui entraînent de terribles conséquences. »
Il était important pour le réalisateur que la souffrance et le châtiment soient infligés à tous les personnages : « Il fallait tous les ramener au même niveau face à l’épreuve, et leur supprimer la possibilité d’y échapper ou de s’enfuir. Il n’est pas impossible de blesser quelqu’un lors d’une fusillade, mais tuer réellement, c’est une autre paire de manches. »
L’ÉPOQUE
FREE FIRE se passe dans les années 1970. Pas seulement parce que Ben Wheatley souhaitait rendre hommage aux grands films d’action de l’époque, mais aussi parce que ce cadre temporel prive les personnages des technologies modernes qui causent certaines difficultés aux thrillers actuels, comme l’explique Ben Wheatley : « Le film se passe avant les téléphones mobiles, et c’est là que ça se joue : ils ne peuvent pas appeler à l’aide. Impossible de prévenir l’extérieur. Cette histoire ne pouvait fonctionner qu’avant 1990 environ. » « Et puis il y a aussi d’autres facteurs, comme l’histoire du cinéma ou le contexte socio-politique – des notions intéressantes qui, même si elles ne sont pas le thème principal, sont présentes en sous-texte. Je voulais m’écarter de cette image ultra classique des criminels et de la mafia bien trop théâtrale véhiculée par le cinéma, qui a moins de sens aujourd’hui qu’à l’époque. Aucun de ces personnages n’est un stéréotype, ce sont des hommes d’affaires ou des intermédiaires qui opèrent au niveau international. Je ne voulais pas de déjà-vu, aucun de ces clichés des films de genre usés jusqu’à la corde. Ce film, comme ses personnages, est particulier. »
UN TOURNAGE ET DES COUPS DE FEU
Le film a été tourné durant six semaines dans un entrepôt de la banlieue de Brighton. Cet endroit vaste et vide a été décoré pour paraître abandonné, en mauvais état et dangereux. Mais même s’il s’agissait de débris factices répandus partout, les acteurs ont quand même dû passer plusieurs semaines à ramper sur le sol dur parmi toutes sortes d’objets, caisses, planches et déchets divers. Et pour encore plus de réalisme, la décision a été prise de ne pas avoir recours aux effets numériques. Les effets spéciaux physiques ont donc été réalisés sur le plateau, au moment des prises de vues.
Ben Wheatley détaille : « Je dirais que les effets sont à 99 % des effets physiques, car le seul moment où nous avons utilisé des effets numériques, c’est lorsque ça se passe trop près des acteurs pour garantir leur sécurité. Ça concerne un ou deux tirs, le reste est entièrement vrai. Nous avions quelque chose comme 500 explosions pyrotechniques et 6000 tirs de munitions. Il a fallu aussi ponctuellement ajouter ou remplacer l’éclair à la bouche du canon parce que la caméra n’avait pas pu le capter, même s’il était réel. Mais c’est resté exceptionnel. Nous avons fait le plus de choses possibles en vrai. »
Le producteur Andrew Starke précise, en laissant planer un certain mystère : « Nous tournions près d’un supermarché en activité. Les effets pyrotechniques et les explosions n’ont pas dérangé le voisinage… du moins pas pendant le premier mois de tournage ! »
Le tournage a nécessité une préparation minutieuse. « C’est obligatoire avec ce genre de films, explique Ben Wheatley, il y a quantité de choses à régler, il faut fabriquer et placer des explosifs dans le décor, parsemer les éclats et les impacts des balles…. Nous avions tout storyboardé avec précision, nous avons fait des maquettes du décor, avons marqué les cibles, vérifié les lignes de mire, les emplacements des acteurs et des caméras, etc. Le film a été pratiquement entièrement tourné dans l’ordre chronologique. »
LA MUSIQUE
Pour la musique de FREE FIRE, Ben Wheatley s’est tourné vers le duo formé par Geoff Barrow et Ben Salisbury, qui venait d’écrire la musique de EX MACHINA et avait précédemment signé une musique originale peu conventionnelle pour DREDD qui n’avait finalement pas été utilisée. « J’avais fait appel à Portishead, le troupe de Barrow pour HIGH-RISE et j’avais adoré ce qu’ils avaient fait pour EX MACHINA. Pour FREE FIRE, nous leur avions demandé d’écrire quelque chose avant le tournage, ce qui nous a été très utile parce que nous avons pu faire écouter la musique lors des rendez-vous où on pitchait le film, pour faire comprendre le ton général du projet. Une grande partie du film n’est pas accompagnée de musique, alors quand on en entend, elle prend vraiment le dessus et est très efficace. »
SCORSESE POUR PRODUCTEUR EXÉCUTF
Atout inattendu pour le film, Martin Scorsese en est l’un des producteurs exécutifs avec son associée Emma Tillinger Koskoff. Ben Wheatley commente : « C’est tout bonnement extraordinaire. Quand Martin Scorsese tournait HUGO CABRET, il s’est intéressé à plusieurs films britanniques, dont KILL LIST. Nos agents respectifs sont entrés en contact, et j’ai pu aller le voir à New York. Il est exactement tel qu’on se l’imagine : une boule d’énergie, une culture cinématographique époustouflante, un dieu du cinéma et le plus grand cinéaste vivant. Lorsque le projet de FREE FIRE a vu le jour, on lui a envoyé le scénario. Il a aimé, il a souhaité participer. Il nous a offert ses précieux conseils d’un bout à l’autre. Et tout ce que je peux dire, c’est qu’il avait toujours raison ! »
Textes des notes de production: Coming Soon Communication
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