samedi 2 juillet 2016

COMME DES BÊTES


Animation/Comédie/Très mignon, un super divertissement familial

Réalisé par Yarrow Cheney & Chris Renaud
Avec les voix en version originale de Louis C.K., Eric Stonestreet, Kevin Hart, Lake Bell, Albert Brooks, Ellie Kemper, Bobby Moynihan, Hannibal Buress, Jenny Slate, Dana Carvey, Tara Strong...
Avec les voix en version française de Philippe Lacheau, François Damiens, Willy Rovelli, Florence Foresti...

Long-métrage Américain
Titre original : The Secret Life of Pets
Durée: 01h27mn
Année de production: 2016
Distributeur: Universal Pictures International France

Date de sortie sur les écrans américains : 8 juillet 2016
Date de sortie sur nos écrans : 27 juillet 2016


Résumé : La vie secrète que mènent nos animaux domestiques une fois que nous les laissons seuls à la maison pour partir au travail ou à l’école.

Bande annonce (VOSTFR)


Bande annonce (VF)


Ce que j'en ai pensé : La projection de COMME DES BÊTES débute par un court métrage intitulé MOWER MINIONS (MINIONS EN HERBE). Les minions reviennent ici faire des bêtises en cascade pour notre plus grand plaisir. C'est une bonne entrée en matière qui fera rigoler les enfants et les parents.





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D'un point de vue animation et création des personnages, COMME DES BÊTES est une réussite ! L'animation est fluide et riche en détails. On en oublie qu'il s'agit de personnages animés. Les personnalités des animaux sont bien définies et correspondent à l'espèce qu'ils représentent. On s'amuse de retrouver certains traits des animaux de compagnie qu'on a pu avoir ou croiser. Les animaux sont très attachants, on suit leurs aventures avec plaisir. Les voix des acteurs en version originale sont en parfaite adéquation avec les personnages qu'ils interprètent. 




C'est sûr, il y a du craquage en vue pour Pompon, le lapin particulièrement retors et totalement délire.



Le temps passe vite. Le film est énergique, amusant et très sympathique. La 3D est bien utilisée à plusieurs reprises pour appuyer l'action. Les chansons sont entraînantes et joyeuses. J'ai particulièrement aimé les scènes de vue sur New York, elles sont magnifiques. 


Seule l'histoire peine un peu, à mon avis. Les réalisateurs Yarrow Cheney & Chris Renaud cherchent à traiter trop de sujets en peu de temps. Il y a une impression d'éparpillement. De plus, j'ai eu le sentiment qu'ils n'allaient pas au bout du traitement, je suis restée un peu sur ma faim. Par exemple, parler de la cause animale (animaux maltraités, abandonnés...) est une super idée et une occasion en or, mais le sujet au fond reste survolé dans cette histoire. Visiblement les réalisateurs ont choisi de rester sur un registre plutôt enfantin. La cible étant avant tout les enfants, cela a du sens. Cependant, des niveaux de lecture plus appuyés auraient destiné ce long-métrage d'animation autant aux adultes sans enfants qu'aux enfants avec leurs parents.

Reste que les parents passeront tout de même un très bon moment devant ce film d'animation super mignon, enlevé et aux personnages ultra attachants. Quant aux enfants, c'est sûr, ils vont adorer et ils auront bien raison. COMME DES BÊTES est un super divertissement familial que je vous conseille absolument.


NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

L’HISTOIRE

Max mène une vie paisible dans une relation qu’il considère idéale avec sa maîtresse Katie, jusqu’au jour où cette jeune femme au grand coeur ramène à la maison Duke, un chien abandonné. Devant ce gros bâtard totalement dépourvu d’éducation ou du moindre raffinement, qui ravi d’avoir retrouvé un foyer prend non seulement ses aises, mais se comporte comme s’ils avaient élevé les cochons ensemble, Max reste sans voix.

Bien décidé à défendre son territoire, il mène la vie dure au pauvre Duke, qui dans le fond n’est qu’un bon gros chien n’ayant pas eu beaucoup de chance jusqu’ici. Duke ne comprend pas l’attitude de Max et en déduit qu’il cherche à se débarrasser de lui. Mais une chose est sûre : il ne retournera pas à la fourrière à laquelle il vient tout juste d’échapper. Il va falloir agir et vite. Mais tout se complique dans les rues de New York où en cherchant à échapper à une bande de chats de gouttière belliqueux, ils sont ramassés par la fourrière. En route, leur fourgonnette est attaquée par Pompon, un lapin blanc qui appartenait jadis à un magicien. Désormais chef d’un gang d’animaux injustement abandonnés, il règne en justicier sur la ville et tente une intervention musclée pour libérer un de ses camarades prisonnier de la fourgonnette. Saisissant leur chance Max et Duke le persuadent de les libérer et se retrouvent recrutés malgré eux dans ce qui est en fait une véritable armée : Les Frères des Gouttières. Ces laissés pour compte, trompés et déçus, forcés à vivre dans les égouts de la ville, sont bien décidés à rendre la monnaie de leur pièce aux humains.

Mais dès que Les Frères des Gouttières se rendent compte que nos deux amis sont en fait des traîtres à leur cause en leur qualité d’animaux domestiques vivant dans l’amour et l’abondance, ils n’auront de cesse de les poursuivre jusque dans les moindres recoins de la ville.

Afin de retrouver leur vie d’avant Max et Duke doivent se sortir de ce mauvais pas et rentrer chez Katie avant le dîner afin de laisser derrière eux cette journée pour le moins riche en rebondissements.

L’IDÉE

CHRIS MELEDANDRI, le fondateur et président d’Illumination Entertainment, qui a fait de sa maison de production une des plus recherchées du moment, nous révèle comment est née l’idée de COMME DES BÊTES.

“En fait pour le film je me suis servi de tous les animaux de compagnie de ma famille. J’ai vécu avec un chat, des chiens et un oiseau, et je me suis apperçu qu’ils constituent un capital affectif énorme. Dès qu’on rentre à la maison, leur joie à notre simple vue, nous inciterait presque à nous demander si ils n’ont pas fait de grosses bêtises pendant notre absence et si ils n’exagèrent pas un peu pour nous donner le change. C’est une question que tout le monde s’est posée un jour. Dès lors j’ai commencé à les observer sous cet angle. Que j’imagine cette vie, ou qu’elle soit réelle ne fait aucune différence. L’important c’est sa richesse. Qu’est ce qu’ils peuvent bien fabriquer quand nous avons le dos tourné ? “

Depuis Los Angeles, Chris Meledandri dirige Illumination Entertainment en Californie, et Janet Healy son antenne française Illumination Mac Guff, à Paris. COMME DES BÊTES est le fruit d’un travail d’équipe. Tous deux travaillent main dans la main et la seconde de Chris Meledandri nous confie : “en fait on projette énormément de choses sur nos animaux domestiques, on leur prête des sentiments qui sont les nôtres parfois. Et du coup on ne peut s’empêcher de se demander comment ils se comportent en notre absence“.

Une fois l’idée lancée, ils se sont tournés vers leurs scénaristes de prédilection, avec lesquels ils travaillent depuis la création de la société. Chris Meledandri nous confie : “il me suffit de regarder chacun des personnages du film, que ce soit dans leur stylisation ou dans leur inspiration, pour retrouver immédiatement la patte de CINCO PAUL & KEN DAURIO. Avec l’aide de BRYAN LYNCH qui synchronisait l’écriture, ils ont récolté les expériences personnelles de chacun et les ont transformées en une véritable oeuvre artistique. Il faut dire qu’ils ont fourni une sacrée matière première“. Les deux auteurs nous expliquent que la première idée qui leur est venue était celle d’un chien qui regarde son maître partir et qui, dès que la porte claque, jette le contenu de sa gamelle à la poubelle et va directement dans le frigo chercher quelque chose de meilleur à manger.

Ensuite si faire rire les spectateurs était le but initial du film, il fallait trouver comment les émouvoir. Au final ce film est un véritable hommage à l’amour exclusif que nous portent nos compagnons qu’ils aient quatre pattes ou deux ailes. Qu’importe ce qu’il leur arrive, les risques qu’ils prennent ou les ennemis qu’ils rencontrent, ce qui importe c’est d’être fidèle au poste pour le retour de son maître. Quel que soit le niveau d’intensité de leur vie quand ces derniers ont le dos tourné, leur retour reste LE point stratégique et culminant de la journée. Chris Meledandri va un peu plus loin et nous explique qu’ils ont voulu corser un peu les choses en introduisant un rival : "en fait la réaction de Max face à l’arrivée de Duke est un peu calquée sur celle de mon fils qui, à l’âge de 9 ans, quand nous sommes rentrés de l’hôpital, ma femme et moi avec un bébé dans les bras, a du se dire : “«Mais il vient d’où lui ? Qui lui a permis de s’installer ici ? Ma vie allait très bien avant… je n’ai pas l’intention de partager un bonheur si parfait!»".

Ils ont décidé de situer l’action dans un immeuble où il y avait beaucoup d’animaux, imaginant qu’une fois leurs maîtres respectifs partis, ils se retrouvaient tous pour faire la fête, cancaner à gogo, boire l’eau des toilettes… des choses qu’ils ne feraient jamais en leur présence. Comme à chaque fois, ils commencent par déterminer et situer les personnages, pour ensuite raconter une histoire.

LES RÉALISATEURS

CHRIS RENAUD, le réalisateur du film, fait également partie de l’équipe d’Illumination Entertainment depuis toujours. Avec Chris Meledandri, ils se sont rencontrés à la Fox alors qu’il y travaillait comme story boarder et que Meledandri était directeur de l’animation. C’est ce dernier qui lui a alors donné sa chance et permis de transformer l’essai en tant que réalisateur sur le court-métrage Il Était Une Noix (Chris Renaud & Mike Thurmeier, 2006) où on peut suivre les aventures de Scrat l’écureuil de L’ÂGE DE GLACE à la poursuite de sa fameuse noisette. Ils ne se sont pas quittés depuis. Leurs efforts ont fini par porter leurs fruits en 2010 à la sortie de MOI MOCHE ET MÉCHANT (Chris Renaud & Pierre Coffin).

Un film d’animation est un véritable travail de groupe. Il s’agit de réunir le talent de centaines de créatifs pour former une chaîne où chaque maillon est d’une importance cruciale. Il faut non seulement les guider, et les inspirer, mais également harmoniser leur travail afin que le film soit totalement homogène et l’expression d’une même pensée. Et puis il faut que le film reste ludique, instructif, émouvant… et finalement unique en son genre. C’est le travail de Chris Renaud. Il est rejoint par YARROW CHENEY qui était directeur artistique sur son deuxième long métrage, LE LORAX (en co réalisation avec Kyle Balda en 2012). À l’instar de ce qu’il avait fait avec Chris Renaud, Meledandri, a su lui faire confiance et lui donner sa chance en tant que réalisateur. 

L’essai fut transformé avec PUPPY (Yarrow Cheney & Bruno Dequier, 2013), un des courts-métrages les plus drôles de chez Illumination Entertainment.

À propos du film, Chris Renaud nous explique qu’il voulait donner un ton résolument moderne et contemporain à une situation surannée : la fidélité domestique. Qu’importe que vous partiez deux jours, deux heures ou deux secondes, le retour à la maison est toujours l’occasion d’un pic de joie incommensurable pour nos compagnons poilus. Et ce, peu importe la durée de votre absence. L’illustration parfaite en est peut-être Katie qui est le centre de l’univers de Max. Il est persuadé qu’en dehors des moments qu’ils passent ensemble la vie de sa maîtresse est aussi inutile que la sienne. 

“Chaque animal possède son caractère propre, et on ne peut s’empêcher d’y voir des ressemblances avec ceux des humains. Et quand on part au travail tous les jours, ce sont eux qui gèrent la maison. Il était alors facile d’imaginer que, tout comme nous, ils ont leurs petites habitudes“ ajoute Yarrow Cheney qui lui aussi est un familier des animaux de compagnie.

Si Chris Renaud, en sa qualité d’ancien story boarder, est un as de la précision, du rythme et du timing, avec une sensibilité comique à la limite de l’irrévérence, Yarrow Cheney lui, vient des arts appliqués et possède un sens artistique de l’esthétique et de la colorimétrie. En sa qualité de peintre, il est capable de saisir la sensibilité des lieux comme des personnages. À eux deux ils formaient la combinaison parfaite. Afin de saisir le point de vue des animaux, il a fallu se mettre à leur hauteur, et s’il y a des plans vertigineux en perspective, le film est également truffé de cadres subjectifs du point de vue de l’animal. Ils n’ont pas voulu faire trop d’anthropomorphisme, et se sont attachés à bien retranscrire les caractéristiques totalement animales de chaque personnage. Pour ce faire ils ont étudié minutieusement les différentes manières dont chaque animal pouvait se mouvoir, bouger ses membres, ou réagir dans des situations précises. C’est ainsi qu’ils ont su saisir ces moments d’alertes intenses chez les chiens qui peuvent être immédiatement distraits par un vol de papillon qui les précipite dans une tout autre direction.

Le but est que chacun reconnaisse les caractéristiques de son propre animal de compagnie, et puisse rire de ces ressemblances. Il n’était pas question de les humaniser en les faisant marcher sur deux pattes ou de les habiller comme des humains. Il était primordial qu’ils restent des animaux à part entière. La frontière était ténue. “Dès que les personnages s’humanisaient un peu trop, on risquait de perdre le fil“ développe Chris Meledandri : “ce qui importait vraiment c’était que le spectateur puisse y croire. Tout est basé sur la manière dont nous envisageons nos petits compagnons, c’est là que réside la magie du film : cet espace ténu où notre imagination peut s’emballer parce qu’elle est justement ancrée à quelque chose de fondamentalement crédible et vraisemblable. Bien sûr chaque personnage du film s’exprime comme vous et moi, et l’important était donc que son attitude soit la plus proche du réel et immédiatement identifiable afin de faire passer leur langage humain pour une simple convention de principe. C’est là-dessus que le travail de toute l’équipe s’est concentré : mettre en avant les comportements, la gestuelle et la psyché de nos petits compagnons afin qu’ils soient immédiatement identifiables et donc familiers“.

LES PERSONNAGES

Quand il a fallu se mettre à la recherche des comédiens qui doubleraient le film, l’équipe s’est vite apperçu qu’ils n’auraient pas trop de mal à convaincre leurs interlocuteurs. “Tout le monde adore les animaux. L’amour inconditionnel est leur caractéristique fondamentale et on les aime inconditionnellement”, nous rappelle Chris Meledandri.

À l’instar de Steve Carell qui avait déjà travaillé sur MOI MOCHE ET MÉCHANT, c’est Louis C. K. cette fois qui prête son enthousiasme à Max, tandis que Kevin Hart apporte un côté complètement fou à Pompon, et Eric Stonestreet une humanité fantastique à Duke. L’antagonisme entre Duke et Max est le coeur du film, et leur journée se transforme en quête initiatique à la fin de laquelle ils sont unis comme deux frères. Les deux comédiens n’ont pas toujours enregistré ensemble et leurs prestations comportaient beaucoup d’improvisations. Grâce à leur talent cela ne se ressent pas du tout à l’écran.

Chris Renaud précise que si les personnages sont dessinés après que les acteurs ont interprété les rôles, ils ne sont pas basés sur leurs caractéristiques physiques, mais bien vocales. “On travaille vraiment en fonction du son. Les voix ont des inflexions qui leurs sont propres et qui en disent long sur leurs émetteurs, alors forcément leur personnalité finit toujours par transparaitre un peu dans le processus d’animation”.


MAX - Louis C.K. : Max est un Jack Russel fidèle gâté qui réussira à trouver le chemin de la bravoure avant celui de la maison.

C’était la première fois que le comédien prêtait sa voix à un personnage de film d’animation. Chris Meledandri et Chris Renaud ont toujours adoré le travail de ce comédien qu’on ne présente plus et ils ont pris un plaisir sans nom à créer un personnage à la hauteur de son talent.


DUKE - Eric Stonestreet : Duke, est un bon grand et gros bâtard à poils longs, qui a été sauvé de la fourrière par Katie et va faire partie intégrante de la famille… que Max le veuille ou non. Eric Stonestreet est totalement à l’image de son personnage, un grand gars avec un gros coeur. Sa voix dégage une chaleur sans pareille qui combinée à l’écriture et au graphisme de son personnage fonctionne parfaitement à l’écran.


POMPON - Kevin Hart : Ce lapin aussi mignon que complètement azimuté, a mis sur pied une armée, Les Frères Des Gouttières, composée d’animaux injustement abandonnés. Il est adorable au-delà du raisonnable mais totalement ravagé.

C’est un des personnages les plus dingues qu’Illumination ait jamais créé et cela tient à l’incroyable énergie de son interprète. Pompon est un filou à l’apparence d’une adorable créature, et ce mélange est un cocktail détonnant, plein de nuances auxquelles s’ajoute également le fait qu’il est capable de péter un câble en une nano seconde. La performance de Kevin Hart était tout simplement bluffante. Brian Lynch ajoute : “Pompon, comme son interprète, est une force de la nature. Kevin est capable de transformer une ligne de texte en un monologue qui en plus va être 10 fois plus drôle que ce que vous aviez écrit initialement. Il est phénoménal”.

KATIE - Elie Kemper : Katie est la maitresse de Max, elle veut sauver le monde entier, un chien après l’autre.

C’est un personnage qui n’était pas évident à interpréter dans la mesure où on ne la voit qu’au début et à la fin du film. Contrairement aux autres on ne la suit pas, on n’apprend pas grand chose sur elle, et il a fallu tout le talent d’Elie Kemper pour réussir à lui donner un véritable relief. Chris Meledandri souligne bien que “son rôle est crucial : elle c’est nous. C’est à elle que le public va pouvoir s’identifier. Et il fallait qu’elle puisse le conquérir d’emblée. Ellie possède ce petit supplément de charme qui fait que dès qu’elle entre quelque part tout le monde peut ressentir sa gentillesse et sa chaleur humaine”.


OZONE - Steve Coogan : Un chat de gouttière arrogant, aussi minable à l’extérieur qu’à l’intérieur. 


TIBERIUS - Albert Brooks : Ce faucon solitaire à queue rouge possède une intelligence aussi acérée que ses serres. C’est une des interprétations les plus mémorables du film. Un prédateur aussi dangereux qu’incisif et rapide comme l’éclair. Comme son interprète, qui n’a cessé d’impressionner toute l’équipe par la vitesse à laquelle il intégrait les indications et la virtuosité avec laquelle il renchérissait. C’est lors d’un déjeuner que l’acteur avait confié à Chris Meledandri son envie de travailler avec lui. Une suggestion qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.


PAPY - Dana Carvey : est un vieux basset qui a trainé ses pattes ridées dans toute la ville dont il connaît les moindres recoins. À l’instar de son personnage, Dana Carvey a tout fait. Celui qu’on appelle l’homme aux plus de 1000 personnalités avait déjà travaillé avec Chris Meledandri et ils se sont retrouvés avec un plaisir non dissimulé. Brian Lynch ajoute : “non seulement quand je lui donnais des dialogues il les interprétait à la perfection, comme s’il avait répété pendant des heures, mais en plus il les modifiait systématiquement et presque inconsciemment pour les rendre encore plus efficaces. Il est tout simplement impressionnant”. 


MEL - Bobby Moynihan : Cet enthousiaste Carlin, pourrait être un redoutable tombeur s’il ne se comportait pas comme le ravi de la crèche.

Chris Meledandri nous explique : “ce n’est peut être pas une lumière mais son sens de l’allégeance le rend juste adorable. Le graphisme du personnage additionné au timbre de Bobby, qui est un acteur complètement hystérique, est juste irrésistible”.


BUDDY - Hannibal Buress : est un long teckel sarcastique, mais il est toujours le premier arrivé, et toujours le dernier à partir. Ce personnage tenait initialement moins de place dans le film. Mais la présence de l’interprétation d’Hannibal Buress en a fait un référent incontournable : la voix de la sagesse.


CHLOÉ - Lake Bell : Cette grosse chatte ne perd jamais sa flegmatique indifférence… à moins que vous n’ayez quelque friandise sous la main.

La tâche de Lake Bell était délicate dans la mesure où son personnage symbolise l’ensemble de la race féline : légèrement condescendante, d’une intelligence redoutable, elle ne daigne porter attention qu’à ce qui l’intéresse. Mais en dépit de cela beaucoup de gens s’évertuent à aimer les chats et savent ou du moins espèrent que c’est réciproque.


GIDGET - Jenny Slate : Naïve mais courageuse cette femelle Spitz nain, dite également Loulou de Poméranie, sous ses airs de boule de poils immaculée est avant tout un vrai boulet de canon et l’admiratrice secrète de Max.

La comédienne a donné un tour inattendu à la personnalité de cette chienne fleur bleue. Là où on l’attendait douce et délicate elle fait preuve d’un courage et d’une ténacité hors du commun.


NORMAN - Chris Renaud : Ce cochon d’Inde qui plane complètement possède une cervelle de la taille d’un haricot, dont il n’utilise généralement que 50%.


SWEETPEA - Cette perruche qui ne connait pas la peur ne compte que sur ses deux ailes.


LEONARD : Un caniche royal complètement punk sous ses airs mondains. On peut vivre dans luxueux appartement avec terrasse et avoir un goût prononcé pour le hard rock.


TATTOO - Michael Beattie : Ce cochon grassouillet tatoué de la tête au pied par son ancien maître est le second de Pompon.


RIPPER : C’est le genre de chien qui mord avant d’aboyer. Tout en muscles et en crocs, il est prêt à mettre en pièce quiconque s’opposerait à ses Frères Des Gouttières.


CROCODILE : Le nombre de ses écailles n’a d’égal que sa soif de vengeance.


DRAGON : Un animal littéralement à sang froid.

COMME DES BÊTES

Pour pouvoir créer les personnages, les membres de l’équipe ont commencé par réunir leurs anecdotes à propos de leurs propres animaux de compagnie. Chris Meledandri nous raconte : “j’ai moi même deux chiens et un oiseau, et je les ai souvent épiés pour voir ce qu’ils faisaient une fois la porte claquée. Dès notre départ ils foncent dans la cuisine sautent sur la table et la lèchent jusqu’à la dernière miette. Ensuite ils foncent dans la chambre à coucher et font la sieste sur les oreillers. Il y a une drôle d’interaction avec notre oiseau, que je n’ai pas très bien saisie. En revanche les rapports avec les chiens du voisin sont évidents et incluent une bonne dose de complot. Si on leur en donne l’occasion ils fichent immédiatement le camp et pendant 3 bonnes heures vous vous faites un sang d’encre en vous demandant ce qu’ils peuvent bien faire“.

Chris Renaud s’empresse d’ajouter “dans ma famille on a eu tous les animaux domestiques possibles et imaginables, du Setter Irlandais à la tortue en passant par le chat, le lézard, le cochon d’inde, les rongeurs, ou le poisson. Mais ils ne sont pas la seule source d’inspiration du film. Tout le monde y est allé de son expérience et de ses observations“.

En réunissant leurs anecdotes, ils se sont aperçus que parmi les comportements de nos petits amis se dégageaient des traits universels communs à tous. C’est précisément ce sur quoi toute l’équipe s’est concentrée afin que chaque spectateur puisse retrouver son propre petit compagnon à travers les personnages du film.

L’autre stade créatif incontournable est l’observation attentive des expressions et de la gestuelle animale. BRUNO CHAUFFARD, qui dirige les effets numériques, nous explique qu’il faut à peu près six mois pour saisir, retranscrire et animer la gestuelle d’un personnage. Au même titre que l’inspiration, le story bord joue un rôle crucial dans le processus créatif. KEN SCHRETZMANN, le monteur nous explique que le story board est l’ADN du film. Du stade de la création des scènes, et de leur animation jusqu’au montage, le but à atteindre est très clair, grâce au story board.

Les personnages du film sont donc un habile mélange des animaux domestiques de tous les membres de l’équipe et du fruit de l’imagination de celui qui est en charge de la direction visuelle du film, ERIC GUILLON. Mais la voix des comédiens a changé beaucoup de choses. Par exemple Pompon, qui est le mélange improbable d’un petit lapin blanc avec la voix de Kevin Hart avait d’abord été envisagé comme un leader, un peu plus grand que nature, mais très vite ils se sont aperçu que d’en faire une minuscule chose adorable était beaucoup plus intéressant.

ANIMER LES PERSONNAGES

Bien sûr la crédibilité est la clef de voûte des personnages du film, mais il est impossible de ne les traiter que comme des animaux. Chaque personnage a le comportement d’un animal de compagnie, mais pense et parle comme un être humain. C’est ce petit détail qui permet au spectateur de s’identifier et de s’amuser pendant tout le film.

Chaque étape de la création et de l’animation était chapeautée avec une grande précision par la productrice Janet Healy. ‘‘Sous la houlette de Janet et JACQUES BLED le PDG de Mac Guff à Paris, le studio, dont nous avons fait l’acquisition et qui est devenu Illumination Mac Guff, est le mieux dirigé que je connaisse’’ nous confie Chris Meledandri, ‘‘C’est en tous cas le studio le mieux dirigé avec lequel j’ai eu le plaisir de travailler’’.

En charge de la direction visuelle et créateur des esquisses des personnages, ÉRIC GUILLON, se basant sur les attentes et les conversations avec la production, arrive à chaque fois à les surprendre avec des personnages complètement inédits. Après le story-board et les croquis des personnages vient l’étape de la mise en scène.

Le lay out, c’est le travail de REGIS SCHULLER. C’est le premier stade de l’animation à part entière : la mise en place des personnages dans leur environnement en 3 dimensions. Vient ensuite l’animation des personnages. JULIEN SORET ET JONATHAN DEL VAL nous expliquent qu’ils décident de la stylisation et du graphisme des personnages. C’est ainsi qu’ils affinent l’aspect animal en s’appuyant sur des races spécifiquement reconnaissables, afin qu’ils soient immédiatement identifiables et d’autant plus familiers. Les effets spéciaux achèvent ensuite de donner de la crédibilité à l’environnement où évoluent les personnages. C’est le travail de SIMON PLATE qui se joue parfois des lois de la physique afin d’atteindre l’effet désiré. “Si les personnages sont au centre de l’intrigue, notre travail est de les mettre en valeur“.

Et pour finir Chris Meledandri nous explique comment ils peaufinent tous les personnages qui ne sont pas au centre de l’action: “cela permet de pouvoir voir le film plusieurs fois et d’y découvrir sans cesse de nouveaux détails. Nous-même nous revisionnons les mêmes scènes jusqu’à 50 fois sur une période de 3 ans et demi sans jamais nous en lasser. On peut y déceler sans cesse des microdétails passionnants à saisir un peu partout qui apportent un véritable relief au film“.

RECRÉER NEW YORK

Dès qu’il a été question de situer l’action du film à New York, Chris Renaud a immédiatement voulu proposer une version romantique de cette ville aussi mythique que cinégénique. Yarrow Cheney a concrétisé cette idée en baignant la ville dans des teintes automnales, et en opposant la magnificence des buildings à la splendeur de la nature : le New York idéalisé de COMME DES BÊTES était né. Le pavé new yorkais se texturise et prend vie, jonché d’une myriade de détails qui apportent une vraisemblance inouïe à cet ensemble pourtant magnifié. Encore une fois c’est ce sens du détail, de la précision et de la crédibilité qui permet au spectateur de mieux pouvoir s’évader parce qu’il est en confiance avec l’univers du film.

Et il en va de même pour les personnages. C’est parce qu’ils sont crédibles que toute excentricité leur est permise. En fait ces détails sont la colonne vertébrale de la stylisation des univers et de la caricature des personnages. On est loin du réalisme et pourtant ces personnages aussi bien que ces lieux paraissent très familiers tout en étant complètement inédits.

Le petit monde de COMME DES BÊTES est inspiré des nombreux dessins que Jean Jacques Sempé a publiés dans le New York Times. Ces dessins étaient empreints de poésie et de légèreté avec un contraste appuyé entre les personnages et l’architecture de la ville. Cette idée a été largement exploitée dans la stylisation d’un New York démesuré, véritable jungle à l’échelle de nos petits amis.

Cette ville a été recréée du point de vue de Max. Il porte un regard généreux, optimiste et un poil romantique sur les choses. Elle tient plus d’une version albâtre et verticale de la cité d’émeraude du pays d’Oz que de celle du New York des sixties des MINIONS. Et l’automne avec ses tonalités de marron, d’orange et d’or lui confère des couleurs familières à un Jack Russel.

COLIN STIMPSON, le directeur artistique du film, nous explique qu’il s’est basé sur l’impression de gigantisme qu’il avait lui même ressenti lors de son premier voyage à New York. Et il insiste sur le fait que si d’un point de vue humain cela paraît démesuré, la perspective animale doit aggraver encore ce phénomène. C’est ainsi qu’ils se sont concentrés sur des petits détails adaptés à l’angle de vision très près du sol de nos protagonistes. C’est pourquoi un soin tout particulier a été apporté à la simple texture du trottoir, ou aux bas de portes, des détails auxquels on ne porte jamais attention.

THIERRY NOBLET, à la création lumière, doit ensuite faire en sorte que le passage des dessins de l’équipe artistique au tridimensionnel n’en écrase aucune des subtilités, mais puisse au contraire les mettre en lumière.

CELINE ALLEGRE qui supervisait la composition de l’image, nous explique dans quelle mesure son travail est le dernier maillon de la chaîne de fabrication : “cela consiste à assembler toutes les couches : les décors, les personnages tout en réalisant les effets de caméra, et en animant certains déplacements, sans compter les effets spéciaux, comme la pluie, les explosions, le ciel ou les nuages. Par exemple au début du film la ville est présentée par un plan aérien qui comporte beaucoup d’éléments très spécifiques comme les réflexions sur les vitres ou sur l’eau ainsi que les rayonnements du soleil“.

LA MUSIQUE

C’est le compositeur multi recompensé ALEXANDRE DESPLAT, à qui l’on doit les bandes originales de films tels que THE GRAND BUDAPEST HOTEL (Wes Anderson, 2013), INVINCIBLE (Angelina Jolie, 2014), LE DISCOURS D’UN ROI (Tom Hooper, 2010) HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT 1 & 2 (David Yates, 2010, 11), qui s’est chargé de trouver la tonalité sonore de cette ville. Avec la collaboration de musiciens tels que Conrad Pope, Mark Graham et Jean-Pascal Beintus, il a habillé le film avec finesse, des moments intimistes aux scènes de poursuites les plus échevelées. C’est sa première collaboration avec Illumination Entertainment et Chris Meledandri admet que la signature audio que ce dernier a amenée au film lui confère une identité propre. Avec des touches jazzy et l’influence de Gershwin inhérentes à la ville de New York il a su apporter au film un niveau de narration supplémentaire.

La bande originale est également émaillée de tubes résolument modernes tels que “Welcome to New York” de Taylor Swift , “Good Day” des Nappy Roots, en passant par “Bounce,” de System of a Down, “No Sleep Till Brooklyn”, des Beastie Boys’’ ou “Party Hard’’ d’Andrew W.K., mais également de morceaux classiques tels que “Le Printemps’’ extrait des ‘‘Quatre Saisons’’ de Vivaldi ou encore des standards comme “You’re My Best Friend” de Queen ou “Stayin’ Alive” des Bee Gees, et ce, pour que le spectateur puisse fredonner des airs familiers, quel que soit son âge.

UN FILM SIGNÉ ILLUMINATION

La politique chez Illumination Entertainment est de faire des films accessibles à tous, avec différents niveaux de lecture. Ce sont des films extrêmement créatifs, touchants, subversifs, auxquels on peut facilement s’identifier, tout en restant très pointus. Une marque de fabrique qui a su conquérir le public et est désormais garante de qualité.

Chris Meledandri développe : “notre cahier des charges est de faire rire les spectateurs. Nous avons également opté pour une vision au-delà des frontières, non seulement parce que nos studios se partagent entre Los Angeles et Paris, mais aussi par le caractère interculturel de nos équipes qui regroupent plus de quinze nationalités différentes. Notre compagnie est constituée de centaines d’artistes talentueux, et ce sont eux qui portent nos films“.

Il y a 9 ans, lors de sa création, l’activité du studio se partageait dans le monde entier. Il était très important de couper avec l’ethnocentrisme des films américains et de prendre en compte l’aspect interculturel des spectateurs dans le monde entier.

Pour Chris Meledandri c’est le lien avec les spectateurs qui prime avant tout. C’est pourquoi les personnages ne sont jamais parfaits, afin de se concentrer sur l’humanité de leurs défauts. Leurs vulnérabilités et leurs faiblesses en font leur singularité, et tout ce qui est un peu tordu ou dysfonctionnel trouve un intérêt chez Illumination.

Le talent du fondateur et président de cette compagnie est de savoir trouver les bonnes histoires et la bonne combinaison pour pouvoir la raconter. C’est un travail d’équipe où chaque personne est le maillon essentiel d’une chaîne de talents exceptionnels.

Bien qu’accumulant les succès, ils savent se remettre sans cesse en question et chaque film est un nouveau pari. Ils essaient de rester aussi curieux, flexibles, ouverts et innovants que possible tout en n’hésitant pas à prendre des risques afin de ne pas lasser les spectateurs de plus en plus exigeants. Plus encore que pour les films normaux, l’animation requiert des talents exceptionnels à tous les niveaux de fabrication. Le but est de créer une armée de créatifs hors du commun et le défi ultime est de réussir à ce que leurs énergies s’homogénéisent autour d’une même vision.

Chris Meledandri nous explique : “il faut réunir deux atouts principaux : une direction de talent et des talents de conteur. C’est l’essence même d’un film réussi et cela pose des jalons de qualité qu’il suffit ensuite de suivre. Il est certains qu’on s’égare souvent dans le processus de création, mais ces jalons sont là pour vous indiquer la direction générale et retomber sur ses pattes. Nous faisons et défaisons sans cesse notre travail afin de coller au plus près à l’essence de la vision commune que nous nous imposons. L’important c’est que personne n’ignore le processus et comprenne bien les choix éditoriaux. Petit à petit tout se met en place grâce à l’interprétation de chaque artiste au service du film“.

Janet Healy renchérit : “nous choisissons les meilleurs dans leur spécialité, et les mettons en charge de toute une équipe. Nous avons ainsi une vingtaine de départements qui travaillent conjointement les uns avec les autres. Le tout via le net et souvent derrière nos écrans d’ordinateurs. Il faut combiner le talent et le temps de tant de personnes pour animer un film. Mais notre mécanique est bien huilée et c’est une recette qui fonctionne apparemment plutôt bien et cela rend mon travail d’autant plus facile“.

MINIONS EN HERBE

C’est le premier court-métrage des Minions pour le grand écran et sera présenté avant COMME DES BÊTES dans les cinémas du monde entier en 2D ou 3D selon le format de projection sélectionné.

Il met en scène nos petits amis jaunes les Minions, que le public avait pu découvrir dans MOI MOCHE ET MÉCHANT (Chris Renaud, Pierre Coffin, 2010) et consacrer dans le long-métrage qui leur avait été dédié LES MINIONS (Pierre Coffin, 2015). Le film marque les retrouvailles avec la bande de drôles de petites créatures jaunes qui assistent Gru dans le moindre de ses méfaits, et le premier courtmétrage créé pour grand écran par Illumination.

Chris Meledandri nous explique : « cela fait un an qu’on ne les avait pas vus sur les écrans, depuis LES MINIONS, et on ne les y verra pas avant une autre année, dans MOI MOCHE ET MÉCHANT 3 qui sortira durant l’été 2017. Comme les fans nous en redemandent toujours plus, il nous a paru judicieux de les contenter tout en leur proposant un univers totalement différent de COMME DES BÊTES. C’était l’occasion pour l’équipe créative, technique et artistique d’Illumination de ne pas perdre la main, et de garder les Minions toujours en effervescence sur le grand écran, tout en affinant les techniques respectives de leurs incroyables talents ».

Réalisation..................... Bruno Chauffard et Glenn McCoy

Scénario ....................... Glenn McCoy et Dave Rosenbaum

Production..................... Chris Meledandri et Janet Healy

Production déléguée......... Chris Renaud

Musique ........................ Gilad Carmel

Montage......................... Eric Osmond

Les Minions..................... Pierre Coffin

Barb et Ella..................... Jody Gelb

Dave............................. Dave Rosenbaum

ILLUMINATION ENTERTAINMENT

Fondée par Chris Meledandri en 2007 cette compagnie est une société indépendante qui jouit d’un accord exclusif de financement et de distribution avec Universal Pictures, et qui a sorti son premier film MOI, MOCHE ET MÉCHANT, avec la voix de Steve Carell, en 2010. Illumination Entertainment a depuis produit et distribué HOP (Tim Hill, 2011), avec la voix de Russell Brand, et LE LORAX (Chris Renaud, 2012), avec les voix de Danny DeVito, Ed Helms et Zac Efron. LE LORAX prolonge la fructueuse collaboration de Chris Meledandri avec la veuve de Theodore «Dr Seuss» Geisel, Audrey, initiée avec HORTON (Jimmy Hayward & Steve Martino, 2008).

Après les succès sans précédent au Box Office de MOI MOCHE ET MÉCHANT 2 (Chris Renaud et Pierre Coffin, 2013), et des MINIONS (Pierre Coffin et Kyle Balda, 2015), Illumination travaille actuellement sur TOUS EN SCÈNE (Garth Jennings, avec les voix de Matthew McConaughey, Reese Witherspoon, Seth MacFarlane, Scarlett Johansson, John C. Reilly, Taron Egerton et Tori Kelly) prévu pour janvier 2017, MOI MOCHE ET MÉCHANT 3 (Balda et Coffin, avec les voix de Steve Carell et Trey Parker) programmé pour juin 2017, et HOW THE GRINCH STOLE CHRISTMAS (Pete Candeland et Yarrow Cheney, avec la voix de Benedict Cumberbatch) pour le mois de Novembre 2017.

Minion rush, le jeu adapté de MOI, MOCHE ET MÉCHANT, est devenu une des applications en ligne les plus populaires du monde, et Despicable Me : Minion Mayhem l’attraction phare des deux parcs d’attraction d’Universal studio à Hollywood et Orlando.

BANDE ORIGINALE

WELCOME TO NEW YORK
Composé par Taylor Swift et Ryan Tedder
Interprété par Taylor Swift
Big Machine Label Group, LLC

THE 4 SEASONS: VIOLIN CONCERTO IN E MAJOR,
OP. 8, NO. 1, RV 269,
’LA PRIMAVERA’ (SPRING)
Composé par Antonio Vivaldi
Réorchestration Robert Paterson
Interprété par Lumiere String Quartet
Avec l’aimable autorisation de Lumiere Records
En accord avec Source/Q et Naxos

BOUNCE
Composé par John Dolmayan, Daron Malakian,
Shavo Odadjian et Serj Tankian
Interprété par System Of A Down
Avec l’aimable autorisation de Columbia Records
En accord avec Sony Music

GOOD DAY
Composé par Alan Wert, Vito Tisdale,
Melvin Adams et William Hughes
Interprété par Nappy Roots
Avec l’aimable autorisation de Interscope Records
Sous contrat avec Universal Music Enterprises

LIFE AFTER THE END OF THE WORLD
Composé par James Bulloch et Matthew Sorg
Interprété par Ringworm
Avec l’aimable autorisation de Victory Records

LOVELY DAY
Composé par Skip Scarborough et Bill Withers
Interprété par Bill Withers
Avec l’aimable autorisation de Columbia Records
En accord avec Sony Music

STAYIN’ ALIVE
Composé par Barry Gibb, Maurice Gibb et Robin Gibb
D’après le sample de “STAYIN’ ALIVE ‘95”
Composé par Barry Gibb, Maurice Gibb, Robin Gibb,
Dale Longworth, Kevin O’Toole et Jervis Lyte
Interprété par N-Trance
Avec l’aimable autorisation de MN2S
Avec un sample de “STAYIN’ ALIVE”
Interprété par les Bee Gees
Avec l’aimable autorisation de Rhino Entertainment Company
En accord avec Warner Music Group Film et TV

HAPPY
Composé et Interprété par
Pharrell Williams
Avec l’aimable autorisation de
Universal Studios

TAPS
Air Traditionnel

YOU’RE MY BEST FRIEND
Composé par John Deacon
Interprété par Queen
Avec l’aimable autorisation de
Hollywood Records Inc. pour les U.S. et le Canada
Avec l’aimable autorisation de
Islet Records Limited
Sous contrat avec
Universal Music Enterprises

WE GO TOGETHER
Composé par Warren Casey et Jim Jacobs
Produit par Alana Da Fonseca de The Boom Clack

NO SLEEP TILL BROOKLYN
Composé par Michael Diamond, Adam Horovitz,
Adam Yauch et Rick Rubin
Interprété par les Beastie Boys
Avec l’aimable autorisation de
Def Jam Recordings
Sous contrat avec
Universal Music Enterprises

PARTY HARD
Composé par Etrew F. Wilkes-Krier
Interprété par Etrew W.K.
Avec l’aimable autorisation de
Islet Records
Sous contrat avec
Universal Music Enterprises

Autre post du blog lié à COMME DES BÊTES

vendredi 1 juillet 2016

TARZAN


Aventure/Action/Un bon moment d'évasion

Réalisé par David Yates
Avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Djimon Hounsou, Ella Purnell, Jim Broadbent, Casper Crump...

Long-métrage Américain
Titre original : The Legend of Tarzan 
Durée: 01h50mn
Année de production: 2016
Distributeur: Warner Bros. France

Date de sortie sur les écrans américains : 1er juillet 2016
Date de sortie sur nos écrans : 6 juillet 2016


Résumé : Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : Je dois avouer qu'au départ, je n'étais pas hyper enthousiaste à l'idée d'un nouveau film sur Tarzan. Finalement, cette version se révèle être une bonne surprise. Tout d'abord, c'est un vrai film d'aventure en parfait accord avec son personnage principal. Ensuite, le scénario adopte une thématique de fond dramatique aussi inattendue qu'intéressante. Le réalisateur, David Yates, nous offre de magnifiques images de paysages africains - mises superbement en valeur par la 3D - qui nous font voyager. L'humour et les références aux idées préconçues sur l'histoire de Tarzan ne sont pas oubliés, cela m'a beaucoup plu. Enfin, le casting est impeccable. Toutes ses raisons font que j'ai passé un très bon moment en regardant ce film.

Je suis moins positive sur la seconde partie de ce long-métrage en ce qui concerne le scénario. Il rejoint des chemins trop empruntés dans ce genre d'histoire et perd donc en originalité. De plus, la fin donne la sensation d'être emballée un peu vite. Cependant, le plaisir de voir un film d'aventure prenant reste entier.

Dans le rôle de John Clayton, Lord Greystoke/Tarzan, Alexander Skarsgård réussit à être aussi convaincant lorsqu'il fait ressortir son instinct animal que lorsqu'il interprète le Lord gentleman. 



Margot Robbie assure dans le rôle de Jane, une femme amoureuse qui n'a pas froid aux yeux. Elle offre un parfait équilibre à son interprétation, permettant à son héroïne d'être à la fois touchante et charmante. 



Christoph Waltz sait, comme toujours, rendre parfaitement détestable son personnage. Le Capitaine Rom est un homme froid qui ne laisse planer aucun doute sur ses minables intentions.



TARZAN est un film qui remplit tout à fait son contrat. Il le fait même avec un certain brio. Même s'il n'est pas parfait, il assure le spectacle grâce à sa réalisation dynamique et ses acteurs efficaces. Je vous le conseille pour un bon moment d'évasion.


BANDE ORIGINALE

La bande-originale de TARZAN, éditée par WaterTower Music, comprend la chanson originale "Better Love", spécialement écrite pour le film par l'auteur et interprète Hozier (alias Andrew Hozier-Byrne), cité au Grammy et plusieurs fois disque de platine : le single sera également disponible chez Columbia Records avec le clip correspondant. C'est la première fois que le musicien d'origine irlandaise compose une chanson spécialement pour un long métrage. La B.O. réunit également la partition signée Rupert Gregson-Williams.

La bande-originale de TARZAN est disponible sur iTunes. 

"Better Love" est aussi disponible sur http://smarturl.it/BetterLove; sur Apple Music http://po.st/BetterLove26; Spotify http://po.st/BetterLoveSpotify; Amazon http://smarturl.it/BetterLoveAmz; et sur Google Play http://smarturl.it/BetterLoveGP

Le clip - Hozier - Better Love (From The Legend of Tarzan - Single Version)


Alors que Hozier était à Los Angeles pour un repos bien mérité après avoir participé à la promotion de son single "Cherry Wine" – et effectué une tournée mondiale de deux ans à guichets fermés avec son premier album, "Hozier" – , on lui a proposé d'assister à la projection de TARZAN dans le but d'écrire une chanson pour le film. "J'étais très heureux de relever le défi de composer une chanson pour ce projet", confie-t-il. "Après avoir visionné un premier montage, j'ai été frappé par le thème de l'endurance – et de l'endurance de l'amour dans un environnement des plus hostiles. Je voulais que la chanson évoque les mots doux qu'on dit à l'être aimé pour le rassurer – des mots qu'on prononce dans les moments de souffrance ou de doute".

Après la projection, Hozier s'est attelé au travail et une simple mélodie jouée au piano est devenue une chanson enregistrée aux studios d'Abbey Road de Londres accompagnée d'un orchestre. Résultat : la formidable chanson "Better Love", écrite et interprétée par Hozier, et produite par Hozier et Rob Kirwan.

La partition de Gregson-Williams met en valeur les scènes d'action, la beauté et les dangers de la jungle, et les difficultés liées à la survie dans un tel environnement. "Il était essentiel qu'on ressente l'attirance émotionnelle de Tarzan pour l'Afrique", signale le musicien. "Tarzan se caractérise à la fois par le courage et la sensibilité, et j'ai aussi composé un thème d'amour pour Tarzan et Jane. Il leur permet de rester liés l'un à l'autre à travers la jungle".

NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

L'HOMME CONTRE LA NATURE

Le gentleman convoqué au 10 Downing Street par le Premier ministre anglais n’est autre que John Clayton III, cinquième comte de Greystoke, et membre de la Chambre des Lords. Mais à l'autre bout du monde, à une époque qui semble révolue, il était connu sous un nom devenu légendaire : Tarzan. Après avoir signé les quatre derniers films de la saga HARRY POTTER, David Yates espérait trouver un projet "d'envergure, ponctué de scènes d'action spectaculaires".

Il ajoute : "C'est alors que j'ai reçu ce scénario qui m'a immédiatement accroché : il abordait une figure mythique sous un angle très original". "J'ai été complètement bluffé par le scénario", acquiesce Alexander Skarsgård, qui tient le rôle-titre. "S'il ménage des tas de rebondissements comme on les aime, les personnages, magnifiquement campés, y ont de la densité et leurs rapports sont passionnants. J'adore les grosses productions qui font preuve d'humour, dans lesquels on s'attache aux personnages et à leurs péripéties".
Le producteur David Barron observe que le film explore le personnage bien au-delà du mythe populaire. "Tarzan est l'un des tout premiers super-héros. Mais ce film va surprendre toux ceux qui pensent connaître cette histoire. L'homme a grandi dans la jungle, où il a été élevé par des singes, et il possède donc une force et des sens d'une acuité remarquables".

Dans cette toute nouvelle aventure, Tarzan est confronté à un ennemi redoutable qui menace de détruire son univers et ses êtres chers. Mais après avoir passé plusieurs années au sein de la bonne société britannique, il se retrouve aussi face à un terrible danger en retournant en Afrique, où des adversaires ancestraux l'attendent de pied ferme. Au début du film, "le roi Léopold II de Belgique invite John à revenir au Congo, sous prétexte de constater tous les projets bénéfiques à la région que le souverain a mis en œuvre, même si ce geste de bonté n'est en fait qu'un leurre et un piège", explique Yates. "En réalité, il est incité à s'y rendre par l’émissaire du roi, Léon Rom, qui est un traître et compte capturer Tarzan et le livrer à un vieil ennemi en échange de diamants".

"John a grandi parmi les primates mais cela fait presque dix ans qu’il a quitté leur univers, et il hésite donc à y retourner", intervient Skarsgård. "Au Congo, il a toujours des ennemis et on sent qu'il a un lourd passé. Je trouve surtout intéressant de voir qu’il redoute l’homme qu’il était, si bien que son retour aux sources est une perspective qui l'effraie". La situation devient encore plus risquée quand son épouse adorée, Jane, insiste pour l’accompagner en Afrique, où elle se sent chez elle. Et à son corps défendant, John cède. Margot Robbie, qui campe Jane, a apprécié le regard moderne du film sur ce couple. "L’histoire se déroule au XIXe siècle mais elle est très actuelle car elle aborde des thèmes universels et qu'elle raconte aussi, et surtout, une merveilleuse histoire d’amour", dit-elle. "Ce qui m'a séduite, c'est qu’on ne reparte pas de l’histoire originelle, autour de la rencontre entre Tarzan et Jane dans la jungle. Leur relation est plus riche à l'époque où se déroule le film". Le scénario de TARZAN a été écrit par Adam Cozad et Craig Brewer, qui se sont inspirés de leur propre récit.

"Ce qui me tenait à cœur ainsi qu’à David Yates, c'est la grande histoire d’amour entre John, alias Tarzan, et Jane", révèle Cozad. "J’ai adoré les livres [de Burroughs]", se souvient Brewer, "et je trouvais donc primordial de mettre en scène certains personnages et certaines situations qui se trouvent dans ses ouvrages, à commencer par Tarzan et Jane, bien sûr. Mais nous voulions ancrer l’histoire dans un contexte historique lié à la colonisation du Congo par le roi Léopold II. C’était donc intéressant de leur faire rencontrer des personnages ayant existé à cette époque et s’étant rendus sur place". Bien que Tarzan et Jane soient fictifs, ils côtoient deux personnages librement inspirés de la réalité : George Washington Williams, courageux soldat conscient des questions humanitaires de l'époque, incarné par Samuel L. Jackson ; et l’ennemi principal, Léon Rom, campé par Christoph Waltz. "L’histoire se déroule dans le Congo de l’époque, ce que j’ai trouvé captivant", signale le réalisateur. "Les thèmes abordés m’ont aussi intrigué, sans parler de ce personnage en perpétuelle quête d’identité qui cherche à trouver sa place dans le monde. Et surtout, quand j’ai découvert le scénario, j’ai senti que j’avais déniché un projet réellement palpitant et humain".

"Le tournage de ce film a été une sacrée aventure, mais David Yates nous a menés à bon port", commente Alan Riche, producteur aux côtés de son associé Tony Ludwig. "C'est grâce aux nombreux talents de David, conjugués à ceux de nos acteurs et techniciens, que ce grand spectacle cinématographique a pu se faire". "David s’est servi de son expérience sur les films d’HARRY POTTER pour TARZAN", explique David Barron, qui a déjà collaboré avec Yates sur les quatre derniers films de la saga. "Les projets dont le casting et les décors sont aussi spectaculaires que les cascades lui réussissent et il maîtrise les effets visuels élaborés. C’est exactement ce qu’il faut sur un tel film. C’est aussi le type le plus adorable au monde – il a du goût et une grande intégrité – même si ce côté avenant cache un caractère bien trempé. Il a un vrai point de vue et il sait précisément ce qu’il veut et qu'il ne veut pas. Il écoute attentivement les autres et il est toujours disposé à suivre un conseil… quand il est bon".

"David avait une idée très précise en tête mais il s’est montré réceptif à mes suggestions, si bien que c’était extrêmement gratifiant d’avoir l’impression d’être écouté", indique Christoph Waltz. "Il a eu la lourde tâche de transformer l’écheveau de cette production en une œuvre puissante, et j’ai donc voulu faire tout mon possible pour l’aider. C’est le type le plus doux qu’on puisse imaginer. Du coup, il obtient tout ce qu'il veut". "Dans ce film, il est surtout question des relations, pas seulement entre nos personnages mais aussi de leurs rapports à la terre, aux tribus, aux animaux et à tout ce qui les entoure", ajoute Samuel L. Jackson.

"David y a été très attentif, de façon à ce que les spectateurs puissent se reconnaître aussi bien dans les rapports humains et leur impact émotionnel que dans l’aventure qui se déroule à l'écran". "David est un visionnaire incroyable et travailler avec lui restera un souvenir merveilleux", déclare Margot Robbie. "L’ambiance sur un tournage dépend du réalisateur et c’était un plaisir d’être sur notre plateau. Tout ça, c'était vraiment grâce à David qui est d’une grande douceur". Le producteur Jerry Weintraub, disparu en juillet 2015, a lui aussi joué un rôle-clé sur ce tournage : l'homme a marqué tous ceux qui ont eu l'occasion de collaborer avec lui. Les acteurs et les producteurs considèrent qu’ils ont eu de la chance de pouvoir travailler avec l’un des 6 géants du cinéma.

"J’ai été particulièrement emballé par ce projet en apprenant que Jerry Weintraub le produisait", confirme Skarsgård. "C’était un producteur remarquable doublé d’une personnalité fantastique. C’était tout simplement quelqu’un d’adorable". "Jerry savait se montrer gentil mais dur, perspicace, drôle – en somme, un vrai pro", analyse le réalisateur. "Il faisait entièrement confiance aux gens avec lesquels il choisissait de travailler, ce qui ne manquait pas de leur donner des ailes. C’était un ardent défenseur de TARZAN, projet qu’il portait depuis déjà quelques années. Ça a été un privilège pour nous tous de mener à bien un film dans lequel il s'était autant investi. Il nous manque terriblement". "L’expression 'figure imposante' est souvent utilisée mais dans le cas de Jerry Weintraub, elle lui correspond parfaitement", déclare Barron.

"C’était quelqu’un d’exceptionnel : passionné, clair et précis, attentionné, érudit et drôle. Il était toujours d’un grand enthousiasme, surtout pour TARZAN, et je sais qu’il aurait été fier du résultat. J’ai apprécié notre collaboration achevée prématurément et je regrette qu'on ne puisse renouveler l'expérience". 

Le film a réuni Yates, Barron et plusieurs de leurs collaborateurs de la saga HARRY POTTER, comme le chef décorateur Stuart Craig, le chef monteur Mark Day et le superviseur des effets visuels Tim Burke. L’équipe artistique comprend également le directeur de la photographie Henry Braham, la chef costumière Ruth Myers et le compositeur Rupert GregsonWilliams. C'est grâce à leurs talents, leur expérience et leur esprit d'équipe que le film a pu être finalisé. Ce TARZAN inédit est le résultat d’une fusion extraordinaire entre, d'une part, des décors naturels d’exception, des prises de vue aériennes innovantes et des effets visuels de pointe et, d'autre part, un tournage quasi intégralement circonscrit aux studios de Leavesden, en Angleterre. Et même si les personnages ont des scènes avec plusieurs espèces animales d’Afrique, aucun animal vivant n’a été utilisé sur le tournage. 

La totalité des bêtes – des gorilles aux lions et aux éléphants – sont des créations numériques d’un réalisme époustouflant, mises au point grâce à une technologie de pointe. Pendant la préparation, Josh Ponte, qui a consacré ces quinze dernières années à tenter de préserver les ressources naturelles et la faune du Gabon, a réussi à se procurer un hélicoptère de l’armée pour faire découvrir à David Yates les splendeurs du pays, des forêts luxuriantes aux falaises, rivières et cascades. Pendant quatre jours, le réalisateur a pu admirer la beauté du paysage qui se déroulait à ses pieds et a compris qu’il avait trouvé son décor. Ces paysages reculés – au final filmés en six semaines après le tournage en studio – ont fourni aux décors de Stuart Craig, dans lesquels ils ont été intégrés, toute la richesse et la diversité géographique des arrière-plans. Après avoir servi de guide pendant la première phase de repérage au Gabon, Ponte a poursuivi sa collaboration en tant que conseiller technique "Afrique" sur le tournage, devenant indispensable à l'ensemble des équipes. "C'était formidable d’avoir Josh à nos côtés", confirme Barron.

"Il a passé énormément de temps en Afrique, notamment au Gabon, et il en sait vraiment beaucoup sur le contexte historique de notre récit, sur la culture des habitants et les animaux". "TARZAN nous entraîne dans une aventure aux confins de l’Afrique, dont l'exotisme et la beauté majestueuse soutiennent la comparaison avec n'importe quelle région du monde", poursuit le réalisateur. "On a voulu faire un film palpitant tout en abordant les thèmes de la famille, de la communauté et de la préservation de la nature. Il rend hommage à ces paysages grandioses, à la dignité et à l'élégance des habitants et à ces animaux merveilleux. Les différentes facettes de l’histoire devraient en faire une expérience d’autant plus riche et exaltante pour le spectateur".

LE CASTING

Au début du film, "John a renoncé à l'époque où il se faisait appeler Tarzan et a endossé son statut de Lord Greystoke, avec sa femme Jane à ses côtés" propose Yates. Pourtant, bien qu’il ait déjà vécu plusieurs années dans la société victorienne, "John ne se sent toujours pas à sa place en Angleterre", fait remarquer Skarsgård. "Pendant tout ce temps, il a réussi à étouffer une partie de sa personnalité et, pour bien cerner le personnage, c’était important à comprendre. La dichotomie entre l’homme et la bête m’a toujours fasciné et, quand on accepte un personnage comme celui de John, cette dichotomie est vraiment extrême. On le découvre d’abord en lord anglais tiré à quatre épingles puis, petit à petit, il se débarrasse du vernis de la bonne société pour redevenir Tarzan. C'était formidable d'interpréter une telle métamorphose !"

Le réalisateur raconte que Skarsgård correspondait parfaitement au rôle pour plusieurs raisons : "Il avait tout ce qu’il fallait, à commencer par le fait qu'il est vraiment talentueux. Bien sûr, il possédait la stature et les qualités idéales pour incarner Tarzan mais il a aussi été capable de puiser en lui pour saisir sa fragilité et sa vulnérabilité. Grâce à ce mélange, il s'en est tiré à merveille, d'autant plus que notre Tarzan est en fait un être assez complexe, qui a plusieurs facettes. Alex a su exprimer toutes ces nuances". Le choix d'Alexander Skarsgård et Margot Robbie reposait sur une qualité essentielle : l’alchimie entre les deux acteurs. "Il était crucial de ressentir immédiatement l’amour que se portent John et Jane", affirme Yates, "parce qu’ils sont séparés presque dès leur arrivée en Afrique. Même s’ils sont loin l’un de l’autre pendant assez longtemps, le public doit croire que le lien qui les unit est indestructible."

"Je trouve que leur histoire d’amour pousse le spectateur à s’attacher à eux et à se demander ce qui va leur arriver", précise l’actrice principale, "parce qu’en fin de compte, on veut qu’ils se retrouvent. Je raffole des belles histoires d’amour et le simple fait de savoir que Tarzan est prêt à tout pour retrouver Jane à de quoi donner des vapeurs, surtout quand il s’agit d'Alexander Skarsgård", dit-elle en souriant. "Il possède une forte présence et s’est énormément investi dans son rôle. Mais au-delà de ça, c’est tout simplement le type le plus gentil qui soit et c’est un bonheur de travailler avec lui". C’est un sentiment réciproque.

"Margot est absolument adorable et débordante de vie", répond Skarsgård. "On s'est éclatés tous les deux. C’est aussi une Australienne au caractère bien trempé et on sent qu’elle s’en est servi pour interpréter le personnage de Jane". Le réalisateur indique que la force de caractère naturelle de Margot Robbie est l’une des raisons qui l’ont incité à l'engager : "Jane doit avoir un tempérament de feu et être passionnée. Ce n’est pas une pauvre petite chose fragile attendant d’être sauvée : elle sait se défendre toute seule. Margot est non seulement une merveilleuse comédienne mais elle a aussi du cran et j’adore ça. Elle fait de Jane une femme étonnante et moderne".

L’actrice affirme que cette approche correspond à sa propre conception du personnage : "Je n’ai jamais voulu jouer la pauvre femme fragile, car Jane n’est pas comme ça. David [Yates] et moi étions tous les deux du même avis : elle devait être perçue comme une femme de caractère et impétueuse, et ça m’a beaucoup plu. Elle est capable de se défendre, ce qui nourrit aussi une formidable dynamique entre elle et le personnage de Christoph Waltz, le salaud absolu de l’histoire. Entre eux, il s’agit surtout d’une joute psychologique, ce qui est intéressant car, au moment où de vraies batailles se jouent, eux s'affrontent intellectuellement".

Waltz campe Léon Rom, émissaire de la Couronne belge qui passe un marché diabolique : la vie de Tarzan en échange de diamants valant une fortune et permettant de remplir les coffres vides du roi Léopold II. Rom prépare son guet-apens en proposant à Lord Greystoke de retourner au Congo. Or, il n’avait pas prévu qu'il allait capturer Jane. Toutefois, après coup, il se rend compte qu'elle représente un précieux pion sur son échiquier mortel… ou plutôt, un appât pour son piège. "Rom est un personnage terrifiant et c’est assez intimidant pour Jane de l’affronter", reconnaît l’actrice. "Et je dois dire que la perspective de donner la réplique à Christoph a été elle aussi très intimidante au début. Je suis restée sur le qui-vive, ce qui a donné lieu à des situations très drôles". "Margot est l’une des personnes les plus adorables au monde et c’est tout simplement un bonheur de travailler avec elle", souligne Waltz.

Bien qu'il s'agisse d'un personnage fictif, Léon Rom s'inspire en partie d'une personne qui a réellement vécu à cette époque. "Cela ancre le film dans la réalité historique et on ne s’y attend pas pour un film d’aventure de cette ampleur", note Waltz. "Et ici, c’est plutôt fait avec élégance". "On a énormément travaillé avec Christoph pour mettre au point son personnage et il y a beaucoup contribué, ce dont nous lui sommes reconnaissants", se souvient Yates. "Son instinct lui a servi pour son personnage et bien plus encore : il s’investit toujours dans l’histoire et son contexte, ce qui fait de lui un partenaire à part entière. On a eu des conversations particulièrement profondes et, dans la foulée, on a découvert un Rom qui nous a tous les deux intrigués".

Barron partage cet avis : "Dès que Christoph apparaît à l’écran, on est hypnotisé. Rom est sans pitié, c’est flagrant, mais il insuffle de l’humour au rôle de façon surprenante. Christoph est un homme d’une très grande intelligence et gentillesse, sans oublier qu’il a totalement l’esprit d’équipe. Que demander de plus ?" Rom n’est pas le seul à souhaiter le retour de Tarzan en Afrique. Lorsque John Clayton refuse l’invitation du roi Léopold II, un Américain répondant au nom de George Washington Williams l’incite à accepter, même si ses motivations sont différentes de celles de Rom. Samuel L. Jackson joue un personnage librement inspiré d’un homme ayant vécu à cette époque. "George a besoin que Tarzan se rende au Congo pour qu’il puisse l’y accompagner", note l’acteur. "Il cherche à rassembler des preuves pour étayer ses présomptions : contrairement aux discours officiels, l’esclavagisme y règne bel et bien".

Il faut noter que Jackson a récemment découvert que ses ancêtres avaient des racines au Gabon. "Cette révélation m’a fourni une matière émotionnelle et, sur un plan artistique, elle m’a permis de cerner mon personnage", assure-t-il. "George Washington Williams a en réalité été l’un des premiers Afro-américains à se rendre au Congo après que le roi Léopold II a revendiqué ce pays comme territoire belge. Il est heureusement né [au milieu du XIXe siècle], sans quoi il aurait très bien pu être capturé et réduit en esclavage. Dans le film, c’est un phénomène qui le touche personnellement et cela m’a permis de le comprendre intimement".

Sur le plan physique, George, qui n’a pas la moindre idée de ce qui l’attend, n’est pas du tout préparé aux exigences d’une aventure dans la jungle aux côtés de Tarzan. C'est à la fois source de tension et de légèreté. "Il ne connaît pas du tout le terrain, et John le prévient donc qu'il ne pourra pas suivre le rythme", précise Skarsgård. "Mais George est pourtant toujours là, à quelques mètres derrière lui … tâchant de reprendre son souffle", lance-t-il en riant. "Avec le temps, ils commencent à se connaître et à s'apprécier", intervient le réalisateur. 

"J’ai toujours voulu que ce soit Sam qui tienne le rôle de George, car, pour moi, c’est l’un des meilleurs acteurs au monde. Un point c’est tout. Il a apporté au personnage de l’assurance, de la dignité, de l'autorité, mais aussi de l’humour". Léon Rom a passé un marché avec un vieil ennemi de Tarzan : Mbonga, chef de la tribu Mbolonga qui règne sur la région d’Opar, dont le sous-sol est riche en minerais, et notamment en diamants. Choisi pour le rôle, Djimon Hounsou souligne que, "Mbonga sait que son pays regorge de richesses mais il ne comprend sans doute pas que si elles tombent entre de mauvaises mains, la situation peut prendre un tour terrible. C’est un personnage puissant mais, sur le plan émotionnel, il porte les stigmates d’un traumatisme passé qui concerne Tarzan. Au bout de tant d'années, il a laissé sa colère grandir et même le dominer. Il passe un marché avec Léon Rom pour attirer Tarzan en Afrique mais il est aveuglé par sa soif de vengeance et ne se rend pas compte pas qu’il conclut un pacte avec le diable".

D’origine africaine, Hounsou poursuit sa réflexion : "J’ai toujours admiré la beauté de l’Afrique. Malheureusement c’est un continent qui était sans 'porte-parole' et c’est encore le cas à bien des égards. Du coup, bien que ce soit une fiction, certains thèmes de l’histoire sont encore d’actualité". "Djimon est magnifique", déclare le réalisateur. "Je tenais vraiment à ce qu’il incarne Mbonga et j’ai été heureux qu’il accepte. J’avais besoin d’un acteur qui réunisse densité, élégance et force, et qui possède une grande sensibilité. Djimon était l'homme de la situation". À leur arrivée en Afrique, John et Jane retrouvent leur famille d’adoption, la tribu des Kuba qui accueille leur retour dans la joie et la musique. Les chants, comme l'essentiel des dialogues des membres de la tribu – et des deux acteurs principaux –, sont en lingala [langue bantoue principalement parlée au Congo, NdT].

"Parler lingala est de loin ce qui s’est avéré le plus difficile pour moi", révèle Margot Robbie. "Dans une scène, Jane a un long dialogue en lingala et il y avait une réplique en particulier que je n’arrivais pas à prononcer. Après quelques tentatives, ça en est même devenu drôle et tout le monde rigolait, ce qui n’arrangeait rien. C’était hilarant". "Je ne sais pas si le lingala était parlé par les vrais Kuba dans les années 1890. J’imagine qu’ils avaient leur propre dialecte", analyse Ponte. "Mais il y a environ 50 langues différentes dans cette région, si bien qu'il fallait en choisir une et ça a été le lingala. On a fait appel à un spécialiste de ce dialecte pour entraîner les acteurs".

Expert en histoire africaine du XIXe siècle, Ponte a animé des ateliers pour les acteurs et les figurants d'origine anglaise. Il a également participé à l’arrangement de certains chants entendus dans le village en se servant de ses connaissances et de son expérience. Mais il a compris qu'on n'a pas besoin de tout expliquer... "J’ai commencé à leur jouer un chant fait d’appels et de réponses que j’avais enregistré et ils l’ont immédiatement assimilé. J’ai dit à David [Yates], 'Tu dois simplement les laisser faire'. Au Gabon, ont dit que 'les esprits sont au rendez-vous'. Les esprits étaient bien au rendez-vous".

"Dans ce film, on a voulu souligner l’importance de la communauté", commente Yates, "et c’est une dimension particulièrement forte chez les Kuba. Du coup, on a passé énormément de temps à réunir les membres de notre tribu. Grâce aux acteurs, l'atmosphère était très chaleureuse. Leur énergie était palpable. Dès qu’on pénétrait dans le village reconstitué en studio, on était immédiatement transporté ailleurs".

LE RÈGNE ANIMAL

Les humains ne sont pas les seuls concernés par ces retrouvailles. TARZAN met en scène tout un éventail de magnifiques créatures. Cependant, aucun animal vivant n’a été utilisé pour le tournage. "On n’aurait jamais utilisé de vrais animaux, car c’est très compliqué de faire faire à des animaux sauvages, comme des fauves, des éléphants ou des grands singes, ce que vous voulez qu’ils fassent, tout en les traitant comme ils devraient l’être", insiste David Barron.

"Et grâce aux avancées technologiques actuelles, ce n’est pas nécessaire. Les créatures infographiques font exactement ce que vous voulez, au moment où vous le souhaitez, ce qui est génial". Le superviseur des effets visuels Tim Burke a collaboré avec plusieurs sociétés d’effets visuels, notamment Framestore CFC, MPC et Rodeo FX, pour créer toute une ménagerie avec un réalisme saisissant. Pour chaque animal, l'ensemble des équipes a commencé par visionner des documentaires en étudiant le comportement des différentes espèces dans leur habitat naturel. Certains se sont même rendus dans des zoos pour les observer de près, remarquant que les comportements diffèrent en captivité et en liberté. À partir de ces travaux de recherche, les infographistes ont fidèlement recréé la faune que l’on aperçoit dans le film : gorilles, lions, éléphants, gazelles, zèbres, hippopotames, autruches, gnous et crocodiles. La diversité des espèces a rendu la tâche plus ardue pour les équipes d’effets visuels.

"Des techniques ont été mises au point pour créer la fourrure, les plumes et la peau, mais cela devient très compliqué quand il faut gérer un projet de cette ampleur, ne serait-ce que pour être capable de restituer la quantité impressionnante d’éléments présents dans un tel nombre de plans", explique Burke. 

"Ce n’est que depuis ces dernières années qu’on s’aventure à entreprendre un projet de cette envergure en sachant qu'il est réalisable. Les limites sont sans cesse repoussées si bien qu'il faut suivre le mouvement". La barre a été mise encore plus haut lorsque les animaux sont en contact direct avec Tarzan, qu’il frotte son nez contre le cou d’une lionne, qu’il admire la noblesse de port des éléphants ou qu’il retrouve les gorilles Mangani, qu’il considérait autrefois comme les siens. "Ce que j’adore chez Tarzan, c'est qu'il puisse communiquer avec les animaux", avance Yates. "Je crois que c’est l’un des aspects les plus magiques du film".

Dans ces séquences, un cascadeur en combinaison grise a servi de doublure à l’animal pour permettre à Skarsgård et à l’équipe d’effets visuels d’avoir des points de repère dans l’espace. Il s'agit notamment du combat entre Tarzan et son frère gorille, Akut. "On a mis au point une imposante combinaison rembourrée ainsi qu’un casque transparent qui donnait au cascadeur les dimensions générales d’Akut", raconte Burke. "C’était très important qu'Alex ait un partenaire face à lui, d'une taille et d'une silhouette comparables à celles d'Akut, pour qu'il puisse réagir à ses gestes. Sinon, on aurait eu toutes sortes de problèmes par la suite : Alex risquait de passer ses bras à travers le corps d’Akut ou bien certaines parties de leurs corps pouvaient se superposer alors qu'elles n'étaient pas censées le faire. On ne s’est pas servi de la motion capture : ce camouflage servait seulement de repère aux acteurs et aux infographistes et ça les a beaucoup aidés".

En tant que points de repères, il était non seulement important que les cascadeurs fassent à peu près la taille des gorilles mais aussi qu’ils reproduisent leurs mouvements. Sous la direction du chef cascadeur Buster Reeves, l’équipe de cascadeurs a donc fini par collaborer avec le chorégraphe Wayne McGregor. "Ils ne devaient pas se mouvoir exactement comme des gorilles", clarifie McGregor, "mais ils devaient incarner un gorille dans son identité même. Cette discipline les obligeait à ne plus réfléchir comme des humains. On a donc organisé plusieurs ateliers pour mieux en comprendre les enjeux : Comment se tenir sachant que vous ne faites pas du tout la même taille ? Comment faire pour se déplacer d'abord à quatre pattes puis comme un bipède ? Comment cette évolution affecte-t-elle les mouvements de votre tête, de vos épaules, de vos bras et de vos jambes ? Que signifient tous ces différents gestes ?"

"Wayne et moi avons vraiment travaillé en étroite collaboration pour tirer le meilleur parti de l’action", ajoute Reeves. "Le plus dur pour mes gars a été de ne pas suivre leur penchant naturel à jouer comme des humains, surtout dans une scène de combat où on a tendance à se déplacer comme un homme. S'obliger à fonctionner comme des animaux a été le plus grand défi". Cependant, Skarsgård a eu une tâche encore plus ardue : gérer le fossé qui s’amenuise sans cesse entre ses deux identités, John Clayton et Tarzan. "Une bonne part du travail a consisté à résoudre cette ambivalence", atteste l’acteur, "en partant de ce lord anglais tiré à quatre épingles, puis en laissant lentement sa part animale prendre le dessus. David, Wayne et moi avons beaucoup parlé de cette transition. Au début du film, quand il est à Londres, son attitude est un peu étrange et, au cours de son périple, sa posture et sa gestuelle évoluent".

"Wayne a suggéré une idée très originale pour exploiter le physique de Tarzan", reprend Yates. "Il n’arrêtait pas de faire des propositions surprenantes pour Alex qui ont énormément contribué à la conception du personnage". Pour se préparer au rôle, Skarsgård s’est lancé dans un entraînement intensif spécialement calibré pour son personnage, comme l'explique le coach Magnus Lydgback. "On a commencé avec de la musculation et de la cardio et on avait une salle de sport sur le plateau. Mais si on joue un personnage comme Tarzan, qui doit être assez émacié et se déplacer dans la jungle comme une panthère, on ne peut pas passer son temps à faire de la gym. On a donc alterné avec de la natation, de la course, de la boxe et différents types d’arts martiaux".

Le réalisateur s'est dit impressionné par l'investissement personnel de son acteur vedette. "Alex ne s’arrêtait jamais. Il faisait de la musculation pendant deux heures le matin puis il remettait ça en fin de journée. Il a tout fait pour camper Tarzan à la perfection. Et à mes yeux, il y est parvenu". Bien entendu, Tarzan a une manière de se déplacer dans la jungle qui défie la pesanteur. "On ne peut pas imaginer un film sur Tarzan sans qu'on voie celui-ci sauter d’une liane à une autre mais on voulait rendre ces cascades encore plus spectaculaires", précise le réalisateur. Burke souligne que la seule manière d’atteindre la distance, la vitesse et la fluidité de déplacement voulues était de recourir au numérique. "Pour les scènes où Tarzan se balance d'un arbre à l'autre et saute d’une falaise, on a décidé de créer un personnage entièrement numérique pour nous donner assez de liberté de mouvement". Un trapéziste du Cirque du Soleil a servi de modèle aux infographistes, illustrant la silhouette et les mouvements appropriés. Toutefois, le visage de ce double numérique est bien celui de Skarsgård.

"Pour ce projet, on a mis au point une méthode intéressante de filmer son visage", analyse Burke. "On a construit une large plate-forme circulaire montée de 16 caméras avec capteurs RED DRAGON pour filmer en temps réel les expressions du visage d’Alex pendant qu’il joue. À partir de là, on a pu générer en temps réel une image géométrique de son visage, une mise à plat de ses traits convertis en surfaces illuminées, que l’on a ensuite intégrées à ce personnage numérique. Grâce à cette méthode, c'est bien son interprétation et ses expressions de visage qu'on a pu saisir, puis on les a éclairées différemment pour correspondre à chaque scène. Du coup, même si le corps est généré en infographie, on voit vraiment le visage d’Alex".

L’AFRIQUE EN ANGLETERRE

Dans une plus large mesure, la production s'est avérée innovante en utilisant de petites caméras RED DRAGON à capteurs de résolution 6K pour filmer les fabuleux paysages du Gabon, qui allaient servir de décor principal à l'histoire. Plusieurs mois avant le début du tournage, Josh Ponte est parvenu à emprunter l'hélicoptère du Président de la République gabonaise pour emmener Yates en vol de reconnaissance pour les repérages. "David était comme un enfant dans un magasin de bonbons, le nez écrasé contre le hublot de l’hélicoptère", se rappelle Ponte. "Il découvrait des lieux qu'il n’avait fait qu’imaginer. On a tous une idée plus ou moins précise de l'univers de Tarzan mais tout à coup, elle se concrétisait".

Néanmoins, il aurait été infaisable au niveau logistique – et dommageable pour l'environnement – d'envoyer une équipe de tournage au grand complet au beau milieu de la nature sauvage et des fauves du Gabon pour tourner l’essentiel du film. Par conséquent, les producteurs ont eu l'idée de saisir la beauté du pays depuis les airs. Ils ont fait fabriquer un dispositif à six caméras, arrimé à un portant construit par Shotover, société spécialisée dans les systèmes de prises de vue aériennes pour le cinéma. Le portant, constitué de deux rangées de trois caméras, a ensuite été monté sur le nez de l’hélicoptère, permettant au directeur de la photographie Henry Braham de filmer en détail les différents types de paysage du Gabon.

"Ça m'a complètement changé la vie de filmer moi-même ces sites, car je savais exactement quelle lumière et quel paysage il me fallait pour chaque scène et je pouvais tourner les arrière-plans pour qu'ils coïncident parfaitement, ce qui est un sacré défi dans un environnement tropical en constante évolution", reconnaît Braham. "On a aussi filmé des paysage supplémentaires pour donner au film une dimension visuelle d’une plus grande envergure". Pour certaines scènes, comme la descente d'une rivière ou l'exploration de la jungle, l'équipe a utilisé une technique particulière, dite "de la pêche à la ligne qui consiste en un portant suspendu à un câble de 15 mètres de long, permettant aux caméras de filmer des endroits inaccessibles depuis le sol. Les six semaines de tournage en décors naturels ont fourni à Burke et son équipe d'effets visuels des arrière-plans vierges [sans acteurs, NdT] qui se superposaient et qui, réunis, ont permis de composer une image en mouvement plus large.

"Grâce à ces six caméras, on a obtenu un champ visuel de plus de 180 degrés", précise Burke, "mais on a ensuite fait un travelling avant, un arrière puis un passage en diagonale, ce qui nous a effectivement donné un balayage à 360 degrés qui était visuellement réaliste et qui pouvait être incorporé à n'importe quel plan. Le résultat était magnifique, car on a des scènes d'action en prises de vue réelles mêlées à d'autres scènes d'action en prises de vue réelles. Ça donne donc une l'impression de réalisme et de fluidité que l’on cherchait à obtenir. Je dirais qu'on a repoussé les limites de cette technique. Je sais que je n'avais jamais entrepris de tournage aussi innovant ou audacieux avant ça".

Pendant le tournage, Braham a aussi utilisé ces caméras pour faire ce qu'il décrit comme "l'exact contraire de ce qu'on a fait en hélicoptère". Il s'explique : "Pour l’esthétique du film, David [Yates] voulait tourner pas mal de plans rapprochés pour offrir un contrepoint à l’envergure des décors et ajouter une dimension émotionnelle plus intime, que nous avons travaillée tout au long du tournage. Pour atteindre la flexibilité nécessaire, on a collaboré avec la société RED pour adapter leur toute nouvelle camera 6K à ces contraintes. Les outils technologiques légers et peu encombrants alliés à une vaste quantité d’images ont permis de produire des images époustouflantes. TARZAN est l'un des premiers films à être tournés grâce à cette technologie".

Yates, qui faisait équipe avec Braham pour la première fois, ne tarit pas d'éloges sur lui : "Henry était une force de la nature. Il a tout fait : régler les éclairages, porter la Steadicam, courir partout avec la caméra à l'épaule… Après quatre jours à ce rythme, je l'ai pris à part pour lui dire, 'Henry, c'est génial. Le résultat est fantastique. Mais le tournage va être long, du coup pourquoi est-ce que tu ne laisserais pas quelqu'un d'autre manier la Steadicam ou la caméra ?' Mais il m'a répondu, 'David, ça va aller', et à la fin du tournage, il était encore en forme. Il a énormément contribué à l'esthétique du film. Il a été un partenaire à part entière". Avec TARZAN, c'est la cinquième fois que Yates collabore avec le chef décorateur Stuart Craig, ce qui a totalement conforté le réalisateur dans la possibilité de transposer l'Afrique à Leavesden.

"Après toutes ces années passées ensemble sur HARRY POTTER, je savais qu'il pourrait concrétiser cet univers. On voulait y sentir ce que nous avions éprouvé en Afrique mais dans une version luxuriante et romantique, réellement exacerbée, pour accentuer l’impression d'assister à un grand spectacle d’aventure. Tout est donc parti de Stuart et de ses décors que nous avons ensuite fusionnés avec des extensions numériques du Gabon. Du coup, nous avons totalement pu maîtriser l’environnement du film".

Supervisant deux plateaux entiers, Craig et son équipe ont "fait pousser" des forêts entières qui devaient sans cesse être aménagées à mesure que les personnages y évoluaient. "En un mot, il y avait sept versions des décors de la jungle pour que le public n’ait pas l’impression de faire du sur-place", détaille Craig. "C’est une mission considérable pour un département artistique de reproduire la nature à une telle échelle et le paysage en constante mutation a encore accentué la difficulté". "Grâce à Stuart, et à son directeur artistique James Hambidge, on a pu réinventer une jungle qui évolue en fonction de l’histoire", propose le réalisateur. "Au départ, on se demandait si ça fonctionnerait mais Stuart a assuré. Il a su repenser les espaces pour qu’ils donnent l’impression d'évoluer alors qu’en réalité, on tournait sur le même plateau".

La décoratrice de plateau Anna Pinnock et la responsable de la végétation Lucinda McLean se sont rendues en Hollande pour y acheter les nombreuses plantes exotiques nécessaires à leur forêt tropicale. Des éclairages spéciaux et un système d’irrigation ont été installés pour le bien des plantes, transformant les plateaux en véritables serres. Au milieu des véritables plantes, le département artistique a ajouté une variété d’arbres qu’ils ont fabriqués, semblables à "de vraies sculptures", explique Craig. "Au cours du processus, on a appris qu’il ne fallait pas enfouir les arbres sous les feuillages mais placer le feuillage en arrière-plan pour faire ressortir les arbres. C’est comme un arrangement floral mais à grande échelle", dit-il en riant.

Les effets visuels ont aussi contribué à l’élaboration de la jungle et d’autres décors, encore plus vastes, pour les prolonger jusqu’à l’horizon. À Leavesden, le plateau a accueilli plusieurs décors, comme le village Kuba, avec ses cases et le repaire de Mbonga, cerné de falaises abruptes. Les gigantesques formations rocheuses ont été élaborées à partir de grands moules conçus d’après des empreintes prises dans une carrière d’ardoise du pays de Galles. Le paysage montagneux en arrière-plan du décor a été filmé dans les Dolomites, au nord de l'Italie. Le décor le plus complexe a été la cascade de la montagne.
"Il a fallu beaucoup de recherche et de développement pour obtenir ce rendu réaliste et qu’on ait pas l’impression que l’eau coulait simplement du haut du décor", indique le superviseur des effets spéciaux David Watkins. "On a utilisé une rangée d’énormes pompes à injection, vaporisant l’eau sur des plaque et faisant dévier la masse liquide en l’éparpillant pour lui donner relief et épaisseur". "Il y avait essentiellement deux cascades se déversant d’une falaise de 30 mètres de haut", ajoute Craig. "Ça faisait un gigantesque volume d’eau et le résultat a été plus spectaculaire que ce que j’attendais. Et contrairement à une chute d’eau naturelle, on pouvait l'arrêter, ce qui était un énorme avantage". Les acteurs ont eux aussi été impressionnés.

"Les décors étaient hallucinants", déclare Skarsgård. "Je n’ai jamais rien vu de pareil. On avait vraiment le sentiment d'être plongés dans ce milieu". Waltz acquiesce : "[C’est incroyable] d’avoir des décors de cinéma aussi vastes, avec des cascades, des rivières et des jungles… Ils étaient d'une envergure sidérante et tout y était magnifique". L’équipe des effets spéciaux a également travaillé avec le département artistique pour la construction de la grande jetée en bois dressée au bord du bassin de Leavesden avant d’être détruite au cours d'une scène mémorable. "La structure était très grande – 30 mètres de long sur 12 mètres de haut – et elle a été presque entièrement détruite, ce qui n’a pas été simple", détaille Watkins.

"Il a fallu beaucoup de préparation car au départ c’était bien un élément fonctionnel du décor sur lequel les acteurs et l’équipe technique devaient pouvoir travailler en sécurité. On a ensuite enlevé tous les renforts de sécurité pour la faire s’effondrer au bon moment". Plusieurs scènes se déroulent à bord du bateau à roues à aubes de Léon Rom, qui était en fait une véritable embarcation flottante. "On l’a construite sur des pontons flottants typiques de l’armée", constate le directeur artistique Christian Huband, spécialiste des bateaux.

"On a créé une superstructure pour supporter le poids des ponts, des cabines et les moteurs en fonctionnement qui semblent propulser la roue à aubes. Le bateau était en fait contrôlé par des moteurs hors-bords, actionnés à l’abri des regards autour du vaisseau. Il n’y avait pas de coque en tant que telle mais des flancs se prolongeant de quelques centimètres sous l’eau". Le bateau a d’abord été utilisé sur les eaux de Virginia Water Lake [lac artificiel, NdT] dans le sud de Windsor Great Park avant d’être démonté et transporté à Leavesden, où il a été remonté dans le bassin. Le tournage s'est aussi déroulé dans d'autres lieux du Royaume-Uni, et plus particulièrement à Kedleston Hall, imposante doublure de Greystoke Manor. Ce manoir du XVIIIe siècle dans le Derbyshire est aujourd'hui la propriété du National Trust [association britannique vouée à la conservation du patrimoine, NdT.]. Aux yeux des producteurs, il possédait toutes les qualités requises pour représenter la maison ancestrale des Clayton.

"C’est une immense demeure qui possède d’énormes colonnes : c'est un très bel exemple d'architecture néo-classique", confirme Craig. "Elle est austère, et c'était un détail important, car on voulait qu’elle ait un air menaçant, ce qui joue sur notre perception de John Clayton". Le superbe cèdre à l'ombre duquel John et Jane partagent un moment de complicité amoureuse a été choisi en raison de ses larges branches horizontales. Il a été découvert sur le domaine de Highclere Castle, rendu célèbre par la série télévisée DOWNTON ABBEY. Les tenues d’Alexander Skarsgård, confectionnées par Ruth Myers, reflètent elles aussi l’état d’esprit du personnage : elles évoluent en effet de manière subtile mais notable au fur et à mesure que John redécouvre son identité d'origine. "Il était primordial que les vêtements londoniens de John Clayton aient l’air de vraiment le serrer et de l’empêcher de respirer", intervient Ruth Myers, "et du coup, même s’ils sont magnifiquement coupés, ils semblent l’étouffer d'emblée. Ensuite, bien sûr, plus le temps passe, plus ses vêtements deviennent déstructurés et patinés au point de lui donner une allure totalement naturelle quand ils se salissent et sont tachés de boue". De même, la garde-robe de Jane est au départ plus stricte, bien que, tout en vivant à Londres, elle montre des signes de rébellion contre la mode de l’époque. "La première fois qu’on la voit, on voulait sentir que l’Angleterre l’oppresse, car elle a grandi en Afrique dans un sentiment de totale liberté", poursuit la chef costumière.

"Ses tenues ont donc été conçues en ayant à l’esprit les codes de l’époque mais elles ne sont pas entièrement représentatives. Jane ne porte jamais de jupon, ce que n'aurait jamais osé faire une femme de la bonne société victorienne. Elle donne l’impression d’être un peu rebelle". Margot Robbie a particulièrement apprécié que Jane se débarrasse de son corset à la première occasion : "Ça m’a fait vraiment très plaisir, car c’était tout simplement horrible de penser qu’il allait falloir porter un corset pendant des mois, surtout pour courir. Du coup, je me suis sentie totalement en phase avec cette décision. Et je pense que c'est parfaitement cohérent avec le tempérament du personnage. Elle se moque de l'élégance imposée par la mode anglaise et elle ne se voit certainement pas aller dans la jungle en corset, car ce n’est pas du tout pratique".

Les couleurs ont aussi leur importance. "Margot apparaît d’abord dans une robe bleue, dans laquelle elle est magnifique, mais cette couleur reflétait l’idée qu’il faisait froid à Londres", note Ruth Myers. "Puis, quand elle arrive en Afrique, elle retrouve la lumière". Léon Rom est presque entièrement vêtu de blanc, car "c’est un maniaque", poursuit la costumière. "À chaque fois que son costume est sali, il en passe un propre". "Bien que les tenues reflètent l'esprit de l’époque, David et moi étions d’accord pour qu’ils ne soient pas foncièrement authentiques", suggère-t-elle.

"On a un petit peu triché mais on pouvait se le permettre, car on voulait que notre univers ait une réalité sublimée". "Ruth m'a galvanisé", indique Yates. "Elle a insufflé beaucoup de passion et d’enthousiasme à son travail et ce qu’elle a accompli est phénoménal". La chef costumière a surtout apprécié de pouvoir donner libre cours à sa créativité pour les tenues tribales, principalement s'agissant de la tenue de guerre en léopard portée par Djimon Hounsou … qui n’était en réalité pas faite de léopard. "C'était un projet d'envergure", détaille-t-elle.

"On a pris énormément de temps pour fabriquer sa coiffe et les griffes. David Yates et moi avons passé des heures à envisager toutes sortes de prototypes avant d’obtenir l’allure définitive. Le costume lui-même était très imposant avec ses grosses épaulettes et sa coiffe : il était conçu pour être effrayant". Hounsou confirme que le costume a produit l’effet escompté : "D’un point de vue culturel pour les Africains, si on doit imiter un animal, on doit devenir cet animal. Mbonga porte donc les griffes, la peau et le crâne d’un léopard pour incarner littéralement un léopard. Je dois dire que son allure est assez impressionnante. Tout indique qu’il possède une force avec laquelle il faut compter. Quand j’ai enfilé le costume, je me suis senti comme un guerrier… J'ai vraiment eu la sensation que je pouvais me déplacer comme un léopard".

Les thèmes africains sont aussi présents dans la musique du film, composée par Rupert Gregson-Williams. "C’était essentiel de sentir l’attrait émotionnel que l’Afrique exerce sur Tarzan", affirme-t-il. "Le film s’ouvre avec l’appel de la merveilleuse voix de Zoe Mthiyane. J’ai utilisé plusieurs instruments : beaucoup de tambours, bien sûr, et de flûtes d’Afrique de l’Ouest aussi". Le compositeur a également écrit un thème musical pour chacun des personnages. "Le thème de Tarzan reflète à la fois son courage et ses émotions", dévoile-t-il. "J’ai aussi composé un thème amoureux pour Tarzan et Jane. Tarzan veut à tout prix arracher Jane aux griffes du capitaine Rom, et la mélodie les lie l'un à l'autre donc à travers la jungle".

"Il s’agit d’une musique orchestrale mais elle est aussi très tonale et atmosphérique, incorporant des éléments venus d’Afrique", déclare Yates. "Elle n’est pas simplement illustrative, mais elle est beaucoup plus profonde que ça. Je voulais que la musique nous accompagne dans notre découverte des personnages tout au long de l’aventure". "Ce qui est merveilleux quand on fait des films, c'est de faire voyager les spectateurs dans des lieux mythiques comme l'Afrique. C'est fabuleux. Ils n’ont pas besoin de prendre l'avion : ils n'ont qu'à aller au cinéma pour être transportés à une autre époque et dans un autre monde qu'ils n'auraient peut-être jamais envisagé de découvrir. C'est un grand privilège quand on est cinéaste", conclut le réalisateur.

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