mercredi 15 août 2012

Back to the present
Total Recall Mémoires Programmées

Science fiction/Action/Aventure/Action et effets spéciaux ne font pas tout

Réalisé par Len Wiseman
Avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Bryan Cranston, John Cho, Bill Nighy, Bokeem Woodbine, Will Yun Lee...

Titre original: Total Recall

Long-métrage Canadien/Américain
Durée: 02h01mn
Année de production: 2012
Distributeur: Sony Pictures Releasing France 
Site officiel: http://www.totalrecall-lefilm.com/

Date de sortie sur les écrans U.S. et Canadiens: 3 août 2012
Date de sortie sur nos écrans: 15 août 2012


RésuméModeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et quel est son destin ?

Bande annonce (VOST)


Extraits



Ce que j'en ai pensé: 'Total Recall Mémoires programmées' est inspiré de la nouvelle «Souvenirs à vendre» de Philip K. Dick et est le remake du 'Total Recall' de 1990 par Paul Verhoeven avec Arnold Schwarzenegger. Le but était de ne pas refaire le même film que celui de 1990 et je trouve que c'est bien le cas.

Len Wiseman, qui est aussi le réalisateur de 'Underworld' et 'Underworld: Evolution', fait dans ce film les mêmes erreurs et lui donne les mêmes qualités qu'à ces autres productions. Il y a beaucoup d'action et à certains moments, elle est filmée de manière vraiment originale. Il y a de bons moments avec des scènes spectaculaires et des effets spéciaux bien ficelés. J'ai beaucoup aimé le rendu de l'ambiance futuriste sombre dans la Colonie. Les décors et la structure de la Colonie sont inventifs et permettent de rentrer dans l'ambiance du film. Pareil pour 'La Chute', les effets spéciaux sont très impressionnants autour de ce système d'ascenseur permettant de traverser la Terre.

Mais le film manque d'épaisseur et parfois de cohérence en ce qui concerne le scénario. Cela s'en ressent au niveau des personnages. Ils n'ont pas vraiment d'histoire. Certains comme celui de Kate Beckinsale, qui interprète Lori, sont des caricatures. Je trouve que Colin Farrell, qui interprète Douglas Quaid, assure aussi bien la partie musclée que la partie doute du rôle, mais on ne s'attache pas vraiment à ce qui peut lui arriver. La réalisation de Len Wiseman ne permet pas aux spectateurs de ressentir les émotions des personnages. Les parties dialogues font trop 'mise en scène'. Les échanges entre les protagonistes paraissent être une excuse pour introduire des scènes d'action au lieu de servir la trame. Je me demande même si les scènes avec Vilos Cohaagen interprété par Bryan Cranston et Matthias Lair, interprété par Bill Nighy, sont vraiment utiles. Ils auraient tout aussi bien pu ne jamais apparaître à l'écran.

Je n'ai pas passé un moment désagréable et je ne me suis pas ennuyée mais ce 'Total Recall Mémoires Programmées' ne tient pas toutes ces promesses. Il est vraiment dommage que les personnages et le scénario ne soient pas plus fouillés. Les thématiques pourtant intéressantes développées par ce genre de film de science-fiction (les questions autour de la mémoire, les effets de son altération, la manipulation, l'exploitation des uns au profit des autres...) ne sont que survolées. Reste les effets spéciaux et l'action qui assurent le spectacle...

J'inclus les notes de production à ce post. Toujours informatives et intéressantes, elles contiennent des spoilers. A lire après avoir vu le film! 

NOTES DE PRODUCTION
  
TOTAL RECALL MÉMOIRES PROGRAMMÉES est un thriller d’action sur la réalité et la mémoire inspiré de la nouvelle de Philip K. Dick « Souvenirs à vendre ». Bienvenue chez Rekall, la société capable de transformer vos rêves en authentiques souvenirs…

FAUX SOUVENIRS ET VRAI DESTIN
            
Tout a commencé en 2008, lorsque le producteur Toby Jaffe parcourait les étagères des romans de science-fiction dans une librairie. Il se souvient : « Je cherchais les livres que j’avais aimé lire quand j’étais plus jeune, et j’ai choisi une anthologie de Philip K. Dick. J’ai relu la nouvelle « Souvenirs à vendre». J’avais beaucoup aimé cette formidable histoire imaginaire sur le désir d’accomplir ses rêves. »
            
Cette nouvelle avait déjà été adaptée au cinéma en 1990, sous le titre TOTAL RECALL, un film réalisé par Paul Verhoeven avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal. Toby Jaffe s’est dit que le temps était venu de revisiter cette histoire imaginée par l’un des plus grands auteurs de S.F. et il a soumis cette idée à Neal H. Moritz. Celui-ci a commencé par lire la nouvelle, puis il a revu le film de 1990.
            
Neal H. Moritz raconte : « J’ai senti que nous pouvions faire une version complètement nouvelle de l’histoire. Nous pouvions entièrement la réimaginer, approfondir les personnages et l’histoire elle-même. Il y avait énormément de possibilités et cela paraissait frais et nouveau. »
           
L’histoire écrite par Philip K. Dick semble toujours aussi avant-gardiste aujourd’hui qu’elle l’était lors de sa parution dans les années 60. Toby Jaffe explique : « Ce qu’il y a de génial dans ce sujet, c’est cette idée d’implanter un souvenir dans l’esprit de quelqu’un de manière à ce qu’au réveil, la personne soit convaincue d’avoir réellement vécu ce dont elle se « souvient ». Cela soulève énormément de questions : qu’est-ce que la mémoire ? Comment être certain que ce dont nous nous souvenons s’est réellement produit ? »
           
Le réalisateur Len Wiseman, bien connu pour avoir mis en scène les deux premiers UNDERWORLD et DIE HARD 4 – RETOUR EN ENFER, possède aussi une solide expérience dans la décoration, acquise au sein du département artistique de films de science-fiction à gros budget comme INDEPENDENCE DAY ou STARGATE. Il raconte : « C’est le concept même de la société Rekall, tel que l’a décrit Philip K. Dick, qui m’a donné envie de faire ce film. »
            
Le réalisateur a choisi de plonger plus profondément dans l’esprit du personnage principal en réalisant un mélange entre un thriller psychologique et un film d’action futuriste.
            
Pour Len Wiseman, l’intégralité de l’action devait se dérouler sur notre planète, dans un avenir lointain dominé par deux États-nations – l’Union fédérale de Grande-Bretagne et la Colonie. Len Wiseman explique : « Comme dans l’histoire de Philip K. Dick, le personnage va vivre une expérience complètement originale, sur Terre. »
            
Toby Jaffe reprend : « Contrairement à l’approche choisie dans le film de 1990, Philip K. Dick n’a pas envoyé ses personnages sur Mars, et cela nous a ouvert d’immenses possibilités. Libres de garder nos personnages sur notre planète comme il l’avait fait, nous n’étions plus limités par le cadre, l’époque ou les moyens de transport jusqu’à cette planète. »
            
Pour incarner le personnage central, Quaid, Len Wiseman a choisi Colin Farrell. Toby Jaffe explique : « Il était très important que Quaid apparaisse comme un type ordinaire. Colin a le génie, en tant qu’acteur, d’être complètement crédible comme individu lambda. On accepte totalement qu’il soit un individu comme vous et moi, et qu’il travaille dans une usine. »
            
Colin Farrell explique : « Tout commence comme l’histoire ordinaire d’un type qui n’est pas satisfait de son existence. Sa vie n’est pas celle dont il avait rêvé. Il va avoir un choc en découvrant qu’il ne vit effectivement pas la vie qui devrait être la sienne. Quaid n’a pas la moindre idée de qui il est vraiment, au-delà d’une pure vie biologique et des sentiments et émotions qu’il éprouve. Il n’a plus d’identité. Tout l’enjeu devient pour lui de comprendre qui est le vrai Quaid. »
            
Len Wiseman commente : « Je voulais que l’on s’implique complètement dans ce que vit Quaid. Imaginez : vous vous réveillez comme tous les matins, vous vous rendez à votre travail, vous menez votre vie même si elle ne vous plaît pas et vous avez la conviction intime d’être un type bien. Et d’un seul coup, tout le monde autour de vous se met à vous dire que vous n’êtes pas cela du tout, que vous êtes au contraire un sale type, un méchant… Qu’allez-vous faire ? »
            
C’est avec ce concept à l’esprit que Colin Farrell a approché son rôle. Il explique : « J’ai cherché à conserver un équilibre dans cette lutte permanente entre les émotions et l’intellect. Cela touche à la définition de l’individu et de l’identité, du moi et du surmoi. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui aborde aussi le domaine de la psychologie. »
            
Dans le cadre du développement de son personnage, Colin Farrell a fait des choses inhabituelles, comme par exemple passer une nuit sur le décor de l’appartement de Quaid. « Je voulais savoir ce que cela ferait de passer une soirée dans ce lieu où il vit, de s’y endormir et de s’y réveiller le matin. C’était plutôt agréable ! »
            
Neal H. Moritz commente : « Colin s’est complètement investi dans le personnage. Il est de presque toutes les scènes du film. Très souvent, il a dû passer la journée sous la pluie, complètement trempé, et pourtant, il a joué le jeu sans broncher. »
            
Les deux rôles principaux féminins, Lori et Melina, sont des personnages forts qui nécessitaient des actrices ayant à la fois du talent et du caractère.
            
Pour incarner Lori, l’épouse apparemment aimante de Quaid qui se transforme en tueuse impitoyable, les cinéastes ont choisi Kate Beckinsale. Dans la vie, l’actrice est l’épouse de Len Wiseman depuis sept ans. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur les films UNDERWORLD.
            
Kate Beckinsale confie : « C’est la dualité du rôle qui m’a attirée. Je n’avais encore jamais joué de méchante, je suis toujours du côté de la vérité et de la justice ! Ici, mon personnage pense être du bon côté. C’est ce qui est formidable dans le film : on ne sait jamais qui sont les bons et qui sont les méchants. Lori a un côté hystérique, elle peut partir en vrille à tout moment, et c’est toujours amusant à jouer. »
            
Le scénario précisait que le personnage était une femme blonde, mais Len Wiseman a jugé qu’il serait plus logique que le personnage ressemble physiquement davantage à Melina, le véritable amour de Quaid. Il explique : « Il m’a semblé plus malin de piéger Quaid avec une fausse épouse qui ressemble un peu à la femme qu’il aimait vraiment, de manière à ce qu’au cas où un vrai souvenir lui reviendrait, la confusion soit possible. »
            
Pour jouer Melina, les cinéastes voulaient une actrice capable de relever les défis athlétiques du rôle. Melina apparaît d’abord à Quaid dans ses cauchemars, mais par la suite, lorsqu’il la retrouve en chair et en os, elle l’aide à redécouvrir sa vie précédente. Colin Farrell commente : « Elle est son guide, la boussole qui va l’aider à retrouver son chemin. »
            
Len Wiseman a confié le rôle à Jessica Biel. Celle-ci explique : « Les thèmes de l’histoire m’ont séduite. Le film traite précisément de ce dont parle l’histoire de Philip K. Dick : l’identité, les rapports humains. Quaid ne se souvient pas de Melina. Il ne se rappelle pas qu’ils se sont aimés, qu’ils ont un lien passionné et profond. Je trouvais cela très intéressant. »
            
Colin Farrell, Jessica Biel et Len Wiseman se sont souvent retrouvés pour parler des innombrables questions que soulevait le film et de leurs personnages. Jessica Biel a beaucoup apprécié sa relation de travail avec Colin Farrell : « Il est l’une des raisons pour lesquelles faire ce film a été si agréable. Il m’inspire. Son interprétation est d’une grande richesse, d’une extrême finesse. »
            
Neal H. Moritz commente : « Les rôles féminins exigeaient d’être interprétés par des actrices non seulement attirantes mais capables de prouesses physiques. Jessica Biel se bat comme une tigresse et Kate Beckinsale serait sans doute capable d’en dompter une ! Elles ont toutes les deux été absolument formidables. »
           
Dans le rôle de Cohaagen, Chancelier de la Fédération Unie de Grande-Bretagne, les cinéastes ont choisi Bryan Cranston, qui a remporté trois Emmy Awards et a été nommé à deux Golden Globes pour sa prestation dans la série « Breaking Bad ». Toby Jaffe commente : « Bryan a de l’intensité, une belle éloquence et quelque chose de tranchant. C’est ce qui fait qu’il est très demandé et c’était idéal pour le personnage. »
            
L’acteur explique : « Je n’ai jamais perçu Cohaagen comme une caricature de méchant. Je le trouvais intéressant à interpréter parce qu’il est mû par ce besoin absolu, cette soif brûlante de pouvoir et de contrôle. En même temps, il a une vraie tendresse pour Quaid, et j’ai voulu le jouer comme une figure paternelle. Il traite Quaid comme s’il était un adolescent rebelle qui a juste besoin d’une poigne ferme mais aimante. »
            
L’acteur primé Bill Nighy incarne quant à lui Matthias, le chef de la résistance de la Fédération. Il avait déjà travaillé avec Len Wiseman sur les quatre films UNDERWORLD, et c’est l’idée de le retrouver qui l’a séduit en premier lieu. Il confie : « J’aime beaucoup Len. Il fait toujours de grands films, et j’ai adoré son DIE HARD. Quand j’ai lu le scénario, je l’ai trouvé dément ! Je lis beaucoup de science-fiction, et j’ai adoré les idées qu’on y trouvait. »

D’UN MONDE À L’AUTRE
           
Len Wiseman a décidé de privilégier la construction de vrais décors le plus souvent possible. Il note : « Bien entendu, il y a beaucoup d’images de synthèse dans ce film parce qu’il est parfois impossible de faire autrement. Mais chaque fois que l’on peut faire les choses en vrai, je le fais. J’aime imaginer et dessiner, construire et filmer. »
            
Le producteur Toby Joffe précise : « Len voulait que le film soit le plus réaliste possible. Il sait que les acteurs jouent mieux quand ils s’accrochent réellement à une voiture plutôt qu’à un élément de décor en studio devant un fond vert. Nous avons décidé dès le départ de construire des versions « en dur » et utilisables de nos voitures futuristes et de tourner dans des lieux réels. »
           
Len Wiseman a fait appel à son ami et collègue Patrick Tatopoulos, qui avait réalisé UNDERWORLD : LE SOULÈVEMENT DES LYCANS, pour concevoir l’esthétique du film et les décors. Celui-ci explique : « C’est un projet que je ne pouvais pas laisser passer. D’abord, c’était Len le réalisateur. Ensuite, le scénario était très excitant. J’aimais par exemple beaucoup l’idée de cet ascenseur géant qui traverse la Terre. Pour moi, c’était encore mieux que d’aller sur Mars ! »
            
Patrick Tatopoulos et Len Wiseman ont travaillé si souvent ensemble qu’ils se sont trouvés en terrain familier. Le chef décorateur explique : « Nous pourrions presque communiquer par télépathie ! On a fait tellement de films et on se connaît depuis si longtemps qu’on a la même vision des choses. Quand je faisais modifier quelque chose sur le plateau, Len apparaissait deux secondes plus tard pour dire la même chose, et vice versa. »
            
Le réalisateur ajoute : « Quand Patrick travaille sur une idée, je sais que je vais l’aimer. Une blague circulait parmi l’équipe – et elle a été testée et approuvée : l’équipe des décors est venue proposer 35 options différentes à Patrick et il en a retenu deux. Puis ils sont venus me voir avec ces mêmes 35 possibilités, et j’ai retenu les deux mêmes que Patrick. »
            
L’idée de base du style visuel de TOTAL RECALL est que les événements se déroulent dans un futur lointain, mais pas au point d’en devenir méconnaissable. C’est au contraire un monde qui pourrait très bien découler du nôtre. Le chef accessoiriste Deryck Blake explique : «Nous avons respecté certaines limites. La plupart de nos décors et de nos accessoires ont pour base des objets qui existent aujourd’hui.»
            
Jessica Biel confie : « Pouvoir tourner sur un vrai décor fait une grande différence pour un acteur. Quand il est bien fait, un décor devient un personnage en soi avec lequel vous jouez. Il devient votre réalité, et faire quelque pas dedans vous transporte dans l’état d’esprit où vous devez être pour raconter l’histoire et jouer le rôle. Sur un plan émotionnel comme sur un plan physique, c’est de la plus haute importance. »
            
Patrick Tatopoulos confie : « Je suis très fier du travail accompli sur The Fall, l’ascenseur géant qui traverse la planète et relie la Fédération Unie de Grande-Bretagne et la Colonie. On n’avait jamais rien vu de semblable au cinéma. Cela m’a permis de créer quelque chose d’inédit. Je suis parti du concept d’un 747, afin que cela évoque quelque chose de familier, de réel, aux gens qui verront le film. J’ai toujours cherché à engendrer un sentiment de familiarité, d’authenticité. Ainsi, on ne se contente plus de regarder le film en restant extérieur, on entre dans l’histoire. »
            
Toby Jaffe raconte : « J’ai été soufflé quand j’ai vu le décor achevé. En lisant le scénario, je ne savais pas du tout comment on ferait pour cet ascenseur qui traverse le noyau terrestre ! Quand Len et Patrick ont rejoint le projet et qu’ils nous ont montré leurs dessins, c’est devenu plus tangible. Mais ce n’est vraiment qu’en arrivant sur le plateau et en voyant les extraordinaires décors que tout a pris sa place. C’est absolument fabuleux ! »
            
L’un des décors les plus ambitieux a été celui de la Colonie et du Waterfront District. Patrick Tatopoulos explique : « La conception de ce décor était stratégique. Il est presque aussi grand qu’une ville, il fallait permettre au réalisateur de filmer sous différents angles et ne jamais donner l’impression qu’on voyait la même rue encore et encore. »

Len Wiseman ajoute : « Nous avons conçu un décor en U, et nous avons filmé différentes sections de manière à faire croire qu’il s’agit d’éléments distincts, de zones différentes de la ville. »
            
Colin Farrell note : « J’ai été très impressionné par les décors de la Colonie. Le travail des charpentiers, menuisiers et peintres est d’une précision incroyable, les détails d’une minutie telle que je n’en ai jamais vu. C’est tout bonnement magnifique. Vous pouviez vous approcher de très près de n’importe quel élément même au fond d’un plan, et il semblait vrai. Cela dégageait un sentiment d’authenticité, une énergie communicative. Notre histoire paraissait complètement vraie. »
            
L’équipe s’est donné beaucoup de mal pour créer deux mondes distincts, celui de la Fédération, élégant, riche et stérile, et celui, brut et sale, de la Colonie. La lumière y a aussi joué un rôle : pour Paul Cameron, directeur de la photographie, il s’agissait de créer des textures lumineuses qui définissaient chacune des deux nations. Il explique : « Dans la Fédération, la lumière est plus froide, le soleil est présent mais jamais éclatant. C’est une ambiance assez douce. Dans la Colonie au contraire, la lumière est plus sépia, et plus verte par moments. Nous avons aussi ajouté par la suite une brume par effet numérique. »
            
Pour augmenter encore le contraste entre les deux régions, Len Wiseman a demandé qu’il pleuve continuellement sur la Colonie. Patrick Tatopoulos remarque : « Cela apporte de la crédibilité aux décors. Un décor est fictif, cela reste des matériaux peints pour avoir l’air d’être du béton ou du métal. Pour que la fiction paraisse vraie, il faut parfois ajouter quelque chose de bien réel. Ici, c’est la pluie. Elle apporte du réalisme. L’eau s’écoule sur le sol et forme des flaques dans lesquelles marchent les acteurs. D’un seul coup, on n’a plus l’impression de se trouver sur un décor, on est à la Colonie. »
            
Même si des effets visuels ont été employés – comme par exemple pour les voitures en suspension – Len Wiseman a utilisé un mélange de décors réels et de virtuel chaque fois que c’était possible. Toby Jaffe explique : « Nous avons fabriqué les voitures et les avons fixées au-dessus de voitures de sport. L’acteur se tient dans la voiture-décor et le pilote est en dessous. Je préfère cela à des prises de vues où l’acteur est dans une coquille sur fond vert. Là, vous voyez les vibrations, les mouvements, l’acteur qui déporte son poids dans les virages. »
            
Colin Farrell raconte : « Il fallait que nos deux voitures se rentrent dedans, et je dois dire qu’au moment de tourner ces scènes, je n’étais pas très rassuré. Mais je suis content qu’ils aient décidé de le faire en vrai. Finalement, c’était amusant, les réactions obtenues sont authentiques ! Il y a vraiment une texture de la réalité, des sons, on voit le ciel – ce sont des éléments impossibles à ajouter en postproduction. »
           
Les acteurs ont effectué eux-mêmes leurs cascades chaque fois que possible. Jessica Biel raconte : « Chaque jour, on se retrouvait suspendus à un câble la tête en bas, on se faisait happer dans les airs, secouer dans tous les sens, on flottait, on était tiré brutalement en arrière… tout en tirant des coups de feu ! C’était vraiment cool ! »
            
Bryan Cranston a lui-même fait la plupart de ses cascades, ce qui a été pour lui une révélation. Il explique : « La mise en scène des scènes de fusillade ou de combat est comme un numéro de danse à apprendre. Il faut savoir très précisément ce qui se passe à chaque instant et ce qui vient ensuite pour faire en sorte que ça fonctionne. Je crois n’avoir marché sur les orteils de Colin qu’une fois ou deux… »
            
Colin Farrell, en particulier, a beaucoup travaillé avec le coordinateur des cascades Andy Gill (FAST & FURIOUS 5, MINORITY REPORT) et le coordinateur des combats Jeff Imada (TWILIGHT : CHAPITRE 4 – RÉVÉLATION 1re et 2e parties, HANNA). L’acteur explique : « Travailler avec eux, c’est comme retourner à l’école : vous avez beaucoup à apprendre. Vous découvrez des choses et vous apprenez des techniques que vous n’auriez jamais connues si vous aviez fait un autre métier. »
            
L’une des scènes les plus difficiles à coordonner a été la première séquence de combat entre Quaid et la police chez Rekall, lorsque Quaid découvre qu’il n’est peut-être pas celui qu’il croyait et qu’il possède des capacités insoupçonnées.
            
Len Wiseman note : « Je voulais que la séquence soit vécue à travers le personnage et qu’il n’ait pas une seconde de répit. Le public non plus ne devait pas avoir le temps de reprendre son souffle. »
            
Tourner une séquence d’action non-stop à un rythme aussi effréné représentait un défi pour tous ceux impliqués, acteurs et techniciens. L’équipe des cascades a préparé Colin Farrell et chorégraphié la séquence, filmée par plusieurs caméras en mouvement. Len Wiseman a opté pour le système de pointe Doggicam utilisant une caméra à grande vitesse montée sur une rampe. Il a innové en faisant placer trois systèmes Doggicam dans la continuité, tous contrôlés informatiquement.
            
Andy Gill explique : « Les motorisations commandées par ordinateur nous ont permis de régler chacune des courses en cohérence avec les deux autres, de manière à ce qu’on ait l’impression d’un plan continu. »
            
Les caméras se déplaçaient à une vitesse de 3,5 à 6 mètres/seconde et étaient toutes synchronisées, ainsi l’action se déroule à un rythme continu très rapide.
            
Le producteur exécutif Ric Kidney raconte : « Nous avions neuf cascadeurs, avec Colin au milieu, et tout le monde devait effectuer des mouvements précis exactement au bon moment sinon tout était à refaire. Toute l’équipe a répété cette scène pendant un mois. »

LES EFFETS VISUELS
            
Les effets visuels de TOTAL RECALL MÉMOIRES PROGRAMMÉES ont été supervisés par Peter Chiang, Adrian de Wet et Graham Jack. Le studio d’effets visuels Double Negative a pris en charge la grande majorité des 1600 à 1700 plans à effets visuels du film.
            
Même si Len Wiseman a choisi de privilégier la construction de décors et de filmer le plus possible en prises de vues réelles, un thriller futuriste tel que celui-ci exigeait un gros travail d’effets visuels, que ce soit pour l’extension des décors concrets, les poursuites en voitures volantes ou les « synths » qui forment les forces de sécurité du Chancelier Cohaagen.
            
Adrian de Wet raconte : « Je n’ai pas été surpris que Len veuille tourner le plus de choses possible en prises de vues réelles, et c’est un atout quand on travaille en infographie de pouvoir partir de quelque chose qui existe pour de vrai. Cela augmente la force de conviction du film. »
            
Peter Chiang commente : « Len voulait que les acteurs interagissent le plus possible avec leur environnement, pour avoir l’idée la plus précise possible de ce que donnerait le plan final. C’était une bonne chose pour nous aussi parce que nous avons pu analyser tous les petits détails des prises de vues du tournage principal et baser nos décisions dessus quant à la manière de traiter la lumière, d’étendre les décors réels, sur le choix des éléments et des objets à intégrer. Cela nous a permis une compréhension globale de ce qu’aimait Len, et nous avons pu rendre notre travail encore plus cohérent avec ce qui existait en vrai. »
            
Graham Jack ajoute : « Un autre bénéfice du tournage en prises de vues réelles est qu’il s’y produit souvent d’heureux hasards. Nous essayons au maximum de concevoir les effets visuels en leur donnant un aspect organique, naturel. Un bon exemple de ces heureux événements est ce qui s’est produit pendant la poursuite en voiture, dans laquelle il y a un plan d’une voiture écrasée. Nous l’avons d’abord tourné comme un effet physique, mais nous avons dû finalement le remplacer presque complètement par un effet numérique parce que la voiture devait avoir un aspect plus futuriste. Nous avons pu ainsi baser les effets visuels sur le plan tourné avec les effets physiques, et nous avons eu des choses comme l’étagère de paquets projetée sur l’arrière de la voiture. Nous n’aurions pas nécessairement pensé à cela si nous avions conçu entièrement le plan en postproduction. »
            
Comme pour les autres départements, l’objectif premier des superviseurs des effets visuels a été de créer deux mondes différents aussi crédibles l’un que l’autre. Adrian de Wet explique : « La clé était de donner une cohérence à l’histoire – il faut que le public puisse réellement croire que l’on se trouve à la Fédération ou bien à la Colonie selon les lieux où se déroule l’action. »
            
Graham Jack précise : « Nous avons assigné deux équipes différentes à la création de chaque région. Chacune a apporté sa propre méthodologie et cela a contribué à donner à chaque environnement son identité propre. »
            
Peter Chiang raconte : « Nous avons commencé par étudier les visions d’artiste, les dessins conceptuels réalisés par Patrick Tatopoulos pour la Fédération et la Colonie. Lorsque nous nous sommes mis à travailler sur la Fédération, nous disposions de dessins et de certains concepts choisis pour les structures, mais nous avons entamé tout un processus de design pour les transposer dans un monde en trois dimensions. Nous avons étudié les bâtiments qu’aimaient Len et Patrick – ils ont choisi parmi de nombreuses photos de Londres certains éléments d’architecture néoclassique. Il a fallu modifier un peu ce design néoclassique pour refléter l’avenir, Len a donc souhaité y ajouter des hologrammes et du verre. La Fédération est un monde grandiose, avec de vastes places de béton, beaucoup de verre, des promenades à ciel ouvert et des entrelacements d’autoroutes empruntées par les véhicules magnétiques. »
            
Une fois la conception de l’architecture globale achevée, les artistes ont utilisé un modèle informatique breveté pour construire toute une ville. Peter Chiang note : « Nous pouvions créer n’importe quel agencement de bâtiments en puisant dans notre bibliothèque de blocs de construction et en les associant. Au lieu d’avoir à représenter chaque bâtiment un par un, nous pouvions déterminer la structure générale, puis utiliser un programme aléatoire qui permettait de reproduire les blocs pour peupler l’image d’innombrables bâtiments. Il aurait été évidemment trop laborieux de sculpter séparément chaque construction. Nous avons travaillé sur la base de 20 blocs de construction différents en gros plan, 40 à mi-distance, puis nous avons eu recours aux matte paintings pour les arrière-plans et l’horizon. Nous avons ensuite inséré les petits détails comme les poteaux, les ascenseurs, les réverbères, les panneaux de signalisation, les barrières au bord de la route, les irrégularités de la chaussée, les types de tarmac. Nous avons entièrement construit la ville que Len et Patrick avaient imaginée. »
            
Adrian de Wet précise : « De l’autre côté du monde, il y a la Colonie. Un lieu pollué, recouvert en permanence de gaz toxiques, où tombe constamment une pluie légèrement acide. Il y règne une atmosphère underground, vibrante, avec beaucoup de néons. »
            
Graham Jack ajoute : « Le décor représentait en général un niveau de la Colonie. On pouvait étendre ensuite vers le haut ou vers le bas pour représenter les autres niveaux. Pour le niveau le plus bas, où se trouve l’eau, nous avons créé une vaste étendue d’eau avec des éléments de front de mer. La quantité d’extension de décors numériques variait considérablement. Certains plans étaient tournés presque entièrement à l’intérieur du décor, d’autres étaient filmés sur fond vert et complétés par extensions numériques. La plupart étaient quelque part entre ces deux extrêmes. »
            
Peter Chiang explique : « Même pour les extensions numériques de la Colonie, nous nous sommes basés sur les décors créés par Patrick Tatopoulos. Ils nous ont servi de tremplin pour imaginer à quoi ressembleraient quatre couches de ce monde, ou tout un paysage. Nous sommes partis des bateaux et des éléments de décors construits concrètement sur le plateau et avons extrapolé les détails. Nous avons créé 20 bateaux supplémentaires et de multiples bâtiments et constructions pour imaginer tout un monde.»
            
La séquence la plus difficile à réaliser pour l’équipe des effets visuels a été la poursuite en voitures futuristes. Adrian de Wet se souvient : « J’ai été très impressionné par la prévisualisation. C’était extraordinairement ambitieux. La scène avait lieu de jour, rien n’était donc dissimulé dans la pénombre. Ça, ça me plaisait. Je voulais tout voir, le réalisme dur et sans fard d’une ville industrielle. Tous les environnements avaient été représentés ; vous pouviez voir de splendides plans aériens de survol de la cité. C’était superbe – et terrifiant pour moi, parce qu’il allait falloir créer tout ça ! »
            
Le superviseur des effets visuels poursuit : « Pour un projet aussi ambitieux, il nous fallait partir de décors et d’accessoires concrets, notamment les voitures. Nous avions besoin de la réalité physique quand on voit les personnages dans les voitures, qu’ils réagissent à la gravité dans les virages. C’est extrêmement difficile à simuler, et il était important que nous puissions avoir les vraies réactions.
            
« Len a fait en sorte que toute la séquence de poursuite paraisse réelle jusque dans les images de synthèse. Il a demandé que nous introduisions du flou dans les arrière-plans ; ainsi, l’environnement n’est visible que lorsque les voitures viennent de face vers la caméra, et ensuite on bascule très vite sur un panoramique. Les fonds deviennent secondaires par rapport à l’action, nous avons volontairement diminué leur importance et leur présence pour que les voitures, qui sont de vrais éléments de décors, ressortent.»
            
L’équipe des effets visuels a aussi été chargée de créer l’ascenseur géant qui relie la Fédération et la Colonie. Lors du moment le plus intense du film, cet ascenseur est détruit. Peter Chiang raconte : « La destruction de l’ascenseur a été la clé de sa conception. Si nous voulions qu’il se brise exactement à la manière souhaitée par Len Wiseman, avec des éléments mécaniques qui sont arrachés d’une certaine manière, il fallait le construire d’une manière méthodique et précise. »
            
Graham Jack explique : « Chez Double Negative, nous avons l’habitude de détruire les choses et de les réduire en mille morceaux ! Nous avons utilisé des outils informatiques propriétaires qui ont été écrits pour dissocier de façon procédurale les différents composants et pièces. »

Les « synths » – les forces de sécurité – ont été filmés en prises de vues réelles en utilisant des costumes créés par Legacy Effects. Peter Chiang précise : « Len Wiseman a toujours prévu d’utiliser les effets visuels pour eux. Il voulait que leurs corps présentent des espaces vides, en creux, qui permettent de voir les pistons, les structures internes. Mais finalement, il a fallu avoir souvent recours à des synths entièrement numériques, là où il aurait été trop difficile de retravailler les images réelles. Dans d’autres cas, nous avons pu conserver les prises de vues réelles et remplacer l’articulation d’un coude, ou d’un genou, ou la zone de la taille. »




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