lundi 2 juin 2014

Back to the future


Science fiction/Action/Super blockbuster, excellent duo Tom Cruise & Emily Blunt

Réalisé par Doug Liman
Avec Tom Cruise, Emily Blunt, Bill Paxton, Brendan Gleeson, Charlotte Riley, Lara Pulver, Noah Taylor, Jonas Armstrong, Franz Drameh, Dragomir Mrsic, Kick Gurry, Tony Way, Masayoshi Haneda, Madeleine Mantock...

Long-métrage Américain/Australien
Durée : 1h53m
Année de production : 2014
Distributeur : Warner Bros. France
#EdgeOfTomorrow #VivreMourirRecommencer

Date de sortie sur les écrans américains : 6 juin 2014
Date de sortie sur les écrans australiens : 5 juin 2014
Date de sortie sur nos écrans : 4 juin 2014


Résumé : Dans un futur proche, des hordes d'extra-terrestres ont livré une bataille acharnée contre la Terre et semblent désormais invincibles: aucune armée au monde n'a réussi à les vaincre. Le commandant William Cage, qui n'a jamais combattu de sa vie, est envoyé, sans la moindre explication, dans ce qui ressemble à une mission-suicide. Il meurt en l'espace de quelques minutes et se retrouve projeté dans une boucle temporelle, condamné à revivre le même combat et à mourir de nouveau indéfiniment…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : EDGE OF TOMORROW est un pur divertissement très réussi.
C'est un film ambitieux car le scénario implique que l'histoire se répète avec exactement les mêmes éléments mais avec un changement de comportement d'un seul personnage. Chaque scène est bourrée d'action, de mouvements, d'objets... Les détails à l'image à chaque répétition se doivent donc d'être particulièrement travaillés puisque pour que le tout fonctionne, les spectateurs doivent réussir à croire que le héros revit la même journée en permanence. EDGE OF TOMORROW assure et rempli son objectif à 100%. La mise en scène est vraiment bien calée. Il y a bien quelques défauts mais ils sont infimes et n'empêchent vraiment pas de rentrer dans la dynamique de l'histoire. On est plongé dans l'aventure. Le principe fonctionne à merveille.
Il y a souvent un humour sous-jacent aux situations qui est réellement agréable et bien venu. Amené intelligemment, il est surtout le fruit de l'interprétation sans faille de Tom Cruise. Son personnage, le Major Bill Cage, évolue en permanence et il nous fait ressentir tous les sentiments et les émotions que Bill Cage traverse. Il nous guide à travers l'intrigue et il le fait bien.




 


Emily Blunt interprète Rita Vrataski. C'est un vraie guerrière. Elle est 'badass' jusqu'au bout et vraiment crédible. Tous les deux forment un excellent duo.





On a plaisir à les suivre dans leur guerre contre des envahisseurs retors. Les effets spéciaux sont de grande qualité. On y croit. L'intrigue se suit facilement, on est jamais perdu. Seule la fin oblige à se creuser un peu les méninges. 
EDGE OF TOMORROW est un super blockbuster qui tient en haleine tout en maniant habilement action, scènes spectaculaires, émotions et un très bon humour. Une belle réussite dans son genre qu'il faut découvrir sans attendre.


NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)
CAGE
Ce que je m'apprête à vous dire vous semblera délirant, mais il faut que vous m'écoutiez. Votre survie en dépend.

Dans EDGE OF TOMORROW : AUJOURD’HUI À JAMAIS, l'humanité tout entière lutte contre une invasion extraterrestre qu'aucune armée ne parvient à vaincre. Dans cette guerre sans merci, la plus grande bataille reste encore à venir, et d'innombrables vies seront sacrifiées – à moins que la recrue la plus improbable des Forces armées unies ne réussisse à mettre au point une stratégie a priori improbable : Vivre. Mourir. Recommencer.

Tom Cruise campe le lieutenant-colonel William Cage, qui travaille pour le département des relations publiques de l'armée et qui n'a jamais été au front. Pourtant, en raison d'une menace maladroite proférée à l'encontre d'un général de premier rang, se retrouve prisonnier d’une boucle temporelle provoquée par les extraterrestres, combattant pour sauver sa vie… et sa mort.

Doug Liman a été séduit par les circonstances aussi extrêmes qu'inhabituelles dans lesquelles Cage se retrouve piégé : "Le concept de cette boucle temporelle hors du commun m'a fasciné", dit-il. "Cela ouvrait le champ des possibles et offrait l'occasion d'explorer les aspects intéresssants du personnage de Tom et de montrer, en lui faisant vivre indéfiniment la même journée, jusqu'où il peut aller. C'est ce qui le pousse à accomplir son destin en tant que soldat et en tant qu'homme. Quand je tombe sur un projet qui recèle une signification plus profonde qu’il n’y paraît, tout en alliant action et humour, je sais que c'est un film que j'ai vraiment envie de faire".

La situation inhabituelle de Cage résulte de son premier – et dernier, du moins en apparence – affrontement avec un extraterrestre. Il perd rapidement du terrain, et devrait y laisser sa vie, mais il se trouve qu'ilpossède la faculté exceptionnelle de "réinitialiser" cette journée : il se réveille donc au même endroit, et au même moment que ce matin fatidique. À l'évidence profondément déstabilisé, il ne saisit pas pourquoi personne ne semble conscient des événements terribles qui viennent de se produire : au contraire, les hommes se préparent pour la bataille sans savoir qu’ils l’ont déjà perdue.

Cruise raconte qu'il a éte intrigué par les circonstances imprévues qui poussent son personnage à prendre les choses en main : "La structure narrative de cette histoire et la manière dont le temps se déploie sur lui-même permettent au public de s'immerger dans le film, d'en comprendre les enjeux, puis de voyager aux côtés de Cage à un rythme de plus en plus soutenu. Même s'il vit la même journée indéfiniment, celle-ci n'est jamais strictement identique car le comportement du personnage évolue et qu'il est de plus en plus maître de la situation".

"Autour de lui, tout le monde continue de répéter les mêmes gestes, tandis que Cage ne peut maîtriser que ses propres décisions", précise Liman.

Emily Blunt incarne le sergent Rita Vrataski, plus vaillante combattante de la résistance, qui permet à Cage de maintenir cette fuite en avant : "J'étais vraiment emballée à l'idée de jouer un personnage de tête brûlée et de dure à cuire, extrêmement physique. Le scénario mêlait une histoire particulièrement intéressante à des moments d'action trépidante, mais j'y ai aussi décelé beaucoup d'humour ainsi qu'une formidable détermination propre à l'être humain", déclare-t-elle.

EDGE OF TOMORROW est adapté du roman japonais "All you need is kill" de l'écrivain Hiroshi Sakurazaka. Après que Tom Lassally lui a envoyé l'ouvrage, le producteur Erwin Stoff y a immédiatement détecté le potentiel cinématogaphique. "Je savais que cela ferait un magnifique film à grand spectacle", se souvient-il. "C'est tout à fait le genre de cinéma que j'adore produire : des films d'action nerveux reposant sur une structure narrative captivante. J'ai été séduit par l'histoire de cet homme embarqué dans une guerre dont l'enjeu est la survie de l'humanité, et qui doit développer des compétences tant physiques qu'affectives afin de changer le cours des événements".

"J'adore les histoires de héros et celle-ci a une structure dramatique en trois actes. Elle se prêtait donc très bien à une adaptation pour le grand écran", explique le producteur Jason Hoffs dont la maison d'édition Viz Media a publié le roman aux États-Unis.

L'humour est très présent dans le film, notamment grâce à l'alliance inattendue entre Cage et Rita, deux personnages qui dépendent l'un de l'autre pour leur survie. Or, il se trouve qu'il se sont déjà rencontrés, même si seul l'un d'entre eux s'en souvient… Le scénariste Christopher McQuarrie remarque que "Cage est tout d'abord un fin communicant, qui ne songe qu'à ses intérêts, et qui voit en Rita le moyen de parvenir à ses fins. Mais, en combattante aguerrie, elle comprend la situation mieux que lui – en gros, elle seule est à même de mettre fin à ce cauchemar. Pourtant, tous les matins, elle lui témoigne de l'hostilité". Cage ne tarde pas à comprendre que son charme habituel ne fonctionne pas avec elle et qu'il doit trouver un autre moyen de la conquérir. "Il doit percer sa carapace, et ce jour après jour".

"C'est le scénario de film de guerre le plus original que j'ai eu l'occasion de lire", se souvient le producteur Jeffrey Silver. "J'adore la manière dont Cage revit la même journée, pris au piège d'une boucle temporelle, ce qui donne souvent lieu à des scènes très drôles.

J'ai eu le sentiment que le script fonctionnait bien sur le plan des relations humaines, grâce à des personnages qui ont des rapports hors du commun".

Le film se déroule essentiellement entre Londres et Paris, mais aussi dans la campagne française et sur le littoral hexagonal. Pour obtenir les paysages défigurés par la guerre souhaités par les auteurs, la quasi-totalité du film a été tournée dans les studios Warner de Leavesden : il s'agit du premier long métrage tourné dans ces studios tout récemment rénovés.

En revanche, pour la scène, au début du film, où Cage débarque au GQ des Forces armées unies, la production a obtenu l'autorisation exceptionnelle de faire atterrir un helicoptère en plein Trafalgar Square.

Quand Cage sort de son hélicoptère la fois suivante, il porte la tenue de combat caractéristique du film, l'ExoSuit, costume qui fait partie des accessoires les plus emblématiques du film.

"J'ai travaillé avec des collaborateurs exceptionnels sur ce film", souligne Liman. "C'est le film le plus ambitieux que j'ai réalisé : je n'avais jamais fait de film de science-fiction autour d'un voyage dans le temps, et celui-ci est d'une densité extraordinaire. Qu'il s'agisse des comédiens et des techniciens, toute l'équipe était fermement décidée à faire le meilleur film possible, et je pense que cela se voit".

RITA
Viens me retrouver quand tu te réveilleras.

Lorsqu'on fait la connaissance du lieutenant-colonel William Cage, on découvre un type enjôleur, chargé des relations publiques de l'armée, poste qu'il a obtenu après avoir perdu son emploi dans la publicité suite au conflit mondial. Dans son univers feutré de cadre supérieur, sa plus grande blessure se résume sans doute à une coupure faite avec du papier, et il ne supporte pas la vue du sang. Alors qu'il s'apprête à rejoindre les troupes des Forces armées unies pour l’ultime bataille baptisée Opération Chute Libre, il est terrifié et absolument pas préparé au combat.

Cruise était ravi de pouvoir camper un véritable anti-héros, soldat sans aucun moyen de survie, incapable d'accomplir sa mission, et peu désireux d'y parvenir. "Cage est un personnage vraiment amusant à jouer", dit-il. "Il est dans l'armée, mais ce n'est pas un soldat : il travaille dans la communication et son comportement n'a rien d'héroïque. En fait, c’est même un héros malgré lui. Il est lâche et il serait prêt à dire n'importe quoi pour ne plus avoir à se battre, et voilà qu'il doit revivre cette bataille sanglante encore et encore. Chaque fois qu'il se réveille, son pire cauchemar recommence".

"Contrairement à son personnage, Tom est intrépide", précise Liman. "Il est prêt à tout faire et à tout tenter. Il s'est mis à 100 % au service de son personnage, même lorsque celui-ci se fait humilier ou tuer de manière délirante. Il s'est tellement investi qu'il a été une source d'inspiration pour tous ses partenaires".

"Cela faisait longtemps que je souhaitais travailler avec Doug", explique Tom Cruise. "Ses films mettent toujours en scène des personnages aux parcours intéressants. Il est capable de créer une atmosphère et un rythme qui vous saisissent, et il imprègne les séquences dramatiques ou les cascades de légèreté, et de beaucoup d'humanité et d'humour. Comme lui, je m'investis à fond dans mon travail et c'était génial de travailler au quotidien avec lui".

"Tom déploie énormément d'efforts et d'énergie dans son travail ", ajoute Stoff. "Il a un grand talent et de réelles capacités physiques. Il a également une vision transversale de la fabrication d'un film".

L'étrange capacité de Cage à pouvoir remonter le temps ne prend son sens que lorsqu'il s'associe avec le sergent Rita Vrataski, la seule capable de comprendre ce qui lui arrive. "Cage et Rita sont les deux personnages principaux", explique Tom Cruise. "Ils forment une équipe, même si au début il s'agit d'une alliance improbable. Peu à peu, ils découvrent qu'ils ne peuvent survivre l'un sans l'autre".

"J'adore les rôles féminins forts et je pense que de tous mes films, Rita est le personnage le plus marquant. C'est une militaire chevronnée qui a mené la bataille et tué des milliers de Mimics", souligne Liman.

Pour ses faits d'armes héroïques, les médias ont surnommé Rita l'Ange de Verdun, tandis que ses soldats l'ont rebaptisée Full Metal Bitch. "Elle doit dorénavant être le mentor de Cage", poursuit le réalisateur. "Elle l'entraîne pour faire de lui un combattant aussi acharné qu'elle, sans quoi ils n'ont aucune chance de gagner la bataille. Emily a fait preuve d'une incroyable force de caractère et a parfaitement su incarner cette guerrière qu'est Rita".

Emily Blunt remarque que même si Cage recrute Rita pour qu'elle puisse l'aider, "elle l'utilise également car il est capable de réinitialiser cette journée, et elle voit dans cette faculté une arme d'une valeur inestimable. Au fur et à mesure qu'il revit la même journée, elle peut infléchir sa stratégie pour pouvoir progresser un peu plus à chaque fois et espérer survivre à cette bataille, voire gagner la guerre".

Grâce au postulat du film – la même journnée qui recommence indéfiniment – , Emily Blunt devait livrer une prestation inhabituelle puisque son personnage est censé ne plus se souvenir ni de Cage, ni des événements qui se sont produits : il doit repartir à zéro à chaque fois que la journée (re)démarre.

"Elle rencontre toujours Cage pour la première fois, si bien qu'incarner un personnage dont la relation à l'autre s'inscrit dans un environnement qui n'évolue pas constituait un défi pour faire progresser les rapports entre les deux protagonistes", confie l'actrice. "Comment change-t-elle à son contact ? Comment leur proximité s'installe-t-elle puisqu'elle ne peut se souvenir de lui ? Ce n'était pas facile à jouer, et j'ai eu du mal à trouver la bonne distance".

Pour Tom Cruise aussi, la dimension unilatérale de cette relation était intéressante : "Cage finit par s'attacher à elle, mais elle est incapable de nourrir de tels sentiments à son égard puisque, pour elle, leurs rapports se limitent à cette seule journée. Cela permettait de donner une densité supplémentaire à leur relation qui était très amusante à explorer".

Sous la houlette de Liman, Emily Blunt a su exprimer les plus subtiles évolutions de son personnage. "Tourner avec Doug est une expérience incroyable : je ne savais jamais à l'avance ce qu'il allait vouloir me faire faire ou ce qu'il allait vouloir tourner et cela m'a aidée à cerner les différentes facettes de la personnalité de Rita", ajoute-t-elle. "Il n'aime pas ce qui est trop lisse et formaté : il y a chez lui un désordre et une humanité qui lui permettent de saisir des instants dans toute leur spontanéité. Je pense que le spectateur pourra sentir cette authenticité".

Pour le réalisateur, il est évident que Tom Cruise et Emily Blunt ont touché juste. "Tous deux sont de grands acteurs, et en dépit des événements terribles qui se produisent, c'est grâce à leur formidable alchimie que le film réserve des moments extrêmement drôles", dit-il.

Tom Cruise reprend : "Emily est fantastique ! J'adore la manière dont elle s'est appropriée Rita, et dont elle la fait évoluer : c'est d'une grande justesse car on perçoit et on ressent sa fragilité, ce qui est assez émouvant. Pour couronner le tout, Emily n'avait jamais tourné de film d'action, mais on ne pourrait pas s'en douter quand on la voit à l'oeuvre. Elle s'est retrouvée propulsée dans l’inconnu et ça n'a pas été facile, mais elle s'est montrée d'une exigence à toute épreuve. C'est une actrice brillante, pourvue d'une immense volonté. C'était un plaisir de travailler avec elle".

La comédienne est tout aussi élogieuse à l'égard de son partenaire : "Je n'ai jamais travaillé avec quelqu'un aussi attaché à la qualité du résultat final. Tom ne se satisfait pas de l'à peu près, quel que soit le moment du tournage. Il a fait de Cage un personnage qui n'est ni geignard, ni ennuyeux, et ce, même s'il est empoté et inutile au début : cela rend son personnage d'autant plus fascinant à observer".

FARELL
Le soldat Cage est un déserteur. Je vous donne l'ordre de me le livrer, et vous en tiens tous responsables à titre individuel. Il devra être prêt au combat à 6h demain.

L'escadron J Squad

Suite à son altercation avec des officiers haut gradés, Cage se retrouve à l'Aéroport d'Heathrow à Londres, réquisitionné comme QG par les Forces armées unies. Un coup d'oeil lui fait comprendre que la situation n'est pas normale, et même ses talents bien rôdés de communicant ne peuvent le sortir de cette mauvaisse passe. Mené en bateau par ses supérieurs, il est dorénavant placé sous les ordres du sergent major Farrell, militaire pur et dur qui fait échouer toutes les tentatives de Cage de s'échapper de cette mission.

Farell est chargé de prendre en main Cage, dont on lui a dit qu'il était un soldat qui cherche à déserter. Par ailleurs, il est à la tête de la J Squad, la nouvelle compagnie de Cage, composée de marginaux. C'est Bill Paxton qui incarne ce fier militaire de carrière désireux de mener son équipe au combat.

"Le sergent major Farell prépare ses troupes pour une importante contre-attaque en France, qu'il pense être la bataille de la dernière chance pour empêcher les extraterrestres d'anéantir l'humanité. Quand j'ai lu le scénario, ce qui m'a le plus impressionné, c'est l'invention et l'envergure de cette histoire", commente Paxton. "Mon personnage déclare : 'Il n'y a pas de courage sans peur'. L'un n'existe pas sans l'autre. Pour moi, c'est là l'essentiel de ce film. Malgré tout, en dépit d'une situation tragique dont l’enjeu est la survie même de l'espère humaine, il y a des moments d'humour et de légèreté".

À l'image d'une bande d'anciens détenus, la J Squad est constituée de six soldats en rupture de ban : Skinner, Kimmel, Griff, Ford, Kuntz et Nance. Pour Silver, "la J Squad est bien le dernier escadron que l'on voudrait avoir à ses côtés lors d'un combat, et pourtant ses membres vont au combat avec ardeur et enthousiame".

Jonas Armstrong interprète Skinner, Anglais rusé qui prend Cage en grippe dès leur première rencontre, et qui n'hésite pas à le provoquer. L’acteur n’a disposé que de très peu de temps pour préparer la séquence qui, en réalité, a été ajoutée le jour même où elle a été tournée. "Je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. J’ai d’abord paniqué parce que je n’arrêtais pas de me dire, 'Et si je donne malencontreusement un coup de poing à l’une des plus grandes stars du monde ?' J’étais vraiment nerveux, mais Tom a été super et m’a rendu les choses beaucoup plus faciles, en me disant d’être aussi agressif que possible. Et cela s’est avéré être l'un de mes meilleurs souvenirs du tournage", se souvient-il.

Tony Way campe Kimmel. Comme ce n’est pas le plus sportif de la bande, l'acteur explique "qu’il sur-compense en permanence. Je crois qu’il a conscience qu’il n’aurait pas pu survivre en temps de guerre, et pendant aussi longtemmps, s’il n’avait pas tout de même été un tant soit peu efficace". À tort ou à raison, Kimmel choisit en plus d’être en mode "tête brûlée" et d’aller au combat libéré de toute contrainte. "Il fait retomber la tension dans quelques situations particulièrement stressantes", ajoute l’acteur en souriant.

Griff est un type excentrique qui ne cache pas ce qu’il pense, même quand personne ne lui demande son avis. "C’est le genre de gars aux côtés de qui on est content de se battre parce qu’il est complètement barré. Du coup, il va soit se faire tuer, soit vous sauver la peau", raconte Kick Gurry, qui campe le personnage.

De son côté, Dragomir Mrsic joue le discret – mais perspicace – Kuntz, soldat peu bavard, prêt à se battre jusqu’à la mort s’il le faut. "Tout transparaît dans ses expressions. La guerre affecte les gens de façon étrange, et Doug Liman trouvait que ce serait plus frappant s’il ne parlait pas. Cage ne sait pas quoi penser de lui ", fait remarquer Mrsic.

Ford, plus jeune membre de la J Squad, est une brute qui croit tout savoir. Contrairement à son personnage, l’acteur Franz Drameh avait envie d’apprendre au contact des acteurs chevronnés qui se trouvaient sur le plateau, à commencer par Tom Cruise. "J’ai toujours été un grand fan de Tom. C'était génial d’observer sa façon de travailler, et de constater sa persévérance et sa passion. Il est d’une efficacité redoutable, et j’ai beaucoup appris rien qu'en le regardant faire", raconte-t-il.

La seule femme de la J Squad, Nance, est incarnée par Charlotte Riley. Avec son nez cassé et ses dents jaunies, l’actrice est presque méconnaissable. "Nance vit surtout dans un monde d’hommes, mais elle n’hésite pas à en remontrer aux gars de l’équipe, car elle est tout aussi capable qu’eux, si ce n’est plus", souligne Charlotte Riley. Afin d’accentuer son allure d’excentrique, elle raconte : "Je me suis laissée pousser les sourcils à la mode des années 1980, jusqu'à ce qu'ils soient très épais. Entre les sourcils et les dreadlocks, je suis vraiment entrée dans la peau du personnage".

"En l’espace de très peu de temps de présence à l’écran, les acteurs qui composent la J Squad ont tous su rendre leurs personnalités très marquées. Je crois que le public va s'attacher à eux", poursuit Liman.

S'il se retrouve parachuté dans la pire des casernes en compagnie des soldats les moins doués qui soient, c'est parce que Cage commet une grave erreur : il s'aliène le général Brigham.

"Étant donné que Cage a fait un très bon travail de communication en racontant ce qui se passe sur le champ de bataille, le général Brigham – brillamment interprété par Brendan Gleeson – veut qu’il relate désormais les combats depuis le front pour offrir aux gens du monde entier un point de vue unique sur le théâtre des opérations. Il s'arrange pour montrer ce soi-disant moment décisif de manière flatteuse au public", reprend Cruise.

Malheureusement, en refusant d'accéder à la demande du général, Cage s’y prend maladroitement et ne réussit qu’à mettre en colère le général et à l'humilier, déclenchant les événements qui vont bouleverser à jamais la vie de Cage et de l'ensemble des personnages du film.

CAGE
Je ne suis pas un soldat.
RITA
Bien que non. Tu es une arme.

Comme s’ils se préparaient pour une véritable bataille, Cruise et Emily Blunt ont commencé à s’entraîner bien en amont du tournage. D’après Doug Liman, "Tom et Emily ont commencé à faire de la musculation plusieurs mois avant le démarrage du film. Ils ont pris leur entraînement très au sérieux. Le premier jour du tournage, ils étaient tous les deux prêts pour les scènes d’action, et un tel investissement est un vrai bonheur pour n’importe quel réalisateur".

"Vous avez beau vous entraîner, et courir des centaines de kilomètres, je pense que rien ne peut vraiment vous préparer à une telle expérience", explique Emily Blunt. "Il faut juste s'y habituer. Et c’est dur. Rita se bat avec agilité, et multiplie les glissades pour esquiver les tentacules des extraterrestres : elle s'élance en l'air et effectue un saut périlleux pour trancher les tentacules en plein vol. Nous voulions que la scène soit d'une grande tension, mais aussi qu'elle soit élégante. Pour restituer la chorégraphie et l'adresse extrême du personnage au combat, le défi n’a pas été des moindres ".

"Cela nous a demandé beaucoup d'efforts. Et pour couronner le tout, je tournais parfois pendant sept jours d’affilée, naviguant entre l'équipe principale et la seconde", note Cruise.

Le chef cascadeur Wade Eastwood a élaboré la chorégraphie des séquences de combat qui étaient extrêmement complexes, et il a accompagné Cruise, Emily Blunt et l'ensemble des acteurs tout au long du tournage afin de les initier aux cascades.

L’entraînement était essentiel, non seulement en raison de la spécificité des affrontements, mais aussi des tenues de combat particulières que les comédiens étaient censés revêtir.

Concernant l’armure et les armes des soldats, Liman s’est montré très précis sur ses intentions auprès du chef-décorateur Oliver Scholl et de la chef-costumière Kate Hawley : il fallait que les avancées technologiques semblent réalisables dans un avenir proche, à l'image du fonctionnement actuel des programmes de défense du monde entier.

"Nous cherchions à créer un environnement high-tech, mais dans un style qui fasse militaire", poursuit Liman. "L’armée n’essaie pas de vendre ses produits à qui que ce soit, si bien qu'elle privilégie un style essentiellement utilitaire. Je voulais que leur armure soit dépouillée et brute, et pas spécialement élégante". C'est cette approche qui donne une allure inoubliable à l’ExoSuit, une armure multifonctions.

Liman tenait également à ce que l’armure ne recouvre pas entièrement la personne qui la porte, de sorte que les personnages soient reconnaissables pour le public. Et comme les acteurs devaient pouvoir courir, se battre, sauter et ramper avec elle, l’armure a dû être conçue comme s'il s'agissait d'une marionnette sophistiquée, amovible et articulée, simplement activée par l’acteur. L’armure devait avoir l'air parfaitement réaliste.

Oliver Scholl et son équipe ont mis au point plusieurs versions d’ExoSuit, travaillant en tandem avec le constructeur en chef d’exosquelettes motorisés Pierre Bohanna afin de s’assurer de sa forme et de sa fonctionnalité : des images en 2 D, puis en 3 D, ont donné naissance à un prototype à la structure en aluminium, pourvu de charnières et de pivots pour pouvoir déterminer les mouvements et les limites de l’armure. Hawley a ensuite travaillé avec l’équipe pour définir les détails esthétiques et les proportions des tenues, les palettes de couleurs et les textures. La plus étroite collaboration entre les départements des costumes, des décors et des accessoires a été nécessaire pour donner une unité, une dimension fonctionnelle et une fluidité aux ExoSuits et à leur artillerie.

Le résultat final comprend les différents axes articulaires de l'homme, permettant aux ExoSuits de se mouvoir et de se plier comme le corps humain. Une maquette en mousse a été sculptée par-dessus l’armature, puis montrée à Tom Cruise.

"Je suis arrivé quelques mois avant le tournage pour participer à la recherche et au développement de l’ExoSuit," rapporte le comédien. "Imaginez que l’armature pesait déjà à elle seule entre 27 et 46 kg, et suivant l’armement, l’ExoSuit pouvait peser environ 54 à 57 kg. C’était une mise à l'épreuve de la supériorité de l'esprit sur le monde physique. Mais c’était parfait pour mon personnage".

Pour créer l’ExoSuit et les tenues de combat de Cage, Kate Hawley et Tom Cruise ont travaillé ensemble dès le départ. "Nous avons sans cesse adapté l’armure pour qu’elle vienne littéralement nourrir la prestation de Tom, mais ce dernier tenait aussi à ce qu’elle évoque l'iconographie des peintures ou des photos de guerre dans lesquelles on trouve une forme de romantisme héroïque et sombre, et parfois un peu d’humanité", affirme Kate Hawley.

Scholl, Kate Hawley, Cruise et l’équipe des ExoSuits se sont donné énormément de mal pour mettre au point l’armure. Du casque aux pieds, il a tout fallu parfaitement synchroniser, notamment parce que Tom Cruise, Emily Blunt et de nombreux autres acteurs effectuaient eux-mêmes leurs cascades.

70 ExoSuits ont été façonnés au cours du tournage, ainsi que 50 armures plus légères. Chacun des ExoSuits a été fabriqué sur place à partir de 200 pièces moulées à la main. Au plus fort de la production d’ExoSuits, l’atelier de moulage a produit jusqu’à 650 pièces par jour, qu'il s'agisse d'écrous, de boulons et de vis, qui ont tous été utilisés pour l’assemblage des ExoSuits. Chaque pièce passait de l’atelier de moulage à celui de fabrication pour y être sablée, peinte et nettoyée. Il existe trois catégories différentes de tenues – celle du soldat, du conducteur de char d’assaut et du mercenaire – et chacune possède des armes intégrées, depuis les lance-roquettes qui s'élancent de l’arrière de l’armure comme des ailes jusqu’au lance-grenades, et des énormes mitrailleuses aux plus petits pistolets.

"La seule construction des ExoSuits a pris quatre à cinq mois. Du coup, une fois que nous avons choisi un style, nous nous y sommes tenus car nous ne pouvions pas apporter de nouvelles idées en espérant pouvoir les intégrer", souligne Liman.

"Tom a porté le premier ExoSuit à être assemblé", poursuit le réalisateur. "Il s’était déjà entraîné avec des poids pour s’habituer à la masse de l’armure. Ce sont tous ces petits détails qui rendent le tout crédible, car même quand on ne fait que marcher avec l’armure, on est en train de jouer. Dans le film, l’armure est censée mouvoir l’homme, or c’est en réalité l’homme qui la déplace".

Kate Hawley reprend : "L’ExoSuit créé pour Rita devait avoir l’air différent des autres. Car Rita est une âpre combattante, d’un héroïsme sans borne, tout en restant belle. En réfléchissant à son allure, nous voulions éviter la moindre allusion 'girly' et la moindre ressemblance avec une combinaison qui ferait trop extravagante. Elle devait avoir une façon de marcher et de s'exprimer à la fois arrogante et toute personnelle, qui la différencie complètement des autres. Cela devait transparaître dans le costume et ses accessoires, comme par exemple son arme de prédilection qui est une pale d’hélicoptère. Elle tient un peu de Jeanne d’Arc, si bien que nous avons orné le torse de son armure de traces rouges – un clin d’oeil au roman –, comme si elle avait traversé les enfers et en était revenue".

"Dans le film, Rita ne porte pas de casque parce qu’elle sait que ce n’est pas ça qui va la protéger. C’est une sacrée femme ! Et il y a quelque chose d’excitant et de valorisant à enfiler cette armure et à se déplacer avec une vingtaine de types gigantesques à ma suite", constate Emily Blunt.

Faire revêtir les ExoSuits par les acteurs n’a pas été aisé. Chaque comédien et comédienne avait à sa disposition une équipe de quatre personnes dédiées pour les aider à passer le costume. Cruise s'est même fait un point d'honneur de réduire le temps d’enfilage. "Quand nous nous sommes entraînés, cela me prenait environ 30 minutes pour passer l’armure. Si vous devez l’enlever pour une raison ou pour une autre, ça fait 30 minutes de perdues pour la production. Du coup, j’ai dit à l’équipe que nous avions jusqu’au démarrage du tournage pour nous entraîner à prendre moins d’une minute pour le faire. J’ai donc littéralement chronométré le temps que ça nous prenait et c’est devenu une course contre la montre. Et finalement ils y sont arrivés en 30 secondes !", explique-t-il.

Quand Hiroshi Sakurazaka, l’auteur de "All You Need is Kill", s’est rendu sur le plateau pendant le tournage, Cruise lui a proposé d’essayer l’un des ExoSuits. "Je n’avais pas vraiment le physique ni l’endurance requis pour supporter le poids de l’armure", raconte Sakurazaka. "Je pouvais à peine me déplacer, et encore moins jouer ou faire quoi que ce soit d’autre. Doug Liman m’a utilisé comme figurant vêtu de l’ExoSuit dans une scène, et au bout de seulement dix prises au cours desquelles je ne faisais que me tenir immobile, j’étais déjà épuisé".

"Pour rendre un ExoSuit parfaitement opérationnel, c'était extrêmement compliqué. Mais nous pouvons être très fiers de ce que nous avons accompli. La complexité du travail a été époustouflante. Nous avons vraiment illustré l'adage selon lequel 'la forme découle de la fonctionnalité de l’objet'", reprend Kate Hawley.

Pour les uniformes ordinaires, Kate Hawley a repris les tenues traditionnelles des officiers britanniques, puis les a toutes personnalisées suivant les personnages pour faire de leur uniforme une tenue unique : Rita a des Doc Martens, Griff porte une chemise et Kimmel un ours en peluche. Elle a aussi intégré des logos représentant des armes sur les manches, -traces de batailles passées –, leur conférant une allure usée et délabrée, qui tranche avec le personnel militaire en uniforme qui ne s’aventure jamais en dehors des bureaux. Et comme la planète tout entière est en guerre contre les Mimics, les tenues et les uniformes doivent donner l’impression d’être cosmopolites. La chef-costumière s’est inspirée de styles du monde entier qu'elle a croisés entre eux, avant d’unifier l’ensemble sous la bannière des Forces armées unies, dont le logo apparaît sur les vêtements et les accessoires tout au long du film.

Étant donné que l’univers d’EDGE OF TOMORROW est circonscrit à une boucle temporelle continue, Kate Hawley et son équipe ont dû faire face à des défis supplémentaires pour transcrire cette continuité. "À plusieurs reprises sur le plateau, nous nous demandions, 'Au fait, on est dans quelle boucle déjà ?' D’une certaine façon, l’idée que l’art imite la réalité nous a un peu dépassés, un peu comme le personnage de Tom", dit-elle en riant.

CAGE
L'invasion sera un échec, et chaque soldat que vous enverrez au front sera tué. Nous allons tout perdre.

Quand Oliver Scholl a fait la connaissance des producteurs pour évoquer le style visuel du film, ils ont insisté sur le fait que, bien que l'histoire mêle la guerre à une invasion extraterrestre, ce ne devait pas être un film apocalyptique. "Nous voulions que ce soit clair : il s’agit d’un monde qui peut encore être sauvé", souligne Scholl.

Liman est fan des grands classiques sur la Seconde Guerre mondiale. Il a donc cherché à évoquer cette époque tout en créant un univers quelque peu futuriste aux yeux du public contemporain. C’est ainsi qu’il a créé un environnement qui indique ici et là que l’histoire ne se passe pas de nos jours, comme en témoignent certains outils technologiques de pointe qui, pour autant, ne semblent pas totalement déconnectés de notre propre époque. Le film se déroule en tout et pour tout sur deux jours, quoique vécus indéfiniment. Dans cette optique, l’équipe de décorateurs a dû créer 47 décors – 27 d’extérieur et 20 d’intérieur. Et comme l’histoire s'inscrit dans une boucle temporelle, nombre des plateaux ont été remontés ou réaménagés en fonction de la boucle temporelle correspondante.

L'intégralité du film a été tournée en Angleterre, et principalement dans les studios Leavesden de Warner Bros. Le complexe offre non seulement 9 plateaux, soit plus de 9 hectares d’espace de tournage, mais aussi un terrain de près de 40 hectares alentour, faisant de Leavesden l’endroit idéal pour reconstituer une invasion sur une plage à très grande échelle, une base militaire installée sur l’aéroport d’Heathrow, l’intérieur d’une salle d’entraînement au combat et un vaisseau de largage, sans oublier un Louvre quasi entièrement démoli.

La plage

Le terrain de près de 200 mètres de long sur 150 de large se résumait à une étendue herbeuse avant que l’équipe d’EDGE OF TOMORROW ne débarque. Le défi a consisté à y

créer une plage qui rappelle celles de Normandie aux alentours de la Seconde Guerre mondiale. Quatre mois ont été nécessaires pour y parvenir. Il a d’abord fallu passer le bulldozer, avant de faire livrer 1 300 tonnes de sable. Des trous et des tranchées ont ensuite été méticuleusement creusés pour aménager un champ de bataille avec l’aide de l’équipe de cascadeurs de Wade Eastwood, chargés de concevoir les scènes d’action qui allaient s’y dérouler.

Le département des effets spéciaux a préparé le sol et le sable pour les explosions pendant la bataille. Il a notamment été difficile d’empêcher le sable de se transformer en boue à cause de l’humidité ambiante : les ensembliers ont donc dû constamment brasser le sable pour le garder sec. On trouvait des débris et des morceaux de fuselage éparpillés sur le sable, au milieu des trous et des tranchées.

Tout autour de ce gigantesque plateau à l’air libre, un fond vert de 550 mètres a été installé, avant d’être remplacé par la suite par des extensions de décors représentant le paysage impressionnant et le littoral, ainsi que 100 000 soldats se battant contre les Mimics. Des avions militaires, des vaisseaux de largage, des hélicoptères et des missiles s'apprêtaient à sillonner le ciel. Pour superviser les séquences d’action, le célèbre directeur de la photographie Dion Beebe n’a pas hésité à utiliser simultanément jusqu’à neuf caméras.

"Dion a un immense talent, et c’est un collaborateur fabuleux", souligne Liman. "C’est l’un des meilleurs chefs-opérateurs avec lesquels j’ai eu l'occasion de travailler et je n’hésiterais pas une seule seconde à refaire appel à lui".

La plage a nécessité un travail très complexe. "Nous avons sans doute passé 35 jours du tournage sur cette plage, jusqu'à la veille de Noël", rapporte Liman. "Bon, on sait tous qu’en Angleterre il a tendance à pleuvoir, mais quand nous sommes arrivés, notre plage était recouverte de neige ! Jeff Silver, notre brillant directeur de production, s’est alors tourné vers moi et m’a dit, 'Mère Nature essaie peut-être de nous dire qu’il est temps de quitter la plage'"

La base militaire

Les producteurs ont arpenté l’aéroport d’Heathrow dans toutes les directions afin de déterminer ce qu’ils pouvaient y tourner ou pas, en respectant la réglementation du site et les besoins de la production. Si la direction d’Heathrow s'est montrée formidablement accueillante, il s'agit de l’un des aéroports les plus fréquentés au monde. La production a donc décidé qu’elle avait tout intérêt à reconstruire une partie de l’aéroport en studio.

Les bâtiments de Leavesden ont fait peau neuve, des passerelles d’embarquement construites, des marquages de sécurité et de circulation reproduits au sol. Des spécialistes venus d’Heathrow ont travaillé en étroite collaboration avec le département artistique et l’équipe de constructeurs pour reproduire le tarmac d’Heathrow.

Le décor de l’aéroport était si vaste que la plupart des acteurs et des techniciens ont utilisé des voiturettes de golf pour s’y déplacer. Cependant, Liman se souvient que tous n'en ont pas ressenti le besoin. "Nous tournions une scène avec Tom, les acteurs de la J Squad et une quarantaine de figurants, dans laquelle on les voit à l’entraînement courir d’un bout à l’autre du tarmac. Quand ils sont arrivés à l’autre bout, nous avons coupé et ils ont dû revenir pour une nouvelle prise. C’était assez loin, mais Tom a simplement continué à courir. Et soudain, 60 personnes se sont mises à le suivre, revenant à leur point de départ, ce qui fait qu’au lieu de perdre 5 minutes pour se remettre en place pour une deuxième prise, ça a pris 30 secondes. Et Tom a même dépassé la voiture de golf équipée de la caméra".

Pour faire de l’aéroport une base militaire, des tentes militaires ont été plantées pour servir de centre des opérations aux soldats. De vraies tentes de type militaire ont été utilisées à cet effet pour redécorer le plateau.

L’intérieur de la salle dans laquelle Rita entraîne Cage à combattre les Mimics se compose d’énormes morceaux de béton endommagé et criblé d’impacts de balle. Il a été construit à l’intérieur d’un gigantesque studio et conçu dans un style industriel. C’est l’un des rares décors du film pour lequel des couleurs vives, comme le rouge, le jaune et l’orange ont été utilisées. Ces couleurs se retrouvent chez les faux Mimics qui ressemblent à de gigantesques griffes en acier utilisées pour l’entraînement, ce qui leur donne un fort impact visuel. Tranchant avec les teintes monochromes dominantes de gris et de kaki, cette palette plus flamboyante est une façon d’indiquer subtilement le danger de cette période de guerre mouvementée, voire de montrer la toxicité potentielle de l’environnement.

Toutefois, avant de pouvoir vraiment s’entraîner, Cage est envoyé sur le front en compagnie des autres membres de la J Squad à bord d'un vaisseau qui les emmène au-dessus du littoral où ils sont largués sur le sable, attachés à des filins. C’est Scholl qui a eu l’idée du style sophistiqué du vaisseau de largage qui, de l'extérieur, ressemble à un mélange d’aéronef à déplacement vertical de type Osprey et d’hélicoptère de type Chinook. Il a été enchanté de voir le projet prendre forme grâce aux efforts communs du superviseur des effets spéciaux Dominic Tuohy et du chef constructeur Paul Hayes, dont les équipes ont construit et monté le décor. Ont également contribué au dispositif Nick Davis et son équipe Effets visuels qui, par la suite, ont travaillé à l’ouverture des trappes du vaisseau destinées à larguer les soldats au coeur du conflit, ainsi qu’à la reproduction de l’extérieur de milliers de vaisseaux en vol.

Sur le décor en dur, les acteurs harnachés de leur ExoSuit ont en fait été attachés à des filins et précipités au travers du sol sur des matelas de sécurité placés près de 5 mètres plus bas. Le plateau était monté sur vérins hydrauliques de façon à pouvoir être secoué et balancé d’avant en arrière comme un simulateur de vol. Les acteurs ont dû supporter une semaine de tournage dans cet espace confiné, suspendus dans leurs ExoSuits pesants, les pieds dans le vide.

Paris

Pour les scènes du film censées se dérouler dans un Paris en guerre – toutes tournées à Leavesden –, Scholl a élaboré un monument en ruines : le Louvre. Le hall d’accueil des visiteurs a volé en éclats ; d’énormes dalles de béton se sont effondrées sur les gravats et les corps décomposés ; la rampe d’un escalier mécanique semble avoir été sectionnée en deux et ne mène plus nulle part, créant l’illusion d’être en partie en l’air et en partie enfoncée dans le sol. Six cascades artificielles ont été construites sur le plateau pour montrer l’inondation qui résulte de cette destruction. Et, clin d’oeil au roman original de Sakurakaza, la production a ajouté une signalétique en japonais vantant les mérites d'une exposition qui se tenait au musée juste avant l’invasion extraterrestre.

Un pan entier du plateau a été aménagé en fond vert : le décor en arrière-plan devait être créé par le département Effets visuels et montrer les rues de Paris grâce à des images tournées séparément.

Pour une scène-clé qui se déroule sur les Champs Élysées, les équipes ont dû braver des températures négatives pour tourner de nuit sur le plateau extérieur de la place de la Concorde reconstituée par Scholl. Avec ses 76 mètres de large sur 76 mètres de long et 15 centimètres de profondeur, le tout nouveau réservoir contenait plus de 87 000 litres d’eau. Tout autour du plateau, un fond vert de plus de 8 mètres de haut a été installé, montrant des statues et des portails en fer forgé rappelant le véritable décor de la place, et un oeil avisé pourra remarquer des parties de l’"Aiguille de Cléopâtre" tandis que des carcasses de voitures abandonnées flottent dans la rue inondée.

Le tournage s’est aussi déroulé en partie hors des studios. Des plans d’effets visuels ont été tournés à l’aéroport d’Heathrow, sur la plage de Saunton Sands dans le Devon et dans un parking de Vauxhall. Des prises de vue ont également été réalisées à Barton Stacey, sur Lavant Road dans le Sussex, et sur le circuit de Millbrook, réputé pour son parcours d'essais automobiles dernier cri.

Les acteurs et l’équipe technique ont tourné dans d’autres sites réels, comme le bâtiment du ministère de la Défense de Whitehall sur Horse Guards Avenue, Waterloo Bridge, un domaine de la fin du XVIIe siècle et ses 9 hectares appartenant au patrimoine anglais à Petersfield, le pub Coach & Horses dans Farringdon, et le Mall près de Hyde Park. Enfin, le temps d'une séquence inoubliable pour l'ensemble des collaborateurs du film, EDGE OF TOMORROW aura marqué l’histoire du cinéma à Trafalgar Square.

Trafalgar Square

Au cours d’une réunion au début du tournage, "Tom a déclaré, 'Ce serait génial que le film démarre sur un plan d'hélicoptère survolant la Tamise pour se poser à Trafalgar Square !' À ce moment-là, j’ai regardé notre régisseuse d'extérieurs, Sue Quinn, qui était devenue toute pâle", raconte le producteur Erwin Stoff en riant.

Faire atterrir un hélicoptère à Trafalgar Square est un privilège qui n’avait alors encore jamais été accordé par le passé – hormis à l’armée britannique, et encore, seulement en cas d’urgence. Les producteurs ont heureusement obtenu le soutien du maire de Londres, Boris Johnson. Le cabinet du maire a ainsi travaillé en collaboration avec l’Autorité du Grand Londres, le conseil municipal de la Cité de Westminster, la police de Charing Cross, la police montée, la cavalerie de la Garde, la direction du métro londonien, la National Gallery et d’autres administrations encore pour mener à bien la scène.

L’équipe de la régie d'extérieurs du film a également remis en mains propres 8 000 lettres aux commerces, entreprises et particuliers se situant dans un périmètre de 700 mètres autour de Trafalgar Square afin de s’assurer que l'ensemble des riverains était averti du tournage.

Le jour du tournage, les célèbres fontaines de Trafalgar Square ont été fermées. L’équipe de Beebe a placé 11 caméras au sol et sur les toits pour filmer la scène. La police a verrouillé le périmètre et la circulation a été déviée de Trafalgar Square. Rien n’a été laissé au hasard.

L’hélicoptère de la Royal Air Force de type Puma, mis au point par Eurocopter et utilisé pour le tournage a stationné sur l’autre rive de la Tamise, sur le terrain de cricket The Oval. C’est là que Cruise a embarqué à bord de l’hélico pour remonter le fleuve, survolant ainsi le London Eye, le Tower Bridge, Big Ben, et Whitehall pour se poser à Trafalgar Square. L’hélicoptère principal était suivi d’un second monté d’une caméra extérieure pour les prises de vue aériennes. Pour plusieurs plans, Doug Liman se trouvait lui-même à bord de l’hélicoptère, aux côtés de Tom Cruise, afin d'être au cadre.

"Faire atterrir un hélicoptère sur Trafalgar Square aura été l’un des sommets de ma carrière, que j'ai pourtant passée à voyager dans le monde entier. Nous étions tous très emballés à l'idée de tourner cette scène, et c’est extraordinaire que Doug ait pu me filmer réellement sur cette place mythique dès le début. Nous nous sommes tous beaucoup amusés", se remémore Cruise.

"Boucler Trafalgar Square pour y faire atterrir un énorme hélicoptère de la Royal Air Force, c'est comme réaliser un rêve de gosse", raconte Liman, le visage épanoui. "D’un point de vue technique, c’est de loin le plus gros défi de ma carrière, parce que nous n'avons eu que trois heures pour tout faire, sans possibilité de répéter sur place, et une fois que l’hélicoptère décolle, le bruit rend toute communication absolument impossible. Or, nous n'avons eu qu’une matinée, si bien qu'il fallait se contenter des plans que nous allions pouvoir tourner. Si on avait besoin d’une minute supplémentaire, on ne l'aurait pas. Je me suis dit, 'C’est une occasion unique qui ne se représentera pas. Je dois en profiter au maximum'".

CAGE
Nous ne sommes pas préparés à ce qui nous attend là-bas.

EDGE OF TOMORROW se déroule dans la dernière phase d’une guerre planétaire contre l’invasion d’une race extraterrestre, fonctionnant en essaim et apparemment invincible, qui a choisi de s’installer sur Terre et d’en prendre le contrôle. L’équipe des effets visuels savait ce qu'il lui restait à faire.

"J’avais déjà eu recours aux effets visuels par le passé, même si le public ne l’a pas forcément remarqué. Mais je n’avais encore jamais tourné de film dont plusieurs personnages centraux s’avèrent être entièrement composés d’effets visuels, surtout ceux qui partagent des scènes avec les acteurs", signale Liman en souriant.

Le réalisateur a eu la chance de travailler avec le superviseur des effets visuels Nick Davis. "Nick et moi avons passé des centaines d’heures à élaborer les mouvements des extraterrestres, leur style de combat, et tous leurs gestes. Et il ne s'est pas focalisé que sur les seuls effets : il s'intéresse à l’histoire. Je savais que ce projet allait être l’union délirante entre les personnages et les situations du monde réel, d'un côté, et ceux d'un univers en images de synthèse, de l'autre, et Nick m’a vraiment accompagné tout au long du processus".

"Dès le début, il fallait prendre des décisions en raison de la complexité des séquences de bataille", ajoute Davis.

Liman précise : "Je me suis pris la tête sur les Mimics pour m’assurer qu’ils étaient des créatures spécifiques avec des attributs qui leurs sont propres. Quand j'imagine des personnages fictifs, je tiens à ce qu'ils soient les plus intéressants possible, surtout mes personnages de méchants. Je devais donc aborder la conception des extraterrestres dans cet état d'esprit".

La création des Mimics a évolué tout au long de leur processus de fabrication. Le vrai défi a consisté à donner vie à un extraterrestre à l’allure originale. "C’est plus dur que ce qu'on croit de créer quelque chose d’inédit, et quand on y arrive, on court le risque que ça ait l’air fortuit et pas vraiment en osmose avec le film. Du coup, ce que nous avons fait, c’est de vraiment travailler sur le parcours et l'histoire des Mimics. Quand votre imagination est guidée par l’histoire, c'est beaucoup plus confortable", indique Stoff.

L’équipe a décidé de pouvoir les Mimics de plusieurs vrilles, susceptibles de se séparer de leur corps au cours du combat, comme un javelot. Mais comment animer les Mimics ? Quelle texture leur donner ? Les auteurs du film ont entamé leurs recherches sur les Mimics, menant des études sur les mouvements et l’animation. Il fallait donc déterminer la manière dont les Mimics et leurs adversaires humains pouvaient interagir au cours du combat.

"Les Mimics ont tous des traits de personnalité différents", reprend Davis. "Certains sont des quadrupèdes pourvus de tentacules qui surgissent brusquement de leur corps. D’autres se déplacent avec une incroyable rapidité et dextérité. Mais ils sont tous là pour tuer, et ce sont des ennemis dont la rapidité et la brutalité sont inégalées".

Tout comme plusieurs de ses partenaires, Emily Blunt a dû exécuter de nombreuses scènes de combat sur fond vert, avec des combattants invisibles. "Ça prend un peu de temps de s’habituer à se déplacer tous azimuts sur des câbles, et à manier l’épée sans jamais vraiment rien frapper", raconte-t-elle.

Des sociétés d’effets visuels, dont Framestone à Londres et Montréal, et Sony Pictures Imageworks à Los Angeles, ont prêté main forte dans la conception des créatures. Les scènes-clés impliquant des Mimics ont été minutieusement préparées par des experts en effets visuels pour la prévisualisation en amont du tournage. Sur le plateau, le département Effets visuels disposait quotidiennement d'une équipe de six personnes responsables de la sauvegarde et des transferts de fichiers numériques qui enregistrait les données et les textures utilisées comme matériaux de référence pour créer les plans en postproduction. En recourant à la vidéo numérique et aux photos en haute résolution, ces responsables des données étaient à même d'enregistrer la lumière et les informations liées au plateau, de façon à ce que les graphistes numériques puissent ultérieurement reconstituer le même univers en collant au plus près de la réalité.

"L’un de nos objectifs a été de tourner des plans d’effets visuels d'un réalisme parfait de manière à ce qu'aucun spectateur ne puisse déceler le raccord entre une prise de vue réelle et un effet visuel", déclare Davis.

Pour la phase finale de la postproduction, Liman a travaillé avec le compositeur Christophe Beck. Ce dernier a écrit une musique de film qui exprime le suspense, la tension et l'émotion suscités par l'extraordinaire trajectoire de Cage et Rita à travers le temps.

"Quand je tombe sur un projet d'une telle profondeur qui, dans le même temps, se révèle être une épopée pleine de rebondissements et de scènes d’action inédites, une comédie axée sur les personnages, et un formidable divertissement, je serais vraiment idiot de ne pas me précipiter pour faire le film", conclut Liman.

Posters américains



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