Action/Arts Martiaux/Magnifiques et impressionnantes chorégraphies des combats
Réalisé par Gareth Evans
Avec Iko Uwais, Julie Estelle, Yayan Ruhian, Arifin Putra, Oka Antara, Tio Pakusodewo, Cok Simbara, Cecep Arif Rahman...
Long-métrage Indonésien
Durée : 2h30m
Année de production : 2014
Distributeur : The Jokers / Le Pacte
Facebook : www.facebook.com/TheRaid2FR
Twitter : https://twitter.com/TheRaid2_FR et #TheRaid2
Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement
Date de sortie sur les écrans indonésiens : 28 Mars 2014
Date de sortie sur nos écrans : 23 juillet 2014
Résumé : Après un combat sans merci pour s’extirper d’un immeuble rempli de criminels et de fous furieux, laissant derrière lui des monceaux de cadavres de policiers et de dangereux truands, Rama, jeune flic de Jakarta, pensait retrouver une vie normale, avec sa femme et son tout jeune fils…. Mais il se trompait. On lui impose en effet une nouvelle mission : Rama devra infiltrer le syndicat du crime, où coexistent dans une sorte de statu quo mafia indonésienne et yakusas. Sous l’identité de « Yuda », un tueur sans pitié, il se laisse jeter en prison afin d’y gagner la confiance d'Uco, le fils d'un magnat du crime indonésien - son ticket d’entrée pour intégrer l’organisation. Sur fond de guerre des gangs, il risquera sa vie dans un dangereux jeu de rôle destiné à porter un coup fatal à l’empire du crime.
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait (VOSTFR) : 'Combat dans la prison'
Extrait (VOSTFR) : 'Course poursuite'
Ce que j'en ai pensé : THE RAID m'avait particulièrement plu car il avait un mini scénario bien fichu doté d'un petit twist sympa à la fin. Du coup, l'espace était libre pour les combats de folie. Et Gareth Evans, le réalisateur, s'en était donné à cœur joie. Le résultat était un petit film nerveux et ultra efficace. Une véritable réussite dans son genre.
J'ai eu la chance de découvrir THE RAID 2 au Festival du Film Policier de Beaune 2014. Cette fois, le paquet a été mis sur le scénario. C'est peut-être bien mais le fait est que ce n'est pas pour cela que j'allais le voir. J'y allais pour les combats et ces merveilleux artistes/athlètes qui mettent en pratique une belle quantité d'arts martiaux pour le fun et notre plus grand bonheur. Ai-je été déçue pour autant? Que nenni.
J'ai passé un très bon moment car les combats sont là, ils sont nombreux et ils sont extraordinaires. Les chorégraphies des bagarres sont totalement somptueuses. Je vous rassure, vous aurez de la mâchoire arrachée, des genoux brisés en veux-tu en voilà et beaucoup d'autres petits délices sanglants. De ce point de vue là, THE RAID 2 est parfait (je rappelle d'ailleurs qu'il est interdit au moins de 16 ans). Chris Evans, le réalisateur regorge de créativité pour nous faire vivre et ressentir les coups et l'action comme si on y était. C'est génial mais attendez-vous à serrer les dents...
Par contre, j'ai trouvé des longueurs dans les scènes de dialogue et de mise en place du scénario qui se révèle assez complexe cette fois. A cause de cela, à mon avis, le film est très réussi mais au final moins nerveux que le premier opus. C'est mon seul reproche.
J'ai passé un très bon moment car les combats sont là, ils sont nombreux et ils sont extraordinaires. Les chorégraphies des bagarres sont totalement somptueuses. Je vous rassure, vous aurez de la mâchoire arrachée, des genoux brisés en veux-tu en voilà et beaucoup d'autres petits délices sanglants. De ce point de vue là, THE RAID 2 est parfait (je rappelle d'ailleurs qu'il est interdit au moins de 16 ans). Chris Evans, le réalisateur regorge de créativité pour nous faire vivre et ressentir les coups et l'action comme si on y était. C'est génial mais attendez-vous à serrer les dents...
Gareth Evans, le réalisateur |
Toujours est-il que j'ai retrouvé avec plaisir l'attachant et tenace Rama, interprété par l'excellent Iko Uwais. Il est de retour et il n'aime toujours pas tellement qu'on l'embête.
Ne passez pas à côté de THE RAID 2, si vous avez aimé THE RAID. La mise en scène et les combats sont fabuleux et fous. Personnellement, j'en redemande !!
Ne passez pas à côté de THE RAID 2, si vous avez aimé THE RAID. La mise en scène et les combats sont fabuleux et fous. Personnellement, j'en redemande !!
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Les secrets du tournage
En
2010, Gareth Evans et Rangga Maya Barack-Evans, dans l’impossibilité de réunir
le financement d’un projet si ambitieux, ont mis le scénario de BERANDAL de
côté. Merantau Films entame alors la
production d'un second long métrage, THE RAID tourné en 2011. L’année suivante,
THE RAID reçoit un très bel accueil du public indonésien et international. Le
succès de ce premier opus persuade Gareth et Maya qu'il y a là matière à
réaliser toute une série de films.
Gareth décide alors de revoir le scénario de
BERANDAL pour offrir une suite à THE RAID. Le réalisateur rédige différentes
versions, modifie l'histoire, les personnages et certaines parties de
l'intrigue jusqu'à obtenir une version définitive du scénario à l'été 2012. Ce
script remanié comporte de nouveaux seconds rôles et offre à Gareth l'occasion
de recruter des acteurs japonais pour interpréter les membres du gang adverse: Kenichi Endo dans le rôle de M. Goto, le
parrain de la mafia, Ryuhei
Matsuda dans le rôle de son fils, Kenichi, et Kazuki Kitamura dans
celui de son bras droit.
La préproduction du film débute à Jakarta
durant l'automne 2012. Armés du nouveau scénario, Evans, Uwais et Ruhian
modifient la chorégraphie originelle des scènes d'action, créée en 2010 par
Uwais et Ruhian :
« Dès que la nouvelle version du
scénario a été finalisée, nous avons commencé à adapter la chorégraphie aux
nouvelles scènes d'action. Gareth nous a demandé d'ajouter de nombreuses scènes
de combats, et d'augmenter le niveau technique des combats, surtout ceux de
''la fille aux marteaux''. La chorégraphie de ses combats était bien plus
simple dans la première version. » (Yayan Ruhian)
Avant la préproduction de THE RAID 2, Evans
réalise un court-métrage intitulé OUTCALL, dans lequel joue Julie Estelle. Son
rôle comprend une petite scène d'action. La scène convainc Evans qu'Estelle est
capable d'incarner la « fille aux marteaux », l'actrice auditionne
donc pour le rôle. Les candidates ont deux jours pour apprendre et répéter la
chorégraphie imaginée par Uwais et Ruhian. L'audition a lieu le troisième jour.
Même si Estelle n'a jamais pratiqué d'arts martiaux, son interprétation impressionne Evans, Uwais et Ruhian. Elle se
montre capable non seulement de bien se battre, mais aussi de donner de
l'épaisseur et de la crédibilité au personnage. Elle est exactement l'actrice
que le cinéaste recherchait.
Dans l'une des scènes les plus mémorables du
film (celle que le réalisateur avait le plus hâte de tourner), la « fille
aux marteaux » - une jolie fille bien habillée aux faux airs de pop star -
utilise deux marteaux pour se débarrasser d'un groupe d'hommes, tout en
avançant lentement vers sa cible dans une rame de métro.
Depuis ses débuts au cinéma dans les rôles de
Yudha (MERANTAU) et Rama (THE RAID 2), Iko Uwais a toujours incarné le héros idéal,
sans peur et sans reproche. En écrivant THE RAID 2, Evans a voulu lancer un
défi à son jeune acteur en créant un héros qui se perd et dévoile au passage
une part plus sombre de lui-même. Rama parvient à réchapper du chaos avec
l'aide de son frère. Mais lorsque ce dernier est tué par le membre d'un gang,
Rama n'a plus qu'une idée en tête : se venger. Il perd tout contrôle en
infiltrant le monde obscur de la pègre. Ce héros aux valeurs morales
jusqu'alors indéfectibles sombre peu à peu dans la violence totale. D'un autre
côté, Rama est marié désormais, et père d'un petit garçon. Incarner un
personnage à la trajectoire aussi complexe était un vrai défi pour Uwais :
« Lorsque je tourne, il n'est pas
question pour moi de répéter ce que j'ai déjà fait dans mes films précédents,
j'aime placer la barre plus haut, et montrer quelque chose de totalement
nouveau. » (Gareth Evans)
Dans THE RAID, la distribution était plutôt
restreinte et l'histoire assez simple. Evans envisageait le film comme un
équivalent des montagnes russes au cinéma. Pour THE RAID 2, le réalisateur a
voulu créer un film beaucoup plus complexe, en développant des intrigues
secondaires et une multitude de seconds rôles. Il s'est attaché à rendre ses
nouveaux personnages aussi fascinants que possible, même ceux dont la présence
à l'écran est limitée. Aucun d'eux n'est là que comme simple faire-valoir pour
les personnages principaux, ils ont tous leur importance. Par exemple, la fille
aux marteaux et l'homme à la batte de baseball ne prononcent aucune réplique.
Pourtant, ils ont chacun une scène d'action formidable à leur actif. À elles
seules, ces scènes suffisent à rendre ces personnages inoubliables.
Le film comporte aussi des cascades en
voiture, une première pour Evans. Elles ont été conçues par une équipe de
cascadeurs hongkongais, sous la supervision de Bruce Law. Evans et Law se sont
rencontrés à Jakarta en décembre 2012 par l'intermédiaire d'un ami commun, Mike
Leeder, et ils se sont longuement entretenus sur ce que le réalisateur avait en
tête. Après avoir trouvé un terrain d'entente, ils ont travaillé ensemble à la
préparation des cascades, une tâche qui exige d'apporter un soin minutieux aux
détails, comme les modèles de voitures ou les lieux de tournage. C'est la
première fois qu'une séquence de cascades en voiture était tournée en
Indonésie, coopérer avec les autorités locales n'a donc pas été une mince
affaire.
Aria Prayogi et Fajar Yuskemal avaient déjà
travaillé avec Merantau Films pour la musique des films MERANTAU (2009) et THE
RAID (2011). Toutefois, pour sa sortie aux États-Unis, THE RAID a bénéficié
d'une nouvelle bande originale, composée par Mike Shinoda (Linkin Park) et Joe
Trapanese. Pour THE RAID 2, Gareth voulait éviter d'avoir deux versions
différentes. Il a donc fait en sorte qu'Aria et Fajar puissent collaborer
directement avec des artistes étrangers. Dès que le tournage de THE RAID 2 a été annoncé, Joe Trapanese a
fait savoir qu'il avait envie de participer au projet.
Les lieux de tournage
Puisque
THE RAID 2 aborde la vie en dehors de l'immeuble du baron de la drogue, cela
supposait de tourner dans des décors variés : immeubles de bureaux,
restaurants, boîtes de nuit, ruelles, entrepôts, prisons, voies de circulation,
etc. Les lieux de tournage devaient aussi répondre à certains impératifs
techniques (en particulier dans les scènes nécessitant un travelling, une
caméra mobile montée sur trépied autrement appelée « Jimmy Jib »,
des grues de prise de vues,
etc.).
Les cascades automobiles
Dans
THE RAID 2, Gareth Evans voulait explorer l'univers des cascades automobiles,
un domaine qui ne lui était pas encore familier. Avec l'aide de Bruce Law,
spécialiste hongkongais de la question, les cascades ont été réalisées de façon
magistrale dans les rues de Jakarta. Evans lui a d'abord présenté ses idées, et
Law lui a fait quelques suggestions pour les améliorer :
« Les
poursuites en voiture, c'était tout nouveau pour moi. C'était fascinant de voir
ce que nous avions imaginé durant la phase préparatoire prendre vie. Mais cela
n'a pas été facile. Nous avons tourné durant la journée, sur autorisation, et
en fermant des routes à la circulation. Nous avons perdu environ 50% de notre
temps de tournage ces jours-là, mais cela en valait la peine. » (Evans)
Même
si de nombreux films sont réalisés en Indonésie chaque année, les films
d'action ne sont pas si communs. Il
était difficile d'obtenir les autorisations nécessaires pour bloquer des axes
de circulation. Pour la plupart des
scènes de voitures, Gareth avait prévu un tournage de jour, avec le centre-ville
pour décor. Pour les cascades, l'équipe du tournage avait besoin de trois ou
quatre routes principales, mais le régisseur général a réussi à réserver six
lieux de tournage à Jakarta.
Le
plus difficile était de boucler chaque séquence aussi vite que possible,
sachant que les routes ne pouvaient rester fermées à la circulation que pendant
quelques heures. La plupart des cascades nécessitaient des axes d'au moins
trois voies, ce qui n'était pas facile à trouver. Les scènes dans le SCBD, un
quartier d'affaires animé, ont été particulièrement délicates, puisque l'équipe
avait seulement l'autorisation d'y tourner le week-end.
Pour
la scène dans laquelle Eka prend les kidnappeurs de Rama en chasse, Oka Antara
a reçu un entraînement particulier de la part de Law et son équipe.
« Les
poursuites en voiture représentaient probablement le plus grand défi du film,
puisque rien de tel n'avait encore été fait. Pour commencer, il est important
de comprendre la séquence d'un point de vue chronologique. Ce qui est bien,
c'est que Gareth voulait montrer la douleur et l'impact quand des voitures se
tamponnent ou s'écrasent, quand un pare-brise explose ou qu'une fusillade
éclate. Et j'ai dû faire moi-même quelques plans et quelques séquences. C'est
un défi qui demande de l'instinct, des qualités de pilote, et du travail
d'équipe.» (Oka
Antara)
La
pression s'est beaucoup fait sentir au moment du tournage de la fusillade sur
la rocade de Sunter. La route devait rester ouverte au public, puisqu'il
n'existe pas d'itinéraire de substitution. Cela a demandé un contrôle strict de
la foule, et la réouverture de la route dès la fin de la scène.
« J'ai
toujours été friand des films avec des séquences de poursuites en voiture à
couper le souffle, comme BULLITT ou RONIN, qui montrent vraiment la mécanique
des voitures, leur usure progressive, c'est ça qui me plaît. L'idée est de
rester dans les limites du plausible, de ne pas se contenter de montrer des
voitures complètement bousillées qui continuent à rouler, mais plutôt de garder
un certain réalisme, notamment en faisant en sorte que le public ait une idée
assez précise de la topographie des
lieux, qu'il sache où il se trouve et où il va, et ce qui l'attend au tournant.
Lorsque nous avons conçu les scènes de poursuite, nous savions que nous ne
pourrions pas rivaliser avec des films à gros budget du genre FAST AND FURIOUS,
bourrés de grosses poursuites, et de destructions massives. Nous avons plutôt
cherché une façon d'intégrer naturellement les scènes d'action et de cascades
automobiles dans l'univers de THE RAID et dans le niveau d'action que j'essaye
d'atteindre. Je me suis concentré sur ce qui arrive au corps des conducteurs et
des passagers lorsque leur véhicule se fait rentrer dedans ou qu'il
s'écrase ; à mes yeux, c'est ce point de vue unique qui nous différencie
de ce qui a déjà été fait. Nous avons aussi intégré des éléments structurels et
architecturaux propres à l'Indonésie. » (Evans)
La prison
Pour
les scènes qui se passent en prison, nous avons utilisé différents décors :
La
cellule de Rama, la cantine, le parloir et les toilettes de la prison ont été
aménagés à l'intérieur d'un vieux bâtiment hollandais, le Gedung Kerta Niaga,
situé dans la vieille ville de Jakarta, le quartier de Kota Tua, qui regorge de
vieux bâtiments de style colonial abandonnés. Avec ses hauts plafonds et son
atmosphère lugubre, c'était l'endroit idéal pour en faire une prison, et nous
avons pu utiliser de nombreuses parties existantes du bâtiment. De plus, les
vastes intérieurs nous ont permis de construire deux décors à la fois. Pour
l'escalier qui descend vers la cantine de la prison, nous avons utilisé celui
du bâtiment, que nous avons à peine modifié. La scène de la maison close, où
Uco conduit Rama pour sa première mission, a aussi été tournée dans le Gedung
Kerta Niaga.
Avant
d'opter pour cet emplacement, l'équipe avait visité plusieurs prisons et de
véritables cellules dans Jakarta et sa proche banlieue, mais d'un point de vue
logistique, ce n'était pas réaliste. Jamais nous n’aurions pu avoir la même
liberté de tournage, à la fois en ce qui concerne les horaires et l’occupation
de l’espace.
Or Gareth
Evans avait une image bien précise en tête pour la scène qui se déroule dans la
cour de la prison : il voulait une grande cour à ciel ouvert, comme on en
voit dans les prisons américaines. Mais il se trouve que la plupart des prisons
indonésiennes sont agencées différemment, et l'équipe du régisseur n'a pas
réussi à trouver ce type d’établissement dans Jakarta et sa banlieue. L'équipe
a donc été contrainte d'étendre ses recherches hors de la ville, et a fini par
trouver la perle rare : le Van der Wijk, une résidence pour officiers
coloniaux hollandais datant du 18ème siècle, située dans la ville de
Gombong, au cœur de l'île de Java. Le site, grand comme un stade de football,
est très apprécié des touristes. Le réalisateur l'a choisi pour la scène
d'émeute dans la prison. En effet, la vaste cour a permis d'abriter une scène
de combat chaotique entre une centaine de prisonniers et une cinquantaine de gardiens.
Une fois ce choix arrêté, la direction de l'établissement s'est montré très
coopérative en acceptant de fermer les lieux au public pendant deux semaines.
La première semaine a été consacrée à la préparation et la construction des
décors, et la seconde au tournage proprement dit.
La
préparation du décor a nécessité plusieurs opérations de grande envergure.
Evans a imaginé pour cette scène un ciel sombre et pluvieux, et une cour
recouverte d'une épaisse couche de boue. Vingt camions ont donc livré de la
boue sur les lieux. Huit camions citernes contenant chacun mille litres d'eau
ont ensuite pris place sur les hauteurs de l'édifice et ont déversé des trombes
d'eau sur la cour avec des tuyaux pour recréer une forte pluie. Le soleil en
Indonésie est changeant, tout comme la température. Ce genre d'écarts se voit à
l'écran, surtout sur le visage des acteurs. Pour y remédier, l'immense cour à
ciel ouvert a été recouverte d'un « silk butterfly », autrement dit
un grand écran en toile tendue de 20 x 50x 32 mètres, fabriqué spécialement
pour l'occasion. L'écran était suspendu et actionné par un système de cordes,
qui permettait de l'ouvrir ou de le fermer en fonction de la course du soleil.
La musique et la bande-son
du film
La
musique de THE RAID a été composée par Aria Prayogi et Fajar Yuskemal, mais
pour sa sortie américaine et internationale, le film a bénéficié d'une nouvelle
bande originale, composée cette fois par Mike Shinoda et Joe Trapanese. Gareth
Evans apprécie les deux versions, mais pour THE RAID 2, il désirait adopter une
approche différente. Il avait à cœur de protéger le travail des artistes
indonésiens. Lorsque le tournage d'une suite a été annoncé, Joe Trapanese a
contacté le réalisateur pour lui exprimer son envie de contribuer à la musique
de THE RAID 2.
« J'ai
parlé avec tout le monde et j'ai finalement décidé de fusionner les deux
univers, de laisser les artistes collaborer et créer une musique unique, mêlant
leurs influences occidentales et
asiatiques. » (Evans)
Il
était très important de garder une certaine filiation entre THE RAID et THE
RAID 2. Trapanese, Prayogi et Yuskemal se sont replongés dans leur travail
antérieur pour voir ce qu'ils pouvaient conserver pour cette suite : une
mélodie, des instruments, des rythmes, etc.. Aria et Fajar se sont ensuite
rendus à Los Angeles pour échanger avec Joe Trapanese et déterminer
l'atmosphère qu'ils souhaitaient donner à la musique :
« C'était
une expérience intense, nous avions énormément de musique à écrire et à
enregistrer en seulement quatre semaines ! Nous avons donné le meilleur de
nous-mêmes pour que Gareth puisse raconter son histoire et insuffler la bonne
énergie dans THE RAID 2. J'ai réalisé que composer à trois, tantôt ensemble,
tantôt séparément, c'était finalement beaucoup plus rapide et moins stressant
que si j'avais été seul aux commandes. Nous avons cherché à conserver l'énergie
du premier film, tout en nous inspirant des nouveaux décors et personnages de
la suite. C'est pourquoi nous avons commencé par les scènes les plus intimes,
mystérieuses ou tendues. Ces moments nous ont aidés à dévoiler l'âme du film,
et c'est elle qui a ensuite guidé nos compositions, surtout pour les scènes
d'action. » (Joe
Trapanese)
Les
trois musiciens ont essayé de susciter différentes émotions selon les scènes.
Le rythme des séquences de combat est très dynamique. Une scène en particulier
comporte un spectacle de Reog, une danse traditionnelle indonésienne. La
musique a été enregistrée pendant la représentation, puis légèrement retravaillée
en studio pour qu'elle corresponde à l'univers du film. La même méthode a été
appliquée pour le combat entre Rama et l'assassin :
« Pour
le combat silat contre silat, qui dure entre sept et huit minutes, Aria a voulu
insuffler une atmosphère indonésienne traditionnelle à la musique. Elle a
utilisé des instruments indonésiens traditionnels, comme le Gamelan (des petits
gongs javanais), pour donner au son une identité culturelle authentique. »
(Evans)
Des
sons plus compliqués ont demandé un travail additionnel en postproduction. Les
bruitages et le mixage final ont été réalisés aux studios Skywalker Audio Post
de San Francisco.
Esthétique et mise en scène
L'équipe
s'est efforcée avant tout de trouver un bon équilibre entre l'ancien et le nouveau.
Elle tenait à ce que le spectateur reconnaisse les décors familiers du film
d'origine, tout en explorant des nouvelles parties de son environnement. La
suite se concentre sur l'incursion de Rama dans la pègre de Jakarta, un milieu
où il n'a pas le droit à l'erreur. La suite a été tournée en Cinémascope, pour
offrir un cadre plus large et un ton plus épique à l'histoire. La photographie
a aussi exploré une palette de couleurs plus riche, en utilisant un éclairage
différent pour chaque personnage. Le film utilise d'abord des tonalités proches
du premier volet, avant de s'en éloigner à mesure que Rama pénètre plus avant
dans l'univers du crime.
Le
tournage a été riche en enseignements pour toute l'équipe. Avec MERANTAU,
l'équipe avait appris à filmer les arts martiaux. Avec THE RAID, elle avait
appris à filmer les fusillades. Cette fois, elle est allée encore plus loin en
ajoutant les poursuites automobiles à ce mélange détonant.
« Pour
MERANTAU, nous nous étions concentrés sur l'histoire et les scènes dramatiques.
Pour les scènes d'action, les prises étaient trop longues. Nous avons appris de
nos erreurs et avons rectifié le tir sur le tournage de THE RAID, qui
comportait une majorité de scènes d'action. En jouant avec les angles de prise
de vue et la fluidité de la caméra, nous avons trouvé une nouvelle façon de
tourner les scènes d'action. THE RAID 2 est un projet beaucoup plus ambitieux.
Cette fois, nous avons choisi de combiner ce que nous avions appris durant les
deux tournages précédents : utiliser des mouvements de caméra dynamiques,
nerveux et fluides, sans faire abstraction des compositions plus classiques et
sophistiquées (à l'aide de grues Jimmy Jib, de steadycams ou de travellings,
par exemple). Marier ces deux styles différents était un défi intéressant à
relever. » (Evans)
Sachant
que c'était la première fois qu'une poursuite en voiture de cette envergure
était tournée en Indonésie, beaucoup de temps a été investi pour régler les
questions logistiques. Contrairement à Hong Kong ou au Royaume-Uni, qui
tournent ce genre de scènes depuis des années, l'Indonésie n'a pas
d'installations adaptées. L'équipe a dû construire la structure elle-même pour
obtenir les images voulues :
« Nous
avions une scène à tourner depuis l'intérieur d'une voiture fonçant sur
l'autoroute, dans laquelle la caméra bascule d'un coup sur une seconde voiture,
avant que le pare-brise arrière n'explose et que la caméra suive l'impact et
ressorte par derrière. Pour y parvenir, nous avons envisagé diverses
combinaisons d'images de synthèse, d'effets spéciaux, d'écrans verts et ainsi
de suite. Après en avoir discuté longuement, nous nous sommes dit que toutes
ces considérations techniques allaient nous gêner. Finalement, nous avons
décidé de tourner cette scène réellement, c'est-à-dire en déplaçant la caméra
d'un cadreur à l'autre.
Nous
l'avions déjà fait dans THE RAID, en passant la caméra à travers un trou dans
le sol. L'environnement était alors très contrôlé, et la seule difficulté était
de transmettre la caméra à un autre cadreur sans à-coups. Cette fois-ci, il
fallait passer la caméra d'une voiture à l'autre, alors qu'elles étaient en
mouvement sur l'autoroute. C'était risqué, mais heureusement après quelques
prises, nous y sommes arrivés. » (Evans)
Les
mouvements de caméra ont été soigneusement intégrés à la chorégraphie des arts
martiaux. Les mouvements des acteurs sont chorégraphiés jusqu'au moindre
détail, tout comme ceux de la caméra. Les angles de prise de vue sont décidés à
l'avance, pour que la caméra ne gêne jamais l'action. Le mot d'ordre durant
tout le tournage était de mettre en valeur la performance des acteurs.
« L'une
de mes scènes préférées se passe dans la maison close, quand un personnage
passe à travers une fenêtre. Au départ la caméra est au ras du sol, puis elle
suit le personnage durant son saut et finit à l'envers. Alors qu'il fait une
pirouette pour se remettre debout, la caméra suit le mouvement, avant de se
retourner brusquement pour montrer Uwais en train de sauter à son tour par la
fenêtre. La caméra fait alors un gros plan sur les pieds, puis le suit. Cette
scène était très compliquée à tourner. En plus, nous ne pouvions pas utiliser
de câbles. Nous avions deux cadreurs pour contrôler la caméra. En plus de
suivre le mouvement des acteurs, il fallait qu'ils restent en retrait, sinon
l'un d'eux serait entré dans le champ à un moment donné. Au final, c'est grâce
à un grand travail d'équipe que nous avons réussi à tourner cette scène
correctement. » (Evans)
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