dimanche 28 février 2016

BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE


Au cinéma le 23 mars 2016

Métaphore de notre société, combat avant tout philosophique... Les notes sur le tournage de ce film, dont la sortie au cinéma s'approche à grands pas, nous apporte un éclairage très intéressant sur les thèmes abordés.

Un film réalisé par Zack Snyder
Avec Amy Adams, Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg, Gal Gadot, Jeremy Irons...


Résumé : La suite des nouvelles aventures de Superman, confronté pour la première fois au Chevalier Noir de Gotham City: Batman.

Bande annonce (VOSTFR)


Focus sur le tournage

Au volant de la Batmobile, Jeremy Irons fonce à toute allure à travers un bâtiment industriel désaffecté. Ancienne usine de montage automobile, cette gigantesque construction offre des volumes impressionnants – de quoi devenir, une fois transformé en plateau de tournage, l'endroit-clé où se déroule l'affrontement sur grand écran que des générations de fans attendent : BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE, nouveau film d’aventure et d’action produit par Warner Bros. Pictures.

Voir cet acteur oscarisé tenter de négocier des virages serrés avec l’un des engins les plus mythiques de tous les temps est totalement surréaliste. Mais ce qui rend ce spectacle d’autant plus marquant, c’est qu’Irons ne s'exécute pas sous les traits d'Alfred Pennyworth ni pour les besoins d’une scène. Il le fait simplement parce qu’il est Jeremy Irons et que cela l’amuse. C’est encore plus drôle quand le réalisateur s'en aperçoit… mais on y reviendra par la suite.

Nous sommes dans la banlieue de Detroit, dans le Michigan, et même s'il fait froid à l'extérieur, la créativité de Zack Snyder, elle, est en pleine ébullition. Avec à son actif WATCHMEN : LES GARDIENS et MAN OF STEEL, le réalisateur vise encore plus haut dans BATMAN V SUPERMAN. Et c’est sur ce plateau, entouré de son équipe technique, qu'il est en train d'installer les fondations de tout un univers, suffisamment vaste pour accueillir les figures les plus légendaires au monde.

Créés à un an d’intervalle chez DC Comics, Batman et Superman, qui ont chacun eu droit à leur propre saga, sont devenus des références culturelles internationales adoptées par des générations de fans tout au long de décennies de mutations politiques et sociales. Le premier est devenu orphelin à la suite d’un meurtre, le second en raison de l’extinction d’une planète – l’un est animé par sa soif de vengeance, l’autre par les valeurs de sa famille humaine.

Ces héros ont donné lieu à de nombreuses adaptations sur tous les supports imaginables, à l'instar de romans graphiques devenus des classiques et d'une douzaine d'adaptations cinématographiques à eux deux. Mais ces deux légendaires super-héros ne s'étaient encore jamais affrontés sur grand écran...

"Le noir et le bleu. Dieu contre l’homme. Le jour contre la nuit".

Le décor pour ce face-à-face mythique a été campé lors de la précédente incursion de Snyder dans l'univers de DC, MAN OF STEEL : Superman traversait Metropolis comme un missile pour anéantir l'ennemi extraterrestre, le Général Zod, au cours d'une bataille aérienne entraînant la destruction de la Wayne Tower et de tous ses occupants. Dans BATMAN V SUPERMAN, on revoit cette scène mais, cette fois-ci, à travers le regard de Bruce Wayne, au moment où il se précipite dans les nuages de poussières qui s'élèvent à la recherche de survivants. Dix-huit mois plus tard, Metropolis ne porte plus les stigmates de cette attaque, contrairement au justicier noir qui n'a pas tourné la page et arpente les rues dangereuses de Gotham City, à quelques kilomètres de là.

Le Batman de ce nouvel opus a une revanche à prendre, à la fois sous son masque de justicier et sous les traits de Bruce Wayne. Celui-ci reprend vie sous les traits de Ben Affleck (ARGO) qui incarne un personnage plus âgé et beaucoup moins idéaliste que ceux qu'on a vus jusqu'à présent au cinéma. Il se mesure à un Superman qui, sans avoir autant d'expérience, est devenu plus sûr de ses pouvoirs et de son rôle sur cette planète que le héros réticent de MAN OF STEEL. Après avoir été à la hauteur de ce personnage dans le précédent opus, Henry Cavill assume dorénavant pleinement à la fois son rôle de héros et celui de son alter-ego humain, Clark Kent.

Snyder a réuni des acteurs prestigieux déjà à l'affiche de MAN OF STEEL : Amy Adams (AMERICAN BLUFF) reprend son rôle de journaliste vedette du Daily Planet et petite-amie de Clark, Loïs Lane ; Laurence Fishburne (TINA) campe le patron du journal, Perry White ; et Diane Lane (INFIDÈLE) incarne la mère de Clark, l'inébranlable Martha Kent. Et bien sûr, on découvre Jeremy Irons (LE MYSTÈRE VON BULOW) sous les traits du majordome de la famille Wayne, Alfred Pennyworth, désormais affublé d'une expérience au sein des Forces Spéciales, ce qui donne une nouvelle épaisseur à son rôle d'éternelle figure paternelle et de pilier moral à Bruce Wayne. Quant à Holly Hunter (LA LEÇON DE PIANO), elle interprète la sénatrice Finch, qui mène des auditions devant le Congrès pour déterminer si Superman est le sauveur de l'humanité ou sa plus grande menace.

Inutile de rappeler quelle place tient Lex Luthor dans cette équation. Et d'après ce qu'on a pu voir du talent de Jesse Eisenberg (nommé à l'Oscar pour THE SOCIAL NETWORK) dans ce rôle, cet opus offre à Superman un adversaire de taille, emblématique de son époque. On découvre aussi pour la première fois Gal Gadot (FAST & FURIOUS) en mystérieuse Diana Prince, alias Wonder Woman, qui reviendra sur les écrans dans le premier long-métrage consacré à cet autre personnage de légende créé par DC Comics.

Aux yeux des fans de BD – et Snyder, auteur d'une thèse sur l'importance de la mythologie chez les super-héros, en fait partie –, le face-à-face entre Batman et Superman incarne le Graal des affrontements de super-héros. Mais pour être à la hauteur de l'événement, ce combat ne doit pas être seulement orchestré comme celui de personnages légendaires – il doit aussi incarner la confrontation entre leurs mondes et leur mythologies, qui viennent se télescoper dans un même univers cinématographique hors normes.

L'histoire spectaculaire racontée par le réalisateur est née d'une idée farfelue que les producteurs Charles Roven et Deborah Snyder et lui ont eu à l'époque de MAN OF STEEL. "On discutait de défis possibles qui pouvaient attendre Superman dans le prochain film", se souvient Snyder pendant une brève pause déjeuner entre deux prises. "[Dans MAN OF STEEL], un énorme vaisseau spatial surgit de l'espace et tente de 'biosphériser' la Terre. Comment susciter encore plus d'émotion qu'en agitant le spectre de la menace de la destruction de la planète ? À un moment donné, je me suis dit : 'Et si Batman devenait le méchant de l'histoire ?' Une fois que l'idée a été lancée, pas moyen de revenir en arrière".

Avec MAN OF STEEL, en 2013, Snyder avait déjà plongé le spectateur dans un univers à la fois réel et reconnaissable mais aussi magnifié où le dernier fils de Krypton pouvait trouver sa place. Du coup, pourquoi ne pas ouvrir encore l'horizon pour y accueillir Batman ? "Est-ce qu'on se disait que Batman existait dans cet univers ? Oui", affirme le réalisateur. "Mais le bon moment pour les réunir n’avait pas encore été trouvé".

Une fois cette perspective envisagée, le défi devait être relevé. "Le spectateur se demande comment ils vont bien pouvoir se battre", souligne Snyder en riant. "Et je le comprends ! Ils ne peuvent pas se battre. Mais si vous jouez vos coups correctement sur l’échiquier des super-héros, c’est clair que vous pouvez trouver une parade. C’est ce qui m'a intéressé – tenter de comprendre non seulement comment mais aussi pourquoi ils s’affrontent".

Pour tirer un scénario à partir de leurs idées, le trio a fait appel à David Goyer, coauteur de MAN OF STEEL et de la trilogie DARK KNIGHT, et à Chris Terrio, oscarisé pour son travail sur ARGO. C'est la première incursion de Terrio dans l'univers de DC Comics. "Chris s’intéresse à tout", confirme le réalisateur, "alors une fois le défi identifié, il a lu tout ce qui lui tombait sous la main sur les super-héros et il en sait maintenant plus que n’importe qui à ma connaissance. Mais Chris connaît également très bien la psychologie humaine et discerne parfaitement la part émotionnelle de ces personnages mythiques, au-delà de leur dimension d'icônes. Il apporte un vrai réalisme à l'affrontement".

Charles Roven explique qu'une "guerre philosophique" oppose Batman et Superman, qui, au fond, ne sont que les deux facettes du même personnage. "Ils défendent des causes similaires, et on pourrait donc s’attendre à ce qu’ils soient du même bord", souligne le producteur. "Mais ce sont leurs visions divergentes du monde qui en font des ennemis. Leurs conceptions de la justice sont aux antipodes, ce qui les amène à une confrontation inévitable et c’est cette thématique, ce contentieux philosophique – et la façon dont il devient une affaire personnelle – qui nous intéressait. Cela a donné une perspective captivante, de quoi avoir du spectacle tout en restant ancré dans la réalité et les émotions".

D'après Snyder, justement, "quelques étincelles suffisent à attiser le feu" de leur confrontation fracassante. Contrairement à Batman qui a passé vingt ans à traquer la lie de Gotham, Superman "a une vision beaucoup plus tranchée du bien et du mal", analyse-t-il. "Il peut se permettre d’afficher une supériorité morale, parce qu’il n’a pas perdu son innocence comme Batman. Il a encore foi dans le système et, comme on peut s’y attendre, il n’apprécie guère ce personnage qu’il croit voir agir comme juge, partie, et bourreau sous prétexte d’être un justicier".

Le style brutal de Batman a divisé l’opinion et lui a valu d’être rejeté par la police de Gotham. Mais sous son armure, il reste un homme, contrairement à Superman. "On sait que Superman est un être étonnamment bienveillant et bon", suggère Snyder, "mais on comprend que ses pouvoirs puissent paraître plutôt effrayants aux yeux de quelqu’un comme Batman. Si Superman en abusait, son potentiel de destruction serait stupéfiant. Les droits de l’homme pourraient être complètement bafoués et personne ne pourrait l'arrêter".

Même si elle est née de l’imagination de Snyder et de son style visuel bien spécifique, l’action spectaculaire du film est avant tout liée au charisme hors du commun de nos deux héros. Et c’est la force des deux personnages qui nous fait nous plonger sans hésitation dans l’aventure. La productrice Deborah Snyder souligne que cet attachement aux personnages tenait à cœur aux producteurs depuis leur toute première incursion dans l’univers DC Comics avec WATCHMEN. Tandis qu'ils songent déjà à JUSTICE LEAGUE, qui sera prochainement en tournage, leur objectif restera le même. "Même si ce sont des héros dotés de super pouvoirs, ils ne sont pas parfaits et ils ont leurs faiblesses", rappelle-t-elle. "Ils doivent affronter le même genre d’épreuves et relever le même type de défis que nous : avoir confiance en soi, communiquer avec les autres ou trouver sa place dans la vie. C’est ce qui ressort de toutes ces histoires, même les plus fantastiques. Il s’agit de l’épreuve liée à la condition humaine, et de cette quête qu’on entreprend tous".

De nombreux réalisateurs reconnus ont fait équipe avec nos producteurs pour porter à l’écran toute une série de films issus de l’univers de DC qui sortiront au cours des quelques années à venir. Zack Snyder ne cache pas son enthousiasme à l’idée de pouvoir à l'avenir explorer plus avant l’univers dont il est en train de mettre en place les fondations. Mais le fan qui est en lui essaie toujours d'avoir le dernier mot, et quand on le lui signale, il part d’un grand éclat de rire. "Le simple fait de voir Batman et Superman réunis est, pour moi, une expérience à la fois étrange et géniale", avoue-t-il. "Ce qu’il y a de bien dans tout ça, c’est que personne n’a commandité ce projet. Il n’y avait rien de forcé. C’était une évolution très naturelle. Une fois qu’on a eu Batman, on savait qu’on pouvait au moins laisser entendre que Wonder Woman serait de la partie. Et une fois que Wonder Woman rejoint la mêlée, ça commence à être vraiment cool".

Comme dans MAN OF STEEL, le principal défi de BATMAN V SUPERMAN consiste à incarner ces héros légendaires, de les rendre vivants, et d’en faire des personnages bien humains, puis de les plonger dans une culture proche de la nôtre. C’est un pari audacieux dont on perçoit la portée quand on découvre à quel point l’univers que Snyder et son équipe ont créé est d’un réalisme parfaitement palpable. Et il suffit de s’arrêter sur le premier décor pour s’en rendre compte.

Gigantesque et totalement crédible, la Batcave de Bruce Wayne est certainement l’un des plateaux de cinéma les plus extraordinaires jamais construits. L'intégralité de sa structure est en suspension, sans le moindre support sous-jacent. Ce miracle d’ingénierie et de style a été imaginé par le chef décorateur Patrick Tatopoulos (300 : LA NAISSANCE D’UN EMPIRE), en étroite collaboration avec Snyder. Et l’ampleur du décor est à la mesure de la précision des détails qui le composent.

Faite de pierre naturelle alliée à une ossature minimaliste en métal et en verre, la superstructure est reliée aux parois de la grotte par un pont en métal, avec, sur celui-ci, une seconde Batmobile, tel un serpent lové sur lui-même. Au-dessus, sortant de la roche, une élégante construction en béton et en verre aux lignes épurées sert de laboratoire à Batman. À l’extrémité du plateau, une armurerie s’étend sur plusieurs niveaux et arbore un choix d’armes et d’accessoires phénoménal, ainsi qu’une vitrine dans laquelle la célèbre armure de Batman attend d’être endossée.

Pour la structure en suspension du décor, Tatopoulos avoue s'être inspiré de l’animal emblématique de Bruce Wayne : la chauve-souris. "Tout semble flotter dans les airs : c'est le cas du moindre poste de travail, et de l’intérieur de l’atelier. La chaise est le seul objet posé sur le sol. Même ce bâtiment ne touche pas terre. De l’extérieur, tout est en porte-à-faux".

Ici, aucune trace de fond vert ou d’autres trucages pour élargir le décor. Quand on est debout dans la grotte de la Batcave aux murs minutieusement façonnés, on pourrait croire qu’un tel repaire existe vraiment dans notre monde. Bien entendu, c’est là que les enquêtes criminelles sont résolues, que le héros se prépare au combat, et que Batman défait sa cape.

C’est alors que l’homme en personne surgit, ou plutôt, son alter ego. Sous les traits de Bruce Wayne, c’est un Ben Affleck bien différent qu’on découvre ici pour la première fois. Les cheveux grisonnants et la barbe naissante, il a tout l’air d’un homme qui a connu nombre de combats. Son regard est dur et empreint de détermination : son personnage affiche une force de caractère qui plaira aux fans de la BD phare de Frank Miller "The Dark Knight Returns", qui a inspiré Snyder (sans pour autant être à la source de l’histoire originelle qui nourrit BATMAN V SUPERMAN).

Après un bref échange entre Snyder et le directeur de la photographie Larry Fong, qui a travaillé avec lui sur 300 et WATCHMEN, le tournage commence et la scène prend forme au bout de plusieurs prises. Sur le combo, on voit Affleck contempler longuement ce célèbre costume. Soudain, ce n’est plus l’acteur oscarisé mais un héros sombre et meurtri qui apparaît. La caméra zoome sur le masque de Batman et on reste stupéfait par la force qui se dégage de cette image.

Alors que les membres de l’équipe se préparent pour une autre scène, Affleck confie que revêtir la cape et le masque après tant d'acteurs de talent était intimidant. "Le public attend tant et plus de ce personnage et chacun se fait sa propre idée de Batman", dit-il "Il faut alors être prêt à prendre des risques et à tâcher de faire de son mieux. Ce qui nous importait, à Zack et à moi, c'était notre certitude de créer un univers entièrement différent de ce qui avait été fait par le passé, tout en respectant les attentes du public. Le costume était très bien coupé et avait l’air cool, au point de devenir un élément essentiel du charme du personnage à mes yeux".

Même si l'armure reste au vestiaire aujourd'hui, il est facile d'imaginer à quel point l’acteur de 1,94 m doit paraître imposant lorsqu'il porte le costume. Après des mois d’entraînement intensif, Affleck a tout de même pris 10 kg de muscles pour le rôle et si cela peut sembler épuisant, il semble qu'il y ait aussi de bons côtés. "Mon fils croit que je suis Batman", dit-il en riant. "Littéralement".

Au cours des mois qui ont précédé le début du tournage de BATMAN V SUPERMAN, l’emploi du temps d’Affleck, à la fois acteur et réalisateur, était surchargé. Il a donc tout d'abord hésité quand Snyder l’a contacté la première fois pour le rôle de Batman. "Et puis, je me suis rendu à son studio, où j'ai découvert tous ces dessins et le scénario. Ça ne ressemblait à rien de ce que j'avais imaginé", se souvient l’acteur. "Ce n’était pas l’histoire d’un gars de 25 ans qui, à la mort de ses parents assassinés, passe sa colère en traquant les criminels de Gotham City la nuit et en les tabassant. C’était un Batman en fin de carrière, plutôt bagarreur, un personnage plus ancré dans la réalité, et un homme brisé qui observe sa vie et se demande si tout cela en valait vraiment la peine. Et c’est ce qui définit Bruce Wayne. Le playboy philanthrope, qui s'étourdit entre ses voitures, ses femmes et ses fêtes, est une autre facette du personnage. C’est lui qui tente désespérément de combler le vide de son âme".

C’est l’homme qui, parmi les décombres de la Wayne Tower, lève les yeux et aperçoit le super-héros qu’il tient pour responsable de la mort de ceux qui travaillaient pour lui et qu’il considérait comme sa famille. "Il prend comme une attaque personnelle la mort de ces gens, la perte de ces amis et l’attitude injustifiée et désinvolte [de Superman, NdT.]", poursuit Affleck.

"Dans les grands films d’action, il est parfois beaucoup plus facile de faire sauter des immeubles que d'envisager cette terrible vérité, à savoir que lorsque de gros immeubles explosent, il y a des gens à l’intérieur qui périssent".

Impossible de ne pas voir un parallèle entre BATMAN V SUPERMAN et la réalité, et Affleck admet en fait que c’est ce qui a beaucoup pesé dans sa décision de faire le film. "On sent qu’il y a des forces à l’œuvre qu’on ne peut contrôler et qui peuvent nous atteindre", dit-il en s’identifiant à la situation. "Que ce soit à cause du terrorisme ou de l’économie qui s’effondre, je pense qu’on se sent tous plus vulnérables. Et Zack voulait s'inspirer de l'air du temps. Bruce Wayne déclare à un moment donné, 'S'il y a la moindre chance que Superman puisse anéantir la planète, alors nous devons l’envisager comme une certitude absolue'. Ce qui suscite tout à fait le sentiment de malaise et de paranoïa que les gens ressentiraient en voyant débarquer sur Terre un extraterrestre".

Il est difficile de s'arracher à la contemplation de la Batcave ; il y a pourtant, à un autre endroit du bâtiment, un plateau équipé d'un fond vert, où l’on peut être témoin de la force titanesque de Superman. Quand Henry Cavill apparaît devant la caméra, il est clair, à voir sa carrure dans le légendaire costume bleu et rouge, que l’acteur a non seulement conservé une forme sculpturale depuis son dernier tournage mais qu’il a même encore pris du muscle. Il a une musculature impressionnante.

Pour le moment, l’acteur britannique de 1,85 m est assailli par le vent et la pluie que des 
machines lui envoient de toutes parts. Il s’agit de l'une des grandes scènes de combat du film.

Hormis le fait que Superman utilise ses rayons laser oculaires, il faudra attendre de voir le film terminé pour savoir ce qu’il désintègre – objet inanimé ou créature de chair et de sang. Mais même sans effets spéciaux, on sent bien toute la puissance de combat de l’"homme de fer". En observant l’acteur en gros plan sur le combo, l’intensité et la force qui émanent de son regard rendent Superman particulièrement intimidant.

Dès qu'il a pu se sécher, Cavill est un homme extrêmement charmant et désarmant de séduction. Il est donc difficile d’imaginer que c’est le même homme qui se montre aussi destructeur prise après prise. Et même s’il n’explique pas la portée de cette séquence, ses yeux pétillent d’une façon qui laisse entendre qu'elle aura de quoi surprendre le spectateur.

Bien que ce soit la deuxième fois que Cavill incarne ce personnage, il souligne que le périple qu’il a entamé dans MAN OF STEEL est loin d’être terminé. "Clark sait qu’il est étranger à cette planète mais c’est aussi son seul foyer et il a choisi de sacrifier sa propre culture et sa race pour la sauver", constate-t-il. "C’est un être capable d’une incroyable force sans pour autant jamais s’en servir pour servir ses propres intérêts, ce qui est remarquable. Une fois qu’il prend la décision d’être Superman, il s’expose au jugement des gens, et tous ne se montrent pas magnanimes. Il essaie seulement de faire ce qu'il faut pour tout le monde, en tentant d’éviter les coups. Mais on peut voir dans ce film à quel point ça l’affecte".

Néanmoins, ses actes désespérés pour supprimer Zod ont déclenché une terrible riposte et lui ont valu de se faire quelques ennemis féroces sur Terre, parmi lesquels Batman. Mais sur ce terrain-là, le ressentiment est réciproque. Alors que les deux camps se préparent, Cavill sous-entend que l’issue pourrait bien surprendre le public. "Dans un combat sans merci, qui peut gagner ? Superman, c’est clair", avance-t-il. "Mais ça ne ressemble pas à Superman. Il n’est pas d’accord avec l’idée de justice à tout prix de Batman. Il ne veut pas s’abaisser à [son] niveau. Quand ils s’affrontent, il veut résoudre le problème aussi efficacement que possible. C’est ainsi que Batman prend immédiatement l’avantage".

C’est une dynamique intéressante et Cavill a hâte de se mesurer au Chevalier Noir grisonnant joué par Affleck dans ce film. "J’adore jouer Superman mais j’aime aussi le personnage de Batman. C’est donc exaltant pour moi en tant qu’acteur de participer à ce nouveau tournant", dit-il en souriant. "Batman et Superman réunis sur grand écran, c’est l’histoire du cinéma qui s’écrit. Je suis donc très emballé et j’ai hâte de voir les réactions du public à la vision de ce premier opus".

Ou à celle des projets suivants. Car, comme le titre le souligne, il s’agit là de l’aube de la Ligue des justiciers et, même bombardé de questions, Cavill reste évasif, choisissant de laisser le spectateur découvrir par lui-même ce qui se déroulera.

Cavill doit retourner sur le plateau mais il reste encore beaucoup de points à soulever. Lex Luthor, par exemple, ou les autres éléments qui vont se mettre en place pour réunir la Ligue des justiciers. Mais on peut d’ores et déjà avancer que l’un des super-héros du film est Wonder Woman.

Gal Gadot ne tourne pas aujourd'hui si bien que nous n'aurons pas la chance de voir la guerrière amazone en pleine action. Il y a toutefois une maquette savamment sculptée de l’actrice en tenue de Wonder Woman aux côtés des deux monstres sacrés du film. Ces trois artistes semblent taillés pour leur rôle et, en tenue, ils transmettent vraiment ce sentiment de majesté et de démesure qui rendent ces histoires aussi passionnantes.

On s’attend bien évidemment à ce que la plus grande guerrière de l’univers DC soit sculpturale mais du haut de son 1,55 m, on peut dire que Gal Gadot offre une silhouette saisissante. Réinventé pour donner à ses couleurs une tonalité plus sépia, le costume de Wonder Woman rappelle ses origines tout en alliant un aspect pratique réaliste à l’allure légendaire du personnage tout droit sorti de la BD.

Depuis la complexité des personnages à la précision et la finesse du graphisme, ce que l’on aperçoit sur ce plateau est la preuve vivante de la richesse et de l’ampleur vertigineuse du monde que Snyder et ses collaborateurs mettent en place pour ancrer ces figures mythiques dans un univers contemporain. Sans parler de la menaçante Batmobile conduite par Jeremy Irons un peu plus tôt.

L'acteur raconte rapidement entre deux scènes ce qu'il ressent en incarnant Alfred Pennyworth et en étant au volant de l'engin racé de Batman. "J'ai conduit [la Batmobile] dans l'enceinte d'un studio immense et vide, entouré de murs, alors je n'ai pas pu en tirer tout ce que je voulais même si je sentais son potentiel", avoue Irons avec un hochement de la tête. "Mais c'était génial de la conduire. Vraiment super. Je voulais sortir dans la rue avec... juste pour voir si on pouvait faire quelques 'donuts' [un 'donut' est un dérapage pendant lequel la voiture tourne sur elle-même à toute allure, NdT.] et d'autres acrobaties de ce genre".

"Elle n’a même pas de plaques d’immatriculation !", répond Snyder. "Ça aurait fait une super Une des journaux : Jeremy Irons arrêté au volant de la Batmobile !"

Avec un salut de la main, Snyder retourne dans la Batcave où il reprend son travail de titan : façonner un univers qui permette aux spectateurs de s'immerger dans cette nouvelle réinterprétation exaltante de l'univers de DC. Les fans de DC vont vivre une très belle année…







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