dimanche 8 septembre 2013

Back to the future







Comédie/Sympathique avec des scènes ultras drôles

Réalisé par Rawson Marshall Thurber
Avec Jennifer Aniston, Jason Sudeikis, Emma Roberts, Will Poulter, Ed Helms, Nick Offerman, Kathryn Hahn, Molly C. Quinn, Tomer Sisley...

Long-métrage Américain
Durée : 1h50m
Année de production : 2013
Distributeur : Warner Bros. France
Titre original : We're the Millers
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Date de sortie sur les écrans U.S. : 9 août 2013
Date de sortie sur nos écrans : 18 septembre 2013


Résumé : David Burke est un dealer à la petite semaine qui se contente de vendre sa marchandise à des chefs cuisiniers et des mamans accompagnant leurs fils au football, mais pas à des ados – car, au fond, il a quand même des principes ! Alors que tout devrait se passer au mieux pour lui, les ennuis s'accumulent… Préférant garder profil bas pour des raisons évidentes, David comprend, à son corps défendant, qu'on peut subir la pire injustice même lorsqu'on est animé des meilleures intentions : tentant de venir en aide à des jeunes du quartier, il se fait agresser par trois voyous qui lui volent sa marchandise et son argent. Il se retrouve dans une situation des plus délicates puisqu'il doit désormais rembourser son fournisseur, Brad.Afin d'éponger sa dette – et de rester en vie –, David n'a d'autre choix que de jouer dans la cour des grands en se rendant au Mexique pour ramener une importante cargaison de drogue à Brad. Réussissant à convaincre ses voisins – Rose, une strip-teaseuse cynique, Kenny, qui aimerait bien tester la marchandise et Casey, une ado débrouillarde couverte de tatouages et de piercings – de lui venir en aide, il met au point un plan censé être infaillible : avec ses complices qu'il fait passer pour sa femme et ses deux grands enfants, il met le cap sur le Mexique au volant d'un camping-car flambant neuf le jour de la fête nationale. Ce week-end risque bien d'être explosif…

Bande annonce non censurée (VOSTFR)



Ce que j'en ai pensé LES MILLER, UNE FAMILLE EN HERBE va vous faire rire de bon coeur. L'humour est gras (c'est plutôt une comédie pour ados et adultes) et assumé. Le film est excellent dans ses scènes poussées à la limite du bon goût. 

L'histoire est mignonne mais sans surprises. Son développement ne vous étonnera pas. Autant de galères, autant d'occasions de gags en tous genres.

Si l'humour prend si bien et que la dynamique des échanges de dialogues fonctionne, c'est en grande partie grâce aux acteurs qui s'investissent à fond :
- Jason Sudeikis, qui interprète David Clark, est attachant en petit dealer immature;
- Jennifer Aniston, qui interprète Rose O'Reilly, assure en strip-teaseuse aux multiples talents; 



- Will Poulter, qui interprète Kenny Rossmore un garçon au grand cœur, est la découverte du film pour moi. Il a une super bouille, il est très expressif;
- Emma Roberts, qui interprète Casey Mathis, est convaincante en ado paumée.



Chaque personnage est isolé au départ, puis ensemble ils finissent par composer une famille pas ordinaire. Dans l'ensemble, il y a un bon esprit, le film met de bonne humeur.



Les principaux atouts ne sont pas l'histoire en elle-même ou la réalisation (tout à fait correcte au demeurant) mais bel et bien son casting et son humour. Le réalisateur n'en fait pas un film à sketch et ça, c'est une vraie réussite. Lors de leurs aventures, les personnages sont confrontés à des situations peu communes qui nous font bien marrer, mais l'ensemble se tient, le scénario a un déroulement logique.

LES MILLER, UNE FAMILLE EN HERBE est une comédie que je vous conseille pour un bon moment de détente. En tout cas, pour moi, après une journée de travail, elle était parfaite.


NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)

DAVID
Détendez-vous, ok ?
Tout va bien se passer.

ROSE
Ouais, c’est ça, bien sûr ! Tout va bien
puisqu’on se contente de faire passer
deux tonnes de marijuana au Mexique
dans un camping-car de location !
C’est vrai : je ne vois vraiment pas comment
la situation pourrait dégénérer !

À quoi peut-on s’attendre lorsqu’un dealer, une stripteaseuse, une fugueuse et un puceau tentent de faire passer de la marijuana au Mexique ? Sans oublier, pêle-mêle, un camping-car bourré de cannabis, un caïd de la drogue en colère, une redoutable tarentule, une version porno du jeu de Pictionary et une mélodie entonnée en choeur. Eh bien, il se pourrait que la famille Miller soit dans le coup… Le réalisateur Rawson Marshall Thurber précise : «C’est une relecture vraiment amusante du roadmovie familial – une sorte d’aventure rocambolesque assez déconcertante – et c’est d’ailleurs ce qui m’a immédiatement plu dans cette intrigue». Le cinéaste a été sensible à ces personnages qui, sans se connaître, acceptent de s’embarquer dans le même périple : «Dans neuf cas sur dix, un homme blanc d’environ 35 ans, qui se balade tout seul en Hyundai près de la frontière américano-mexicaine, se fera fouiller», dit-il. «Mais qui se méfierait d’une famille typiquement américaine à bord d’un énorme camping-car qui profite du week-end prolongé du 4 juillet ?» Ce plan a priori imparable ne l’est pas tant que ça… et pas seulement parce que nos malheureux protagonistes enfreignent plusieurs lois et qu’ils ont des caïds de la drogue survoltés à leurs trousses… «David Clark est un dealer à la petite semaine qui cache sa marchandise dans son sac à dos pour la refourguer ensuite», signale le producteur Chris Bender. «Et il se retrouve embarqué dans une mission consistant à mettre la main sur une énorme quantité de cannabis. Pour y parvenir, il se retrouve obligé d’affronter son pire cauchemar : être coincé dans un espace exigu avec des gens qu’il n’apprécie pas franchement, même si c’est lui qui, au départ, les a convaincus de l’accompagner et de faire semblant d’être sa femme et ses enfants». En revanche, les deux principaux acteurs, Jason Sudeikis et Jennifer Aniston, tous deux pros de la comédie, ont beaucoup d’estime l’un pour l’autre. Ils ont déjà travaillé ensemble à plusieurs reprises, mais c’est la première fois qu’ils se donnent vraiment la réplique. «À la fin du tournage de COMMENT TUER SON BOSS, on avait envie de trouver un projet enthousiasmant, où l’on pourrait travailler de nouveau ensemble, et où l’on aurait l’occasion d’avoir beaucoup de scènes en commun», commente Jennifer Aniston. «Jason est un ami et un type très drôle, et le scénario était hilarant, si bien qu’il aurait été difficile de refuser un tel projet». Sudeikis a, lui aussi, été sensible à l’humour du film, mais aussi à sa force émotionnelle : «De manière subtile, le scénario suggère que la vraie famille n’est pas forcément celle qui nous a vus naître, mais celle qu’on se choisit – même si mon personnage n’agit que par cynisme et désespoir».

En réalité, l’idée du film LES MILLER, UNE FAMILLE EN HERBE est née près de la frontière… Le scénariste Steve Faber se souvient : «Je prenais souvent la voiture pour aller au Mexique, juste pour me vider la tête, et en arrivant à la frontière, je voyais le même type se faire choper : il avait les cheveux longs jusqu’aux fesses, il conduisait un min-van Volkswagen, et il était pris en chasse par des chiens qui le reniflaient. Et je me suis dit – ‘Pourquoi tu n’as pas davantage l’air propre sur toi ? Tu devrais te vieillir un peu, te couper les cheveux, louer un camping-car et passer la frontière avec l’herbe, si c’est ton intention’. Mais attention : n’allez pas croire que je cautionne ce genre d’attitude !» Le scénariste Bob Fisher remarque de son côté : «Et pendant ce temps-là, des familles en campingcars, sur la route des vacances, passaient la frontière sans jamais être arrêtées. C’est comme cela qu’est née l’idée d’un dealer de marijuana à la petite semaine qui loue un camping-car et recrute une fausse ‘famille’ pour lui permettre de passer la frontière avec une énorme quantité de shit». Sean Anders et John Morris ont même poussé le concept plus loin : «Ce qui nous intéressait, c’était l’idée de ces quatre solitaires au bout du rouleau qui deviennent une famille par hasard. La perspective de les voir se défendre bec et ongles d’être considérés comme les membres de la même famille – tout en y aspirant au fond – était un formidable point de départ pour une comédie». «Le quatuor composant la famille Miller qu’ont imaginé nos scénaristes, et les personnages qu’ils croisent au cours de leur folle virée, m’a séduit», reconnaît Thurber.

DAVID
Voici mon fils Kenny Miller,
et mon adorable fille, Casey…
Casey Miller, c’est ça. Quant à moi,
je suis David Miller.
Nous sommes la famille Miller.

Au début du film, David Clark est un sympathique petit dealer de marijuana qui se contente de vendre sa marchandise à ses clients réguliers dans la région de Denver, dans le Colorado. «Contrairement au dealer qui revend la drogue dans la rue, il se déplace à domicile quand on l’appelle ou qu’on lui envoie un SMS», explique Sudeikis. «Il livre du shit à des cuisiniers, des hommes d’affaires, des mères de famille, ou à de jeunes mamans, bref à une clientèle différente de celle qu’on associe en général à la marijuana – sauf quand on connaît le genre de gens qui consomment de la marijuana !» Le comédien souligne que ce genre de vie convient parfaitement à David, même si la plupart des gens n’en voudraient sans doute pas : «Ça lui va bien et ça lui permet de payer son loyer, d’être son propre patron et de gérer lui-même son emploi du temps, tout en menant tranquillement sa vie en solitaire, sans se faire remarquer». Sa situation change radicalement lorsqu’il intervient – ce qui ne lui ressemble pas – pour venir en aide à une adolescente sans défense : il s’agit en réalité d’une jeune punk harcelée par une bande de types qui cherchent à lui voler son smartphone. Prouvant par là qu’on n’est jamais récompensé pour ses bonnes actions, David se fait voler à son tour ! Une fois que sa marchandise et son argent se sont envolés, son fournisseur ne tarde pas à lui fixer un ultimatum en lui faisant une offre qu’il est difficile de refuser… Contraint de se rendre au Mexique pour en rapporter un «modeste» échantillon de marijuana en échange de 100 000 dollars et de sa vie sauve, David a l’idée de s’inventer une fausse famille pour se faciliter la tâche. «Il est conscient qu’il passera davantage inaperçu s’il réussit à faire croire qu’il part en vacances en famille, mais il lui faut d’abord recruter une épouse et des enfants», déclare Sudeikis. D’ailleurs, la relation entre David et celle qu’il finit par engager pour jouer sa femme est conflictuelle dès le départ – avant même qu’il ne mette au point son stratagème délirant. Au début du film, David et Rose O’Reilly, sa voisine qui travaille comme strip-teaseuse dans une boîte du quartier, se balancent quelques vannes dans le hall de leur immeuble : il est évident que ces deux-là n’ont jamais été franchement amis… 

Thurber indique qu’il en était tout autrement des rapports entre Sudeikis et Jennifer Aniston. «S’il y a bien une chose qu’aucun cinéaste ne peut faire, c’est créer la complicité entre deux acteurs», note le réalisateur. «Du coup, on se contente de croiser les doigts en espérant que l’alchimie sera au rendez-vous et, dans le cas de Jen et Jason, on a eu beaucoup de chance. Dès la première semaine, alors qu’on tournait un plan de nos deux acteurs, ils se renvoyaient la balle, et c’était un vrai bonheur de les observer. Ils ont noué une complicité telle que je l’avais espérée». «Les dons d’improvisation de Jason sont extraordinaires, tout simplement époustouflants», remarque Jennifer Aniston. «C’est ce qui nous a valu quelques échanges piquants entre nous». Thurber a encouragé ses acteurs à se montrer imaginatifs, ce que Jennifer Aniston a vraiment apprécié. «J’aime travailler avec des réalisateurs qui accordent une grande marge de manoeuvre à leurs comédiens, et qui s’amusent autant que nous dans l’improvisation. Rawson nous a fait confiance et nous a donné une certaine liberté, et j’ai adoré chercher l’équilibre entre réalisme et burlesque». Rose n’accepte, à contrecoeur, de jouer l’»épouse» de David que lorsqu’elle se rend compte qu’elle ne peut pas faire autrement. «Au départ, elle n’est pas vraiment d’accord de s’embarquer dans cette aventure car, tout en étant strip-teaseuse, elle a des principes et elle n’est pas prête à enfreindre la loi», affirme Jennifer Aniston. «Mais les règles, à son boulot, sont en train de changer dans un sens qui ne lui convient pas, et elle est fauchée. Et David lui a proposé beaucoup d’argent, si bien qu’elle a l’impression d’être coincée et, du coup, obligée d’accepter sa proposition». «Rose est le genre de femme qui a eu de mauvaises expériences avec les hommes, qui a accordé sa confiance à des gens qui ne le méritaient pas et qui ont profité d’elle, et qui a fini par devenir strip-teaseuse parce qu’elle n’avait pas le choix», observe Bender. «Certes, la proposition de David n’est guère plus alléchante que ce qu’elle aurait fait si elle ne l’avait pas acceptée, mais elle est quand même plus séduisante et puis, après tout, il ne s’agit que d’un week-end».

Mais il ne peut pas se contenter d’une épouse. Pour former une vraie famille, il lui faut de «faux» enfants. Habitant le même immeuble que David et Rose, Kenny Rossmore sera leur «fils» le temps d’un week-end : cet ado livré à lui-même, vivant avec une mère qui ne s’occupe pas de lui, est interprété par le jeune acteur anglais Will Poulter. «Rawson m’a décrit Kenny comme étant à la fois adorable et un peu ringard, et c’est bien le cas !», souligne le comédien. «David le plaint, d’une certaine manière, mais ne peut s’empêcher d’être agacé par lui dans le même temps. Sur le plan des relations humaines, Kenny est nul car il est totalement replié sur lui-même. Pourtant, pour une raison qu’il ne s’explique pas, il a le sentiment de pouvoir se confier à David qu’il considère comme un mec cool qui deale de la drogue. Je crois qu’il recherche une figure paternelle, loin des types que ramène sa mère à la maison… les rares fois où elle rentre chez elle. Il ne se rend pas bien compte que David préférerait encore se pendre que de passer une soirée avec lui… Du coup, ce voyage est l’occasion rêvée de faire semblant de former une famille provinciale bien propre sur elle, alors qu’en réalité ses membres ne s’entendent pas le moins du monde». «Kenny est un puceau de 18 ans qui voit un père en un dealer et, à plusieurs égards, il est le protagoniste du film», ajoute Thurber. «Will l’interprète avec un mélange subtil de douceur, d’intelligence et de candeur». Casey Mathis (Emma Roberts), jeune punk, «interprète» la fille de David qu’il n’a jamais voulu avoir. Son «père» est conscient qu’elle est quasiment SDF, tandis qu’elle se dit qu’il y a là une belle occasion de gagner un peu d’argent. Ils s’entendent donc pour qu’elle les accompagne. La comédienne signale : «Mon personnage est une fugueuse et elle est un peu délinquante, rebelle, mal élevée et intéressée par le fric. Les quatre membres de la «famille» Miller sont extrêmement différents les uns des autres : ils sont tous attachants, mais chacun d’entre eux se caractérise par un défaut bien particulier, ce qui rend cette équipe hilarante. Et qui fait d’elle une famille assez réaliste !» Sur le plateau, Emma Roberts passait pas mal de temps sur son smartphone pour envoyer des tweets ou vérifier ses emails. Elle a même choisi le smartphone de son personnage – le même que le sien – afin de pouvoir l’utiliser quand elle est en arrière-plan d’une scène. «Elle est très futée, cette Emma Roberts», note le réalisateur, en souriant. «Je ne suis même pas certain qu’elle soit consciente de son potentiel comique. Elle ne se censure pas, et elle raconte ce qui lui passe par la tête, et c’est parfois la chose la plus drôle qu’on puisse imaginer. Elle a été formidable». Bender s’est dit emballé par la vraisemblance des rapports parents-enfants au sein de la «famille» Miller, et notamment lorsque Sudeikis est censé se fâcher avec Kenny et Casey. «Sa manière de jouer David m’a fait penser à la colère typique d’un père qui éclate lorsque ses enfants le poussent à bout, alors même que David n’est pas leur vrai père», dit-il. «C’était génial de le voir s’approprier ce personnage avec une telle conviction». 

C’est Brad Gurdlinger, personnage-clé du trafic de drogue dans la région de Denver, qui est à l’origine de l’expédition particulière de la famille Miller. Autrefois, David et lui étaient colocataires à la fac et dealaient du shit dans leur dortoir. Mais depuis, les choses ont bien changé : non seulement Brad est désormais le fournisseur – totalement excentrique – de David, mais il n’a aucun égard pour son ancien camarade. «Brad est un personnage hors du commun – un type franchement bizarre», reprend Thurber. «On avait envisagé pas mal d’acteurs pour ce rôle, et on voulait mettre la barre très haut. Ed Helms nous a comblés». Helms campe ce rôle modeste, mais fondamental, auquel il prête sa propre loufoquerie. «Brad Gurdlinger est un petit caïd de la drogue, à la fois BCBG et obsédé par les orques, et c’était amusant et très étrange de l’interpréter», confie Helms. «Il déborde d’énergie et il croque la vie à pleines dents, mais il a aussi un côté sociopathe, et c’était un mélange détonant à partir duquel travailler». 

Sur la route, les Miller rencontrent de vrais passionnés de camping-car : les Fitzgerald. «Ce sont des gens droits et honnêtes qui forment la famille rêvée et qui tranchent de manière amusante avec les Miller, qui n’ont rien d’une famille, qui ne s’aiment pas et qui ne sont pas franchement recommandables», rapporte le metteur en scène. Les Fitzgerald s’entichent immédiatement des Miller, mais ces derniers trouvent la gentillesse de leurs nouveaux amis un brin encombrante… Nick Offerman incarne Don, patriarche des Fitzgerald. «Il suffirait que Nick Offerman lise la liste des ingrédients d’un paquet de céréales pour que je sois mort de rire», poursuit Thurber. «C’est lié au timbre de sa voix, ou à sa tronche de bulldog – mais je peux le regarder pendant des heures et je me régale». «Les Fitzgerald font partie de ces gens qui dégoulinent tellement de gentillesse qu’on a envie de leur coller une gifle», note Offerman. «Ils peuvent vous asphyxier sous leur bonnes intentions et vous collent aux basques. Ils sont surtout ravis de croiser ces gens en camping-car – les Miller – qui ont besoin d’un coup de main. Autant dire qu’ils sont enchantés de rencontrer cette adorable famille partie, elle aussi, en vacances en camping-car. Car c’est le rêve des Fitzgerald de ramener des gens sur leur terrain de camping, de manger des s’mores [dessert américain, traditionnellement consommé autour d’un feu de camp, NdT] avec eux, de chanter autour d’un feu de camp et de jouer au Pictionary. Ils sont aux anges lorsqu’ils se joignent à leurs festivités». L’acteur s’est souvent autant amusé que son personnage : «Le plus dur, c’était de garder mon sérieux», dit-il. «Les situations sont vraiment hilarantes, et je donne le plus souvent la réplique à Jason, Jen et Kathryn, et ils me faisaient hurler de rire». Kathryn Hahn campe Edie Fitzgerald, épouse de Don tellement accueillante qu’elle en devient envahissante… «Je connais très bien ce genre de gens», confie-t-elle. «J’avais pas mal d’oncles et de tantes qui savaient organiser un festin dans un jardin public avec seulement quelques ingrédients, parmi lesquels des chips, des crackers en miettes et un peu de viande». Pour la comédienne, les Fitzgerald forment «une famille pieuse, patriote et honnête. Ils incarnent les valeurs familiales traditionnelles à eux seuls». «Kathryn a une énergie hallucinante», déclare Bender, «et ce dynamisme convenait parfaitement au rôle : elle a un appétit de vie et un enthousiasme à faire de nouvelles connaissances qui caractérisent très bien Edie». Molly Quinn interprète Melissa Fitzgerald, fille de Don et d’Edie dont la candeur et le côté asocial trouvent un écho chez Kenny. «Melissa est une jeune fille adorable et naïve qui cherche l’amour, mais pas n’importe lequel : un amour romanesque et mystique qu’elle a découvert dans les livres et les jeux vidéo», précise la comédienne. «Du coup, quand elle voit ce garçon, elle est immédiatement sous le charme et se dit ‘Oh mon Dieu, voilà mon Legolas !’» On trouve également au casting Tomer Sisley dans le rôle d’un caïd de la drogue, rival de Brad, et Matthew Willig dans celui de son homme de main, One-Eye, sans oublier plusieurs acteurs connus qui font une simple apparition. «Citons notamment Luis Guzmán, Tom Lennon, ou Ken Marino», signale Thurber. «Pour la moindre scène du film, nous avons essayé de trouver des personnalités pouvant camper parfaitement des meurtriers de comédie. Au début du tournage, j’étais très pro, et je m’efforçais de ne jamais rire. Mais au bout de trois semaines, j’ai commencé à exploser de rire à chaque prise. Je ne pouvais pas me retenir…»

DAVID
Va t’acheter de nouvelles fringues.
Tu sais, le genre de vêtements que portent
les enfants qui se sentent aimés,
pas ces torchons qui n’ont l’air de rien.

Pour que les personnages soient crédibles en famille Miller, la chef-costumière Shay Cunliffe s’est entretenue avec le réalisateur, qui avait une idée précise de leur style vestimentaire. «Je pense que la plupart des acteurs trouvent leur personnage à partir du costume, et il fallait donc ne pas se tromper», affirme le cinéaste. «Ce qui est formidable avec Shay, c’est qu’elle se place systématiquement du point de vue des personnages, tout en cherchant à ce que les comédiens se sentent à l’aise, qu’il s’agisse de shorts en jean, de la visière d’une casquette ou d’une veste jean». La chef-costumière renchérit : «S’agissant du personnage de Jason Sudeikis, on savait que dès l’instant où il se glisse dans la peau de David Miller, il fallait qu’il adopte immédiatement un style ‘Américain moyen’, ce qui était d’ailleurs très clairement établi dans le scénario. Mais il était tout aussi crucial qu’il ne soit pas totalement grotesque, si bien qu’il fallait trouver le bon équilibre pour qu’il ait l’air du bon père de famille de la classe moyenne, sans s’en moquer pour autant». Shay Cunliffe s’est amusée à accompagner la transformation de Jennifer Aniston de strip-teaseuse en mère de famille, en collaboration avec les fidèles stylistes de la comédienne. «C’était très agréable car on s’échangeait constamment des photos», reprendelle. «Et ce qui m’a vraiment plu, c’est que Jennifer était prête à prendre l’allure d’une vraie ménagère de moins de 50 ans, quitte à porter des chaussures pas très sexy». Plus tôt dans l’histoire, alors que Rose est encore strip-teaseuse, elle est, bien évidemment, entourée de ses «collègues» au club. Pour concocter leur style vestimentaire, la chef-costumière a sillonné les boutiques de Wilmington, en Caroline du Nord. «C’était assez nouveau pour moi, surtout pour trouver les tenues des filles quand elles pratiquent le pole dance !», ditelle, en riant. «Je me suis rendue dans les magasins où se fournissent les danseuses professionnelles, à Wilmington, et les vendeurs m’ont donné pas mal de conseils, notamment sur la hauteur des chaussures compensées. C’était très éclairant pour moi». 

La chef-costumière a pris beaucoup de plaisir à concevoir les tenues de Casey (Emma Roberts). «C’était extrêmement intéressant de métamorphoser cette fille au look grunge en ado bien propre sur elle», confie-t-elle. «Il fallait que Casey ait l’air d’une gentille jeune fille avec sa frange bien taillée, tout en ayant des extensions de cheveux qui ressemblent un peu à des dreadlocks avec des mèches et en portant pas mal d’eye-liner – car elle cherche à se cacher derrière ce look de rockeuse punk». Pour les Fitzgerald, Shay Cunliffe explique que Nick Offerman et Kathryn Hahn étaient ravis à l’idée de jouer le jeu à fond pour leurs personnages sur le plan vestimentaire. «Kathryn nous a apporté un album de photos de famille et nous a dit : ‘Essayons les shorts qui ne me vont pas, mais en rendant ça sexy’». La chef-costumière lui a également donné une casquette à visière : «Dès qu’elle l’a enfilée, elle ne voulait plus l’enlever : elle la porte même dans des scènes qui se déroulent la nuit». Pour Don Fitzgerald, Shay Cunliffe précise : «Nick, quant à lui, met des shorts en jeans délavés et amples, mais le plus drôle, c’était de lui faire porter une banane, des lunettes de soleil et tout le toutim». S’agissant de Brad Burdlinger (Ed Helms), la chefcostumière signale : «C’est, de très loin, le personnage le plus excentrique, si bien qu’on s’est dit qu’il ne porterait jamais la même tenue deux fois de suite. C’est un type narcissique et un séducteur. Dans une scène, c’est un homme d’affaires et, dans la suivante, il se prend pour un artiste branché et, du coup, il est habillé comme tel, avec un gilet et un foulard autour du cou. Il était accoutré exactement comme il fallait pour la moindre scène». Shay Cunliffe ajoute encore : «Il y a pas mal de détails qu’on ne remarque pas à l’écran. Par exemple, chacune de ses affaires était marquée de ses initiales, y compris son maillot de bain ou ses poignets de chemises. Son narcissisme est tel que la caméra n’est pas à même de cerner ce genre de détails». S’il y a bien un personnage dont le style ne change jamais, c’est Kenny. Qu’il soit dans la peau de Kenny Rossmore ou de Kenny Miller, il porte systématiquement des pantalons ou des shorts en toile. Mais le plus frappant dans la tenue de Poulter, c’est sans doute une prothèse, et non pas un vêtement. «C’était assez … intéressant», indique-t-il. «Je me souviens que dans le scénario, sa testicule était de la taille d’un ananas, et je me suis dit : ‘Très bien, mais est-ce qu’ils savent que je ne suis pas constitué comme ça ? Est-ce que c’est mentionné sur ma fiche imdb ou quoi ?’ Mais c’était une scène hilarante à tourner. J’avais un peu froid, pour dire vrai, et je n’étais pas franchement à mon avantage. Et à observer les réactions de Jason, Jennifer et Emma, il était clair que ça se voyait que j’avais très, très mal – car aucun d’entre eux ne pouvait détacher son regard de moi. À ce moment-là, je n’avais plus qu’une envie : tourner la scène et remonter mon pantalon».

KENNY
Du coup, tu vas devenir un dealer
encore plus important maintenant ?

DAVID
Un passeur de drogue, Kenny.
Ce n’est pas pareil.

LES MILLER, UNE FAMILLE EN HERBE se déroule à Denver et au Mexique, et sur les routes qui relient le Colorado à la frontière américano-mexicaine. Cependant, le film a été tourné à Wilmington, en Caroline du Nord, à Santa Fe et dans les environs d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique. «On a passé quelques mois à Wilmington, ce qui m’a beaucoup plu», note Thurber. «J’ai eu la chance de travailler avec une formidable équipe et on a obtenu presque tout ce dont on avait besoin sur place, avant de nous rendre à Santa Fe pour y filmer les décors naturels qui campent le Mexique». En dépit d’une tempête le premier jour de tournage à Wilmington, et d’orages occasionnels, Chris Bender se souvient du climat de la Caroline du Nord comme étant plus ou moins doux et chaud. 

Quant à la ville, il l’a trouvée «très authentique. On a d’ailleurs vraiment eu le sentiment de partir en voyage car, en dehors des prises de vue qu’on a obtenues en studio, on a tourné l’essentiel du film en décors naturels à Wilmington, que ce soit l’appartement de David, les scènes d’extérieur de Denver ou encore une course-poursuite. Nous avons trouvé à Wilmington tous les décors dont nous avions besoin, car la ville a parfaitement campé Denver». Le climat du Nouveau-Mexique s’est avéré beaucoup plus froid. Selon Bender, «on y trouve parmi les plus beaux paysages et points de vue du pays. Les extérieurs y sont tellement vastes qu’ils donnent au film une dimension de road-movie». 

L’équipe a notamment tourné dans un gratte-ciel de Denver, où se situe le bureau du caïd Brad Gurdlinger. Ed Helms, qui l’interprète, précise : «Brad est l’archétype même du connard et, à ce titre, la décoration qu’il a choisie pour son bureau est moderne et froide et elle est dominée par des tons de gris glacial : autant dire que ce lieu manque totalement de goût, tout en donnant la chair de poule». La production, conseillée par le chef-décorateur Clayton Hartley, a estimé que la pièce devait refléter le côté odieux du personnage et son étrange obsession pour les orques. Du coup, il a fallu équiper le bureau de Brad d’un fond vert et prévoir des effets visuels en postproduction. «Derrière son bureau trône un énorme aquarium, dans lequel vit une orque», observe l’acteur. «Ce mec possède une orque, comme on possède un chien ou un chat ! Je me suis dit que c’était une idée brillante de faire de ce personnage un abruti friqué qui s’est payé sa propre baleine pour la mettre ensuite dans un aquarium aussi large que son mur !» L’aquarium n’était qu’un élément du décor thématique : Thurber a déniché un autre symbole du fétichisme du personnage, quoique inanimé celui-là. «Pendant la prépa, alors que je naviguais sur Internet, je suis tombé sur un piano baptisé ‘Whaletone’ [de l’anglais «Whale», la baleine, NdT] : il s’agit d’un piano numérique qui a la forme d’une baleine tueuse, et cela m’a stupéfait. Je me suis dit qu’il fallait qu’on s’en procure un pour Brad. J’ai envoyé un email à Clayton et aux producteurs, et on était tous emballés par cette idée. Et puis, on a appris qu’il n’en existait qu’un seul exemplaire, en Pologne, et on se l’est fait expédier par bateau jusqu’à Wilmington et on l’a installé dans le bureau de Brad». Pour chaque scène de Brad, la production tenait à ce qu’il soit en train de faire quelque chose d’inattendu. Par conséquent, outre les orques vivants et le piano Whaletone présentes dans son bureau, Brad se retrouve, à un moment donné, à … sculpter une baleine en glace ! Hartley a déniché l’un des meilleurs sculpteurs sur glace des États-Unis, l’a fait venir sur place et a demandé à l’équipe de construire sur le plateau un congélateur à même de contenir un bloc de glace de 6 mètres. Puis, le sculpteur a taillé deux blocs de glace et, le jour du tournage, a appris à Helms à travailler la glace à l’aide d’une tronçonneuse – pour donner l’illusion qu’il la sculpte lui-même. 

Bien entendu, la pièce maîtresse du film est un splendide camping-car haut de gamme : il s’agit d’un Coachmen Encounter Class A construit sur un châssis Ford de 10 tonnes, dont les jantes en aluminium dépassent les 55 cm. Mais, malgré son impressionnant gabarit, Hartley et le chef-opérateur Barry Peterson ont fait en sorte que le réalisateur puisse obtenir les effets de mise en scène qu’il souhaitait. Deux véhicules ont été utilisés, sans compter un camping-car plus modeste pour les Fitzgerald, et leur habitacle a été reconstitué en plateau : les parois étaient amovibles afin de faciliter les déplacements de la caméra et les prises de vue. Par ailleurs, ces décors ont été installés sur une plate-forme mobile afin de simuler le déplacement d’une voiture. «Les camping-cars que l’on voit sillonner les routes sont authentiques», précise Bender. «On s’est servi de l’un des deux Encounters pour réaliser des cascades, défoncer les portes d’un garage et coucher le véhicule sur le bas-côté de l’autoroute». Par chance, cette acrobatie en particulier n’a nécessité qu’une prise. «Cela m’a vraiment foutu les jetons parce que j’ai eu l’impression que la voiture allait basculer dans le vide». Peterson, qui a utilisé une caméra Arriraw, confirme : «Au départ, c’était flippant de travailler à partir d’un camping-car en raison du nombre de plans qu’il fallait tourner dans un espace plutôt confiné. Au bout du compte, on s’en est sortis grâce aux plans d’ouverture très larges et aux prises de vue d’hélicoptère qui donnent du souffle, et qui permettent de plonger le spectateur dans cette aventure rocambolesque qui est aussi une comédie. Lorsque Clayton m’a dit qu’il construisait un décor sur une plate-forme mobile qui pouvait se déplacer dans tous les sens, je me suis rendu compte qu’on allait pouvoir obtenir des prises de vue et des éclairages intéressants. Rawson a un formidable sens visuel et, du coup, cela nous a encouragés à travailler le style et la photo du film». La frontière américano-mexicaine a été reconstituée sur une autoroute fermée à la circulation pendant environ trois semaines : ce «décor» était si réaliste qu’une conductrice s’est garée à proximité, est descendue de sa voiture et s’est mise à pleurer, en pensant qu’elle s’était perdue et qu’elle avait conduit par erreur jusqu’au Mexique… Bender évoque une autre fermeture d’autoroute : «Pour la scène où Kenny est piqué par l’araignée, nous avons dû, là encore, suspendre la circulation. Comme les policiers empêchaient les voitures de passer, un véritable dealer a dû penser qu’il s’agissait d’un barrage, a paniqué et a jeté un sac contenant de la drogue par la fenêtre du véhicule, avant de repartir en trombe pour éviter de se faire cueillir par les flics. Du coup, j’aime bien me dire que LES MILLER, UNE FAMILLE EN HERBE est un film qui parle de drogue, mais qui enraye la consommation de stupéfiants. On a donc contribué à combattre la criminalité», ajoute-t-il en riant.

DAVID
Pas mal, les Miller !
Nous sommes tous officiellement 
passeurs de drogue d’envergure internationale –
vous pouvez ajouter ça à votre CV !
Et si on chantait un petit air
pour saluer notre victoire ?

Mais peut-on envisager une virée familiale en voiture sans chanson ? Le réalisateur signale : «On voulait retrouver ces moments que partage toute famille qui prend la route des vacances, qu’il s’agisse du père qui se met en colère, des enfants qui se battent à l’arrière, ou de la famille entière qui se met à chantonner sur un air entendu à la radio». Le cinéaste tient à saluer Sudeikis qui a eu l’idée de la chanson en question – le vieux tube de TLC, «Waterfalls» – mais aussi Poulter grâce à qui la mélodie s’intègre parfaitement bien au film. «Will est un authentique fan de rap, dont il connaît le moindre titre sur le bout des doigts, et du coup on s’est dit que ce serait vraiment hilarant si Kenny se mettait à reprendre le morceau de rap chanté par Left Eye – et il s’en est tiré à la perfection». Sudeikis acquiesce : «Je ne pense pas que la scène aurait si bien fonctionné sans la passion de Will pour le rap et sans sa capacité à rebondir sur un morceau du genre. Il est même capable de se lancer dans des chansons beaucoup plus complexes que ‘Waterfalls’, même si je dois bien reconnaître que j’ai eu du mal à en mémoriser les paroles». Sudeikis a également dû apprendre à conduire un camping-car, et Offerman et lui ont pris des cours pour piloter ce type de véhicule – ou, tout au moins, pour donner le sentiment qu’ils les maîtrisaient. 

Sudeikis reprend : «J’ai déjà rêvé que je partais en tournée à bord d’un minibus, et que j’étais une rock-star. Et quand on partait en tournée pour mes spectacles comiques, on voyageait à bord d’un mini-van de neuf places, ou d’un véhicule de ce genre. Je n’ai jamais passé ce genre de vacances en famille, mais j’imagine que s’il s’agit de livrer une tonne de cannabis, il vous faut un énorme camping-car». Par chance pour lui, il était rompu à un tout autre exercice qui, semble-t-il, lui a été extrêmement utile pour conduire le véhicule. «J’ai beaucoup pratiqué les jeux vidéo dans mon existence, et j’ai même conduit un énorme bus dans ‘Grand Theft Auto’ avec lequel j’ai renversé des voitures de flics, des prostituées etc., et je crois que l’univers des jeux vidéo obéit aux mêmes lois de la physique que le pilotage d’un camping-car !», plaisante-t-il. «En revanche, pour des raisons évidentes, je n’aurais pas aimé traverser Manhattan à bord d’un tel engin». Jennifer Aniston, qui a grandi à New York, n’avait pas la moindre expérience des camping-cars non plus. «Pour nous, traverser Central Park, ou aller faire des courses au centre commercial du New Jersey, était une grande aventure», dit-elle. «Ceci dit, j’ai toujours eu envie de partir en vadrouille à bord d’un camping-car. Ça doit être génial d’aller sur la côte californienne et d’explorer les vignobles de la région, en s’arrêtant aux très belles plages du coin». 

Le réalisateur a pris beaucoup de plaisir au cours du tournage. «C’est toujours difficile, quand on fait une comédie, de savoir, au moment du tournage, comment le spectateur réagira à l’humour, mais je crois pourtant que nous avons réalisé le CITIZEN KANE de la comédie autour d’une fausse famille qui trempe dans le trafic de drogue !», conclut-il d’un air pince-sans-rire.




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