Back to the future
TWENTIETH CENTURY FOX, BRANDYWINE PRODUCTIONS
et SCOTT FREE PRODUCTIONS
Présentent
PROMETHEUS
Un film de Ridley Scott
Avec
CHARLIZE THERON
MICHAEL FASSBENDER
NOOMI RAPACE
Au cinéma le 30 mai 2012
Dans un mois sort le très attendu 'Prometheus' de Sir Ridley Scott. J'ai eu la chance d'assister à la conférence de presse organisée par la Fox le mercredi 11 avril 2012 au Gaumont Marignan sur les Champs-Elysées, en présence de Charlize Theron, Michael Fassbender, Noomi Rapace et Ridley Scott (le réalisateur d''Alien le 8ème passager' et de 'Blade Runner').
Vous avez l'intégralité de la conférence de presse dans la vidéo ci-dessous.
Avant d'avoir le plaisir d'écouter les acteurs du film et son réalisateur légendaire, Ridley Scott, nous avons vu 15 minutes du film qui à part une ou deux scènes étaient plus une bande annonce étendue qu'autre chose. Plusieurs détails laissent penser que l'ambiance sera proche de celle d'Alien, le 8ème passager. 'Prometheus' revient aux origines du mythe 'Alien'. En tout cas, ces images nous ont prouvé que le film sera visuellement époustouflant. Regardez la bande annonce ci-dessous pour vous en convaincre:
Avant la présentation du 11 avril, on nous a distribué une très belle plaquette sur le film:
Très bien faite, elle est dans la veine du marketing créé pour le film. Elle donne des éléments d'informations sans rien dévoiler. De la même manière, le personnage de Peter Weyland (le patron de Weyland Industries) sert d'introduction au film sur la toile sans pour autant raconter l'histoire. Découvrez-le dans cette vidéo:
Présentation du personnage Peter Weyland (Guy Pearce) à la conférence TED* de 2023
*Les conférences TED (pour Technology Entertainment Design) ont historiquement lieu en Californie une fois par an. Elles ont pour but de 'propager des idées'. Concrètement, ce sont des scientifiques, des acteurs du monde politique, des artistes, des businessmen, mais aussi d'illustres inconnus, qui participent à ces conférences et prennent la parole pendant une vingtaine de minutes chacun. (source http://www.kulturama.fr/article-103-les-conferences-ted-com.html)
Pour en savoir plus sur le film Prometheus en lui-même (le projet, les acteurs...), lisez les informations ci-dessous (source Fox):
PROMETHEUS
Visionnaire, pionnier, Sir Ridley Scott a toujours réinventé les genres auxquels il s’est intéressé, particulièrement la science-fiction avec ALIEN, LE 8e PASSAGER, mélange révolutionnaire de science-fiction et d’horreur, puis BLADE RUNNER, l’un des films les plus admirés et les plus influents du cinéma. En juin prochain, le monde entier pourra découvrir PROMETHEUS, plus que jamais témoin de la maîtrise de son art alliant action, émotions fortes, terreur, et bien plus encore…
Avec PROMETHEUS, Ridley Scott crée une nouvelle mythologie dans laquelle un groupe d’explorateurs découvre un indice sur les origines de l’humanité sur Terre. Ils entreprennent alors un voyage exaltant à bord du vaisseau spatial Prometheus, vers les sombres confins de l’univers. Là-bas, ils devront mener une terrible bataille pour sauver l’avenir de l’espèce humaine.
Même s’il n’a pas réalisé de film de science-fiction depuis trente ans, l’intérêt que porte Ridley Scott à ce genre cinématographique n’a jamais faibli. Cependant, puisqu’il avait créé deux des films les plus vénérés de tous les temps, il n’accepterait d’y revenir que pour une vraie grande idée. Il déclare : « Au cours de ces dernières décennies, on a croulé sous les films d’action, les films de monstres et même les films de science-fiction. La vraie question était donc de savoir à quel point on pourrait se montrer originaux.
« Pour être franc, si je n’ai pas fait d’autre film de science-fiction depuis tant d’années – en dehors du fait que j’étais occupé à faire d’autres films et à explorer des genres différents – c’est parce que je n’avais rien trouvé qui ait suffisamment d’authenticité, d’originalité et de force. PROMETHEUS possède ces trois qualités. »
Le concept de PROMETHEUS a commencé par une silhouette que l’on apercevait brièvement dans ALIEN, LE 8e PASSAGER, et qui semblait tomber dans l’oubli dès le moment où le xénomorphe qui donne son titre au film surgissait – littéralement – dans l’histoire. Mais cet être mystérieux, cette créature géante fossilisée au thorax ouvert surnommée le Space Jockey – était restée bien ancrée dans la mémoire de l’homme qui lui avait donné la vie. Ridley Scott raconte : « Depuis ALIEN, LE 8e PASSAGER, une idée n’avait pas cessé de me tourner dans la tête : quel était le mystère derrière tout cela ? Qui était cette créature ? D’où venait-elle ? Quelle était sa mission ? Quelles technologies son espèce maîtrisait-elle ? Ces questions me semblaient constituer un tremplin intéressant pour des idées plus fascinantes encore. »
Il est exact que PROMETHEUS a commencé il y a quelques années comme un projet de préquelle d’ALIEN, LE 8e PASSAGER, avant d’évoluer vers autre chose, « vers un nouvel univers », comme l’explique Ridley Scott. Le film soulève de nouvelles questions et se définit par de nouvelles idées, des thèmes qui ont captivé la formidable imagination du réalisateur. Ridley Scott note : « Le processus créatif qui a façonné le développement du film a donné naissance à une mythologie nouvelle, grandiose, qui constitue le cadre de cette histoire originale. Les plus passionnés reconnaîtront dans ce film des brins de l’ADN d’ALIEN, LE 8e PASSAGER, mais les idées qu’aborde PROMETHEUS sont uniques, elles ont une portée considérable et font réfléchir. PROMETHEUS était l’histoire singulière que je cherchais. »
Le coscénariste Jon Spaihts commente : « Le plus difficile dans l’écriture de cette histoire était que rien n’existait. Tout devait être inventé. Quand vous devez créer tout un monde pour Ridley Scott, vous avez une toile immense sur laquelle peindre. » Damon Lindelof, coscénariste et producteur exécutif, déclare : « J’ai été frappé par l’originalité absolue de la vision de Ridley Scott. C’est audacieux, viscéral, et c’est la dernière chose à laquelle on peut s’attendre – c’est du moins ce que nous espérons. »
Tandis que le scénario était développé, les grandes idées de l’histoire se précisaient : durant un voyage à la rencontre de ce que certains des scientifiques de l’équipage croient être nos « créateurs » – des êtres qui pourraient avoir créé la vie sur notre planète – l’équipage du vaisseau spatial Prometheus et la très puissante compagnie qui finance cette mission d’un coût d’un trillion de dollars, sont dans les faits en train de défier les dieux. Et comme Prométhée – le personnage de la mythologie grecque auquel le vaisseau doit son nom – en fait l’expérience, défier les dieux peut être une très, très mauvaise idée.
Ridley Scott explique : « La métaphore principale du film porte sur Prométhée, le titan grec qui défie les dieux en faisant don du feu aux hommes et qui sera horriblement puni pour cela. Quand on parle du mythe qui a donné son titre au film, on parle du rapport de l’humanité aux dieux – les êtres qui nous ont créés – et de ce qui arrive lorsqu’on les brave. »
Mais comme le note Damon Lindelof, « en fin de compte, PROMETHEUS est centré sur… nous. Il parle de l’humanité dans le futur et débat de certaines de nos notions scientifiques et philosophiques les plus chères. »
Les scientifiques et explorateurs à bord du Prometheus se sont engagés dans un voyage dont le but est de découvrir les réponses à certaines des plus grandes questions de la vie. Deux jeunes et brillants scientifiques aux motivations différentes, Shaw (Noomi Rapace) et Holloway (Logan Marshall-Green) dirigent l’expédition. Shaw est une croyante : elle veut rencontrer ces « dieux », c’est une façon pour elle de se rapprocher de ses convictions religieuses traditionnelles, tandis que Holloway cherche à démystifier ce genre de notions spirituelles. Au cours de leur travail d’archéologues, ils ont découvert des indices dans des pictogrammes tracés par d’anciennes civilisations dans des grottes un peu partout dans le monde, qui tous, indiquent le même emplacement dans un espace lointain. Ils ont réussi à convaincre une puissante société, Weyland Industries, de financer une mission d’exploration.
Aucun des scientifiques ne s’est préparé aux inimaginables terreurs qu’ils vont rencontrer. Michael Ellenberg, producteur exécutif, déclare : « Lorsque Shaw et Holloway ont mis sur pied la mission, ils s’attendaient à découvrir une espèce bienveillante qui pourrait leur apporter des réponses à certains grands mystères de l’humanité. En d’autres termes, ils espéraient aller à la rencontre de dieux. Mais ces êtres se révèlent tout sauf doués de compassion. C’est une race de créatures supérieures très dangereuses. »
Jon Spaihts ajoute : « L’équipage du Prometheus pense être en route pour le paradis et y trouver les réponses aux questions ultimes. Mais ce qu’ils vont découvrir, c’est un monde sombre, torve, effrayant, qui est en fait une escale pour ces créatures. L’environnement, froid et implacable, s’apparente plus à l’enfer qu’au paradis. »
Dans les films de Ridley Scott – et PROMETHEUS ne fait pas exception – les découvertes que font les protagonistes dépassent souvent tout ce à quoi l’on peut s’attendre. Le cinéaste déclare : « C’est précisément ce qui fait une bonne fiction dramatique. Notre histoire tourne autour de la vérité de ce qui pourrait exister au-delà de notre monde connu, et c’est là que se trouve son aspect le plus effrayant. De la vraisemblance naissent toujours les meilleures histoires, les plus dangereuses, et c’est cette vraisemblance qui me permet de terrifier tout le monde. »
Sur la planète, l’équipe rencontre un survivant d’une civilisation qui contrôle certains éléments très dangereux, dont différentes formes biologiques et biomécaniques, capables d’éviscérer leurs victimes en un éclair – ou pire. Ridley Scott note : « Cela nous amène à nous interroger sur les conséquences de notre rencontre avec des êtres supérieurs, dont les capacités sont à des millions d’années-lumière au-delà des nôtres, et qui dès lors, sont effectivement semblables à des dieux. »
Une autre manière de présenter les choses consiste à dire que peut-être, il vaut mieux ne pas chercher la réponse à certaines questions…
L’ÉQUIPAGE DU PROMETHEUS
Les personnages féminins forts sont la marque de Ridley Scott : Sigourney Weaver dans le rôle de Ripley dans ALIEN, LE 8e PASSAGER, Geena Davis et Susan Sarandon dans THELMA ET LOUISE, Demi Moore dans À ARMES ÉGALES… la liste est longue. PROMETHEUS comporte non pas un, mais deux formidables protagonistes féminines qui viennent prolonger l’impressionnante tradition instaurée par Ridley Scott. Incarnée par Noomi Rapace, Elizabeth Shaw est une scientifique portée par la foi et l’espoir, mais qui va se transformer en guerrière une fois confrontée aux dangers qui l’attendent à destination. Vickers, le personnage joué par Charlize Theron, est un « costard-cravate » qui représente les intérêts de la puissante société qui finance le voyage vers un monde lointain et sinistre.
La prestation puissante et dérangeante de Noomi Rapace dans le film original MILLÉNIUM, LE FILM, premier de la trilogie de films tirés de la saga « Millénium » écrite par Stieg Larsson, a fasciné le monde entier – y compris Ridley Scott. Il déclare : « Noomi combine une intelligence rare à une puissante présence physique. Elle s’est complètement approprié son rôle dans MILLÉNIUM, LE FILM. C’était si puissant que lorsque je l’ai rencontrée, je m’attendais à voir une fille coriace, endurcie, alors qu’en fait elle est charmante, gentille, et intelligente. C’est un mélange détonnant qui sert parfaitement son interprétation de Shaw. »
Un appel venant de Ridley Scott est un moment phare dans la carrière de tout acteur, et ce fut bien entendu le cas pour l’actrice. Celle-ci raconte : « Après ma rencontre avec Ridley, je m’étais dit que même si je n’avais pas l’occasion de travailler avec lui sur PROMETHEUS, j’étais déjà heureuse parce que j’avais partagé cette heure avec lui. » Il s’est avéré que Noomi Rapace allait passer bien plus de temps que cela avec Ridley Scott, puisque celui-ci l’a choisie après un essai caméra qu’il a tourné avec le directeur de la photographie, Dariusz Wolski, ASC. Michael Ellenberg raconte : « Nous avons utilisé une salle de stock chez Panavision que le chef décorateur Arthur Max avait redécorée pour lui donner un look industriel, une atmosphère assez glaçante, et Noomi a été d’enfer. Nous avons été bluffés par sa férocité, sa puissance, et sa présence à l’écran. »
C’est une puissance d’une tout autre nature qu’exerce Meredith Vickers, cadre chez Weyland Industries, qui est à bord du Prometheus pour représenter les mystérieux intérêts de la société. Lorsque Charlize Theron a accepté le rôle, Vickers a acquis une nouvelle dimension fascinante. Damon Lindelof explique : « Charlize et moi avons travaillé ensemble pour donner plus d’épaisseur au personnage. Vickers est un personnage que le public sera ravi de détester, mais par moments, on perçoit sa fragilité et on commence à comprendre comment et pourquoi elle est devenue si dure et si intéressée. Cela fait d’elle un contrepoint bien plus intéressant au personnage de Shaw. »
Charlize Theron a été attirée par la possibilité d’explorer les grands thèmes de l’histoire selon un point de vue contradictoire avec celui du reste de l’équipage. Elle note : « Pour Vickers, cette épopée de deux ans vers un autre monde se résume à une question d’argent. Elle a vraiment une façon de penser très terre à terre. »
Mais comme beaucoup d’autres choses dans cette mission, il y a davantage de complexité et de mystère chez ce personnage et ses objectifs qu’on pourrait le croire. Charlize Theron note : « Cette femme est une énigme, et le mystère qui l’entoure me plaisait beaucoup. Vickers est pragmatique, et elle veut désespérément contrôler la situation. Elle se bat contre tout le reste, contre tout ce pour quoi les autres sont là, et il devient évident qu’elle a soit un autre objectif, soit qu’elle cache quelque chose. »
La froide efficacité de Vickers pourrait être décrite comme celle d’une machine… alors qu’un autre membre d’équipage, David, joué par Michael Fassbender, en est réellement une : c’est un androïde créé par la société. Bien qu’il possède une intelligence extraordinaire et de multiples capacités, ses tâches principales sur le Prometheus sont celles d’un domestique. Ridley Scott commente : « Il est en fait le majordome du vaisseau, il veille à tout pendant que les humains de l’équipage sont en animation suspendue – c’est nécessaire pour un voyage d’une durée de deux ans. »
David est cependant bien plus « humain » que ce à quoi l’on pourrait s’attendre chez un être synthétique. Damon Lindelof explique : « David est programmé pour aider les humains, mais il pense que la mission en soi est ridicule, parce qu’il se trouve en compagnie de ses créateurs – les humains – et qu’il n’est absolument pas impressionné par eux. J’étais passionné par cette idée de le voir exprimer son mépris en fonction de ce que lui permet sa programmation. »
La combinaison de l’intellect de David et de ses tâches domestiques engendre certains des moments d’humour les plus inattendus du film. Lorsque nous le rencontrons, il est comme un enfant qui s’amuse – le Prometheus étant son terrain de jeu. Michael Fassbender explique : « Tandis que le reste de l’équipage est en animation suspendue, David s’amuse, il joue avec toutes les merveilles techniques du vaisseau. » Et comme un enfant, il aime revoir le même film encore et encore. Son film préféré est le chef-d’œuvre épique de David Lean, LAWRENCE D’ARABIE, et comme T.E. Lawrence, le personnage que joue Peter O’Toole, David est par bien des aspects une construction idéalisée d’un homme. Damon Lindelof reprend : « Lawrence était un étranger en terre étrangère. Il se prenait pour un libérateur – et tout cela se retrouve aussi chez David. »
En outre, la vision qu’a David des humains a quelque chose d’enfantin. Michael Fassbender observe : « Il est jaloux et arrogant parce qu’il réalise que sa connaissance est globale, universelle, et qu’il est par conséquent supérieur aux humains. David voudrait être reconnu et salué pour son intelligence brillante, mais les autres l’ignorent. Ils n’acceptent pas David, et cela le contrarie. Et comme un enfant, il peut prendre des décisions hardies.»
Janek, le capitaine du Prometheus, est dépeint par Ridley Scott comme « un vieux loup de mer », un officier dans la plus pure tradition, un meneur d’hommes dont la mission première est de protéger le vaisseau et son équipage. Ses ambitions et sa vocation contrastent fortement avec les buts grisants de Shaw et d’Holloway et les intérêts industriels vénaux de Vickers.
L’acteur britannique Idris Elba, qui incarne Janek, retrouve Ridley Scott après avoir joué sous sa direction dans le film primé AMERICAN GANGSTER. Sa formidable présence et sa performance dans ce film avaient fait forte impression sur le réalisateur, tout comme son travail flamboyant dans le rôle du baron de la drogue Stringer Bell dans la série « Sur écoute » et dans celui de l’officier de police compliqué de « Luther ».
Idris Elba dépeint Janek comme « un docker et un marin. Le vaisseau, c’est sa vie et l’équipage est placé sous sa responsabilité. Au bout du compte, il prendra une grande décision qui résume bien l’homme qu’il est. »
Logan Marshall-Green tient le rôle de Holloway, partenaire de Shaw aussi bien au plan professionnel que personnel, dans leur quête de réponses à certaines des questions les plus importantes que se pose l’humanité. Comme Shaw, Holloway a soif de réponses, mais il pense que le terme de leur quête donnera des résultats bien différents de ceux attendus par la jeune femme.
Logan Marshall-Green explique : « Shaw est le cœur de la recherche ; Holloway en est les tripes. Je pense que Holloway cherche des réponses à ces grandes questions parce qu’il repousse toujours les limites. Il va à l’extrême dans tout ce qu’il fait, parfois avec bonheur, d’autres fois avec des résultats catastrophiques pour l’équipe. Je crois que ce qui le motive, c’est le frisson de la recherche. »
LE TOURNAGE
Ridley Scott a toujours accueilli avec un grand intérêt les « nouveaux tours et nouveaux jouets » du cinéma, y compris les images de synthèse, mais il est aussi connu pour croire à ce qu’il appelle « le vrai truc », c’est-à-dire les plateaux où tout se fait concrètement. Il est vrai qu’à notre époque où tant de films à grand spectacle reposent essentiellement sur les images de synthèse, PROMETHEUS fait figure de rareté : il montre un monde de science-fiction à grande échelle où la plupart des décors, des accessoires et des cascades sont vrais. Cela donne au film une réalité tactile impressionnante, à travers des décors plus époustouflants les uns que les autres. Comme le faisait remarquer un des membres de l’équipe de production : « Ridley a construit le plus grand terrain de jeux extraterrestre du monde. »
Les acteurs et l’équipe technique étaient admiratifs devant ce qu’ont créé le chef décorateur Arthur Max et ses équipes d’artisans. Michael Ellenberg commente : « L’impact de ce que vous ressentez lorsque vous vous trouvez dans ces décors est indescriptible. C’était une source d’inspiration à tellement de niveaux ! Il se passe tant de choses diffuses, instinctives quand vous tournez dans des décors réels… Tout le monde se comporte d’une façon plus naturelle parce qu’on a l’impression d’être dans un morceau de réalité. Le moindre détail du design était basé sur des références appartenant au monde réel, sur des idées et des notions de notre monde. Certaines sont des notions élevées, mais elles existent, elles sont présentes dans notre monde. Et si vous voulez terrifier les spectateurs, faire en sorte que les gens s’impliquent viscéralement et émotionnellement, les décors réels sont la seule façon de faire. »
La production a tourné sur cinq plateaux aux studios de Pinewood, en Angleterre, et notamment sur le fameux « plateau 007 », l’un des plus grands d’Europe, d’une surface de près de 5500 m2. En prenant un minimum d’espace en studio, les cinéastes ont quand même dû mobiliser cinq plateaux pour plus de 16 décors, et augmenter la taille du plateau 007 d’un peu plus d’un tiers. Le tournage principal a commencé en août 2010, même si une partie du travail avait déjà débuté plus tôt.
Arthur Max a conçu non seulement les vaisseaux spatiaux et les véhicules, mais aussi le paysage de la planète sur laquelle se rend l’expédition, et les structures et le vaisseau qu’ils y découvrent. Le chef décorateur explique : « Pour le Prometheus, je voulais quelque chose qui soit à la pointe du progrès, ultramoderne, un vaisseau spatial amiral équipé de toutes les technologies requises pour sonder les recoins les plus éloignés de la galaxie. Nous avons étudié les designs de la NASA et de l’Agence Spatiale Européenne, et avons joué avec ces idées dans le contexte de ce que pourrait être le voyage dans l’espace de la prochaine génération. » Arthur Max a ensuite travaillé sur l’architecture intérieure du vaisseau et sur la manière dont elle répondrait à la forme extérieure.
La passerelle du Prometheus est un décor sur deux niveaux caractérisé par une attention extraordinaire aux détails et une technologie stupéfiante, dont un gigantesque pare-brise qui englobe le cockpit, semblable à un joyau aux multiples facettes, situé en façade de la structure. Le décor le plus élaboré sur le Prometheus est sans doute celui des quartiers de Vickers, qui s’apparentent davantage à un appartement cossu de la Cinquième Avenue qu’à une cabine dans un véhicule interstellaire. L’espace est de toute beauté, avec des meubles design, modernes et anciens, dont un piano Fazioli, des lustres Swarovski – et une installation médicale high-tech comprenant une capsule médicale robotique (ou Med-pod), capable de traiter tout besoin médical ou d’intervenir en cas d’urgence chirurgicale. Cette capsule translucide en forme de cercueil figure dans l’une des séquences décisives du film, qui mêle action, terreur et horreur d’une manière encore inconnue au cinéma. Noomi Rapace commente : « Ce qui se passe à cet instant est simplement le pire que l’on puisse – ou que l’on ne puisse pas… – imaginer. »
Les autres décors intérieurs du Prometheus comprennent un laboratoire où l’équipage apporte ce qu’il découvre pour examen ; la salle de préparation où l’équipage s’habille en vue de leur mission ; les quartiers d’hyper-sommeil où David surveille l’équipage durant leur voyage de deux années vers la planète ; le mess avec son équipement high-tech ; et les quartiers de l’équipage.
Les spectaculaires décors créés par Arthur Max pour donner vie à la planète extraterrestre comprennent une Pyramide qui renferme le Juggernaut, un vaisseau semblable à celui en forme de croissant que l’on peut voir naufragé dans ALIEN, LE 8e PASSAGER. Constitué de séries de salles, de couloirs et de tunnels reliant les espaces les uns aux autres – retravaillés par la suite en postproduction – l’immense espace est aussi vaste que l’Empire State Building. C’était un tel dédale que certaines personnes de l’équipe du film y ont égaré leurs affaires…
À l’extérieur, sur le backlot de Pinewood, Arthur Max et son équipe ont construit le garage du Prometheus, l’un des trois décors qui se trouvent sous le corps principal du vaisseau. Ce décor énorme accueille les véhicules de l’équipage, que la production a construits de A à Z. Le chef décorateur explique : « Nous avons dû créer des véhicules qui pourraient réellement être conduits en terrain hostile, sur une surface accidentée, vallonnée et rocailleuse. Il nous fallait des moyens de transport suffisamment industriels pour fonctionner dans ces environnements mais qui possèdent en même temps des caractéristiques futuristes. » Il a fallu onze semaines pour créer ces véhicules robustes, équipés de technologies de pointe, d’éclairages LED et de sièges rembourrés, le tout avec une finition métal étincelante.
Après 15 semaines de tournage à Pinewood, les acteurs et les techniciens se sont rendus en Islande pour tourner les séquences clés et le prologue. Sur le site d’Hekla, la production a pu filmer des scènes d’action intense, tandis que l’un des volcans les plus actifs menaçait de faire éruption. Des scènes additionnelles ont été tournées aux spectaculaires chutes de Dettifoss.
Une autre collaboratrice fréquente de Ridley Scott, la chef costumière oscarisée Janty Yates, a relevé des défis aussi redoutables que ceux auxquels a été confronté Arthur Max. Elle raconte : « Pour les combinaisons spatiales, Ridley tenait à éviter le style gonflé façon NASA que le public connaît trop bien. Il désirait un look plus linéaire, nous avons donc adopté une approche inédite pour le design qui utilise les percées dans le domaine biomédical de la peau artificielle et des divers matériaux pour créer une tenue crédible en termes de légèreté, de souplesse et de confort utilisable dans n’importe quel environnement extraterrestre. » Chaque costume est constitué de la combinaison extérieure, d’une sous-couche de néoprène, d’un empiècement sur lequel vient se fixer le casque, et d’un sac à dos. Ridley Scott nous a demandé un casque en forme de globe sans points aveugles. Chaque casque est équipé de 9 écrans vidéo fonctionnels et d’éclairage ; l’alimentation en oxygène se fait par deux ventilateurs fonctionnant avec des batteries placées dans le sac à dos. L’extérieur du casque comporte une torche et des caméras HD avec émetteur et système d’enregistrement.
Le costume que porte David à bord ressemble à la tenue des membres d’équipage humains, mais il comporte de fines lignes qui lui donnent un look plus linéaire. Charlize Theron porte un très beau tailleur en soie et mohair d’un gris froid. Janty Yates explique : « Vickers est la reine des glaces. Notre vision de ce personnage a toujours été celle d’une silhouette aussi sculpturale que possible. » Gardant à l’esprit l’équivalent dans la marine de Janek, Janty Yates a donné à Idris Elba une veste de toile huilée qui donne l’impression qu’il est aux commandes d’un navire depuis des années. Logan Marshall-Green dans le rôle de Holloway a un look casual confortable, intemporel, avec son sweat à capuche, son pantalon thaï et ses tongs.
Les nouvelles créatures que l’on découvre dans le film sont nées du travail du Superviseur créatif des effets créatures et des maquillages spéciaux, Neal Scanlan, et du Superviseur des prothèses, Conor O’Sullivan. Ridley Scott note : « Nous présentons l’évolution de ces créatures d’une manière logique et biologique. » Neal Scanlan ajoute : « Chaque stade du cycle de la vie d’une créature a un but précis. Pour notre xénobiologie, nous avons introduit de nouveaux éléments qui ne rejoignent pas forcément ceux d’ALIEN, mais qui possèdent en quelque sorte un ADN similaire. Ridley puise beaucoup de ses références dans la nature – les plantes, les végétaux, les créatures marines et d’autres animaux. Rien n’est inventé. »
PROMETHEUS est le premier film que tourne Ridley Scott en numérique et en 3D, un format dont il a adopté les challenges techniques comme les possibilités esthétiques. Ridley Scott et Dariusz Wolski ont employé cette technologie pour souligner l’action et le frisson dans de petits espaces confinés, aussi bien que dans de vastes paysages.
En revenant au genre qu’il a contribué à définir, Ridley Scott continue à repousser les frontières de la narration, à la fois au plan visuel et au plan thématique. Il note que ce qui l’intéresse, c’est « l’approche globale », de la structure de l’histoire au casting, des décors et des costumes à de nouvelles manières de raconter une histoire. Et si le célèbre cinéaste excelle à vous faire hurler de terreur, il ne perd jamais de vue un objectif plus vaste. Il conclut : « Lorsque vous aurez vu PROMETHEUS, vous aurez vécu quelque chose de complètement inattendu. »
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