Comédie dramatique/Biopic/Drôle, touchant et enthousiasmant, une réussite !
Réalisé par Dexter Fletcher
Avec Taron Egerton, Hugh Jackman, Christopher Walken, Keith Allen, Jim Broadbent, Tim McInnerny, Jo Hartley, Ania Sowinski...
Long-métrage Britannique/Américain/Allemand
Durée: 01h45mn
Année de production: 2016
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Date de sortie sur les écrans américains : 26 février 2016
Date de sortie sur les écrans allemands : 31 mars 2016
Date de sortie sur nos écrans : 4 mai 2016
Résumé : Eddie Edwards n’a jamais rien eu d’un athlète, bien au contraire. Pourtant, depuis qu’il est petit, il n’a qu’un seul rêve : participer aux Jeux Olympiques. Au fil des années, ni son piètre niveau sportif, ni le manque de soutien, ni les moqueries n’ont entamé sa volonté. Et c’est ainsi qu’en 1988, celui qui n’a jamais lâché a réussi à se retrouver, on ne sait trop comment, aux Jeux Olympiques d’hiver de Calgary. Avec l’aide d’un entraîneur aussi atypique que lui, ce sauteur à ski pas comme les autres va secouer le monde du sport et conquérir le cœur du public en accomplissant une performance olympique aussi improbable qu’historique...
Bande annonce (VOSTFR)
Bande annonce (VF)
Rencontre avec Dexter Fletcher, Hugh Jackman et Taron Egerton à Paris (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : J'ai eu un coup de cœur pour EDDIE THE EAGLE. Le réalisateur, Dexter Fletcher, réussit à donner beaucoup de coeur à l'histoire de cet athlète hors norme dont la volonté et la détermination face à l'adversité force l'admiration. Son film est en tout point réussit. Il retranscrit parfaitement bien l'ambiance des années 80 dans sa réalisation autant que dans les décors, les vêtements, les états d'esprits des protagonistes ou encore les expressions.
A priori, l'histoire de ce jeune homme décidé à participer aux Jeux Olympiques pour la discipline du saut à ski n'a pas vraiment de raison de nous passionner. Le réalisateur nous embarque pourtant dans son aventure et non seulement on rit mais on angoisse, on compatit, on a la larme à l’œil, bref on passe par toutes sortes d'émotions. Il faut dire que le film s'inspire d'une histoire vraie et que penser que ce gamin maladroit et naïf ait réussi à accomplir tout cela par sa seule obstination et sa confiance en son choix, donne chaud au cœur. De plus, j'ai retrouvé un esprit qui, je trouve, manque de plus en plus dans les compétitions sportives : celui de l'accomplissement personnel. Dans ce film, ce ne sont pas les médailles qui comptent mais le parcours d'Eddie, son travail, son envie, les obstacles qu'il surmonte et la joie que le sport lui procure. C'est extrêmement rafraîchissant et super motivant. On aurait presque envie de chausser des skis en sortant du cinéma !
Il y a aussi une jolie galerie de personnages secondaires. Eddie a une maman en or (interprétée par Jo Hartley) qui le soutient envers et contre tout et un papa "pied sur terre" (interprété par Keith Allen) qui lui propose un travail dès qu'il le voit. Une chose est sûre, ils aiment leur fils.
Aparté : on nous a distribué ces sweat-shirt avant la projection du film et vous pouvez tout de suite voir qu'ils sont bien représentatif de la maman d'Eddie :
Aparté : on nous a distribué ces sweat-shirt avant la projection du film et vous pouvez tout de suite voir qu'ils sont bien représentatif de la maman d'Eddie :
Christopher Walken a un petit rôle mais son interprétation de Warren Sharp est immédiatement en phase avec le film, en quelques scènes il impose son personnage.
Concernant les deux personnages principaux, ils sont tout simplement supers.
Taron Egerton est parfait dans le rôle de Michael Edwards (« Eddie l’Aigle »). Il réussit à rendre son personnage simple, drôle, hyper attachant et admirable sans jamais le rendre ridicule. Sa performance est vraiment impeccable.
Hugh Jackman est hyper à l'aise dans le rôle du coach Bronson Peary. Avec son personnage à la fois bougon et imparfait, il sait faire varier les émotions pour nous faire comprendre l'évolution de sa mentalité.
Leur duo fonctionne à merveille.
EDDIE THE EAGLE est une excellente surprise, pleine de bon esprit. Enlevé et touchant, il est aussi inventif, très bien équilibré et enthousiasmant. C'est un feel-good movie que je vous conseille absolument.
NOTES DE PRODUCTION
Les photos de la rencontre sont sur la page Facebook d'Epixod ici.
L’histoire d’Eddie est de celles
qui vous inspirent et vous donnent le moral. Et c’est une histoire vraie !
Dès son plus jeune âge, et bien
que ne montrant aucune prédisposition pour le sport, Michael
« Eddie » Edwards décida de devenir champion olympique et se consacra
tout entier à ce but. Il s’essaya d’abord à de nombreuses disciplines sans
beaucoup de succès, avant de se fixer sur le ski alpin. Après avoir manqué de
peu de se qualifier pour la descente aux Jeux olympiques d’hiver de 1984, il se
réorienta et opta pour le saut à ski.
Mais cela
posait quelques problèmes : la Grande-Bretagne n’avait jamais eu de
représentant aux Jeux dans la catégorie saut à ski. Et Eddie n’avait encore
jamais tenté de saut. Il était plus lourd que la plupart des sauteurs à ski,
qui avaient tous commencé très jeunes ; il n’avait aucun appui financier,
très peu d’entraînement, et sa mauvaise vue l’obligeait à sauter en portant des
lunettes qui s’embuaient dangereusement à chaque saut.
Et pourtant,
son indéfectible optimisme a tout surmonté. En ayant emprunté, voire supplié
pour se procurer son équipement, Eddie fut l’unique compétiteur britannique aux
Championnats du monde 1987, où il se classa 55e, ce qui fut suffisant
pour l’envoyer aux Jeux olympiques d’hiver de Calgary, au Canada, en 1988.
C’est à
Calgary qu’Eddie décolla – littéralement. Même s’il se classa dernier dans les
deux compétitions auxquelles il prit part – le 70 mètres et le 90 mètres – il devint
le sujet favori des médias, qui le surnommèrent « Eddie l’Aigle ».
Eddie était désormais une sorte de héros du peuple, connu pour son style tout
sauf orthodoxe, son allure étrange et sa volonté de se dépasser.
Ce n’était sûrement qu’une
question de temps avant que quelqu’un ne se décide à faire un film sur la vie
de ce modeste héros…
L’AIGLE S’EST ENVOLÉ
Et pourtant,
il aura fallu presque trente ans avant qu’un film ne voie effectivement le jour.
Un soir de la fin 2014, Matthew Vaughn, le réalisateur de KINGSMAN :
SERVICES SECRETS, X-MEN : LE COMMENCEMENT et LAYER CAKE, a regardé un film
avec ses enfants. Il s’agissait de RASTA ROCKETT, une comédie de Jon Turteltaub
sur l’équipe jamaïcaine qui, après avoir surmonté bien des obstacles, réussit
contre toute attente à participer à l’épreuve de bobsleigh à quatre aux Jeux
olympiques de Calgary en 1988.
« Mes
enfants ont adoré RASTA ROCKETT, raconte Matthew Vaughn, et je me suis demandé
pourquoi plus personne ne faisait ce genre de film aujourd’hui. Et cela m’a
donné envie de faire un film dont on puisse sortir le sourire aux lèvres, une
histoire qui vous inspire et vous donne la pêche. Et je voulais aussi faire un
film que je puisse montrer à mes enfants ! »
Sans doute
aiguillonné par la remarquable coïncidence voulant que les bobeurs jamaïcains aient
participé à la même édition des Jeux qu’Eddie Edwards, le cinéaste a alors repensé
à l’Aigle : en effet, une quinzaine d’années plus tôt, Matthew Vaughn et
son collaborateur d’alors, le réalisateur Guy Ritchie, avaient reçu un scénario
sur Eddie l’Aigle. Le projet n’avait pas pu se faire à l’époque, mais l’idée
était restée dans un coin de la tête du cinéaste. Matthew Vaughn se
souvient : « C’était un thème qui m’avait séduit, et je trouvais que
cela valait le coup d’en faire un film. Le scénario avait été racheté plusieurs
fois depuis, mais le film ne s’était jamais monté. J’ai recherché qui en avait
les droits, j’ai dit que je souhaitais l’acheter, et trois mois plus tard on
commençait le tournage. »
Matthew Vaughn
a rapidement rassemblé l’équipe dont il rêvait, devant comme derrière la
caméra. Il a tout de suite annoncé qu’il ne souhaitait pas réaliser lui-même,
parce que « c’était une toute nouvelle expérience pour lui de faire un
film feel-good pour toute la famille ». Il s’est alors tourné vers son
vieil ami Dexter Fletcher. Fletcher avait été acteur dans le premier film
produit par Vaughn, ARNAQUES, CRIMES ET BOTANIQUE, et les deux hommes étaient
restés en contact depuis. Chacun était devenu réalisateur. La première réalisation
de Dexter Fletcher, WILD BILL, en 2011, avait particulièrement été remarquée
par Matthew Vaughn.
« J’ai
adoré son film, confie ce dernier. Dexter est quelqu’un de bien, et c’est un
excellent observateur de la nature humaine. »
Au contraire
de Matthew Vaughn, qui avait suivi intensément les exploits d’Eddie à Calgary,
Dexter Fletcher ne s’en souvenait pas très bien. « J’avais 20 ans,
explique-t-il en souriant, Eddie était loin d’être ce que l’on considérait
comme cool, et à 20 ans vous ne vous intéressez qu’à ce que vous trouvez
cool ! »
C’est lorsque
Eddie a pris part à « Splash ! » en Angleterre, une série de
téléréalité dans laquelle des personnalités participaient à des compétitions de
plongeon de grande hauteur, et qu’il a gagné, que Dexter Fletcher l’a remarqué.
« Eddie avait un sacré mental, se souvient Fletcher. Il avait 45 ans mais
il avait l’approche d’un champion olympique, avec une ténacité remarquable. Il
ne montrait aucune peur. »
Et donc,
lorsque Matthew Vaughn l’a appelé pour lui proposer le film, Dexter Fletcher
s’est dit ravi de faire décoller l’Aigle. Il explique : « C’était une
occasion formidable de travailler avec Matthew comme producteur, et cette
histoire avait vraiment quelque chose en plus. C’était bien au-delà de ce qu’on
croyait savoir sur le sujet et l’homme. Et puis quand Matthew a appelé, il
s’est tout de suite mis à me parler comme si j’allais faire le film. Le train
était déjà en marche, et j’étais à bord ! »
Dexter
Fletcher et Matthew Vaughn ont souhaité se concentrer d’abord sur la soif de
gloire d’Eddie. Fletcher précise : « Le récit porte sur l’homme qu’il
est au départ et sur ce qu’il a réussi à accomplir. »
Les exploits
d’Eddie Edwards se déroulaient en solitaire. Rejeté par le monde du saut à ski,
il s’entraînait soit seul, soit passait d’entraîneur en entraîneur car aucun ne
restait très longtemps. Pour les besoins du film, Matthew Vaughn et Dexter
Fletcher ont créé un personnage qui allait accompagner Eddie à chaque étape de
son épopée. Fletcher commente : « Nous voulions une personne à
laquelle le public puisse s’identifier, un personnage que chacun de nous
pouvait s’imaginer être. L’attitude de ce personnage, qui est la nôtre, est de
se dire : « Oui, Eddie est fou, mais on ne peut pas s’empêcher d’être
séduit par son enthousiasme communicatif et son esprit ».
C’est ainsi
qu’est né Bronson Peary, un Américain, ancien sauteur à ski, gros fumeur et
gros buveur, qui accepte à contrecœur de prendre Eddie sous son aile. Ce rôle
était fait pour une vraie star. Et Matthew Vaughn étant un cinéaste à succès,
ses films attirent des acteurs extrêmement connus. C’est ainsi que Hugh Jackman a rejoint le projet. Matthew
Vaughn raconte : « J’ai appelé Hugh et je lui ai envoyé le script. Il
se souvenait d’Eddie l’Aigle. Il m’a raconté qu’il avait pris l’habitude de
sauter du toit de sa maison en Australie en faisant comme s’il s’agissait d’un
tremplin de saut à ski ! Il a tout de suite adoré le projet parce qu’il n’avait
encore jamais fait de film qui ressemble à celui-là. »
Hugh Jackman
confie : « Moi, un Australien, j’étais un grand fan d’Eddie l’Aigle –
c’est un bon témoin de l’impact que ses exploits ont eu un peu partout dans le
monde ! Eddie était une légende, il incarnait cette pureté d’esprit et
cette conviction qui consiste à dire « moi aussi, je peux me lancer, je
peux le faire. » Et ce qu’il a tenté, c’est la discipline la plus risquée,
au point d’être quasi suicidaire. Moi aussi je rêvais de devenir un athlète
olympique quand j’étais gamin, mais jamais je ne serais allé aussi
loin ! »
Hugh Jackman a
aussi été attiré par le rôle fictif de Peary, une âme blessée, un homme cynique
qui a été exclu de l’équipe olympique américaine au sommet de sa gloire. Son
amitié avec Eddie lui permettra au final de surmonter cela et de panser sa
blessure morale. Hugh Jackman commente : « L’obstination d’Eddie
force le respect de Bronson Peary. Il se met à aimer ce gamin. Il se dit qu’il
est complètement dingue, mais il se sent quelque part proche de lui. Tous deux
sont des exclus, ils ont été rejetés par le monde, et tous deux vont suivre
ensemble le chemin qui va les mener vers la rédemption. Au fur et à mesure que
leur amitié grandit, Bronson se remet à avoir foi en lui-même. »
Un des moteurs
de l’évolution de Peary est sa relation avec son ancien coach, Warren Sharp,
qui l’a renvoyé de l’équipe américaine des années auparavant. Sharp est resté
une présence importante dans la vie de Peary, en particulier dans la scène très
forte où tous les deux se rencontrent pour la première fois depuis de longues
années. Mais le casting du rôle présentait des difficultés pour Matthew Vaughn
et Dexter Fletcher. Ce dernier explique : « Il fallait quelqu’un qui
soit à la hauteur de Hugh Jackman. Et qui de mieux que Christopher Walken ? Quand il est arrivé sur le plateau, il
s’est montré tout simplement brillant. Il est lui-même, tout en étant puissant,
émouvant, et le personnage de Hugh semble par réaction encore plus
profond. »
Hugh Jackman a
beaucoup apprécié de travailler avec cet acteur légendaire. Il raconte en souriant :
« Pour être honnête, il n’y avait même pas à jouer ! Pour une scène,
le script disait : « La légende du sport entre dans la pièce et tout
le monde se fige. » Et c’est exactement ce qui s’est passé : tout le
monde est resté bouche bée à admirer Christopher Walken ! C’est le type le
plus cool et le plus décontracté qui soit, de la première scène jusqu’à la fin
du tournage. Du pur bonheur. »
Matthew Vaughn
et Dexter Fletcher tenaient leur Bronson Peary. Et leur Warren Sharp. Il ne
leur manquait plus que la pièce maîtresse : l’Aigle lui-même.
LA TRAQUE DE L’AIGLE
En définitive,
trouver l’acteur qui allait jouer Eddie n’a pas pris très longtemps parce que
Matthew Vaughn a vite réalisé qu’il avait le candidat idéal sous le nez. Il
venait juste de terminer KINGSMAN : SERVICES SECRETS avec Colin Firth,
Samuel L. Jackson, Michael Caine, Mark Strong… et Taron Egerton, un nouveau venu gallois qui faisait dans ce film ses
débuts au cinéma.
Matthew Vaughn
déclare : « Le rôle d’Eggsy représentait une réelle performance pour
Taron, car le personnage ne lui ressemblait pas vraiment. Je lui ai dit :
« C’est important que tu interprètes maintenant un personnage qui
surprendra les gens. » Je n’avais aucun doute sur le fait qu’il réussirait
à incarner Eddie. »
Taron Egerton
n’était même pas né quand Edwards a déployé ses ailes et s’est envolé dans les
airs de Calgary, mais le jeune acteur a relevé le défi. Après un essai avec
Hugh Jackman à New York, le rôle lui a été officiellement offert fin 2014,
juste avant Noël. Il se souvient : « J’étais ravi d’accepter, à une
condition : je ne voulais pas enjoliver la réalité. Eddie devait être
drôle, il devait rencontrer des difficultés, mais surtout, il fallait qu’il ait
du cœur et du courage pour paraître authentique et crédible. »
Les craintes
initiales du jeune acteur n’étaient pas fondées, comme l’explique Matthew
Vaughn : « Je voulais beaucoup d’émotion, c’est ce qui m’enthousiasmait
le plus sur ce film. Le public ne songera plus à Eddie comme à un sacré rigolo,
mais comme à un héros. »
Lors de sa
préparation, Taron Egerton a rencontré le véritable Eddie, qui l’a aidé à
construire son personnage. Egerton raconte : « Eddie est un type
charmant, sympathique et raisonnable. Il est optimiste et se concentre sur son
objectif. Il y a vraiment du héros chez lui. »
Taron Egerton
s’est transformé pour le rôle grâce à une perruque, à d’épaisses lunettes,
quelques kilos en plus, l’accent de Cheltenham et, vers la fin du film, la
fameuse moustache d’Eddie. « Il fallait que je garde une part d’innocence,
précise Taron Egerton. Le côté star du film était assuré par Hugh, et il m’a
laissé la place de me montrer un peu original. »
Pour les
besoins du film, le jeune acteur a dû apprendre à skier afin de reproduire les
positions du saut à ski : la position sur le tremplin en phase d’élan,
celle adoptée au moment de l’impulsion, ou encore la position à l’atterrissage
où le sauteur effectue une fente avec un pied devant l’autre (télémark). « Je
me suis entraîné pendant quinze heures ! se souvient Taron Egerton.
J’étais très nerveux. C’est vraiment le cœur de la discipline, et vous vous
rendez compte à quel point c’est dangereux quand c’est vous qui le
faites. »
Le saut à ski
est en effet un sport incroyablement dangereux. Taron Egerton confie :
« Je ne ferai jamais un saut de 90 mètres ! Il faut s’exercer tous
les jours dès l’âge de 4 ans juste pour ne pas courir trop de risques. Voilà
pourquoi Eddie n’arrête pas de se blesser. »
Hugh Jackman,
qui a l’habitude de faire ses propres cascades, a lui aussi été impressionné
par la difficulté d’accomplir un saut de 90 mètres : cela nécessite une
concentration absolue et la maîtrise totale de son corps juste pour décoller –
et ne parlons même pas d’atterrir – dans de bonnes conditions de sécurité.
Hugh Jackman
raconte : « Je devais tourner une scène où je me tenais assis en haut
du tremplin, et j’étais câblé pour me rattraper et m’empêcher de me tuer au cas
où j’aurais glissé. Et même comme ça, j’avais une peur bleue ! Quand on
pense à ce qu’a accompli Eddie aux Jeux olympiques après n’avoir fait que
quelques sauts dans sa vie, il avait un sacré cran ! »
Matthew Vaughn
résume les choses ainsi : « Celui qui a inventé le saut à ski devait
être complètement frappé. Il n’y a aucune raison rationnelle pour faire un truc
pareil ! »
Pour
représenter avec authenticité l’entraînement d’Edwards et les impressionnants
sauts qu’il a accomplis aux Jeux de Calgary, Dexter Fletcher et son directeur
de la photographie, George Richmond, ont dû trouver le moyen de tourner ces
scènes en toute sécurité, et de recommencer autant de fois que nécessaire. Le
réalisateur explique : « Il y a quelque chose comme 13 sauts dans le
film, et c’est toujours la même action : un type grimpe en haut d’un
tremplin, s’élance dans la pente, décolle, vole et atterrit. On devait trouver
un moyen de faire ça différemment. Sans compter que l’image sur les écrans est
en 2D, c’est plat, et la hauteur est réduite de 50 % au minimum... »
L’autre
principal problème rencontré sur le tournage en Allemagne et en Autriche a été,
étonnamment, l’absence de neige. Dexter Fletcher commente : « Nous
tournions au printemps, à la suite d’un hiver particulièrement doux. Nous devions
réaliser un plan avec Taron qui monte tout en haut du tremplin de 70 mètres et
regarde en bas, et il n’y avait pas de neige ! Il a fallu aller en
chercher plus haut dans la montagne avec un camion, et la répandre partout. »
Pour rendre
l’intensité des sauts, diverses solutions ont été mises en œuvre, impliquant
l’utilisation judicieuse d’images de synthèse et de caméras placées sur les
casques pour augmenter la sensation de vitesse lorsque le skieur descend la
pente, ainsi que la construction de plateformes complexes sur et autour des
tremplins de 70 et de 90 mètres. La plateforme qui encerclait le tremplin de 90
mètres a permis à Dexter Fletcher, George Richmond et au réalisateur de la 2e
équipe, le légendaire Vic Armstrong, de concevoir des plans où la caméra fait
une descente, s’envole et peut réellement rendre l’impression de la vitesse
vertigineuse atteinte par un sauteur à ski. Le réalisateur commente :
« George et moi avons dû nous montrer inventifs. Nous avons trouvé des
angles de prises de vues étonnants, et des procédés pour montrer combien c’est
haut et dangereux. Le tout est de s’entourer des bonnes personnes pour vous
aider à porter les choses au plus haut niveau. »
L’AIGLE S’EST POSÉ
Malheureusement,
il serait impossible aujourd’hui de réitérer les exploits d’Eddie. Comme le film
l’explique, les critères requis pour se qualifier pour le saut à ski ont été
presque immédiatement rehaussés par le Comité olympique. Eddie n’a plus jamais
réussi à se qualifier, même s’il a été sélectionné pour être porteur de la
torche aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010.
Cependant, le
film voulu par Dexter Fletcher et Matthew Vaughn est un hommage à la foi
inébranlable d’Edwards. Vaughn commente : « C’est un héros. Il a
littéralement risqué sa vie à chaque saut. Il avait un immense courage et refusait
de s’avouer vaincu. J’ai énormément d’admiration pour lui. »
Le film
s’achève par une citation célèbre du baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux
olympiques modernes. « Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de
gagner mais de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le
triomphe mais le combat ; l’essentiel n’est pas d’avoir vaincu, mais de
s’être bien battu. » Cela résume bien ce que Matthew Vaughn et Dexter
Fletcher ont cherché à raconter avec cette histoire, et pourquoi ils voulaient
célébrer l’esprit combatif d’un héros pas comme les autres. Eddie « l’Aigle »
Edwards n’a peut-être pas gagné de médaille olympique, mais il est un exemple
qui nous inspire tous. Comme le résume Matthew Vaughn : « Ce film
montre que quelle que soit l’importance de votre problème, vous pouvez le
résoudre. Avoir du courage, faire preuve de détermination et de ténacité paie
toujours. »
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