mardi 19 juin 2012

Back to the future


Un film de Timur Bekmambetov
Distribué par



J'ai reçu deux interviews et un lien vers une featurette dans ma boîte email (source Fox). Je les partage ci-dessous afin que vous puissiez vous aussi connaître les origines de ce film.

Un président qui tranche

Le réalisateur Timur Bekmambetov
et le producteur Jim Lemley parlent
d’ABRAHAM LINCOLN : CHASSEUR DE VAMPIRES.


Le réalisateur Timur Bekmambetov est un homme qui maîtrise l’action et les vampires, pour avoir créé des films comme WANTED, NIGHT WATCH et DAY WATCH. Il était donc naturellement intéressé par les droits d’adaptation du livre de Seth Grahame-Smith, « Abraham Lincoln : chasseur de vampires », un roman à la croisée de plusieurs genres. Le livre mélange en effet la vie réelle du 16e président des États-Unis, dont son combat pour l’abolition de l’esclavage, la guerre de Sécession et le discours de Gettysburg, avec son combat fictif contre une menace vampire croissante.


Épaulé par son partenaire producteur de longue date, Jim Lemley, ainsi que par son ami et coproducteur Tim Burton (qui a joué un rôle similaire sur le film d’animation NUMÉRO 9), Timur Bekmambetov s’est lancé dans le projet. Jim Lemley se souvient : « Cela s’est fait très vite. Nous avions vécu une belle expérience avec NUMÉRO 9, et nous voulions continuer à travailler ensemble. Nous cherchions quelque chose depuis un an environ, en vain. Mais un matin, il y a eu cet e-mail qui proposait un livre de l’auteur d’ « Orgueil & préjugés et zombies ». Il s’appelait « Abraham Lincoln : Chasseur de vampires » et nous avons été intrigués par le titre. Nous l’avons lu en deux heures et étions tous au téléphone dès midi. Nous avons simplement su que c’était ce que nous devions faire. »


Dans un premier temps, le trio était convaincu qu’il allait faire un film complètement indépendant. « Nous ne voulions pas être impliqués avec un studio, raconte Jim Lemley. Nous voulions financer nous-mêmes le film, après avoir acquis les droits du livre, et avons embauché Seth Grahame-Smith pour le scénario. Tout s’est réglé en deux semaines. Il terminait le livre, et dans l’année qui a suivi, nous n’étions que trois impliqués dans la prise de décisions. Nous avons donc développé un scénario dont Timur Bekmambetov et Tim Burton sont tombés amoureux. C’est génial d’être un producteur avec deux réalisateurs potentiellement capables de faire le film… Mais nous avons tiré à la courte paille, et la version de Timur était celle que nous voulions tous voir. »


Cependant, ils ont réalisé qu’ils avaient besoin d’un appui plus important pour porter le film aussi loin qu’ils le souhaitaient. Le producteur explique : « Au Festival de Cannes l’an passé, où Tim Burton faisait partie du jury, nous nous sommes vus et avons validé le fait que Timur le réaliserait, et que nous allions l’annoncer. Nous avons rendu le projet public en septembre 2010 et avons eu la chance que tous les studios se déclarent intéressés. Et pour nous, le meilleur était la Fox. Nous avons juste dit que l’on commencerait à telle date, que ça prendrait tant de temps, et qu’on livrerait le film à telle date. Et ils ont donné leur accord. Ce fut très rapide, et très inhabituel ! »


Lorsqu’on lui demande ce qui l’a attiré dans ce projet, Timur Bekmambetov répond sans hésiter : « C’est le livre de Seth. C’est un matériau génial qui montre une capacité unique à mélanger deux genres : un biopic et une histoire fantastique de vampires. Seth nous a accompagnés tout au long du processus de développement. C’était très important, car il était le gardien du cœur, de l’âme du livre. »


L’esprit de Lincoln lui-même était quelque chose que Timur Bekmambetov tenait absolument à conserver, tout en s’assurant de faire un film divertissant. Il commente : « Il s’agit de liberté dans ce livre. Les vampires ont leur propre approche de la liberté, parce qu’ils vivent depuis si longtemps qu’ils se sentent supérieurs. Les démons aux longs crocs ne sont pas seulement supérieurs dans le film, ils sont aussi très dangereux. Les vampires sont très violents dans notre film. Ils sont méchants et violents, tout en ayant un côté humain, car nous ne sommes pas si bons que cela. Les vampires sont à notre image. Ce ne sont pas des créatures : ils ont des qualités humaines. »


Et ils offrent d’intenses scènes d’action, dont une confrontation incroyable entre le Lincoln de Benjamin Walker et le Jack Barts de Marton Csokas, le vampire responsable de la mort de sa mère. « C’est trois minutes d’action sans interruption. Une séquence de chevauchée avec des centaines de chevaux, et Lincoln et Barts qui courent sous eux, sur eux… C’est un spectacle très impressionnant ! »


Ensuite, il y a l’homme lui-même, qui peut balancer une hache contre les plus redoutables vampires. Cet homme part en croisade. Timur Bekmambetov note : « Il y a une réplique que nous utilisions pour nous rappeler les raisons de faire ce film. Cette phrase de Lincoln dit : « Tant que tous les hommes ne seront pas libres, nous serons tous des esclaves ». Cela en dit long sur lui. Il avait cette capacité unique à prendre des décisions très difficiles et à différencier le bien du mal. Dans le même temps, il pensait que les êtres humains pouvaient s’en sortir par eux-mêmes, et qu’ils pouvaient changer leurs propres vies. Ils n’ont besoin de personne d’autre pour les guider, de personne pour apprendre. Nous sommes assez intelligents et puissants pour changer notre monde. »


Pour créer le monde de Lincoln, il fallait trouver le bon endroit où tourner. Timur Bekmambetov et son équipe ont envisagé plusieurs lieux, mais ont finalement opté pour La Nouvelle-Orléans et ses environs. « C’était une décision difficile. Il aurait été facile d’aller tourner en Europe, mais nous avons décidé que c’était mieux de rester ici et de sentir tout le drame qui s’est joué durant la guerre de Sécession. C’est toujours palpable à La Nouvelle-Orléans. »


L’histoire des États-Unis et de Lincoln est demeurée présente à l’esprit des cinéastes, même s’ils rappellent que le film reste un mélange d’Histoire et de fiction. Jim Lemley commente : « Nous nous sommes efforcés d’envisager toutes les approches du sujet. Je pense que de notre point de vue, nous faisons un film et non une reconstitution historique. C’est une métaphore, et à nos yeux, quelle que soit la façon de l’explorer, que ce soit pour la rendre plus pertinente, pour l’exposer à un public plus large ou pour raconter une histoire inédite… cela reste formidable. C’est ce que nous nous efforçons de faire. Nous avons le sentiment d’être restés fidèles à l’essence d’Abraham Lincoln – c’était très important à nos yeux. Il fait des choses folles, mais c’est le Lincoln que nous connaissons tous. C’est un homme moral qui représente le meilleur de l’humanité. Je pense que c’est un idéal noble pour toute personne qui essaye de s’élever et de réussir. »


Leur approche a déjà l’approbation d’une personne très importante dans ce que l’on pourrait appeler la « Lincolnologie ». Jim Lemley raconte : « Seth nous a dit d’appeler un certain Tom Schwartz, qui est le conservateur du Musée Lincoln de Springfield. Tom est le plus grand historien spécialiste de Lincoln du pays, et le Musée approuve complètement le film. Seth m’a montré une photo de lui au Musée de Springfield, en train de tenir une hache. Ils partagent le même point de vue. Tout est fait pour ouvrir la porte à un très large public… »



Benjamin Walker et Dominic Cooper :
des acteurs et des haches

L’attribution du premier rôle d’ABRAHAM LINCOLN : CHASSEUR DE VAMPIRES n’a pas été facile. Non seulement l’acteur choisi devait savoir jouer aussi bien des scènes d’action que des scènes dramatiques, mais il devait aussi ressembler un minimum au 16e président des États-Unis (avec l’aide de maquillages spéciaux). Et comme l’histoire de Seth Grahame-Smith traverse quatre décennies de la vie de Lincoln, le défi était encore plus grand. Ce défi, le producteur Jim Lemley et le réalisateur Timur Bekmambetov l’ont relevé avec brio. Jim Lemley explique : « Nous ne voulions pas d’un nom très connu dans ce rôle parce qu’il était très important que l’on croie d’abord à l’histoire. Et nous aurions pu avoir une star, assurément, mais l’idée était que, qui que ce fût, il devait simplement s’effacer derrière le personnage. »

« L’acteur devait pouvoir jouer le personnage de 20 à 55 ans, et de manière convaincante. On bouge autrement quand on a 40 ans, le centre de gravité se déplace. On a donc fait une liste de tous les critères et une liste des gens que l’on pouvait auditionner… C’était une courte liste ! Je me souviens avoir entendu Quentin Tarantino parler du casting d’INGLOURIOUS BASTERDS… S’il n’avait pas trouvé Christoph Waltz, le film aurait été très difficile à faire. Même chose pour nous. Si nous n’avions pas trouvé Ben Walker, nous aurions eu beaucoup de mal à faire le film. Quelqu’un nous avait parlé d’un type à New York, qui jouait dans une pièce intitulée « Bloody Bloody Andrew Jackson ». Nous sommes allés voir la pièce à New York. Ben était impressionnant. Alors nous avons commencé à travailler avec lui. D’abord sans maquillage, lors d’une rencontre à New York, puis à Los Angeles, où nous avons entamé le processus avec le maquilleur Greg Cannom, qui l’a transformé en Abraham Lincoln. Il a prononcé le discours de Gettysburg devant nous, et nous en avons eu des frissons. C’était incroyable. »

De son côté, Ben Walker assure qu’il n’était pas trop nerveux lorsqu’il a appris que Timur Bekmambetov et les autres venaient le voir sur scène. Il raconte : « Je pense que je n’ai pas trop réalisé qu’ils étaient là pour un rôle. Je voulais juste qu’ils apprécient le spectacle ! Ils avaient déjà pensé à quelqu’un d’autre, une grande star du cinéma. Pour moi, c’était quasiment déjà joué, je n’avais donc pas trop de pression. J’étais plus fasciné par le fait de rencontrer Timur. J’ai adoré ses films. NIGHT WATCH et DAY WATCH m’ont éclaté. J’étais donc très excité de le rencontrer, et j’espérais qu’il aimerait mon travail. »

C’est en partie cette attitude qui lui a valu le rôle. Lorsqu’on lui parle du défi qui consiste à mélanger ce qui touche au vrai Lincoln avec la mythologie vampire, Ben Walker pense que tout le monde aimera la manière dont cela a été traité. Il observe : « Attendez de voir le film ! Et vous n’avez pas lu toutes les recherches que nous avons faites. Plus j’en apprenais sur Lincoln, plus j’en découvrais sur son côté multi-facettes. Il y avait le Lincoln homme politique, le Lincoln en couple, le Lincoln après la mort de sa mère… Je pense donc que le fait qu’il puisse devenir, la nuit, une personne complètement différente de celle qu’il était le jour, n’est pas si farfelue. Et plus on en apprend sur le vrai Lincoln, plus la frontière s’amincit… »

Ben Walker ne tarit pas d’éloges pour son metteur en scène. « Travailler avec Timur, c’est collaborer avec un grand professionnel ayant l’imagination et la fantaisie d’un enfant de six ans. Vous arrivez sur le plateau en vous disant qu’il n’y aura qu’une manière de faire, mais son imagination est si vaste et complexe qu’il vous fait faire un looping complet. Il reste spontané et très humain. Ce niveau de collaboration a été très excitant. Il sait exactement ce qu’il veut obtenir, mais c’est une expérience que l’on mène ensemble. En d’autres termes, c’est très agréable de venir travailler. »

Tout bon tueur de vampires a besoin d’un mentor (même Buffy, qui est pourtant née avec des capacités innées). Pour Lincoln, il s’agit d’Henry Sturgess, un vampire âgé de 500 ans, qui est fatigué de la soif de sang de ses congénères et de leur attitude envers l’humanité. Pour ce rôle, les cinéastes ont choisi Dominic Cooper, qui a vu sa carrière prendre de l’ampleur avec des succès comme MAMMA MIA ou UNE ÉDUCATION, et qui a reçu beaucoup d’éloges pour sa prestation dans THE DEVIL’S DOUBLE. Rien n’était pourtant acquis avec Dominic Cooper. Celui-ci raconte : « Lorsque j’ai reçu le scénario, je me suis dit que je ne le lirais pas. Ça avait l’air d’une grosse blague. J’en ai parlé à des gens qui avaient lu le livre, et ils m’ont dit qu’il était brillant. Je me suis dit que c’était ridicule, mais j’ai quand même commencé à le lire… On ne sait pas grand-chose de Lincoln en tant qu’homme. Lors de mes études en Angleterre, j’ai adoré tout découvrir de lui, quel homme incroyable il était, et ce qu’il avait accompli dans la vie. Puis j’ai lu le livre et le scénario en même temps. Le livre est riche en idées et en concepts, et je me demandais lequel ils allaient prendre pour le film, et comment ils allaient l’adapter. J’ai trouvé que le scénario original avait retenu toutes les dynamiques intéressantes des personnages, et j’ai immédiatement voulu faire partie du projet. Ça ne se prenait pas trop au sérieux… Ce n’était pas une autobiographie, et pourtant on en apprenait beaucoup. J’ai également pensé que Timur Bekmambetov possédait une vision incroyable, et j’adore la façon dont il filme les scènes d’action. Il le fait comme personne. Et en plus, il y avait l’imagination folle de Tim Burton. »

Dominic Cooper n’hésite pas à souligner le côté séduisant des vampires : « Il y a quelque chose d’extrêmement sexy chez les vampires. L’idée que l’on peut vivre pour toujours est quelque chose de mystérieux, et je crois que nous avons tous ce désir secret. Nous sommes attirés et fascinés par les vampires. Ce sont des figures tragiques, et ils n’ont pas forcément voulu se retrouver dans la situation qui est la leur. Il y a un million de façons de les jouer. »

Pour jouer Sturgess, Dominic Cooper a gardé en tête en permanence l’idée de l’interpréter comme une créature très ancienne. « En fin de compte, quelqu’un qui vit depuis 500 ans doit un peu s’ennuyer ! Il a vu toutes les richesses de ce monde, il a eu tout l’argent, il a probablement comblé tous les désirs qu’un homme puisse avoir, et il a tout essayé. C’est pour cela que c’est quelqu’un qui va dans les extrêmes et essaye désespérément d’éprouver quelques sensations. Il veut probablement seulement trouver l’amour. Mais c’est aussi un grand mentor, un sage. Sauf qu’il traîne un désir sombre et beaucoup de désespoir. »

Dans un premier temps, Dominic Cooper a provoqué le désespoir lorsqu’il a commencé à s’entraîner pour les scènes de combat. « Je m’entraînais chaque jour, et cela impliquait énormément de travail autour du maniement de la hache. Je pense que Timur a été très déçu la première fois qu’il m’a vu manipuler une hache. Évidemment, les cascadeurs sont absolument brillants, mais ça rend toujours mieux lorsque l’acteur le fait lui-même. C’est pour cela qu’il est important de beaucoup s’entraîner. Et quand Timur modifie les scènes et crée sur le moment, on peut être confronté à un changement dix minutes avant de tourner une séquence de combat. Mieux vaut savoir ce que l’on fait ! »

Featurette 'Les origines d'un super héros' - VOST - HD 

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