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lundi 26 septembre 2016

CIGOGNES & COMPAGNIE


Animation/Comédie/Famille/Un divertissement familial drôle et mignon

Réalisé par Nicholas Stoller & Doug Sweetland
Avec les voix françaises de Florent Peyre, Bérangère Krief, Issa Doumbia...
Avec les voix en version originale d'Andy Samberg, Katie Crown, Stephen Kramer Glickman, Jennifer Aniston, Ty Burrell, Kelsey Grammer, Danny Trejo, Keegan-Michael Key... 

Long-métrage Américain
Titre original : Storks 
Durée: 01h29mn
Année de production: 2016
Distributeur: Warner Bros. France 

Date de sortie sur les écrans américains : 23 septembre 2016
Date de sortie sur nos écrans : 12 octobre 2016


Résumé : Le premier film d'animation de l'auteur de NOS PIRES VOISINS qui revisite le mythe éternel des cigognes. Produit par les auteurs de LA GRANDE AVENTURE LEGO.
Pendant longtemps, les cigognes livraient les bébés. Désormais, elles acheminent des colis pour un géant de l'Internet. Junior, coursier star de l'entreprise, s'apprête à être promu. Mais il actionne accidentellement la Machine à Fabriquer les Bébés… qui produit une adorable petite fille, en totale infraction avec la loi !
Avec l'aide de son ami Tulip, seul être humain sur le Mont Cigogne, Junior se précipite pour effectuer sa toute première livraison de bébé. Le temps presse car son patron ne tardera pas à apprendre la nouvelle… Junior pourra-t-il redonner aux cigognes la vraie mission qui est la leur ?

Bande annonce (VF)



Bande annonce (VOSTFR)



Ce que j'en ai pensé : Le dimanche 25 septembre matin, j'ai eu la chance d'assister à l'avant-première de CIGOGNES ET COMPAGNIE au Gaumont Opéra à Paris. Les voix françaises Bérengère Krief (Tulip), Florent Peyre (Junior) et Issa Doumbia (le pigeon Lerelou) sont venus introduire la projection. Retrouvez leur intervention dans la vidéo ci-dessous :


Nous avons été très bien accueillis par les personnages du film, le pigeon Lerelou, Tulip, et Junior la cigogne, pour cette avant-première. Le cinéma s'était mis aux couleurs du film avec une décoration à base d'affiches et de colis. Nous avons été gâtés par @warnerbrosfr.







CIGOGNES ET COMPAGNIE est un film d'animation mignon, drôle et qui remplie fort bien sa mission de spectacle familial. En effet, son thème principal est la famille. Il s'adresse aux enfants et aux parents, mais de façon différente. Il fait fonctionner l'imagination des petits et rappelle aux adultes les fondamentaux de la cellule familiale : passer du temps avec ses enfants, en profiter avant qu'ils ne soient grands... 



L'animation est soignée, très agréable à regarder et réussi parfaitement à rendre les émotions voulues par l'histoire. Les personnages principaux sont attachants. 
Le scénario est, pour moi, la petite faiblesse du film. Il laisse des questions en suspend et n'est pas toujours clair sur là où il veut en venir, par exemple lors de certaines scènes avec le pigeon Lerelou. 
Dans la version française, les acteurs font un super travail pour offrir une personnalité marquée à leur personnage. Il y a des moments très drôles - les enfants et les adultes riaient de bon cœur dans la salle. Il y a aussi une belle inventivité, certaines idées sont originales. 







CIGOGNES ET COMPAGNIE est une bonne surprise à partager en famille. Petits et grands passeront un très bon moment, en compagnie de protagonistes attachants, qui nous entraînent dans des aventures rigolotes, touchantes et parfois surprenantes.


NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
"Vous vous demandez sans doute comment une cigogne, une fille et un bébé en sont arrivés là" - Junior
Film d'animation musclé, CIGOGNES ET COMPAGNIE de Nick Stoller et Doug Sweetland entraîne le spectateur dans une aventure inédite : une cigogne très ambitieuse et une orpheline de 18 ans insouciante et fantasque s'apprêtent à effectuer une livraison d'un genre particulier… Affrontant le danger et des revers de fortune imprévisibles – sans parler de leurs constantes divergences de vue –, ce tandem improbable s'engage dans le périple le plus marquant de sa vie. Résultat : un film qui exalte l'amitié et la famille, tout en alternant entre rires, émotions et révélations émouvantes.


Andy Samberg, qui prête sa voix à Junior, roi de la livraison, déclare : "Ce qui m'a emballé dans ce projet, c'est que les émotions suscitées par les personnages sont authentiques et que, à mon avis, les spectateurs y seront sensibles. L'un des protagonistes est un enfant qui a vraiment envie d'un petit frère – et le film parle des rapports familiaux avec tendresse, ce qui plaira à beaucoup de gens. Mais dans le même temps, l'histoire est constamment ponctuée de gags".

L'acteur était non seulement intéressé par l'intrigue, mais aussi par ses auteurs, à l'instar des producteurs exécutifs Phil Lord et Christopher Miller, avec lesquels il a collaboré pour TEMPÊTE DE BOULETTES GÉANTES. "J'ai un immense respect pour Nick Stoller et Doug Sweetland", dit-il. "Ils m'ont montré un animatique, très en amont, qui était déjà formidable, et c'est comme ça que j'ai donné mon accord ! Et tout le monde sait que les films de Phil et Chris sont extraordinaires".

Pour que l'intrigue soit aussi captivante que les scènes d'action et les thématiques abordées, il était logique d'engager le scénariste et réalisateur de comédies Stoller (NOS PIRES VOISINS, LES MUPPETS) et le petit génie de l'animation numérique Sweetland (TOY STORY, LE MONDE DE NEMO, CARS). Se connaissant de réputation, ils avaient envie de collaborer ensemble depuis longtemps. En outre, Stoller a écrit le scénario du film et en a assuré la production aux côtés de Brad Lewis, autre spécialiste de l'animation (FOURMIZ, RATATOUILLE).

"Nick vient du cinéma en prises de vue réelles et il a un formidable sens de la comédie et de l'impro, ce qui n'est pas si banal dans l'univers de l'animation", précise

Lewis. "Et Doug est l'un des meilleurs animateurs infographistes au monde. On a donc emprunté à plusieurs genres, en mêlant l'expérience de l'animation à la spontanéité et au rythme du cinéma en prises de vue réelles pour un résultat explosif qui se distingue de ce type habituel de production".

"Nick et Doug sont très sensibles et sont attentifs aux moindres subtilités", affirme Katie Crown, grande comédienne de doublage qui campe Tulip, partenaire de Junior. "Malgré les scènes d'action et les nombreux gags, le scénario ménage les moments d'émotion tout en délicatesse. C'est en grande partie ce qui donne son charme au film".

Pour l'intrigue, Stoller s'est inspiré de sa propre vie. Père de deux filles, il s'explique : "On a eu beaucoup de chance pour notre première fille, et on a donc été d'autant plus surpris que la naissance de la deuxième ne soit pas aussi facile et nécessite le recours à la médecine. Cette expérience m'a permis d'apprécier plus encore le fait d'avoir des enfants et a fait de moi un père plus présent. Voilà donc la source d'inspiration de cette histoire mais ce n'est que plus tard que j'ai eu l'idée du mythe des cigognes porteuses de bébés et de l'impact de cette légende sur un garçon qui voudrait un petit frère. Je me suis dit que c'était un univers réjouissant à explorer et un formidable point de départ pour une comédie".

Et si la fabrique de bébés du Mont Cigogne avait été fermée depuis longtemps et ses volatiles d'employés contraints de travailler pour le Numéro 1 mondial de la livraison de colis par son PDG avide de profits ? Leur mission : livrer au plus vite aux clients ce qu'ils ont commandé. Et si, suite à une série d'événements fortuits, la vieille fabrique était remise en marche et produisait soudain … un bébé ? Un nouveau-né à croquer qui, à peine sorti de l'usine, est prêt à être accueilli par sa famille.

"C'est le pire des cauchemars pour l'entreprise", note Sweetland. "Un bébé est totalement contraire à son modèle économique. Car il ne ferait que ralentir l'activité et l'entreprise ne songe qu'à sa rentabilité et à acheminer des millions de colis à travers le monde. Du coup, lorsque ce bébé fait son apparition, Junior doit gérer ce problème. Hunter, l'actuel PDG, l'a pris en main pour qu'il lui succède, et si on apprenait qu'un tel événement s'est produit, sa carrière serait compromise".

Il s'agit surtout d'un colis qui doit être livré de toute urgence – et dans la plus grande discrétion.

Malheureusement, alors qu'il cherche désespérément à enrayer la machine, Junior se blesse une aile. C'est ce qui le contraint, bien malgré lui, à accepter l'aide de Tulip, seul être humain habitant le Mont Cigogne : il s'agit d'une jeune fille généreuse et optimiste dont l'imagination et le désir de venir en aide aux autres sont exactement proportionnels aux dégâts qu'elle occasionne dès qu'elle touche à quoi que ce soit. Par ailleurs, Junior la tient responsable de son calvaire. Et pourtant, Tulip ne cède pas : nos deux héros s'envolent à bord d'un engin qu'elle a conçu dans son garage à partir de matériaux de récupération en transportant leur cargaison clandestine.

"Comme j'ai des filles, je trouvais très important qu'on ait un personnage féminin, fort et indépendant, au caractère bien trempé", précise Stoller. "Il fallait aussi qu'elle ait une puissance comique… et Tulip correspond bien au profil !"

La cigogne et la jeune fille mettent le cap sur la maison de Nate Gardner et de ses adorables parents, un rien accros à leur travail, Sarah (Jennifer Aniston) et Henry (Ty Burrell). "Ils ont laissé une certaine distance s'installer entre eux et leur fils", indique Burrell. "Ils sont tellement obsédés par leur carrière et par l'idée qu'il faut battre le fer tant qu'il est chaud sur un plan professionnel qu'ils ne voient même pas leur fils grandir".

"L'histoire est à la fois originale, émouvante et drôle", confie Jennifer Aniston.

Nate veut un petit frère, pourvu – bien entendu ! – de talents ninja. Particulièrement motivé et débrouillard, il découvre un vieux tract datant de l'époque où les cigognes livraient des bébés et envoie sa demande, tout simplement. "Dans le film, obtenir un bébé, c'est comme écrire une lettre au père Noël, sauf qu'on envoie son courrier au Mont Cigogne", précise Sweetland.

Par chance, la demande de Nate parvient à l'entreprise au moment même où l'impulsive et enthousiaste Tulip, toujours prête à rendre service, y a accès.

Le monde entier, y compris les États-Unis, ne connaît pas forcément le mythe des cigognes porteuses de bébés. Bien entendu, le film aura une résonance plus forte pour ceux qui le connaissent. Mais Stoller est convaincu que cet élément n'aura pas d'incidence sur la compréhension de l'intrigue. "Il est évident qu'on joue sur la légende des cigognes porteuses de bébés, mais même si on ignore totalement ce mythe, il s'agit de l'histoire très simple de personnages qui doivent acheminer un bébé d'un point A à un point B jusqu'à ce que tout dérape…", dit-il. "Les jeunes

comprennent très bien ce genre d'intrigue et ils aiment voir à l'écran d'adorables petits bébés et assister aux péripéties délirantes de nos héros".

De même, l'humour de CIGOGNES ET COMPAGNIE emprunte aussi bien aux jeux de mots subtils qu'au burlesque, pour le plus grand bonheur des enfants et des adultes. "Avec Doug, on a les mêmes références et ce qui nous intéresse dans les comédies, c'est qu'elles s'adressent aussi bien aux plus jeunes, aux ados et aux plus grands, si bien qu'on a l'impression de tisser une vaste mosaïque humoristique", rapporte Lewis. Pour le producteur, le style de Stoller est "absurde et malin", et il qualifie le film de "buddy-movie d'animation, dont la gaieté et le rythme séduiront pas mal de monde".

À commencer par Key et Peele. Quand on leur demande d'évoquer le film en trois mots, Keegan-Michael Key et Jordan Peele, tandem comique souvent primé, répondent : "Vraiment – Très – Drôle".

"Il y en a pour tous les âges", précise Peele. "Des gags burlesques qui vont réjouir les plus jeunes et des jeux de mots qui amuseront les adultes. Du coup, on peut voir le film en famille".

"Il y a aussi des scènes d'humour absurde pour les puristes de la comédie", intervient Key. "Le film mêle absurde et lois physiques de la nature. Par exemple, une meute de loups peut se rassembler et former un sous-marin, puis plonger sous l'eau, mais ils doivent ensuite remonter à la surface pour respirer car ce sont des mammifères".

En travaillant avec ses acteurs, Stoller a adopté – presque – les mêmes méthodes qu'en prises de vue réelles. Il s'est efforcé de réunir des comédiens aussi souvent que possible sur le plateau et de susciter chez eux des réactions spontanées ou encore de trouver de nouvelles idées. Si l'improvisation est très peu utilisée dans l'animation, elle s'est avérée très efficace, et notamment dans les scènes de disputes et de réconciliation entre Junior et Tulip.

Kelsey Grammer, grand acteur de doublage, prête sa voix à Hunter, le big boss de l'entreprise. Évoquant ses séances d'enregistrement avec Samberg, il note : "Il faut veiller à ne pas parler en même temps que son partenaire, mais en dehors de ça, on peut avoir de vrais échanges et s'amuser, et on a eu quelques idées tous les deux qui ont encore rehaussé l'humour du film".

"Nick apporte une véritable élégance aux dialogues", affirme Sweetland. "À première vue, CIGOGNES ET COMPAGNIE est une formidable comédie mais le

spectateur s'apercevra qu'elle recèle des émotions fortes. Tandis que Junior s'attache au bébé et à Tulip, on se rend compte que, sans doute pour la première fois de sa vie, il trouve une famille – entre cette fille excentrique et ce nouveau-né qui nécessite beaucoup plus d'attention qu'il ne pensait. Et on partage ces mêmes sentiments avec lui".

Lewis confirme : "La famille est l'un des thèmes du film. Et ce qui me plaît, c'est qu'il y a des familles dans tous les sens du terme. Une famille peut être composée de ses amis et des gens qu'on aime et dont on s'entoure. N'importe qui peut faire partie de sa famille, et le film en est l'illustration".

"Je pense que le public va adorer le film", s'enthousiasme Jennifer Aniston. "Il y en a pour toutes les générations, adultes ou ados".

C'est parfois la même personne qui peut l'apprécier – à des âges différents. "Quand j'étais gamin, j'appréciais les films pour certaines raisons et puis, à chaque fois que je les revoyais, je découvrais de nouveaux éléments et je commençais à comprendre des gags qui m'avaient échappé jusque-là", reprend Stoller. "C'est ce qu'on voulait pour CIGOGNES ET COMPAGNIE – que le film fonctionne à plusieurs niveaux, que les adultes et les parents passent un bon moment et pensent à leur propre vécu, et que les jeunes s'amusent tout simplement".

COMÉDIENS ET PERSONNAGES
Prépare un plan. Respecte le plan. Respecte toujours tes engagements". – Junior
Au début du film, Junior a son avenir tout tracé devant lui et rien ne saurait le rendre plus heureux. Cigogne la plus efficace de l'entreprise, "Junior aime citer la devise de la société, 'Toujours livré à bon port'", indique Andy Samberg. "C'est un modèle de réussite. Il tient à sa récompense. Il n'ambitionne que de grimper dans la hiérarchie et il est très, très sûr de lui et du fait qu'il ira loin".

"Rien qu'à son petit air d'autosatisfaction et à son attitude, on voit bien que Junior est prétentieux", plaisante Stoller.

Il ne faut pas croire pour autant que Junior soit détestable. Car il est plus complexe qu'il n'en a l'air. Lui-même n'est pas conscient de toutes ses qualités qui se révéleront au fil des événements. "Junior est d'une arrogance hallucinante … tout en

restant attachant", ajoute Sweetland. "C'est un équilibre difficile à trouver et Andy s'en est remarquablement sorti".

Après avoir livré son millionième colis, Junior s'apprête à obtenir ce dont il rêvait : une promotion majeure avec un grand bureau et tous les avantages annexes. Dès le lundi suivant, il sera le nouveau patron. Le maître de son univers. Cependant, il doit respecter une condition particulière… il doit d'abord virer Tulip, l'orpheline.

On l'appelle le plus souvent ainsi, même si elle préfère largement "Tulip" tout court. La référence à son statut d'orpheline lui fait de la peine car elle lui rappelle la raison pour laquelle elle est le seul être humain à vivre sur le Mont Cigogne. "Comme elle a grandi dans un univers conçu pour les oiseaux, elle n'a jamais rien connu d'autre", précise Stoller. "Mais elle continue d'espérer un jour retrouver sa famille".

"Si Junior est obnubilé par sa carrière au point de ne pas vouloir s'encombrer d'amitiés inutiles, Tulip incarne son exact contraire", souligne Sweetland. "Elle ne pense qu'à aller vers les autres".

Katie Crown décrit son personnage de jeune fille rousse et énergique comme "une étrangère qui aspire plus que tout à s'intégrer dans une équipe. Elle invente des choses et surtout des engins volants parce que, contrairement aux volatiles, elle ne sait pas voler. Ses machines ne sont pas toujours au point, mais elle est pleine de bonne volonté et c'est ce qui me plaît chez elle. Elle est sans doute maladroite, et elle ne fait pas toujours tout bien, mais elle est intègre, constamment positive et bienveillante".

Mais les bonnes intentions de Tulip se soldent régulièrement par des accidents, des objets cassés et des incendies… Pour la direction de l'entreprise, elle représente un boulet. Et pourtant, quand vient le moment de la licencier, Junior ne peut s'y résoudre. Il préfère lui trouver un emploi dans le seul espace de la société où – il en est certain – elle ne pourra causer aucun dégât : l'ancien bureau de tri du courrier où les clients avaient l'habitude d'envoyer leur demande de bébé… et qui est fermé depuis 18 ans.

Sa décision n'a pas fini de le démanger jusque dans les plumes !
"Maman, papa, j'ai décidé que je voulais un petit frère". Nate
Entretemps, dans une petite ville de banlieue loin du Mont Cigogne, le petit Nate Gardner s'apprête à jouer au "cow-boy/astronaute/agent secret", son jeu

préféré, même s'il aimerait autant ne pas camper tous les rôles à lui tout seul. Ses parents lui ont promis de venir jouer avec lui mais ils sont finalement trop accaparés par leur travail. Comme d'habitude. Si seulement il avait un petit frère avec qui jouer…

Jennifer Aniston et Ty Burrell interprètent respectivement Sarah et Henry Gardner, parents protecteurs et affectueux qui dirigent leur agence immobilière depuis chez eux. Comme la plupart des couples qui travaillent et tentent d'assurer l'avenir de leurs enfants, ils sont bien intentionnés. Mais ils ont le plus souvent les yeux et les oreilles vissés à leurs appareils mobiles afin de ne pas rater le moindre appel et de ne pas perdre le moindre client. Car la concurrence est rude…

Du coup, Nate (Anton Starkman) se retrouve seul la plupart du temps. "Nate est un petit garçon adorable, intelligent et débordant d'imagination", analyse Sweetland. "Il est aussi le fils unique de parents qui travaillent sans doute trop. Ils travaillent de chez eux, si bien qu'ils sont tout le temps à la maison en théorie, mais en réalité ils ne sont pas vraiment là pour lui".

"J'ai des enfants, si bien que j'adore le cinéma d'animation et surtout les films intelligents qu'on a envie de montrer à ses gamins et qui nous font rire en tant qu'adultes", constate Burrell, qui refait équipe avec Stoller après MUPPETS MOST WANTED. "À mes yeux, CIGOGNES ET COMPAGNIE entretient la tradition du cinéma d'animation de qualité qui raconte des histoires fortes tout en étant très drôles. J'adore ça".

L'acteur évoque son rôle avec humour : "Je crois bien que, pour le meilleur et pour le pire, et aussi peu flatteur que cela puisse paraître, j'ai vraiment un air paternel ! Je n'ai donc pas eu besoin de beaucoup me documenter sur le sujet".

Si certains spectateurs se retrouvent un peu dans le couple Gardner, ils s'identifient sans doute aussi à l'évolution de Sarah et Henry qui se produit lorsqu'ils prennent conscience que Nate a pris les choses en main en envoyant son formulaire au Mont Cigogne. Même s'ils ne croient pas une seconde que sa demande ait la moindre chance d'aboutir, ils ne peuvent s'empêcher de partager l'enthousiasme de Nate qui commence à réaménager la maison en vue de la livraison !

"Il est impossible de verbaliser à quel point on aime ses enfants et on se sent responsable d'eux", précise Burrell. "Mais cela n'empêche pas les parents de faire des erreurs à intervalles réguliers… C'est aussi ce que suggère le film : ce ne sont pas des parents parfaits, mais il n'est pas trop tard pour changer. Il est encore temps de faire machine arrière".

Lewis souligne : "Les Gardner sont comme toutes les familles. Tout le monde travaille dur, tout le monde est très occupé, et on passe parfois à côté de l'essentiel de la vie de famille. Ce projet les soude vraiment et ils commencent à prendre du bon temps ensemble".

Ils peignent une cible sur le toit de la maison et abattent la cheminée pour ménager de la place à l'arrivée de la cigogne – que rêver de mieux en famille ?

D'une certaine façon, la scène où Nate et ses parents rénovent la maison rappelle à Stoller l'un de ses films préférés. "Cela me fait penser à JUSQU'AU BOUT DU RÊVE, mais au lieu de bâtir un terrain de base-ball, ils construisent des rampes d'atterrissage pour la livraison du bébé et, petit à petit, ils se mettent à croire un peu à leur rêve. Au départ, ils sont trop occupés par leur travail, mais quand leur fils commence à croire à son projet, ils prennent conscience qu'il va bientôt grandir et qu'il vaut mieux profiter de passer du temps avec lui".
"J'ai sauvé cette entreprise en abandonnant la livraison de bébés pour me consacrer à la livraison de colis. Lundi, tout sera à toi. Sauf plantage monumental". Hunter
Si Junior tient particulièrement à effectuer cette livraison – confidentielle – et à se remettre au travail au plus vite, c'est pour que son patron ne s'aperçoive pas qu'il a commis une grosse erreur. Car s'il y a bien une chose qui obsède Hunter, c'est l'efficacité. Et la discipline. Et surtout le pouvoir. Et l'argent. Et le fait de régner sur son petit monde. Reconnaissons-le : Hunter ne se résume pas qu'à un seul trait de caractère, mais il n'y a rien de bon chez lui, et Junior est conscient qu'il ne va pas du tout apprécier cette affaire de livraison de bébé.
"Hunter est le pire patron au monde", affirme Sweetland.
"Un vrai mégalo", renchérit Lewis.
Incarnation de l'omniprésence du travail dans l'existence, Hunter est décrit par Kelsey Grammer comme "un PDG avide de pouvoir et corrompu jusqu'à la moelle, un homme d'affaires qui carbure aux anabolisants. Il est extrême dans tout ce qu'il fait. Mais il n'en est que plus drôle". Quant à son interprétation d'un volatile, il signale : "Il est large d'épaules et je me targue moi-même d'avoir les épaules larges. Du coup, j'apprécie la représentation caricaturale qui en est faite à l'image".

En parlant d'exagération, Grammer explique ce qui passionne les acteurs dans l'animation : "Sans les regards et les expressions de visage qui sont si importants quand on tourne en prises de vue réelles, on est obligé de se reposer davantage sur la voix. Il faut aller très loin dans l'exagération, et les acteurs adorent les excès en tous genres. En plus, je trouve les films d'animation extrêmement divertissants à l'heure actuelle. Ils sont d'une grande sensibilité : c'est un genre que j'adore".

On ne peut pas en dire autant de Hunter. Lorsqu'il ne parade pas dans son entreprise le torse bombé ou qu'il ne pilote pas son hélico privé, il joue au golf en utilisant de toutes petites colombes comme balles à travers son bureau vitré, spécialement conçu pour prendre sur le fait ses malheureux employés en plein vol.

"C'était un bonheur de travailler avec Kelsey Grammer", note Stoller. "C'est une légende vivante. Et il a une voix qui en impose. Il est totalement crédible en Hunter, ce PDG qui a repris en main l'entreprise et a arrêté la livraison de bébés – qu'il n'aimait guère de toute façon – pour se consacrer aux colis. Il est obsédé par l'idée de maximiser ses bénéfices et de rester N°1 du secteur".
"Attrape le bébé, allons-y !" Tulip
Au moment où Junior et Tulip s'engagent dans leur mission improvisée, ils n'ont pas la moindre idée de ce qui les attend. C'est la première fois que Junior livre un bébé et que Tulip s'aventure loin du Mont Cigogne. Et avec leurs personnalités très contrastées, ils ne forment pas vraiment un tandem de choc. Mais après tout, quel est le mot d'ordre de Junior ? Toujours livré à bon port !

Il tente de garder cette consigne à l'esprit lorsque le bébé se met à pleurer, que l'avion pique du nez et qu'ils se retrouvent coincés en pleine nature avec une meute de loups à leurs trousses. Pire encore : ils ne sont même pas conscients que d'autres ennuis les guettent. En effet, comment vont-ils pouvoir s'en sortir malgré cette balance de Pigeon Toady, la mystérieuse cigogne Jasper et cette bande de pingouins peu sympathiques qui feraient mentir les documentaires animaliers et HAPPY FEET ?

Ils doivent d'abord affronter la meute de loups, emmenée par le Loup Alpha (Keegan-Michael Key) et le Loup Beta (Jordan Peele). Ils se disputent sur tout, et notamment sur la place du leader du groupe. En revanche, ils forment une équipe imbattable dès qu'il s'agit de partir en chasse. "Comme nous", lâche Peele, "ils forment une entité soudée. Mais ils se partagent entre l'Alpha et le Beta et ils s'affrontent sur le rôle du chef. Disons qu'ils tombent d'accord sur le fait qu'ils ne sont d'accord sur rien !"

"Ce qui m'a emballé dans ce film, c'est qu'il applique au pied de la lettre tous les mythes sur les animaux", poursuit Peele. "Les loups aiment élever les enfants, les cigognes livrent les bébés… comme si c'étaient là des phénomènes allant parfaitement de soi".

"Au départ, ils se comportent en loups tels qu'on se les représente habituellement, et on se dit que le nouveau-né va être en danger", note Key. "Mais ils comprennent qu'ils ne peuvent plus vivre sans ce bébé qu'ils appellent leur 'petite chose' et ils décident de ne plus le laisser s'échapper".

Saluant Key et Peele comme "deux des meilleurs comiques du milieu", Lewis ajoute : "Les loups sont comme tous ceux qui découvrent ce bébé dans le film. Ils en deviennent dingues immédiatement. Ils se rendent également compte que plus ils se battent et font les fous, plus le bébé s'esclaffe de rire. Et tout le monde aime faire rire les bébés, pas vrai ?"

Mais ce ne sont pas des loups comme les autres. Ces canidés très malins savent parfaitement unir leurs forces, si bien qu'ils forment une meute qui va bien au-delà de la définition habituelle. Quitte à friser parfois le ridicule…

Tandis que Junior et Tulip tentent d'échapper à ces loups assoiffés d'amour, ils sont également scrutés par l'acolyte de Hunter, Pigeon Toady, à qui Stephen Kramer Glickman prête sa voix. Sorte d'avorton à la voix doucereuse et à la moumoute instable, Toady les espionne depuis qu'ils ont quitté le Mont Cigogne, convaincu qu'ils mijotent quelque chose. Privé de l'importante promotion attribuée à Junior, Toady est résolu à obtenir des infos sur son rival et à le balancer à son patron.

"Pigeon Toady est désespérément en quête d'affection et de reconnaissance", confie Stoller, "mais il ne sait pas du tout comment s'y prendre. On a eu l'idée de lui faire endosser une personnalité qui ne lui correspond pas, tout simplement pour qu'il

ait plus de facilité à se faire des copains, et de lui faire tenir des propos du genre 'ça boume, mon pote ?' C'est totalement ridicule, et Steve est irrésistible".

Glickman évoque la voix du personnage, "à mi-chemin entre un ex-coloc de Long Beach, en Californie, et le présentateur-vedette du JT Walter Cronkite". Pigeon Toady est également un hommage à ses débuts d'humoriste, à l'époque où il tentait de s'imposer au Comedy Store de Hollywood. "Pigeon Toady est très ambitieux, mais il voudrait aussi être aimé si bien qu'il se rallie toujours à l'avis le plus répandu du moment, même si c'est en contradiction avec ce qu'il vient de dire. Il incarne le béni oui-oui par excellence. Sans l'avouer, il aspire à diriger le Mont Cigogne et peu lui importe de devoir piétiner ses semblables pour parvenir à ses fins".

Glickman précise : "Il se trouve que Nick avait le sentiment que la voix lui rappelait un type qu'il a connu à la fac, et qui en faisait toujours des caisses. J'ai adoré camper Pigeon Toady mais ce qui m'a surtout emballé, c'était d'être dans le même studio que Nick et de le faire rire. Ça oblige à refaire la prise mais je m'étais fixé comme objectif de le faire tomber de son siège à force de se marrer. Nick a le rire le plus extraordinaire au monde".

À l'inverse, Jasper, interprété par Danny Trejo, est plutôt imposant. Drôle de cigogne appartenant à une époque révolue où il n'aurait jamais envisagé de transporter des tasses à café ou des Smartphones, Jasper préfère rester dans l'ombre tout en chronométrant les avancées de nos héros.

"Danny Trejo a magistralement réussi à donner de la chair à cette créature majestueuse", reconnaît Stoller. "C'est un personnage d'une grande richesse et le spectateur ne pourra pas deviner dans un premier temps qui il est et pourquoi il les suit. C'est l'une des surprises que ménage l'intrigue".

Est-ce un être malveillant ? "Plutôt du genre empoté", note Trejo.

Sans trop en dire, le comédien indique que ce vieux volatile est "le personnage des secondes chances par excellence", mais à sa manière toute personnelle. "Jasper a commis une erreur monumentale. Il se trouve qu'il pourrait avoir l'occasion de faire amende honorable – et je me retrouve bien là-dedans. Moi aussi, on m'a offert une seconde chance. On ne peut pas dire que j'aie réussi la première partie de ma vie. Et puis, je me suis consacré à venir en aide aux autres et c'est comme ça que je me suis racheté. Tout ce qui m'est arrivé de bien est la conséquence directe de ma décision d'aider les autres. Et c'est aussi le genre d'occasion que recherche Jasper".

Tandis que les graphistes ont entamé leur travail, les personnages ont gagné en profondeur et en personnalité grâce au doublage : Stoller s'est efforcé d'enregistrer les voix pendant que les comédiens jouaient devant lui et s'échangeaient spontanément leurs répliques.

"Je consacre un temps fou au scénario que je réécris un nombre incalculable de fois, mais quand je tourne un film en prises de vue réelles, c'est souvent au moment du tournage que je trouve l'humour de la scène", dit-il. "On découvre des gags sur le coup et c'est ce côté très vivant qui est franchement exaltant. Pendant les enregistrements, on a même tenté une séance à quatre micros pour la séquence avec les loups : Key, Peele, Andy et Katie enregistraient tous en même temps et on a trouvé pas mal de choses. C'était un régal de les observer et une vraie partie de ping-pong créative entre humoristes au sommet de leur forme".

"Jordan et Keegan sont brillants, surtout en matière d'impro, et encore plus quand ils sont l'un face à l'autre", relate Samberg. "Ils se renvoient la balle à merveille. C'était génial d'être leur partenaire et de pouvoir se dire : 'Wow ! Voilà ce que c'est de participer à un sketch de Key et Peele'. Ça va très vite".

"On a fait venir les story-boardeurs qui concevaient toutes les planches", ajoute Stoller. "Ils nous demandaient sans cesse : 'et si on tentait ceci ? et si on tentait cela ?' Au final, le film a bénéficié naturellement des contributions de chacun, qu'il s'agisse des graphistes, du monteur John Venzon ou de Doug et moi. Je suis convaincu que la réalisation d'un film est un travail d'équipe, et plus encore la comédie".

Certes, l'improvisation n'était pas toujours envisageable. Lorsqu'il n'était pas possible de réunir deux comédiens en studio pour des contraintes d'emploi du temps ou en raison de la durée inhabituelle de fabrication d'un long métrage d'animation, les réalisateurs trouvaient d'autres solutions. Même si "Nick faisait de son mieux pour que les comédiens puissent improviser", se remémore Peele, "on a parfois eu des séances d'enregistrement d'une côte à l'autre du pays. Il m'arrivait d'être à Los Angeles tandis que Keegan était à New York. On se voyait sur des écrans de contrôle et on arrivait à réagir en fonction des mimiques de l'autre, ce qui était essentiel, mais il y a eu un petit décalage deux ou trois fois. Ce n'étaient que deux secondes environ mais le plus difficile, c'était de savoir comment gérer ce petit temps de retard".

"Je ne dirai pas qui", rétorque Key, "mais l'un de nous s'est donné beaucoup plus de mal que l'autre pendant ces séances parce qu'il devait anticiper en permanence".

Samberg a également donné la réplique en plateau à Grammer : "C'était exaltant, surtout lorsqu'il faisait ses exercices d'échauffement de la voix et qu'il redevenait Tahiti Bob", raconte le comédien. "Tous les gens présents étaient comme des fous !"

Le tandem le plus important, bien entendu, reste celui de Junior et de Tulip. L'évolution de leurs rapports de couple, totalement improbables, assure le fil rouge de l'intrigue. D'où leurs échanges extrêmement drôles qui, selon Lewis, "font partie intégrante de leur périple. Il faut qu'ils soient agacés l'un par l'autre, mais avec affection et humour".

Katie Crown indique : "Au début, il ne peut pas la voir en peinture. Ils sont tout sauf amis, même si Tulip est en mal d'amitié. Junior ne veut surtout pas s'attacher à qui que ce soit. Il la trouve stupide, agaçante et affreusement bavarde. Mais après avoir vécu certaines péripéties ensemble, il se rend compte qu'elle n'est peut-être pas si bête que ça. Elle a tout simplement une autre conception de l'existence que lui".

Surtout, Tulip a tendance à poser les questions les plus épineuses qui ne manquent pas de traverser l'esprit de Junior, lui qui s'imagine avoir réponse à tout.

"Junior ne remet jamais en cause ce qu'il fait", intervient Stoller. "Il ne pense qu'à gravir les échelons dans la hiérarchie de son entreprise et à en prendre un jour la direction. Du coup, lorsque Tulip lui demande, à brûle-pourpoint, pourquoi il veut devenir PDG, il ne sait pas du tout quoi lui répondre". Et plus ils se côtoient, plus les questions précises de Tulip l'obligent à s'interroger sur ses choix. "On le voit perdre ses moyens, ce qui est amusant".

Progressivement, sans même qu'il s'en rende compte, Junior souhaite sincèrement réussir à livrer ce bébé à ses commanditaires, alors qu'il ne cherchait au départ qu'à sauver son poste. Dans le même temps, Tulip dévoile la tristesse qu'elle dissimule derrière son large sourire et la raison pour laquelle elle avait à sa disposition un avion construit à la va-vite au moment où ils en avaient le plus besoin…

LA RÉALISATION DU FILM
Géniaaaaaal ! Vraiment génial" Junior
Autant dire qu'il fallait imaginer un univers correspondant à ces personnages hauts en couleurs. "On voulait que le film soit réussi sur un plan esthétique bien entendu", affirme Stoller. "Ce film m'a fait progresser sur un plan visuel mais j'avais surtout un point de vue de scénariste et c'est davantage Doug Sweetland qui maîtrisait le style du film. Quand le département Animation nous a envoyé les premières images, on a vu qu'elles étaient magnifiques et on a compris que le résultat serait à la hauteur".

"On avait envie d'un film à la fois drôle et fantastique", ajoute Sweetland. "On l'a tourné en 16/9e pour donner un côté spectaculaire à l'image".

Malgré le caractère joyeusement absurde de l'intrigue, les réalisateurs sont tombés d'accord sur le fait que l'animation devait être ancrée dans un contexte crédible. Sans un certain réalisme, le spectateur ne peut pas s'investir dans l'action, et sans véritable sentiment de danger, le courage et le récit initiatique n'ont plus de sens. "On a imaginé un monde délirant", reconnaît Stoller. "C'est un univers chatoyant et chaotique où un entrepôt géant est perché au sommet d'une petite montagne sur laquelle règnent des cigognes ! Par conséquent, on se moque de toute logique, mais ce sont les règles que nous avons fixées. Et une fois qu'on tient compte de ces paramètres, il s'agit d'un monde tangible. Le plus important pour moi, c'était que les scènes d'action soient ancrées dans un contexte vraisemblable".

Pour autant, comme le signale Sweetland, les paysages de CIGOGNES ET COMPAGNIE n'a rien de réaliste. "Les thèmes du film sont tellement universels qu'il aurait été stupide d'adopter un style réaliste", dit-il. "Il fallait que le rythme soit rapide et que l'atmosphère visuelle ne soit pas trop précisément définie, si bien que l'animation est assez épurée et cartoonesque. Il s'agissait plutôt de restituer les émotions et les expressions des personnages. Le film parle d'une cigogne et d'une jeune fille qui sillonnent le monde pour livrer un bébé et du Mont Cigogne sur lequel ne règnent que des oiseaux. Il était donc important que le style visuel soit aussi joyeux et déjanté que les thématiques".

Parlant d'une "réalité stylisée", le chef-décorateur Paul Lasaine note : "C'est un univers plausible dans le sens où la lumière se réfléchit de manière réaliste, tout comme l'apesanteur remplit son rôle, mais les formes sont exagérées et rehaussées

pour que l'ensemble soit plus attrayant visuellement. Les personnages animés ont souvent des proportions extrêmes. Tulip, par exemple, a de très longues jambes, si bien qu'il fallait qu'on en tienne compte en concevant les objets sur lesquels elle s'assoit".

Le tournage a duré environ quatre ans. Sweetland, Lewis et Lasaine ont supervisé le style visuel, l'atmosphère, la palette chromatique et les éclairages, et ont piloté une large équipe d'artisans investis dans leur travail, à l'instar du superviseur effets visuels David Alexander Smith (Sony Pictures Imageworks) et du directeur de la photo Simon Dunsdon.

Lewis précise : "On a réuni une formidable équipe pour mettre au point un style visuel qui fait partie des plus exceptionnels que j'aie vu depuis longtemps en matière d'animation infographique. On a apprécié, Doug et moi, notre collaboration avec l'équipe de Sony Imageworks destinée à mettre en place un univers d'ombres portées, de lumières vives et de vrais contrastes, qui s'inscrive quand même dans une palette de couleurs très marquées".

La couleur a joué un rôle majeur, permettant par exemple de distinguer entre le monde quotidien de la banlieue des Gardner et l'environnement fantastique où habitent les cigognes. Elle a également symbolisé la joie et la bonne humeur, tout particulièrement dans les scènes où des bébés étaient présents. C'est le cas de la séquence se déroulant dans l'un des décors les plus complexes et impressionnants du film : l'usine à bébés. Lorsque celle-ci tourne à plein régime, on a assiste à une symphonie de lumière et de couleurs, où s'ébattent des bouts de chou joyeux et riant aux éclats, arborant des chevelures aux tons acidulés, comme pour suggérer l'idée que les bébés sont une source de couleurs dans le monde.

Sur ces images merveilleuses de l'usine, on entend la nouvelle chanson au rythme entraînant "Kiss the Sky", coécrite et interprétée par Jason Derulo, plusieurs fois disque de platine. Avec son refrain trépidant, "I believe we can fly now" ["Je crois qu'on peut désormais voler", NdT], elle accompagne la scène-clé où le petit Nate demande aux cigognes de lui apporter ce qu'il désire plus que tout au monde et contribue à mettre en oeuvre de nombreux changements. Par la suite, on entend la nouvelle chanson des Lumineers, "Holdin' Out", écrite spécialement pour le film, sur le générique de fin, comme un complément aux rythmes joyeux des dernières scènes. La bande-originale, évocatrice de l'atmosphère légère et gaie du film, est signée Mychael Danna et Jeff Danna, à l'affiche du VOYAGE D'ARLO.

Plutôt que de faire évoluer Junior et Tulip d'un espace réduit à un immense paysage au moment où ils quittent le Mont Cigogne, les auteurs ont envisagé une autre trajectoire : on les découvre dans un entrepôt encaissé, où ils passent leur vie, puis dans toute une série d'endroits exigus, comme leur avion à deux places un peu branlant et la grotte des loups au plafond très bas. On a ainsi le sentiment qu'ils sont pris au piège et mal à l'aise.

Ce n'est qu'après avoir surmonté ces obstacles et acquis une nouvelle assurance qu'ils s'aventurent dans le monde extérieur, qui semble de plus en plus vaste et brillant, dès lors que Junior se retrouve dans une position qu'il redoutait par-dessus tout : il tombe raide dingue du bébé !

Ensemble, Junior et Tulip, après avoir quitté le Mont Cigogne, parcourent de nombreux kilomètres à travers les airs, sur la terre ferme et sous la terre, et prennent peu à peu conscience de ce qui compte vraiment à leurs yeux. Ils nouent un lien à part… un lien familial.

"J'ai le sentiment que ce film séduira les spectateurs de toutes les générations", relève Sweetland. "Il est tour à tour absurde et imaginatif, visuellement drôle et percutant quant aux dialogues. Si Junior est d'abord totalement égocentré et arriviste, il opère une véritable prise de conscience et comprend ce qui est réellement important – la famille, le rapport aux autres, l'altruisme – et il se met à découvrir son véritable potentiel".

"On espère que le public rira tout au long du film et sera même surpris d'être un peu ému", conclut Stoller. "C'est le but de tous mes films : faire en sorte que les gens passent un bon moment et rient aux éclats, tout en repartant de la projection avec un petit quelque chose en plus. C'est la vraie richesse du cinéma".

Autre post du blog lié au film d'animation CIGOGNES & COMPAGNIE

mercredi 10 août 2016

CIGOGNES & COMPAGNIE


Au cinéma le 12 octobre 2016

Il a l'air très mignon ce CIGOGNES & COMPAGNIE. Ce film d'animation parle de l'importance de la famille. J'aime bien l'humour qui transparaît dans la bande annonce.

Réalisé par Nicholas Stoller & Doug Sweetland
Avec les voix françaises de Florent Peyre, Bérangère Krieff, Issa Doumbia


Le studio d’animation de La Grande Aventure Lego revisite le mythe de la cigogne livreuse de bébés avec humour et originalité. Idéal pour toute la famille !

Pendant longtemps, les cigognes livraient les bébés. Désormais, elles acheminent des colis pour un géant de l'Internet. Junior, coursier star de l'entreprise, s'apprête à être promu. Mais il actionne accidentellement la Machine à Fabriquer les Bébés… qui produit une adorable petite fille, en totale infraction avec la loi !

Avec l'aide de son ami Tulip, seul être humain sur le Mont Cigogne, Junior se précipite pour effectuer sa toute première livraison de bébé. Le temps presse car son patron ne tardera pas à apprendre la nouvelle… Junior pourra-t-il redonner aux cigognes la vraie mission qui est la leur ? 

Andy Samberg (TEMPÊTE DE BOULETTES GÉANTES, HÔTEL TRANSYLVANIE), Katie Crown (CLARENCE), Kelsey Grammer (TOY STORY 2, LES SIMPSON), Jennifer Aniston (LES MILLER UNE FAMMILE EN HERBE, COMMENT TUER SON BOSS), Ty Burrell (MODERN FAMILY), Keegan-Michael Key (ANGRY BIRDS LE FILM, KEANU, KEE &PEELE), Jordan Peele (KEANU, KEY& PEELE), et Danny Trejo (LA LÉGENDE DE MANOLO) prêtent leurs voix au film.

Le film est réalisé par Nicholas Stoller (NOS PIRES VOISINS, OPERATION MUPPETS, cité au BAFTA) et Doug Sweetland (superviseur animation sur CARS et réalisateur cité à l'Oscar® pour le court métrage PRESTO).

Également auteur du scénario, Stoller a produit le film aux côtés de Brad Lewis (RATATOUILLE). La production exécutive est assurée par Phil Lord, Christopher Miller, Glenn Ficarra, John Requa et Jared Stern. 

Le montage a été supervisé par John Venzon (GANG DE REQUINS). La musique est composée par Mychael Dana et Jeff Danna (LE VOYAGE D’ARLO). L’animation est assurée par Sony Pictures Imageworks.

Présenté par Warner Bros. Pictures, CIGOGNES ET COMPAGNIE sortira en 2D et en 3D dans les salles équipées le 12 octobre 2016.

Bande annonce (VOSTFR)




Un peu d'information sur les voix françaises

Les comédiens Florent Peyre, Bérengère Krief et Issa Doumbia prêteront leurs voix aux personnages du prochain film d’animation CICOGNES & COMPAGNIE des studios Warner Animation Group (WAG), créateur de LA GRANDE AVENTURE LEGO®, qui sortira en salles le 12 octobre 2016 en 2D et 3D.

  • Florent Peyre est Junior (Andy Samberg dans la version originale)


Employé vedette du service livraison de Cigognes Express, Junior est sûr de lui et ambitieux et croit dur comme fer à la devise de l'entreprise : "Toujours livré à bon port". Mais au moment où il s'apprête à obtenir une belle promotion, Tulip provoque une nouvelle catastrophe qui risque de tout compromettre. Junior doit donc réparer les dégâts – et au plus vite – avant que cela ne parvienne aux oreilles du patron. S'embarquant avec Tulip dans la livraison la plus importante de sa carrière, Junior devra surmonter des obstacles qui lui feront découvrir un monde qu'il ne soupçonnait pas ! Il commence alors à se demander si la vie se résume vraiment à gravir les échelons au sein de son entreprise…

  • Bérengère Krief est Tulip (Katie Crown dans la version originale)

Tulip, 18 ans, est le seul être humain vivant sur le Mont Cigogne. Si elle ne se sent pas toujours à sa place avec ses collègues à plumes, elle adore son boulot au service livraisons de Cigognes Express et tâche de faire de son mieux. Malheureusement, malgré son enthousiasme débordant et ses efforts, elle a une faculté déconcertante à tout saccager. C'est bien simple : avec elle, tout ce qu'elle entreprend tourne à la catastrophe ! Pourtant, lorsque Junior fait appel à ses services pour une livraison d'un genre particulier, Tulip révèle ses véritables talents…

  • Issa Doumbia est Pigeon Lerelou ( Stephen Kramer Glickman dans la version originale)

En tant que pigeon, Pigeon Lerelou est un peu le paria du Mont Cigogne. Même s'il semble détaché de tout, il n'aspire qu'à s'intégrer. Cherchant à tout prix à susciter l'admiration, il tente de se faire des amis… mais s'y prend très mal ! C'est aussi un délateur et rien ne lui fait davantage plaisir que de balancer un collègue… surtout si cela peut lui permettre de se faire bien voir par le patron. En résumé, il ne faut JAMAIS lui confier le moindre secret. Il a compris que Junior concoctait quelque chose et il remuera ciel et terre pour en savoir plus…

Bande annonce (VF)

mercredi 29 juin 2016

NOS PIRES VOISINS 2

NOS PIRES VOISINS 2

Comédie/Sympa, vraiment dans l'esprit du premier

Réalisé par Nicholas Stoller
Avec Seth Rogen, Zac Efron, Rose Byrne, Chloë Grace Moretz, Dave Franco, Ike Barinholtz, Kiersey Clemons, Jerrod Carmichael, Christopher Mintz-Plasse, Selena Gomez...

Long-métrage Américain
Titre original : Neighbors 2: Sorority Rising 
Durée: 01h33mn
Année de production: 2016
Distributeur: Universal Pictures International France 

Date de sortie sur les écrans américains : 20 mai 2016
Date de sortie sur nos écrans : 6 juillet 2016


Résumé : Mac et Kelly Radner, pour l’arrivée de leur deuxième enfant, sont enfin prêts à franchir l’étape ultime vers la vie adulte et déménager en banlieue. Mais alors qu’ils mettent tout en œuvre pour vendre leur maison, une sororité d’étudiantes décomplexées succède à l’ancienne fraternité de Teddy, les surpassant largement en termes de débauche et tapage nocturne. 
Les jeunes filles de Kapa Nu, Shelby flanquée de ses comparses, Beth et Nora, lassées du sexisme et de la rigidité du système universitaire, ont décidé de faire de leur QG l’antre de la contestation et de la liberté néo féministe. Et le fait que ce soit au cœur d’un quartier calme et résidentiel ne les en empêchera pas. Mac et Kelly avec l’aide de leurs amis Jimmy et Paula, vont transformer leur ancien ennemi juré Teddy, avec son charme et ses coups fourrés, en arme secrète. 
Sa mission : infiltrer la sororité, la conquérir pour mieux la diviser, la détruire, pour la forcer à déménager. Mais c’est mal connaître les ressources aussi créatives qu’implacables de cette bande déchainée d’amazones du XXIe siècle.

Bande annonce (VOSTFR)


Featurette - "A look inside" (VOSTFR)


Extrait - "Nous sommes des soeurs" (VOSTFR)


Extrait - " Teddy rencontre les KappaNu" (VOSTFR)


Extrait - " Plan d'attaque" (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséAvec NOS PIRES VOISINS (2014), le réalisateur, Nicholas Stoller, nous proposait une petite comédie sur un couple de jeunes parents, qui avaient des difficultés à faire une croix sur leur vie étudiante, vs une fraternité (un groupe de jeunes hommes censés étudier à l'université et vivant dans une même maison dans le but de préparer des soirées mémorables - et donc bordéliques et bruyantes). Le thème était très américains mais l'humour tout à fait universel. Le film était marrant et sympathique. 
Avec NOS PIRES VOISINS 2, le réalisateur revient à la tête de la même équipe d'acteurs. Il y a une vraie cohérence par rapport au premier film. L'esprit, les ambiances et le genre d'humour sont conservés. Il n'est pas absolument nécessaire d'avoir vu le premier opus pour apprécier celui-ci, mais je le conseille cependant pour deux raisons : il y a pas mal de clins d’œil au premier film et si vous avez aimé le 1, il y a fort à parier que vous apprécierez le 2 tout autant. 
Cette fois, nous retrouvons le (toujours) jeune couple mais qui doit cette fois faire face à une sororité (l'équivalent de la fraternité mais avec des jeunes femmes). Il y a une thématique sous-jacente sur le sexisme, mais cela reste léger comme l'air. Le but affiché ici est de faire marrer le spectateur, ni plus, ni moins. Humour lourd et souvent salace, le film ne ment pas sur ses intentions et cela fonctionne plutôt pas mal. Les personnages sont assez attachants. La mise en scène de Nicholas Stoller est énergique, il n'y a pas de temps morts. 
Il y a une multitude de protagonistes dans ce film. Chacun apporte son originalité à l'ensemble. On retrouve les principaux personnages du premier film.
Rose Byrne, qui interprète Kelly Radner, et Seth Rogen, qui interprète Mac Radner, sont encore à la recherche de leur maturité et forment un bon duo de parents délires. 




Zac Efron interprète un Teddy Sanders qui n'a toujours pas compris le sens de la vie et qui est très bien sans chemise.



Que ferait Teddy, sans Pete, son fidèle pote, interprété par Dave Franco ? C'est la question existentielle du film...

La nouvelle venue est Chloë Grace Moretz, mignonne et rigolote dans le rôle de Shelby, la tête pensante de la sororité.


NOS PIRES VOISINS 2 est, à mon avis, du niveau de NOS PIRES VOISINS. Comme on peut s'y attendre, on sourit, on rigole, c'est sympa et tout cela ne doit pas être pris avec sérieux. On sait à quoi s'attendre. Si vous avez aimez le premier, celui-ci vous plaira aussi certainement.


NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

MÊME QUARTIER, NOUVELLES RÈGLES : 
NOS PIRES VOISINS, LE RETOUR

Nicholas Stoller reprend les rênes pour la suite des affrontements entre jeunes parents et ados en pleine émancipation. Il retrouve Seth Rogen (Mac Radner), Zac Efron (Teddy Sanders) et Rose Byrne (Kelly Radner), rejoints par Chloë Grace Moretz (Shelby), dans les rôles principaux, eux-mêmes épaulés par Ike Barinholtz (Jimmy), Carla Gallo (Paula), les anciens acolytes de Teddy, Dave Franco (Pete), Christopher Mintz- Plasse (Scoonie) et Jerrod Carmichael (Garf), et les nouvelles recrues féminines, Kiersey Clemons (Beth) et Beanie Feldstein (Nora), sans oublier Lisa Kudrow, toujours aussi intraitable en doyen de l’université.

Sorti en 2014, NOS PIRES VOISINS a réjoui les spectateurs qui se sont délectés de l’escalade extravagante de coups bas entre un jeune couple de parents et la confrérie ayant élu domicile dans la maison d’à côté. Le succès commercial et critique recueilli motivèrent naturellement ses créateurs, le réalisateur Nicholas Stoller et les producteurs Seth Rogen, Evan Goldberg et James Weaver, à envisager une suite. Déterminés à ne pas tomber dans les écueils des suites conventionnelles qui se contentent de remâcher, en les poussant systématiquement, les thèmes et les idées du fi lm original, les créateurs partirent du principe que plus ne veut pas forcément dire mieux. « Il ne s’agissait pas de doubler la mise, comme le font de nombreuses suites, mais de changer et faire évoluer la donne. On ne cherchait pas la surenchère, qui serait de réaliser une version gonflée du premier fi lm. On souhaitait explorer une étape suivante de la vie de nos personnages », explique Seth Rogen, producteur, scénariste et interprète du film.

Pour éviter les pièges des suites qui tournent court, les créateurs ont regardé du côté de films ayant des thèmes similaires aux leurs et ils y ont trouvé une source d’inspiration inattendue. « Notre film original est en quelque sorte une version grivoise de TOY STORY (John Lasseter, 1995). Il aborde le thème du passage à l’âge adulte et les aspects comiques et doux-amer que ce processus comporte pour chacun de nos personnages », déclare Nicholas Stoller. Quelques années après s’être débarrassés de la confrérie voisine qui leur menait la vie dure, les fêtards qu’étaient hier encore Mac et Kelly entament une nouvelle phase de leur vie. Ils attendent leur deuxième enfant et se préparent à reloger leur petite famille à l’extérieure de la ville universitaire où ils résident encore, et à s’installer pleinement dans la vie adulte. Leur fille Stella (Elise Vargas) a atteint l’âge où les bambins découvrent le pouvoir du « non » et les jeunes parents prennent conscience que la gentille petite se destine lentement mais sûrement à devenir une ado rebelle qui les regardera avec le même dédain qu’ils ont eux-mêmes ressenti un jour pour les adultes. 

« Le film illustre la peur commune à tout parent d’être un mauvais père ou une mauvaise mère et de voir un jour leur progéniture les haïr », ironise le réalisateur.

« Le premier film s’intéressait au refus de grandir et au désir de continuer à s’amuser et à être immature. Dans cette suite, Mac et Kelly ont accepté qu’ils étaient adultes, mais ils rejettent encore l’idée que leurs enfants vont grandir et entrer potentiellement en conflit avec eux ou les juger plus sévèrement. Dans le premier film, ils voulaient rester enfants, dans le deuxième, ils veulent garder la mainmise sur leurs enfants », nous confie Seth Rogen. Pour leur ancien voisin, Teddy Sanders, le temps qui s’est écoulé depuis l’expulsion de Delta Psi du quartier n’a pas été clément. Teddy est coincé dans un boulot ingrat et ne voit guère d’issue possible. Alors que ses copains de fac jouissent tous de carrières prometteuses et de vies remplies, Teddy a de plus en plus le sentiment d’être à la traîne. Pour son interprète, « Teddy traverse une mauvaise passe, un genre de « crise de la vingtaine ». Tous ses frères de Delta Psi ont suivi leur route et se sont épanouis professionnellement et personnellement, et lui fait du surplace ».

Alors que Teddy se demande encore comment il pourrait utiliser son unique, et dispensable, talent d’organisateur de fêtes, Mac et Kelly se préparent à franchir un cap. Des acheteurs ont fait une offre sur leur maison et un compromis de vente a été signé. Il ne reste plus qu’à tenir 30 jours en évitant tout événement imprévu qui pourrait venir refroidir les preneurs, et la vente sera clôturée, quand soudain de nouvelles locataires investissent les lieux de l’ancien QG de Delta Psi.

« Mac et Kelly ont décidé de s’établir plus encore dans leur vie de famille quand une sororité emménage dans la maison d’à côté. Ils risquent de perdre leurs acheteurs et de se retrouver avec deux maisons sur les bras : celle qu’ils viennent d’acheter en banlieue et celle qu’ils ont mise en vente. Les enjeux sont énormes pour eux », explique Rose Byrne. D’autant que la sororité leur rappelle aussi cruellement que leur propre fille pourrait un jour être en conflit avec eux et les détester. « On a accepté qu’on était des adultes mais on n’a pas encore accepté que nos enfants allaient grandir, commencer à avoir des sentiments négatifs à notre égard et potentiellement se transformer en ces filles d’à côté », nous confie l’interprète de Mac.

Durant le développement du projet, de nombreuses lignes narratives ont été envisagées : le retour de Delta Psi, une fête étudiante d’anthologie, etc. Mais c’est l’idée d’une sororité festive emménageant dans l’ancien fief de Delta Psi qui fut retenue quand une collaboratrice des créateurs mentionna qu’elle avait été « sœur » et que les sororités n’étaient pas autorisées à organiser de fêtes. « Ça nous a donné la base et le ciment de toute notre histoire », avoue Seth Rogen.

Une petite recherche sur Google mit rapidement en lumière que les sororités arborant des lettres grecques dans leur appellation n’avaient pas le droit de servir de l’alcool dans leurs locaux. Cette découverte d’une inégalité homme/femme vint approfondir le propos des cinéastes. « Quand on a commencé à s’intéresser au fonctionnement des sororités, on a été choqués par le sexisme inhérent au système », se souvient Evan Goldberg. « Seth et moi sommes canadiens et on pensait à tort que les sororités faisaient des fêtes comme les confréries. En découvrant ces inégalités, on a compris qu’un sous-texte féministe rendrait notre film bien plus incisif et intéressant ».

Les filles qui intègrent l’université (fictive) de Braxton, arrivent avec une volonté de goûter aux joies de la vie sociale estudiantine, loin du regard réprobateur de leurs parents et des restrictions du lycée. Quand elles découvrent qu’elles ne sont pas autorisées à faire la fête comme les gars, elles se trouvent par la même occasion une cause et un idéal à défendre. Toute jeune femme qui se respecte se doit de se battre pour son droit à faire la fiesta. Avec d’un côté, les vendeurs d’une maison soumise aux closes d’un compromis, et de l’autre, de jeunes rebelles prêtes à tout pour défier le système, la tension monte, et Teddy est face à un dilemme. Il doit choisir : défendre un style de vie qu’il a toujours prôné ou se rallier à l’ennemi.

Andrew Jay Cohen et Brendan O’Brien, créateurs des personnages, se sont joints à Seth Rogen, Evan Goldberg et Nicholas Stoller pour élaborer le scénario de NOS PIRES VOISINS 2, imaginant l’affrontement entre Mac et Kelly et un groupe de jeunes femmes déterminées à mettre à mal le sexisme généralisé, la noblesse de leur cause donnant la liberté aux scénaristes de pousser le vice chez ces amazones des temps modernes tout en rendant confuse la distinction entre méchants et gentils. « Les filles de Kappa Nu ont une motivation et un but beaucoup plus précis que les gars de Delta Psi », explique Seth Rogen. « On dit que les meilleurs méchants sont ceux pour lesquels on éprouve de la sympathie, et à ce titre, les filles sont à même d’aller beaucoup plus loin ». Et il est vrai qu’en temps de guerre, la morale et les principes sont mis de côté au profit d’une cause supérieure. « Les revendications de ces filles sont étonnamment nobles et courageuses », déclare Nicholas Stoller. « Elles ont beau être odieuses avec Mac et Kelly, on a envie de les soutenir dans leur lutte ».

Pour les cinéastes, il était primordial de donner une âme et du poids à ces filles, au-delà des blagues et des répliques cocasses. Le film remet en cause la façon dont les femmes sont majoritairement représentées dans les comédies. Dans l’univers de NOS PIRES VOISINS, elles sont suffisamment libérées et décomplexées pour agir de façon totalement stupide et rire d’elles-mêmes, comme les gars. « Une des blagues récurrentes du film tient à un certain nombre de personnages pas très éclairés discutant les règles et les implications du féminisme », annonce le réalisateur.

« C’est un acte féministe d’avoir la liberté de se comporter comme une imbécile. Dans de nombreuses comédies, les femmes n’ont pas le droit d’agir aussi connement que les hommes ».

NOUVELLES RECRUES ET NOUVELLES
ALLIANCES : LE CASTING

Si vous sillonnez les campus des universités américaines durant la semaine de recrutement des confréries et des sororités, vous découvrirez des légions d’étudiants de première année fraîchement arrivés, les yeux encore écarquillés, passant en revue les options qui s’offrent à eux. Pour Shelby qui débarque à l’université de Braxton, enthousiasmée à l’idée d’intégrer une sororité et enfin connaître les joies d’une vie étudiante débridée, l’engouement retombe vite quand elle visite Phi Lambda, la sororité la plus populaire du campus.

La nouvelle, s’allumant sans complexe un joint durant leur journée de recrutement, apprend vite la triste vérité : les sororités ne sont pas autorisées à organiser de fêtes, seules les confréries en ont le droit. « Shelby arrive à la fac avec l’espoir d’être enfin libérée des restrictions de la vie lycéenne et de la surveillance de ses parents, et elle se retrouve confrontée à un système très rigide et sans grande liberté », explique Seth Rogen.

L’activiste en herbe n’avait certes pas beaucoup d’amis au lycée, mais maintenant qu’elle a rencontré ses sœurs d’arme, Beth et Nora, elle est décidée à prendre les choses en main et à créer une sororité en marge du système. Les filles s’investissent corps et âme dans Kappa Nu : leur sororité sera dépourvue de règles et libérée de toute prescription sexiste, elle sera ouverte à toutes sans restriction et sans recrutement drastique. Chacune pourra y être elle-même. Avec le retour assuré du trio Mac, Kelly et Teddy, les cinéastes se mirent en quête d’une actrice à même d’incarner l’intrépidité, la fougue et l’irréductibilité de Shelby, la fondatrice de Kappa Nu. Le rôle fut confié à Chloë Grace Moretz dont le parcours au cinéma comme à la télévision a déjà prouvé la vitalité et le talent. « Chloë n’a que 19 ans mais elle a déjà une impressionnante expérience professionnelle », se félicite Nicholas Stoller. « Elle et Zac ont une énergie similaire due à des rôles physiques et dramatiques forts, tôt dans leur carrière. Chloë donne de l’intensité au personnage de Shelby, en plus de l’aspect comique du rôle ». Ancienne championne d’athlétisme au lycée, Shelby apporte la détermination et la combativité qu’elle a développées dans le sport pour défendre les principes qui sous-tendent Kappa Nu. « Shelby est motivée et tenace. Elle se prend en mains, s’assume et n’a pas peur de se rebiffer contre ceux qui veulent lui dicter sa façon de vivre, qu’ils soient hommes ou femmes », se félicite la jeune actrice pour qui le rôle offrait également la chance de tester ses compétences en termes d’improvisation comique. « C’était nouveau pour moi. J’ai joué dans une majorité de films dramatiques. Sur le plateau, on nous encourageait à nous amuser avec les répliques, à digresser. Je pouvais me comporter comme une véritable teigne, sans complexe », s’amuse encore Chloë Grace Moretz.

Alors qu’elle participe à la journée de recrutement de la sororité la plus prisée de Braxton, Shelby rencontre Beth et Nora. Ses deux futures acolytes sont tout aussi consternées qu’elle par le sexisme flagrant du système très sélectif des associations étudiantes.

Pour Beth, qui sort avec le même garçon depuis un très jeune âge, la fac est un nouveau terrain pour explorer sa sexualité bourgeonnante. Découverte dans la comédie vitaminée DOPE (Rick Famuyiwa, 2015), Kiersey Clemons a été charmée par le sous-texte féministe du film. Elle apprécie la nature douce et le caractère facile de Beth, comme son parcours initiatique. « Beth est conciliante, en même temps qu’elle se cherche. Elle sait ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, mais elle veut aussi faire de nouvelles expériences », explique son interprète.

Comme Shelby et Beth, Nora est loin de chez elle pour la première fois. Elle n’a jamais testé ni drogue ni alcool. « On m’a demandé de faire des trucs dingues pour ce film, alors que je n’y connais rien en matière de drogue. Je ne savais même pas me servir d’un briquet », nous confie Beanie Feldstein, qui a elle-même récemment terminé ses études universitaires. « Elles essaient de trouver leurs marques et se procurent du réconfort entre elles. Je peux m’identifier à cette volonté de trouver sa bande, sa clique. C’est terrifiant d’arriver dans une nouvelle école, une nouvelle ville, sans y connaître une seule âme », ajoute la jeune actrice.

Le lien qui unit les jeunes femmes de Kappa Nu n’était pas étranger à leurs interprètes. « C’était tellement agréable de jouer avec des actrices de mon âge, si douées et si sympas, et notre connexion dépassait largement le périmètre du plateau. On a dormi les unes chez les autres, on parlait des garçons, on se donnait des conseils réciproques et on faisait les idioties que font les filles de notre âge », raconte Kiersey Clemons.

Dans le film précédent, les « frères » de Delta Psi arrivaient au terme de leur 4e année de fac et se préparaient à affronter la vie adulte. Les jeunes femmes de Kappa Nu sortent à peine du lycée et sont pleines d’enthousiasme et d’illusions. « Elles ont 18 ans, contre 22 pour les gars de Delta Psi à l’époque. Indépendamment de leur sexe, elles sont plus débridées parce que plus jeunes et moins attentives ou influencées par les règles sociales et morales », explique le réalisateur. « Elles ont moins de principes et de retenue quand elles s’en prennent à Mac et Kelly, ce qui contribue à pousser notre film un peu plus dans l’horreur », se réjouit-il encore. Leur jeune âge, combiné à la vaillance avec laquelle elles défendent leur cause, justifient l’implacabilité des coups et des tactiques de Kappa Nu. « Elles vont plus loin et font plus peur que les gars », confirme Seth Rogen. « Personnellement, j’ai beaucoup plus peur de Chloë, Kiersey et Beanie que de Zac, Dave, Jerrod et Chris ».

Dave Franco, Jerrod Carmichael et Christopher Mintz-Plasse reprennent ainsi respectivement les rôles de Peter, Garf et Scoonie, les anciens de Delta Psi. S’ils sont encore proches, les « frères » de Teddy ont tous avancé (sauf lui) dans la vie. « On peut grandir sans nécessairement s’éloigner », commente l’interprète de Garf. « Ils se voient encore régulièrement et s’apprécient. Ils sont devenus adultes. Malheureusement, Teddy cherche toujours sa voie ».

Pour Dave Franco, qu’on retrouve dans le rôle de Pete, le meilleur ami de Teddy, les retrouvailles avec son personnage et ses compères furent un réel plaisir : « Le tournage du précédent film reste une des expériences les plus fun de ma carrière. C’était génial de se retrouver avec les gars. Parce qu’on se connaît et qu’on s’apprécie, on était plus à l’aise, on se laissait plus facilement aller, et c’est comme ça qu’on arrive au meilleur du jeu et de la comédie ».

Les amis de Mac et Kelly, Jimmy et Paula sont eux aussi de retour. « Ils s’apprêtent à avoir leur premier enfant, mais ils sont toujours autant à la ramasse. Ce sont vraiment les pires », s’amuse à commenter Seth Rogen. Pour le réalisateur, « Jimmy et Paula s’ennuient, ils essaient de retrouver le fun d’antan et sont toujours partants pour donner un coup de main à Mac et Kelly ». À l’interprète de Jimmy, Ike Barinholtz de préciser : « On s’est beaucoup marrés avec Carla (Gallo) sur le premier film, et cette fois, ils ont réussi à nous faire encore plus tarés. Mac et Kelly semblent entrer dans une nouvelle phase de leur vie, et les thèmes abordés dans le film évoluent, alors que Jimmy et Paula régresseraient presque. Nos personnages sont imperméables au changement, ils sont trop débiles ». Quant à Carla Gallo, elle avoue avoir une tendresse particulière pour ce couple d’abrutis et se réjouissait de reprendre du service en mâcheuse de chewing-gum décérébrée. « C’était ridiculement drôle », avoue l’actrice. « On a passé la moitié de notre temps à essayer de se faire rire l’un l’autre. Mon objectif, c’est de tellement dépoter qu’ils nous engagent pour au moins cinq volets supplémentaires de cette saga ».

«Ike est capable de dire des énormités avec un tel aplomb qu’on se surprend à avoir un faible pour Jimmy, et Carla est absolument hilarante », déclare Rose Byrne. « Elle trouve toujours l’angle le plus insolite pour aborder une scène, c’est une actrice brillante ». Ensemble et séparément, ces deux-là volent facilement la vedette et Zac Efron avoue : « Il faut apprendre à les ignorer, parce qu’ils fourmillent d’idées et de répliques délirantes et qu’on passe son temps à éclater de rire quand ils sont là ». D’autres personnages pittoresques, découverts dans NOS PIRES VOISINS, font leur réapparition pour la grande joie de tous : Lisa Kudrow incarne à nouveau le doyen de l’université peu compatissant aux affres de Mac et Kelly ; Hannibal Buress est l’agent foutraque Watkins ; Liz Cackowski, Wendy, la courtière un brin condescendante, et Brian Husky interprète Bill Wazakowski, le patron affligé et traumatisé de Mac et Jimmy.

La chanteuse et actrice Selena Gomez fait une apparition spéciale dans le rôle de la présidente de Phi Lambda, la sororité un peu coincée au recrutement de laquelle Chloë, Beth et Nora participent au début du film. Le producteur James Weaver déclare : « Le personnage représente la quintessence de ce que nos trois héroïnes déplorent chez les filles des sororités traditionnelles ». À son interprète d’avouer : « La comédie force à mettre en avant une facette un peu ridicule de sa personnalité. Il suffit de se lâcher et d’en rire. Personne ne vous juge. J’ai eu la chance de passer une journée avec des comiques de génie. La meilleure instruction que Nicholas m’ait donnée, c’était : "Souris, mais éteins la lumière à l’intérieur" ».

ON PARTAGE L’AMOUR :
IMPRO SUR LE PLATEAU

Avec Nicholas Stoller, Seth Rogen et la majorité des acteurs et de l’équipe technique à nouveau de la partie, l’ambiance sur le plateau de NOS PIRES VOISINS 2 avait des airs de réunion de famille. « Retrouver toute l’équipe était euphorisant », rapporte Zac Efron. « Avec la réussite du premier film, on était tous très enthousiastes et gonflés à bloc pour remettre le couvert ».

Et les nouveaux personnages et acteurs apportèrent une dynamique supplémentaire au projet. « Les filles ont infusé beaucoup de fraîcheur et d’énergie dans la fabrication du film, rendant le tournage aussi jouissif que le précédent », renchérit Seth Rogen. Bien que tout projet réalisé par Nicholas Stoller implique une importante dose d’improvisation sur le plateau, les créateurs du film ont élaboré un scénario solide servant de base à l’histoire et à la thématique abordée. Selon Seth Rogen, « le scénario existe "dans le pire des cas" et celui de NOS PIRES VOISINS 2 nous a demandé beaucoup de travail. Mais c’est impossible de savoir à l’avance ce qui fonctionnera ou pas en termes de comédie, et l’improvisation permet aux acteurs de se lâcher et d’être authentiques au moment du tournage ».

Le réalisateur aime et favorise la collaboration avec les acteurs et les producteurs du film : « Je réécris constamment le film depuis mon siège de réalisateur et j’aime laisser libre cours à l’improvisation et explorer de multiples pistes. On avait une équipe de scénaristes exceptionnelle sur ce film, qui nous a permis d’aller plus loin et de perfectionner l’écriture pendant le tournage ».

Le processus créatif régnant sur le plateau peut s’apparenter à une folle course d’obstacles comique. Entre les acteurs, le réalisateur et les scénaristes, ça fusait de tous les côtés. Armés de papier et de stylos, producteurs, scénaristes et acteurs ne participant pas à la scène en cours se réunissaient derrière les moniteurs et griffonnaient des idées et des blagues pendant son déroulement. Après quelques prises, le réalisateur passait en revue ces notes et lançait répliques et suggestions aux acteurs en action. 

« La collaboration régnait avec Nicholas aux commandes ». Se complimente James Weaver. Il accueille toutes les propositions et est particulièrement ouvert, sans jamais perdre de vue le film dans son ensemble ». Pour le champion de l’impro qu’est Ike Barinholtz, « Nicholas est un formidable auteur et il rit sans retenue, ce qui compte beaucoup. Qu’il s’agisse de joutes d’impro ou d’un film comme celui-ci, si vous maîtrisez bien votre personnage, qu’il a été clairement défini, c’est très appréciable d’avoir un metteur en scène qui vous fait suffisamment confiance pour vous laisser partir en roue libre ». Et pour les jeunes représentantes de Kappa Nu, la dynamique qui régnait sur le plateau et la place donnée à l’improvisation leur ont permis d’ajouter leurs voies à la partition. 

« Comment est-il possible de faire un film avec une conscience féministe si l’équipe créative est strictement masculine ?» commente Chloë Grace Moretz. « C’était cool que les gars baissent les armes et nous encouragent à participer et à apporter notre contribution ». La jeune actrice est novice en termes d’improvisation comique et elle apprécie le soutien que lui ont apporté ses collaborateurs : « L’impro met vos capacités créatives et dramatiques à l’épreuve. C’est excitant et gratifiant quand vous tapez juste et que toute l’équipe éclate de rire ». Pour les acteurs reprenant leur rôle, le tournage fortifia la confiance et la complicité développées sur le film précédent. « On connaissait les connexions et l’alchimie entre les personnages et entre les acteurs, et Nicholas a développé et affiné ce qui fonctionnait déjà », commente Rose Byrne. Inutile d’aller chercher plus loin que chez celui qui jouait leur ex-ennemi juré pour trouver un vrai fan du couple central. 

« Seth et Rose forment le duo le plus drôle qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps. Il me donnerait presque envie de devenir père », déclare ainsi Zac Efron. « C’était difficile de garder mon sérieux pendant les scènes entre Teddy et eux ». Quant à l’interprète de Kelly, elle ne tarit pas d’éloges à l’égard de son mari à l’écran : « En termes de comédie, Seth est un génie. Les idées qui naissent dans son esprit, sa façon d’aborder chaque scène nous le rappellent sans cesse. Il prenait généralement les devants et je le suivais, mais c’est aussi un acteur très généreux qui ne cherche jamais à dominer une scène. C’est lui qui fournissait le plus gros du travail, sans jamais m’écraser ou me faire de l’ombre ».

Devant ou derrière la caméra, Seth Rogen était constamment présent. « J’adore travailler avec lui », avoue le réalisateur. « Je le connais depuis qu’il a 18 ans et parfois j’oublie à quel point il est doué pour la comédie ». À celui qui joue Jimmy de conclure, « Seth a toujours une longueur d’avance. Travailler avec lui revient à travailler avec un ours en peluche juif incroyablement intelligent duquel exhalent des effluves de marijuana ».

RETOUR AU BERCAIL :
LES DÉCORS

Une grande partie de NOS PIRES VOISINS 2 se déroule à nouveau autour de la maison de Mac et Kelly et de celle dans laquelle emménagent les filles de Kappa Nu, mais contrairement au film précédent, filmé entièrement à Los Angeles, la production a cette fois-ci investi un quartier d’Atlanta, en Géorgie. « C’était intéressant de faire un film censé prendre place au même endroit, et le filmer ailleurs », remarque James Weaver. « On a dû se montrer créatifs ». Le tournage débuta en août 2015 et dura 9 semaines autour d’Atlanta, servant de doublure à Los Angeles, servant elle-même de doublure à la ville fictive d’Ardendale. La chef décoratrice Theresa Guleserian et son équipe durent ainsi recréer entièrement les deux maisons, initialement dénichées à L.A., en studio. « Les décors naturels intérieurs n’étaient pas ceux de maisons adjacentes et le défi tenait à faire correspondre les intérieurs et les extérieurs pour permettre aux acteurs d’interagir », explique la chef déco. « On a dû revoir les plans des maisons pour faire en sorte de voir à l’intérieur de l’une et de l’autre depuis celle d’à côté ».

La construction s’étala sur plusieurs mois et trois plateaux furent réquisitionnés pour agrémenter les différents décors intérieurs et extérieurs. Le premier plateau accueillait les façades extérieures des deux maisons et l’allée qui les sépare, en plus de l’intégralité du rez-de-chaussée de la maison de Mac et Kelly. Sur le deuxième plateau, on trouvait les extérieurs et le rez-de-chaussée du siège de Kappa Nu dans lequel ont lieu des fêtes délirantes et où se réunissent les sœurs de façon informelle. Et enfin, le troisième plateau accueillait le deuxième étage des deux maisons : les chambres de Mac et Kelly, de Stella, et de Shelby dans la maison d’à côté.

Pour être raccord, le département artistique dut s’attacher aux plus petits détails, de l’usure des briques au décollement des peintures, sans oublier les trous dans l’allée. « On a tourné la grande majorité du film en studio », explique Theresa Guleserian. « Il a fallu s’appliquer à reproduire la couleur de l’écorce des arbres, leurs formes, leurs feuillages, etc. pour correspondre à la petite portion d’images qui allait être tournée autour des maisons existantes à Los Angeles ». Et à la fin des 9 semaines, l’équipe leva le camp pour s’installer 3 jours à L.A. et filmer autour des maisons initiales les plans nécessaires au chef monteur Zene Baker pour rendre le tout cohérent et homogène. Au cours du film, les deux maisons passent par plusieurs phases (à vendre, vide, festive, saccagée et en mode recrutement) qui demandèrent les efforts constants de l’équipe des décors. L’intérieur de l’ancien fief de Delta Psi fut transformé et rendu plus féminin, loin de la profusion des symboles phalliques et des bangs surdimensionnés. « On s’est demandé comment ces jeunes femmes aux ressources limitées s’y prendraient pour décorer les lieux et en faire un endroit cool », explique Theresa Guleserian. Le résultat ? Moins de pénis, plus de paillettes, de meubles vintages et de lapins. Et en écho au tableau d’honneur de Delta Psi, on trouve l’autel des icônes féministes : de Serena Williams à Rhonda Rousey, en passant par l’actrice de films muets Theda Bara. « On l’appelait le mur des meufs qui envoient du bois », s’amuse la chef décoratrice.

Face aux risques de se retrouver ruinés pour Mac et Kellly et à la détermination des filles de Kappa Nu à se battre pour leur droit à faire la fête, les deux camps étaient prêts à tout, ce qui impliquait d’intenses séquences de cascades réunissant saut de barbecue, traversée de parebrise, acrobaties de Minions en tout genre et le retour des bons vieux Airbags. « C’est assez délirant, on s’approche de Buster Keaton et de Charlie Chaplin dans ce film », commente le réalisateur.

La séquence la plus complexe et la plus élaborée prend place lors d’une fête d’avant match de l’université de Braxton. Afin de réunir l’argent nécessaire pour payer le loyer de la maison, les filles de Kappa Nu ont dénoncé de façon éhontée tous les dealers de la ville aux autorités et se sont appropriées le marché de l’herbe qu’elles ont l’intention d’écouler à prix fort durant les festivités sportives. Mac, Kelly, Teddy, Jimmy et Paula décident alors de voler leur stock pour faire péricliter leur plan et disparaître la sororité. S’ensuit une course poursuite effrénée au milieu d’une foule braillarde et turbulente.

Experts autoproclamés des fiestas de cinéma, Nicholas Stoller et le chef opérateur Brandon Trost se targuent de s’être surpassés pour rendre compte de la réalité estudiantine actuelle. « On a dû mettre les bouchées doubles, parce qu’on était particulièrement fiers de nos fêtes dans le premier film », explique le réalisateur. « La fête d’avant-match est la première à avoir lieu de jour, avec des barbecues à gogo et toutes sortes de fumées colorées à droite et à gauche, genre MAD MAX ». Tournée sur 4 jours, la séquence compte des centaines de figurants, une fanfare au complet, des effets spéciaux et « des cascades qu’on associerait plus à Jason Bourne qu’à Mac Radner », selon Evan Goldberg. « Brandon avait pour mission de retrouver l’ambiance des fêtes et l’énergie auxquelles le public du premier film avait si positivement répondu, en y ajoutant une perspective féminine », conclut le producteur. Mission accomplie.