mardi 4 mars 2014

Back to the future


Au cinéma le 5 mars 2014

Le film sort demain au cinéma. Je n'ai pas pu le voir avant sa sortie par manque de temps. Cependant, il a l'air visuellement très beau et particulier. Aussi je partage avec vous quelques informations afin que vous puissiez vous faire une idée.

Un film de Noam Murro
Avec Sullivan Stapleton, Eva Green, Lena Headey, Hans Matheson, Rodrigo Santoro, David Wenham


Résumé : Tiré du roman graphique de Frank Miller, "Xerxes", ce nouveau chapitre de la saga 300 a été mis en scène dans le style époustouflant qui l'a fait connaître. Cette fois, l'aventure a lieu en mer : le général grec Thémistocle tente de mobiliser toutes les forces de la Grèce pour mener une bataille qui changera à jamais le cours de la guerre. Thémistocle doit désormais affronter les redoutables Perses, emmenés par Xerxès, homme devenu dieu, et Artémise, à la tête de la marine perse… 

Le film réunit Sullivan Stapleton (GANGSTER SQUAD) dans le rôle de Thémistocle et Eva Green (DARK SHADOWS, CASINO ROYALE) dans celui d'Artémise, tandis que Lena Headey incarne de nouveau la reine des Spartiates, Gorgo, Hans Matheson (LE CHOC DES TITANS) interprète Aeskylos et Rodrigo Santoro le roi des Perses, Xerxès. 300 : RISE OF AN EMPIRE est réalisé par Noam Murro, sur un scénario de Zach Snyder et Kurt Johnstad, d'après le roman graphique "Xerxes" de Frank Miller. Le film est produit par Gianni Nunnari, Mark Canton, Zack Snyder, Deborah Snyder et Bernie Goldmann. Thomas Tull, Frank Miller, Stephen Jones et Jon Jashni en sont les producteurs exécutifs.

Bande annonce 2 (VOSTFR)


Bande annonce 3 (VOSTFR)


300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE : BANDE ORIGINALE 

La bande originale de 300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE est sortie depuis le 25 février et est disponible dès aujourd'hui en téléchargement numérique sous le label WaterTower Music. A l'international, la bande originale sera disponible sous le label Sony Classical International. Elle est composée par Junkie XL et comporte 16 pistes. 

1. History of Artemisia
2. Marathon
3. From Man To God King
4. Sparta
5. Artemisia’s Childhood
6. Suicide
7. Left For Dead
8. Fog Battle
9. A Beach of Bodies
10. Fire Battle
11. Xerxes’ Thoughts
12. Queen Gorgo
13. Greeks On Attack
14. History of the Greeks
15. Greeks Are Winning
16. End Credits

FOCUS SUR LE FILM
(A ne lire qu'après l'avoir vu pour éviter les spoilers!)

Il fait un temps magnifique au studio Nu Boyana, niché dans les contreforts des Montagnes de Vitoshka, dans les environs de Sofia, en Bulgarie. Tranchant avec le paysage bucolique qui s'étale à perte de vue, la guerre fait rage sur six des quinze immenses plateaux de Nu Boyana. On n'en attendait pas moins de 300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE, nouvel épisode de la saga, qui sortira en salles près de dix ans après le choc de 300. Grâce à la force de son récit et à son style visuel incomparable, 300 a créé un nouveau langage cinématographique qui a réinventé le film à grand spectacle. 

Cette œuvre novatrice signée Zack Snyder, alors cinéaste débutant, s'emparait d'un événement historique revu et corrigé par l'imaginaire surréaliste de l'auteur de BD Frank Miller, et lui donnait un nouveau souffle sur grand écran. Alors que le dénouement de 300 mettait un point final aux aventures de Léonidas, ce nouvel opus s'attache aux guerres qui déchirent la Grèce, faisant ainsi écho aux combats du roi de Sparte et de ses 300 vaillants soldats. 

Cette fois, on retrouve Snyder dans le rôle de producteur, aux côtés de Gianni Nunnari, Mark Canton, Deborah Snyder et Bernie Goldmann. Il a également cosigné le scénario avec Kurt Johnstad (coauteur de 300), d'après le roman graphique de Miller, "Xerxes". "Il ne s'agit pas tant d'une suite ou d'un prologue que d'une œuvre à part entière s'inscrivant dans le même registre", explique Zack Snyder. "Le film met en scène une bataille navale qui s'est déroulée au même moment que la Bataille des Thermopyles. Et l'issue est tout aussi déterminante". 

C'est Noam Murro, réalisateur de publicités plébiscité, qui signe la mise en scène de 300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE. Le producteur Gianni Nunnari souligne que la production souhaitait travailler avec Murro depuis assez longtemps. "Noam nous a détaillé sa conception du projet, tout comme Zack l'avait fait autrefois, et cela correspondait parfaitement à notre ambition", dit-il. "Sa vision des scènes de bataille nous a tous éblouis, et a totalement fait évoluer le style visuel du premier film. Noam remporte systématiquement les premiers prix des festivals de publicités, si bien qu'on s'est dit qu'il était l'homme de la situation". 

Par ailleurs, il fallait retrouver, dans ce nouvel opus, les mêmes qualités scénaristiques. Le producteur Mark Canton signale : "On avait la chance de pouvoir nous appuyer sur le travail formidable qu'avaient effectué Zack, Kurt et Frank Miller pour nous repérer dans la narration de ce deuxième épisode et conserver la même authenticité et originalité. Frank Miller nous a fait part de ses idées, puis Zack et Kurt s'en sont servi pour imaginer une histoire à la fois philosophique, romantique et spectaculaire dans tous les sens du terme". 

Il s'agissait non seulement de réaliser un film dans la même veine que le premier, mais un spectacle captivant qui puisse s'apprécier à part entière. "Quand nous avons réfléchi à l'intrigue, on voulait s'assurer qu'un spectateur qui n'aurait pas vu le premier volet puisse quand même suivre l'histoire", précise le coscénariste Kurt Johnstad. "Mais ce deuxième opus apportera un nouvel éclairage aux fans de 300. Car le contexte est le même : le film se déroule en Grèce, à la même époque, au moment où Léonidas fonce vers le nord du pays, en direction des Thermopyles. Les Perses progressent sur terre, Xerxès mène ses hommes vers les Thermopyles, lui aussi, et Artémise, à la tête de la flotte navale, contourne le littoral grec et se livre, au passage, à des pillages et des massacres". Comme dans le premier volet, un petit groupe de personnages, emmenés par un héros charismatique qui mène l'offensive, affrontent d'insurmontables obstacles. On aperçoit ce dernier qui porte des bottes et une tunique de cuir : lorsqu'on voit Sullivan Stapleton, on comprend aussitôt pourquoi la production lui a confié le rôle du général grec Thémistocle, déterminé à défendre son pays contre la puissante flotte navale perse. 

Entre deux prises, le comédien évoque son rôle : "Ce qui m'a plu chez lui, c'est sa ténacité et sa détermination à combattre les Perses et à sauver la Grèce", dit-il. "Il fédère toutes les forces grecques qui s'unissent pour se battre contre les Perses. Auparavant, le pays était composé de cités-États qui faisaient la guerre indépendamment les uns des autres et qui, du coup, étaient moins efficaces". Si les qualités physiques des personnages de 300 sont évidentes, Stapleton dégage aussi une assurance et une intelligence dignes d'un chef. "Il fallait vraiment qu'il soit déterminé et que ce soit un fin stratège pour affronter les Perses en mer, ce qui, manifestement, n'a rien à voir avec le premier volet", confie-t-il. 

Le comédien s'est longuement entraîné physiquement et s'est initié au combat pour être crédible dans les scènes d'action : il salue ses partenaires qui, dit-il, lui ont permis de réaliser la plupart des cascades. La complicité qui s'est nouée entre lui et ses frères d'armes, Hans Matheson, Callan Mulvey et Jack O'Connell, s'est consolidée lors des séances d'entraînement intensif mises au point par Mark Twight : on ne peut que le constater en voyant les acteurs brandir leurs armes contre les Perses. Voilà un petit groupe soudé et Sullivan semble apprécier cette connivence visible à l'image. 

L'acteur est conscient de la pression qui pèse sur ses épaules : il nous assure que, si 300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE a quelques similarités avec le premier opus, il réserve néanmoins plusieurs surprises. "Cette fois, les Grecs libres sont très différents des Spartiates", analyse le comédien australien. "Je pense que le film n'aura rien à voir avec le premier. Car l'approche de Noam est tout autre, d'autant qu'il s'intéresse aussi à la dimension politique de l'histoire de la Grèce antique et au combat de Thémistocle pour unir les forces grecques : on découvre ainsi les origines et la naissance de la démocratie". C'est alors qu'on appelle Stapleton pour le tournage d'une séquence où il s'apprête à affronter de puissants guerriers … ainsi qu'une redoutable femme. 

Quand on fait irruption sur le plateau où tourne Noam Murro, on a le sentiment de pénétrer dans une machine à remonter le temps : un énorme vaisseau perse surgit au loin, dont l'allure menaçante suffit à instaurer un climat angoissant. D'immenses fonds verts tapissent les murs et le sol où que le regard se pose : il s'agit d'une toile vierge sur laquelle s'incrusteront par la suite les paysages maritimes et les batailles navales titanesques entre bateaux grecs et perses créés grâce aux effets visuels les plus sophistiqués. 

Les décors sont impressionnants, et tandis que l'arrière du navire est divisé en plusieurs compartiments, l'embarcation dégage incontestablement une atmosphère de danger. L'envergure du bâtiment témoigne de la puissance et de la magnificence de l'empire des Perses. Les rames dépassent de la bouche de visages de guerriers orientaux sculptés et fixés sur les côtés du bateau, et des tapis de protection recouvrent totalement le sol, signe annonciateur du carnage à venir. On apprend que le bateau a été construit sur un cardan pour lui permettre de tanguer et de résister à la houle ou aux affrontements avec les navires grecs. Sur le pont du bateau (fabriqué en caoutchouc pour amortir la chute des cascadeurs), une armada de comédiens et de cascadeurs tout en muscles, et couverts de poussière, attendent les consignes. Et bien que leur discussion, pour l'heure, soit amicale, ils savent que d'une minute à l'autre, ils devront empoigner leur épée et s'affronter à mort.

Dès lors qu'Eva Green monte les marches qui conduisent au plateau, il est clair que la situation va dégénérer. Dans son corset en cuir hérissé de pointes dorées courant jusque dans le bas du dos, et sa longue jupe noir, la comédienne a tout d'Artémise, la cruelle chef de guerre perse. Alliée du dieu-roi Xerxès, auquel le comédien brésilien Rodrigo Santoro prête de nouveau ses traits, Artémise est celle qui déclenche le conflit et qui se révèle une rivale de taille pour Thémistocle. 

Déjà à l'affiche de nombreux films d'action et d'aventure, l'actrice française qu'on a vue dans CASINO ROYALE et DARK SHADOWS, n'a pas résisté à l'opportunité de tourner dans ce nouvel opus de 300. "Artémise est un personnage super cool", dit-elle. "Elle est à la tête de l'armée perse, elle est très courageuse et très en avance sur son temps. Quand j'étais petite, je rêvais de jouer une guerrière, et c'est donc un rêve devenu réalité. J'adore ça".

En entendant "Prêts pour les répétitions ?", la comédienne s'avance vers le bateau et la bataille s'engage. Aussi élégante que dangereuse, Artémise trucide ses ennemis grecs les uns après les autres, tout en arpentant le vaisseau. Et si tant est qu'Eva Green se ménage pour le tournage de la scène, cela ne se voit pas… Son maniement de l'épée est parfaitement maîtrisé, si bien qu'on peut imaginer le spectacle qu'il offrira lorsque l'actrice affrontera des hordes d'ennemis. Au moment du tournage, la séquence est d'autant plus violente et efficace que la férocité et le maniement de l'épée d'Eva Green sont ponctués par les sons de dizaines de figurants et d'acteurs qui jettent toutes leurs forces dans la bataille. Personne ne se ménage cette fois… 

La scène est orchestrée avec une extrême précision, sans toutefois brider l'imagination du réalisateur et de ses comédiens : en témoigne le moment où Noam Murro et Eva Green découvrent qu'une technique de frappe, déjà violente, peut s'avérer plus mortelle encore pour les malheureux combattants grecs. Car il ne faut pas oublier qu'on est ici dans l'univers de 300 et qu'Artémise n'a rien d'un personnage de Jane Austen ! "Ce qui est formidable chez Artémise, c'est qu'elle s'inspire de la réalité historique", constate le producteur Bernie Goldmann. "C'est fascinant de voir qu'il existait une femme aussi puissante qu'elle à cette époque. C'est un personnage féminin à part, qui se distingue par une personnalité très riche, et c'est hallucinant de voir autant de traits de caractère traditionnellement associés aux hommes chez une femme – une femme puissante magnifiquement campée par Eva". 

Si Artémise est l'ennemie de Thémistocle – "quoi que ça ne se résume pas à ça", insiste Eva Green –, elle a pour alliée Xerxès, l'un des rares à avoir survécu dans 300. Et tant que leurs objectifs se rejoignent, ces deux-là représentent une force quasi indestructible. Selon Rodrigo Santoro, leurs rapports sont d'une grande complexité : "Le plus intéressant, c'est qu'il s'agit d'une relation d'amour et de haine", indique-t-il. Il ne tourne pas aujourd'hui, mais il se souvient très nettement de son personnage de dieu-roi, alors même qu'il n'est plus en costume. "Pour lui, Artémise est une sorte de belle-sœur, par son père le roi Darius, et il y a beaucoup de connivence entre eux. Je n'ai jamais pensé qu'Artémise était plus forte que Xerxès, ou l'inverse : ils se complètent parfaitement. Ils ont des atouts différents, tout en obéissant aux mêmes lois, si bien qu'ils doivent apprendre à se respecter et à s'allier. C'était un défi exaltant". Interprète de films comme LE DERNIER REMPART ou LOVE, ACTUALLY, Santoro ne pouvait pas laisser passer la perspective d'endosser de nouveau le rôle de Xerxès : "C'est la première fois que j'interprète le même personnage dans deux films différents", poursuit-il. "J'ai vraiment pris la mesure de l'enjeu en discutant avec Zack Snyder, car il m'a expliqué qu'on allait faire sa connaissance avant qu'il ne devienne un dieu-roi. Ce qui est fascinant dans ce film, c'est qu'on apprend pourquoi, et dans quelles circonstances, il connaît cette formidable métamorphose". 

La productrice Deborah Snyder estime que la découverte du parcours de Xerxès va profondément marquer les fans de la saga. "On a fait la connaissance Xerxès, dans le premier volet, sous la forme d'une immense et imposante créature ruisselant d'or", dit-elle. "Dans ce deuxième épisode, on comprend qui il était avant cette métamorphose et le parcours qu'il a emprunté pour y parvenir. On découvre qu'il a souffert et qu'il aspire à venger la mort de son père. C'est ce qui a fait de lui un être très sombre, et Rodrigo a su exprimer les nuances du personnage avec conviction". 

Outre Xerxès, on retrouve dans le film Gorgo (Lena Headley), personnage dont l'influence sur la vie politique de la Grèce fait écho au sort de Léonidas, comme on a pu le constater dans 300. Et bien qu'ils ne soient pas présents sur le plateau aujourd'hui, le casting réunit de nouveau David Wenham dans le rôle de Dilios, Andrew Tiernan dans celui d'Éphialtès, Peter Mensah dans celui du Messager Perse, et Andrew Pleavin dans celui de Daxos – autant de personnages qui permettent d'assurer le passage du premier au deuxième épisode avec fluidité. En quittant le plateau, on se retrouve projeté dans la réalité contemporaine. À l'extérieur, où une petite brise s'est mise à souffler, il n'est pas rare de croiser un soldat perse en costume qui prend un café avec un technicien en jeans. 

Dans la cour, on avise également un majestueux animal à sabots : il s'agit du cheval de Xerxès. Imposant et harnaché d'une bride et d'une selle dorées, il ne peut manquer d'attirer l'attention. Surtout s'il était vivant… Œuvre d'art à part entière, cet animal est, là encore, le fruit de la magie du cinéma. Dans une galerie installée dans une salle de conférence, à proximité de la cour, on découvre des objets et autres accessoires contribuant à ancrer le film dans la réalité. Si l'univers du film porte la griffe du roman graphique de Frank Miller, il témoigne cependant d'un style à part entière, qu'il s'agisse du graphisme, des rendus numériques, des costumes, des armes et des accessoires. Quand on les a vus dessinés, puis qu'on les retrouve, à quelques centaines de mètres de là, fabriqués grandeur nature avec un luxe de détail inouï, on prend la mesure du travail entrepris, en dehors du moindre recours au compositing ou aux effets numériques. 

Tandis que notre curiosité est aiguisée, on se rend ensuite sur un autre plateau où un décor figurant Athènes est transformé en Sparte, sous la supervision de Patrick Tatopoulos. Le chef-décorateur a cherché à imaginer un univers inédit, sans pour autant créer de rupture avec le style visuel de 300. "On repart à Sparte dans ce nouvel opus, et les Spartiates n'ont pas changé", dit-il. "Comme vous avez pu le constater, je ne modifie pas l'esthétique générale de Sparte. Cependant, avec le décor d'Athènes, j'ai la possibilité d'explorer une piste un peu nouvelle. Du coup, pour moi, c'était l'occasion idéale de rester fidèle à l'univers du premier film, tout en créant quelque chose de neuf". 

Pour Tatopoulos, né en France d'un père grec, le style visuel du film s'inspire des récits et des témoignages des Grecs. "Il s'agit d'une histoire qui a vraiment eu lieu, mais nos décors ont été guidés par les souvenirs qu'en avaient les marins, les guerriers et l'ensemble des témoins qui étaient sur place au moment des faits", souligne-t-il. "Nous visons l'exactitude historique s'agissant des vaisseaux grecs, mais les bateaux perses sembleront totalement extravagants pour les Grecs qui les verront s'approcher de la côte. J'ai eu la chance d'imaginer des navires qu'on n'a encore jamais vus. Ils sont en bois, mais ils sont couverts de pièces métalliques, ce qui instaure un nouveau style. C'est le genre de film où l'on peut se permettre de créer un nouvel univers, de bousculer un peu la vérité historique, tout en partant quand même de ce qui s'est vraiment passé". Le tournage en Bulgarie s'est avéré un atout pour la conception des décors. "Il y a des sculpteurs extraordinaires dans ce pays", reprend le chef-décorateur. "Si le film avait été tourné ailleurs, j'aurais dû faire construire l'essentiel des éléments. Mais je me suis dit que j'avais une équipe de sculpteurs phénoménaux à ma disposition, et du coup, on a tout fait sculpter". On rencontre ensuite Murro, réalisateur de publicités salué par la critique qui fait ses premiers pas dans le monde du cinéma. Tandis que les acteurs et les techniciens déjeunent, le cinéaste s'entretient avec nous au pied de l'imposant vaisseau perse, visiblement à l'aise dans cet univers, tout en étant conscient des enjeux d'une telle entreprise. 

Travaillant en étroite collaboration avec Snyder et son coscénariste Kurt Johnstad, ainsi qu'avec ses producteurs, Murro s'est fait un point d'honneur d'apporter à ce film un style qui lui soit propre. "Je pense qu'on était tous d'accord sur le fait qu'il nous fallait mettre au point un style distinct du premier opus", affirme-t-il. "On n'a pas essayé de faire une pâle copie du précédent film. Non seulement l'intrigue est différente du premier, mais l'esthétique, qui est elle aussi nouvelle, entre en jeu, si bien que le spectateur va découvrir des éléments radicalement nouveaux, tout en ayant le sentiment d'être dans le même univers". Quand on lui demande de préciser son propos, il désigne de la main l'immense décor qui nous fait face. "Sur le plan visuel, l'enjeu est lié à l'élément maritime, aux mouvements d'appareil, à l'esthétique de la palette de couleurs, à la chorégraphie des combats et à la caractérisation des personnages", dit-il. "Pour nous tous, qui aimons le cinéma et venons du cinéma, l'idée était de mettre au point un style qui emprunte à l'intelligence et au côté visionnaire de 300, mais qui nous renvoie aussi à l'esthétique des grands péplums qui ont bercé notre enfance tout en bénéficiant des évolutions technologiques les plus récentes". 

Selon le réalisateur, la réussite du film tient également au casting, et Eva Green, Stapleton et leurs partenaires ont livré des prestations magistrales. "On voulait que les rapports entre les personnages soient chaleureux et complexes, et on y est parvenu", indique-t-il. "Eva campe une méchante à la perfection, et la complexité de son jeu fait mouche. Il en va de même pour Sully et tous les autres acteurs. C'était un sacré défi car il fallait retrouver un personnage qui dégage le même capital de sympathie que Léonidas, mais qui soit également différent dans son rapport à la politique et dans son charisme. Et Sully correspondait exactement à ce qu'on cherchait". 

À sa sortie, 300 s'est non seulement imposé comme un phénomène mondial, mais a influencé de nombreux artistes dans les domaines les plus divers. Si Murro sent bien que l'enjeu est de taille, il a néanmoins l'impression d'avoir livré une nouvelle lecture de l'univers de 300 qui, pour autant, reste fidèle à l'œuvre de départ. "C'était justement notre défi", convient-il. "C'est ce que j'ai essayé d'expliquer à tous nos partenaires lors de nos premiers rendez-vous : il fallait imaginer un langage visuel qui installe une sorte de charte graphique. Je pense que s'agissant d'une production de cette envergure, et de cette complexité, la présentation que j'ai faite aux divers partenaires prouvait qu'il y avait bien des solutions, même si ce n'était pas simple". 

L'approche de Murro est en adéquation avec celle de Zack Snyder. Après 300, celui-ci a exploré de nouveaux horizons en mettant en chantier des projets audacieux. Mais il conserve une tendresse pour les guerriers nés de l'univers de Frank Miller, et son rôle de producteur et de coscénariste consiste à faire en sorte que les fans ne soient pas déçus. "J'espère tout d'abord qu'ils sortiront de la salle en ayant partagé les émotions de nos personnages à travers cette nouvelle aventure", souligne-t-il. "Et j'espère aussi qu'ils en apprendront un peu plus sur ces personnages et leur parcours. Il y a des éléments, dans le film, qui permettront de mieux comprendre les Spartiates de 300, surtout à côté des Grecs libres de 300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE. Pour moi, cela s'est avéré une expérience exaltante, car ces deux films se répondent et s'enrichissent mutuellement". 

Entre les scènes d'action, les décors somptueux et l'enthousiasme partagé par tous nos interlocuteurs, il y a de bonnes chances pour que les vœux de Zack Snyder soient largement exaucés…

IMAGES DU FILM









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