Épouvante-horreur/Gentiment effrayant, avec des défauts mais sympa
Réalisé par Gil Kenan
Avec Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Jared Harris, Jane Adams, Saxon Sharbino, Kyle Catlett, Kennedi Clements, Susan Heyward, Nicholas Braun...
Long-métrage Américain
Durée: 01h34mn
Année de production: 2015
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Date de sortie sur les écrans U.S.: 22 mai 2015
Date de sortie sur nos écrans: 24 juin 2015
Résumé : Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist…
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait (VOSTFR) - Les ombres
Ce que j'en ai pensé : J'ai eu la chance d'être invitée à une soirée POLTERGEIST. Avant la projection du film, nous avons été mis dans l'ambiance par de sympathiques animations à base de lampes à plasma, d'effet stroboscopique, de masque de clown et de rencontres inquiétantes devant un écran de télé.
Pendant la projection, j'ai passé un bon moment. Le film correspond à peu près à ce que je m'attendais à voir. C'est une nouvelle version, puisqu'il s'agit du remake du film de Tobe Hooper de 1982, qui a su garder un certain charme à l'ancienne. L'histoire est très proche de celle de l'original. Même si les effets spéciaux sont modernes et beaucoup plus présents, l'ambiance, les équipements, les personnalités des protagonistes et leurs relations sont plus proches des années 80 que d'aujourd'hui. J'ai bien aimé cette approche qui donne une personnalité spéciale au film.
En 1982, la banlieue américaine était un cadre d'action idéal car elle représentait le rêve américain dans lequel ce cauchemar venait s'immiscer. Aujourd'hui, la banlieue ne fait plus fantasmer, mais du coup, il n'est pas surprenant que la maison vienne avec un passif qui représente aussi l'étiolement du rêve. L'intrigue se passe principalement dans la maison familiale qui est un personnage à part entière.
La réalisation de Gil Kenan est de bonne qualité pour un film de ce genre. Il ne s'agit pas vraiment d'horreur. J'ai sursauté deux ou trois fois, mais il se regarde plus comme une aventure paranormale que comme un film d'épouvante (attention, il ne s'adresse pas aux enfants pour autant). Il y a quelques incohérences et manqués à l'écran, cependant ils ne gâchent pas le plaisir car le rythme est soutenu et l'apparition de nouveaux personnages relance régulièrement l'intérêt.
Les acteurs nous entraînent dans leur jeu. J'ai surtout apprécié la présence de Sam Rockwell dans le rôle d'Eric Bowen. Il apporte les émotions réalistes du parent par rapport aux événements.
Jared Harris, dans le rôle de Carrigan Burke, est à la fois drôle et crédible en chasseur de fantôme. Son rôle aurait peut-être mérité d'être approfondi.
Du côté des enfants, Kyle Catlett, qui interprète Griffin Bowen, et Kennedi Clements, qui interprète Madison Bowen, sont mignons et agréables à suivre dans leurs mésaventures.
POLTERGEIST ne se distingue pas spécialement parmi les longs-métrages du même type sortis ces derniers temps. C'est la production estivale annuelle qui permet d'aller gentiment se faire peur au cinéma entre amis. Dans le genre, elle est sympathique.
Note : L'intérêt de la 3D n'est pas évident. C'est un bon apport pour quelques scènes mais elle n'est pas franchement nécessaire.
En 1982, la banlieue américaine était un cadre d'action idéal car elle représentait le rêve américain dans lequel ce cauchemar venait s'immiscer. Aujourd'hui, la banlieue ne fait plus fantasmer, mais du coup, il n'est pas surprenant que la maison vienne avec un passif qui représente aussi l'étiolement du rêve. L'intrigue se passe principalement dans la maison familiale qui est un personnage à part entière.
La réalisation de Gil Kenan est de bonne qualité pour un film de ce genre. Il ne s'agit pas vraiment d'horreur. J'ai sursauté deux ou trois fois, mais il se regarde plus comme une aventure paranormale que comme un film d'épouvante (attention, il ne s'adresse pas aux enfants pour autant). Il y a quelques incohérences et manqués à l'écran, cependant ils ne gâchent pas le plaisir car le rythme est soutenu et l'apparition de nouveaux personnages relance régulièrement l'intérêt.
Les acteurs nous entraînent dans leur jeu. J'ai surtout apprécié la présence de Sam Rockwell dans le rôle d'Eric Bowen. Il apporte les émotions réalistes du parent par rapport aux événements.
Du côté des enfants, Kyle Catlett, qui interprète Griffin Bowen, et Kennedi Clements, qui interprète Madison Bowen, sont mignons et agréables à suivre dans leurs mésaventures.
Note : L'intérêt de la 3D n'est pas évident. C'est un bon apport pour quelques scènes mais elle n'est pas franchement nécessaire.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)
Remake du film culte réalisé par Tobe Hooper en 1982, POLTERGEIST est un conte fantastique qui joue sur nos peurs les plus intimes. Une famille ordinaire s’installe dans une nouvelle maison… et se retrouve confrontée à des évènements surnaturels.
Le scénario de cette nouvelle version de POLTERGEIST a été écrit par David Lindsay-Abaire, lauréat du prix Pulitzer en 2007 pour sa pièce « Rabbit Hole » et scénariste réputé pour sa capacité à créer des personnages captivants dans des histoires d’une complexité et d’une richesse rares.
Le réalisateur Gil Kenan se souvient : « Lorsque j’ai lu le scénario de David, j’ai réalisé qu’il était possible de revisiter l’histoire de POLTERGEIST sous un nouvel angle, et de raconter cette histoire terrifiante d’une famille assiégée d’une manière résolument moderne. »
Pour Sam Raimi, qui produit le film, Gil Kenan était le candidat idéal pour porter cette histoire à l’écran. Il explique : « Gil a beaucoup d’expérience en matière de suspense et d’épouvante, comme le démontre le film d’animation MONSTER HOUSE. Ce film contient d’intenses scènes à suspense mais également des traits d’humour inattendus. Gil a un don pour faire monter la tension puis la laisser légèrement retomber avant de vous surprendre avec un élément effrayant. »
Il poursuit : « Le suspense repose sur un bon sens du timing et de l’exécution, mais il nécessite aussi de savoir jouer sur les attentes du public, et Gil est passé maître en la matière. POLTERGEIST va tenir les spectateurs en haleine ! »
UNE FAMILLE ASSIÉGÉE
POLTERGEIST et le film original de 1982 racontent tous les deux l’histoire terrifiante de l’enlèvement d’une petite fille par des forces surnaturelles de plus en plus hostiles, contre lesquelles le reste de la famille, bien décidé à la retrouver, livre une bataille acharnée. Le contexte, le lieu et les personnages de cette nouvelle version ont cependant été modifiés.
Contrairement au film original, qui se déroulait dans la période prospère des années 80, POLTERGEIST se passe dans une banlieue déclinante des États-Unis. La famille Bowen emménage en effet dans un quartier délabré et sans âme de l’Illinois où s’alignent des maisons identiques aux jardinets mal entretenus bordés de grillages… bien loin des clichés sur la prétendue qualité de vie et la tranquillité de la banlieue américaine.
Gil Kenan déclare : « Au début des années 80, tout le monde rêvait de s’installer en banlieue, mais aujourd’hui l’attrait de cette vie a disparu. Les personnages du film ont essayé de vivre le rêve américain mais tout ne s’est pas passé comme ils le souhaitaient et leur situation est désormais précaire. Si l’on ajoute à cela le fait que leur maison est hantée par des forces surnaturelles et l’enlèvement de leur fille, on se dit vraiment que tout peut arriver. »
Le scénario laisse entendre que les évènements auxquels est confrontée la famille Bowen – qu’il s’agisse des multiples esprits qui les tourmentent ou de l’enlèvement de leur petite fille – ne seraient pas seulement dus au fait que leur nouvelle maison a été construite sur un cimetière. Il introduit l’idée que notre détachement, la perte de nos repères et l’effondrement des valeurs familiales nous rendraient encore plus vulnérable aux forces surnaturelles.
Cette histoire a trouvé un écho particulier chez Gil Kenan, qui a lui-même grandi dans une banlieue de Los Angeles dans la vallée de San Fernando. Il commente : « Le défi était de familiariser le public avec la maison aussi bien qu’avec les Bowen. »
Le réalisateur y parvient en faisant vivre aux spectateurs la première visite de ce qui deviendra bientôt le nouveau domicile des Bowen. La caméra passe ainsi de pièce en pièce, inspectant chaque placard et chaque robinet.
Ce sont les enfants qui remarquent les premiers que quelque chose cloche dans la maison, avant même que la famille n’y emménage. Griffin, le cadet, découvre sa petite soeur, Maddy, en pleine conversation avec une créature invisible dans ce qui sera bientôt le placard de sa chambre. Lorsque la famille s’installe dans son nouveau logement, le décor est donc planté pour l’apparition des forces surnaturelles.
Sam Raimi déclare : « Il est logique que Maddy et Griffin soient les premiers à entrer en contact avec les esprits qui hantent la maison, car les enfants sont généralement plus ouverts aux situations nouvelles et utilisent plus volontiers leur imagination. C’est la raison pour laquelle ils sont plus susceptibles de percevoir ces créatures surnaturelles qui envahissent leur maison. Les adultes ne changent pas aussi facilement de « fréquence » que les petits. »
Maddy, la plus jeune et la plus impressionnable des Bowen, tombe sous le charme de la maison grâce à ses nouveaux amis « imaginaires » cachés dans le placard. Griffin est un enfant timide, introverti et craintif ravi à l’idée de déménager… jusqu’à ce qu’il apprenne que sa chambre se situe dans le grenier de la maison et qu’il commence à s’imaginer que l’arbre voisin le menace.
Kendra est l’aînée de la fratrie, et comme ses parents, elle n’a initialement aucune idée du danger qui menace la famille. Elle est en effet très en colère de devoir déménager et quitter son lycée et ses amis.
De Kendra, incarnée par Saxon Sharbino, Rosemarie DeWitt dit : « Comme la plupart des adolescents, elle a pris ses distances avec ses parents, à qui elle en veut de la faire déménager loin de ses amis. Elle est un peu perdue et cherche sa place au sein de la famille. »
Saxon Sharbino déclare : « J’ai pris beaucoup de plaisir à interpréter Kendra. Elle est égocentrique, passe son temps au téléphone avec ses copines et est très dure envers sa famille. C’est la dernière des trois enfants à prendre conscience de ce qui se passe et elle ne prête aucune attention à Griffin lorsqu’il évoque d’étranges forces dans la maison. »
Le personnage de Saxon Sharbino est confronté à son propre cauchemar : l’adolescence. La jeune actrice reprend : « Kendra ignore encore qui elle est et elle en veut terriblement à ses parents de la déraciner pour s’installer dans cette banlieue paumée. » Kennedi Clements incarne Maddy, la principale proie du poltergeist. Gil Kenan déclare : « Nous avons choisi Kennedi à l’issue d’un long processus de casting international parce qu’elle est très expressive et intelligente, et qu’elle possède un sens de l’humour qui la rend très attachante. C’était primordial car on passe peu de temps avec Maddy avant sa disparition, il faut donc que l’on tombe sous son charme pour éprouver le chagrin et l’angoisse de sa famille lorsqu’elle est enlevée. »
Le réalisateur poursuit : « Kennedi confère à Maddy un courage incroyable. C’est elle qui, lorsqu’elle entend des voix dans le poste de télévision ou dans le placard, leur répond, fascinée. Maddy ne doute pas, elle n’a pas peur, et c’est ce qui la rend vulnérable. »
C’est son émerveillement qui conduit Maddy à être enlevée lorsque sa poupée préférée, Piggy-Corn, est entraînée vers le placard. La petite fille s’aventure alors dans l’ombre pour sauver sa poupée mais lorsqu’elle se retourne, elle voit sa chambre disparaître rapidement dans l’obscurité. Le poltergeist l’a piégée dans son terrifiant univers.
Griffin, incarné par Kyle Catlett, est le seul garçon des Bowen. Sam Rockwell raconte : « Comme beaucoup d’enfants, Griffin a une imagination débordante. Il voit souvent des choses qui n’existent pas, c’est pourquoi lorsqu’il assure à ses parents qu’un saule lui veut du mal, ils ne le croient pas. »
Rosemarie DeWitt ajoute : « Griffin est le personnage le plus compliqué du film à jouer parce qu’il est très angoissé, mais c’est aussi lui qui doit affronter le poltergeist face à face. »
De Kyle Catlett, Gil Kenan dit : « C’est un garçon incroyablement intelligent doté d’une intensité et d’un talent admirables pour son âge. Grâce à lui, Griffin est un personnage crédible. Lorsqu’il commence à se plaindre d’avoir été attaqué par un écureuil dans le grenier ou que les branches d’un arbre grattent à sa fenêtre, ses parents se demandent s’il n’a pas un problème au lieu de le prendre au sérieux. »
Kyle Catlett a apporté beaucoup d’énergie au rôle, tout en restant doux et sincère, et il a abordé les cascades avec enthousiasme et curiosité. Il se souvient : « Ma scène préférée est celle où je me fais traîner dans toute la maison par le poltergeist. Les équipes ont construit un décor vertical, ce qui nous a permis de donner l’impression que je me fais traîner dans le couloir, dans les escaliers et à travers la fenêtre du grenier par le saule possédé. J’ai adoré réaliser ces cascades et apprendre comment placer ma tête et où poser mes mains pour ne pas me blesser. »
La scène dans laquelle Eric et Amy rentrent chez eux et découvrent Griffin suspendu dans les branches d’un arbre et Kendra en état de choc après avoir été attaquée par une substance visqueuse émanant du sol du garage marque un tournant dans l’histoire. Lorsqu’ils pénètrent dans la maison, Eric et Amy découvrent que Maddy a disparu et, après l’avoir cherchée frénétiquement, ils en viennent à la conclusion qu’elle a été enlevée par une force paranormale.
Ce retournement de situation frappant a des conséquences sur tous les membres de la famille, en particulier Eric et Amy, qui sont incarnés par deux des acteurs les plus réputés de leur génération, Sam Rockwell et Rosemarie DeWitt.
Le producteur exécutif J.R. Young déclare : « Les choix inattendus de Sam Rockwell dans son interprétation sont imprégnés d’une sincérité particulière qui les rend totalement convaincants. Il est fantastique et joue ce rôle avec courage, émotion et humour. »
L’acteur déclare : « Eric traverse une période difficile ; en perdant son emploi il a le sentiment d’avoir perdu sa virilité et de ne plus subvenir suffisamment aux besoins de sa famille. Il est toujours très attaché aux biens matériels, c’est la raison pour laquelle il continue à acheter des jouets hors de prix à ses enfants alors qu’il n’en a pas les moyens. Sa femme, Amy, est quant à elle bien consciente des problèmes que traverse la famille et de la manière dont ils affectent ses enfants. »
Mais ni Amy ni Eric ne savent quoi faire lorsque Maddy est enlevée. Ils ne peuvent pas appeler la police, car ils ne sauraient pas comment expliquer les circonstances de sa disparition. Amy se tourne alors vers le département de parapsychologie de l’université de l’Illinois, où elle a fait ses études.
LA BATAILLE COMMENCE
Le Dr Powell (Jane Adams), directrice du département de parapsychologie, accepte d’aider Amy. Elle se rend chez les Bowen accompagnée de ses deux assistants, Boyd (Nicholas Braun) et Sophie (Susan Heyward), et munie d’un équipement high-tech.
L’équipe, et en particulier Boyd, reste sceptique face aux évènements racontés par la famille. Ils ont davantage accepté cette mission pour discréditer la thèse d’un enlèvement surnaturel que pour aider les Bowen. Mais lorsque le poltergeist commence à se défendre, Boyd fait une terrifiante rencontre dans le placard où Maddy a disparu, créant la panique chez l’équipe des parapsychologues. Le Dr Powell est obligée d’admettre que cet esprit très agressif nécessite l’intervention du brillant médium Carrigan Burke, interprété par Jared Harris.
Carrigan Burke est la star d’une émission de téléréalité intitulée « House Cleaners » qui a fait de lui une célébrité dans le domaine de la chasse aux fantômes. Tout le monde est sceptique à son arrivée chez les Bowen, à l’exception de Kendra, fan de culture populaire.
À propos de son personnage, Jared Harris déclare : « Burke sait quoi faire en toutes circonstances. Il ne fait pas de séance de spiritisme ou de purification, mais il est le seul, avec Maddy, à pouvoir entrer en contact avec le monde des esprits. »
Le médium accepte d’aider les Bowen à récupérer leur fille et on apprend rapidement qu’il a jadis été marié au Dr Powell. Leur histoire d’amour apporte un peu de lumière dans l’univers sombre du film.
LA MAISON
La maison des Bowen incarne à la fois l’ombre et la lumière. Au départ, elle représente un nouvel espoir pour la famille, mais elle se révèle très vite menaçante.
L’équipe du film a mené d’importantes recherches avant de trouver la maison idéale dans une banlieue d’Hamilton dans l’Ontario.
La chef décoratrice Kalina Ivanov déclare : « La maison que nous avons choisie illustre parfaitement la monotonie de l’architecture moderne avec sa « symphonie de beiges » comme on en voit en banlieue. Il fallait qu’il y ait des lignes électriques à haute tension dans le quartier car elles jouent un rôle majeur dans l’intrigue, ainsi qu’un terrain vague à côté de la maison pour accueillir l’inquiétant saule qui terrorise Griffin. »
Pour ses recherches, Kalina Ivanov a délaissé les magazines et autres beaux livres et a opté pour des photos de maisons familiales. Elle explique : « Nous avons rassemblé de vraies images pour créer un décor le plus authentique possible. »
Le salon et le grenier de la maison ont du être agrandis pour répondre aux besoins du film et notamment à la scène dans laquelle une camionnette vient s’encastrer dans la baie vitrée du salon.
Le grenier devait quant à lui être menaçant et effrayant, mais suffisamment réaliste pour accueillir la chambre d’un jeune garçon. La lucarne du grenier est la porte d’entrée par laquelle le saule hanté vient tourmenter Griffin. La chef décoratrice a conçu le grenier de sorte qu’il puisse être démonté, ce qui a permis à Gil Kenan de déplacer les murs en fonction de l’angle de prise de vues qu’il souhaitait.
Dans le film, la maison des Bowen a été construite sur un cimetière censé avoir été transféré avant la construction du lotissement. Mais en réalité, seules les pierres tombales ont été déplacées. C’est la raison pour laquelle un groupe d’âmes errantes est bloqué entre le monde des vivants et celui des morts et est bien déterminé à atteindre sa destination éternelle. Ces esprits ont besoin de Maddy et de sa lumière innocente pour les guider vers l’au-delà, où ils seront libérés.
Gil Kenan raconte : « Au début, les esprits se manifestent de manière espiègle à travers des gestes physiques, des voix dans les murs ou des frottements de branches sur la fenêtre. Une fois que les esprits ont établi le contact avec Maddy, ils arrivent à l’attirer loin de sa famille et à la piéger dans leur monde. »
Avec la petite fille en leur possession, les esprits développent leur agressivité et des moyens de défense pour la garder auprès d’eux. Le réalisateur explique : « Ce groupe d’esprits frappeurs a un tel sentiment d’abandon et de frustration qu’il a réussi à canaliser cette énergie pour enlever un enfant à sa famille. J’ai beaucoup de compassion pour ces âmes prises au piège, j’ai essayé de me mettre à leur place pour comprendre ce qu’elles ressentent. »
LA TROISIÈME DIMENSION
POLTERGEIST a été tourné en 3D, ce qui amplifie son caractère terrifiant. Gil Kenan déclare : « Dans le film original, les manifestations surnaturelles tenaient presque de la magie, elles étaient très stylisées voire théâtrales, mais ce n’est pas le cas dans ce remake. Il était important pour moi de jeter des passerelles entre le monde des vivants et celui des esprits pour en finir avec ce côté théâtral et créer une atmosphère plus réaliste, sombre et terrifiante. »
Pour ce faire, le réalisateur plonge le public au coeur de l’action afin qu’il tremble aux côtés des personnages.
Javier Aguirresarobe, directeur de la photographie de renommée mondiale qui a notamment pris part à la saga TWILIGHT et au film LES AUTRES, est passé maître dans l’art de filmer des phénomènes paranormaux de manière fantastique et réaliste en même temps. Il commente : « L’esthétique de POLTERGEIST est ancrée dans le fantastique, mais le fait que l’histoire se déroule dans un environnement réaliste la rend d’autant plus effrayante. La seule référence directe au film de 1982 est une scène dans laquelle Maddy entre en contact avec les esprits à travers la télévision. C’est la scène que j’ai pris le plus de plaisir à tourner, car sur le plan technique, ça a été un défi de taille. Nous voulions en effet éviter autant que possible les effets visuels au profit des effets spéciaux réalisés sur le tournage. »
La chef costumière Delphine White a elle aussi opté pour un style naturel. Elle déclare : « J’ai été attirée à la fois par le côté lumineux et le côté sombre du film. Nous voulions montrer que la famille Bowen rencontrait des difficultés financières et nous sommes inspirés de photos de gens ordinaires. Les costumes les plus compliqués à réaliser ont été ceux des esprits. Nous avons fait d’importantes recherches sur les gens qui ont été enterrés et exhumés pour comprendre ce qui arrivait à leurs vêtements au cours de ce processus. Nous avons imaginé des silhouettes et collaboré avec un incroyable artiste textile pour trouver le ton juste. »
Gil Kenan et l’équipe en charge des effets visuels ont achevé de donner vie aux créatures surnaturelles du film en postproduction. Les effets visuels ont été produits par Alison O’Brien, qui explique : « Lorsque je procède au découpage du scénario pour planifier les effets visuels, je m’intéresse à tout ce qui ne peut pas être réalisé sur le tournage, comme le portail entre le monde des vivants et celui des esprits qui passe par le placard de Maddy et s’ouvre sur le plafond du salon. D’un point de vue esthétique, nous tenions à ce qu’il soit sophistiqué, car c’est un élément clé de l’histoire et il fallait qu’il soit crédible. »
Pour créer le portail, la productrice a fait appel à BUF VFX, un studio d’effets visuels parisien de renommée internationale qui a imaginé une nouvelle technique de tournage consistant à utiliser des décors horizontaux et verticaux. Alison O’Brien commente : « Cela nous a permis de créer du mouvement sans avoir à déplacer la caméra, ce qui nous a offert davantage de contrôle. »
Ce qu’il est possible d’accomplir aujourd’hui avec des effets visuels est beaucoup plus complexe qu’il y a 30 ans, quand l’original a été tourné. Dans le film de 1982, la fillette était uniquement contactée par les esprits à travers l’écran de la télévision, alors qu’ici, ils communiquent aussi à travers les objets technologiques modernes tels que les smartphones et autres tablettes numériques.
La présence du drone qu’Eric achète à Griffin au début de l’histoire constitue sans doute l’utilisation la plus intéressante de la technologie dans le film, car s’il apparaît dans le film, le drone a également joué un rôle dans sa réalisation. Gil Kenan explique : « Nous avons utilisé un petit quadricoptère doté de deux caméras et piloté depuis un smartphone ou une tablette. Nous avons non seulement intégré le drone à l’histoire mais nous l’avons également utilisé pour obtenir des prises de vues qui n’avaient encore jamais été réalisées. C’est très excitant de pouvoir envoyer la caméra n’importe où grâce à cette technologie. »
LA MALÉDICTION POLTERGEIST
L’équipe de POLTERGEIST a elle-même fait l’expérience de divers phénomènes inexplicables pendant le tournage du film.
Sam Raimi explique : « Le champ qui se trouvait juste derrière la maison nous a causé pas mal de problèmes. Gil avait été séduit par ce terrain parce que c’était le seul qui n’était pas construit dans le quartier, ce qui le faisait d’autant plus ressortir. Mais cet espace vide interférait avec les micros installés sur le tournage, nos téléphones portables et les signaux entre les caméras du drone et les pilotes. Le drone fonctionnait parfaitement n’importe où ailleurs, mais s’écrasait systématiquement à chaque fois qu’on essayait de le faire survoler ce champ. C’était pour le moins troublant… »
La production a également dû faire face à ses propres « poltergeists ». Pour se débarrasser de ces visiteurs importuns, l’équipe a fait appel à Brenda Rose, une voyante de Cleveland dotée de dons paranormaux. Elle a utilisé différentes techniques pour détecter la présence des esprits indésirables et purifier le lieu. Elle déclare : « J’aide les gens à se frayer un chemin dans la vie grâce à mes dons de voyance, en intervenant par des moyens multiples qui peuvent aller de la lecture de cartes de numérologie jusqu’à l’analyse de leur énergie. La manière dont les esprits se manifestent change d’un esprit à l’autre, certains font connaître leur présence de manière subtile, d’autres de manière plus frontale. Lorsque je suis en séance et que mon esprit s’ouvre, ils peuvent arriver de n’importe où. Cela peut aller du chaos organisé au chaos tout court, un peu comme la famille Bowen en fait l’expérience dans le film. »
En lien direct avec POLTERGEIST, Brenda Rose ajoute : « En général, quand les esprits s’égarent, ils ont besoin d’être guidés pour retrouver leur destination d’origine. »
Mais les créatures qui peuplent le film ne sont pas de gentils fantômes. Comme le dit Carrigan Burke, le personnage de Jared Harris : « Nous n’avons pas affaire à quelques esprits contrariés… »
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