Animation/Comédie/Epouvante-horreur/Science fiction/Jolie démonstration de la magie de Tim Burton
Réalisé par Tim Burton
Avec les voix, en version originale, de Charlie Tahan, Winona Ryder, Martin Landau, Martin Short, Catherine O'Hara, Atticus Shaffer, Conchata Ferrell, Tom Kenny...
A partir de 10 ans
Long-métrage Américain
Durée: 01h27mn
Année de production: 2012
Distributeur: The Walt Disney Company France
Date de sortie sur les écrans U.S.: 5 octobre 2012
Date de sortie sur nos écrans: 31 octobre 2012
Résumé: Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…
Frankenweenie débarque dans les salles de cinéma ce mercredi 31 octobre, le jour d’Halloween. Victor et sparky sont donc très heureux de vous souhaiter un peu en avance un joyeux Halloween !
Making of consacré au chien Sparky (VOSTFR)
Tim Burton était présent mardi 23 octobre 2012 à la Défense à Paris pour présenter ce film, très personnel, et inaugurer Les Coulisses du film:
« L’Art de Frankenweenie » est une exposition itinérante organisée par Disney avec REALD pour présenter les coulisses de la création du nouveau film d’animation de Tim Burton . Elle s'expose en France du 24 octobre au 5 novembre aux Quatre Temps – Place du Dôme à la Défense (entrée libre).
Après son passage remarqué au CineEurope de Barcelone (18-21 juin 2012), sa présentation aux États-Unis lors du ComicCon de San Diego (11-15 juillet), à Mexico, Toronto, Anaheim, Madrid, Londres et avant Tokyo, c'est au tour du public français de découvrir gratuitement, la fascinante magie de la création du film et le processus d’animation en image par image employé par Tim Burton pour réaliser FRANKENWEENIE.
On y visite le bureau de Tim Burton avec des dessins originaux, certaines marionnettes de personnages, leurs costumes mais aussi plusieurs décors agrémentés de nombreux accessoires du film:
- le grenier dans lequel Victor fait ses expériences scientifiques
- la salle de classe du professeur Rzykruski
- la cuisine de la famille Frankenstein
- et la chambre de Victor
L’Art de Frankenweenie révèle le travail extrêmement détaillé des artistes qui a permis de porter à l’écran l’histoire émouvante de Victor, un petit garçon qui, poussé par sa foi dans la science et son amour pour son chien Sparky, ramène celui-ci d’entre les morts.
Petit aperçu de L’Art de Frankenweenie – Les coulisses du film en video (en VO):
Après son passage remarqué au CineEurope de Barcelone (18-21 juin 2012), sa présentation aux États-Unis lors du ComicCon de San Diego (11-15 juillet), à Mexico, Toronto, Anaheim, Madrid, Londres et avant Tokyo, c'est au tour du public français de découvrir gratuitement, la fascinante magie de la création du film et le processus d’animation en image par image employé par Tim Burton pour réaliser FRANKENWEENIE.
On y visite le bureau de Tim Burton avec des dessins originaux, certaines marionnettes de personnages, leurs costumes mais aussi plusieurs décors agrémentés de nombreux accessoires du film:
- le grenier dans lequel Victor fait ses expériences scientifiques
- la salle de classe du professeur Rzykruski
- la cuisine de la famille Frankenstein
- et la chambre de Victor
L’Art de Frankenweenie révèle le travail extrêmement détaillé des artistes qui a permis de porter à l’écran l’histoire émouvante de Victor, un petit garçon qui, poussé par sa foi dans la science et son amour pour son chien Sparky, ramène celui-ci d’entre les morts.
Petit aperçu de L’Art de Frankenweenie – Les coulisses du film en video (en VO):
Le mardi 23 octobre 2012, après avoir récupérer ce petit sésame pour accéder à la salle 16 de l'UGC de la Défense...
...j'ai eu la chance de voir 'Frankenweenie' en avant-première.
La galerie des personnages:
Suite à la projection, j'ai assisté à la masterclass de Tim Burton. Je l’ai filmée. Vous pouvez la découvrir en suivant ce lien: http://minu.me/7ct3.
Comme toujours lorsque je les ai à disposition, j'ajoute à mon post les notes de production de 'Frankenweenie'. Attention, elles contiennent des spoilers.
“FRANKENWEENIE” ou la vision de Tim Burton
Ce que j'en ai pensé: En 1984, Tim Burton tournait un court métrage intitulé ‘Frankenweenie’ dont le thème était un jeune garçon qui ressuscite son chien parce que ce dernier lui manque trop. Le court avait été tourné avec des acteurs en chair et en os. Cette année pour Halloween, Tim Burton revient avec le long métrage éponyme réalisé en animation image par image pour votre plus grand plaisir (enfin j’espère ! En tout cas c’était bien le cas pour moi). ‘Frankenweenie’ illustre parfaitement le monde imaginaire de Tim Burton. Le film est poétiquement bizarre (à la Tim Burton). Il m’a beaucoup fait penser à Edward aux mains d’argent. C’est gothique. Les personnages sont effrayants. Mis à part le héros, Victor, Sparky son chien et ses parents, tous les autres protagonistes semblent sortir de films d’horreurs des années 30. Evidemment, il y a beaucoup de références à ces films en question: Frankenstein bien sûr, le film et le roman écrit par Mary Shelley (Shelley est le nom d’un des personnages), mais aussi Dracula, Gozilla, les Gremlins… Les clins d’œil sont nombreux pour les amateurs du genre. Pour les enfants qui aiment se faire peur, ‘Frankenweenie’ est le parfait film d’Halloween. Attention cependant, les très jeunes ou ceux qui ont une âme très sensible pourront être effrayés, le film est conseillé à partir de 10 ans. En tant qu’adulte, j’ai passé un excellent moment. L’animation image par image se fait vite oublier (ce qui est le signe qu’elle est réussie à mon avis) pour laisser place à l’histoire et aux aventures qui attendent Victor et Sparky au détour de leur banlieue proprette. Tim Burton réussit à naviguer parfaitement entre noirceur et bons sentiments, c’est un vrai conte pour enfant, comme il sait si bien les mettre en scène. J’ai trouvé son ‘Frankenweenie’ à la hauteur de son univers. J’ai même adoré le moment ou tout déraille et tout semble partir en quenouille. L’humour avec lequel il traite les scènes catastrophes est trop mignon.
Pour résumer, si vous cherchez un film à voir pour Halloween qui soit à la fois un hommage aux anciens films d’horreur, gentiment flippant et suffisamment mignon et poétique pour vous faire sourire alors n’hésitez pas à aller affronter ‘Frankenweenie’ dans les salles obscures.
La galerie des personnages:
VICTOR (Voix de Charlie Tahan dans la VO)
Âgé de 10 ans, Victor Frankenstein est un garçon futé complètement passionné par la science. Il vit dans la petite ville de New Holland avec ses parents et son chien, Sparky. Victor passe tout son temps libre à tourner ses propres films et se consacre aussi à ses inventions – il s’est installé un laboratoire dans le grenier. Quand Sparky meurt dans un tragique accident, Victor fait appel à toutes ses connaissances scientifiques pour le ramener à la vie.
SPARKY
Sparky est un bull-terrier joueur tout dévoué à son jeune maître, Victor. Sa très grande curiosité n’a d’égale que celle du petit garçon. Sparky adore courir après les balles et être la star des films que réalise Victor. Il fait preuve d’une telle énergie et d’un tel enthousiasme que même la mort ne pourra en venir à bout…
M. & Mme FRANKENSTEIN (Voix de Catherine O’Hara & Martin Short dans la VO)
M. Frankenstein est agent de voyage. C’est un homme sociable, qui aime donner des conseils – pas toujours très à propos – à son fils. Il est fier de ce que fait Victor, mais il s’inquiète du fait que son garçon n’ait pas d’autre ami qu’un chien. Il préférerait que son fils se lie plus facilement et il l’encourage à rejoindre l’équipe de baseball. M. Frankenstein et sa femme ont une relation de couple enjouée et heureuse.
Mme Frankenstein est une maman aimante et un soutien précieux pour Victor. Elle l’encourage dans ses explorations scientifiques – même si ses appareils électroménagers finissent souvent dans le grenier-laboratoire de son fils. Grande lectrice, elle aime aussi regarder des films avec son mari. Elle est parfaitement heureuse entre sa famille et ses livres.
ELSA VAN HELSING (Voix de Winona Ryder dans la VO)
Elsa Van Helsing est une camarade de classe de Victor au tempérament sombre et mélancolique. Elle vit dans la maison d’à côté avec son oncle tyrannique, le maire Burgemeister, qui l’oblige à être la « Petite Hollandaise de l’année » lors de la grande fête annuelle de la ville, le Jour de la Hollande. Elsa a elle aussi un animal familier qu’elle adore: Perséphone, son caniche. Elle a beaucoup de sympathie pour le pauvre Victor à la mort de Sparky.
PERSÉPHONE
Perséphone est une petite caniche noire parfaitement toilettée avec une impressionnante masse de poils sur la tête. Curieuse, elle joue les séductrices avec Sparky et se montre d’une loyauté à toute épreuve envers sa maîtresse, Elsa. Lorsque Perséphone et Sparky font connaissance dans le jardin, l’attirance est immédiate. Entre eux, c’est l’étincelle qui met le feu aux poudres…
TOSHIAKI (Voix de James Hiroyuki Liao dans la VO)
TOSHIAKI (Voix de James Hiroyuki Liao dans la VO)
Toshiaki ne rêve que de performance et de compétition. Rien ne lui fait plus plaisir que de battre Victor à son propre jeu. Tel un scientifique fou assoiffé de pouvoir, il est prêt à tout pour gagner le premier prix au concours de sciences de l’école – même s’il lui faut pour cela voler les idées de Victor…
BOB (Voix de Robert Capron dans la VO)
Bob est le « petit chéri à sa maman ». Si Toshiaki est la cervelle, Bob est les muscles. Il est toujours d’accord pour faire ce qu’on lui demande et ne cherche jamais à être méchant, mais il est aussi influençable et crédule... Bob suit Toshiaki partout, mais il est le premier à courir demander son aide à Victor en cas de besoin.
LE MAIRE BURGEMEISTER (Voix de Martin Short dans la VO)
Mr Burgemeister est le voisin de la famille Frankenstein et le maire de la petite ville de New Holland. Cet homme grognon fait des histoires pour tout. Il est complètement accro de son jardin et ne supporte pas que Sparky ou quiconque trouble l’absolue perfection de ses tulipes. M. Burgemeister use de son autorité sur sa nièce Elsa Van Helsing pour faire d’elle – contre son gré – la vedette de la fête du Dutch Day.
EDGAR “E” GORE (Voix de Atticus Shaffer dans la VO)
Edgar “E” Gore n’a aucun ami, mais rêve désespérément d’en avoir. Il espère faire équipe avec Victor pour le concours de sciences. Dans son empressement à se faire accepter, “E” a tendance à semer la pagaille et à tout gâcher. La plupart du temps, il a déjà échoué avant même d’avoir prononcé un mot… Même s’il a promis de ne jamais révéler le secret de Victor, il va accidentellement vendre la mèche…
M. RZYKRUSKI (Voix de Martin Landau dans la VO)
M. Rzykruski est le nouveau professeur de sciences de l’école primaire de New Holland. Avec son accent d’Europe de l’Est très marqué, il a une façon bien à lui d’expliquer les choses. Ses élèves l’aiment beaucoup, mais les parents ne comprennent pas très bien sa méthode d’enseignement passionnée. M. Rzykruski est un mentor et une source d’inspiration pour Victor, à qui il enseigne que la science est capable du meilleur comme du pire, et que si un scientifique ne met pas tout son cœur dans ses expériences, les conséquences peuvent être désastreuses.
NASSOR (Voix de Martin Short dans la VO)
Nassor est un garçon aussi intelligent que sérieux. Sa vision de la vie est bien plus sombre et tragique que celle des autres enfants de New Holland. Nassor est d’abord sceptique au sujet des rumeurs qui courent sur les expériences que mène Victor avec l’électricité, mais une fois convaincu, il va tout faire pour découvrir ses secrets…
LA FILLETTE ETRANGE (Voix de Catherine O'Hara dans la VO)
La Drôle de Fille n’est pas très bien acceptée par les autres enfants de New Holland, et on comprend facilement pourquoi : elle fait des déclarations sinistres d’une voix monotone, avec un regard fixe très déroutant. Son chat ne la quitte jamais : c’est un félin blanc ébouriffé dont le regard est aussi fixe que le sien. Les autres enfants se tiennent à bonne distance – surtout quand la Drôle de Fille se met à divaguer sur les rêves de son chat…
Suite à la projection, j'ai assisté à la masterclass de Tim Burton. Je l’ai filmée. Vous pouvez la découvrir en suivant ce lien: http://minu.me/7ct3.
Comme toujours lorsque je les ai à disposition, j'ajoute à mon post les notes de production de 'Frankenweenie'. Attention, elles contiennent des spoilers.
Du tout premier concept jusqu’au tournage, FRANKENWEENIE, le nouveau film en animation image par image du célèbre réalisateur Tim Burton, est né de la collaboration d’une équipe nombreuse de passionnés : artisans, animateurs, fabricants de marionnettes et d’accessoires, décorateurs et artistes. Au cours des années nécessaires à la réalisation du projet, Tim Burton s’est impliqué dans chacune des phases de création, et le résultat final porte la marque inimitable de sa créativité légendaire et de sa vision unique. Tim Burton a imaginé cette histoire il y a plusieurs années. À l’époque, il avait dessiné les personnages tels qu’il les voyait. En 1984, “Frankenweenie” vit le jour sous la forme d’un court métrage en prises de vues réelles mais Tim Burton n’abandonna pas son rêve : en faire un long métrage animé image par image. Lorsque l’opportunité se présenta enfin, Burton reprit ses dessins originaux et dessina également de nouveaux personnages. On retrouve chez bon nombre d’entre eux l’allure et les traits propres à certains personnages des classiques du cinéma d’horreur des années 1930 et ils ont souvent été baptisés pour leur rendre hommage, notamment Victor Frankenstein, Elsa Van Helsing, Edgar “E” Gore et M. Burgemeister. Enfant, Tim Burton adorait regarder des films d’horreur, en particulier des classiques comme FRANKENSTEIN de James Whale, avec Boris Karloff. Mais c’est aussi un sentiment personnel qui a poussé le cinéaste à faire ce film. Tim Burton explique : “À l’origine, je voulais faire FRANKENWEENIE parce que, étant jeune, j’étais fan de films d’horreur. Mais c’était également lié à la relation que j’ai moi-même eue avec un chien lorsque j’étais petit. C’est une relation particulière dans une vie, très forte, très affective. Évidemment, les chiens ne vivent pas aussi longtemps que les humains et par conséquent, on vit forcément la triste fin de ce lien. Cela, combiné à l’histoire de Frankenstein, m’a semblé être un bon sujet – une sorte de souvenir très personnel.” Selon Tim Burton, les films d’horreur fonctionnent à un autre niveau que celui du frisson et de l’épouvante, tout comme les contes de fées ou les légendes folkloriques s’inspirent aussi des problèmes de la vie quotidienne, et utiliser l’animation image par image pour FRANKENWEENIE reflète l’histoire de Frankenstein, ce qui lui donne d’autant plus de profondeur. Le réalisateur commente : “Il était aussi question du pouvoir de créer quelque chose à partir de rien, c’est pour cela que j’aime l’animation image par image. En gros, on prend une marionnette inanimée et on lui donne vie.”
L’ANIMATION IMAGE PAR IMAGE
L’animation image par image, aussi appelée animation en volume ou stop-motion, est l’un des plus anciens styles d’animation. Le processus repose beaucoup sur la manipulation manuelle. FRANKENWEENIE est animé à 24 images par seconde. Cela signifie que l’animateur doit s’arrêter et repositionner la marionnette 24 fois afin d’obtenir une seule seconde d’action filmée. En moyenne, un animateur peut produire seulement 5 secondes de film par semaine. Fabriquer un grand nombre de marionnettes du même personnage a permis aux animateurs de travailler sur plusieurs scènes à la fois. Réaliser FRANKENWEENIE en animation image par image a nécessité deux ans de travail et une équipe composée de talents multiples et complémentaires. Tim Burton déclare : “Réaliser un film comme celui-ci nécessite une équipe nombreuse. À la différence d’un film en prises de vues réelles, tout est très lent. En prises de vues réelles, il faut sans arrêt prendre des décisions rapides ; en image par image, réaliser un plan peut prendre entre deux jours et deux semaines en fonction de sa complexité.” De longues recherches et beaucoup de préparation sont entrées dans l’animation des deux chiens, Sparky et Perséphone. Le directeur d’animation Trey Thomas et son équipe ont étudié la façon dont les chiens bougent et ils se sont même rendus au Windsor Dog Show afin de filmer en vidéo des chiens en pleine action. Ils ont fait venir un bull terrier dans le studio et lui ont fait jouer certaines parties de l’action de Sparky, qu’ils ont filmées sous différents angles. Des caniches sont aussi venus dans les locaux pour jouer Perséphone. Trey Thomas explique : “Nous avons essayé de reproduire les mouvements canins en collant au plus près de la réalité. Nous voulions que le Sparky dessiné par Tim Burton paraisse le plus réel possible.” 33 animateurs ont travaillé sur le film et la plupart ont oeuvré seuls durant les deux années qu’il a fallu pour créer le film. La semaine typique d’un animateur commençait lorsqu’on lui confiait un plan – un seul animateur étant responsable de tous les personnages impliqués dans ce plan. Après avoir examiné le travail à faire, l’animateur faisait un survol global, une répétition générale avec le directeur d’animation. Ce processus contribuait à définir les mouvements de caméra, l’éclairage et l’emplacement des accessoires. Le lendemain, l’animateur prenait le temps d’effectuer une répétition complète, plus poussée, où il pouvait se pencher sur les spécificités du jeu d’acteur et le rythme du plan. Tim Burton et le directeur d’animation Trey Thomas étaient très précis dans ce qu’ils désiraient et dans les moyens de faire passer l’émotion et l’humour. L’animateur se consacrait également au réglage de la tension de la marionnette. Cette étape impliquait de régler les vis des membres et des articulations afin de déterminer ce qui fonctionnait le mieux. Certains animateurs cherchent une précision absolue ; ils règlent alors la tension au maximum, alors que d’autres préfèrent une approche plus douce et donc une tension plus lâche. Un animateur passe forcément plusieurs heures à travailler avec une marionnette pour obtenir tous les mouvements nécessaires, qu’il s’agisse pour elle de s’asseoir, de se tenir debout ou de boire une tasse de thé ou de n’importe quelle autre action. Le jour du tournage, l’animateur sait exactement quoi faire et peut alors commencer à filmer à 24 images par seconde. En tant que directeur d’animation, Trey Thomas s’est activement impliqué dans le processus. Chaque jour, il se rendait sur chacun des plateaux et aidait les animateurs en cas de difficulté. Il explique : “Chaque plan est comme une pièce d’un grand puzzle, il s’agit d’obtenir pour chaque image les expressions et les gestes qui entrent dans un jeu réaliste et crédible. Tim Burton cherchait un style crédible et il voulait que l’on respecte les lois de la physique. Tout devait avoir l’air vrai. Il désirait un film réaliste, authentique, sincère et c’est ce qu’ont cherché à obtenir tous les animateurs.” Les voix ont été accordées au mouvement grâce à l’utilisation d’outils préparatoires appelés feuilles d’exposition. Une feuille d’exposition décrit pour chaque plan, image par image, les décors, objets ou dessin et leur ordonnancement ainsi que les dialogues et bruitages. Par exemple, lorsque le personnage dit “Asseyez-vous”, l’animateur note que dès que le personnage a terminé sa réplique, il fait un geste en direction de la chaise et l’autre personnage s’assied alors. La feuille d’exposition aide l’animateur à organiser ses pensées, en particulier lorsque plusieurs personnages interviennent dans un même plan et que l’action de chacun d’entre eux doit être suivie et répertoriée – même s’il ne fait que cligner des yeux.
LES MARIONNETTES
Plus de 200 marionnettes ont été créées pour le film, dont 18 Victor et 15 Sparky. Il fallait disposer de plusieurs exemplaires de chaque personnage puisque chaque animateur travaillait indépendamment sur des scènes différentes. Ils devaient également pouvoir recourir à des doubles si une marionnette avait besoin de réparations. La première marionnette à avoir été conçue pour le film a été Sparky, et c’est elle qui a dicté les dimensions de chacun des éléments de la totalité du film. Tim Burton avait une vision très précise du personnage, il souhaitait qu’il agisse et bouge comme un vrai chien. L’armature de la marionnette étant très complexe, il était littéralement impossible de faire Sparky d’une taille inférieure à 10 centimètres si l’on voulait qu’il ait le comportement et la personnalité nécessaires. Une fois la taille de Sparky fixée, les maquettistes ont pu en déduire l’échelle du reste des personnages et des décors. Les marionnettes disposaient de différents degrés d’articulation. Victor était le personnage humain le plus complexe et le mécanisme de sa tête contenait non seulement des commandes pour les lèvres et les sourcils mais aussi un système complexe de clés Allen qui permettait à l’animateur de faire bouger ses joues et sa mâchoire de façon très progressive. Cela lui a donné des capacités d’acteur remarquablement subtiles et variées. D’autres marionnettes, comme Elsa Van Helsing et son oncle, M. Burgemeister, apparaissent moins souvent à l’écran et n’avaient pas besoin de toute la gamme d’émotions de Victor. Les animateurs ont pu obtenir ce dont ils avaient besoin uniquement par la manipulation des lèvres et des sourcils. Sparky était lui aussi une marionnette d’une formidable complexité. Son corps comporte plus de 300articulations et en raison de la finesse de ses pattes, il fallait souvent le soutenir avec un dispositif spécial afin que les animateurs puissent le faire bouger comme un chien de façon plus réaliste. La productrice Allison Abbate explique : “Sparky ne reste jamais immobile et il aurait été impossible de le stabiliser sur ses petites pattes toutes fines. À présent que l’on est capable de supprimer de l’image les câbles et autres dispositifs au moment de la post production, les animateurs bénéficient d’une liberté complète pour le faire gambader et bondir partout comme un vrai petit chien.” Le processus complexe de fabrication des marionnettes comporte plusieurs étapes, chacune étant elle-même complète. Tim Burton commence par dessiner une esquisse du personnage. Le croquis est remis aux fabricants des marionnettes chez Mackinnon and Saunders en Angleterre, qui réalisent alors des sculptures en trois dimensions des dessins, appelées maquettes. Des discussions ont lieu au sujet de ces maquettes entre Tim Burton et les fabricants afin de donner au personnage la forme et l’apparence exactes que souhaite le réalisateur. Une fois que les dimensions et tous les autres critères sont définis, les artistes réalisent une sculpture définitive, distincte de la première maquette. Celle-ci présente une attitude neutre, bras le long du corps, tête droite, visage de face et pieds légèrement écartés. L’étape suivante consiste à fabriquer un moule de la maquette. À partir de ce moule, le fabricant de marionnettes peut réaliser des moulages qui servent à fabriquer une armature. À ce stade, il est important que le fabricant étudie le scénario et détermine ce que la marionnette devra être capable de faire. Le personnage va-t-il s’asseoir, manger, sauter ? Muni de ces informations, le fabricant peut réaliser le type de squelette qui convient précisément aux actions que devra accomplir la marionnette. La fabrication des armatures doit être très précise car de nombreux éléments mobiles de très petite taille doivent s’insérer à des endroits précis dans le corps de la marionnette. Une fois que l’armature a été fabriquée, le fabricant de marionnettes commence à mouler les personnages. L’armature est placée dans le moule, dans lequel on coule ensuite de la silicone ou du latex. Souvent, la tête est fabriquée à part. Parallèlement, Tim Burton était occupé à travailler avec les artistes pour concevoir les costumes et choisir les tissus. Les costumiers commencent par réaliser des modèles des costumes afin de les faire approuver par Burton, comme par exemple les imperméables de M. et Mme Frankenstein. Ils doivent ensuite coudre à la main tous les costumes avec points de couture très petits pour respecter l’échelle. Ensuite vient le travail des perruquiers. Ceux-ci ont utilisé de vrais cheveux humains pour leurs marionnettes. Ils ont d’abord fait des essais avec des cheveux synthétiques, mais ceux-ci étaient trop brillants et avaient tendance à friser quand on les tirait un peu trop. Chacun de ces cheveux a été piqué individuellement dans la tête, puis ils ont été montés sur du fil de fer, afin de simuler le mouvement de la chevelure lorsque le personnage marche.“ L’hôpital des marionnettes” était toujours complet sur le tournage de FRANKENWEENIE et occupait 150 artisans en continu. Les maquettistes hautement qualifiés du film ont passé des mois à réparer les membres des marionnettes, résoudre les problèmes avec leurs cheveux ou leur peau et raccommoder les costumes déchirés ou sales. L’équipe a même trouvé le temps de créer entièrement les marionnettes figurantes ainsi que quelques-uns des personnages principaux.
LES DECORS
Le film se déroule dans la ville fictive de New Holland. Le producteur exécutif Don Hahn précise : “C’est une ville de banlieue imaginaire des années 1970, un mélange entre la Transylvanie et Burbank.” Le cadre de l’histoire de FRANKENWEENIE évoque les paysages sans relief des banlieues du sud-ouest des États-Unis au milieu du XXe siècle. Les quartiers de lotissements de New Hollands ont dominés par la réplique d’un gros moulin posé sur une colline, vestige des installations publicitaires censées attirer les familles et les pousser à s’installer dans la communauté alors toute jeune. Ce bâtiment rappelle aussi l’omniprésent château sur le haut de la colline qui domine les villages des classiques du cinéma d’horreur…. L’équipe de décoration a étudié l’architecture des années 70 et des deux décennies précédentes avant de dessiner le lotissement et la banlieue d’après-guerre que souhaitait Tim Burton. Un autre hommage à “l’atmosphère transylvanienne”, qui symbolise parfaitement le style Burton, est le cimetière pour animaux édifié sur une colline. Quitter la plaine pour grimper sur la colline crée un rythme visuel qui contribue à ancrer l’histoire autour des personnages et de l’action. Les membres de l’équipe qui avaient perdu un animal familier ont été invités à communiquer le nom de celui-ci à l’équipe décoration. Ainsi, plusieurs pierres tombales portent le nom de vrais animaux. La productrice Allison Abbate raconte :“C’était une bonne chose de pouvoir rendre hommage aux animaux que nous aimions, et d’ailleurs, beaucoup de leurs noms sont drôles et émouvants. J’aime qu’on évoque la mémoire d’animaux s’appelant “Bob Fishy” ou “Mrs. Wiggles”. ”Pour créer les décors représentant New Holland et la banlieue des années 70, les cinéastes ont fait appel au chef décorateur oscarisé Rick Heinrichs, qui avait déjà collaboré avec Tim Burton sur plusieurs films, dont le court métrage original “Frankenweenie”, réalisé en prises de vues réelles en 1984. Plusieurs éléments relatifs à l’aspect visuel ont été repris tels qu’ils existaient dans le court original : l’utilisation du noir et blanc, le style expressionniste, l’hommage aux vieux films d’horreur. Burton et Heinrichs ont travaillé ensemble pour créer une nouvelle version de ce qui comptait aux yeux de Burton dans sa création originale et déterminer ce qui nécessitait une approche résolument nouvelle en matière de conception. Rick Heinrichs a commencé à parfaire des recherches pour définir une approche du concept visuel du film et de l’atmosphère générale. Contrairement à la plupart des films en prises de vues réelles, l’animation en volume exige de créer tout un monde à partir de zéro. En utilisant la période temporelle à laquelle se déroule l’histoire comme point de départ, Rick Heinrichs s’est documenté sur le style de l’époque, en gardant en permanence à l’esprit que l’intrigue et l’intensité dramatique devaient également être racontées au public de manière visuelle. La création des décors a commencé en novembre 2009, au sein d’un département décors réduit à Los Angeles – au début, il ne comptait que quelques illustrateurs et un assistant pour les recherches. Rick Heinrichs et son équipe y ont travaillé trois mois avant que l’équipe de décoration ne s’installe à Three Mills Studios à Londres. Là, le directeur artistique Tim Browning a collaboré avec Heinrichs, continuant à développer les décors à l’aide de maquettes en volume, de dessins et d’échantillons. Tim Browning a coordonné le travail des départements artistique, maquettes, décoration et construction – les décors ont été construits sur de grandes tables et entièrement équipés et décorés. Ils sont fabriqués à une échelle bien inférieure à celle des décors d’un film en prises de vues réelles mais le travail qu’exige leur construction présente de très nombreux défis. Tous les éléments de décor doivent être à l’échelle des personnages – c’est Sparky, le plus petit des personnages principaux requérant une armature et des mécanismes complexes, qui a donné l’échelle de tout le reste. Très rares étaient les accessoires que l’on pouvait trouver déjà existants à la bonne échelle et il a donc fallu en fabriquer la majorité et tout peindre à la main. Rick Henrichs explique : “Même si un objet possède des proportions arithmétiquement correctes et est à la bonne échelle, cela ne veut pas dire forcément qu’il s’accorde bien visuellement avec tout le reste.” En définitive, Rick Heinrichs et le département artistique se sont fiés à leurs yeux et à leur sens de l’esthétique pour trancher et dire si un objet sonnait juste au regard des proportions intentionnellement stylisées de telle ou telle marionnette. Le chef décorateur précise : “Dès l’instant où votre cerveau commence à fonctionner à cette échelle, il continue et vous en oubliez le reste. C’est ce qui s’est passé sur FRANKENWEENIE : vous entrez sur les plateaux et vous oubliez le monde réel pour vous immerger totalement dans l’environnement. C’est également très intéressant de voir que lorsque toutes les lumières sont en place et allumées et que vous regardez le moniteur, l’image acquiert toute sa force visuelle, elle prend le pas sur tout le reste. Cela vous rappelle combien le cinéma est un procédé artificiel qui construit quelque chose d’organique juste sous vos yeux.” Une grande partie des accessoires miniatures étaient des maquettes inanimées mais il a parfois été plus facile et plus pratique de fabriquer des objets capables de fonctionner. Par exemple, les stores miniatures de la salle de classe fonctionnaient et les cinéastes pouvaient les manipuler pour jouer sur les effets de lumière. Le décor le plus difficile à concevoir a été celui de la ville de New Holland. Il a fallu le construire entièrement et qu’il soit complètement fonctionnel afin que les animateurs puissent y situer l’action dans n’importe quel endroit. L’équipe de conception des décors a dessiné des magasins qui s’étendent sur plusieurs pâtés de maisons dans toutes les directions et a établi la géographie des rues et la répartition de la circulation. Ils ont ainsi créé l’illusion d’un monde beaucoup plus vaste, tout en permettant de réduire la vision pour se concentrer sur l’histoire et les personnages lorsque l’action se déroule en ville. Le décor le plus difficile à construire a été le moulin en train de s’effondrer. Il a fallu longuement réfléchir aux forces naturelles qui font crouler la structure et à la manière d’intégrer cette capacité aux éléments physiques constituant le décor. Le décor où il a été le plus difficile de tourner a été celui du laboratoire de Victor, installé dans le grenier, avec son magnifique éclairage interactif et les effets installés et programmés par le directeur de la photographie, Peter Sorg. En tout, environ 200 décors ont été construits pour FRANKENWEENIE. Le producteur exécutif Don Hahn a été impressionné par la somme de travail fournie par Rick Heinrichs et Tim Burton afin de créer l’univers du film en restant fidèles à la vision qu’ils en avaient. Il explique : “Rick a accordé les décors et le style des marionnettes. On a donc la sensation que ce monde est complètement cohérent. En unissant leurs styles personnels et leur travail, Tim Burton et Rick Heinrichs réussissent à nous transporter dans cet univers.” FRANKENWEENIE a été tourné en noir et blanc – il s’agit du premier film animé jamais réalisé en noir et blanc. La palette s’étendait du noir au blanc avec des centaines de nuances de gris entre les deux. Rick Heinrichs était ravi d’utiliser une palette monochromatique pour raconter cette histoire. Il commente : “Chaque fois que l’on peut, en tant que décorateur, restreindre l’étendue des outils à notre disposition pour mieux tirer parti des quelques-uns que l’on peut utiliser, le résultat est meilleur, plus dense. Ici, nous avons concentré notre attention sur les formes, les lumières et les ombres, les silhouettes et les textures. Je suis profondément convaincu que lorsqu’on limite certaines choses, on obtient pour résultat d’attirer l’attention des spectateurs sur les éléments restants.” Les décorateurs ont testé différentes teintes de gris et de couleurs pour trouver celles qui convenaient : il fallait que les objets comportent suffisamment de contrastes pour ressortir à l’image. Dans certains cas, la couleur d’origine a été conservée car son rendu était plus riche une fois traitée en noir et blanc. Par exemple, les rideaux rouge foncé rendaient mieux en noir et blanc que les gris. Les marionnettes ont été peintes en noir et blanc, tout comme la plupart des décors. Seuls, quelques objets, comme l’herbe et les fleurs qui ne rendaient pas bien en noir et blanc, ont conservé leurs couleurs naturelles. Tim Burton a été inflexible : FRANKENWEENIE serait tourné en noir et blanc, et ce pour de très bonnes raisons. Le réalisateur explique : “Le noir et blanc fait partie intégrante de l’histoire, de son identité et de son émotion et cela a toujours été très important. Le noir et blanc a quelque chose d’émouvant, un peu comme si c’était un personnage. Voir ce type d’animation en noir et blanc ajoute une certaine profondeur, et la manière dont les personnages et les objets entrent et sortent de l’ombre est très intéressante, elle contribue à raconter l’histoire.” Le rendu final en 3D a ajouté un autre ingrédient important pour le style, l’atmosphère et l’aspect visuel du film. Tim Burton commente : “Les images sont très nettes et très claires en noir et blanc et la 3D leur apporte une certaine profondeur inhabituelle et extraordinaire. L’animation image par image et la 3D donnent l’impression de vraiment rentrer dans le décor. On voit la texture des marionnettes. On voit des choses qu’on ne voit pas habituellement. C’est ce qui se rapproche le plus d’une véritable balade sur le tournage d’un film d’animation image par image.” FRANKENWEENIE n’a en aucune manière fait appel à l’animation par ordinateur mais les cinéastes ont utilisé la technologie informatique pour les effets visuels, comme par exemple quand il fallait donner de l’ampleur à un environnement. En tout, le film contient 1300 plans à effets visuels. Il existait sans doute des moyens plus simples de réaliser ce film mais selon Tim Burton, l’animation image par image était idéale pour FRANKENWEENIE. Il explique : “Il y a de la beauté dans ce type d’animation et le fait de prendre un objet inanimé et de lui donner vie reflète complètement le thème de Frankenstein. L’animation image par image possède une énergie particulière que vous n’obtiendrez jamais avec un autre format.” La productrice Allison Abbate déclare : “L’animation image par image est très artisanale et très intime. Ce sont des caractéristiques qui la rendent parfaitement appropriée pour raconter cette histoire, parce que l’on sent le travail et le talent artistique de chacune des personnes qui ont travaillé sur chaque plan.” Le producteur exécutif Don Hahn acquiesce : “Il n’y a pas meilleur vecteur que l’animation image par image pour transporter les spectateurs dans cette ville de New Holland, à l’intérieur de la maison de Victor Frankenstein et dans son grenier pour le voir travailler. Seul ce style d’animation peut offrir une telle dimension fantastique. La technique du stop-motion est vraiment formidable pour ce film et bien sûr, c’est un art dans lequel Tim Burton est passé maître.”
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