mercredi 6 juin 2018

JURASSIC WORLD: FALLEN KINGDOM


Aventure/Science fiction/Du spectacle, une belle mise en scène et des effets spéciaux supers, mais des longueurs et un scénario qui ne convainc pas trop

Réalisé par Juan Antonio Bayona
Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Jeff Goldblum, B.D. Wong, Toby Jones, Ted Levine, Rafe Spall, Justice Smith, James Cromwell, Geraldine Chaplin...

Long-métrage Américain 
Durée : 02h09mn
Année de production : 2018
Distributeur : Universal Pictures International France 

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Date de sortie sur les écrans américains : 22 juin 2018
Date de sortie sur nos écrans : 6 juin 2018


Résumé : Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction. Owen se fait un devoir de retrouver Blue, son principal raptor qui a disparu dans la nature, alors que Claire, qui a maintenant un véritable respect pour ces créatures, s’en fait une mission. Arrivant sur l'île instable alors que la lave commence à pleuvoir, leur expédition découvre une conspiration qui pourrait ramener toute notre planète à un ordre périlleux jamais vu depuis la préhistoire.

Bande annonce (VOSTFR)



Featurette "A Look Inside" (VOSTFR)


Featurette "More Dinosaurs Than Ever" (VOSTFR)


Featurette "Neal Scanlan" (VOSTFR)


Extrait "Le Réveil Du T-Rex" (VOSTFR)


Extrait "La Traque Du Carnotaurus" (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : j'étais super enthousiaste à l'idée de retrouver les dinosaures sur un grand écran avec JURASSIC WORLD: FALLEN KINGDOM et je suis partagée sur le résultat. Le réalisateur, Juan Antonio Bayona, offre une très belle mise en scène à son film. Il est particulièrement bon dans la gestion des ombres et pour intensifier les moments clefs des rencontres entre les protagonistes et les dinosaures carnivores. Il gère l'atmosphère de son film pour la rendre homogène, avec des instants qui sonnent comme des cauchemars. Il n'hésite pas à changer de décor pour nous faire vivre plein d'aventures. 





Le réalisateur,  Juan Antonio Bayona
Cependant, son film souffre d'un problème de rythme, d'incohérences éparpillées ici et là, ainsi que d'un scénario, qui a force de vouloir trop en faire, lasse un peu. Pourtant, l'action s'enchaîne plutôt vite, mais il y a un sentiment de déjà-vu ce qui fait qu'on anticipe vraiment les événements. Il y a de nombreuses thématiques abordées dans ce long-métrage, elles ont du sens par rapport aux précédents opus et par rapport au développement des théories scientifiques qui sert de fil conducteur. Mais il est dommage qu'il consacre un temps important aux humains, alors que les créatures sont la principale attraction pour les spectateurs. On est tout de même bien servis côté scènes avec les dinosaures, mais il aurait été souhaitable que Juan Antonio Bayona raccourcisse vraiment des moments trop longs et évidents d'interaction humaine pour se focaliser plus sur les vraies stars de son film. 

Les effets spéciaux sont pour leur part tout à fait réussis. Il y a beaucoup de moments spectaculaires. Le travail de Neal Scanlan, le responsable des effets spéciaux sur les créatures, est particulièrement remarquable. Les dinosaures prennent vie à l'écran et s'intègrent totalement à l'histoire. 





Les acteurs sont cools et sont en adéquation avec leur rôle. On retrouve Chris Pratt, qui interprète Owen Grady avec humour et charme, et Bryce Dallas Howard qui interprète efficacement Claire Dearing. Jeff Goldblum convainc toujours autant dans le rôle de Ian Malcolm.







JURASSIC WORLD: FALLEN KINGDOM offre du spectacle et des moments très sympas, mais il n'évite pas les longueurs et son scénario ne renouvelle pas vraiment les enjeux. Si on aime la saga, le film est tout de même à découvrir au cinéma pour bien profiter des dinosaures.

Crédit photos @ Universal Studios and 
Amblin Entertainment, Inc. and Legendary Pictures Productions, LLC.

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

LES ADIEUX À ISLA NUBLAR : L’AVÈNEMENT DU ROYAUME DÉCHU

COLIN TREVORROW, le réalisateur et DEREK CONNOLLY son coscénariste, à peine remis de l’ampleur du succès inattendu de JURASSIC WORLD en 2015, se sont retrouvés pour ressusciter une nouvelle fois l’univers de Michael Crichton. 

Colin Trevorrow nous raconte: « deux semaines après la sortie de JURASSIC WORLD, je devais rentrer chez moi dans le Vermont et j’ai demandé à Derek de faire la route avec moi pour discuter ensemble tranquillement de ce qu’on allait bien pouvoir faire de nos héros et de nos dinosaures désormais en liberté. Je voulais que ce nouvel opus soit bien plus sombre que le précédent. Ces créatures ont été catapultées artificiellement dans un monde auquel ils n’appartiennent pas, et je voulais trouver un point de vue auquel les spectateurs pourraient s’identifier. Comment vous sentiriez-vous si on vous forçait à vivre en captivité juste pour le plaisir des touristes ? C’est un domaine que nous n’avons pas encore abordé ». 

Jurassic World a sombré à cause de la vénalité des investisseurs et l’inconscience des visiteurs qui ne pensaient qu’à dépenser sans raison. Le premier opus est truffé d’indices qui permettaient de dépasser le cadre de l’île dans les prochains épisodes et donner à la franchise une dimension plus universelle. 

Claire et Owen, anciens amants apparemment voués à se retrouver pour s’aimer et se déchirer, sont hantés par la culpabilité, le remords et le sens de leurs responsabilités. Claire parce qu’elle connaît très bien la catastrophe naturelle que peut engendrer l’île, Owen parce qu’il connaît le potentiel et la sensibilité des créatures qu’il a dressées pour servir les desseins les plus sombres de l’humanité. Ils ont tous deux contribué à la lente progression du désastre biologique potentiel engendré par les fantasmes génétiques de John Hammond. Il fallait relier les deux univers de Jurassic pour mettre tous les instigateurs face à leurs responsabilités. 

Les créatures ne devaient pas être en reste. Le parfait exemple est Blue, le VELOCIRAPTOR femelle que Owen a élevé depuis la naissance et avec qui il a établi une relation forte. Elle s’était imposée comme l’élément Alpha dominant de sa meute, lors de son combat avec son congénère Echo, dont elle était sortie victorieuse avec une lèvre tranchée. Owen a pu déceler sa capacité à ressentir de l’empathie. Si elle reste une énigme, se montrant aussi vicieuse qu’attentionnée, elle est également et malheureusement après les événements du dernier opus, la dernière de sa race. 

STEVEN SPIELBERG développe: « Blue est un personnage essentiel. Les spectateurs la connaissent et s’y sont attachés. Dans Jurassic Park, John Hammond est présent à la naissance de chaque créature, car il veut qu’elles s’habituent à lui et l’intègrent dans leur univers. Les spectateurs ont intégré Blue à l’univers Jurassic, elle en est devenue emblématique, et ils vont adorer la retrouver dans ce nouvel opus ». 

Il était crucial d’introduire de nouvelles créatures de différentes formes et époques. Entre le BARYONYX, le CARNOTAURUS, le STYGIMOLOCH véritable éléphant dans un magasin de porcelaine, les auteurs ont apporté de multiples nouveaux venus dans ce royaume déchu. Et, cerise sur le gâteau, ils ont imaginé un nouveau monstre génétiquement modifié: l’affreux INDORAPTOR, produit du mélange de l’ADN du VELOCIRAPTOR, de l’INDOMINUS REX et d’autres créatures secrètes que le professeur Wu a combinées pour créer son code génétique. Il n’est pas tant redoutable par sa taille que par son intelligence, sa rapidité et son obéissance. 

L’INDORAPTOR est par excellence l’arme la plus fatale jamais conçue. La saga Jurassic ne saurait exister sans sa star: le T. REX. Il est là depuis le début. Il était là dans les trois JURASSIC PARK, et il y sera dans les trois JURASSIC WORLD.

DU SANG NEUF : JUAN ANTONIO BAYONA INTÈGRE L’ÉQUIPE

JUAN ANTONIO BAYONA le réalisateur espagnol de L’ORPHELINAT (2007) a été choisi grâce à son film THE IMPOSSIBLE (2012). Il était évident qu’il serait le candidat idéal pour gérer à la fois l’échelle et la portée d’un tel film, tout en collaborant étroitement avec Steven Spielberg et Colin Trevorrow. 

Spécialiste de la mise en scène et du suspense, il est connu pour savoir traiter intimement les films de grandes envergures, et avoue ne pas avoir résisté très longtemps quand il a été contacté par Steven Spielberg. Comme il nous l’explique : « j’ai une profonde admiration pour Steven Spielberg, pour moi c’était un cadeau du ciel, et puis c’est un rêve d’enfant. L’idée de faire revivre des créatures éteintes depuis des millions d’années est fascinante, quand on arrive à faire ça, c’est comme faire de la magie, on se dit que tout est possible. De plus il était temps pour moi de m’attaquer à un film d’action. Je n’aurais pas pu rêver mieux ». 

Mais la pression était grande, la franchise Jurassic a fait ses preuves et s’est inscrite dans la durée, il allait falloir s’insérer pour la renouveler sans la dénaturer : « c’était comme avoir la responsabilité de l’enfant de Steven et de Colin. Dans mon travail j’amène énormément de moi, ma vision des choses, mon énergie, et j’ai voulu travailler en constante collaboration avec eux pour que les spectateurs retrouvent l’âme de la saga ». 

Colin Trevorrow de son côté tenait à ce que leurs deux visions pourtant très différentes puissent converger vers quelque chose d’unique : « Antonio a un côté très spirituel et un grand sens de la famille, même quand celle-ci doit traverser des épreuves ! ». Steven Spielberg développe : « Juan Antonio a réussi à réaliser ce nouvel opus dans le style du premier et du dernier de la franchise (le mien et celui de Colin), tout en se l’appropriant totalement pour en faire un film très personnel. C’est un cinéaste à part entière, il a su respecter l’esprit de la franchise, et il nous a tous bluffé par sa virtuosité ». 

FRANCK MARSHALL, le producteur de la franchise développe : « cette nouvelle version devait amener le film à un autre niveau en faisant sortir les dinosaures de l’île où ils étaient confinés. Dans cet opus, il n’y a plus d’entre soi, le monde va devoir faire face à ses origines. Nous voyons beaucoup d’interaction entre humains et dinosaures. Nous avons ramené Blue, les Mosasaurus et le T-Rex dont vous vous souviendrez ainsi que de multiples nouvelles espèces ». 

NEAL SCANLAN de chez ILM, la célèbre compagnie d’effets spéciaux, ne cesse de repousser les limites de l’imaginable avec des créatures de plus en plus étonnantes, en Animatronics, qui permettent aux acteurs de faire face à de vrais dinosaures. 

PATRICK CROWLEY, qui revient en tant que co-producteur aux côtés de Franck Marshall nous explique : « nous avons voulu retenir le concept de spéciation : un terme biologique qui désigne le processus évolutif par lequel de nouvelles espèces se forment à partir d’anciennes, aussi bien au niveau du contenu du film que de sa fabrication ». 

Fan inconditionnel des livres de MICHAEL CRICHTON le créateur de l’univers Jurassic, Juan Antonio Bayona a tout de suite saisi l’esprit de la fabrication du film aussi bien que l’enjeu du questionnement éthique que Colin Trevorrow et Derek Connolly ont voulu mettre en avant « Crichton était un visionnaire et ses livres abordaient la question de la limite morale de l’avancée scientifique, un débat qui alimente aujourd’hui notre vie quotidienne ». 

Le caractère d’abomination du miracle scientifique est un thème cher à Steven Spielberg, et il est personnifié par le côté exponentiellement spectaculaire des monstres qui cette fois ont franchi la barrière qui les sépare des humains, aux deux sens du terme. 

JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM est un film totalement hybride tenant à la fois du film de monstre et de dinosaures. BELÉN ATIENZA, la productrice de longue date des films de Juan Antonio Bayona nous raconte : «Juan Antonio aime surprendre. Il en est d’autant plus méticuleux et ‘‘surorganisé”. Chacun de ses plans possède plusieurs ressorts dramatiques, ce qui les rend très complexes. Ils répondent à une sorte de chorégraphie instinctive très technique. On peut dire qu’il aime et qu’il sait très bien comment faire peur ».

LES SURVIVANTS ET LES NOUVEAUX VENUS DE L’UNIVERS JURASSIC

OWEN GRADY - Chris Pratt

Notre dresseur de raptor est un homme d’honneur. Il ne se pardonne pas d’avoir abandonné Blue à son sort, mais ne veut pas se laisser submerger par le remords comme Claire. Il essaie d’avancer en solitaire tant bien que mal mais ne peut oublier ce qu’ils ont vécu ensemble. S’ils sont irrémédiablement attirés l’un vers l’autre, jusqu’à présent les circonstances semblent s’être acharnées à les séparer. Peut-être pour mieux les réunir. Mais rien ne pouvait le préparer à la férocité de la créature qu’il va devoir affronter : L’INDORAPTOR, nouvelle espèce génétiquement modifiée par le professeur Wu pour être une des créatures les plus dangereuses de la planète. La formation militaire d’Owen Grady impliquait des scènes très musclés. Chris Pratt nous explique : « ce tournage a été bien plus physique que pour le premier film. Il y a beaucoup de cascades et nous avons tourné plusieurs scènes très physiques ».

CLAIRE DEARING - Bryce Dallas Howard

L’ancienne directrice en chef des opérations de Jurassic World a été complètement bouleversée par ce qu’elle a traversé lors de l’épisode précédent. Elle essaie d’assumer ses responsabilités en créant un groupe de protection des dinosaures pour secourir les espèces livrées à elles-mêmes sur Isla Nublar. Elle en a fait sa cause et sa mission. Mais elle est déchirée par des questions d’éthique : l’humanité doit-elle vraiment intervenir au lieu de laisser faire la nature ? Devant l’INDORAPTOR elle est complètement désemparée car cette créature entièrement créée par l’homme n’a aucun instinct naturel. Il est l’incarnation du plus grand danger qui menace la planète : la puissance destructrice de l’espèce humaine. La comédienne ne voulait pas se contenter de jouer les demoiselles en détresse, et son travail avec Juan Antonio Bayona lui a permis d’apporter de nombreuses nuances à son personnage. Ils travaillaient parfois sans dialogue, avec de la musique et le réalisateur les surprenait avec des rugissements de dinosaures qui ne manquaient pas de faire sursauter tout le monde. « Entre l’humour de Chris et les blagues de Juan Antonio je n’ai jamais connu un tournage aussi pointu mais surtout aussi drôle ».

DOCTEUR HENRY WU - B.D. Wong

B.D. Wong reprend son rôle du docteur Henry Wu, le créateur de l’Indominus Rex, écarté en raison de son manque d’éthique évident. Si ses connaissances sont toujours aussi affûtées, il n’est plus le scientifique brillant de jadis, et a les mains liées. Mais là où l’on trouve un scientifique brillant mais fou, on trouve des investisseurs. Wu travaille sur une nouvelle créature, issue de son laboratoire secret, plus terrifiante et intelligente que le T-Rex ou l’Indominus Rex.

DOCTEUR IAN MALCOLM - Jeff Goldblum

Ce scientifique se bat depuis toujours contre les excès du capitalisme et l’imbécillité généralisée. Opposé depuis le début de la saga non seulement à la manipulation génétique mais aussi à l’exploitation des animaux pour divertir des touristes, il expose son point de vue au Sénat: l’être humain a voulu jouer à l’apprenti sorcier et a dénaturé l’évolution, et ce pour de mauvaises raisons. Il veut laisser faire la nature, que le volcan reprenne ses droits sans que l’humain n’intervienne.

SIR BENJAMIN LOCKWOOD - James Cromwell

L’ancien investisseur principal et meilleur ami de John Hammond est à l’origine de la technologie inventée pour ressusciter les dinosaures. La vie les a séparés et il réapparaît pour tenter de remettre les choses en ordre. Fervent défenseur de la cause animale, James Cromwell se bat contre l’assujettissement de l’espèce animale pour quelque profit pécuniaire que ce soit et déplore que depuis la nuit des temps l’homme exploite la planète plutôt que de s’en occuper.

ELLI MILLS - Rafe Spall

Le responsable du domaine Lockwood a toujours voulu trouver un lieu capable d’abriter les dinosaures. Il est rongé par l’ambition et surtout persuadé qu’il fait ce qu’il faut. Sa mission est de protéger la fortune des Lockwood et de faire en sorte qu’elle leur survive. Il est prêt à tout pour y arriver.

MAYSIE LOCKWOOD - Isabella Sermon

La petite fille du multimillionnaire ne sait rien de la réalité des dinosaures ni de celle du monde des adultes et l’innocence du regard qu’elle porte sur les évènements met en perspective la folie des hommes. Elle a été choisie sur un casting de 2500 petites filles et a impressionné toute l’équipe par son professionnalisme et sa maturité.

FRANKLIN - Justice Smith

Le génie informatique qui travaille pour le groupe de protection des dinosaures de Claire est forcé de quitter l’abri de son écran et pour la première fois de sa vie se retrouve catapulté dans un univers encore plus intense qu’un jeu vidéo où sa propre vie est désormais en jeu.

MR. EVERSOLL - Toby Jones

Cet homme sans scrupule fait le commerce des animaux comme celui des armes. Pour lui elles ne représentent que de l’argent, il n’est en aucun cas préoccupé par la morale ou l’éthique, seul le profit l’intéresse.

DOCTEUR ZIA RODRIGUEZ - Daniella Pineda

Vétérinaire spécialisée dans les créatures marines et paléolithiques, elle n’est pas sans rappeler la botaniste Ellie Sattler de Jurassic Park, interprétée à l’époque par Laura Dern, avec qui elle partage la capacité à soigner ces créatures d’un autre âge.

IRIS LOCKWOOD - Geraldine Chaplin

La nounou de Maysie incarne la voix de l’amour et de l’autorité. Elle est prête à tout pour sauver pour sauver la petite fille de Sir Benjemain Lockwood. La comédienne, fille de l’immense Charlie Chaplin, a toujours un rôle dans les films de Juan Antonio Bayona à qui elle semble porter bonheur.

DES DINOSAURES PLUS VRAIS QUE NATURE

NEAL SCANLAN, le responsable de la création des monstres préhistoriques, nous explique l’équilibre ténu entre les effets numériques et manuels sur un mastodonte comme JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM. 

« Nous nous sommes beaucoup servi d’Animatronics, car ils permettent un certain réalisme sur le plateau, mais pas forcément à l’écran où les effets numériques sont nécessaires pour crédibiliser l’ensemble. C’est d’un côté mieux pour la lumière et les acteurs, mais d’un autre cela coûte beaucoup de temps et d’agent. Les deux techniques sont aussi pointues et intéressantes l’une que l’autre et nous avons essayé de maintenir l’équilibre entre les deux. Les Animatronics sont fascinants car ils sont tangibles, et ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir un dinosaure en taille réelle. Que ce soit pour Blue, le T. Rex ou l’Indoraptor, l’équipe s’en est donné à cœur joie pour apporter une infinité de petits détails et de textures pour les rendre aussi réels et menaçants que possible. Le fait que les animaux sous sédatif aient les yeux ouverts renforçait le caractère impressionnant des Animatronics sur le plateau, sans parler de la taille de leurs griffes ou de leurs dents qui donnaient à l’équipe un aperçu sans précédent de la réalité de ces créatures à l’époque où elles habitaient la planète. Le mot d’ordre était que chaque créature soit profondément animale. L’INDORAPTOR, qui est le fruit d’une pure manipulation génétique, montre des signes de malformations, car son prototype n’est pas parfait, il a des problèmes de peau et il semble une menace à cause de l’instabilité de ses cellules génétiquement modifiées ». 

La création étant une chose, Neal Scanlan et son équipe devait ensuite animer les monstres. Une équipe de ‘‘marionnettistes” avait le rôle d’animer les dinosaures afin de créer un véritable rapport de jeu avec les acteurs, une technique appelée ‘‘connexion directe” ou ‘‘raw performance”. 

Pour Blue ou le T. Rex, il a fallu une douzaine de marionnettistes par créature, cachés derrière et dans les dinosaures et les effets numériques ont été ajoutés pour les mouvements de lèvres ou d’yeux. Mais les Animatronics avaient de la sueur et des fluides dans les yeux, ce qui ajoutait sur le plateau et pour les comédiens un aspect réel et tangible impressionnant. 

Neal Scanlan nous explique: « les effets numériques ne sont pas antinomiques des effets manuels, au contraire ils ont permis leur avancée technologique sur bien des points. Autrefois, si je voulais un mât ou un câble pour animer un monstre c’était impossible car il était dans le champ de la caméra. Aujoud’hui, je peux avoir autant de mâts ou de câbles, même de marionnettistes car on peut les effacer de la prise grâce au numérique. C’est une collaboration qui s’affine au fil des ans. Dans JURASSIC WORLD il n’y avait qu’un Animatronics: l’APATOSAURUS, les autres étaient en numérique, mais dans JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM, il y a une véritable interaction avec les humains qui rendait nécessaire la présence des créatures sur le plateau ».

LA MAGIE NUMÉRIQUE D’ILM

DAVID VICKERY a supervisé l’équipe chargée des effets numériques pour JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM. Il a tenu à respecter l’esprit d’ILM qui s’occupe depuis 25 ans de créer des dinosaures pour le plus grand plaisir des fans de la saga, tout en essayant d’innover pour marquer les esprits et faire de ce nouvel opus un épisode unique. Il était primordial que les créatures soient crédibles afin que les spectateurs ne décrochent pas. Il ne s’agit plus seulement d’apparence, mais d’impulsions, de roulements de muscles, de démarche et de caractère. 

Leur équipe a travaillé avec des paléontologues pour recréer des créatures anatomiquement réalistes d’après des modèles de squelettes. Il fallait ensuite arriver à y attacher les muscles, les tendons et les ligaments, pour que la graisse et la peau s’ajustent de manière plausible. Ils se sont inspiré également des mouvements des éléphants et des rhinocéros pour déterminer leurs comportements et leurs mouvements. 

Ce véritable magicien du numérique développe: « ces films se rendent hommage mutuellement. Au début le spectateur se sentira en terrain connu, tout est familier. Mais tout cela va basculer quand les dinosaures vont être propulsés dans un nouvel environnement et devoir réagir dans des situations jusqu’alors inconnues. L’INDORAPTOR, notre nouveau monstre de 3 mètres de haut est deux fois plus grand que le VELOCIRAPTOR. Ce qui le rend vraiment dangereux c’est que c’est une ébauche, un brouillon, il n’est pas vraiment fini et donc totalement instable, dans sa tête, dans ses reflexes, comme dans son comportement. Il est secoué par des tics et des convulsions et est surtout totalement imprévisible. Mais notre vraie fierté est le nombre d’espèces que nous avons créées pour ce nouvel épisode de la saga qui est supérieur à ce qu’on a pu voir dans les films précédents. C’était un vrai bonheur de pouvoir retravailler sur les anciennes créatures avec les nouvelles technologies et de les mélanger avec les nouvelles espèces que nous venions de créer ». 

Juan Antonio Bayona, le réalisateur du film, nous raconte: « c’était un régal de voir David travailler avec l’enthousiasme d’un enfant dans une confiserie. Avec l’équipe en charge des Animatronics ils ont fait un travail exceptionnel. La plupart des dinosaures ont été construits à partir des données numériques existantes puis imprimées en 3D, qui étaient ensuite numérisées de nouveau en ajoutant des détails infimes pour un résultat confondant ». 

La deuxième gageure et non des moindres aura été l’éruption volcanique. C’est une chose de le lire dans un livre avec des images sur l’extinction des dinosaures, c’en est une autre de le vivre à l’échelle de l’île. Ils ont consulté des volcanologues pour pouvoir créer les effets pyrotechniques les plus crédibles qui soient. Évidemment le processus est largement accéléré pour les besoins du film mais chaque phase est réelle et basée sur des données scientifiques. De même, le centre d’accueil de Jurassic World complètement dévasté et les plans de désolation de l’île que les dinosaures se sont appropriés ont été générés informatiquement. 

Le bateau qui transporte les dinosaures, l’Arcadia, lui aussi a été totalement généré informatiquement. Un bateau de cette taille ne pourrait pas exister ni amarrer dans aucun port. La collaboration entre le département artistique, les accessoiristes, les machinistes, les décorateurs, l’éclairage et les effets visuels a soudé l’équipe.

DE L’ANGLETERRE À HAWAII : LES DÉCORS

Les gens adorent découvrir de nouvelles espèces, et dans ce film ils ne seront pas en reste. Selon certaines études, les dinosaures n’étaient pas seulement gris, mais plus colorés comme on pourra le voir dans cet épisode. La lumière d’Oscar Faura le collaborateur de longue date de Juan Antonio Bayona vient harmoniser ces créatures avec les décors d’Andy Nicholson et les costumes de Sammy Sheldon Differ. 

ANDY NICHOLSON qui a été en lice aux Oscars pour ses décors dans GRAVITY (Alfonso Cuaron, 2013) a su aller au-delà de la moindre des attentes de son réalisateur. Son défi était de taille: créer de nouveaux décors dans un univers qui devait rester très familier. Les décors ont été construits à Pinewood en Angleterre et sur place à Hawaii. Il fallait de l’espace pour accueillir les décors qui devaient être à la mesure des enjeux du film. Il nous raconte sa collaboration avec le réalisateur: « j’ai passé 1 mois à Barcelone avec lui pour passer en revue les idées et les inspirations qui pourraient nous servir pour le film. On a tout épluché, le moindre détail de couleur ou de texture. Juan Antonio est extrêmement minutieux, et il ne laisse rien au hasard ». Tous les décors ont été simulés sur ordinateur pour s’assurer qu’ils seraient assez grands pour contenir les scènes d’action, et surtout les créatures. 

LA PROPRIÉTÉ DES LOCKWOOD a été entièrement construite dans les studios de Pinewood dans le Buckinghamshire qui ont abrité les départements artistiques, costumes, création des créatures, effets spéciaux, effets numériques et montage. Cette demeure impressionnante permet de remonter aux origines de la saga. Haute de plusieurs étages, avec toutes ces pièces, ces couloirs, une immense bibliothèque, le laboratoire sous terrain très arty, le bureau de Mills et les chambres à coucher, elle raconte à elle seule, beaucoup de choses sur l’homme qui a contribué à la catastrophe que l’humanité s’apprête à affronter. La bibliothèque est la combinaison de ce qui devait être d’après le script deux pièces différentes. Andy Nicholson a tenu à ce qu’elle reflète l’obsession de Lockwood pour les dinosaures autant que la richesse de son patrimoine culturel, scientifique et financier. Le milliardaire a créé une demeure qui ressemble à un musée d’histoire naturelle. La petite Maysie a grandi dans cet environnement à la fois ludique et menaçant. 

LES DÉCORS DE L’ARCADIA, le bateau qui transporte les dinosaures depuis Nublar, ont eux aussi été assemblés à Pinewood. Inspiré de bateaux militaires et de cargos, c’est aussi un porteavion docker, un peu comme un ferry avec un pont d’atterrissage à l’arrière. Pour donner une impression de puissance et de rapidité il est conçu à mi-chemin entre un vaisseau d’attaque et un navire pétrolier. D’autres scènes ont été tournées au centre d’affaire de Langley, non loin de Pinewood, qui a servi notamment pour les scènes d’introduction où on découvre les personnages de Zia et Franklin avec le groupe de protection des dinosaures de Claire, ainsi que pour la scène où Owen et Claire prélèvent le sang d’un T. Rex sous sédatif. 

OAHU - HAWAII. Comme pour le reste de la franchise, les décors ont été construits à Hawaii, notamment à Police Beach pour le bâtiment d’accueil et la rue principale de Jurassic World et dans des bâtiments abandonnés et délabrés à cause de l’activité sismique de l’île. Il a fallu plus de 3 mois pour construire ce décor totalement décati. Ce film donne aussi l’occasion d’explorer d’autres parties du parc qui jusque-là étaient restées cachées jusque-là. Les extérieurs du bunker tour radio ont été filmés à Kualoa Ranch, une réserve privée de 2000 hectares, qui a notamment servi pour des films comme WINDTALKERS (John Woo, 2002), PEARL HARBOR (Michael Bay, 2001), GODZILLA (Gareth Edwards, 2014), LES LARMES DU SOLEIL (Antwane Fuqua, 2003) et AMOUR ET AMNÉSIE (Peter Segal, 2004), ou des séries comme Hawaii Five O, Magnum, et Lost. 

LA PLAGE DE HALONA BLOWHOLE où Claire et Owen font une courte halte entre deux poursuites est celle de TANT QU’IL Y AURA DES HOMMES (Fred Zinneman, 1953) où Burt Lancaster enlaçait mémorablement Deborah Kerr. 

LE PORT D’HE’EIA KEA sur la baie Kaneohe accueille quotidiennement des centaines de bateaux en tous genres, c’est là qu’ont été tournées les scènes où sont embarqués les dinosaures pour l’Arcadia.

Copyright des textes des notes de prodution © 2018 UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL

  
#JurassicWorld #FallenKingdom

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