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dimanche 8 novembre 2015

BABYSITTING 2


Comédie/Parfaite pour les ados

Réalisé par Nicolas Benamou et Philippe Lacheau
Avec Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti, Vincent Desagnat, Alice David, Valériane de Villeneuve, Elodie Fontan, Elisa Bachir Bey...

Long-métrage Français
Durée: 01h30mn
Année de production: 2014
Distributeur: Universal Pictures International France 

Date de sortie sur nos écrans: 2 décembre 2015 


Résumé : Sonia souhaite présenter Franck à son père, Jean-Pierre directeur d’un hôtel écologique au Brésil. Toute la bande s’y retrouve ainsi pour y passer des vacances de rêve. Un matin, les garçons partent en excursion dans la forêt amazonienne. Jean-Pierre leur confie sa mère acariâtre Yolande. Le lendemain, ils ont tous disparu… On a juste retrouvé la petite caméra avec laquelle ils étaient partis. Sonia et son père vont regarder cette vidéo pour retrouver leur trace…

Bande annonce (VF)


Ce que j'en ai pensé : On prend les mêmes et on recommence, pour le meilleur ? Non, je ne trouve pas cet opus supérieur au premier. Pour le pire ? Non plus. Je m'explique. Ce second BABYSITTING est dans le même esprit que le précédent. Le lieu change mais le principe reste le même : found footage et bande de copains complètement branques.
Alors que dans BABYSITTING la découverte des personnalités des protagonistes et l'effet de surprise de leurs délires étaient vraiment drôles, BABYSITTING 2 ne bénéfie plus de ces éléments. Que reste-t-il ? La bande est toujours indéniablement sympathique (Franck, interprété par Philippe Lacheau, Sam, interprété par Tarek Boudali, Alex, interprété par Julien Arruti, Ernest, interprété par Vincent Desagnat...), c'est le meilleur atout du film.





Bien que je n'ai pas adhéré à l'ensemble des gags vulgaires, loin de là, quelques-uns m'ont vraiment fait rire. Et oui, le coup du paresseux est bien trouvé et super marrant, vous comprendrez en voyant le film. L'histoire bouge bien et même s'il y a des moments inégaux, on ne s'ennuie pas, il se passe tout le temps quelque chose. 
A mon avis, BABYSITTING 2 vise les ados et il le fait parfaitement bien. Il a le mérite de ne pas essayer, à aucun moment, de se faire passer pour autre chose que ce qu'il est : une comédie 100% potache.

NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers ?)

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE LACHEAU ET NICOLAS BENAMOU --------- RÉALISATEURS

Le premier BABYSITTING avait réuni plus de 2,3 millions de spectateurs en salles. Vous aviez vu venir le succès ?

Nicolas Benamou : Pas du tout. Une fois le boulot termine, je me demandais même si ca ressemblait vraiment a un film, si les gens allaient accepter de voir ca. La surprise a été totale. Le bonheur aussi.

Philippe Lacheau : Personne ne nous attendait. En plus, en ce qui me concerne, c’était mon premier film. Aujourd’hui, les gens du cinéma savent qui je suis, s’intéressent davantage a moi.
BABYSITTING a changé ma vie.

Comment est née l’idée de BABYSITTING 2 ?

P.L. : A la fin du tournage du premier, les producteurs étaient très contents des rushes. Avant même qu’on s’attelle au montage, ils nous ont demande de réfléchir à une idée de suite au cas où le film marcherait. On est donc entrés en écriture du deuxième en parallèle de la post-production du premier.

N.B. : On est tout de suite partis sur l’idée d’une sorte de ≪ Man vs. Wild ≫ (≪ Seul face a la nature ≫), série d’émissions de téléréalité américaine au cours de laquelle les participants doivent survivre au sein d’un environnement sauvage, ndlr). On s’est aussi rappelé de certains films qui ont marqué notre enfance comme A LA POURSUITE DU DIAMANT VERT. On avait envie d’une comédie d’aventures.

P.L. : Et puis on voulait retrouver l’esprit de cette bande de copains. Ca s’était super bien passé entre nous sur le tournage du premier et, apparemment, c’était aussi ce que les gens avaient aimé.
Dans le premier, ils avaient l’impression de vivre une fête avec nous. Pour le 2, on s’est dit qu’on allait les emmener en vacances.

Comment les personnages ont-ils évolué ?

N.B. : Alex est toujours débile. Franck, toujours peureux, mais en couple avec Sonia. Sam, toujours aussi dragueur, a la lose, comme d’habitude. En revanche, on a mis en avant Estelle et Ernest, deux personnages qui avaient beaucoup plu. Estelle, interprétée par Charlotte Gabris, n’avait que deux répliques dans BABYSITTING mais beaucoup de gens nous en parlaient. On a compris que le public avait davantage envie de la voir. Comme le Chinois dans VERY BAD TRIP. Et puis on a créé de nouveaux personnages : Jean-Pierre, le père de Sonia, et Yolande, la grand-mère de Sonia et Ernest.
Jean-Pierre est interprété par Christian Clavier. Après Gérard Jugnot, qui jouait le père du gamin dans le précédent, il y a une continuité.

P.L. : Quand on est partis au Brésil pour préparer le film, on ne savait toujours pas qui jouerait le rôle du père. Christian Clavier nous paraissait inaccessible mais on a tente le coup. On lui a envoyé le scénario et, moins d’une semaine plus tard, il nous a dit oui. Quand les producteurs nous ont annoncé la nouvelle, j’ai hurlé de joie. Je suis fan, c’est un grand monsieur du cinéma. Je savais qu’artistiquement, avec lui, le film prendrait une autre dimension.

N.B. : Il avait aimé le premier et il a tout de suite été partant. Comme Gérard Jugnot, il fait partie de cette famille d’humoristes qui ont forgé nos goûts en matière de comédie, qui nous ont donné envie de faire du cinéma. Une fois qu’il a accepté, on était terrifiés. Il allait falloir le diriger. Ce fut un bonheur. Christian est l’un des acteurs les plus professionnels que j’ai pu rencontrer. Sa puissance comique bouffe la camera. Grande leçon d’avoir travaillé avec quelqu’un comme lui.

Comme dans le premier, le reste du casting balaye tout un pan de la scène comique actuelle.

N.B. : Jérôme Commandeur, Valerie Karsenti, Josephine Drai, Charlotte Gabris, ce sont les copains. C’est notre bande. Jérôme, il est dans quasiment tous mes films.

Qui est l’actrice qui interprète Yolande, la grand-mère ?

P.L. : Valériane de Villeneuve. Une comédienne extraordinaire. Elle vient du théâtre. On l’a découverte par casting.

N.B. : On a eu un vrai coup de foudre. Elle a fait très peu de films.

Elle et Charlotte Gabris, qui joue Estelle, ont les répliques les plus trash.

P.L. : Disons que ce sont les personnages les plus hauts en couleurs.

N.B. : Les deux éléments poils a gratter. Estelle, on l’a définie dès le premier film comme une nana qui parle avec un langage pas possible, il fallait tenir cette promesse. Yolande, ca nous faisait marrer que ce soit une vieille acariâtre à la Tatie Danielle.

Et puis il y a Elodie Fontan et Elisa Bachir Bey qu’on a du mal à oublier.

N.B. : On voulait deux très belles filles. Elisa, c’est notre petite révélation. C’est son premier film.

P.L. : Elodie, on l’a repérée dans ≪ Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? ≫ qui était sorti le même jour que BABYSITTING. On les a piochés, elle et Christian, dans le casting du ≪ Bon Dieu ≫. Espérons qu’ils nous porteront chance.

BABYSITTING était la première comédie française en found-footage. Tourner en found-footage, c’est devenu une seconde nature pour vous ?

N.B. : Le found-footage, ça a l’air simple à faire parce qu’à l’image, c’est un joyeux bordel. Alors que tout est millimétré, comme une chorégraphie. C’est ce que j’adore : on bosse comme un chien pour qu’à la fin, les gens nous disent : « Ah, vous avez bien dû vous marrer, hein ! ». On a même eu droit à : « Vous avez dû tourner ça en une semaine ». C’est le plus grand compliment qu’on puisse nous faire.

P.L. : Dans le premier, il y avait 60% de found-footage et 40% de filmage traditionnel. Là, la part de found-footage est un peu moindre. On est a 50/50.

En terme de cascades, par contre, c’est l’explosion. Spéléo, plongeons d’une falaise de onze mètres de haut, sauts en parachute…

P.L. : La scène de karts du premier avait vraiment plu. On s’est demande comment aller plus loin.
Quand on est chez nous, avec les auteurs, et qu’on écrit ≪ ils font du saut en parachute ≫, on se dit que c’est du cinéma, qu’on prendra des cascadeurs ou qu’on truquera à l’aide des effets spéciaux.
Seulement, en préparant le film, on réalise qu’on est en found-footage, donc en plan-séquence.
Si on prend un cascadeur, il faut filmer de loin et ça n’est pas très payant. Les effets spéciaux, les incrustations sur fond vert, si ca se voit, c’est nul. On en est donc arrivé à cette terrible fatalité : si on veut que ce soit bien, il faut sauter nous-mêmes. Je n’avais jamais prévu de sauter en parachute de ma vie. Je suis quelqu’un de très peureux - le personnage me ressemble assez a ce niveau-là.

N.B. : Le but du jeu, comme dans le premier, c’était que tout soit fait en vrai. Moi, par réflexe, j’aime filmer des choses réelles. Et je me rends compte que c’est une mode, même dans les gros films américains. Il suffit de voir le dernier MISSION : IMPOSSIBLE ou ce qu’à fait George Miller avec MAD MAX : FURY ROAD. Ils font du live-action parce que c’est plus payant. Aujourd’hui, on est tous abreuvés de vidéos sur YouTube ou des types font les trucs les plus fous avec des GoPro, comme rouler à toute blinde en VTT sur les bords d’un volcan. Il y a une culture du live-action. Alors si on arrive avec un film moins fort que des vidéos sur YouTube, on est morts.

Les comédiens ont donc dû passer leurs brevets de parachutistes ?

P.L. : Pour tourner la scène mi-mars, on a démarré la formation en octobre. On a commencé en France et on a fini l’entrainement au Brésil. Chaque week-end, après la semaine de tournage, on partait sauter en parachute à Sao Paulo. On est tous devenus accros. C’est quelque chose d’exceptionnel. J’espère que le film donnera envie aux gens de s’y mettre.

N.B. : En terme de mise en scène, cette scène de l’avion, c’est un défi hallucinant. Un plan-séquence qui commence dans la forêt et qui finit dans les airs avec les acteurs qui grimpent dans l’appareil en cours de décollage, sautent en parachute… ! On a répété la scène au sol pendant des jours et des jours. Puis en deux prises, c’était bon. Même les cascadeurs et les pilotes n’avaient jamais tenté un truc pareil. Moi, c’est la première fois que je voyais écrit sur la feuille de service : ≪ Décor : ciel ≫ !

P.L. : C’est un truc de ouf ! Tu joues la comédie dans un avion à 4 000 mètres d’altitude, 
la porte s’ouvre et tu dois te jeter dans le vide, ouvrir ta voile… tout en continuant à jouer la comédie. Ton cerveau ne sait plus où il en est. J’ai montré les images à des potes, ils cherchaient le trucage. Ils étaient persuadés que j’avais sauté avec un mec dans le dos qu’on avait effacé… Il y a aussi eu le saut dans le fleuve, du haut de la falaise. Au départ, on devait être attachés à des câbles. Mais comme on tournait en pleine jungle, ils ne pouvaient pas ramener les machines et installer les structures métalliques. Au final, on a sauté sans rien. C’était vraiment l’aventure dans l’aventure. On a souvent eu peur pour de vrai et je pense que ça se ressent dans le film.

Il n’y a pas eu de bobos ?

N.B. : Non. Hormis quelques piqures d’insectes. On a eu de la chance. Dans la jungle, il suffit que tu t’assoies cinq minutes pour que la nature te récupère. Tu redeviens un maillon de la chaine alimentaire.

Jean-Pierre, le personnage interprété par Christian Clavier, tient un complexe de vacances biocompatible. Vous avez une dent contre le tourisme écolo ?

N.B. : Non. On s’amuse juste du fait qu’au sein du mouvement environnemental, de plus en plus crucial, on trouve aussi des escrocs. L’écotourisme est devenu un vrai business. Le plus fou, c’est qu’en arrivant au Brésil, on a découvert des hôtels identiques à ceux du film qui vendent une fortune des nuits d’hôtel dans des bungalows sans aucun confort sous prétexte que c’est écologique.

Après LE JOUET ou LÀ-HAUT dans le premier, BABYSITTING 2 est aussi parsemé de clins d’œil à d’autres films : 127 HEURES, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND…

P.L. : … LES TORTUES NINJAS.

N.B. : Ce sont moins des références ciblées qu’un mix de genres. Philippe, je l’appelle Blondin depuis toujours, le clin d’œil au BON, LA BRUTE ET LE TRUAND est venu tres naturellement.

BABYSITTING se terminait par le baiser de Franck et Sonia. Là, c’est le mariage. Mine de rien, le couple se construit.

P.L. : Oui, ils avancent. Même s’ils prennent des chemins tres tordus. A chaque fois, ca part mal mais ca finit bien.

Partants pour BABYSITTING 3 ?

P.L. : Voyons déjà si le 2 plait. Il n’y a plus la surprise du concept mais on espère que le film va surprendre. Et si les gens sont demandeurs...

N.B. : …on reviendra. On est avant tout une bande de potes qui s’amusent. C’est aussi pour ca, je pense, que le public a adhère au premier. Il n’a pas senti un truc fabriqué. Parce qu’on bouffe ensemble, on part en vacances ensemble. Notre complicité, elle est réelle.

CONVERSATION AVEC LES ACTEURS ---------- ALICE DAVID (Sonia), CHARLOTTE GABRIS (Estelle), PHILIPPE LACHEAU (Franck), JULIEN ARRUTI (Alex), TAREK BOUDALI (Sam) et VINCENT DESAGNAT (Ernest)

Julien Arruti : On raconte la même chose que pour le dossier de presse du premier ?

Voilà. Je vous demande juste d’ajouter « 2 » à la fin de chaque phrase… Le premier BABYSITTING a été un succès…

Tarek Boudali : …phénoménal ! On espérait que ça marche mais on ne s’attendait pas a 2,3 millions d’entrées.

Philippe Lacheau : On ne pensait même pas que le film se ferait. Premier miracle : on l’a fait. Deuxième miracle : il a marché.

Alice David : On avait senti qu’il se passait quelque chose lors des avant-premières en province. Les gens nous accueillaient déguisés dans des boites de nuit avec la musique à fond. C’était dingue !

Julien : Un vrai bonheur. Sauf que maintenant, quand les gens me parlent, ils me disent : « Je te vois pas, je te vois pas. Je te vois, je te vois pas ». Ca limite la conversation.

Donc cette fois-ci, direction le Brésil.

Tarek : Y’a pire comme bureau.

Alice : Sur le premier, on se disait que si jamais on avait la chance de tourner une suite, on essaierait de faire ça au soleil. La vanne s’est transformée en réalité.

Tarek : Mais c’était loin d’être des vacances. Les journées étaient courtes. Pour profiter du soleil, il fallait se lever très tôt. Et quand tu tournes dans la jungle, t’as pas le droit de t’asseoir ni de toucher aux arbres.

Vincent Desagnat : Chaque mètre carré est dangereux. Constamment, un membre brésilien de l’équipe venait nous voir et nous disait tout doucement : « on va se déplacer de quelques mètres parce qu’il y a un serpent » ou « ne pose pas ta main sur le tronc d’arbre si tu ne veux pas qu’une bête te pique ».

Philippe : Il y a même des arbres piquants. Tout est hostile.

Alice : On trouve les mêmes animaux qu’en France, mais quatre fois plus gros. J’ai pris en photo une sauterelle qui faisait la taille de ma tong.

Tarek : La loge maquillage était installée dans un cabanon désaffecté, troué de partout. Un jour, les filles se faisaient maquiller, j’attendais mon tour. Quand, à deux mètres de moi, je vois un truc avancer. Je me lève, je m’approche et je vois une tarentule plus balèze que ma main en train de se diriger vers les filles. Je vais voir la troisième assistante et je lui dis très calmement : « fais-moi confiance : demande à tout le monde de sortir ». Elle me répond : « C’est bon, arrête avec tes blagues » et elle se barre. La, je chope Elodie et Julien qui me demandent ≪ C’est quoi la vanne ? »…

Où en sont vos personnages ?

Tarek : Le mien, Sam, est casé, marie depuis cinq ans, il a deux gamins… Non, Sam, c’est toujours un gros dragueur. Il vit pour les femmes.

Mais la réciproque n’est pas de mise.

Tarek : On ne l’a jamais vu serrer mais on suppose que c’est arrivé.

Julien : Alex, mon personnage, c’est l’inverse du bon vin. Plus ça va, moins il a de neurones.

Comme tout le monde.

Julien : Mais chez lui, c’est multiplié par mille. Et maintenant, il a une meuf, Estelle, qui est à la subtilité ce que Strauss-Kahn est a la fidélité.

Et vous, Alice et Philippe ? Où en sont Sonia et Franck ?

Alice : On ne sait pas exactement combien de temps il s’est passe entre le 1 et le 2 mais on comprend que leur histoire roule. Là, Sonia présente pour la première fois son mec à son père. Elle a peur que le courant ne passe pas et elle met la pression à Franck. J’adore le personnage de Sonia. Je trouvais important de planter le décor d’un amour sincère entre elle et Franck. C’est un couple qu’on a envie d’aimer, qu’on a envie de voir s’aimer. Il y a une incompréhension entre eux mais Sonia est prête à faire table rase de certaines choses parce qu’elle sait qu’elle ne se trompe pas. Elle sait que Franck ne se moque pas d’elle.

Son problème, c’est ses potes.

Philippe : C’est très autobiographique…

Philippe, parle-nous de Franck ?

Philippe : Dans le premier, Franck avait un vrai souci de charisme. A la fin, il prenait de l’assurance : il s’affirmait vis-à-vis de son patron, il partait avec la fille qu’il convoitait. Dans celui-ci, il est un peu plus sûr de lui. Son problème, c’est le courage. C’est une vraie flipette.

Julien : Ça, c’est très autobiographique.

Deux personnages de la bande sont beaucoup plus étoffés dans cette suite : Estelle et Ernest.

Vincent : Ernest, c’est le ravi de la crèche. Les autres de la bande, même s’ils sont très drôles, sont des personnages qu’on rencontre dans la vie de tous les jours. Ernest, lui, est plus cinématographique. C’est un gentil gars, pas débile, mais innocent, lunaire. Avec lui, rien n’est grave. Même quand il apprend une tres mauvaise nouvelle, il reste inoffensif. Il est touchant.

Comment a-t-il évolué ?

Vincent : Là, on découvre ce qu’il fait dans la vie. Autrement, c’est le même. Dans le premier, il était bourre. Dans celui-ci, il est amnésique. Ce qui le rend encore plus burlesque.

Alice : Avec le coup qu’il se prend à la tête, on ne sait jamais trop s’il est avec les autres ou pas.

Tarek : J’adore quand il est aux commandes de l’avion, qu’on lui demande d’atterrir et qu’il s’énerve : « Mais y’a pas, y’a pas, je peux pas atterrir ! Vous me laissez tranquille maintenant ».

Enfin, il y a Estelle que tu interprètes, Charlotte.

Charlotte Gabris : Dans le premier, j’étais censée ne faire qu’une courte apparition mais j’étais tellement contente de tourner avec Philippe et Nicolas que j’ai pris ça comme le rôle de ma vie et j’ai proposé un maximum de choses. A la fin de la journée, Fifi et Nico m’ont dit qu’ils étaient super contents du personnage d’Estelle et ils m’ont fait revenir pour une autre scène. Puis, quand on a présenté le film au Festival de l’Alpe d’Huez, ils m’ont appris que je serai dans le 2. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’ils m’offrent un rôle pareil.

Comment décrirais-tu Estelle ?

Charlotte : C’est quelqu’un de très directe, sans filtre. Je me suis beaucoup inspirée de certaines filles des émissions de télé-réalité qui partent au quart de tour pour un rien. Elles me font hurler de rire. Qu’elles soient contentes ou mécontentes, elles ont toujours un rapport très violent aux choses. Dans le couple qu’elle forme avec Alex, c’est elle le bonhomme. S’il y a une bagarre dans la rue, c’est elle qui s’interpose en disant « Touchez pas au petit ». Estelle est tres masculine mais, au fond, c’est une gentille.

Chacune des répliques d’Estelle est un monde en soi.

Charlotte : J’avais tellement travaillé le personnage en amont que dès que je portais le costume, toujours d’une vulgarité absolue – à chaque fois qu’Aurore, la styliste, me montrait la tenue du jour, je me disais ≪ OK, va pour le trikini… ≫ - ça sortait assez naturellement. Pour la scène du massage, sur le moment, je n’avais pas l’impression de dire des grossièretés. Je ne m’en suis rendu compte qu’une fois la scène terminée. Quand Estelle sort, « elle me touche la teuch, j’lui pète dessus ; commerce équitable », ce n’est pas pour être vulgaire ; c’est sa manière de parler.

Alice : Qu’est-ce qu’on a ri pendant la scène du massage ! Il y a eu beaucoup d’impros, tout n’est pas dans le film. Avec Charlotte, on est devenues très complices dans la vie. C’est un bonheur de travailler avec elle, c’est une telle force de propositions. Le ≪ commerce équitable ≫, par exemple, c’est elle qui l’a ajouté.

Charlotte : On s’est découvertes avec Alice. On était ensemble 24 heures sur 24. Une tres belle amitié est née.

Que dirait Estelle en découvrant BABYSITTING 2 ?

Charlotte : ≪ Ah putain, sa mère, qu’est-ce que je suis vulgaire, sa race la pute ! ≫

Vos personnages, Alice et Charlotte, se retrouvent simples spectatrices de l’aventure puisqu’elles découvrent les images de found-footage à la télé. Vous ne vous êtes pas senties frustrées de ne pas partir en escapade avec la bande ?

Alice : Au départ, quand j’ai lu le scénario, oui, j’étais déçue de ne pas partir à l’aventure avec les copains. En plus, j’avais beaucoup aimé le mode de tournage en found-footage dans le premier, ces plans-séquences très chorégraphiés. Puis, au moment des lectures, j’ai commence à apprécier la position de mon personnage. Elle me permet de montrer autre chose de Sonia. Dans le premier, c’était la fille de la bande, elle était dans la vanne. Là, elle acquiert un peu plus de profondeur, cela m’a permis de jouer sur plus de couleurs. J’ai même utilise ma frustration. A mesure que Sonia voit ses potes se perdre dans la jungle parmi les animaux sauvages et les créatures de rêve, elle angoisse vraiment. Elle attire davantage l’empathie des spectateurs.

Charlotte : Et puis on était bien sous notre paillote pendant que les autres tournaient dans la jungle avec des mygales et sautaient des falaises.

C’est le handicap de chaque personnage de la bande qui sert de moteur au scénario : la maladresse de Franck, la bêtise d’Alex, la lourdeur de Sam, la naïveté d’Ernest.

Philippe : Franck est surtout victime de ses potes. Ceci dit, c’est vrai qu’il met le feu a une forêt…

Parmi les nouveaux venus, il y en a un de taille : Christian Clavier.

Alice : Avec Charlotte, on a tourné quasiment toutes nos scènes avec lui. Au début, j’étais vraiment impressionnée. On se demande comment un monsieur de cinéma comme lui va se comporter sur le plateau. Comment il va nous accueillir ? Est-ce que ca va marcher ? Et ca s’est super bien passé.

Il s’est montré d’une telle bienveillance, toujours là. Il restait pour mes plans, je restais pour les siens. Et puis rien que le regarder bosser, la manière dont il place ses regards. On apprenait en permanence. Il ne fait jamais une prise pareille. J’ai adorée travailler avec lui et j’espère que c’est réciproque.

Charlotte : C’était intimidant de tourner avec lui mais on apprend tellement. Dès qu’on dit « Moteur ! », il a l’œil qui pétille, il est tout de suite dedans. Avec lui, on sent immédiatement si c’est juste ou pas, dans l’échange, dans le rythme.

Vincent : Moi, j’avais dans la tête tout le Splendid, LES VISITEURS, et puis Katia du PERE NOEL EST UNE ORDURE. C’était fou de se retrouver avec Katia.

Tarek : Le mec, il a un bagage cinématographique dingue et il bosse comme si c’était son premier film. S’il doit parler d’une tribu amazonienne, il fait des recherches pour savoir exactement de quoi il parle. Quand il arrive sur le plateau, il connait son texte sur le bout des doigts mais il connait aussi celui des autres.

Philippe : Chaque veille de tournage, il restait une heure au téléphone avec son coach à répéter la scène du lendemain. Christian Clavier !

Julien : Son aura est assez impressionnante. Tu ne rentres pas dans son espace vital. Quand il est là, il prend tout. Et il propose sans cesse des trucs. Il améliore les vannes. Sur les fins de scène, il te tend des perches pour des impros. Dans la scène où je sors de ses toilettes, il me dit « Vous avez vraiment utilisé mes toilettes, là !? ». Cette réplique, elle n’était pas écrite. J’ai trouvé ça drôle, du coup, sur la prise suivante, je lui ai répondu.

Tarek : Après, il ne se rappelle jamais de mon prénom.

Philippe : Si, il se rappelle de ton prénom mais ce n’est pas le bon.

Gérard Jugnot dans le premier, Christian Clavier dans le deuxième. Vous avez prévenu Thierry Lhermitte pour le troisième ?

Philippe : Ils étaient combien dans le Splendid ? Huit ? Il faudrait qu’on fasse huit BABYSITTING.

Après la fête foraine et la course de karts sur route, dans le premier, place à la spéléologie, au jet-ski, au plongeon d’une falaise, au saut en parachute.

Tarek : Le saut en parachute, c’est devenu une passion pour nous tous. Les sensations sont indescriptibles.

Philippe : Alors ne dis rien...

Julien : Je me souviendrai toujours du tout premier saut. Il fait moins 150 °C, le mec ouvre la porte, tu sens le vent, tu sautes et le seul lien que tu as, c’est une oreillette avec le prof qui te dit : « Va à gauche, va à droite ».

Vous avez sauté seul à l’entraînement dès votre premier saut ?

Julien : Oui, c’est une formation qui s’appelle la PAC.

Philippe : On pensait que pour les premiers essais, on sauterait en tandem. Et non.

Tarek : Ils se sont foutus de notre gueule.

Vous avez fait combien de prises pour la scène en parachute ?

Philippe : Deux. La première ne s’est pas bien passée. On avait répété au sol avec un timing assez précis. Sauf qu’une fois dans le ciel, en conditions réelles, on a mis plus de temps que prévu à dire le texte et on a sauté en retard. Une fois en l’air, je vois le prof qui me fait des signes - « On arrête la scène. Problème » - et qui ouvre tout de suite sa voile. En soixante sauts d’entrainement, ça n’était jamais arrivé. Là, je regarde mes pieds et je comprends qu’on n’a pas été largues au bon endroit : on était au-dessus de l’océan. Par chance, le vent s’est levé et nous a ramenés vers la terre. En plus, on devait atterrir en bord de mer, là ou les vents sont forts, dans un endroit pas très large entouré d’un côté de lignes à haute tension et de l’autre de fils barbelés. La première prise a remis les idées en place a tout le monde. Coup de bol : la deuxième était bonne.

Et le plongeon de la falaise de onze mètres ?

Tarek : On était conseillés par un cascadeur.

Philippe : Qui s’est cassé une cote en sautant.

Les autres : Ah bon !!!???

Philippe : Il ne nous l’a pas dit pour ne pas nous faire peur.

Tarek : Il nous explique qu’il n’y a qu’une position pour arriver dans l’eau : il faut être bien droit, les jambes collées, et rentrer par les pieds. Moi, à la dernière prise, j’ai dépassé mon cul. Je suis entré dans l’eau un peu trop en biais : j’ai eu mal au coccyx et je n’ai pas pu m’asseoir pendant dix jours.

Philippe : Le pire, c’est qu’on a fait cinq ou six prises du saut de la falaise. Et on a gardé la première. Après coup, les Brésiliens nous ont dit qu’il y avait des piranhas dans l’eau et des crocodiles à un kilomètre.

Vincent : La rencontre avec le jaguar a aussi été assez stressante. Le dresseur le tenait avec unfilin en métal, c’était la seule sécurité. Quand on sait la force d’un jaguar…

Et le paresseux, c’est un bon partenaire de jeu ?

Philippe : Quel vecteur de comédie ! Il a deux de tension, il marche a deux a l’heure. Une vraie peluche.

Julien : C’est tout mignon mais ça fait super mal. Le paresseux a des griffes immenses. Quandon a tourné la scène où je le porte du balade-mémé à l’avion, il m’a défoncé le dos.

C’est comment de tourner toute la journée en slip ou maillot de bain ?

Julien : Voire en string.

Vincent : Il faut faire preuve d’abnégation. Et assumer ses particularités physiques.

Philippe : Par moments, c’est très agréable parce qu’il fait chaud. A d’autres, ça l’est beaucoup moins à cause des bêtes et des moustiques. Quand on écrit la scène où on se baigne dans le lagon, on se dit : ≪ Ça va être paradisiaque ≫. On s’est retrouvés devant un bassin marron, on ne voyait rien de ce qu’il y avait dedans. En temps normal, quand tu mets les pieds dans l’eau, les poissons se cassent. Là, ils te sautent dessus. C’est hyper angoissant. Tu ne sais pas s’ils te bouffent, s’ils te font des bisous, s’ils veulent te soigner… Et toi, tu dois jouer le kif.

D’où viennent les membres de la tribu amazonienne que l’on voit dans le film ?

Philippe : Ils viennent d’une tribu locale. Le chef, c’est un vrai chef indien très reconnu. Ils ont béni notre tournage et même fait une danse de la pluie pour que nous ayons du beau temps.

Julien : Il ne parlait même pas le portugais mais leur propre dialecte.

Qu’avez-vous découvert les uns des autres sur le tournage ?

Alice : On se connaissait déjà bien. Mais là, on était isolés à l’autre bout du monde dans un tout petit village, on vivait ensemble en permanence.

Philippe : Il aurait facilement pu y avoir des tensions, des guerres d’égos.

Alice : C’est là qu’on se rend compte qu’on a créé des vrais liens. C’était vraiment top, une véritable aventure humaine.

Vincent : L’ambiance était la même que sur le premier, mais puissance dix.

Charlotte : Moi, j’ai découvert le côté très maladroit de Fifi . Un jour, en fuyant Elodie qui voulait le jeter dans l’eau, il s’est pris un palmier. Il venait de sauter d’une falaise, de réussir soixante sauts en parachute… pour finir par se prendre un palmier.

Vincent : Philippe s’endort partout, tout le temps. A chaque fois, je le prenais en photo. Il en avait marre parce que tous les soirs, je lui envoyais par MMS les photos de la journée. J’en ai des centaines. Un jour, je sortirai un petit bouquin. Je l’appellerai ≪ le Sommeil de Fifi ≫.

BABYSITTING se terminait par le baiser de Sonia et Franck. BABYSITTING 2 se finit sur leur mariage. Pour le troisième, on aura droit à la naissance du bébé ?

Tarek : Qu’on va babysitter…

Julien : Mine de rien, on raconte l’histoire du couple. Dans le premier, on veut savoir s’ils vont sortir ensemble. Dans celui-ci, s’ils vont se retrouver. On se marre mais pas que.

Alice : Le bordel fait avancer leur couple. Comme dans la vie.

S’il y a un BABYSITTING 3, vous aimeriez le tourner où ?

Tarek : Sur la lune.

Vincent : Ou dans l’espace. Ils viennent de trouver de l’eau sur Mars.

Alice : Bonne idée. Et pourquoi pas a la neige. Ce n’est pas du tout contraignant : il fait froid, il fait nuit tout le temps.

Charlotte : Ou un huis clos dans une cabane. Estelle serait devenue sérieuse et mère de neuf enfants.

Julien : Je préférerais chez Hugh Heffner.

TOUS À ITACARE

« Dans l’histoire, il y a la jungle, des Indiens et une mer paradisiaque. Le Brésil t’évoque directement tout ça. On y trouve à la fois le côté paradisiaque des plages et le côté sauvage de la forêt amazonienne et des tribus aborigènes », expliquent Philippe Lacheau et Nicolas Benamou.

C’est à Itacare, ville de l’état de Bahia dans le Nordeste bresilien, et dans ses alentours que les realisateurs ont trouve le décor de BABYSITTING 2. L’équipe du film, mi-française mi-brésilienne, a vécu et tourné deux mois et demi, de fin janvier a mi-mars 2015, dans ce spot bien connu des amateurs de surf ou l’écotourisme est en pleine expansion. « Les personnages s’embarquent pour une destination de rêve et ils se perdent dans la nature la plus hostile», ajoutent Nicolas Benamou et Philippe Lacheau. «Cela correspond exactement à la topographie d’Itacare où un résidu de la forêt amazonienne se jette dans la mer. Il suffi t de marcher une centaine de mètres pour passer des cocotiers sur la plage de sable blanc aux repaires de serpents, d’araignées et de crocodile ».

samedi 19 avril 2014

Back to the present



Au cinéma depuis le 16 avril 2014

BABYSITTING est sorti mercredi au ciné.
J'ai bien ri en voyant cette comédie. Retrouvez mon avis ici.

Cette bande-annonce Twitter, qui permet de lire les tweets des spectateurs sur le film ainsi que de tweeter et retweeter son avis directement depuis la vidéo, est disponible :


Il y a également un nouvel extrait du film à découvrir :


Enfin sur la page fan, un jeu d'imitations d'animaux pour gagner ses places pour le film a été lancé récemment.
Pour le découvrir, cliquez sur ce lien https://www.facebook.com/Babysitting.lefilm ou l'image ci-dessous :


Suivez les actualités du film sur 
Twitter : https://twitter.com/UniversalFR et #Babysitting 

mercredi 26 mars 2014

Back to the future



Comédie qui fait rire

Réalisé par Philippe Lacheau, Nicolas Benamou
Avec Philippe Lacheau, Alice David, Vincent Desagnat, Tarek Boudali, Julien Arruti, Grégoire Ludig, David Marsais, Gérard Jugnot, Clotilde Courau, Philippe Duquesne, Charlotte Gabris, David Salles, Philippe Brigaud, Enzo Tomasini, Vladimir Houbart, Pascal Boisson, Sylvia Fasolo...

Long-métrage Français
Durée : 1h25m
Année de production : 2013
Distributeur : Universal Pictures International France
Twitter : https://twitter.com/UniversalFR et #Babysitting

Date de sortie sur nos écrans : 16 avril 2014 


Résumé : Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Remy à Franck, son employé, "un type sérieux" selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police. Rémy et Franck ont disparu ! Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra. Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée.

Bande annonce (VF)


Ce que j’en ai pensé : Hier soir, j’ai eu la chance d’assister à la projection en avant-première de la comédie française BABYSITTING. Julien Arruti, à la fois co-scénariste et acteur, a eu la gentillesse de venir introduire le film et répondre à nos questions.

Pour moi, impossible d’éviter, à priori, le parallèle avec PROJET X, film américain sorti en 2012, puisqu’il s’agit de la même thématique. Les deux films mettent en scène une soirée qui dérape méchamment. Alors que PROJET X mettait en avant une impressionnante batterie de moyens, BABYSITTING est beaucoup plus humble à ce niveau-là mais n’en reste pas moins tout aussi sympathique et surtout plein de trouvailles vraiment cool. A posteriori, il est évident qu'il y a des différences importantes entre les deux (la culture, l'âge des protagonistes et les enjeux notamment) qui en font des films distincts.

Si je dois faire un reproche à BABYSITTING, c’est qu’il met un peu de temps à décoller. Les 20 premières minutes posent le cadre longuement et de manière trop évidente par rapport à la suite des événements.
Mais une fois au centre du sujet - la soirée qui dégénère -, la comédie (et donc les éclats de rire) s’installe et à partir de là c’est un bon moment en perspective. Il y a d’excellentes idées et des personnages secondaires bien délires.
Une des réussites du film est que les réalisateurs, Philippe Lacheau et Nicolas Benamou ont réussi à ne pas faire ni une suite de sketchs, ni un film de potes, mais un long métrage avec une histoire, de l’humour et une morale. BABYSITTING a du cœur. On sent que l'équipe s'est bien éclatée tout en bossant sérieusement et surtout en gardant à l'esprit les spectateurs et l'envie de nous faire rire.
Autre point positif, bien que filmé en found-footage (une grande partie de l'histoire se base sur de vraies-fausses images retrouvées dans un caméscope, donc avec beaucoup de mouvements), la réalisation reste claire et agréable à regarder. 

Les trois acteurs principaux, Philippe Lacheau qui interprète Frank, Tarek Boudali, qui interprète Sam et Julien Arruti qui interprète Alex, forment un trio qui force la sympathie. A la fin du film, le spectateur est attaché à eux. Les seconds rôles tels que Vincent Desagnat qui interprète Ernest, Alice David qui interprète Sonia ou encore Philippe Duquesne qui interprète l’Agent Caillaud apportent un vrai plus par rapport au scénario et à la mise en scène de certains événements.



BABYSITTING a été une bonne surprise. Je me suis bien marrée et j'ai été étonnée de l'inventivité de certaines scènes. C'est un film à voir entre amis pour une franche rigolade.


Entretiens et notes de production
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE LACHEAU ET NICOLAS BENAMOU, RÉALISATEURS

Comment est né BABYSITTING ?
Philippe Lacheau : L’idée m’est venue chez moi, dans mon bain. On avait eu plusieurs projets cinématographiques avec la Bande à Fifi mais aucun ne s’était fait pour des histoires de budget. A cette époque, les films foundfootage comme PARANORMAL ACTIVITY débarquaient en masse. Ils ne coûtaient pas cher et cartonnaient à chaque fois. C’était tous des films d’horreur ou de science-fiction. Je me suis dit « reprenons le procédé, mais en comédie ». C’est là que m’est venue l’idée de BABYSITTING : des parents laissent leur enfant à un baby-sitter, retrouvent leur maison saccagée ainsi qu’une petite caméra, et ils appuient sur « play ». A la différence des found-footage classiques, dans notre film, il y a 40% de found-footage et 60% de réalisation traditionnelle.
Nicolas Benamou : Ce n’est pas un effet de mode, c’est un ingrédient au service de l’histoire.

En effet, le film débute comme une comédie classique, dans l’esprit du JOUET avec Pierre Richard. C’est par la suite qu’il vire au found-footage et à un humour plus proche de VERY BAD TRIP et des happenings à la Jackass.
P.L. : Pierre Richard, c’est celui qui m’a donné envie de faire de la comédie quand j’étais petit. Avec Terence Hill. Sinon, on a surtout été influencés par les comédies américaines, par leur sens du délire. Plus par VERY BAD TRIP que par « Jackass ». L’idée n’était pas de leur ressembler mais d’aller aussi loin que possible dans les situations décalées tout en racontant une histoire. On risque d’être comparés à PROJET X à cause du sujet sauf que j’ai écrit BABYSITTING avant. Quand PROJET X est sorti, j’ai d’abord eu très peur. Puis je suis allé le voir et j’ai compris que c’était très différent. BABYSITTING n’est pas un film de teuf, c’est une comédie plus familiale.

L’aspect found-footage, cela induit quoi en termes de mise en scène ?
N.B. : On ne se contente pas de filmer des gens dans une fête. Il faut mettre en scène le bordel. Le plus difficile, c’est de créer de faux instants de vérité, de faire croire que tout a été pris sur le vif, le temps d’une nuit. Ça doit avoir l’air tout simple alors que c’est beaucoup de boulot. Et d’excitation.
P.L. : On a énormément travaillé en plans-séquences. Il nous arrivait, en une nuit de tournage, de ne mettre en boîte qu’un seul plan. Mais de 4 minutes. La grosse scène de fête de la fin, elle est composée de deux plans. Il y a 150 figurants, des cascades, tout le monde a du texte, le gamin doit mimer un saut par la fenêtre, être remplacé par sa doublure pour qu’on le retrouve quelques secondes après dans la piscine… Et si un seul se plante, il faut tout recommencer.
N.B. : Les figurants sont très actifs. Ça crée une émulation, une solidarité entre les acteurs et l’équipe que l’on ne trouve pas sur un tournage traditionnel.

Vous avez signé le film à deux, ce qui est assez rare. Comment est née votre collaboration ?
P.L. : Il y a plus de dix ans, Nicolas travaillait pour le « Morning Live » de Michaël Youn sur M6 et moi sur sa petite soeur, Fun TV. On se croisait souvent. Mais le déclic a eu lieu l’année dernière, au Maroc, sur le tournage de PARIS À TOUT PRIX de Rheem Kerici. Nicolas était superviseur technique, moi, j’avais co-écrit le film et je jouais dedans. Je lui ai fait lire le scénario de BABYSITTING, il a beaucoup aimé. Ça a été « coup de foudre à Casablanca ».
N.B. : On a des références et un parcours communs. Et on a toujours été raccords sur le film qu’on faisait. Sur un tournage, on est très complémentaires. Nos tempéraments ne sont pas actifs de la même façon et au même moment. Comme Fifi est aussi à l’écran, il était souvent avec les autres acteurs et moi, j’avais plus la main sur l’organisation du plateau. Chacun est là où l’autre n’est pas et, au final, c’est plutôt efficace.

Parlons des acteurs. BABYSITTING organise la rencontre de plusieurs familles et générations de la comédie : la Bande à Fifi, Alice David de « Bref », Vincent Desagnat de la famille Michaël Youn, David Marsais et Grégoire Ludig du Palmashow, Gérard Jugnot du Splendid, Philippe Duquesne des Deschiens.
N.B. : C’est un tour d’horizon de toutes nos influences comiques.
P.L. : On a eu beaucoup de chance de les avoir. Tout le monde a été super.

Le couple formé par Clotilde Courau et Gérard Jugnot est assez inattendu.
P.L. : On s’est dit : « c’est bizarre mais ça va marcher ». Il est riche, elle est jeune ; c’est un couple moderne ! Clotilde nous a dit qu’elle en connaissait beaucoup des comme ça. Clotilde et Gérard ont été très généreux. Ils nous faisaient confiance et ne nous ont jamais regardés de haut.
N.B. : Entre les prises, à chaque fois que les assistants proposaient à Clotilde ou Gérard de retourner dans la logeéquipe, ils préféraient rester avec nous sur le plateau. Jugnot nous a dit avoir beaucoup apprécié l’énergie du tournage. Il régnait un vrai esprit d’équipe, proche de celle d’une troupe de théâtre.

Parmi les nombreuses scènes délirantes, il y en a une vouée à devenir culte : celle de la danse Surra de Bunda, où une strip-teaseuse gifle Franck avec ses fesses.
N.B. : Il fallait que Franck ait la honte de sa vie devant la fille dont il est secrètement amoureux.
P.L. : On voulait une scène de strip-tease et on cherchait ce qu’il pourrait y avoir de plus humiliant pour lui. La chantilly dans le pantalon, le seau de glaçons sur le sexe… tout ça, c’était déjà vu. Et on a trouvé cette danse du Brésil. Les Brésiliennes l’utilisent pour se venger des hommes.
N.B. : Avec la coupe du Monde de football qui arrive, on n’est pas à l’abri d’une mode.

ENTRETIEN CROISÉ ENTRE ACTEURS
AVEC ALICE DAVID, PHILIPPE LACHEAU, TAREK BOUDALI ET JULIEN ARRUTI

Comment décririez-vous vos personnages ?
Alice David : Sonia, mon personnage, est une fille assez fraîche et simple. Elle travaillait anciennement avec Franck aux éditions Schaudel et, à l’époque, il y a eu un petit raté entre eux.
Philippe Lacheau : On ne voulait pas faire de Sonia un cliché de la belle gosse mais une fille rigolote et rock’n’roll. Alice, on ne la connaissait pas avant et on a découvert qu’elle était exactement comme ça. Il fallait qu’elle contraste avec Franck qui lui est plutôt coincé, timide. C’est une victime, un mec gentil mais avec un charisme proche de 0 et ce côté Pierre Richard du mec qui n’a pas de chance. Et puis il a les amis les plus stupides et insouciants au monde. Au fur et à mesure du film, Franck va évoluer, prendre de l’assurance, que ce soit avec ses potes ou avec Sonia dont il est amoureux.
Alice David : La maladresse de Franck, c’est aussi ce qui touche Sonia. Elle n’est pas dupe. Il y a eu ce raté entre eux, elle fait croire qu’elle ne s’en souvient pas mais si elle vient à cette soirée, c’est parce que Franck lui plaît.
Julien Arruti : Moi, je joue Alex, le meilleur pote d’enfance de Franck qui a pour caractéristique principale d’être le pire abruti de la planète.
Philippe Lacheau : Comme quoi, il n’y a pas que des rôles de composition !
Julien Arruti : Fifi m’a dirigé en me disant : « On doit se demander si les parents de ton personnage n’étaient pas de la même famille avant de se marier » ! Du coup, j’ai beaucoup travaillé… Alex, il aime la vitesse, les voitures, la teuf. Son but dans la vie, c’est de faire un film qui buzze sur le web.
Alice David : Il a pour spécialité de mettre les pieds dans le plat. Et son intérêt va à l’encontre de celui de Franck : plus il se passe des trucs de ouf pendant la soirée, plus Alex est content parce qu’il pourra récolter des vues sur internet avec sa vidéo.
Tarek Boudali : Quant à Sam, mon personnage, il aime les filles, ses potes et s’amuser. C’est un dragueur qui ne serre pas souvent. Et dès qu’il est possible de faire une connerie, c’est lui le moteur. Les personnages nous sont venus assez naturellement, ils correspondent à ce que chacun de nous s’éclate à jouer.

Tourner en found-footage, ça change quoi quand on est acteur ?
Alice David : Beaucoup de choses. Déjà, on ne fonctionne qu’en plans-séquences. Alors qu’en temps normal, on tourne la même scène en plusieurs fois sous trois-quatre axes différents. Comme, en plus, c’est une comédie, il fallait que tout soit très construit rythmiquement. On ne pouvait pas se reposer sur le montage pour les effets comiques. A côté, cela autorise une grande liberté de jeu au sein de chaque séquence. C’est génial de tourner en found-footage !
Tarek Boudali : Dans le film, il y a pas mal de scènes avec beaucoup de personnages. Tout le monde, même ceux qui n’ont qu’une réplique, devait rester très concentré. Parce qu’il en suffit d’un qui bafouille ou qui oublie son texte et il faut tout recommencer depuis le début.
Philippe Lacheau : C’est comme d’être accrochés par une corde à une falaise : s’il y en a un qui tombe, il emporte tous les autres avec lui. Ça oblige à rester solidaires. Il faut se l’avouer : sur un tournage traditionnel, quand on a la caméra sur soi, on se donne à 400% mais quand on est hors-champ ou en contre-champ, on est en deçà, même inconsciemment. Alors que là, on devait toujours être à fond.

Il y en a un(e) qui s’est planté(e) plus que les autres ?
Tarek Boudali : Je ne balancerai pas. Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas moi.
Alice David, Philippe Lacheau et Julien Arruti (ensemble) : Nous non plus !

Le found-footage laisse-t-il la place à l’improvisation ?
Julien Arruti : Il n’y a pas de vraies impros mais, parfois, il fallait combler un peu pour le rythme ou lors d’un déplacement.
Tarek Boudali : Comme dans la scène où on sort du bois et qu’on parle des putes.
Alice David : Mais il fallait rester précis dans le timing. Certains mouvements de caméra étaient calés sur une réplique ; si elle arrivait une demi-seconde trop tôt ou trop tard, c’était foutu.

La fête que l’on voit dans le film, c’est votre fantasme de soirée idéale ?
Tarek Boudali : Non, on est très fête mais plus relax.
Julien Arruti : Il y a quand même pas mal de trucs cool. Pour l’anecdote, à un moment j’embrasse un travelo et ils m’ont tous fait croire que c’était un vrai.
Alice David : Il faut préciser que ce qu’on voit à l’écran ne correspond pas forcément à ce qu’on a vécu. Par exemple, dans la scène où on traverse la fête avec le gamin dans les bras, il ne devait pas y avoir un bruit pour qu’on puisse entendre nos dialogues. On était au milieu de 150 figurants qui faisaient mine de s’éclater, en silence !

Alice et Philippe, vous nous gratifiez d’un duo mémorable sur la chanson « I Want You back » des Jackson Five, accompagnés par un orchestre bavarois. Vous avez beaucoup travaillé pour chanter aussi mal ?
Alice David : On a pris un cours de chant avant le tournage. On ne se connaissait encore pas bien et, franchement, il n’y a pas mieux pour créer des liens. Parce qu’on est bien obligé de prendre sur soi et d’y aller gaiement. Dans la vie, je chante un petit peu mais j’ai une voix plus grave. Là, on est parti sur une tonalité haute pour que ça sonne plus spontané. L’important n’était pas la justesse mais l’énergie.
Philippe Lacheau : Pareil pour la danse. Je suis fan de Michael Jackson et je connais pas mal ses chorégraphies. Mais si je m’étais mis à danser trop bien, ça m’aurait sorti du personnage. J’ai dû me retenir, vous n’imaginez pas la frustration que ça a été.
Julien Arruti : Tous les ans, à son anniversaire, Philippe fait Michael Jackson. C’est vous dire s’il l’a bossé.
Tarek Boudali : Moi, mon truc, c’est d’imiter les animaux. J’y ai droit à chaque soirée. Comme dans le film, ils m’obligent à faire l’écureuil, le dinosaure, la tortue… Autant dire qu’il n’y pas mieux pour ruiner toutes mes chances auprès des filles.
Philippe Lacheau : Vous savez qu’on a débuté le tournage du film un 25 juin. Le jour de mon anniversaire mais aussi celui de la mort de Michael Jackson !

Autre scène potentiellement culte : celle de la danse Surra de Bunda. On voit dans le générique de fin que vous y êtes tous passés.
Tarek Boudali : J’ai eu mal au crâne tout le reste de la journée.
Alice David : Moi, j’en suis sortie avec un torticolis qui me poursuit encore. Se prendre un cul dans la gueule, c’est très drôle pour les gens qui regardent mais pour soi, c’est horrible.
Philippe Lacheau : Ils se plaignent de l’avoir fait une fois pour les besoins du générique alors que, pour ma scène, j’ai dû y passer 24 fois. La fille avait des Rangers qui frottaient sur mes épaules, je n’en pouvais plus.

Parlons des différentes générations et familles d’acteurs qui se croisent dans le film. Il y a Gérard Jugnot, Clotilde Courau, Vincent Desagnat, Philippe Duquesne, vous Alice…
Tarek Boudali : Le fait qu’ils aient tous accepté spontanément a été très important pour nous. Ca veut dire que le scénario leur a plu, qu’ils nous ont fait confiance. Une cohésion assez magique s’est créée entre nous. Que Gérard Jugnot, qu’on admire tant, nous prenne au sérieux sans jamais nous regarder de haut, est quelque chose d’incroyable. Pareil pour Alice qu’on ne connaissait pas et qui s’est intégrée très naturellement à l’équipe. On a fini de tourner il y a plus de six mois et, aujourd’hui, on continue à se voir, à passer des soirées tous ensemble. C’est un vrai film de bande, ce dont on est très fiers.
Alice David : Si on avait trois jours off durant le tournage, on se demandait ce qu’on allait bien pouvoir faire tellement on avait hâte de se retrouver. On n’a pas eu à composer pour entretenir un rapport complice.
Julien Arruti : Dans la bande à Fifi, on est potes d’enfance. On s’entend très bien et je crois que la bonne humeur qui transpire de nos délires est assez contagieuse.
Phlippe Lacheau : BABYSITTING représente un aboutissement pour nous. Il y a eu la radio, le théâtre, la télé, des petites chaînes, des grosses chaînes… Tout ça, c’était dans un seul but : faire notre film.
 Julien Arruti : J’en ai des frissons…

Quel souvenir vous restera du tournage ?
Alice David : Il y en a plein. J’ai adoré les cascades en bagnole. C’était le dernier jour de tournage, on était chargés des sept semaines passées ensemble et on a fini avec cette scène pleine d’adrénaline où la voiture de keufs nous poursuit. Super jouissif !
Philippe Lacheau : Autant je serais incapable de choisir un bon souvenir tellement il y en a eu, autant je n’ai aucun mal à citer le pire : ma scène de bisou avec Tarek. Au moment de l’écriture, on trouve ça marrant. Mais quand, deux ans après, on comprend qu’il va falloir la tourner, c’est différent.
Tarek Boudali : Cette scène, je ne peux pas la regarder. Le pire, c’est que c’est moi qui en ai eu l’idée !
Julien Arruti : Moi, je n’ai pas de pire souvenir depuis que je sais que ce n’était pas un travelo.
Philippe Lacheau : Mais si tu en as un. Julien est souvent off puisque c’est lui qui est censé tenir la caméra dans l’histoire. Une grande partie du tournage, il n’était donc pas à l’image. Sauf un jour où on devait le voir dans tous les plans. Eh bien, ce jour-là…
Julien Arruti : … j’ai bu l’eau de la fête foraine.
Philippe Lacheau : Et il s’est trouvé malade, genre gastro carabinée. A un moment, ça n’allait pas du tout, il est parti aux toilettes et il a oublié d’enlever son micro…

Les sketches de la Bande à Fifi au « Grand Journal » étaient très référencés, ils faisaient appel à un humour de jeunes geek. BABYSITTING est un film plus familial.
Tarek Boudali : Ce qu’on faisait sur Canal+ était plus burlesque et décalé. Là, le found-footage nous obligeait à miser davantage sur le naturel. On ne devait pas voir des comédiens jouer mais des mecs en soirée. J’ai d’ailleurs tenu à ce qu’on ne répète pas trop entre nous avant le tournage pour garder une certaine fraîcheur.
Julien Arruti : BABYSITTING n’est pas qu’un film avec des vannes. Il y a des personnages attachants et une histoire dont on veut connaître la fin.
Tarek Boudali : Au cinéma, il faut toucher un maximum de personnes, donc différentes générations. Au départ, on pensait que le film s’adressait aux ados et aux jeunes adultes jusqu’à, disons, 35 ans. Après la projection au Festival de l’Alpe d’Huez, des personnes de 75-80 ans sont venues nous dire qu’elles s’étaient marrées du début à la fin. Ca nous a surpris et fait chaud au coeur. Et ça veut dire que les gens peuvent y aller en famille. « On voit une bande de potes et on a envie d’être potes avec vous », a-t-on entendu. Si les spectateurs se disent ça, alors le pari est réussi.

Vous referiez un film ensemble ?
Tous (ensemble) : A fond !

LA MUSIQUE, LE SURRA DE BUNDA

BABYSITTING mettant en scène une soirée, la musique y tient un rôle primordial. Elle a été composée par Maxime Desprez et Michael Tordjman. « On vient de la musique électronique », confie Maxime Desprez. « Or BABYSITTING est un film très porté sur la fête, sur les sons dance-floor. On connaît bien ça ». Producteurs du tube « Stand on the Word » de Keedz et collaborateurs, entre autres, de Madonna, David Guetta et Bob Sinclar, ces deux requins de studios avaient déjà oeuvré au cinéma, notamment pour la comédie à succès LES PROFS.

Pour BABYSITTING, Desprez et Tordjman ont composé plus de 50 minutes de musique en trois mois. « Il ne fallait pas que ce soit répétitif, explique Maxime Desprez. On a pu explorer plein de directions et miser sur un grand éventail de styles musicaux : un morceau électro-pop en ouverture, du dub-step électronique durant la fête, de courts thèmes jazzy ou bossa nova, un thème de fin très ballade rock anglo-saxonne… ». Hormis un titre préexistant - « Bang Bang » de Mani – qui accompagne la séquence à la fête foraine et la reprise d’ « I Want You Back » des Jackson 5 par Alice David et Philippe Lacheau, toutes les chansons ont été composées pour le film, avec la participation d’artistes tels que Flo Malley (finaliste de l’émission « The Voice ») et la chanteuse de world music Marcia Grandini. Quant à la scène déjà culte du Surra de Bunda, elle est rythmée par le morceau « Boom del Culo » interprété par Audrey Sarrat. « Il existe une musique brésilienne pour la Surra de Bunda, précise Desprez, mais on a voulu s’en éloigner un peu. Notre thème est plus cinématographique, plus burlesque ».

 Ce n’est pas du strip-tease, ce n’est pas du lapdance, ce n’est pas de la samba : c’est du Surra de Bunda ! Tel est le nom de la danse pratiquée sur Franck (Philippe Lacheau) en guise de cadeau d’anniversaire surprise. Le principe ? La fille s’accroupit sur les épaules de sa « victime » et la gifle avec ses fesses au rythme de la musique. Originaire du Brésil, le Surra de Bunda (littéralement « raclée de popotin ») a été créée il y a environ quatre ans par le groupe Tequileiras do Funk. Depuis, celui-ci a pris pour habitude, à chacun de ses concerts, d’inviter les hommes du public à se soumettre aux coups de croupe de danseuses pour le moins (dé)culottées.

UN FEEL-GOOD MOVIE

BABYSITTING est la première comédie française mélangeant récit traditionnel et found-footage. Le foundfootage employé au sein d’une comédie relève d’un enjeu d’écriture et de mise en scène pour le moins singulier. Ecrit par le noyau dur de l’ex-bande à Fifi, Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti et Pierre Lacheau, le scénario de BABYSITTING est un audacieux meltingpot. On y retrouve le goût des faux happenings, le sens du délire cartoonesque et la bonne humeur communicative de Philippe Lacheau et ses camarades, mais dans un cadre totalement nouveau. Le scénario, très structuré, renvoie aux mécaniques implacables à la Francis Veber, dont LE JOUET a eu une influence déterminante sur le film. L’humour potache et décalé témoigne de l’amour des auteurs pour la comédie américaine actuelle. Quant aux références pop (le gag du voisin qui s’envole, inspiré de LÀ-HAUT des studios Pixar) et autres clins d’oeil à certains sketches cultes de la Bande à Fifi (la course de Mario Kart pour de vrai), ils achèvent de faire de BABYSITTING un feel-good movie aussi imprévisible que survolté.

LE FOUND-FOOTAGE


BABYSITTING emprunte au genre du found-footage. Le terme found-footage désigne les films composés d’images censées avoir été trouvées, découvertes à l’abandon, donc supposées authentiques. Le genre est né à la fin des années 1970 avec le film comédie américaine actuelle. Quant aux références pop (le gag du voisin qui s’envole, inspiré de LÀ-HAUT des studios Pixar) et autres clins d’oeil à certains sketches cultes de la Bande à Fifi (la course de Mario Kart pour de vrai), ils achèvent de faire de BABYSITTING un feel-good movie aussi imprévisible que survolté. italien CANNIBAL HOLOCAUST de Ruggero Deodato qui fit longtemps polémique : sa promotion avait été orchestrée autour de l’idée (fausse) que tout ce que l’on y voit – dont des scènes de tortures et de mises à mort d’humains et d’animaux - était véridique. Il a été remis au goût du jour par le succès historique du PROJET BLAIR WITCH de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez en 1999 avant de devenir à la mode, en 2007, grâce au carton de PARANORMAL ACTIVITY d’Oren Peli. La plupart des found-footage sont des films d’horreur ([REC], LE DERNIER EXORCISME) ou de science fiction (CLOVERFIELD, CHRONICLE). Il y a deux ans, PROJET X de Nima Nourizadeh a repris le concept au sein d’une comédie. Aujourd’hui, BABYSITTING est la première comédie française mélangeant à parts égales foundfootage et mise en scène traditionnelle.