jeudi 12 avril 2018

MANHATTAN STORIES


Comédie/Un film très agréable

Réalisé par Dustin Guy Defa
Avec Abbi Jacobson, Michael Cera, Philip Baker Hall, George Sample, Tavi Gevinson, Bene Coopersmith, Olivia Luccardi, Craig Butta...

Long-métrage Américain
Titre original : Person to Person
Durée: 01h25mn
Année de production: 2017
Distributeur: UFO Distribution

Date de sortie sur les écrans américains : 28 juillet 2017
Date de sortie sur nos écrans : 16 mai 2018


Résumé : Plusieurs histoires se déroulant le même jour et impliquant des personnages très différents se rejoignent pour former une ode à New-York.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai penséavec MANHATTAN STORIES, le réalisateur, Dustin Guy Defa, nous permet de croiser la destinée de plusieurs new-yorkais pendant une journée dans la Big Apple. 
Dustin Guy Defa, le réalisateur du film
On fait la connaissance de chaque personnage et le développement du scénario se met en place tranquillement. Ce dernier suit son chemin pour nous expliquer la quête de chaque personnage durant ces quelques heures et la façon dont elle va changer leur vie, non pas de façon spectaculaire, mais par une remise en cause, une évolution dans leur environnement ou une expérience marquante. C'est donc par petites touches que le réalisateur aborde les effets de la vie sur ses personnages. Il filme en pellicule 16 mm, ce qui donne un grain très particulier, un peu vieillot, à son long-métrage et cela lui va bien. En effet, il y a une cohérence entre le ton transmis par la pellicule et les protagonistes qui semblent tous vivre dans un New-York du passé, alors que l'histoire est tout à fait actuelle. Ce décalage confère un charme certain à MANHATTAN STORIES. On ne voyage pas dans le New-York des touristes, mais dans celui des habitants de cette ville qui se débrouillent au jour le jour avec des petits boulots parfois anachroniques. Cette facette est vraiment bien dessinée. C'est surtout là que réside l'intérêt d'ailleurs. Les histoires que vivent les personnages sont sympathiques avec un côté décalé plutôt amusant dans l'ensemble, mais le rythme est assez lent et l'attrait pour les événements dépeints est parfois inégal. 

Le casting fonctionne bien, car les acteurs ont des personnalités attachantes qui donnent envie de savoir ce qui va leur arriver. Abbi Jacobson interprète Claire, une jeune femme qui se lance dans une journée de travail sans vraiment savoir où elle va et si cela va lui convenir. 


Michael Cera interprète Phil, un gars qui a du mal à exprimer ses sentiments et qui tente d'impressionner l'autre maladroitement. 



Philip Baker Hall est Jimmy, un horloger qui se retrouve au centre d'une affaire trouble sans que cela n'impacte son intégrité. 


À savoir que Bene Coopersmith, qui interprète Benny le disquaire, n'est pas un acteur professionnel, mais son naturel est rafraîchissant et il est vraiment convaincant. 



J'ai noté aussi le petit rôle de Benny Safdie, qui interprète Eugène. Il est toujours aussi bon. Il impose son charisme.

MANHATTAN STORIES est un petit film indépendant qui mérite d'être découvert. Il est bien filmé, son ambiance est maîtrisée, son ton cohérent, ses acteurs attachants, et même si son scénario est irrégulier dans son intérêt sur certaines parties, il raconte la rencontre de destins de façon fluide. C'est un film très agréable.


Copyright Photos © Magnolia Pictures

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

ENTRETIEN AVEC DUSTIN GUY DEFA

DU COURT AU LONG

En 2014, vous avez réalisé un court métrage qui portait le même titre. Quel rapport y’a-t-il entre les deux films ?

J’ai n’ai jamais eu l’intention que le long soit une extension du court, ce sont deux films bien distincts. La vérité, c’est que le long métrage devait porter un autre titre, Human Right, dont j’ai fini par me lasser. L’équipe et moi-même en avons listé d’autres, mais le titre du court métrage apparaissait comme le meilleur pour ce film. Je savais que les gens qui me connaissaient pourraient penser qu’il s’agissait d’une extension du court métrage, ce qui fait sens dès lors que les deux films partagent une même écriture, un ton, un humour, le personnage de Benny, l’histoire autour des disques…

D’où est venu le projet de long métrage ?

Le court métrage mettait en scène mon ami Bene Coopersmith (Benny), quelqu’un qui a un charisme très particulier. Je n’avais pas particulièrement l’objectif d’en faire un long métrage, mais c’est un film que j’ai aimé et sur lequel j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui. J’ai donc voulu de nouveau travailler avec Bene, et en même temps développer d’autres personnages, avec d’autres comédiens.

La structure du film est singulière, avec un tissu narratif qui repose sur cinq histoires individuelles distinctes et qui se chevauchent plus ou moins.

C’est ce qui a été excitant d’emblée. J’avais ces histoires distinctes au départ, et je me suis à un moment demandé comment je pourrais faire pour les connecter entre elles. Ce qui m’intéressait, c’était de faire des films différents à l’intérieur d’un même film, en utilisant des tons et des personnages totalement différents, en cherchant à les faire cohabiter avec harmonie. J’ai donc rassemblé plusieurs histoires qui auraient pu être autant de films différents, et tirer ces fils disparates devenu un exercice assez passionnant. Robert Altman a déjà fait des choses comme ça, comme dans Short Cuts, je pense aussi à Magnolia, et il y en existe d’autres. C’est peut-être de They all laughed de Peter Bogdanovich que je me sens le plus proche, ce dont je ne me suis d’ailleurs rendu compte qu’après l’écriture. Les films partagent ce ton particulier de la comédie new-yorkaise, avec ces personnages multiples.

Comment avez-vous cherché à connecter ces histoires entre elles ?

Je m’intéresse au degré de connexion, d’une façon presque poétique, que les gens entretiennent entre eux à New York, cette ville où il y a tant de monde dans si peu d’espace ; la façon dont chacun est connecté aux autres sans se parler ni même se rencontrer, c’est « l’effet papillon ». À partir de là, je me suis limité à une unité de temps : une journée à New York, avec des personnages très différents, tous à la recherche d’une même chose.

Quand on écrit des parcours parallèles, le spectateur s’attend à ce qu’il finisse par y avoir une intersection.

Oui, mais il y a des exemples qui vont contre cette attente, comme le premier film d’Agnès Varda, La pointe courte. Je voulais que le public voie ce film sans forcément penser à la manière dont les personnages finiraient par se rencontrer. Evidemment, il était tentant d’avoir deux personnages, finissant par marcher sur le même trottoir, se croisant au coin d’une rue, engageant une conversation. Mais ça revenait à éviter le défi narratif que je m’étais lancé. D’un autre côté, j’ai construit les histoires de façon à ce qu’elles dialoguent entre elles.

LES PERSONNAGES

Le point commun entre vos personnages, c’est qu’ils cherchent tous quelque chose.

En effet, oui. Claire, par exemple, qui se lance dans ce nouveau travail de journaliste d’investigation, cherche d’abord sa place dans la société, car elle ne sait pas exactement où elle se situe. Mais c’est pour se retrouver dans la position la moins confortable qui soit : son chef Phil qui l’accueille abandonne une affaire simple pour une enquête sur un meurtre, une entrée en matière très dure pour Claire. Au fur et à mesure que l’enquête avance, elle prend conscience que là n’est pas forcément sa place.

Et Phil ?

Claire et lui partagent cette même recherche de « connexion ». Ils sont tous deux célibataires, et Phil est immédiatement séduit par Claire. Son obsession pour la musique Heavy metal a quelque chose à voir avec sa manière de réprimer les sentiments, et il est ravi de la partager avec Claire. Il cherche à l’impressionner, et lui cite des paroles de son groupe plutôt que la rassurer lorsqu’elle essaie de lui faire comprendre qu’elle a du mal à affronter l’expérience qu’il lui fait vivre. Ce qui m’intéresse ici, c’est autant l’évolution de la dynamique entre ces deux personnages, maladroite, que la progression de l’enquête.

Il n’y a pas la même tension comique dans l’histoire de Wendy.

Sa vie s’éloigne de celle de sa meilleure amie Mélanie, et elle en est très consciente, il devient clair qu’il y a un fossé entre elles. Elle est confrontée, d’une certaine façon, à la perte de quelqu’un, car après avoir passé tant de temps ensemble, il apparaît qu’elles voient le monde de plus en plus différemment. Wendy a une vision de plus en plus « consciente » du monde. L’attention de Mélanie, elle, est tournée vers son petit ami Scott, et Wendy prend conscience qu’elle est en train de perdre sa meilleure amie. Mais son histoire est celle d’un passage, avec cette nouvelle relation qu’elle vit avec River, qui réveille des sentiments en elle à un moment où elle doute de sa capacité à ressentir. A son âge, on doit pouvoir ressentir très fort le maximum de choses, et c’est ce qu’elle veut faire. C’est une expérience, pour elle, que de voir si elle vit bien cette sensation, si elle n’est pas trop à fleur de peau.

L’autre histoire principale est celle d’un personnage qui suscite une forte sympathie, Benny.

C’est un personnage qui cherche encore à affirmer son identité. Benny commence par se demander si sa chemise est bien appropriée à sa personnalité, parce qu’il est mal à l’aise toute la journée. Au fil des rencontres, il finit par voir cette chemise - et se voir lui-même - sous un jour nouveau. Parmi ces rencontres, il y a Paul, qui lui vend un album rare de Charlie Parker. La chimie est palpable entre les deux comédiens, ils sont géniaux à regarder à l’écran tant ils sont naturels et imprévisibles. Aucun des deux n’a une formation d’acteur, j’étais très excité à l’idée de les voir jouer ensemble parce qu’ils ont tous deux cette même présence naturelle à l’écran.

Entre eux, c’est pourtant l’histoire d’une escroquerie.

Oui, et elle a une résonnance particulière aux yeux de Benny. Le disque qu’il acquiert, un faux en fait, il comptait le revendre et prendre un bénéfice au passage pour inviter sa copine à une bonne table et éventuellement faire la fête. On ne lui vole pas que l’argent, on lui vole l’espoir de ces futurs bons moments, d’où sa détermination à récupérer son argent. L’escroquerie dénonce aussi la nature même de ces achats et reventes de disques de collection, dont Benny a fait sa profession, dans l’espoir de temps en temps de faire un gros coup en tombant sur une rareté sous-estimée. Mais il y met d’autant plus de cœur qu’il est un amoureux de cette musique et désire la partager avec les gens.

LES COMÉDIENS

Bene Coopersmith tient encore un rôle important dans ce film. Quelle est votre relation avec lui ?

Nous sommes de vieux amis, nous avons vécu ensemble à Red Hook. Il vit toujours là- bas, il y tient un magasin de disques. J’ai passé pas mal de temps à imaginer des rôles pour Bene, et c’est le court métrage qui a été le déclencheur. Je tenais le scénario qui allait fonctionner avec lui, sur lequel il donnerait le meilleur de lui-même, une histoire de frustration vis-à-vis de quelqu’un qui profite de sa générosité. Le personnage du long métrage est encore plus proche de ce que Bene est dans la vie : ouvert, aimant, passionné de musique et généreux envers autrui.

Comment s’est déroulé le casting pour les autres rôles ?

J’ai écrit en pensant régulièrement à Tavi Gevinson. Je ne sais comment j’ai pu croire qu’elle viendrait sur le film, ce n’est pas comme si je la connaissais avant. Elle m’a toujours fasciné, elle est assez incroyable, je savais qu’elle était brillante, mais je ne savais pas à quel point. Notre première rencontre a été assez dingue, elle était à fond, très excitée par le personnage. J’ai ressenti la même énergie qu’avec Bene.

Il y a aussi Abbi Jacobson, connue pour des séries et des comédies d’un genre bien différent.

Oui, et c’est pourtant elle qui est venue quand elle a entendu parler du projet. Elle voulait le faire, on pouvait penser que son bagage ne correspondrait pas, mais elle s’est complètement adaptée. Pour avoir passé beaucoup de temps sur le montage à voir et revoir les images, je peux vous dire à quel point il est clair que c’est une bonne comédienne. Il y a une scène tragique à la fin entre Michael Cera et elle, tous deux y excellent. Pendant le tournage, je sentais que ces deux-là étaient en train de faire quelque chose que je n’aurais même pas osé imaginer. Cette scène en particulier m’a vraiment donné la sensation de voir une comédienne promise à un grand avenir.

Quelle préparation avez-vous eu avec les acteurs ?

Avec-vous effectué une première lecture ? Ça aurait été formidable, mais ça n’a pas été possible. Nous avons pu faire des répétitions avec Bene, George et Tavi, mais avec tous les autres nous avons surtout beaucoup parlé de leurs personnages, parfois au téléphone, parfois en tête à tête. Phillip Baker Hall et Michael Watkins, je ne les ai rencontrés qu’au tout début du tournage, aucun des deux n’habitant à New York.

Vous voulez dire que vous les avez entendu prononcer leurs dialogues pour la première fois au moment de tourner ?

A cause de problèmes d’emploi du temps, oui, tout à fait ! C’est aussi que nous avions en tout 42 personnages, sur 21 jours de tournage seulement, qui nous imposait cette part de risque. Mais le script avait fait une grande part du travail : il était vraiment très précis, et tout le monde s’y est tenu. Tout le monde avait vu le court métrage et avait compris quel type d’ambiance je voulais saisir. Le rôle de l’équipe a été déterminant, elle m’a aidé à rester concentré mais détendu, et par conséquent les acteurs le sont restés aussi. Pendant que nous tournions une scène, l’équipe préparait la suivante, sur laquelle tout était bien réglé au moment où nous la tournions.

L’AMBIANCE DE NEW YORK

Un certain nombre d’indices dans le film - les petits commerces fragiles, des bureaux vétustes, les disques de collection - indiquent un goût prononcé pour le versant le plus vintage de New York…

Ce n’est pas délibéré mais, oui, c’est le genre de choses qui m’attirent, le côté passé, « analogique » des choses, même si ce truc rétro des années 70 et 80 peut me sembler parfois un peu déprimant ! Mais je savais par exemple que chez l’horloger on ne trouverait pas de montres ni d’horloges à affichage digital. C’est aussi pour ça que j’ai tourné en pellicule 16mm, pas tant pour situer le film dans une époque, comme ils ont choisi de le faire pour Jackie par exemple, que pour conserver une cohérence avec ce goût qu’ont mes personnages pour les vieilles choses. Je dois aussi avouer ne pas comprendre comment on peut être réalisateur aux Etats-Unis sans être influencé d’une manière ou d’une autre par le cinéma américain des années 70, je n’y ai pas pensé délibérément mais ça a dû javoir un impact. Il ne s’agissait pas de jouer la nostalgie, il y a aussi la contrainte budgétaire qui m’a emmené dans ce sens : mon premier choix pour les bureaux de Michael Cera s’était par exemple porté vers des bureaux flambant neufs, mais notre budget nous a contraints de nous replier dans un quartier de Harlem, Amsterdam News, où tout a l’air vraiment vieux. Mais c’était parfait finalement, mieux même que ce que nous envisagions.

Et l’horlogerie, comment l’avez-vous trouvée ?

Nous avons construit le magasin. C’était le local d’un opticien à Chinatown qui a fait faillite un mois plus tôt - pour dire vrai, il n’y a plus vraiment d’horloger à New York ! Nous avions trouvé un vieil homme qui exerçait dans une toute petite pièce au bas d’un gratte-ciel – impossible de savoir comment il faisait tourner son business – un endroit parfait mais hélas trop étroit pour un tournage. Nous y avons emmené Philip Baker Hall afin qu’il rencontre le vieil homme et échange avec lui, pendant que de notre côté nous étions en train d’étudier sa boutique, ses outils. Nous avons fini par lui louer le gros du matériel qu’on voit dans le film.

L’ÉCRITURE, LE TON ET LE MONTAGE

Le film est-il fidèle au script ?

J’ai tourné exactement tel qu’il était écrit, afin de faciliter le montage dont il était prévu que je m’occupe moi-même - ce qui a finalement changé pendant la production. Tous ceux qui ont lu le script avaient conscience qu’il était très millimétré, comme si le montage était déjà clairement établi au moment de l’écriture. Mais je me laisse toujours une place dans la direction sur le plateau pour garder une marge de manœuvre sur le rythme, et pour faire en sorte que les acteurs s’accordent à celui-ci.

Dès lors que le film n’est pas monté dans une chronologie linéaire, vous aviez sans doute une certaine liberté dans l’ordre à donner aux séquences ?

La chronologie a en effet pas mal bougé, de ce point de vue on n’est pas fidèle au script. Nous pouvions expérimenter beaucoup de choses. Lors d’un essai par exemple, nous avions senti que nous tenions le bon montage : il y avait cette perception commune du personnage qui allait venir dans la séquence suivante, le montage coulait de source, c’était parfait. Sauf que c’est exactement pour ça que j’ai voulu le changer : je ne voulais pas que le spectateur sente à l’avance quel personnage il allait retrouver dans la séquence suivante. Nous avons construit le magasin. C’était le local d’un opticien à Chinatown qui a fait faillite un mois plus tôt - pour dire vrai, il n’y a plus vraiment d’horloger à New York ! Nous avions trouvé un vieil homme qui exerçait dans une toute petite pièce au bas d’un gratte-ciel – impossible de savoir comment il faisait tourner son business – un endroit parfait mais hélas trop étroit pour un tournage. Nous y avons emmené Philip Baker Hall afin qu’il rencontre le vieil homme et échange avec lui, pendant que de notre côté nous étions en train d’étudier sa boutique, ses outils. Nous avons fini par lui louer le gros du matériel qu’on voit dans le film.

Quand vous parlez du rythme, pensez-vous aux mouvements de chaque section ou à la structure générale ?

Je pense globalement le rythme à la manière d’une pièce musicale, je veux aussi construire mes personnages de cette façon : des jeux de contrastes qui, ajoutés les uns aux autres, forment une harmonie. Pousser les dissonances entre eux et pourtant conserver cette harmonie d’ensemble.

Il en résulte un film très dense.

J’ai voulu qu’il soit le plus riche possible, même sur 84 minutes, même sur le temps d’une seule journée. Il s’y passe beaucoup de choses, mais j’aime l’idée qu’on ne s’en rende pas compte tant que le dernier plan n’est pas arrivé.

Il est aussi égrené d’accidents, et pourtant vous laissez des moments de pause s’installer, une certaine quiétude même parfois.

C’est une histoire en mouvement perpétuel, un mouvement ne s’arrêtant que pour en démarrer un autre. Mais j’aimais cette idée : est-ce que je peux parfois laisser l’histoire s’échapper pour quelques minutes, en créant une pause, tout en maintenant une tension dans le récit ? Il y a des moments où on peut avoir l’impression que le film fait un pas de côté, mais c’est précisément pour emprunter la trace que je voulais suivre. On croit que c’est à côté, mais ça encore à voir avec le propos.

Le film est régulièrement ponctué de moments comiques.


Le film est délibérément léger et peut être considéré en première lecture comme un divertissement. Mais le temps qui passe est clairement un thème sur lequel j’ai construit le film, ainsi que la tendresse que peuvent éprouver les gens dans un monde qui ne les pousse pas nécessairement dans ce sens. J’ai une tendresse particulière pour les personnages qui vont spontanément vers les autres, qui ressentent ce besoin d’affection ou d’amour. Tous les personnages ont cela en commun, à divers degrés, autant que ce besoin de trouver leur place dans la société. Ce que j’ai voulu montrer dans le film est assez simple : la construction et les tourments de l’amitié.  


  
#ManhattanStories

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