Back to the future
Drame/Epouvante-horreur/Thriller/Original, inventif et dérangeant
Réalisé par Park Chan-wook
Avec Mia Wasikowska , Nicole Kidman, Matthew Goode, David Alford, Peg Allen, Lauren E. Roman, Phyllis Somerville, Harmony Korine, Lucas Till, Alden Ehrenreich, Dominick "Dino" Howard, Jacki Weaver, Dermot Mulroney...
Long-métrage Américain/Britannique
Durée: 01h40mn
Année de production: 2012
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Date de sortie sur les écrans U.S. et britanniques: 1er mars 2013
Date de sortie sur nos écrans: 1er mai 2013
Résumé: Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j’en ai pensé : J’ai vu ‘Stoker’ en avant-première lors du Festival du Film Policier de Beaune 2013. Lorsque la projection s’est terminée, je ne savais pas vraiment si le film m’avait plu. Cinématographiquement il est très intéressant car la réalisation de Park Chan-wook est originale et inventive. Le thème, lui, est vraiment spécial.
Difficile de vous conseiller un long métrage dont certaines scènes et idées sont choquantes. Certes, ce genre de film est plutôt second degré. Mais il est ici plus illustré par la réalisation qui nous signifie clairement qu’on est dans un environnement étrange, presque un rêve (tirant sur le cauchemar), que par les dialogues ou encore par les prises de position des protagonistes qui sont sciemment choisies voire même évidentes, comme des révélations.
Du coup, le film prend une tournure dérangeante pour le spectateur qui ne sait pas très bien s’il doit apprécier les personnages ou les détester, être fasciné ou rejeter l’ensemble en bloc. Mais au final, c’est aussi l’intérêt du film. Il désarçonne le spectateur et l’emmène sur un terrain où il n’a pas forcément envie d’aller.
Les acteurs sont tous crédibles (c'est effrayant) et excellents. Mia Wasikowska qui interprète India Stoker est à la fois mystérieuse et déconnectée. L’évolution de son personnage est parfaitement illustrée.
Matthew Goode qui interprète Charles Stoker, réussit à charmer le public malgré sa personnalité plus que bizarre.
Nicole Kidman qui interprète Evelyn Stoker est parfaite en mère vamp, dépassée et détrônée par sa progéniture qu’elle ne comprend pas.
‘Stoker’ est un film définitivement original, dérangeant et intéressant à découvrir, mais les âmes sensibles devront peut-être s'abstenir...
NOTES DE PRODUCTION
(Attention, elles contiennent des spoilers! Mieux vaut les lire après avoir vu le film)
Comme il se doit, l’aventure
de STOKER a commencé de façon mystérieuse. Michael Costigan, à la tête de Scott
Free Productions, a reçu un jour un appel d’une femme comptant parmi les plus célèbres
agents d’Hollywood, qui lui proposait un nouveau scénario.
Le
producteur se souvient : « Elle ne voulait rien me dire à propos de l’auteur. Elle
ne voulait pas non plus m’envoyer le texte par mail. J’ai dû aller le récupérer
à son bureau. J’étais forcément intrigué, donc je l’ai lu après le dîner. Au
fil des pages, j’ai été pris par l’histoire ; je ne pouvais plus la lâcher. » Le
scénario commence par l’image d’une jeune fille jouant du piano tandis qu’une
araignée remonte le long de sa jambe. Jusqu’à sa conclusion fatale, l’histoire
a captivé, choqué et fasciné le producteur, qui s’est immergé dans l’univers
inquiétant et confiné de la famille Stoker.
Il explique : « Tous les membres de
cette famille sont purs. Ils vont jusqu’au bout de leurs émotions, même s’ils
n’en perçoivent pas pleinement les conséquences. Ce sont des gens brillants.
Ils sont très perspicaces et voient des choses qu’ignore le commun des mortels.
Mais ils sont également obsédés par leur instinct de conservation : si
quelqu’un se met en travers de leur chemin, ils feront tout pour se protéger et
satisfaire leurs besoins. » Le film s’ouvre sur l’anniversaire d’India Stoker,
qui fête ses 18 ans. La jeune fille, incarnée par Mia Wasikowska, semble passive
et plongée dans l’introspection. Michael Costigan précise : « Elle est sur le
point de se révéler. Elle ne montre rien de ses sentiments mais intérieurement,
elle est clairement submergée par des émotions, des perceptions. À l’inverse de
la plupart des gens, elle voit et entend le moindre détail de ce qui se déroule
autour d’elle, elle est pleinement consciente de tout, et cela l’accable. » Les
producteurs tenaient évidemment à en savoir davantage sur le scénariste de STOKER,
mais son agent a campé sur ses positions. Michael Costigan raconte : «
Impossible de lui faire dire un mot. Elle m’a juste précisé qu’il n’était pas
en ville. J’ai fini par recevoir un coup de fil de lui et sa voix m’a semblé
familière. Cela m’a fait un choc lorsque j’ai compris que derrière Ted Foulke,
son pseudonyme, se cachait Wentworth Miller.
STOKER était son tout premier
scénario. » Mondialement connu pour son rôle dans la série « Prison Break », Wentworth
Miller a mis huit ans pour achever STOKER. Persuadé que personne ne prendrait
au sérieux le premier scénario écrit par un acteur, il avait convaincu son
agent de proposer son travail sous un pseudonyme, Foulke – qui n’est autre que
le nom de son chien. En 2010, STOKER finit par se retrouver sur la fameuse
Liste Noire des meilleurs scénarios en quête de producteurs. La réputation du
scénario ayant grimpé en flèche, beaucoup de grands réalisateurs se sont
intéressés au projet. Pourtant, c’est un cinéaste hors du sérail hollywoodien
qui a été le premier choix de la production.
Park Chan-Wook, couronné deux fois
au Festival de Cannes – Grand Prix du Jury en 2003 pour OLD BOY et Prix du Jury
en 2009 pour THIRST, CECI EST MON SANG – et surnommé « Maître Park » par
l’équipe de STOKER, est mondialement reconnu : sa vision élégante de la cruauté
humaine, de la destruction et de la vengeance, ainsi que son style visuel
éclatant ont fait sa renommée. Son dernier film, « Night Fishing », court
métrage entièrement filmé avec un iPhone, a reçu en 2011 l’Ours d’Or du
meilleur court métrage au Festival de Berlin. Lorsque le scénario a été envoyé
à Park Chan-Wook, Michael Costigan, grand admirateur du cinéaste, ne croyait
pas que celui-ci serait intéressé par une histoire écrite par un tiers.
Il
remarque : « Je savais qu’il écrit toujours ses propres histoires, en
collaboration avec un complice coréen. Mais nous avons ensuite reçu un appel
disant que Maître Park souhaitait en discuter. » Le producteur ajoute : « Lors
de ce premier entretien téléphonique, Park Chan- Wook a proposé des idées
formidables sur les personnages et imaginé les métaphores visuelles qui
donneraient son identité au film. Il a commencé par évoquer les chaussures, les
saddle shoes. Il avait imaginé que l’Oncle Charlie envoyait chaque année un
cadeau à India pour son anniversaire. Celui-ci était déposé dans un coin reculé
de la maison, dans le jardin ou dans les arbres. Lorsque Charlie débarque pour
ses 18 ans, il lui offre une paire de talons aiguilles en crocodile. Dans sa
tête, India est prête à évoluer comme il l’a toujours souhaité. «À ce stade de
la conversation, j’étais convaincu que Maître Park était l’homme de la
situation. Il avait saisi l’essence du scénario et avait déjà des idées
incroyables pour les personnages. Dès ce premier coup de fil, STOKER était devenu
son film.»
Grand admirateur de SUEURS FROIDES d’Hitchcock, Park Chan-Wook a
toujours déclaré que c’était ce film et son atmosphère oppressante qui lui
avaient donné envie de faire du cinéma. Le cinéaste s’est plongé dans les deux
aspects du scénario de STOKER qui lui rappelaient ce classique : l’histoire
d’amour méticuleusement construite, hors des conventions, et son cadre confiné.
Il précise : « Le nombre de décors est restreint. Il y a peu de personnages et
l’action se déroule sur une courte période. Il règne une tension psychologique
suffocante. Quelque chose est sur le point d’exploser, comme le couvercle d’une
cocotte-minute sous pression. Un espace aussi replié sur lui-même finit par
devenir un monde en soi. »
Le réalisateur poursuit : « Le fait que l’histoire
repose sur peu de dialogues m’a également séduit. C’était un atout pour mon
premier long métrage en anglais. Les films que j’ai tournés en Corée n’étaient
pas non plus axés sur les dialogues : je suis bien plus à l’aise dans
l’expression et la narration visuelle. » Le coproducteur Wonjo Jeong déclare : «
Le scénario s’inscrit parfaitement dans la continuité de l’oeuvre existante de Park
Chan-Wook. Ses films sont très réfléchis. Ils traitent du Bien, du Mal et de la
frontière qui les sépare. Ses personnages sont déchirés par les choix qu’ils ont
à faire. Chaque choix a des conséquences.
Il
bouscule les conventions narratives et nous pousse à nous interroger sur les classes
sociales, l’éthique, la morale et la religion. » Park Chan-Wook se réclame de
réalisateurs comme David Lynch, David Cronenberg, Brian De Palma – pour son
style élégant et sexy – autant que d’écrivains tels qu’Edgar Allan Poe, M.R.
James et Wilkie Collins. Wonjo Jeong remarque : « À travers STOKER, où les
personnages semblent observés à la loupe dans leur univers limité, Park
Chan-Wook livre aussi sa vision du monde, en conférant à l’histoire une portée
plus large. Les personnages sont imparfaits, comme nous tous. En leur faisant
vivre des circonstances extrêmes, Park Chan-Wook nous tend un miroir sur nos
propres existences, et ce miroir est si sombre et saisissant que l’on est comme
aspiré par lui. »
UNE
FAMILLE PAS COMME LES AUTRES
Depuis une vingtaine d’années, Park Chan-Wook s’est
entouré d’une troupe d’acteurs coréens avec laquelle il travaille régulièrement.
À travers un mode de collaboration étroit avec ses comédiens fétiches, il
développe et affine les personnages hors norme de ses films. Pour son premier
long métrage américain, il a composé une nouvelle famille artistique sur les
mêmes critères de sensibilité, d’intelligence et de talent. Il commente : « Je
suis très enthousiaste à l’idée que le public découvre l’incroyable performance
des acteurs de STOKER. Tous se trouvent à des étapes variables de leur vie et
de leur carrière ; ils ont tous des profils très différents et les voir
travailler dans une telle harmonie était une belle expérience. »
Park Chan-Wook
remarque : « STOKER raconte avant tout le parcours initiatique d’India. C’est
une jeune fille introvertie, cloîtrée dans cette maison oppressante, et
incapable de tisser des liens à l’extérieur. Elle endure les souffrances de
l’adolescence, ce qui fait d’elle une rebelle dans l’âme. Elle va se réaliser
en tant que personne, suite à la mort de son père, à l’arrivée de son oncle, à
ses conflits avec sa mère et avec les jeunes de son âge. » Le choix d’une
actrice capable d’embrasser les contradictions d’India et de représenter de
façon naturelle son évolution vers la maturité était crucial. Park Chan- Wook a
misé sur Mia Wasikowska, une Australienne de 22 ans, dont la beauté délicate,
la sérénité et la gravité avaient notamment séduit Tim Burton (ALICE AU PAYS
DES MERVEILLES) et Cary Fukunaga (JANE EYRE). Le réalisateur déclare : « Mia a
la vivacité naturelle de sa jeunesse, tout en étant posée et en faisant déjà
preuve d’une maturité intérieure. Elle était idéale pour incarner une jeune
fille qui se trouve à une étape intermédiaire de sa vie, parce qu’elle n’est
plus une enfant et pas encore une femme. Mia a une retenue étonnante pour
quelqu’un de son âge. Sur le tournage, elle affiche toujours un calme
impressionnant. Mais lorsque vous la voyez à l’écran, toutes les émotions du
personnage sont là. Elle est d’une subtilité et d’un talent que l’on s’attend à
trouver davantage chez des acteurs plus âgés. » Mia Wasikowska explique : «
Bien des choses m’ont séduite dans ce projet. Le scénario est puissant,
remarquablement écrit. Maître Park et son équipe sont brillants. C’est une
histoire comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les relations entre les
personnages sont assez mystérieuses. India est une jeune femme complexe. Sans
son père, elle se retrouve déconnectée du monde extérieur. Elle est par nature
une marginale, fermée aux autres. India est encore une jeune fille mais devient
peu à peu une femme, avec des rêves et des fantasmes très différents de ceux
des adolescentes ordinaires. » Lorsque le frère de son père, Oncle Charlie,
débarque, c’est la première fois qu’elle prend conscience de son existence. Mia
Wasikowska commente : « C’est totalement perturbant et intriguant pour India.
Elle essaye de comprendre quel rôle il peut jouer dans sa vie et cela prend des
proportions inattendues. Au début, elle ne sait pas ce qu’il attend d’elle,
puis elle découvre peu à peu à quel point ils se ressemblent : c’est à la fois
terrifiant et séduisant. Il y a vraiment une tension
sexuelle qui s’installe entre eux, comme entre Charlie et sa mère : la question
est de savoir pour qui et dans quel but Charlie est revenu. Cela reste en
suspens, jusqu’à ce que la vérité éclate. »
La collaboration avec Park
Chan-Wook a été pour Mia Wasikowska une expérience « constamment mouvante et
stimulante ». Elle raconte : « On se retrouvait pour déjeuner, y compris le week-end,
afin de discuter du personnage et de l’histoire. Les idées prenaient de
l’ampleur, de la complexité et de l’intérêt. Au cours du tournage, il nous
faisait asseoir en silence pendant de longs, longs moments : il ne se passait
rien de spécial en apparence mais on sentait se construire une grande tension
sousjacente. Cette attente faisait partie intégrante du processus créatif.
Maître Park est toujours en avance sur le spectateur. À maintes reprises, il
nous déstabilisait au point que notre point de vue sur la suite de l’histoire
changeait. Cette méthode était parfaitement adaptée au sujet du film. »
C’est
Matthew Goode qui interprète l’homme mystérieux de l’intrigue, Oncle Charlie.
Le public a découvert cet acteur britannique dans A SINGLE MAN, aux côtés de
Colin Firth, et en super-héros aux allures de dieu grec dans WATCHMEN – LES
GARDIENS. Mia Wasikowska déclare : « Matthew est vraiment hilarant. Nos
rapports hors caméra étaient à l’opposé de ceux qu’entretiennent nos
personnages. Il peut se comporter comme un vrai clown, ce qui ne me facilitait
pas la tâche lorsque je devais lui donner sérieusement la réplique. » Park
Chan-Wook explique : « Tout au long du film, Oncle Charlie est une énigme. Ses
véritables intentions restent dans l’ombre quasiment jusqu’au dénouement. Le
public ne sait jamais véritablement ce qu’il a en tête. L’amour inconditionnel
qu’il portait à son frère se reporte sur India. À mes yeux, Oncle Charlie est
une allégorie de Saint Jean- Baptiste. C’est un mentor pour India, pour son
accomplissement. Matthew Goode correspond parfaitement à l’image que j’avais du
personnage : innocent, drôle et enchanteur. Il a l’oeil qui frise et l’élégante
délicatesse d’un homme qui ne ferait pas de mal à une mouche. Il a tous les
atouts nécessaires au rôle. » Matthew Goode déclare : « Il y avait pour moi
comme une évidence à jouer dans le premier film américain de Park Chan-Wook. Il
est le parfait exemple des grands talents étrangers auxquels Hollywood fait
appel, et je trouve ça formidable. Maître Park est un virtuose de la
psychologie, ce qui explique l’intelligence et la crédibilité de ses films. » L’acteur
poursuit : « Ce genre de scénario est une opportunité rare. Tous les
ingrédients sont là pour toucher, effrayer et provoquer les spectateurs. Le
film est une histoire d’amour à la fois magnifique et tordue. Cela fait des
années que Charlie attend son heure et prend régulièrement des nouvelles
d’India auprès de la gouvernante, Madame McGarrick. Au début, on pense savoir
qui est Charlie puis, au fil de l’intrigue, on comprend qu’il est extrêmement
complexe et dangereux. Les apparences sont trompeuses. Charlie veut être en
contact avec sa famille et manipule Evie dans ce but. Il ne peut espérer
s’installer dans la maison que si Evie est attirée par lui. Mais il est très
déséquilibré et éprouve envers India des sentiments qui ne sont pas ceux d’un
oncle. Au lieu de jouer ce personnage de façon maléfique, je devais lui donner
une dimension attachante, ce qui est déroutant et plutôt effrayant pour le
public. »
Nicole Kidman, Oscar de la meilleure actrice pour THE HOURS, incarne
la fragile Evie, la mère d’India, une femme en manque d’affection. Park
Chan-Wook commente : « Pour mon premier film en anglais, je ne m’attendais pas
à avoir la chance de travailler avec une actrice du niveau de Nicole Kidman.
Pourtant, le rêve est devenu réalité. Son implication a eu un effet de synergie
sur le projet ; j’ai pu développer le rôle d’Evie et lui donner un côté
belle-mère de conte de fées. Au final, Evie est le personnage le plus humain du
film. » La filmographie de Nicole Kidman est révélatrice de son goût pour les
auteursréalisateurs ambitieux, de Baz Luhrmann (MOULIN ROUGE !), ou Gus Van Sant
(PRÊTE À TOUT) à John Cameron Mitchell (RABBIT HOLE). Elle déclare : « Associer
un tel scénario et un réalisateur tel que Park Chan-Wook était passionnant.
C’est un cinéaste particulièrement vénéré par ses pairs. J’adore soutenir les
artistes qui ont une personnalité unique et qui sont prêts à prendre des
risques. J’ai tourné dans bon nombre de films grand public, mais mon plus grand
plaisir de comédienne est d’accompagner les réalisateurs qui ont une vision du
monde sortant de l’ordinaire. »
Park Chan-Wook a fait appel à un traducteur pour
communiquer avec ses acteurs lors du tournage, mais Nicole Kidman répondait
instinctivement à ses besoins. Il affirme : « Elle est capable de moduler à
volonté la tonalité et la qualité de son jeu. Il me suffisait de quelques mots
clés pour qu’elle infléchisse spontanément son interprétation. Elle m’a vraiment
montré ce que signifie ‘être pro’. » Nicole Kidman reprend : « STOKER était une
occasion en or de jouer la complexité des rapports humains dans une atmosphère
raffinée et inquiétante. C’est un film atypique. Le rythme propre aux dialogues
est inhabituel. Le tempo est singulier. Ce qui m’a plu, à la lecture du
scénario, c’est son imprévisibilité. » L’actrice précise : « Incarner une femme
aussi désespérée qu’Evie représentait un défi inédit. Le film s’ouvre sur
l’enterrement de son époux. La relation mère-fille est déjà, à l’évidence,
source de ressentiment et de colère. Evie est à vif quand nous faisons sa
connaissance, et Charlie se charge de combler ses manques. » Elle ajoute : «
Matthew Goode est irrésistible, à l’image de Charlie. C’est important que
Charlie soit séduisant, car on peut comprendre alors qu’Evie soit attirée par
lui. Il est la première personne depuis des lustres à s’intéresser à elle. Et
Matthew a vraiment du talent. Je pense qu’il deviendra une star. »
Jacki
Weaver, compatriote de Mia Wasikowska, joue le rôle-clé de Tante Gin, dont le
père d’India et Charlie sont les neveux. Elle s’inquiète de l’installation de
Charlie dans la maison et vient évaluer elle-même la situation. Ce qu’elle découvre
la bouleverse profondément. Jacki Weaver explique : « Seul Charlie sait
exactement ce qu’il attend d’India. Mais mon personnage est une femme d’un âge
certain à qui on ne la fait pas. Avisée, elle flaire quelque chose de malsain. »
C’est grâce à sa nomination en 2010 à l’Oscar du meilleur second rôle féminin, pour
son interprétation du cerveau criminel de ANIMAL KINGDOM, que Jacki Weaver a
obtenu une reconnaissance internationale.
Michael
Costigan raconte : « Au moment du casting, nous avons appris qu’elle travaillait
à Los Angeles. Nous avions tous adoré ANIMAL KINGDOM et, lors de notre
rencontre avec Jacki, elle s’est naturellement imposée pour le rôle. » Jacki
Weaver déclare : « L’intrigue de STOKER regorge de rebondissements inattendus
qui évoquent un classique hitchcockien. C’est un thriller de qualité, une étude
psychologique de gens hors du commun et très perturbés. C’est fascinant. Beaucoup
de choses se passent simultanément. Les personnages sont captivants et dépeints
avec minutie : il y a Evie, au bord de la crise de nerfs ; India,
l’observatrice silencieuse ; Tante Gin qui pressent l’horreur qui couve. Et, bien
évidemment, ce démon d’Oncle Charlie. »
Michael Costigan commente : « Il y a un
grand moment dans le film : cette scène intense, où les quatre comédiens s’affrontent
dans un silence quasi total. C’était l’une des scènes les plus extraordinaires à
tourner. Avoir ce casting de virtuoses et les voir interagir lors d’un dîner
familial a été un grand plaisir. Le plus léger mouvement ou regard d’Evie est
perçu par Tante Gin. La manière dont Oncle Charlie surveille cela en douce
révèle son pouvoir de manipulation sur la famille. De son côté, India se
contente d’observer et un seul de ses regards en dit long sur son opinion.
C’était palpitant de voir ces acteurs incroyables travailler à l’unisson. » Une
imagerie explosive, une caméra omnisciente et des métaphores visuelles très
soignées : tels sont les ingrédients caractéristiques du cinéma de Park Chan-Wook.
Chung-hoon Chung, directeur de la photographie, a travaillé sur cinq de ses
films, dont OLD BOY, LADY VENGEANCE, JE SUIS UN CYBORG et THIRST, CECI EST MON
SANG. Les deux hommes se sont de nouveau associés pour créer l’atmosphère de
STOKER, à la fois onirique et chargée d’érotisme, et instaurer à travers la
composition du cadre un jeu du chat et de la souris avec le spectateur.
L’utilisation de longues focales, la singularité des angles et la complexité du
travail sur le son ont permis de situer les personnages – chasseur ou proie. Ils
ont eu recours à une méthode éprouvée lors de leurs précédentes collaborations.
Chung-hoon Chung détaille : « Nous commençons à travailler ensemble dès la
préproduction pour élaborer une vision commune du film. Tout en affinant le
scénario, nous parlons de tableaux, de photos ou d’images provenant d’autres
films. Mais, plus que la composition de chaque scène, nous nous focalisons sur
la compréhension de la psychologie et des émotions des personnages. Dès le
début, nous analysons le scénario aussi profondément que le font les acteurs. »
Chung-hoon Chung, l’un des maîtres de la photographie dans le cinéma coréen
contemporain, a élaboré un storyboard détaillé en collaboration avec Park
Chan-Wook. Il déclare : « Créer l’esthétique d’un film comme STOKER ressemble à
la construction d’une maison. Le film ne prend forme qu’après une longue
période de réflexion. Plus le storyboard est précis, plus le résultat final
sera facile à imaginer. »
LOIN DE
TOUT, HORS DU TEMPS
Le
directeur de la photographie poursuit : « L’essence de STOKER est très différente
de celle de nos films précédents. Ce n’est pas juste une question de scénario.
Il y a dans cette histoire une progression particulière qui se reflète dans le
choix de la photographie. Tout commence dans la normalité, puis les personnages
et leurs rapports se complexifient. Mon défi était de rendre compte
visuellement de cette évolution. La caméra est à l’affût des sentiments d’Evie
ou de Charlie. J’ai pu en déduire les valeurs de plan et les divers types de lumière,
chaude ou froide. » Pour les deux hommes, travailler dans un environnement
confiné était une première, mais Chung-hoon Chung a trouvé comment tirer parti
des contraintes liées au décor en exploitant les coins et recoins de la maison.
Il explique : « La majeure partie de l’histoire se déroule dans la demeure des Stoker.
D’ordinaire, on aurait construit un décor approprié à la caméra et à la lumière.
Mais la production a opté pour une vraie maison, ce qui m’a au départ inquiété.
Je craignais l’effet de répétition, à la fois pour les cadrages et pour l’éclairage.
Finalement, le fait que l’espace soit restreint m’a permis de mieux cerner la
spatialité.
Certains acteurs changent d’aspect selon l’angle des prises de vue
et c’était la même chose pour cette maison : selon la perspective choisie, elle
était déprimante ou porteuse d’espoir. » Michael Costigan déclare : « La
synergie entre les angles de caméra, les acteurs et le décor a fonctionné grâce
à l’impressionnante réflexion menée par Park Chan-Wook, en amont du tournage.
Il porte une extrême attention aux détails et Chung-hoon Chung va dans ce sens.
Ils ont été capables de bâtir une histoire et des personnages à travers un
langage visuel élaboré. Maître Park a pris le temps de se préparer, notamment
avec ses storyboards. » Cette phase de préparation poussée permet au cinéaste
de tourner vite et de manière précise. Il explique : « Mon style visuel induit
des mouvements de caméra particuliers. J’ai le film monté en tête bien à
l’avance, donc je ne suis pas à l’aise avec un processus conventionnel impliquant
de tourner de longs plans masters et de se couvrir énormément. Cette façon de
travailler ne me convient pas. »
Le planning de tournage de STOKER était bien
plus court que celui des films coréens, ce qui a modifié la conception même de
mise en scène. Le réalisateur précise : « La rapidité du tournage n’était pas
compatible avec une utilisation extensive de ces longs mouvements de caméra
élaborés que j’affectionne. Mais l’impact sur le film a été positif. Lorsque
ces plans ne sont utilisés que pour des moments forts, la tension n’en est que
plus extrême. »
Thérèse Deprez, chef décoratrice saluée pour son travail sur le
thriller psychologique BLACK SWAN, déclare : « Le film fluctue constamment
entre le trouble et la beauté. Le moindre élément du décor a sa raison d’être.
C’est très méticuleux. Les précédents films de Maître Park possédaient des
éléments visuels que je n’avais jamais vus et qui m’ont frappée. Ma première
question était de déterminer le degré de stylisation de STOKER. Il voulait que
j’aille le plus loin possible. De ce point de vue, STOKER est fondamentalement un
film de Park Chan- Wook. » Afin de pallier la barrière de la langue, Thérèse
DePrez a conçu un cahier de références visuelles regroupant toutes les images
qui illustraient sa perception des couleurs, des nuances et des différentes atmosphères
du film.
La chef décoratrice raconte : « Maître Park a été enchanté et ce
travail préparatoire est devenu la référence visuelle de base de STOKER. Nous
avons imaginé un univers de conte de fées avec un côté éthéré. Nous avons parlé
du thème « Chasseur et proies ». Les personnages se tournent beaucoup autour et
le symbole de la chasse est devenu un élément récurrent du film. » Même si
STOKER se déroule dans l’Amérique d’aujourd’hui, Park Chan-Wook a voulu recréer
une atmosphère privée de repères spatio-temporels. India et sa mère sont
étranges, elles sont confinées dans l’enceinte de leur maison, ce qui crée,
outre le sentiment d’enfermement, une sensation d’intemporalité et l’impression
que cette famille appartient à un autre monde.
Thérèse DePrez commente : « Le
film pouvait prendre cette direction-là parce qu’il y a peu d’acteurs et que
l’action se déroule majoritairement dans la maison. Les lieux sont hors du
temps, hors du monde, austères et très stylisés. L’attention se concentre sur
les personnages. Il n’y a que quelques références subtiles à l’époque où se
déroule l’action. » Trouver une maison qui reflète l’isolement des Stoker, leur
aliénation et leur milieu social était un immense défi. Thérèse DePrez note : «
Cette maison est un personnage à part entière. C’est un lieu étranger à notre
monde. L’idée première était de trouver un grand manoir en pierres, de style
gothique. Nous avons dû visiter quelque chose comme 80 demeures de style et de
taille divers, mais ce que nous avions en tête n’existait pas à Nashville. »
Le
choix s’est porté sur une grande propriété des années 20, bâtie sur un terrain dégagé
et accidenté, avec un ruisseau et de vastes jardins, où India pourrait se perdre.
La maison était cependant plus petite que celle espérée par Park Chan- Wook :
il avait imaginé Evie et India, reine et princesse de conte de fées, enfermées dans
un vaste château. Il précise : « Néanmoins, cette maison avait beaucoup de
cachet et d’élégance du fait de son ancienneté. J’ai été séduit. Tous les
éléments nécessaires au film étaient là, y compris la cave et le jardin, donc
nous pouvions tout y filmer une fois les aménagements achevés. Michael Costigan
observe : « Il y avait surtout un escalier monumental, idéal pour la scène où
se noue l’équilibre du pouvoir entre Charlie et India. Dans l’esprit de Park
Chan-Wook, tout le film est construit autour du subtil ballet auquel ces deux
personnages se livrent dans cet escalier. Tout l’enjeu est de savoir qui est le
maître de la situation, et cette scène est le point de départ. » Il a fallu six
semaines à l’équipe chargée des décors pour transformer de fond en comble cette
maison traditionnelle. Chaque détail comptait, des couleurs au style intérieur,
des motifs du papier peint aux objets posés sur le bureau de feu Richard
Stoker, jusqu’aux accessoires de toilette. Michael Costigan note : « Richard
avait installé sa famille dans cette maison afin de la tenir à l’écart du monde
extérieur. Le défi a été de trouver une maison qui ait la juste esthétique, à
la fois pour un architecte et pour une famille issue des vieilles fortunes
d’Amérique. L’endroit est sommairement meublé avec des objets de goût, ce qui
traduit la richesse des Stoker. Chaque élément a été soigneusement choisi,
conformément à l’obsession du détail de Park Chan-Wook. Tout a une signification
précise. » Les trophées de chasse collectionnés par India et son père sont
exposés dans toute la maison, ce qui n’a fait que renforcer le côté diorama du
décor conçu par Thérèse DePrez. Elle explique : « Nous avons souvent évoqué
l’intérieur comme un nid qui se décompose et les personnages comme des oiseaux.
Evie est un paon, Oncle Charlie devient la mère poule et India le poussin. Ils
sont tous piégés dans ce diorama. On revient ainsi à l’idée du motif de la
chasse et à la vision qu’a Maître Park du personnage d’India : un oisillon qui
émerge de sa coquille. » Les murs du rez-de-chaussée sont peints avec
différentes nuances de vert d’eau, ce qui donne au spectateur l’impression d’être
un intrus. Park Chan-Wook commente : « Nous avons également choisi de
n’accrocher aux murs ni photos ni peintures. Avec tous ces murs vides, la maison
semble plus grande et cela traduit l’isolement et la solitude des personnages. »
Thérèse DePrez poursuit : « Maître Park voulait un peu déstabiliser le public. L’intérieur
est élégant mais ressemble à une prison. Dans les chambres du rezde- chaussée,
les couleurs sont froides. Pour renforcer l’impression « carcérale », il y a
beaucoup de motifs linéaires sur le papier peint et les moulures. » Quant aux chambres
situées à l’étage, elles reflètent davantage la personnalité des membres de la
famille. La chef décoratrice développe : « India est un personnage qui inspire
la symétrie et l’ordre, une sorte de schéma établi. À l’inverse, Evie est dans
l’asymétrie, le laisser-aller et le chaos. Leurs chambres ne peuvent pas être
plus dissemblables. Celle d’India est tapissée d’un papier peint aux motifs
jaunes et linéaires, alors que celle d’Evie ressemble à une serre envahie par
la végétation. » Les chefs costumiers Kurt Swanson et Bart Mueller ont utilisé
la palette originale créée par Thérèse DePrez pour travailler leur garde-robe.
Au début du film, India s’habille en jaune pâle, qui symbolise son innocence.
Ses costumes ont d’ailleurs été inspirés par les peintures de Balthus. Bart
Mueller note : « Il a peint des jeunes filles assoupies, en cardigans et en
jupes, et des chats sommeillant sur les canapés. Cela nous a beaucoup servi
pour India. » Evie pourrait être comparée à un paon mis en cage pendant sa
période de deuil, affichant une silhouette stricte, sanglée dans des vêtements
lisses et ajustés. Elle se libère avec Oncle Charlie, comme un paon qui fait la
roue, et dévoile sa peau, relâche ses cheveux, au point de paraître à la fin
totalement vulnérable. De son côté, Oncle Charlie arbore un style pimpant qui
rappelle le Cary Grant des années 50. Tout est étudié dans son élégance
désinvolte, du style de ses chaussures, des saddle shoes, à son pull en
cachemire. Le résultat final est un univers visuel à la fois étrangement
familier et déconcertant, contemporain et décalé dans le temps comme dans
l’espace. Thérèse DePrez commente : « En tant que fan de Park Chan-Wook, je
suis ravie de voir à quel point le style visuel de STOKER est différent de
celui de ses autres films. Il a la même approche des personnages et le même
sens du cadrage parfait et de la composition. Mais l’atmosphère générale est
très éloignée de ce qu’il a fait auparavant. »
C’est Clint Mansell, nommé aux
Grammy Awards en 2012 pour BLACK SWAN, qui a composé la musique entêtante de
STOKER. Park Chan-Wook avait été impressionné par son travail sur ce film ainsi
que sur MOON, REQUIEM FOR A DREAM et PI. C’est après avoir assisté à l’une de
ses performances au Largo, mythique night-club de Los Angeles, que le réalisateur
lui a proposé d’écrire la musique de STOKER. Clint Mansell, qui avait vu OLD
BOY et THIRST, CECI EST MON SANG, avait conscience de l’aura de Park Chan- Wook.
Il raconte : « J’ai saisi l’occasion parce que je voulais travailler avec lui.
Je suis toujours en quête de sensibilités et d’expériences nouvelles, telles
que certains films en proposent. STOKER était de cette trempe. » Le compositeur
confie : « J’ai un immense respect pour Maître Park, en tant qu’artiste et
collaborateur. Il est toujours très calme et concentré. Ses remarques concises
ont eu un grand impact sur la musique. Il est à la fois sûr de lui et ouvert aux
propositions, ce qui rend le travail avec lui profondément satisfaisant. « Mon
objectif premier est toujours de composer une musique qui serve le propos du
film. Mais je donne le meilleur de moi-même lorsque je me sens connecté au film
au point que ma composition en devient très personnelle. » L’admiration de Park
Chan-Wook pour la musique de Clint Mansell remonte à l’époque de SYMPATHY FOR
MR. VENGEANCE. Il raconte : « Lorsque nous travaillions sur la bande-annonce du
film, le monteur avait utilisé une musique provisoire qui m’avait emballé.
C’était la première fois de ma vie que j’entendais quelque chose d’aussi
incroyablement beau. On m’a dit que c’était la bande originale d’un film
américain, PI, mais je n’ai pas mémorisé le nom de son auteur. Par ailleurs,
nous n’avions pas suffisamment d’argent pour en acquérir les droits. »
Park
Chan-Wook déclare : « Clint sait donner vie à la texture de chaque instrument. Il
n’impose aucune émotion par la force. Le piano, les cordes, les choeurs et les
percussions semblent transmettre des sensations différentes mais l’ensemble
délivre une émotion nouvelle si complexe qu’aucun mot ne peut la décrire. Au
final, cette musique est magnifique. Exaltante, mais sublimement exaltante,
triste mais sublimement triste, terrifiante mais sublimement terrifiante. « Nos
esprits se sont accordés sur tout cela, mais aussi sur l’idée d’accentuer le mouvement
du film. Cela ressemblait à une danse où l’on avance gracieusement, où l’on
recule, se retourne, saute, se rattrape pour glisser dans la seconde, tape du
pied tout en se relevant, en avant et en arrière encore une fois... Avec grâce,
comme un chat. » La musique joue notamment un rôle clé dans une scène
essentielle au film selon Park Chan-Wook : celle où India et son oncle sont
assis côte à côte au piano. Charlie, dont on ne soupçonnait aucun don musical,
accompagne sa nièce le temps d’un duo techniquement complexe et émouvant. Cette
fois, il s’agit de l’oeuvre du compositeur Philip Glass, connu pour ses
compositions modernes et novatrices. À la fin du morceau, India s’est
métamorphosée, elle est celle que Charlie voulait voir, celle pour qui il a fait
tout ce chemin. Le réalisateur commente : « Je rêve depuis longtemps de
travailler avec un tel maestro. J’étais un peu nerveux, mais Philip Glass s’est
montré adorable et chaleureux. J’ai même osé lui demander de modifier certains
points de sa partition et cela ne l’a jamais agacé ou ennuyé. Le résultat est
magnifique et puissamment dramatique. Je crois que cette scène du piano est un
pur joyau. » Mia Wasikowska, qui n’avait jamais joué de piano, a dû suivre des
cours intensifs pendant trois mois. Elle se souvient : « Il a fallu un jour
entier pour tourner cette scène, alors qu’il n’y a pas un seul dialogue. Ce
morceau est puissant et émouvant. Je n’avais plus qu’à me laisser porter par la
musique. Ça a été mon plus beau jour de tournage. »
Michael Costigan conclut :
« STOKER combine tous les ingrédients qui ont fait le succès des films de Park
Chan-Wook. C’est une oeuvre primale, poétique et humaine. La plus belle des
émotions y côtoie la violence. Il a réussi à modeler le scénario déjà fascinant
de Wentworth Miller en un film encore plus effrayant, surprenant, beau,
luxuriant, et parfois teinté d’humour. L’équipe du film se sent fière d’avoir
aidé Park Chan-Wook à donner naissance à un film américain qui lui ressemble. »
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