dimanche 16 décembre 2012

Back to the future


Aventure/Drame/Touchant et universel

Réalisé par Ang Lee 
Avec Suraj Sharma, Irrfan Khan, Adil Hussain, Tabu, Rafe Spall, Gérard Depardieu, Ayush Tandon, Gautam Belur, Ayaan Khan, Mohd. Abbas Khaleeli, Vibish Sivakumar, James Saito, Jun Naito, Andrea Di Stefano, Shravanthi Sainath, Elie Alouf, Padmini Ramachandran, TM Karthik, Amarendran Ramanan, Hari Mina Bala, Wang Bo-Chieh, Ko Yi-Cheng...

Long-métrage Américain
Durée: 02h05mn 
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Titre original: Life of Pi

A partir de 10 ans

Date de sortie sur les écrans U.S.: 21 novembre 2012
Date de sortie sur nos écrans: 19 décembre 2012


Résumé: Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.

Bande annonce (VOSTFR)


Featurette 'La création de LIFE OF PI'


Ce que j'en ai pensé: 'L'Odyssée de Pi' est un film magnifique visuellement. La 3D sert parfaitement la beauté des images et des couleurs. Malheureusement, l'expérience du port de lunettes pour le spectateur n'est toujours pas confortable (elles sont lourdes, peu fiables, mal adaptées si vous portez déjà des lunettes et représentent un surcoût). Les gros progrès restant à faire en terme de 3D, à mon avis, se situent surtout sur le client final: les spectateurs. A l'image en tout cas, la 3D est somptueuse.



Ang Lee, le réalisateur, nous propose ici une invitation au voyage et une métaphore sur la vie avec ses doutes, ses combats, ses choix, ses peines, ses joies... Avec beaucoup de subtilité, il passe de l'humour à l'émotion sans jamais en rajouter. Il laisse le spectateur libre de vivre l'expérience de son choix. C'est ce qui m'a beaucoup marqué avec ce film: l'universalité du propos. On peut regarder 'L'Odyssée de Pi' de manière très différente selon son propre passé. Vous pouvez choisir d'y voir un simple divertissement ou vous lancer dans un débat philosophique et religieux à la sortie. Mais le film trouve une résonance chez tout le monde, parce qu'il parle avant tout de la vie et des sentiments communs qui caractérisent les êtres humains, au-delà de la culture, du pays, de la religion, de la langue... Parce qu'il est visuellement impressionnant et que l'histoire aborde par moment des sujets difficiles, il est conseillé aux enfants seulement à partir de 10 ans.

L'histoire, riche en aventures et découvertes, est adaptée du livre 'Life of Pi' de Yann Martel. Si vous ne l'avez pas lu, pas de souci, moi non plus et cela ne m'a pas empêché de profiter et d'apprécier le film pour autant.

Les acteurs sont tous impeccables. Pi Patel, le personnage principal, est interprété à l'écran par plusieurs acteurs (il apparaît à des âges différents). Les deux acteurs que l'on voit le plus et que j'ai trouvé tous les deux formidables sont:
- Irfann Kahn (Pi à l'âge adulte)


- et Suraj Sharma (Pi pendant son aventure)


La sensibilité avec laquelle ils jouent les émotions fait ressortir certains moments clés dans le scénario. Ils expriment tous les deux la fragilité, la grande force et la douceur déterminée de Pi, et du coup crédibilisent le fait que ce soit la vie d'un seul et même personnage qui est décrite.

'L'Odyssée de Pi' est un très beau film que je vous conseille en cette fin d'année. Il vous émerveillera et vous touchera. A découvrir.

Affiche US

Les notes de productions (comme d'habitude je les partage, mais elles contiennent des spoilers. Je vous conseille de ne les lire qu'après avoir vu le film.)

INTRODUCTION

C’est l’un des livres les plus originaux de la dernière décennie, une fable initiatique qui réinvente le genre et nous entraîne aux confins de l’aventure et de l’esprit. Il était logique que l’un des réalisateurs les plus sensibles du septième art s’en empare pour nous offrir un voyage aussi visuel qu’émouvant aux côtés d’un personnage inoubliable…


Avec L’ODYSSÉE DE PI, le cinéaste Ang Lee (LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN, TIGRE ET DRAGON) signe un film exceptionnel, l’histoire d’un jeune homme qui survit à un naufrage et va vivre une expérience hors du commun, un voyage épique riche en aventure et en découvertes. Réfugié sur un canot de sauvetage, il noue un lien extraordinaire et inattendu avec un autre survivant… un redoutable tigre du Bengale.

Adapté du livre de Yann Martel « L’Histoire de Pi », qui s’est vendu à plus de sept millions d’exemplaires et a passé plusieurs années en tête des ventes, L’ODYSSÉE DE PI parcourt trois continents et deux océans, s’étend sur de nombreuses années, et révèle un imaginaire foisonnant. La vision d’Ang Lee conjuguée à de sensationnelles images en 3D a permis de faire d’un roman longtemps jugé impossible à transposer au cinéma un film palpitant et audacieux, entre conte merveilleux et réflexion philosophique.
Le réalisateur a commencé à travailler sur le projet il y a près de quatre ans. Il s’est efforcé de créer une vision unique de l’histoire inoubliable de courage, de persévérance, d’audace et d’espoir écrite par le romancier Yann Martel. Le film nous fait partager l’aventure incroyable d’un jeune homme, tour à tour palpitante et spirituelle, déchirante et triomphale, amusante et formatrice.

Ang Lee a repoussé les limites des technologies dernier cri du cinéma pour raconter l’histoire de Pi. L’ODYSSÉE DE PI représente un bond en avant scientifique et artistique, comme ce fut le cas avec les effets visuels de TITANIC, la révolution 3D d’AVATAR, ou les images de synthèse de LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES, qui conféraient des émotions et une intensité inégalées au personnage de César. Et comme ce dernier, le tigre Richard Parker dans L’ODYSSÉE DE PI est un personnage créé en images de synthèse avec un grand réalisme, qui donne vraiment l’impression de se trouver sur le canot de sauvetage aux côtés de Suraj Sharma, qui interprète Pi.

L’ODYSSÉE DE PI est la première incursion d’Ang Lee dans l’univers de la 3D, technique dont il avait eu l’idée pour cette histoire bien avant la sortie d’AVATAR. Il l’utilise afin d’amplifier la portée de l’histoire, d’immerger les spectateurs dans le périple physique de Pi et de les plonger dans l’aspect émotionnel de l’histoire. Le réalisateur explique : « Je souhaitais que le film soit une expérience aussi unique que le livre de Yann Martel, et pour cela il fallait créer ce film dans une autre dimension. La 3D est un nouveau langage cinématographique, et dans L’ODYSSÉE DE PI il est aussi important d’immerger les spectateurs dans l’environnement émotionnel du personnage que de raconter une vaste épopée. »
        
L’HISTOIRE
        
         L’ODYSSÉE DE PIE débute et s’achève à Montréal avec un écrivain qui, en quête d’inspiration, découvre l’incroyable histoire de Piscine Molitor Patel (Pi à l’âge de 17 ans est interprété par Suraj Sharma ; à l’âge adulte par Irrfan Khan ; et enfant, dans les premières scènes du film, par Ayush Tandon). Piscine, surnommé Pi, mène une vie heureuse à Pondichéry, en Inde, où il grandit dans les années 1970. Son père (joué par Adil Hussain) possède un zoo, et Pi passe ses journées entouré de tigres, de zèbres, d’hippopotames et autres créatures exotiques. Il développe ses propres théories sur la foi, la croyance et la nature humaine et animale – mais lorsque Pi tente de se lier d’amitié avec un tigre du Bengale baptisé Richard Parker, son père lui enseigne une dure leçon sur la relation entre l’homme et l’animal. M. Patel martèle à son fils : « Le tigre n’est pas ton ami ! Les animaux ne pensent pas comme nous, et ceux qui l’oublient se font tuer ! ». Pi n’oubliera jamais cette leçon qui influencera son insatiable curiosité au sujet du monde, et lui sera fort utile lors du périple dans lequel il sera précipité.

         L’univers de Pi est bouleversé par les changements radicaux qui se produisent dans son pays, et lorsqu’il a 17 ans, son père et sa mère (incarnée par Tabu) décident que la famille doit émigrer pour trouver une vie meilleure. Ce déménagement annonce de nouvelles aventures dans un nouveau monde, mais cela signifie également que Pi doit quitter son premier amour.

         Les parents du jeune homme décident de s’installer au Canada. Ils ferment leur zoo, emballent leurs effets personnels, et embarquent en compagnie de certains des animaux du zoo à bord d’un cargo japonais, où ils rencontrent un chef français sadique (Gérard Depardieu). Au milieu de la nuit, en pleine mer, une violente tempête se déclare, et  l’émerveillement de Pi face au déchaînement de la nature se change en épouvante. Le bateau coule, mais Pi survit miraculeusement. Il se retrouve à dériver au milieu de l’océan Pacifique à bord d’un canot, accompagné du plus inattendu des compagnons de voyage : Richard Parker.

         Au début de leur aventure, le féroce tigre, dont la vraie nature a été gravée dans la mémoire de Pi au zoo familial, est l’ennemi mortel du jeune garçon. Mais lorsqu’ils apprennent à coexister, Richard Parker devient le meilleur espoir de Pi pour rentrer chez lui. Leur lien est renforcé par une autre expérience commune : Pi et Richard Parker ne savent presque rien du monde extérieur, et tous les deux ont été élevés par le même maître – le père de Pi. Ils incarnent aujourd’hui les derniers vestiges de leur passé commun.

         Les deux naufragés affrontent d’incroyables épreuves, notamment celle imposée par une nature grandiose et furieuse lorsqu’elle s’abat sur leur petit canot de sauvetage. Pi doit faire face à une tempête particulièrement violente, et cet affrontement se transforme en une expérience spirituelle qui le conduit à mettre en doute le destin que Dieu a tracé pour lui. Il lance vers le ciel : « J’ai tout perdu ! Je capitule ! Que veux-tu de plus ? ». Mais malgré cela, tout au long de l’aventure, il ne perdra jamais espoir. Pi se réjouit de choses simples comme la découverte d’un vieux manuel de survie, ainsi que du réconfort que lui procure la contemplation de la beauté de l’océan : la bioluminescence, les teintes arc-en-ciel des magnifiques bancs de poissons volants, le bleu chatoyant de la houle, et une magnifique baleine à bosse qui fend la surface de l’océan.

         Grâce à l’usage qu’Ang Lee fait de la 3D, nous sommes aux côtés de Pi et Richard Parker, nous vivons ces moments extraordinaires et visuellement sensationnels, immergés comme jamais dans un fabuleux film d’aventures doublé d’un périple émotionnel et spirituel.

L’ODYSSÉE DU FILM

         L’aventure du film a débuté avec le célèbre livre de Yann Martel, l’un des événements littéraires les plus importants de ces dix dernières années. « L’Histoire de Pi » a remporté le Man Booker Prize, et est resté pendant plus d’un an sur la liste des best-sellers du New York Times.

         Le producteur Gil Netter, qui entretient une relation fructueuse de longue date avec Fox 2000 Pictures, a fait découvrir le livre à la présidente de la production de la société, Elizabeth Gabler, qui en a acquis les droits en 2002. Gil Netter avait tout de suite été séduit par le roman. Il déclare : « L’histoire possède tout ce que l’on aime voir au cinéma et que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs. »
Ensemble, le producteur et Elizabeth Gabler ont développé le projet durant plusieurs années, certains que l’histoire pour laquelle ils avaient tant de passion deviendrait un jour un film majeur.

         Ils attendaient surtout de trouver le bon cinéaste, celui qui saurait se confronter aux formidables défis et opportunités qu’offrait le projet. Gil Netter commente : « Ang Lee est un artiste avec lequel j’aspirais à travailler depuis longtemps. Il possède un talent merveilleux, cette touche de magie qui faisait de lui le candidat idéal pour adapter ce livre. »

Elizabeth Gabler ajoute : « L’ampleur du film est énorme, et Ang est un visionnaire qui n’imagine pas s’attaquer à un projet s’il ne l’effraye pas et ne lui donne pas l’opportunité d’innover. À l’image de Pi et Richard Parker, la peur initiale d’Ang s’est transformée en désir de triompher d’épreuves apparemment insurmontables. »

         Yann Martel, qui admire également le travail d’Ang Lee depuis longtemps, déclare : « Ang était le candidat idéal car il fait des films émotionnellement forts. Ses projets vont du petit et de l’intime, jusqu’au spectaculaire. De RAISON ET SENTIMENTS jusqu’à TIGRE ET DRAGON, en passant par LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN et ICE STORM, son œuvre est incroyablement variée. Et c’est essentiel pour L’ODYSSÉE DE PI car il s’agit du drame intime d’un jeune homme qui perd sa famille et doit faire face à des épreuves inimaginables dans un décor spectaculaire. C’est extraordinairement compliqué de rendre cela cinématographique tout en conservant le cœur émotionnel de l’histoire, mais Ang et son équipe ont le savoir-faire, la détermination, et le talent créatif nécessaires. »

Voir son livre transposé au cinéma a été une expérience grisante pour l’auteur. Il remarque : « « L’Histoire de Pi » a été traduit dans quarante-deux langues. Le voir adapté au cinéma, c’est une autre traduction qui s’opère. Le langage du cinéma est universel, et c’est un plaisir de voir l’histoire traduite de cette façon. »

David Magee – le scénariste de NEVERLAND – a eu la difficile tâche d’adapter l’œuvre riche et imaginative de Yann Martel, qui allie la profondeur et la fantaisie à l’aventure à grand spectacle et à une profonde introspection. Le scénariste admet : « J’ai lu le livre pour le plaisir quelque temps avant d’obtenir ce travail, mais lorsqu’on m’a demandé de l’adapter pour le cinéma, je me suis demandé comment faire. J’ai décidé que la clé était tout simplement de raconter l’histoire d’une histoire. Dans le livre, Pi raconte une histoire au personnage de l’écrivain, comme le fait Ang avec nous dans ce film. »

Ang Lee déclare : « De manière générale, L’ODYSSÉE DE PI est une fable sur la foi. Il est question de la force des histoires et de l’importance de les partager. »

À LA RECHERCHE DE PI

         L’importance des liens affectifs dans L’ODYSSÉE DE PI nécessitait des prestations exceptionnelles de la part des acteurs, en particulier du comédien néophyte qui endosse le rôle-titre. Après un long casting dans toute l’Inde, au cours duquel plus de 3 000 jeunes hommes ont été auditionnés, Ang Lee, sa directrice de casting Avy Kaufman et son équipe ont porté leur choix sur Suraj Sharma, 17 ans. Suraj Sharma est un étudiant qui vivait à l’époque avec ses parents à Delhi. L’ironie veut que les parents de l’acteur soient mathématiciens, et que le premier rôle de leur fils soit celui d’un personnage prénommé Pi, une constante mathématique et un nombre transcendant.

         Suraj Sharma n’avait même pas l’intention d’auditionner pour le rôle : c’est son frère qui était intéressé. En l’espace de six mois, Suraj a cependant réussi quatre séries d’auditions. Le processus s’est révélé exaltant pour le jeune homme, qui menait jusqu’alors une vie d’adolescent normal. Il se souvient : « J’étais très nerveux, en particulier lors de la dernière audition. J’en tremblais ! J’ai discuté avec Ang pendant cinq minutes, et il a la capacité de calmer quiconque se trouve à ses côtés. Il m’a donc apaisé et nous avons fait la scène. Je n’étais pas tout à fait satisfait de ce que j’avais fait parce que j’étais encore un petit peu nerveux. Nous avons rediscuté pendant dix minutes et avons refait la scène. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais c’est probablement ce que j’ai fait de mieux au cours de toutes les auditions. Tous ceux qui se trouvaient dans la pièce avaient l’air vraiment contents. »

         Lors de cette dernière audition, Suraj Sharma a lu un émouvant monologue du scénario, et son expressivité, son enthousiasme et son talent naturel ont convaincu Ang Lee et le studio.

         Le réalisateur déclare : « Nous cherchions un jeune homme qui possède l’innocence pour captiver notre attention, la profondeur de caractère pour nous briser le cœur, et le physique nécessaire pour incarner Pi au cours de son périple. Pendant son audition, Suraj a littéralement empli la pièce, il nous a communiqué à tous une force émotionnelle qu’il exprimait principalement à travers son regard. Sa faculté naturelle à adhérer à l’univers du récit est un trésor rare. »

         Il ajoute : « L’investissement de Suraj dans l’histoire nous a convaincus que quelles que soient les difficultés que nous aurions à affronter, le film allait réellement se faire. Lorsque nous avons vu Suraj, nous avons vu le film. »

         Pour marquer le début de l’aventure de son fils dans l’univers du cinéma (à l’image de Pi qui se retrouve au cœur d’une aventure qu’il n’aurait jamais pu imaginer), la mère de Suraj Sharma a organisé une petite cérémonie, au cours de laquelle elle a fait d’Ang Lee le gourou de son fils. Le cinéaste raconte : « Au début, je me suis dit que je n’étais pas digne d’assumer une responsabilité aussi importante. Mais la cérémonie m’a touché et j’ai accepté de faire mon possible pour mériter cet honneur. »

         À la fin du tournage, c’est Suraj Sharma qui était devenu le chef spirituel de l’équipe. Ang Lee était émerveillé par l’innocence et le courage de son acteur principal. Il déclare : « Nous avions tous de l’expérience et nous étions peut-être un peu blasés. Suraj Sharma nous a rappelé pourquoi nous faisons ce métier. Chaque jour était un miracle. »

         L’adolescent a fait de nombreuses nouvelles expériences grâce à L’ODYSSÉE DE PI. Il a notamment dû apprendre à nager. Comme Pi passe la majeure partie de l’histoire sur et dans l’eau, l’entraînement aquatique était capital. Sous l’œil attentif d’Ang Lee, et grâce aux conseils, au travail acharné et à la discipline du coordinateur des cascades Charlie Croughwell et de son fils, le cascadeur Cameron Croughwell, Suraj Sharma s’est transformé en un remarquable nageur, et a appris à réaliser ses propres cascades avec une endurance et un dynamisme rares.

         Afin d’accompagner la transformation physique de Pi, l’acteur a dû prendre du poids puis perdre les kilos de muscle qu’il avait gagnés, et même plus, en temps réel et sans pause (la spectaculaire perte de poids de Tom Hanks dans SEUL AU MONDE avait été facilitée par plusieurs mois d’interruption dans le tournage du film). Grâce à un programme rigoureux alliant régime alimentaire et exercice physique, les Croughwell ont fait de Suraj Sharma, à peine 68 kilos, un jeune homme musclé de plus de 75 kilos. Puis, durant le tournage, ils ont réduit son poids de manière spectaculaire pour atteindre tout juste 59 kilos afin d’illustrer les difficultés de Pi.

         Suraj Sharma a également appris les techniques de survie dans l’océan afin de représenter mieux encore les expériences qui transforment Pi. Steve Callahan a été le consultant sur les questions de survie et tout ce qui touche à la mer. Le producteur David Womark explique : « Steve est l’auteur du livre « À la dérive : 76 jours perdu en mer », qui raconte son expérience de naufragé. Lui et Ang Lee ont mis au point un programme pour apprendre à Suraj à pêcher, fabriquer une voile et récupérer de l’eau douce – tout ce qu’on le voit faire dans le film a été autant de défis qu’il a dû relever, et qui se sont intégrés à sa prestation. »

         L’acteur a passé la majeure partie du tournage dans le plus grand bassin générateur de vagues conçu et construit pour un film. Situé à Taichung, à Taïwan, sur le site d’un ancien aéroport, le bassin à vagues artificielles mesurait 70 mètres de long, 30 mètres de large et 4 mètres de profondeur, il possédait une capacité de 6,4 millions de litres et a permis aux cinéastes de générer différentes conditions de mer. Pour la scène du naufrage du Tsimtsum et pour celle de la violente « tempête de Dieu », l’eau du bassin a été remplacée par des images de synthèse.

         Suraj Sharma, qui a beaucoup appris sur la mer à travers ses expériences dans le bassin, déclare : « J’ai commencé à me sentir comme chez moi dans le bassin. Comme on le voit dans le film, l’océan a ses propres humeurs. Il peut se déchaîner ou être d’un calme plat. Il est à la fois meurtrier et salvateur. C’est une pure merveille. »

         Richard Parker, compagnon de Pi dans son odyssée océanique, a été créé en grande partie grâce à une technologie d’infographie de pointe, sous le contrôle du superviseur des effets visuels Bill Westenhofer (LE MONDE DE NARNIA : CHAPITRE 1 – LE LION, LA SORCIÈRE BLANCHE ET L'ARMOIRE MAGIQUE). La magie du numérique s’appuie sur le travail révolutionnaire effectué sur les personnages de LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES pour créer une créature sensible qui paraît aussi réelle que les quatre véritables tigres royaux du Bengale lui ayant servi de référence anatomique et comportementale. L’équipe des effets visuels s’est efforcée de conserver les subtiles nuances et caractéristiques animales, et d’éviter tout anthropomorphisme.

         Bill Westenhofer déclare : « Les centaines d’heures de vidéo de tigres que les cinéastes ont tournées ont été une source d’inspiration inestimable pour la création de Richard Parker. »

Les animaux ont également contribué à certaines prestations. Le dresseur animalier Thierry Le Portier (GLADIATOR) a trouvé trois des quatre animaux principaux du film en France, et le dernier au Canada. Leurs noms sont King, Min, Themus et Jonas. King a été choisi parce qu’il correspondait à la vision qu’avait Ang Lee de Richard Parker ; il est ainsi devenu le principal modèle physique du personnage.

LE TOURNAGE

         L’ODYSSÉE DE PI a essentiellement été tourné en Inde et à Taïwan. Le sous-continent indien a fortement marqué toute l’équipe. Yann Martel déclare : « L’Inde est un pays où tout devient possible. C’est un lieu où les histoires sont infinies, magiques et réalistes. L’Inde est un berceau d’histoires. » 

         Ang Lee n’a jamais envisagé de tourner les scènes qui se déroulent à Pondichéry, la ville où a grandi Pi, ailleurs que dans l’ancienne colonie française. Ces scènes représentent toute la première partie du film. Il commente : «Pendant que nous travaillions sur le scénario, j’ai fait des repérages mais il n’y a vraiment rien de comparable à l’Inde française. C’est unique et assez différent du reste du monde. On peut y poser sa caméra n’importe où, et les images seront tout simplement magnifiques.»

         L’équipe du film s’est installée dans des studios et des bureaux de près de 19 000 mètres carrés à proximité du quartier musulman historique de la ville. Le film a été tourné dans 18 lieux différents dans Pondichéry et sa périphérie. Une équipe de 600 personnes – dont presque la moitié venait de la région – a travaillé sur la séquence d’ouverture du film. Près de 5 500 habitants de la ville ont été engagés comme figurants pour les somptueuses scènes d’extérieurs.

         Le zoo fictif de Pondichéry a été créé par l’équipe du film dans les jardins botaniques de la ville. Le chef décorateur David Gropman raconte : « La première chose qu’Ang a voulu voir lorsqu’il a visité la ville était le zoo tel qu’il était décrit dans le roman de Yann Martel. Mais il n’y a jamais eu de zoo à Pondichéry. Il y avait en revanche un jardin botanique créé par les Français au début du XXe siècle, et Ang a imaginé que le zoo de l’histoire était en fait les anciens jardins botaniques de Pondichéry que le père de Pi avait découverts et qu’il avait décidé de transformer en zoo privé. Ce qu’il y a de merveilleux avec ce concept, c’est qu’il nous a permis de mêler l’influence de l’architecture et des jardins botaniques français à une esthétique indienne. Guidés par les remarques d’Ang, nous avons donc créé le zoo de toutes pièces. »

         L’équipe du film a obtenu la permission de tourner dans les jardins du temple Villanur, non loin de Pondichéry, érigé il y a 1 000 ans. Deux cents figurants en costumes authentiques ont travaillé jusqu’au lever du soleil et plus de 20 000 bougies diya traditionnelles sont restées allumées toute la nuit – tous les membres de l’équipe disponibles y ont constamment veillé, munis de torches. La séquence dans laquelle les Patel profitent de vacances en famille a été tournée à Munnar, une petite station très populaire dans les collines du Kerala, sur la côte sud-ouest de l’Inde.

         Pendant ce temps, à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans la ville de Taichung à Taïwan, la construction du plus grand bassin à vagues jamais fabriqué pour un film touchait à sa fin. De plus, grâce au soutien généreux du gouvernement national et local de Taïwan, Ang Lee et son équipe de production ont transformé les installations et les hangars de l’aéroport Sui Nan de Taichung en un studio de cinéma opérationnel. Des drapeaux illustrant la nature « cosmopolite » de l’équipe de production de L’ODYSSÉE DE PI flottaient fièrement au sommet des immenses murs verts du bassin.

         L’île surréaliste et mystérieuse, peuplée par un important clan de suricates, a été réalisée grâce à une combinaison de plans réels, tournés en extérieur au cœur d’une forêt de banians dans une réserve botanique taïwanaise, de décors créés par le chef décorateur David Gropman, et d’environnements conçus numériquement.

         David Gropman se souvient : « La forêt de banians a eu un rôle crucial. J’étais convaincu que nous trouverions à Taïwan l’inspiration pour les scènes qui se déroulent sur l’île des suricates. L’une des plus grandes difficultés a été de trouver un lieu de tournage réel et de concevoir l’île. J’étais persuadé que nous ne pourrions pas créer l’île de manière convaincante sans s’inspirer de Mère Nature. Ang connaissait une forêt de banians située au cœur du parc national de Kenting à Taïwan et nous y a emmenés. Cet endroit nous a inspiré l’aspect visuel de la mystérieuse île. L’île, tout comme le banian – un arbre indigène typique de l’Inde – forme un énorme organisme autonome. Le fait qu’il s’agisse d’un arbre familier pour Pi était donc parfait. »

         Après la fin du tournage principal, Ang Lee s’est attelé au long processus de postproduction. Il a collaboré avec le monteur Tim Squyres, A.C.E., et le compositeur Mychael Danna, et a supervisé les effets visuels essentiels au film. Pendant ce temps, la jeune star du film s’apprêtait à écrire un nouveau chapitre de sa vie en entamant ses études de cinéma au St. Stephen’s College de l’université de Delhi.

Suraj Sharma déclare : « Quelles que soient les aventures passionnantes qui m’attendent, jouer dans L’ODYSSÉE DE PI restera à jamais une expérience inoubliable. Il n’y a pas de mots pour exprimer combien j’ai appris en tournant ce film. Comme Pi, j’ai vécu quelque chose d’incroyable sur le plan émotionnel, physique, mental et spirituel.
         « Participer à L’ODYSSÉE DE PI m’a permis de porter un regard neuf sur le monde. Je suis beaucoup plus fort, et je sais qu’aujourd’hui je suis capable de bien plus que je ne l’aurais imaginé. L’année qui vient de s’écouler a été essentielle pour moi, sur tous les plans. »

La masterclass Ang Lee

Après la projection en avant-première du film le lundi 26 novembre, Ang Lee a répondu aux questions des journalistes et des spectateurs. La masterclass est visible dans la vidéo ci-dessous (mais il faut être patient pour le chargement...):



Si vous manquez de temps, vous pouvez regarder cette vidéo qui résume la masterclass et qui commence par quelques images de la cérémonie de remise d'insignes de l’Ordre de Chevalier des Arts et des Lettres qu’Ang Lee a reçus:



En tout cas, j'ai été très agréablement surprise par le réalisateur. Après la masterclass il est resté avec le public, seul, et, très patiemment et avec beaucoup de gentillesse, s'est plié au jeu des photos et autographes en tout genre pendant un long moment. Cette proximité avec le public est assez rare pour être surlignée.

Pour finir, voici 3 jolies affiches 'teaser':

WWW.FOXMOVIES.COM.SG
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Pour suivre L’Odyssée de Pi :
Sur Twitter avec #LOdysseeDePi

Autre post du blog lié à 'L'Odyssée de Pi': http://minu.me/7ikv

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