dimanche 29 avril 2018

RAMPAGE HORS DE CONTRÔLE


Aventure/Action/Malgré des monstres sympas, le film est décevant

Réalisé par Brad Peyton
Avec Dwayne Johnson, Naomie Harris, Malin Åkerman, Jeffrey Dean Morgan, Joe Manganiello, Will Yun Lee, Jake Lacy, P.J. Byrne...

Long-métrage Américain
Titre original : Rampage 
Durée : 00h00mn
Année de production : 2018
Distributeur : Warner Bros. France 

Date de sortie sur les écrans américains : 13 avril 2018
Date de sortie sur nos écrans : 2 mai 2018


Résumé : Primatologue de profession, David Okoye a plus de mal à nouer des liens avec ses semblables qu'avec les singes. Pas étonnant qu'il se soit pris d'affection pour George, adorable gorille d'une intelligence hors du commun, dont il s'occupe depuis sa naissance. Mais suite à une expérience génétique catastrophique, George se métamorphose en monstre incontrôlable. Et il n'est pas le seul puisque d'autres animaux se transforment en prédateurs enragés aux quatre coins du pays, détruisant tout sur leur passage. Okoye décide alors de travailler d'arrache-pied avec une généticienne pour mettre au point un antidote. Pourront-ils à temps empêcher la planète d'être ravagée ?

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséRAMPAGE HORS DE CONTRÔLE s'inspire d'un jeu vidéo d'arcade des années 80 et a dans l'idée de mettre en avant ses monstres. Alors, ok, ils sont plaisants, mais au final, on ne les voit pas beaucoup et, pour le reste, l'histoire n'est pas captivante. En effet, le scénario est aussi épais qu'un fil de pêche qui s'étire en longueur. Il est jalonné d'incohérences, à tel point qu'à la fin, on en rit. Il y a une volonté de faire une pseudo mise en garde sur les dangers des manipulations génétiques, mais elle reste très succincte. 

Le réalisateur, Brad Peyton, met en scène de l'action à gogo, mais les effets spéciaux sont parfois très passables et il n'y a rien de vraiment très original dans sa façon de filmer. À part les monstres qui occupent l'espace, sont plutôt impressionnants et assez réussis, les autres tentatives d'approche spectaculaire ne sont pas convaincantes. 



Côté acteurs, Dwayne Johnson, qui interprète Davis Okoye, joue de sa sympathie habituelle, qui fonctionne, mais qui ne remplace ni le manque d'intérêt dans la construction narrative, ni l'empilage d'impossibilités qui entourent les personnages. 



On notera aussi la présence de Jeffrey Dean Morgan dans le rôle d'Harvey Russell. Il impose un style, mais encore une fois, cela ne suffit pas à outrepasser les manquements de l'ensemble.



RAMPAGE HORS DE CONTRÔLE est un long-métrage qui se laisse regarder si on déconnecte son cerveau et qu'on en attend rien de plus que quelques moments spectaculaires à base de gros monstres. C'est décevant, il y aurait eu matière à faire mieux malgré tout.

Copyright Photos @ 2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC.

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

DES CRÉATURES DE PLUS EN PLUS GIGANTESQUES
Hier soir, George faisait 2,10 mètres de haut et pesait 225 kg. Ce matin, il approche des 3 mètres et pèse presque 455 kg". - Davis

Tout comme les cinéphiles du monde entier, Brad Peyton, réalisateur et producteur de RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE, adore voir Dwayne Johnson affronter des situations dangereuses de grande envergure qui font appel à tout son talent, à sa force physique, son humour et son charme. Brad Peyton a déjà placé la vedette intrépide sous le volcan d’une île sur le point de sombrer, mais aussi à l’épicentre d’un séisme de magnitude 9. À présent, pour leur troisième collaboration sur grand écran, qui dépasse les précédentes en matière d'action et d’impact visuel, Brad Peyton met la barre encore plus haut. Car cette fois, Dwayne Johnson doit se mesurer à une menace nouvelle : un ennemi encore plus costaud que lui !

D’ailleurs, il ne s’agit pas d’un seul ennemi, mais de trois : des créatures titanesques génétiquement modifiées, totalement hors de contrôle, qui s’apprêtent à dévaster notre civilisation.

Dwayne Johnson est prêt à relever le défi : “Brad et moi, on est comme des gosses quand on travaille ensemble sur ce genre de projets", raconte-t-il. “L’art reflète toujours son créateur, et je pense donc que les fans peuvent compter sur beaucoup d’action et de divertissement, sans compter un niveau inédit de destruction. On essaye toujours d’aller plus loin, de mettre la barre encore plus haut, et même si possible de la dépasser".

Il ajoute : “Rien que le fait de mettre le pied sur le plateau le matin à 7h faisait bondir mon adrénaline à 15 sur une échelle de 1 à 10. Et c’était comme ça toute la journée".

“Il y avait tellement de scènes à couper le souffle, tellement de décors hallucinants", ajoute Naomie Harris, qui donne la réplique à Dwayne Johnson dans le rôle du Dr Kate Caldwell. “Je n’étais jamais montée à bord d’un hélicoptère ou d’un avion qu’on incline à l’aide d’effets hydrauliques, pour que je finisse accrochée au bout d’un câble. C’est ce qui est vraiment super avec Brad et Dwayne, et toute l’équipe de tournage. Avant tout, ils veulent vous donner l’impression que tout se passe juste sous vos yeux, ici et maintenant, et que vous vous trouvez plongé au cœur de l’action. C’est ce que les spectateurs vont pouvoir constater".

Si Brad Peyton et Dwayne Johnson ont des centres d'intérêt en commun, ils ont notamment une affinité particulière pour les créatures féroces géantes ainsi que pour le jeu vidéo d’arcade "Rampage", où trois créatures titanesques dévastent des villes entières sur leur passage. Tous deux souhaitaient également offrir à ce cinéma de grand spectacle une intrigue et des personnages qui sonnent juste.

Si c’est du jeu vidéo qu'est née l’idée originale, il n’offrait pourtant pas beaucoup plus que le concept de départ, ce qui convenait parfaitement à Brad Peyton. “Ce qui m’intéressait, c’étaient les défis et les possibilités que recelait le jeu", confie-t-il “Le fait que la trame narrative soit si peu développée nous a permis de nous approprier le concept, de créer nos propres monstres, d’aborder les sujets qu’on voulait. On a rendu hommage au jeu avec humour et respect, en mettant en scène ces créatures et en dissimulant quelques 'Easter eggs' pour les fans".

Dans le film, cette vague destructrice est causée par une expérience biogénétique secrète qui dégénère lorsqu’est déversée une substance provoquant des mutations génétiques chez les animaux : ceux-ci deviennent non seulement plus forts et plus agressifs, mais aussi plus imprévisibles et terrifiants à mesure qu’ils absorbent les données génétiques d’autres espèces. La première victime est George, un gorille à dos argenté albinos qui vit dans une réserve naturelle de Californie. George est très important aux yeux de Davis (Dwayne Johnson), primatologue qui a sauvé l’animal des braconniers, l’a élevé, lui a appris la langue des signes, et avec qui il a forgé une amitié indestructible. Du coup, lorsque George passe en l’espace d’une nuit d’un animal inoffensif de taille normale à un colosse destructeur, Davis est bien décidé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger son ami, tout en essayant de comprendre ce qui lui arrive.

Afin de mener à bien cette mission, il accepte à contrecœur l’aide de Kate Caldwell, qui en sait plus sur cette affaire qu’elle ne veut bien l’avouer.

Aux côtés de Dwayne Johnson et Naomie Harrison, on rencontre Jeffrey Dean Morgan dans le rôle d’un agent du gouvernement méfiant qui suit à la trace l’évolution de l’enquête de Davis et de Kate, Joe Manganiello qui incarne le chef d’une unité d’élite mercenaire confrontée, dans une forêt du Wyoming, à un ennemi qui lui donne du fil à retordre, et Malin Akerman et Jake Lacy qui interprètent les frères milliardaires, responsables de l’expérience illégale, qui ont bien l’intention d’utiliser l’agent pathogène à leur profit.

Le producteur Beau Flynn, qui a déjà fait équipe avec Dwayne Johnson à l’occasion de nombreux autres projets, expose l’une des raisons pour lesquelles il estime que RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE se différencie des films du genre. “Souvent, ce genre de film met en scène un héros qui tente d’arrêter les créatures monstrueuses à tout prix, et est prêt à mettre sa vie en danger pour sauver la planète. J’ai rarement vu un film où non seulement le héros tente de sauver la planète, mais où il cherche aussi à aider et à protéger l’un des assaillants. En d'autres termes, la plupart du temps, le héros cherche à terrasser la bête, alors qu’ici il essaye de la sauver. Davis sait bien que George n’est pas responsable de ce qui lui arrive. Non seulement il veut lui sauver la vie, mais il pourrait bien avoir d’ailleurs besoin de son aide lors d’un affrontement final titanesque avec les monstres. C’est pour moi une perspective tout à fait novatrice et stimulante".

La panique que sème George s’accentue d’autant plus que deux autres animaux mutants font leur apparition : d’abord un loup à la taille colossale qui non seulement est capable de sauter à une hauteur hallucinante, mais sait aussi voler… et plus tard un crocodile long comme un stade de football qui se déplace à la vitesse d’un croiseur. Ces derniers, qui ont été plus exposés à l’agent pathogène que George, sont d’autant plus gigantesques et agressifs. Les trois créatures continuent non seulement à grandir mais aussi à muter, et prennent la direction de Chicago, détruisant tout sur leur passage.

Malgré la gravité de la situation, les producteurs ont cherché à maintenir un ton à la fois drôle et léger, offrant ainsi la possibilité de traits d’humour et de gags en marge des scènes de combat survoltées. C’est Dwayne Johnson surtout qui livre ces répliques mordantes avec un style inimitable.

Ryan Engle, qui a travaillé sur le scénario en collaboration avec Adam Sztykiel et les coauteurs de SAN ANDREAS Carlton Cuse et Ryan J. Condal, estime que : “Le défi était de raconter cette histoire d’animaux mutants avec un mélange d’émotion, d’action, de frissons, et de divertissement, et un scénario innovant. On ne s’est pas concentrés seulement sur la dimension spectaculaire du film : on a voulu intégrer des scènes dynamiques et vertigineuses, pour que l’on puisse voir ces monstres dans des situations inédites".

L’idée d’un complot visant à utiliser l’ADN comme une arme destructrice, dont les trois malheureuses bêtes sont les cobayes, permet de mettre en scène des adversaires humains auteurs de ce chaos et de déployer la menace à l’échelle de la planète. Adam Sztykiel, qui fait une brève apparition dans le film sous les traits d’un pilote de C-17, explique : “Le danger le plus immédiat, c'est que d’autres animaux en liberté soient infectés : d’autres balises ont-elles atterri sur la planète, et si oui, où ?"

Comme le suggère le producteur Hiram Garcia, “Ce qui rend ces créatures si intéressantes, c’est qu’elles sont hybrides : elles allient leur propre patrimoine génétique à des caractéristiques inhérentes à d’autres animaux, ce qui les rend plus résistantes et plus féroces ; il s’agit par exemple d’un gorille capable de régénérer ses propres tissus à la vitesse d’une souris épineuse, ou d’un loup qui développe une membrane lui permettant de planer à la manière d’un écureuil volant. Une fois ce principe de base établi, on s’est demandé ce qui se passerait si cette technologie se retrouvait entre de mauvaises mains".

Si le film se permet une certaine licence artistique, le système CRISPR d’édition génétique auquel il est fait référence est bien réel. Élaboré en 1993, son objectif est de soigner le cancer ainsi que d’autres maladies en modifiant le code génétique d’un organisme.

Dwayne Johnson, qui est également producteur exécutif du film, reconnaît que : “Ce procédé scientifique est fascinant. Mais il fallait maintenir un certain équilibre entre la cohérence du contenu scientifique et les clins d’œil aux spectateurs à qui il fallait montrer que l’on était tous de mèche, qu’on était bien conscients d'être en train de faire un film sur un crocodile à la mâchoire acérée de 1118 dents gigantesques, et un gorille de la taille d’une maison qui me fait des doigts d’honneur".

Les producteurs ont justement fait appel à Weta Digital, société d'effets visuels de pointe, afin de créer les personnages non humains du film. Brad Peyton atteste que leur contribution s’est avérée “absolument essentielle. On n’aurait jamais pu mener à bien un projet aussi ambitieux sans des artistes de cette envergure. Il était primordial que l’apparence physique des créatures soit parfaite, mais il fallait aussi communiquer leurs émotions et leurs intentions".

Le loup et le crocodile, entièrement réalisés à l’aide d’effets visuels révolutionnaires, sont sans conteste le clou du spectacle. Beau Flynn témoigne : “On tenait à ne pas cacher ces créatures en les faisant apparaître dans des scènes de nuit, sous la pluie, ou par temps couvert. On voulait les montrer en pleine lumière, à mesure qu’ils mutent et dévastent tout sur leur passage, en créant un contraste fort entre le ciel bleu et les scènes de chaos qu’ils provoquent".

Pour George, ils ont adopté une approche différente. Le gorille est un mélange de procédés visuels élaborés par Weta Digital et de performance-capture. En effet, c’est l’acteur Jason Liles qui insuffle au personnage sa personnalité et son humanité : il permet ainsi aux spectateurs de comprendre que George est un être doué de sensibilité, et d’assurer la crédibilité du lien entre l’animal et Davis, qui se rend compte que ce dernier souffre tout autant de la situation que la foule de gens affolés fuyant à son approche. George reste le point focal de l’histoire, même lorsqu’il grandit et se métamorphose.

“Dès le début, je savais que la dimension émotionnelle et la ligne directrice de l’histoire allaient être leur amitié", raconte Brad Peyton. “Elle prend une telle importance que tous les autres éléments, comme les crashs d’avion, les explosions et les combats, gagnent en intensité, parce que l’on est véritablement attaché au destin des personnages : on a envie que Davis et George puissent se retrouver. Je fais toujours mon possible pour que tout soit aussi palpitant que possible, mais je trouve que si l’on n’est que dans le divertissement, sans aucune émotion réelle, sans véritable enjeu, l’impact n’est pas le même. Il faut que l’on ressente quelque chose pour que l’expérience soit totale".

“Les grands thèmes du film sont la confiance et l’amitié", résume-t-il, “et ce que l’on serait prêt à faire pour sauver un ami". À mesure que l’histoire progresse, il s’avère que l’un comme l’autre sont prêts à tout.

Le producteur John Rickard, qui prend un exemple qui parle à tous, remarque : “Davis ne comprend pas pourquoi George devient de plus en plus agressif, à la fois envers lui-même et tous les gens autour de lui. Alors que peut-il faire ? Qu’est-ce qu’on ferait à sa place ? J’ai moi-même un chien et s’il tombait malade ou s’il venait à disparaître, personne ne pourrait m’empêcher de le retrouver ou de tout faire pour le soigner, parce que c’est pour moi un membre de ma famille. C’est ce que ressent Davis envers George, et c’est le ressort émotionnel grâce auquel l’histoire sonne juste aux yeux de la plupart des spectateurs".

Globalement, qu’il s’agisse de l’intrigue, de l’ampleur colossale des scènes d’action et des effets visuels, des décors et des créatures gigantesques, tout dans RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE fait écho à l'ambition démesurée des auteurs et producteurs du film. Le réalisateur confie que son intention était de “plonger les spectateurs au cœur des événements, au lieu de les faire assister à une scène qui se déroule à distance. De cette façon, je voulais que les gens aient l’impression que ces gigantesques créatures effrayantes qui se déplacent à une vitesse folle les encerclent à tout moment. Je voulais les plonger au cœur de l’action autant que possible".

“C’est l’idée de pouvoir mettre en œuvre un film proprement titanesque qui m’a donné envie de m’investir dans RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE", ajoute Dwayne Johnson. “Ce que je veux dire, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de cet incroyable gorille géant, mais aussi d’un gigantesque crocodile sorti des marais de Floride et d’un loup à la stature proprement hallucinante qui vient du nord-ouest du pays. Sans compter ce type chauve basané, baraqué et couvert de tatouages, qui leur court après", s’esclaffe-t-il. “Le but du jeu vidéo était de tout détruire, et je crois qu’on lui rend hommage dans ce film. On pose les bases de l’histoire, puis tout à coup, boom, c’est parti pour l’adrénaline, on ne s’arrête plus !"

ACTEURS ET PERSONNAGES
Vous préférez la compagnie des animaux à celle des gens ?" — Nelson
Oui, parce que les animaux me touchent." — Davis

On fait la connaissance du primatologue très respecté Davis Okoye alors qu’il supervise la section des grands singes de la réserve naturelle de San Diego. S’il est investi dans son travail, qu’il s’entend bien avec tout le monde et qu’il partage avec plaisir ses connaissances avec ses étudiants, il ne cache pas qu’il préfère la compagnie des animaux à celle des humains. Il déteste par-dessus tout la tendance qu’ont beaucoup de gens à mentir pour assurer leurs propres intérêts.

Dwayne Johnson décrit Davis comme “un personnage fantastique que j’ai pris beaucoup de plaisir à incarner. Il a par le passé été à la tête d’une unité de lutte contre le braconnage à l’ONU, et ce après des années passées à défendre son pays au sein des Forces Spéciales américaines. Du coup, après tout ce qu'il a dû affronter dans sa vie, il a perdu foi en l’humanité".

Davis a tissé ces liens si solides avec George lorsqu’il a découvert le bébé gorille qui se cachait pour échapper aux braconniers qui venaient de tuer sa mère. George étant trop fragile pour survivre seul dans la nature, Davis lui a offert une nouvelle vie dans la réserve naturelle où il est maintenant arrivé à l’âge adulte ; c’est aujourd’hui un gorille majestueux tourné vers les autres, empreint de compassion et de joie de vivre et pourvu d’un sacré sens de l’humour.

“Ils se ressemblent beaucoup", note Brad Peyton. “Ils sont pleins d’humour, deux mâles dominants habitués à toujours être les plus costauds de la bande".

Les scénaristes ont été ravis d’apprendre que Dwayne Johnson jouerait le rôle principal au moment où ils étaient en train d’imaginer les personnages. C'était notamment le cas de Carlton Cuse et Ryan Condal qui avaient déjà écrit pour lui dans SAN ANDREAS. Ryan Condal raconte : “On avait une idée assez précise de sa façon de s’exprimer. Un vrai charme se dégage de sa personnei : il peut absolument tout faire. Ça nous a laissé beaucoup de libertés. Dwayne parvient à communiquer toute la tendresse des relations qu’il entretient avec George, ce qui rend l’animal sympathique. C’est hyper important". Quant à George, il a toujours été traité comme un être humain. Carlton Cuse explique : “Sachant que le personnage allait être un mélange d’images de synthèse et de performance-capture, on a pu donner libre cours à notre imagination : on lui a imaginé une vraie personnalité et on lui a fait accomplir des actions complexes".

“J’adore travailler avec Dwayne", confie le réalisateur. “C’est l’un des partenaires les plus créatifs que j’aie jamais eus : il est toujours rempli d’enthousiasme et déborde d'idées géniales. Il cherche en permanence à s’investir davantage, à se lancer de nouveaux défis, à offrir quelque chose de nouveau à ses fans. Cette fois, il nous a dit : ‘J’ai envie de me faire encore plus peur, d’aller plus loin dans la castagne que dans mes films précédents’, ce qui n’est pas évident quand on connaît sa filmographie".

Lorsque son meilleur ami a des ennuis, Davis n’entre pas dans la mêlée avec une stratégie en tête, ni même l’assurance de s’en sortir. Bien au contraire. Il n’a aucune idée de ce qu’il va devoir affronter, ni de la manière dont il va s’y prendre. Tout ce qu’il sait, c’est que George a besoin de lui, et qu’il ne peut pas le laisser tomber. “Davis est prêt à tout pour sauver George", souligne Hiram Garcia. “Cette mission pourrait aussi bien le mener vers une forme de rédemption, et lui permettre de retrouver confiance en ses semblables, cheminement qu'il entame en rencontrant le Dr Kate Caldwell".

“Kate a aussi vécu des choses difficiles", poursuit Hiram Garcia. “Cette brillante scientifique qui a échoué à sauver la vie de son frère à l’aide de l’édition génétique voit sa recherche utilisée pour créer des monstres, si bien qu’elle est tout aussi investie émotionnellement que Davis. Ils essayent tous les deux de faire ce qui est juste, mais ils ne prennent pas le même chemin pour y arriver".

Pourtant, au départ, Kate est l’exemple parfait des gens que déteste Davis : ceux qui sont prêts à tout pour obtenir ce qu’ils veulent. Elle ne lui dit pas toute la vérité sur son degré d’implication, et sur son véritable intérêt à retrouver la source de l’agent pathogène. “Pour lui, le plus important, c’est l’honnêteté et la confiance, et du coup, quand il découvre qu’elle lui a menti, il ne veut plus entendre parler d’elle", raconte Naomie Harris. “Mais ensuite, elle finit par lui raconter les choses terribles qui lui sont arrivées, et lui explique pourquoi elle est là, et son récit le touche profondément. C’est la raison pour laquelle il accepte de l’aider".

Lorsqu’elle était encore une jeune scientifique idéaliste, Kate a été abordée par une entreprise de génie génétique du nom d'Energyne. Mais ses employeurs utilisaient secrètement ses résultats pour mettre au point leur propre programme afin d’utiliser l’ADN comme une arme. Leurs résultats sont malheureusement tout à fait probants. Kate est désormais convaincue qu’il doit y avoir un moyen de maîtriser ces créatures, une sorte d’"interrupteur" qu’elle pourrait localiser si elle arrivait à temps à son ancien laboratoire. C’est pour cette raison qu’elle a besoin de l’aide de Davis.

John Rickard révèle : “Il était essentiel que nous trouvions la personne idéale pour le rôle de Kate à différents égards. Il nous fallait une personne qui soit vraiment à la hauteur, qui puisse donner le change à Davis, qui puisse apporter compassion et compréhension, et, surtout, qui ait une densité naturelle pour être crédible lorsqu’elle aborde les aspects techniques et scientifiques de l’intrigue. Naomie correspondait à tous nos critères, et même bien plus encore. Dwayne et elle ont formé un formidable tandem".

“C’est vraiment sa prestation qui donne de la cohérence à l'ensemble", ajoute Brad Peyton. “Elle a fait un travail incroyable sur les scènes d’action : elle affrontait chaque nouvel obstacle avec autant d’appréhension que de détermination".

Naomie Harris souligne que c’est en partie l’enthousiasme de Brad Peyton qui l’a convaincue d’accepter un rôle bien différent de ceux dont elle a l’habitude. “Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais dès notre première conversation, j’avais l’impression d’être la reine du monde en raccrochant", raconte-t-elle. “Et c’était comme ça tous les jours sur le tournage. J’ai adoré le scénario. Je pense que c’est notamment parce que je suis tombée amoureuse du personnage de George, et puis j'ai aussi été conquise par la présence de cet homme complètement renfermé qui pourtant parvient à ouvrir son cœur à cet animal extraordinaire. Enfin, ce qui m’a plu, c’est que Kate soit si forte et intelligente, et que ce film d’action ne se prenne pas trop au sérieux".

Mais même lorsque Davis et Kate finissent par faire équipe, George a déjà été capturé : on lui a administré un puissant sédatif avant de le faire monter dans un avion de transport militaire par ordre de l’agent Russell, qui travaille sous l’étiquette un peu louche de "OGA" : Other Government Agency, ou Autre Agence Publique. “Il les invite à rejoindre cette organisation avec un air avenant qui dissimule pourtant mal son autorité incontestable".

Jeffrey Dean Morgan, qui campe Russell, explique : “Il a le bras tellement long, il a tellement de pouvoir, que personne n’a officiellement entendu parler de lui, et pourtant c’est l’agent Russell qui tire toutes les ficelles. C’est un vrai de vrai, la crème de la crème des agent infiltrés".

“J’adore le jeu de Jeffrey, qui fait qu’on se demande si c’est un adversaire ou un allié. On n’arrive pas à se faire une idée sur lui", remarque Brad Peyton. “Il porte un costume parfaitement repassé avec une boucle de ceinture en argent à la texane et arbore un révolver de calibre 45 en or à la crosse nacrée. Sa voix trainante lui donne l’air décontracté, ce qui ne l'empêche pas de tout observer d’un œil aiguisé".

“L’idée de la boucle de ceinture vient de Brad", reconnaît Jeffrey Dean Morgan, même si l’idée lui convenait parfaitement et lui semblait bien refléter la personnalité de l’agent. “Russell est clairement un cow-boy. Lorsqu’il entre dans une pièce, tous les regards se tournent vers lui. Il est bien élevé, comme tout bon gentleman du sud, mais il a aussi un humour particulièrement sarcastique dont il fait usage pour remettre les gens à leur place ; il a une façon de s’exprimer qui fait que parfois on se demande ce qu’il veut vraiment dire".

Il fallait absolument que Russell puisse donner le change à Davis et à son charisme, parce que leurs deux personnalités s’affrontent à plusieurs reprises et que leurs rapports sont toujours tendus. “Dwayne est un type fantastique", estime Jeffrey Dean Morgan, “et je me rappelle m’être dit : ‘La première fois que nos personnages se rencontrent, il faut que je lui rentre dedans, que je l'affronte de la même façon qu’on va titiller une bête sauvage’’".

"Jeffrey a la même façon de rouler des mécaniques, le même genre de machisme, mais il le fait avec un sourire et un brin d'humour, et finalement c’est toujours plus dangereux… et plus amusant", déclare Johnson.

Aussi imperturbable soit-il, Russell va devoir affronter une surprise de taille lorsque sa cargaison de deux tonnes se réveille brusquement et décide qu’il est l’heure d’aller faire un tour. Tout de suite… En réalité, les trois créatures gargantuesques sont attirées par un appât qui émet de hautes fréquences et rien ni personne ne peut les freiner dans leur élan, que ce soit sur terre, en mer ou, dans le cas de George, à près de 10 000 mètres d’altitude.

Leur cible est Chicago et, plus précisément, le haut d’une tour du centre-ville. C’est là que se trouve le laboratoire d’Energyne, dans les bureaux de Wyden Technologies, les anciens employeurs de Kate, Claire et Brett Wyden (Malin Akerman et Jake Lacy). Claire rappelle ses combattants à la maison, persuadée qu’elle a dorénavant les moyens de les contrôler.

Pour une histoire portant sur les pouvoirs de la génétique et de l’ADN, il est risible que frère et sœur soient aussi dissemblables : Claire, la tête pensante, est un monstre d’égoïsme froid et calculateur tandis que Brett est un mélange nauséeux d’avidité et de lâcheté empreintes de jérémiades. C’est le genre de type qui aimerait bien régner sur le monde mais à condition que cela ne bouleverse pas trop ses petites habitudes.

"Claire est intelligente et manipulatrice, c’est un personnage franchement merveilleux à jouer", déclare Malin Akerman. "Elle ne pense qu’au profit et elle est un peu dingue, surtout quand les créatures se mettent à détruire la ville, ce dont elle se moque totalement. Le projet Rampage est son bébé, elle ne vit que pour sa réussite et tous ceux qui se mettent en travers de son chemin sont voués à périr".

"Avec Jake, on se demandait pourquoi elle ne l’avait pas déjà tué puisqu’il n’a pas grand-chose à apporter, que ce soit au projet ou à leur société, mais je suppose qu’elle sait qu’il est sa seule famille", ajoute-t-elle.

Pour défendre son personnage, Lacy déclare : "Brett a grandi dans un milieu aisé, ce qui lui a permis de se comporter comme il le voulait, d’acheter ce qu’il souhaitait et d’agir à sa guise. Il aime faire la fête et s'offrir des yachts. Concernant le projet Rampage, ce n’est pas lui qui en a le contrôle. Même s’il avait des doutes sur ce que mijotent lui et sa sœur, il ne ferait rien car il a tout simplement peur d’elle, sauf peut-être s’il se retrouvait menacé de prison".

"Nos méchants sont froids et calculateurs, mais franchement tordants", ajoute Peyton, qui a surnommé le tandem "la reine des glaces et son empoté de frère. Je me suis beaucoup amusé avec eux. Elle estime que cette histoire d’ADN va la rendre célèbre, car c’est son projet, et elle en est très fière. Pendant ce temps, Chicago tombe en ruines et Brett se contente de lui dire 'Peut-on se procurer un hélicoptère et se tirer d’ici' ?

Afin de poursuivre leurs activités illégales sans s'attirer d'ennuis, les Wyden ont mené leurs recherches secrètes sur une station spatiale privée où ils ont autorité absolue et où leurs erreurs occasionnelles ne peuvent pas leur nuire ou revenir les mordre. Au sens littéral du terme. Cette fois-ci, leur dernière expérimentation tourne au désastre : la station explose et s’écrase sur Terre, en répandant les fioles d’un agent pathogène de dernière génération. C’est justement la preuve dont a besoin Claire pour être sûre que le projet Rampage est couronné de succès. Tout ce qui reste à faire est de retrouver les échantillons.

Le premier appel de Claire est pour Burke, un mercenaire sûr de lui et qui en a vu d’autres à la tête d’une équipe de gros bras que Brett appelle les "Killers R Us". C’est Joe Manganiello qui incarne Burke : "Il a été envoyé pour récupérer un objet et en ce qui le concerne, ça pourrait tout aussi bien être une mission pour aller chercher un carton de lait, car ça lui semble indigne de ses talents ou de ceux de ses hommes. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il recèle un mutagène expérimental pharmaceutique, qu’il s’est ouvert à cause du choc et qu’il a déjà attiré l’attention d’un animal".

S’ensuit une rencontre explosive dans les bois du Wyoming entre Burke, ses hommes armés jusqu’aux dents et munis d’équipements militaires dernier-cri, et un loup de la taille de deux bus à impériales et aussi rapide qu’un boulet de canon. Pour se préparer à ce qui sera la mission la plus fatale de la carrière de ces mercenaires, Manganiello et ses partenaires ont passé des jours à sauter depuis des hélicoptères en train de se poser brusquement, puis à se réceptionner au sol en courant.

"C’est vraiment intéressant de travailler à partir de la prévisualisation", révèle Manganiello. "De nombreuses séquences d’action pure ont été réalisées en amont grâce à l’iPad de Brad, et c’est un peu comme un jeu vidéo des années 1990. On regarde les mercenaires affronter le loup géant, et on peut tout voir, jusqu’aux angles de prise de vue et au minutage de chaque réaction et de chaque plan. Notre travail consiste à concrétiser ce que Brad a imaginé".

P.J. Byrne incarne Nelson, un collègue de Davis à la réserve animalière, qui tente de venir en aide à George dans les premiers temps de sa transformation déconcertante. "George est entré dans l’enclos d’un grizzly et l’ours, animal terrestre le plus dangereux, a été tué, ce qui est déjà assez effrayant en soi", explique-t-il. "Les murs de l’enclos font presque 7 mètres de haut, deux fois la hauteur qu’un gorille est capable de sauter, et cela semble donc impossible… jusqu’à ce qu’on le voie et qu’on se rende compte qu’il est dorénavant bien plus gros que quelques heures auparavant".

Pour compléter cette distribution, Marley Shelton joue le docteur Atkins, un rôle particulièrement physique puisque il s’agit de la chercheuse travaillant à bord de la station spatiale maudite des Wyden. Dans une séquence d’ouverture haletante qui donne le ton au reste du film, elle lutte pour essayer de rester en vie tandis que ses derniers sujets d’expérimentation, devenus incontrôlables, sont pris de folie meurtrière. Breanne Hill et Jack Quaid campent Amy et Connor, deux étudiants primatologues travaillant au centre. Demetrius Grosse prête ses traits au colonel Blake, militaire assailli de toutes parts essayant de sauver Chicago de ces ennemis insaisissables et apparemment invulnérables qui semblent tout droit issus de ses pires cauchemars. Will Yun Lee est Park, agent spécial du FBI dont l’enquête le mène jusqu'aux laboratoires des Wyden. Enfin, Matt Gerald interprète Zammit, l’un des meilleurs éléments de l’équipe de Burke, à la poursuite d’un animal aux empreintes suffisamment vastes pour qu’on puisse tomber dedans.

"Chaque acteur apporte une énergie et une saveur particulière, que ce soit Dwayne et Naomie, et tous leurs partenaires. Ils sont tous particulièrement remarquables à l’écran", commente Peyton.

GEORGE
"J’ai sauvé George quand il avait deux ans. Ce n’est pas seulement un ami, il fait partie de la famille" – Davis

"J’ai déjà eu le plaisir de partager l’écran avec des acteurs phénoménaux mais jamais avec un gorille", déclare Johnson.

Pour que la relation la plus importante du film soit portée à l’écran de manière crédible, il était essentiel que le public accepte George comme Davis le voit : avec une vraie personnalité, tour à tour attentionnée, joueuse, aimante et drôle, ou brusquement en colère et effrayée. Pour Peyton, il s'agissait donc de recourir à la performance-capture et à l’interprétation d’un acteur pouvant insuffler le niveau d’émotion nécessaire afin de mettre en scène un animal plein de vie.

"Je tourne beaucoup de films où les effets tiennent une place essentielle", explique le réalisateur. "Mais je suis toujours partant pour filmer un maximum de scènes en plateau. Et comme la relation la plus importante de ce film est celle qui existe entre Davis et George, ne pas tirer parti du lien entre ces deux personnages aurait été stupide. Je veux que le public tombe amoureux de George". C’est Jason Liles, un acteur de performance-capture qui a été engagé pour ce rôle. "On a réalisé un scan de son visage et on l’a intégré à celui de George : les yeux de George et ses expressions sont donc les siens".

L'un des avantages de cette approche se vérifie dans l’humour et la légèreté que Liles transmet à son personnage, surtout au début de l’histoire. "George est, à certains égards, comme un adolescent", raconte le célèbre superviseur d’effets visuels Colin Strause, qui retrouve ici Peyton suite à leur précédente collaboration dans SAN ANDREAS. "George est un farceur, il est très complice avec Davis et c’est une dimension que Jason restitue de manière tout à fait crédible. En dépit de la transformation physique extraordinaire qu’il subit, on ne peut traiter George comme un simple effet visuel".

Strause a utilisé un système de capture optique nécessitant l’installation de 32 caméras reliées aux surfaces réfléchissantes de la combinaison de motion-capture, ainsi que 4 "caméras-témoins", et des objectifs standards utilisés pour constituer des données de sauvegarde. En regardant la séquence se dérouler sur un écran, il était possible de savoir quelle serait la taille de George comparé aux autres éléments du décor dans telle ou telle scène, pour s’assurer que tous les mouvements soient synchronisés.

Parfois, lorsque Johnson, Naomie Harris ou un autre des acteurs devait interagir avec l’une des versions géantes de George sur fond vert, Peyton hissait Liles sur une plateforme pour qu’ils puissent le voir en personne plutôt qu’avec un objet inanimé le représentant.

Liles s’est entraîné avec le cascadeur et coach en gestuelle Terry Notary, connu pour son travail sur la saga de LA PLANÈTE DES SINGES, afin d'apprendre à s’asseoir, à se lever et se comporter comme un gorille. Il s'est agi d'un processus aussi bien physique que psychologique, comprenant des moments de parfaite immobilité et une utilisation consciente de l’énergie du corps. Il a également utilisé des prothèses pour rendre ses avant-bras plus longs.

Pour compliquer le tout, l’acteur de 2,05 m devait constamment s’ajuster à la taille de plus en plus imposante de George. "Jouer un gorille de 220, 450 kilos ou de plus de 8 tonnes nécessite de modifier la façon dont on bouge pour représenter cette évolution", déclare Peyton. "En outre, il y a le jeu de l'acteur et sa démarche, comme tout autre acteur. Ça fait beaucoup de paramètres à garder à l’esprit. Jason s’est décarcassé pour nous, il a fait un travail extraordinaire, et ça se voit".

Deux mois avant le début du tournage, les producteurs ont contacté Tara Stoinski, directrice générale et scientifique au Dian Fossey Gorilla Fund International, pour recueillir des informations sur la personnalité et le comportement des gorilles et pour mieux comprendre le statut de l’espèce à travers le monde. La fondation Dian Fossey est rattachée au zoo d’Atlanta, qui abrite la plus grande population de gorilles en captivité au monde. Les producteurs et Jason Liles y ont également passé du temps pour observer les animaux et consulter des experts.

Les producteurs ont aussi sollicité l’aide du spécialiste en langue des signes Paul Kelly pour inculquer à Liles et Johnson ce qu’ils devaient savoir pour le film, puisque c’est ainsi que George communique avec ses amis humains. Kelly a également travaillé en étroite collaboration avec Notary car le langage des signes des gorilles est souvent simplifié pour s’accorder avec leurs capacités d’apprentissage. Pour certains mots n’ayant pas d’équivalent en langue des signes, comme "braconnier", Kelly a substitué un équivalent approprié comme "chasseur", puis a coupé le terme à "chasse", ce qui est suffisant pour que Davis et George se comprennent.

Pour les scènes de laboratoire, les producteurs ont aussi sollicité le bio ingénieur et chimiste James Dalhan, dont la spécialité est la manipulation génétique in-vivo au Broad Institue de Harvard et du MIT : il a accepté d’être consultant technique sur ce film pour toutes les questions relatives aux expérimentations et à la génétique.

DESTINATION : CHICAGO

Le plus grand décor du film accueille la bataille emblématique qui détruit une dizaine de rues du centre-ville en partie évacué de Chicago. Il s'agit d'une séquence totalement inédite : les spectateurs n’en croiront pas leurs yeux lorsqu’ils découvriront un crocodile mutant géant escalader un gratte-ciel et un loup volant de 13 tonnes infliger de gros dégâts avec les piques qui se trouvent le long de sa queue. "L’utilisation de la technologie CRISPR nous a donné beaucoup de latitude en matière de créativité. Non seulement on a trois créatures monstrueuses dans le film, mais elles ne cessent de grandir et d’acquérir de nouvelles forces et de nouvelles capacités", précise Rickard.

À leur taille maximale, le loup affamé mesure plus de 15 mètres de haut et 26 mètres de long, et pèse 13,8 tonnes, tandis que le crocodile atteint lui 18 mètres de haut, 68 mètres de long et un poids hallucinant de 150 tonnes, avec des mâchoires capables de briser constructions et véhicules comme si c’était de la guimauve !

Une grande partie du champ de bataille a été construite à l’échelle en décors réels sur le plateau de 12 hectares de Third Rail Studios à Atlanta, une ancienne usine d’assemblage de General Motors qui a servi de QG aux producteurs. Le reste a été numériquement ajouté et agrandi. Une équipe, comprenant le célèbre chef-opérateur prises de vue aériennes Fred North, s’est déplacé à Chicago pour y filmer des plans détaillés grâce auxquels les équipes ont pu construire les décors.

L’équipe numérique de Weta, menée par le superviseur effets visuels Erik Winquist, a été intégralement en charge de la réalisation des créatures, tandis que Hydraulx VFX, cofondée par Colin Strause, a été chargée du reste. Le but était que les acteurs puissent interagir avec des créatures numériques et des pièces de métal, de ciment et de verre leur tombant dessus de façon aussi réaliste que possible. Pour y parvenir, il a fallu utiliser des éléments réels au premier et au deuxième plans, afin qu’ils se fondent avec les extensions numériques réalisées en arrière-plan, car si Peyton aime projeter ses spectateurs dans le feu de l’action, il aime tout autant y projeter ses acteurs.

S'agissant des créatures qui attaquent la tour dans laquelle sont enfermés Davis et Kate avec Claire et Brett Wyden, Strause déclare : "On a construit presque 70 % de ce toit d’immeuble, et il y avait des fonds verts tout autour pour les extensions numériques mais c’était un décor de plusieurs étages conçu pour pouvoir être secoué. Tout bougeait". Dans une scène, George saute et arrache l’antenne au milieu d’un assaut militaire avec des jets A-10 : "On lançait d'authentiques gravats sur les acteurs et on aurait vraiment dit que ça leur tombait dessus", poursuit-il.

"À un moment donné, je me suis tourné vers Dwayne et je lui ai demandé : 'Tu as déjà fait quelque chose de cette envergure ‘? et il a répondu : 'Non mon frère, je n’ai jamais fait un truc pareil, allez, on enlève les petites roues, on se jette à l’eau et on se lance' ! ", se souvient Peyton.

"Quand on est plongé dans un pareil chaos, et qu'il y a des débris de métal tordu et de ciment qui volent partout, que les machines à fumée sont en action, et qu'il y a une bonne équipe pour s’assurer que tout fonctionne et qu'on est tous en sécurité, c’est vraiment l’idéal pour un artiste. On est vraiment dedans, et tout en étant entièrement investi dans son jeu, on peut y vivre un maximum de choses", commente Johnson.

Strause, qui a collaboré étroitement avec le directeur de la photographie Jaron Presant et le décorateur Barry Chusid (tous deux à l'affiche de SAN ANDREAS), évoque la création du "Federal Plaza" : "C’est tout un quartier, y compris les rues adjacentes, et comme notre plateau extérieur était assez grand, on l’a conçu à l’échelle. On s’est servi de la prévisualisation pour savoir où seraient les humains, mais on ne s’est pas servi des plans des créatures car elles sont toutes numériques, et puis on a reporté la trajectoire de l'ensemble des personnages en se plaçant d’un point de vue en plongée. Le département artistique a ensuite réparti ce dispositif en différentes 'régions' ou 'îles', qu’on pouvait déplacer, et on a travaillé avec Barry pour les éloigner afin que Jason puisse positionner les éclairages autour. Ça avait l’air d’être des éléments complètement séparés mais ils faisaient tous partie du même puzzle".

Strause explique comment a été poussé encore plus loin le mélange entre effets réels et numériques : "On a utilisé un système appelé N-Cam, un petit dispositif de caméra virtuelle qui se fixe sur le devant de la caméra habituelle permettant de visualiser l’extension numérique en temps réel sur le plateau. Du coup, une fois que c’est paramétré, quel que soit l’angle de vue, on peut voir dans le viseur le fond vert avec Dwayne, les structures infographiques ou encore les animaux. C'est utile parce que quand on filme un espace immense où se trouvent des créatures gigantesques et des humains tout petits en comparaison en arrière-plan, on doit faire en sorte de ne pas voir seulement les genoux des créatures à l'image. Dwayne doit avoir l’air fantastique mais il doit aussi avoir l’air fantastique avec un loup de 15 mètres et un gorille de 12 mètres à ses trousses, et si on ne peut pas voir l’ensemble nettement d’un seul coup, on ne pourra pas associer son personnage à l’action qui se déroule".

"J’adore travailler avec Brad parce qu’il est extrêmement précis. On part du script pour arriver aux maquettes en 3D, puis on en vient à situer où sont ses plans et ce qui est possible ou non", commente Chusid. "On fait appel à des story-boards et à la prévisualisation, on construit le décor et si on a des cascades, on a [le chef-cascadeur] Allan Poppleton qui règle la chorégraphie. On a travaillé avec Colin pour positionner les créatures ainsi que tout ce qu’on ne peut pas voir, et on a recours aux effets pratiques pour les éléments comme l’avion C-17, car il s’agissait d’un gros porteur et qu'on devait le construire quelque part, sachant qu'il n’y avait pas assez de place sur le plateau".

L’avion en question a été construit sur le plateau du studio, mais il a fallu en réaliser deux versions, l’une grandeur nature et l’autre sous la forme d’une section tronquée qui pouvait pivoter sur un cardan à un angle de 60 degrés. En effet, à un moment donné, il se produit une explosion qui cause un trou béant sur un flanc de l’avion, forçant l’appareil à faire un piqué avec Davis, Kate, George et l’agent Russel inconscient à bord.

Évoquant les flammes et d’autres effets ajoutés en postproduction, Peyton explique : "Je voulais filmer autant que possible les scènes en plateau, puis les rehausser en postproduction. Les acteurs et les cascadeurs étaient suspendus à des câbles et Dwayne se déplaçait autour de l’avion en sautant d’une prise précaire à une autre tandis que toutes sortes d’objets volaient. On avait des ventilateurs gigantesques qui soufflaient, et ils étaient si bruyants que les acteurs et techniciens devaient crier pour se faire entendre. C’était très complexe, surtout avec George qui cherche à s’échapper et tout le matériel qu’il fallait pour la séquence. Ça a pris des mois de préparation, mais ça en valait vraiment la peine".

"Brad adore diriger les acteurs, il est très attentif et les écoute vraiment, et concernant toute la partie technique, il est vraiment brillant", résume Flynn. "Il connaît les mouvements d'appareil, l’éclairage, les effets visuels, et chaque détail, et il prépare tout le plus méticuleusement possible, en ne laissant rien au hasard. C’est notre troisième film ensemble et je pense qu’il est l’un des meilleurs réalisateurs de films d’action actuels".

Pour Peyton et l’ensemble de l'équipe technique, le but était de réaliser RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE avec de l’humour, des frissons, de l’action immersive et du grand spectacle – autrement dit, un hommage vibrant au jeu qui a inspiré le film, mais à une échelle gigantesque. C'était là leur intention depuis le tout début. Cependant, ils n’ont jamais perdu de vue les thèmes de la confiance et de la loyauté qui constituent le cœur du film et la trame de la musique originale composée par Andrew Lockington.

"Le film passe par différentes phases : il est tour à tour drôle, émouvant, effrayant, et il comporte des scènes d'aventure et des dangers. En tant que compositeur, explorer une telle variété d’émotions en musique est un vrai privilège", raconte le compositeur, qui avait déjà collaboré à trois reprises avec son compatriote canadien Peyton.

Lockington a intégré des éléments non traditionnels comme un chœur d’enfants africains (The African Children’s Choir), des tambours japonais Taiko, ainsi que les vocalisations étonnantes de singes hurleurs enregistrées au Costa Rica, à propos desquelles il déclare d’ailleurs : "Si on arrange ça électroniquement, avec des modulateurs en anneau et qu’on les travaille un peu, le son est fantastique. Il y avait également dans le jeu vidéo un effet sonore à chaque fois que le gorille tapait dans un immeuble. Ce type de son n’avait pas lieu d’être dans un film sous sa forme originale mais on a synthétisé notre propre son en 8 bits et on l’a incorporé dans les percussions".

La musique devient moins naturelle et plus influencée par l'électro au fil de l’histoire, et rend compte de la façon dont le monde moderne perturbe le règne animal avec néanmoins une exception, celle de la relation unique entre Davis et George. "Quand ils sont réunis, la musique reprend un thème spécifique pour bien nous montrer qu’en dépit du chaos autour d’eux, ils restent unis et que rien ne peut s'interposer entre ces deux amis", explique Lockington.

Peyton, qui a commencé à travailler avec le compositeur dès le début du projet, ajoute : "J’essaie de visualiser le film entièrement finalisé dans ma tête avant même d’allumer la caméra, ce qui veut dire que j'en conçois non seulement les images mais aussi la bande-son. Je réfléchis beaucoup à la manière dont les effets sonores et la musique peuvent nourrir la narration. Avec RAMPAGE - HORS DE CONTRÔLE, on a essayé d’imprimer notre propre marque, de définir notre propre univers, et une bonne partie du travail a consisté à découvrir comment la musique allait évoluer. C’est pour ça que pour moi, il n’est jamais trop tôt pour avoir ce genre de discussions".

"Ce qui compte, c’est le genre d’expérience et d’émotion qu’on veut transmettre", conclut-il. "Avec ce film, je pense que les spectateurs en auront plein les yeux en matière d'action grâce à Dwayne Johnson, la plus grande vedette de cinéma au monde, mais ils découvriront aussi sa sensibilité. J’ai grandi dans une petite ville où il n’y avait pas grand-chose à faire et aller au cinéma était vraiment une manière de s'évader. Ça permettait de se sentir épanoui, heureux et de bénéficier de tout ce qu’un film spectaculaire offre sur grand écran. C’est comme ça que je suis devenu un vrai passionné de cinéma et c’est ce qui m’a poussé à faire des films".

  
#RampageHorsDeControle

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