Action/Aventure/Fantastique/Moins réussi que le premier opus
Réalisé par Cedric Nicolas-Troyan
Avec Chris Hemsworth, Charlize Theron, Emily Blunt, Jessica Chastain, Sam Claflin, Nick Frost, Sophie Cookson, Rob Brydon...
Long-métrage Américain
Titre original : The Huntsman: Winter's War
Durée: 01h54mn
Année de production: 2016
Distributeur: Universal Pictures International France
Date de sortie sur les écrans américains : 22 avril 2016
Date de sortie sur nos écrans : 20 avril 2016
Résumé : Il y a fort longtemps, bien avant qu’elle ne tombe sous l’épée de Blanche Neige, la reine Ravenna avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa sœur Freya à quitter leur royaume, le cœur brisé. Celle que l’on appelait la jeune reine des glaces, à cause de son habilité à geler n’importe quel adversaire, s’employa alors à lever une armée de guerriers impitoyables, au fond d’un palais glacé. Mais au sein même de ses rangs Eric et Sara allaient subir son impitoyable courroux pour avoir enfreint l’interdit : tomber amoureux. Plus tard, à l’annonce de la défaite de sa sœur, Freya envoie ses guerriers récupérer le miroir dont elle est la seule à pouvoir catalyser les sombres facultés. Des tréfonds dorés de la psyché, elle réussit à ressusciter Ravenna. Les deux sœurs vont alors retourner leur puissance maléfique, décuplée par la rage, sur le royaume enchanté. Leur armée s’avèrera désormais invincible…à moins que… les deux proscrits qui avaient jadis trahi la règle d’or, subissant l’exil et la séparation, ne parviennent à se retrouver…
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait "Freya et Ravenna se disputent" VOSTFR
Extrait "Négociations entre nains" VOSTFR
Ce que j'en ai pensé : J'avais beaucoup aimé BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR (2012). LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES débute sur les événements qui précède l'avènement de Blanche-Neige pour ensuite rattraper l'histoire du premier opus. J'étais contente de retrouver la sombre, maléfique et magnifique Ravenna (interprétée par Charlize Theron), ainsi que le courageux et charmant Chasseur (interprété par Chris Hemsworth). Mais dans l'ensemble, ce film m'a moins convaincu que BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR.
La partie narration du début est assez longue. Comme toutes les narrations, elle a pour but de nous situer, de manière rapide et sans s'encombrer de trop de détails, les événements avant de rentrer dans l'histoire elle-même. A ce titre, elle est bien faite mais elle semble durer trop longtemps avant que l'action ne commence vraiment.
Le scénario paraît assez linéaire mais heureusement quelques rebondissements viennent agréablement relancer les enjeux.
Les costumes de Coleen Atwood m'ont déçue. Je les ai trouvé soit peu crédibles pour leur utilité, soit pas très jolis à regarder.
Les effets spéciaux sont par contre efficaces. Ils sont convaincants lorsqu'ils entrent en scène et servent bien le propos du récit. Seule exception : les gobelins qui sont, à mon avis, ratés. Vous saurez immédiatement de quoi je parle en les voyant.
Pour moi, la plus belle réussite du film est la relation entre le chasseur et les nains. Elle est légère, marrante et m'a rappelé d'autres films de fantasy que j'avais bien aimé en grandissant.
Concernant les acteurs, j'ai trouvé Chris Hemsworth excellent dans le rôle d'Eric le Chasseur. Il fait agir son charme et n'hésite pas à casser joyeusement l'image de l'homme fort qui défend les plus faibles avec succès à tous les coups.
Charlize Theron est toujours magnifique en reine Ravenna, elle incarne le mal absolu avec une grande classe.
Je suis nettement moins enthousiaste en ce qui concerne Emily Blunt qui incarne Freya, la Reine des Glaces. Elle joue bien, mais son rôle n'est pas suffisamment tranché. Freya impressionne peu et ses revirements ne sont pas crédibles.
Nick Frost, qui interprète Nion, et Rob Brydon, qui interprète Gryff, forment un duo de nains rigolos et attachants.
Il est en de même pour Sheridan Smith, qui interprète Mrs. Bromwyn, et pour Alexandra Roach, qui interprète Doreena.
Jessica Chastain, qui joue très bien et interprète Sara, souffre elle aussi d'un rôle assez peu approfondi.
C'est dommage car ce film fait la part belle aux femmes sans réussir à les mettre vraiment en valeur.
LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES n'est pas aussi réussi que BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR. Au final c'est un moment de ciné sympa si on n'a pas d'attentes particulières, mais il n'est pas immanquable.
La partie narration du début est assez longue. Comme toutes les narrations, elle a pour but de nous situer, de manière rapide et sans s'encombrer de trop de détails, les événements avant de rentrer dans l'histoire elle-même. A ce titre, elle est bien faite mais elle semble durer trop longtemps avant que l'action ne commence vraiment.
Le scénario paraît assez linéaire mais heureusement quelques rebondissements viennent agréablement relancer les enjeux.
Les costumes de Coleen Atwood m'ont déçue. Je les ai trouvé soit peu crédibles pour leur utilité, soit pas très jolis à regarder.
Les effets spéciaux sont par contre efficaces. Ils sont convaincants lorsqu'ils entrent en scène et servent bien le propos du récit. Seule exception : les gobelins qui sont, à mon avis, ratés. Vous saurez immédiatement de quoi je parle en les voyant.
Pour moi, la plus belle réussite du film est la relation entre le chasseur et les nains. Elle est légère, marrante et m'a rappelé d'autres films de fantasy que j'avais bien aimé en grandissant.
Concernant les acteurs, j'ai trouvé Chris Hemsworth excellent dans le rôle d'Eric le Chasseur. Il fait agir son charme et n'hésite pas à casser joyeusement l'image de l'homme fort qui défend les plus faibles avec succès à tous les coups.
Jessica Chastain, qui joue très bien et interprète Sara, souffre elle aussi d'un rôle assez peu approfondi.
LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES n'est pas aussi réussi que BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR. Au final c'est un moment de ciné sympa si on n'a pas d'attentes particulières, mais il n'est pas immanquable.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Le Chasseur et la Reine des glaces : l’avant Blanche-Neige
En 2012, BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR a redonné vie au conte de fées grâce à une approche sombre et spectaculaire de ce grand classique.
Quand la question s’est posée de mettre en chantier un nouvel épisode situé dans cet univers gothique, les producteurs ont décidé d’explorer une histoire évoquée dans l’épisode précédent : celle de l’amour perdu d’Eric et de sa disparition tragique. Sous les traits de Chris Hemsworth, le Chasseur s’est avéré un personnage extrêmement populaire, et l’idée de développer deux histoires parallèles dans cet univers résolument original a tenté l’ensemble des partenaires du projet.
En adoptant un point de vue différent sur la saga, les producteurs ont pris en considération le succès du premier film et pointé les éléments à améliorer. « On ne voulait pas que nouvel opus soit aussi sombre que le précédent », souligne le producteur Joe Roth, qui a déjà proposé des relectures originales de contes de fées avec MALÉFIQUE et LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. Dans ce genre cinématographique, son savoir-faire et sa faculté de raconter les histoires sont uniques.
« On voulait aussi mettre en avant l’histoire d’amour ». C’est précisément ce dont il est question dans le scénario d’Evan Spiliotopoulos et Craig Mazin, qui s’inspire des personnages d’Evan Daugherty (l’un des auteurs de BLANCHENEIGE ET LE CHASSEUR, NdT.). Il raconte l’histoire du véritable – et unique – amour maudit d’Eric, en évoquant l’époque où les deux amants se sont rencontrés avant d’être séparés. L’intrigue, qui se déroule dans cet univers, sert aussi de point de départ à l’histoire du Chasseur qui, loin d’être mystérieuse, était largement développée dans la première aventure. Une fois que la méchante reine Ravenna semble avoir été terrassée, tous les habitants peuvent couler des jours heureux jusqu’à la fin des temps dans ce royaume, sous le règne de leur nouvelle souveraine, Blanche-Neige. Mais elle proscrit du château le miroir magique. Quand celui-ci vient à disparaître, le prince William ne se fie qu’à un seul homme pour le rapporter : Eric, le Chasseur. Celui-ci se lance à sa recherche pour empêcher le miroir magique de tomber entre des mains malveillantes et retrouver la trace du voleur. Au cours de sa quête, des fantômes du passé viennent le hanter et le confrontent au plus grand défi qu’il ait eu à relever jusque-là.
Hemsworth explique pourquoi il a été attiré par ce prequel. « On ne peut pas survivre sans amour, quel qu’il soit », fait-il remarquer. « Ce film pose la question de savoir l’importance qu’Eric accorde à l’amour et ce qu’il est prêt à mettre en oeuvre pour le trouver ».
L’acteur estime que la réussite du premier film ne tient pas seulement à la légende de Blanche-Neige, connue de tous, mais aussi à l’extraordinaire équipe artistique qui a su transformer la sage jeune fille du conte de fées en puissante guerrière combattant pour ses idéaux. « Dans ce nouvel opus, on a l’occasion de donner un peu de légèreté au ton du film de plusieurs façons, tout en restant dans le même univers », précise Hemsworth. « L’esthétique du film a été allégée ». Les auteurs du film tenaient à ce que le spectateur découvre de nouveaux éléments dans cet épisode. Et il est vrai que l’histoire dévoile une pièce du puzzle inédite, qui, si elle a toujours existé, n’avait pas été révélée jusqu’alors. « Ce qui me semble le plus merveilleux dans cette histoire », indique Nicolas-Troyan, « c’est qu’elle se déroule dans un fabuleux monde intermédiaire_ : ce n’est ni un univers totalement fantastique, ni entièrement historique. On l’a ancré dans une dimension pseudo-historique et on y a ajouté de la magie et de l’amour ».
Grâce à l’interprétation de Hemsworth, Eric apparaît comme un guerrier et un homme des bois expérimenté. Il est loyal et fidèle même s’il n’est pas forcément enclin à partager ses opinions avec les autres. À travers l’exploration du passé d’Eric, LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES nous apprend qu’il est loin d’être seul. En réalité, il s’est battu toute sa vie et en tout premier lieu pour Freya, la soeur de Ravenna. Alors que Ravenna est une diabolique dévoreuse d’âmes qui se sert de sa magie pour priver ses proies de leur souffle de vie, sa petite soeur Freya est une reine bienveillante qui s’est construite au fil des années son propre royaume de neige et de glace, observant tranquillement Ravenna accéder au pouvoir.
Mais quand Ravenna, démoniaque et assoiffée de pouvoir, trahit Freya en commettant l’impardonnable, Freya s’enfuit le coeur brisé et se bâtit un royaume aussi glacé que son coeur. Elle devient alors incapable d’aimer et, pour assurer sa protection, elle se constitue une armée de chasseurs, arrachés à leurs familles dès l’enfance. Ni elle, ni ses soldats, ne connaîtront plus les affres de l’amour.
Eric faisait partie de ces enfants-soldats, conditionnés pour croire en la reine et pour se battre pour elle : il était bien trop jeune pour mesurer la douleur qu’éprouve Freya. Mais quand il rencontre Sara et qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre – situation proscrite dans le royaume de Freya –, il découvre rapidement qu’il y a plus important que le pouvoir et la domination.
« Freya illustre l’idée que l’amour peut tuer », explique Roth. « Mais en dépit de toutes ses mises en garde, Eric et Sara ne peuvent s’empêcher d’être attirés l’un par l’autre. À partir de là, le film s’attache à raconter comment Eric et Sara peuvent se retrouver, malgré la détermination de Freya à les en empêcher. Dans les contes de fées, après tout, l’amour surmonte tous les obstacles ».
« Quand on rencontre Eric dans BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR, c’est un homme qui boit et qui est complètement perdu », rappelle Hemsworth. « Il vit dans le désespoir en s’apitoyant sur son sort à cause de la mort de sa femme.
Lorsqu’il rencontre Blanche-Neige, il renaît. Du coup, quand on le retrouve dans ce film, il a à nouveau la tête sur les épaules et mène une vie paisible en pleine nature ». Mais il est bientôt amené à venir une nouvelle fois en aide à la reine et, sans s’en rendre compte, à affronter son propre passé.
Les auteurs n’ont pas eu de difficultés majeures pour trouver un réalisateur dont l’optimisme, la vision du projet et la créativité permettaient de raconter l’histoire d’Eric. Cédric Nicolas-Troyan, superviseur effets visuels très réputé ayant largement contribué à la réussite du précédent film, désirait en effet depuis longtemps passer à la réalisation.
« Je n’aurais jamais pensé dans mes rêves les plus fous faire mes premiers pas dans la réalisation avec ce film », souligne-t-il. « Je n’aurais jamais imaginé qu’on me confierait un projet de cette envergure pour mon premier film en tant que réalisateur. Quand ils m’ont contacté, cela m’a pourtant semblé tout naturel. Comme j’avais travaillé sur le premier film, je me sentais déjà en terrain connu ».
Hemsworth admire Nicolas-Troyan depuis longtemps et n’a donc eu aucune hésitation quand les producteurs ont mentionné son nom pour signer la mise en scène. « Je me souviens m’être dit pendant le premier film qu’il avait un réel talent pour raconter une histoire et qu’il ne réduisait pas tout à l’aspect esthétique », insiste l’acteur.
« Je me suis toujours davantage soucié de l’histoire et des personnages que des effets visuels. Aujourd’hui, alors que je travaille directement avec mes acteurs, tout est d’abord et avant tout question d’émotion », confirme le réalisateur. D’après Roth, le fait que Nicolas-Troyan fasse ici ses débuts de réalisateur ne compte guère, étant donné l’expérience et le recul dont il fait bénéficier ses collaborateurs. « Après avoir participé à plus de 400_films, j’ai fini par acquérir du flair pour savoir qui choisir ou pas », reprend le producteur. « Cédric a toujours donné l’impression d’être un réalisateur expérimenté. Il n’est absolument pas impressionné par le calibre des acteurs qu’on lui a présentés. Ceux-ci apprécient son ouverture d’esprit_ : ils peuvent tout lui dire et il leur donne vraiment son point de vue ».
Le réalisateur et Hemsworth ont tous deux été séduits par l’univers du film qui recèle à la fois émotion et action. « Il ne s’agit pas ici de sauver le monde », signale Nicolas-Troyan. « Ce film, qui est traversé par les émotions, est avant tout une histoire d’amour. On peut y intégrer toutes les créatures et les prises de vues les plus folles, mais si au final on n’est pas captivé par les personnages et la charge émotionnelle de leur situation, on n’a rien à quoi se raccrocher ».
C’est particulièrement vrai du personnage central. « Pour ce film, il était essentiel d’apporter un petit supplément d’âme au personnage du Chasseur », analyse Nicolas-Troyan. « Il a changé et ce n’est plus le même homme ». Il ajoute : «J’ai adoré les nains du premier volet, si bien que je voulais développer cet aspect et insuffler un peu plus d’humour à cet univers».
Reines et Chasseurs: un monde enchanté de plus grande envergure
C’était un défi de réunir des acteurs de renom pour le premier épisode. Mais la distribution du CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES est plus impressionnante encore. Chris Hemsworth, Charlize Theron et Nick Frost sont de nouveau plongés dans cet univers qu’ils ont contribué à mettre en place. Parmi les nouveaux venus, citons Jessica Chastain, Emily Blunt, Rob Brydon, Sheridan Smith et Alexandra Roach. « Ce sont tous de grands artistes », s’enthousiasme le réalisateur. « Quand on parle à des acteurs d’une telle qualité de leur personnage, ils sont totalement mobilisés. C’est galvanisant pour un réalisateur de travailler avec eux. J’ai tendance à ne pas établir de story-boards pour les scènes sentimentales mais plutôt à laisser les acteurs suivre leur inspiration et voir ce que ça donne. Ça ne marche pas avec beaucoup d’entre eux mais ceux qui ont participé au film y sont arrivés ».
Hemsworth admet avoir toujours eu envie d’explorer le passé d’Eric. « Pourquoi était-il ivre et mélancolique quand on le rencontre au début de BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR ?», demande-t-il. « Ça m’intéressait de le découvrir ».
Depuis la sortie du premier film, Hemsworth est devenu une vraie célébrité grâce à ses rôles dans les sagas THOR et AVENGERS, ainsi qu’avec le film RUSH ou encore le remake de S.O.S. FANTÔMES bientôt sur les écrans. « La première fois que j’ai vu Chris, j’ai su qu’il deviendrait une star », affirme Roth, qui l’avait choisi pour le premier opus. « Il est ouvert d’esprit, il est généreux, et il se dégage de lui une grande bienveillance car, au fond, c’est quelqu’un de bien ».
Charlize Theron a été ravie de retrouver Hemsworth. « Ça en dit long sur un acteur, quand on le retrouve des années plus tard avec l’impression de l’avoir quitté la veille », explique-t-elle. « Il est totalement en accord avec lui-même car il est vraiment tel qu’on le voit, c’est-à-dire un type génial qui connaît son boulot et l’apprécie. Il est épatant ».
Le plus grand défi auquel la production a été confrontée a sans doute consisté à trouver une comédienne de la trempe d’Hemsworth pour incarner son grand amour, Sara. Il fallait en effet une actrice qui dégage beaucoup d’énergie pour camper ce personnage de grande guerrière au coeur pur. Pour Sara, il est impossible d’imaginer qu’Eric lui est resté fidèle après toutes ces années de séparation : elle refuse de lui pardonner ses fautes. Acculée, elle s’engage à ses côtés dans son périple, mais elle préférerait lui trancher la gorge que de lui accorder à nouveau sa confiance. « Elle essaie de savoir si elle mérite d’être aimée », suggère Jessica Chastain, qui incarne ce personnage. « C’est un cap important pour elle à franchir et elle a beaucoup de mal à faire confiance à autrui ».
Jessica Chastain reconnaît avoir immédiatement été séduite par son personnage. « J’ai aimé la voir évoluer, du début à la fin », reprend-elle, « et comprendre les secrets qu’elle détient. C’est un personnage que je n’avais jamais joué auparavant. J’aime son côté physique et j’ai tourné pas mal de films sombres et lourds. Je voulais donc vivre une expérience agréable et je ne pense pas m’être autant amusée jusqu’à présent ».
L’actrice a d’abord été contactée pendant les New York Film Critics Circle Awards (association américaine de critiques de cinéma récompensant les meilleurs films de l’année, NdT.). Hemsworth et Jessica Chastain ont le même agent : quand l’acteur lui a parlé du personnage, puis lui a promis de lui envoyer le scénario, sa première question, d’après lui, a été, « Est-ce que je vais avoir l’occasion de foutre quelques trempes dans ce film ?» «Elle se bat beaucoup plus dans ce film que dans ses autres rôles », confirme Hemsworth. « Je passe l’essentiel du temps avec Jessica dans ce film. Elle possède un grand sens de l’humour et on a pas mal plaisanté ensemble_: notre relation avait parfois quelque chose de fraternel. On n’arrêtait pas de se taquiner et on s’est beaucoup amusés ».
« Jessica apporte énormément de nuances au personnage », détaille Nicolas-Troyan. « Elle n’avait encore jamais joué de personnage comme celui de Sara mais elle s’est donnée à fond. Elle voulait s’entraîner et être fin prête. Elle est arrivée sur le plateau avec pas mal de technique et c’est visible_: elle fait des pirouettes, donne des coups et fait voler ses lames. Elle a adoré ça_! On s’est vraiment beaucoup amusés en tournant ces scènes ».
Pour l’actrice, il était crucial d’avoir un réalisateur assez ouvert au dialogue. « En tournant ce grand film fantastique, je m’inquiétais de perdre une partie de ma crédibilité », admet-elle. « L’authenticité est ce qui compte le plus à mes yeux quand je travaille un rôle. Mais Cédric m’a écoutée et inspirée, me confiant toujours quelque chose susceptible d’emmener mon personnage dans une nouvelle direction. Et quand je lui posais une question, il m’écoutait et tenait compte de mes remarques ».
Charlize Theron a fait une telle impression sur les spectateurs du monde entier dans le premier volet qu’il a été tout aussi difficile de trouver une actrice capable d’incarner sa soeur, Freya, qui s’avère être l’ennemie jurée d’Eric. Le choix des producteurs s’est porté sur Emily Blunt, qui s’est rapidement intéressée au scénario.
« Le personnage de Freya est une méchante fascinante, parce qu’elle évolue tout au long du film », souligne l’actrice. « Quand on la rencontre pour la première fois, c’est une personne d’une bonté infinie, une jeune fille qui ne tombe pas amoureuse du bon garçon. Quand, à cause de sa soeur Ravenna, elle perd son enfant, elle est tellement anéantie par le chagrin et elle s’endurcit tellement qu’elle découvre son pouvoir. Ses cheveux deviennent blancs, sa peau complètement pâle et elle se rend compte qu’elle est capable de geler les choses ».
Après avoir été victime d’une telle trahison, Freya estime que l’amour est un phénomène pervers aux conséquences redoutables qu’elle doit éradiquer de la surface du globe. Elle enlève donc des enfants à leurs parents et les élève dans la croyance que l’amour est dangereux. « À mon avis, elle croit sincèrement faire le bien », avance Emily Blunt. « Elle pense sauver ces enfants en les enrôlant dans son armée d’enfantssoldats et en les élevant sans amour. Elle croit les empêcher de connaître le désespoir qu’elle a traversé ».
« Ce n’est pas un personnage de méchant dans le sens traditionnel du terme car elle n’est pas en quête de pouvoir ou de domination du monde », acquiesce le réalisateur. « C’est plus compliqué que ça_: elle croit sauver ces enfants en en faisant de grands guerriers. Elle ne se rend pas compte de la cruauté de son attitude et elle ne comprend pas qu’elle les arrache à leur monde familier et qu’elle les prive d’amour ». « C’est certainement la figure maternelle la plus terrifiante qu’on puisse souhaiter à un enfant », plaisante l’actrice pour alléger l’atmosphère.
Bien qu’Emily Blunt soit familière du cinéma d’action ou d’aventure – après avoir impressionné le public dans EDGE OF TOMORROW –, elle a été séduite à l’idée de camper un type de personnage qu’elle n’avait encore jamais exploré. « Le scénario était excellent et ce personnage présentait des émotions complexes », déclare-t-elle avec enthousiasme. « C’était un rôle complexe qui pouvait me faire évoluer ». Hemsworth tient à souligner que Freya est très différente de sa soeur. « Ravenna est par nature extrêmement menaçante et sans pitié. Il n’y avait pas une once d’humanité en elle.
Emily a montré qu’il y a encore un soupçon de générosité chez Freya, même si elle essaie désespérément de ne pas en tenir compte. Elle ne cesse de repousser tout élan de compassion et tente d’adhérer à l’idéologie dont sa soeur cherche à la convaincre ».
Pourtant, en un sens, son reliquat d’humanité la rend encore plus terrifiante. D’après Hemsworth, « Elle est effrayante d’une manière totalement inattendue. C’est pernicieux parce que Freya sait se montrer gentille à un moment donné, puis devenir cassante une minute plus tard ».
Dans le premier épisode, la Ravenna jouée par Charlize Theron s’est avérée être une méchante si populaire que, même si on l’a crue morte, la production était convaincue qu’il fallait qu’elle revienne dans ce nouvel opus. Une position largement partagée par la principale intéressée qui avait adoré incarner la reine maléfique. « Ce qui m’a plu, c’est que Ravenna soit énigmatique », fait-elle remarquer. « Ici, on la découvre de plus en plus au cours du film mais c’est quelqu’un qui a grandi dans un monde où son mode de vie et sa façon de traiter les gens sont tout à fait normaux. Elle n’a jamais eu le choix. Elle est sa pire ennemie ».
Charlize Theron avoue qu’elle a été sensible au fait que Ravenna soit une femme brisée. « Elle se nourrit d’une peur terrible qu’elle porte en elle », souligne-t-elle.
Il n’a pas été aussi difficile de la ramener à la vie qu’il y paraissait au départ, parce que le début de l’histoire se déroule chronologiquement avant les événements de BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR. « Les auteurs ont eu une idée géniale pour la faire revivre », reprend l’actrice. « Du coup, j’ai tout de suite été intéressée ».
« Ici, Ravenna campe en réalité deux facettes vraiment différentes de son personnage », intervient le réalisateur. « On la voit avant les événements du premier film, où elle est maléfique mais pas dénuée d’humanité. C’est un personnage auquel on peut davantage s’identifier.
Dans la seconde partie du film, elle revient après les événements du précédent opus. Son personnage est alors entièrement différent, car elle est morte mais son âme, sa noirceur et sa magie restent tangibles ». Hemsworth souligne lui aussi qu’il a été facile de collaborer de nouveau avec Charlize Theron. « Dans le premier volet, on a construit leur relation, et on a donc repris les choses où elles en étaient. Elle était très emballée à l’idée de revenir et d’avoir une nouvelle opportunité d’explorer son personnage ». « Charlize est délicieusement maléfique dans ces films », déclare Roth. « Du coup, en racontant une histoire légèrement en amont de la première, elle peut se montrer non seulement machiavélique à l’égard de gens qu’elle ne connaît pas mais aussi vis-à-vis de sa famille ».
« Ça a été merveilleux de travailler avec Charlize », souligne Emily Blunt avec enthousiasme. « C’est une véritable pile électrique et une source d’inspiration pour tout acteur qui la côtoie. On s’est bien entendues et l’affection mutuelle qui s’est nouée entre nous a su transparaître à l’écran ».
Le choix de ces actrices pour les trois rôles féminins principaux montre bien que les auteurs ont mis l’accent sur l’écriture de personnages forts et complexes, particulièrement s’agissant des femmes. « Outre l’occasion de travailler avec Chris, j’ai voulu tourner dans ce film parce qu’il offrait des rôles féminins incroyables », admet Jessica Chastain, qui milite depuis longtemps pour un cinéma plus égalitariste. « J’en ai assez d’être la seule actrice sur un plateau et je savais déjà que Charlize et Emily participaient au projet quand j’ai reçu le scénario. Les histoires, même imaginaires comme celle-ci, devraient refléter notre monde et j’étais vraiment très heureuse des rôles féminins exceptionnels écrits pour ce film ».
« C’est la première fois que je tourne un film avec deux grandes actrices comme Jessica et Emily », reconnaît Charlize Theron. « Elles m’ont obligée à être toujours en alerte et toute cette expérience a été sensationnelle. C’est toujours agréable de travailler sur ce genre de projet, où les personnages de femmes sont traités avec réalisme. Je crois que le cinéma s’est longtemps coupé de ces films où les femmes portent de grandes histoires sur leurs épaules tout en étant aussi complexes et pleines de contradiction que les hommes. C’est fantastique de voir qu’au cours de ces dix dernières années, ce genre de films est redevenu au goût du jour et que les spectateurs y sont sensibles ».
« C’est un film porté par les femmes, et plus encore que le précédent », acquiesce le réalisateur. « Le personnage de Jessica est génial parce que le Chasseur n’a pas besoin de la sauver. Ils sont là l’un pour l’autre et se battent aux côtés l’un de l’autre. Mais ils sont aussi forts l’un que l’autre et plus forts ensemble».
Sauvés par le rire : à la rencontre des Nains
Dans BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR, les sept nains comptaient sans aucun doute parmi les personnages les plus populaires. Ils étaient joués, entre autres, par Ray Winstone, Ian McShane ainsi que le regretté Bob Hoskins. Leur popularité a été telle qu’il a été décidé d’un commun accord de leur donner encore plus d’importance dans cette histoire… et de pouvoir enfin découvrir ce qui les motive dans la vie !
Une fois la présence des nains assurée, les producteurs ont décidé de refaire appel à Nick Frost, qui incarnait Nion dans le premier opus : «C’est différent pour nous les nains, car cette fois-ci nous sommes présents dès le tout début », explique Frost.
Très exubérant et drôle, Nion est le bras droit de Beith dans le premier épisode et un fervent partisan de la cause des nains, ce qui lui a valu de se méfier des intentions d’Eric. Mais la perspective d’un trésor est trop alléchante pour y résister et il se met en route à ses côtés pour retrouver le miroir magique dans la Forêt Interdite.
Un nouveau nain fait son apparition : Gryff, joué par Rob Brydon. Si Nion s’est un peu adouci au fil des années, on ne peut pas en dire autant de son compagnon de voyage Gryff : il est si bougon, grossier, fourbe et cupide qu’on pourrait penser qu’il fait de son mieux pour ternir la réputation de ses congénères.
Brydon et Frost, acteurs comiques anglais de talent, forment ainsi tout naturellement un tandem et contribuent à la légèreté de ton du film : «Ça a été tellement amusant de travailler avec Rob et Nick », commente Hemsworth. « Ils ont un grand sens de l’humour et ont apporté une énergie vraiment différente sur le tournage. Ils ont également contribué à communiquer une dynamique nouvelle à mon personnage et on s’est vraiment éclatés à se lancer constamment des vannes ».
« Il faut vraiment essayer de les suivre », ajoute l’acteur, modestement. « J’ai toujours l’impression d’être en décalage par rapport à eux_ : ils sont tellement vifs que j’ai souvent le sentiment de comprendre leurs blagues avec un train de retard ».
Brydon, connu pour ses nombreux rôles comiques au Royaume-Uni comme ailleurs, commente son expérience du tournage : «J’ai été assez surpris de la légèreté avec laquelle Chris et Jessica ont su travailler. On riait tout le temps, et c’est important sur ce genre de films, car il y a beaucoup d’attente entre chaque prise. Il faut savoir rester positif ».
Frost confie avoir adoré son rôle dans le premier film, une fois habitué aux longues heures de maquillage nécessaires pour le grimer en nain. Reprendre ce rôle a été pour l’acteur comme retrouver un vieil ami : «C’est un simple nain et il n’a pas beaucoup de projets. Ce qui compte pour lui, ce sont les amis et la famille. Il voudrait tomber amoureux mais il ne réfléchit pas beaucoup et c’est sûrement mieux pour lui », raconte l’acteur.
Dans le film, les tentatives de séduction des nains et leur fourberie reflètent celles de leurs comparses humains. « Dans LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES, on découvre que les nains sont des créatures solitaires. Ils ont tendance à rester entre eux et à se tenir à l’écart du sexe opposé. Mais quand il rencontre Doreena, jouée par Alexandra Roach, il tombe amoureux. C’est un sentiment qu’il n’a jamais ressenti auparavant, ça le bouleverse complètement mais ça ne lui fait pas peur », poursuit Frost.
Gryff, personnage campé par Brydon, semble, lui, fait d’un autre bois : «La relation entre Nion et Gryff est intéressante », commente l’acteur gallois. « Gryff est le plus âgé des deux et il est à la fois paternel et fraternel avec Nion. Ils peuvent être en compétition, car Gryff est finalement un couard. Il fanfaronne beaucoup mais on se rend souvent compte à travers ses actions qu’il a peur. Contrairement à lui, Nion suit l’élan de son coeur et non sa tête ».
Gryff connaît lui aussi les affres de l’amour en rencontrant Mme Bromwyn, incarnée par Sheridan Smith. Il se demande même s’il n’a pas trouvé en elle son alter ego. « Traditionnellement, les relations entre nains hommes et femmes sont de l’ordre de l’hostilité et du mépris mutuels », explique Brydon. « Le personnage de Sheridan (Mme Bromwyn) tombe d’abord sous le charme d’Eric, puis elle s’adoucit au contact de Gryff ». Mme Bromwyn est l’une des meilleures traqueuses du royaume et elle n’a que deux centres d’intérêt : le trésor et sa localisation ! Ayant décidé de renoncer à l’amour au profit de l’aventure et de la fortune, elle est malgré tout attirée par Eric. Ses disputes continuelles avec Gryff s’apparentent aux prémices d’une grande histoire d’amour mais pourraient tout aussi bien en marquer la fin.
Mais il ne faut pas non plus être dupe de la douceur et du sourire timide de Doreena. Si on la contrarie, elle sait se montrer tout aussi impitoyable que sa complice Mme Bromwyn. Sous le charme de Nion dès leur rencontre, Doreena va peut-être finalement prouver au monde entier que les nains des deux sexes ne se détestent pas systématiquement.
Nouveau venu dans cette saga, Brydon a dû s’habituer au processus de transformation en nain. En compagnie de Sheridan Smith et de Roach, il suivit sur le tournage les cours de « l’académie des nains » afin de s’assurer que sa gestuelle était adéquate. « Beaucoup d’éléments entrent en compte pour rendre les nains crédibles, depuis les dernières techniques en matière d’images de synthèse jusqu’au simple tour de passe-passe », explique l’acteur. « Peter Elliott, déjà présent sur le premier film, nous a initiés à l’allure physique des nains – et il a d’ailleurs aidé plus d’un acteur dans ce domaine. »
Comme pour les nains hommes, il était très important que les rôles féminins soient tenus par des actrices de cinéma britanniques reconnues : «Quand j’ai annoncé à mes amis que je suivais des cours à «académie des nains», ils ne m’ont pas crue », explique Sheridan Smith en riant. « Peter est un expert à ce sujet et il nous a appris à avoir la même démarche. C’est d’ailleurs assez difficile de s’arrêter de marcher ainsi une fois qu’on s’y est mis. On se rend compte en sortant de la voiture et en rentrant chez soi qu’on roule toujours un peu des hanches ».
« C’était très difficile de faire ce mouvement de façon juste », ajoute Brydon. « Et étonnamment douloureux. Si on change sa démarche habituelle un tant soit peu, ça crée des douleurs aux genoux ».
Sheridan Smith décrit Mme Bronwyn comme un personnage assez fougueux : «Elle vit depuis longtemps dans les bois et elle est assez cupide_: elle est très intéressée par l’argent et le trésor », explique-t-elle. « Je n’avais jamais joué un personnage de nain avant et ça a été vraiment amusant. On devait se rendre sur les lieux du tournage à 3h30 du matin et attendre au département des prothèses qu’ils nous fixent un plus grand front et un petit nez. Colleen Atwood a créé à mon intention un costume extraordinaire, tout en cuir avec des corsets et une jupe tribale. J’avais l’impression d’être une vraie teigne ». Elle a également apprécié la complicité qui régnait sur le plateau et son histoire d’amour avec Brydon. « C’est un coquin », plaisante-t-elle. « Dans le film, Mme Bronwyn est la plus coriace des deux mais dans la vie, Rob est un vrai dur ! Je ne pouvais pas garder mon sérieux avec lui. On ne s’ennuyait jamais quand il était sur le plateau et il a vraiment fait rire toute l’équipe ».
Tous les comédiens, qu’ils soient nains ou membres de la famille royale, chasseurs ou traîtres, ont également apprécié le talent de leur réalisateur, Cédric Nicolas-Troyan, que Chris Hemsworth qualifie avec tendresse de « grand enfant » : «Son énergie est contagieuse, ce qui est génial sur un plateau. Il tente constamment de nouvelles choses et il n’a aucun ego. Il est ouvert à toutes les suggestions. Certains réalisateurs à leurs débuts se sentent obligés d’avoir réponse à tout, alors que Cédric est très humble et profondément perspicace. On peut faire un vrai travail d’équipe avec lui ».
« Ce qui me plaît, c’est que les gens sur le plateau soient détendus et qu’il y ait une bonne ambiance », observe le réalisateur. « Si le tournage est agréable et que tout le monde est content de se voir sur le plateau, tout se passera très bien au final».
La création du monde des glaces: la conception d’un film d’action et d’aventures
La tonalité du CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES est beaucoup plus légère que celle du premier film : il entraîne le spectateur loin des forêts inquiétantes pour le plonger dans un univers pétillant de couleurs, de magie, d’idylle, d’action et d’aventures.
Entre ses décors remarquables, ses scènes de combat intenses inspirées par des arts martiaux ancestraux, une histoire d’amour interdite qui marquera les esprits et une bataille homérique entre les forces du Bien et du Mal, le film ravira le spectateur.
Entraîné à la suite d’Eric et Sara dans ce monde féerique, où l’on croise des gobelins sournois, des fées capricieuses et des créatures fantastiques inédites, le spectateur assiste à la confrontation entre la cruelle Ravenna et la douce Freya. Autant dire qu’il ne pourra manquer d’être ébloui par la magie de cet univers.
LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES a été filmé en 16 semaines au Royaume-Uni, dans les studios de Pinewood et de Shepperton, ainsi que dans des lieux historiques comme la cathédrale Saint-André et le Bishop’s Palace à Wells dans le Somerset. La production a également tourné dans les plus beaux espaces verts du pays – à l’instar de Windsor Great Park (Bear’s Rail, South Forest, Manor Hill, Johnson’s Pond) ou Frensham Common, ou encore les bois à l’ambiance féérique de Stockwood et Puzzlewood. Ces sites uniques à l’atmosphère magique, où des sentiers se perdent dans une végétation sauvage parmi d’étranges formations rocheuses, convenaient parfaitement pour camper la forêt des Gobelins, point culminant de la quête d’Eric pour récupérer le miroir magique.
Différent et familier à la fois : c’étaient les mots d’ordre à respecter pour l’esthétique du film. « Évidemment, bien des choses sont différentes par rapport au premier film, mais il s’agit malgré tout du même univers », explique Nicolas-Troyan. « Rupert Sanders et moi avons une sensibilité assez proche au niveau du style et j’ai aussi travaillé avec (le directeur de la photographie) Phedon Papamichael qui a apporté sa propre esthétique_: il a été un collaborateur d’une grande importance ». Roth a été impressionné par l’influence islandaise des décors imaginés par le chef-décorateur Dominic Watkins qui avait déjà participé au premier opus où il occupait la même fonction. Par exemple, alors qu’on aurait pu s’attendre à une cour d’allure médiévale, on trouve une influence typiquement nordique. « Ce que Cédric souhaitait, c’était sortir de la forêt et pénétrer dans le royaume des glaces », commente le producteur. « Nous avons modifié la palette de couleurs pour trancher avec les tons de vert, généralement omniprésents dans ce type de films ».
Le directeur artistique Frank Walsh explique, lui, que le défi a consisté à envisager le film à travers le même prisme que celui de BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR tout en créant un univers nouveau. « Le monde de Freya est essentiel dans le film et représentait la plus grande proportion d’éléments à construire », dit-il.
Son esthétique devait refléter la trahison et la supercherie, poursuit Walsh. « Elle s’est exilée dans un autre monde et Cédric tenait à ce que les décors évoquent sa féminité car en général, les châteaux forts au cinéma témoignent de l’influence d’une domination masculine ».
Quant à la maison de Ravenna, aperçue au début du film, le public y remarquera une grande proportion de boiseries, de détails ornementaux et d’artisanat typiques des grandes salles de châteaux.
Même si les paysages enneigés sont emblématiques des contes de fées, il fallait leur donner une nouvelle image pour LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES. Le défi principal a été de réaliser la glace qui, dans le cinéma fantastique, a souvent une allure féerique et parfois inquiétante. « Il faut toujours veiller à ce que ça ne soit pas trop beau », déclare Walsh. « Le film est ancré dans la réalité et la glace a donc été utilisée de manière agressive, au lieu qu’on s’inspire d’un paysage hivernal de carte postale ».
Étant donné que Nicolas-Troyan vient du domaine des effets visuels, il était évident qu’il allait intervenir dans la création des décors. Mais pour contribuer à l’authenticité de l’ensemble et donner aux acteurs des éléments de composition, la plupart des décors ont été construits en dur : «Quand on a un plateau de tournage qui est en partie construit, c’est une excellente base pour les effets visuels. Si on se sert exclusivement des fonds verts, cela peut s’avérer finalement plus difficile pour tout le monde », explique le superviseur effets visuels Paul Lambert.
« On a construit la cour du château jusqu’à une hauteur d’environ 9 mètres », déclare Walsh. « Le véritable château s’élève à des dizaines de mètres au-dessus. On a conçu ensemble l’intégralité de cet espace, puis notre département a calculé ce qu’on devait véritablement construire studio. Quand l’équipe effets visuels s’est mise au travail, elle disposait de références visuelles à partir desquelles fonctionner ».
La collaboration avec un ancien superviseur effets visuels a rendu l’expérience de Lambert plus inoubliable encore : «Cédric sait exactement ce qu’il veut et ce film réunit des éléments extrêmement différents », raconte-t-il. « On y voit des créatures en infographie, d’immenses décors construits en dur et des effets spéciaux. C’était la première fois que je travaillais avec lui et il a vraiment un style visuel incomparable. Il vit, respire et rêve de belles images ».
Comme Nicolas-Troyan préfère ne pas prévisualiser ou réaliser de story-boards des scènes faisant intervenir des personnages, les répétitions étaient essentielles pour se préparer aux séquences d’action, à l’image du combat contre le roi des Gobelins. Cet affrontement entre Eric, Sara et les nains a été entièrement prévisualisé sous la forme d’une animatique (technique cinématographique d’enregistrement du story-board synchronisé sur la bande-dialogues, NdT.) et jouée sur le plateau pour permettre aux acteurs et à l’équipe d’avoir une référence commune à partir de laquelle poser l’action. « Cela nous a permis de savoir exactement de quels plans on allait avoir besoin », commente Lambert.
Les acteurs étaient enchantés de pouvoir tourner dans bon nombre de décors construits pour les besoins du film et dans de magnifiques sites naturels : «Ce qui m’a enthousiasmée, c’est que les décors soient aussi spectaculaires_: on se sentait projetés dans un autre univers à une autre époque », déclare Jessica Chastain, sous le charme. « J’ai hâte de voir ce que Cédric a accompli avec les effets spéciaux et j’ai adoré les costumes de Colleen».
Taillés pour une reine : les costumes de Colleen Atwood
Faut-il encore présenter Colleen Atwood ? Oscarisée à trois reprises, la chef-costumière a notamment travaillé sur ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, CHICAGO et MÉMOIRES D’UNE GEISHA. Autant dire qu’elle n’a pas besoin d’indications pour réaliser des vêtements de la plus grande qualité et d’une folle originalité. Elle a conçu pour ce film une extraordinaire variété de costumes portés notamment par la reine des glaces Freya et sa sinistre soeur Ravenna.
« Si j’avais demandé à Colleen de voir encore plus grand (que pour le premier film, NdT.), je serais probablement dans un hôpital quelque part à l’heure qu’il est », plaisante Roth. « Elle a été citée à l’Oscar onze fois et en a gagné trois. Tout ce qu’on a eu besoin de lui dire, c’est que ce film-ci avait une palette différente du premier et qu’un des thèmes principaux était la glace et elle s’est mise au travail ».
L’esthétique de la chef-costumière, qui mêle éléments modernes et anciens, est sans équivalent : «Le premier sujet qu’on a abordé avec Cédric, c’est l’univers de Freya », se souvient Colleen Atwood. « Il nous a parlé du thème de la glace et de la chouette, et je suis donc partie de là pour les intégrer à mes créations ».
Porter des costumes signés Colleen Atwood a été pour les acteurs une expérience unique : «Ce sont les costumes les plus beaux qu’on puisse imaginer », déclare Emily Blunt avec enthousiasme. « Non seulement j’ai joué une reine mais en plus il s’agit la reine des glaces, et il y avait donc vraiment de quoi s’amuser avec les tenues quand on connaît l’attention portée par Colleen aux détails. C’est une artiste accomplie. C’était exaltant de se pencher sur les effets de la glace, du métal et de l’argent et de voir comment elle a imbriqué ces différents matériaux pour créer une allure sans pareille ».
Familière du style Atwood, Charlize Theron était enthousiaste à l’idée de porter les nouveaux costumes créés pour Ravenna : «Les vêtements dessinés par Colleen vous transforment une fois portés_ !», déclare l’actrice. « C’est impossible de ne pas sentir qu’on contrôle le monde entier. Les costumes façonnent totalement le personnage ».
Colleen Atwood a mobilisé une véritable armada – qui a compté jusqu’à 120 personnes, sans parler des sous-traitants éventuels – afin de mettre au point tous les costumes nécessaires : parmi eux, des spécialistes de la coupe et de l’assemblage des vêtements, des artisans, et toute une équipe se consacrant à la fabrication de l’armure de cuir du Chasseur et occupant une pièce à elle toute seule.
Les progrès technologiques accomplis depuis le premier film ont permis à la chef-costumière de concevoir les tenues des nains qui devaient être réalisées en deux tailles pour les acteurs principaux et leurs doublures. « Les nains me tiennent à coeur à cause des gens qui fabriquent leurs costumes », constate Coleen Atwood. « Ils peuvent prendre un bout de tissu et de cuir, du fil et créer les finitions qu’on peut voir sur le costume de Nion. De tels détails lui donnent un côté tribal ».
Elle explique le procédé technique pour réaliser les costumes des nains : «Le défi réside dans la coupe car on utilise à la fois un costume de taille normale et un autre environ un tiers plus petit. Ils ont plus ou moins les mêmes mensurations au niveau des épaules. Sur le plan technique, il s’agit de tricher sur les longueurs et largeurs mais ça a été certainement plus facile sur ce film que sur le précédent ». Colleen Atwood a attribué des spécificités à chacun des personnages qui ont nourri ses costumes : «Avec Freya, on est parti de l’idée que c’est une reine tendre derrière une façade glaciale », souligne-t-elle. « Elle est se cache derrière cette image de dureté mais on apprend à voir qui elle est vraiment au fil de l’histoire ».
Avec Ravenna, il s’agissait avant tout de jeux d’échelle : «C’est un personnage qui se met en scène : elle fait son entrée à travers un miroir et j’ai donc imaginé une robe qui, sur elle, a l’air d’être de l’or fondu. Seule Charlize peut porter un costume pareil ».
À l’inverse, Sara est une guerrière et son costume reflète sa vie tumultueuse. « Pour elle, les valeurs familiales sont très importantes. Je voulais conserver ses attraits féminins tout en soulignant sa force dans ses tenues », poursuit la créatrice. Son costume devait également permettre à Jessica Chastain de se mouvoir librement au cours des nombreuses séquences d’action du film. L’actrice qui s’est entraînée au Krav-maga (célèbre méthode de combat, NdT.) pour L’AFFAIRE RACHEL SINGER était enthousiaste à l’idée de tourner encore plus de scènes de combat dans ce film. « On a travaillé avec l’équipe des cascadeurs pendant quelques semaines pour apprendre à se battre et je me suis éclatée. J’ai adoré me servir des armes que je devais utiliser. J’ai été danseuse par le passé et c’était génial de travailler ces scènes de combat car cela ressemblait à une chorégraphie », confie l’actrice.
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